Fiche Prévention – I2 F 02 12
Conditions de travail
dans les vides sanitaires
Des études menées en collaboration par l’OPPBTP et les services de santé au travail sur le coût cardiaque ont mis en évidence les conditions difficiles de travail dans les vides sanitaires utilisés en vides techniques et leur impact sur la santé.
L’espace minimal dont doit disposer le personnel pour se déplacer ou travailler dans de bonnes conditions à l’intérieur de ces locaux, tant pour l’installation que pour l’entretien, doit répondre aux spécifications normales relatives aux « gabarits de travail et de circulation ». Cette fiche précise les spécifications minimales afin d’assurer des conditions de travail convenables dans ces lieux.
Les concepteurs, qu’ils soient maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre ou coordonnateurs SPS sont invités à prendre en compte l’ensemble de ces spécifications.
Les réseaux
Les réseaux destinés à desservir un bâtiment (alimentations et évacuations principalement) sont de deux types :
les réseaux verticaux :
colonnes de chauffage, eau froide, eau chaude, courants faibles, courants forts, gaz, gaines de ventilation,
chutes d’eaux usées et pluviales ; les réseaux horizontaux :
trainasses pour distribution ou collecte des réseaux verticaux.La majorité de ces réseaux horizontaux est, par leurs fonctions, installé dans la partie basse du bâtiment.
La réalisation du plancher haut des vides sanitaires
Étant donné leur faible hauteur, ces espaces ne permettent pas en général à un travailleur de se tenir debout. Compte tenu de la nature parfois chaotique et instable des sols qui les constituent, ainsi que des dimensions réduites des trémies permettant d’y accéder, les planchers hauts des vides sanitaires seront réalisés de préférence selon une technique « sans étaiement et sans coffrage » (prédalles autoportantes, dalles alvéolées, poutrelles béton et entrevous allégés, coffrages perdus biodégradables ; Fig. 1 et 2).
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Fig. 1 Vide technique réalisé en dalles alvéolées
Fig. 2 Coffrage perdu biodégradable BIOCOFRA VS pour vide sanitaire non accessible
Conditions d’installation des réseaux dans les vides sanitaires
Les réseaux horizontaux seront installés de préférence dans des locaux à hauteur d’homme, normalement accessibles, compte tenu de la nature des fluides et de la disposition des lieux. Ces dispositions sont favorables non seulement au stade de la construction, mais également à l’exploitation de l’ouvrage tout au long de sa durée de vie.
Si de telles conditions ne sont pas remplies, ces réseaux doivent être installés dans une galerie ou un vide technique dont les caractéristiques répondent à des spécifications minimales, afin d’assurer au personnel chargé de l’installation, de l’entretien et de la réparation, un accès et des conditions de travail convenables.
À chaque fois que cela est possible, la mise en place des réseaux horizontaux doit être faite avant la réalisation du plancher haut du vide technique afin de réduire la pénibilité des conditions de travail (Fig. 3).
Fig. 3 Réseaux horizontaux mis en place dans vide technique avant réalisation du plancher haut
Spécifications minimales pour l’installation
et l’exploitation rationnelles d’un réseau transitant
par un vide sanitaire
Conseils généraux
VentilationUne ventilation naturelle doit assurer le renouvellement d’air dans les vides sanitaires accessibles. La section totale en cm² des ouvertures positionnées sur des faces opposées doit être au moins égale à 5 fois la surface du plancher en m² (exemple : surface du plancher = 100 m² ; surface des orifices de ventilation ≥ 500 cm²). Pour servir de ventilation naturelle, ces ouvertures doivent impé- rativement déboucher à l’air libre.
Cette prescription est impérative en cas de passage de canalisations de gaz, ce qui impose la mise en place d’une ventilation forcée (VMC) si la configuration ne permet pas la ventilation naturelle.
Dans les zones géographiques naturellement exposées au radon ou autres matières radioactives (Bretagne, Massif Central, Corse...), le renouvellement d'air doit être compris entre 1,5 et 5 m3 par heure et par m2 pour être efficace contre l'accumulation de ce gaz radioactif et cancérigène dans le vide sanitaire.
En cas d’intervention générant un empoussièrement important, une émanation de polluant ou la consommation de l’oxygène présent, une ventilation mécanique doit être mise en service préalablement à l’accès du personnel.
Travail en équipe
Les travaux en vide technique ne doivent jamais être effectués par une personne seule, notamment pour qu’elle soit secourue rapidement en cas d'accident.
Éclairage
L’installation d’éclairage électrique provisoire doit tenir compte du fait que le vide sanitaire est considéré comme
« enceinte conductrice exiguë », au sens de la régle- mentation et de la norme NF C 15-100. Pour l’exploitation des vannes et appareillages, il y a lieu de prévoir une installation d’éclairage permanente. Les caractéristiques de l’installation seront adaptées à la nature des fluides transportés, tout en répondant à la norme NF C15-100. Il est conseillé de mettre en place l’installation définitive au plus tôt, afin qu’elle puisse servir aux travaux de construction.
Cas particuliers des lampes baladeuses
En cas d’éclairage provisoire du vide sanitaire par lampes baladeuses, celles-ci doivent être de classe III (24 V généralement) et être alimentées par un transformateur de sécurité conforme à la norme NF EN 60742, de classe II s’il est mobile.
Il existe également des baladeuses autonomes alimentées par une batterie rechargeable et qui apportent une plus grande liberté de mouvement.
Matériels électriques portatifs
Les matériels électriques portatifs à main, autres que les lampes baladeuses, utilisés dans un vide sanitaire doivent obligatoirement être alimentés de l’une des deux façons suivantes :
soit en très basse tension de sécurité (TBTS) par un transformateur de sécurité (en général 220 V/24 V) (Fig. 4) ;
soit en basse tension (BT) 220 V par des trans- formateurs à séparation de circuits (220 V/220 V) de classe II, chaque transformateur n’alimentant qu’un seul appareil à la fois (Fig. 5).
Fig. 4 TBTS (24 volts)
Fig. 5 BT (220 volts)
Les transformateurs seront placés à l’extérieur du vide sanitaire.
Il existe également des matériels électriques portatifs alimentés par une batterie rechargeable et qui apportent une plus grande liberté de mouvement. Bien que limités en puissance et en durée d’autonomie, ils peuvent constituer une alternative intéressante.
Sols
Les sols des zones d’accès, de circulation et de travail des vides sanitaires doivent être drainés, nivelés et revêtus de matériaux sains. L’évacuation des eaux drainées doit être réalisée avant le début des travaux dans le vide sanitaire.
Accès
Les accès dans le vide sanitaire doivent être sûrs tant pour les personnes que pour les matériaux.
Ils doivent permettre le passage aisé d’un brancard normalisé (229 cm x 58 cm). Ils peuvent être :
horizontaux : trappes 100 cm x 120 cm placées à l’inté- rieur du bâtiment dans une partie non habitable (Fig. 6) ;
verticaux : portillons 100 cm x 130 cm placés à l’exté- rieur sur le mur de soubassement du bâtiment, accessibles de plain-pied et ouvrant vers l’extérieur (Fig. 7).
Fig. 6 Accès horizontal
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Fig. 7 Accès vertical
S’il n’existe pas de galerie technique au gabarit minimal de circulation de 1,90 m :
la distance entre deux accès sera inférieure à 12 m ;
la distance entre un accès et le bout du réseau sera inférieure à 6 m.
Gabarits de circulation
Les zones de circulation du personnel dans les vides sanitaires devraient respecter le gabarit minimal de circulation de 1,90 m de hauteur et 0,60 m de largeur.
Cette hauteur peut être réduite à 1,50 m sur un parcours d’une longueur maximale de 6 m (Fig. 8).
La hauteur des obstacles éventuels à enjamber dans les zones de circulation ne doit pas dépasser 0,35 m (Fig. 9).
Fig. 8 Gabarit de circulation
Fig. 9 Enjambement d’obstacle
Gabarits de travail
Les hauteurs libres doivent être suffisantes pour ne pas imposer une flexion permanente du tronc lors de l’exé- cution des travaux à l’intérieur du vide technique.
Une hauteur courante minimale de 1,50 m sous plancher et de 1,30 m sous des obstacles ponctuels (poutres, cana- lisations) permet en principe de remplir cette condition (Fig. 10 et 11).
Fig. 10 Gabarit de travail
5 Fig. 11 Gabarit de travail
Dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage (DIUO)
Le coordonnateur SPS constitue, sous la responsabilité du maître d’ouvrage, le dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage qui rassemble tous les éléments de nature à faciliter la prévention des risques professionnels pendant les interventions ultérieures sur l’ouvrage.
Ce dossier devrait comporter :
une notice descriptive des différentes opérations de maintenance à réaliser sur l’ouvrage ;
la liste de tous les documents à jour disponibles dans le dossier des ouvrages exécutés (DOE) ;
le ou les documents de synthèse établis spécialement pour les opérations de maintenance courante à réaliser dans les vides sanitaires, tels que :
le plan de situation des locaux techniques et, notamment, l’implantation du vide sanitaire au sein de l’ouvrage,
le plan d’accès et de circulation à l’intérieur du vide sanitaire,
le plan de récolement des réseaux intérieurs et extérieurs au vide sanitaire,
le schéma des installations techniques (électricité, plomberie, chauffage, ventilation, pompe de relevage s’il y a lieu) avec indication des systèmes d’isolement et des procédures de consignation,
les dispositions à prendre pour la ventilation mécanique et l’assainissement du vide sanitaire, l’éclairage, l’alimentation des matériels électriques portatifs,
les procédures de travail classées par corps de métier, etc.Aptitude médicale
Étant donné les conditions de travail, le médecin du travail de l’entreprise devra apporter une attention particulière à la santé et à l’aptitude physique du salarié qui travaille en vide sanitaire, assurer une surveillance médicale régulière, enfin, veiller à l’équipement de protection individuelle, à l’étude et à l’amélioration du poste et des conditions de travail afin d’adapter le travail à l’homme.
Par exemple, prévoir une ou plusieurs zones permettant l’installation de postes de préparation debout, afin d’éviter une position courbée en permanence.
Une information sur les risques et les mesures à prendre en cas d’accident, ainsi que la formation à la sécurité des salariés intervenant en vides sanitaires seront assurées.
RÉGLEMENTATION
Code du travail
- Art. R.4534-152 et art. R.4512-13 et 15
DOCUMENTS À CONSULTER
DTU 61.1 P1 article 3.9.8.
- Définition d’un vide sanitaire ventilé
DTU 61.1 P2 article 5.3.3.
- Contraintes imposées sur les circulations de canalisation gaz en vide sanitaire
Alimentation des matériels électriques portatifs dans les enceintes conductrices exiguës
- Fiche prévention G1 F 06 11 - Édition OPPBTP
Lampes baladeuses
- Fiche prévention G4 F 02 11 - Édition OPPBTP
