A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M ICHEL P ARREAU
Fonction caractéristique d’une application conforme
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 19 (1955), p. 175-190
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1955_4_19__175_0>
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FONCTION CARACTERISTIQUE
D’UNE APPLICATION CONFORME
par Michel PARREAU
L’objet
duprésent
travail(1 )
est d’établir l’existence et d’étudier lespropriétés
de la fonctioncaractéristique
d’uneapplication
conformequel-
conque. Il s’avère en effet
que
la notion de fonctioncaractéristique,
définiepar R. NEVANLINNA
(cf. [18])
pour les fonctionsméromorphes
dans leplan complexe
ou ledisque
unité estsusceptible
degénéralisations
étendues(voir
parexemple
GUNNAR af HALLSTROM[8],
M. PARREAU[19’J), qui
n’onttoutefois été
faites jusqu’ici
à ma connaissance que pour des fonctions à valeurscomplexes.
’
Or,
dans une série d’articles récents([13], [14], [15], [16], [17]),
().
LEHTO, apportant
unpoint
de vuenouveau
dans la théorie de NEVANLINNA(essentiellement
par la mise en évidence de la sousharmonicité de la fonctionappelée
N(r, a)
par cetauteur),
a pu donner une définitionplus
maniablede la fonction
caractéristique;
de soncôté,
M.HEINS,
dans deux notes auxProceedings
de l’Académie des Sciences des U.S.A.( [10] ), développées
récemment dans un mémoire des Annals of Math.
[11],
a édifié une théoriedes
applications
conformes d’une surface de RIEMANN dans une autre(en particulier
en introduisantl’importante
notiond’application
detype l~l, généralisation
desproduits
deBLASCHKE), qui
donne pour les fonctionsméromorphes
des résultatsanalogues
à ceux obtenus par LEHTO dans le mêmetemps.
Comme
ces deuxauteurs, je prendrai
commepoint
dedépart
la formeprécise
del’inégalité
de LINDELOF. Dans unpremier paragraphe, je rappelle
les
conséquences qu’on peut
entirer,
enallégeant
leur démonstration au moyen de considérationssimples
sur les mesures deRADON,
et en utilisantle théorème de convergence de H. CARTAN
[6]
sur les suites décroissantes de fonctionssurharmoniques.
J’établis ensuite lagénéralisation
de laformule de Lindelôf
(due
à LEHTO dans le cas dudisque unité)
quepermet
d’étendre la notion de fonction
caractéristique,
etje
montre que celle-cipossède
encore lespropriétés classiques : premier
théorème fondamental deNEVANLINNA,
théorème de FROSTMAN sur ledéfaut,
théorème de NEVAN-LINNA-FROSTMAN sur les limites
radiales,
étendu ici aux limites suivant les (*) Les numéros entre crochets renvoient à la Bibliographie placée à la fin du mémoire.(1) Une partie de ce travail a fait l’objet d’un exposé au Séminaire d’Analyse (15 mars 1955).
176
lignes
de GREEN de la surface initiale.L’emploi systématique
de la théorie moderne dupotentiel,
et notamment du théorème de convergenceprécité, permet
d’ailleurs uneprésentation
nouvelle de cesrésultats,
même dans le casclassique.
Enfin, j’étudie
lesrapports qui
existent entre fonctions decaractéristique
bornée et fonctions de
type B/,
etj’en
déduis l’inclusionOHB
c1. .
-
PRÉLIMINAIRES
Soient R et S deux surfaces de RIEMANN
greeniennes,
etf
uneappli-
cation conforme de R dans S. Pour tout
couple
depoints
p ~R,
q ~S,
nous
désignerons
par m(p~)
lamultiplicité
de p pourl’équation f
= ~(m (p~)
~= 0 sif (p) =7~ q) ;
nousappellerons ~
la mesure de RADONsur R définie par la masse m
(p, q)
enchaque point
p de R(c’est-à-dire
la mesure ~ = S m
(p, q)
6p, ppdésignant
la masse unité en est la _mesure associée à la fonction
surharmonique ~
;le,
théorème’
de
décomposition
de F. RiEsz donne donc laformule
deLindelöf (cf.
M. HEINS
[11])
l’application
p -~ u(p, q)
étantharmonique positive
sur R. HEINS amontré
qu’elle
estquasi-bornée ( ~1~9] )
pourtout q n’appartenant
pas àun ensemble de
capacité nulle,
et quel’application
q ~ u(p, q) )
estquasi- surharmonique (3 )
semi-continuesupérieurement,
sarégularisée
v(p, q)
étant un
potentiel
de Green sur S.Nous démontrerons ici ces résultats au moyen de théorème de H. CARTAN cité
plus haut;
nous aurons besoin en outre du lemme suivant : :Lemme. - Pour toute
fonction
03C6 continue àsupport compact
sur Rla fonction 9" (q)
=y d vq
est continue àsupport compact
sur S.En
effet,
soit K lesupport
de q~, U unvoisinage compact
deK,
qo unpoint
deS, p’°2,
..., les antécédents de qoqui appartiennent
à K.D’après
le théorème d’inversion locale d’uneapplication conforme, l’image
réciproque
d’unvoisinage
suffisammentpetit
W de qo se compose, dansU,
de k domainesV~
contenant chacun unpoint p°, ; si q
eW, chaque y‘;
(2) Etant donné un domaine (ou un ensemble ouvert D), nous
noterons § D
(p) =(~D
(p, q) sa fonction de GREEN de pôle q, prolongée éventuellement par zéro hors de D, sauf aux points-frontières irréguliers. Le potentiel de GiEEN dans D d’une mesure t~ (ou de la restriction de à D) sera notéUù ;
on le prolongera aussi par 0 hors de D s’il y a lieu.(3) Rappelons que « quasi-partout » signifie « hors d’un ensemble de capacité (exté- rieure) nulle ». Une fonction quasi-surharmonique est la limite d’une suite décroissante de fonctions surharmoniques; elle est égale quasi-partout à une fonction surharmonique, qui est sa régularisée semi-continue inférieurement (cf. H. CARTAN [6]).
contient m
p J ~ , q"1
antécédents de q; deplus,
si W tend versq~,~ , Vj
tend vers
{p°~~. Donc,
si q tend versq~,
~(q)
- ‘~’ m(p, q)
~~~;p)
tend vers~~ (qo)’ puisque
a est nulle hors de K.Enfin, (q)
est nulle hors def (K )
. Leprincipal
intérêt du lemmeprécédent
est de montrerqu’à
toutemesure de RADON o~ sur S on
peut
associer une mesure de RADON c surR,
par la relation a== ~ vq d 6 (q) (Pour l’intégration
des fonctions vecto-rielles,
voir N.BOURBAKI, Intégration, chap. III, § 4;
le lemme montre quel’application
de S dansl’espace
des mesures de RADON surR est continue pour la
topologie
vague, et mêmeappartient
àl’espace
~£~
laterminologie
de cetauteur)
° Onpeut
encore définir6
par laformule /
d 6 ; ; le second membre de cetteégalité
est visiblement une forme linéaire
(positive
si03C3 0)
surl’espace K (R)
des fonctions continues àsupport compact
sur R. Deplus,
si 03C3 a unpotentiel
de Green finiquasi-partout,
il en est de même ,d’après l’inégalité
deLINDELOF.
Plusprécisément,
on obtient enintégrant
la rela-tion
(1 )
parrapport
à cr(désormais supposée positive) (4) :
:Ce
qui
montre à la fois que 6 est la mesure associée àU s . f
et quela
plus grande
minoranteharmonique
deU s of
En
particulier,
si nous prenons pour u la mesure Cq, a depotentiel
« ) («
moyenne linéaire » sur la courbe de niveauhy,
a ---~ s
nous en déduisons ;que
us d
Cq, 0.(s) uq
D’autre
part,
un raisonnementanalogue
à celui du lemme montre queq -~ u (p, q)
est continuelorsque
R est un domaine relativementcompact
trèsrégulier
d’une surface de RIEMANNplus grande,
et quef
est encoreanalytique
sur la frontière de R. Enappliquant
ceci à une exhaustion(Rn)
deR,
on voit que u(p, q),
limite décroissante des fonctions u~(p, q)
cor-respondantes,
est(pour
pfixe )
semi-continuesupérieurement
etquasi- surharmonique (H.
CARTAN[.6]
th4) ;
sarégularisée
s.c.i, u(p, q)
estd’ailleurs la limite de ses moyennes, c’est-à-dire lim
u ( p, s)
d .(s)
;(4) L’intégrabilité des fonctions qui eurent dans (1) est une conséquence du lemme, qui montre que q "~ ~ m (r, q) (p, r) est semi-continue inférieurement puisque
r --~
~F
(p, r) l’est‘i.
v
(p, q)
est ainsi pour qfixe,
la limite de laplus grande
minorante harmo-nique
deinf
of, «
,qui
est aussi celle de inf(uq, a) ;
c’est donc lacomposante quasi-bornée
de u(p, q ) j (cf. [19], chap. III,
n°19,
formule(1) ).
.2. - LA RELATION DE LINDELOF-LEHTO
On
peut généraliser
les résultatsprécédents
au cas où R est unesurface de RIEMANN ouverte et S une surface
quelconque,
à condition de considérer sur ces surfaces des domainesgreeniens
F etG,
etd’appliquer
le théorème de
décomposition
à la restriction à F’ 0f .
. Nousdevons toutefois noter
(prolongée
par 0 dansG )
n’estplus
alors
surharmonique partout,
mais est au contrairesousharmonique
dansS - q .
La mesure associée àcette
fonction étantla mesure
harmonique
de G en q est la valeur en q de la solution duproblème
de DIRICHLET ordinaire ou ,« extérieur » dans Gavec donnée
frontière ~
si q E G(cf. [4], [19]).
La mesure associée à~ G
of
estdonc vq - W G 9
de sorte que l’on a,si vq
et ~,~ ont despotentiels
de Green dans F finisquasi-partout :
Pour q fixe, (p, q)
estharmonique
dansF;
c’est la moyenne deGqG
of
en p dansF, puisque
celles despotentiels
NF(p, q )
etHF,
c(p, q ) )
sont nulles.. On a donc .
ce
qui
montre enparticulier
que(p, q )
estpositive.
La fonction
SF,
G(p, q)
_(~G (f (p), q)
+HF,
G(p, q), égale
aussi à NF(p, d’après (3),
est laplus petite majorante
surharmo-nique de GqG
of
dans F(ou
encore saplus petite majorante harmonique
dans F H
D’autre
part, HF, G (p, q )
est lepotentiel
de GREEN de ~~q
on a donc :Pour p fixe et q E
G, HF, G (p, q)
est donc la fonctionharmonique
dansG
qui prend
à la frontière les valeurs NF(p, ~) ) [et
0 à la « frontière idéale »,si G n’est pas
compact]. Si q
EG, HF.
G(p, q)
=NF (p, q).
Lorsque
F est relativementcompact
trèsrégulier,
la fonctionq ~
N~, ( p, q )
estsousharmonique
continue dans S --~ f ( p ) ~,
avec unpôle
logarithmique
d’ordre 1 enf (p ) , d’après
les résultatsrappelés
auparagraphe précédent (on
lesappliquera
à la restriction def
àF, prenant
ses valeurs dansf (F) ) ;
;NF (p, q - ~.G ( f ( p), q)
est doncsousharmoni;que
dansG,
et y admet comme
plus petite majorante harmonique HF, G (p, q)
; il enrésulte que
HF,
G(p, q)
+GG (f (p), q)
est laplus petite majorante
surhar-monique
deNF (p, q ) (5)
dans G(ou
saplus petite majorante harmonique
. dans
G- {f (p)~).
On voit ainsi que
(toujours
pour p fixeet q ~ G)
ur, G(p, q)
est unpotentiel
de GREEN dansG;
c’est ainsi uneconséquence
de la formule(4), qui
montre deplus
que la mesure associée à cepotentiel
estf [mesure
définie par la forme linéaire
~.~ --~ .~L o
Notons que cettemesure est de masse totale 1.
’
Si F est un domaine
greenien quelconque,
onl’approche
par des domaines relativementcompacts réguliers contenus;
comme NF(p, q)
croîtavec
F,
on voit que cette fonctionest,
dans le’ casgénéral quasi- sousharmonique
semi-continue inférieurement dansS 2014 { f (p) },
et que(p, q )
estquasi-partout égale
à unpotentiel
de GREEN(p, q ) .
Lafonction p ~
(p, q)
est encoreharmonique
etquasi-,bornée (en
tant .que limite des moyennes de uF, G
(p, q) ;
le fait que ces moyennes soient des fonctionsharmoniques
bornées de p résulte del’intégration
de la formule(4).
.3. - FONCTION
CARACTÉRISTIQUE
La fonction
SF,G (p, q)
=HF,G (p, q)
+.~c (f (p,) q)
=NF (P, q)
+ UF,G(p, q)
dont nous avons vu une double
interprétation
dans leparagraphe précédent,
est la
généralisation
de la fonctioncaractéristique
de NEVANLINNA. Eneffet,
si R est ledisque unité {|z| 1},
S leplan complexe
des w, F ledisque ~,z~ r~,
p lepoint
z ==t),
q lepoint
w = a,NF (p, q)
n’est autreque la « fonction de numération »
N (r, a )
deNEVANLINNA,
et(p, q )
,moyenne o
f
dansF,
n’est autre que la fonction m(r, a)
deNEVANLINNA-LEHTO
(cf. [18], [16]).
Nous supposons désormais
(sauf
mentioncontraire)
que p et G ont été fixés une fois pourtoutes,
et que qappartient
à G-~ f (p) ~.
Nousporte-
ron s notre attention sur la variation de
SF, G (p, q ) lorsque
F décrit l’en- (5) On peut encore dire que SF, G (P, q) est l’extrémale de NF (p, q) pour G, ausens de BRELOT ([3], p. 10).
semble
(filtrant croissant) F
des domaines relativementcompacts
trèsréguliers
de Rqui
contiennent /); ceci nous amène àchanger
de notationet à écrire à
partir
de maintenant cette fonction T(F, q) [Tp, G (F; q)
s’ilimporte
depréciser].
T (F, q )
est une fonction croissante deF, puisque
NF(p, q ) ,
donc(p, q),
croît avecF;
parconséquent,
lim T(F, q) existe.
Nous dirons quef
est ’decaractéristique
bornée si(5)
limT (F, q)
+ ,D’après
lasignification
de(p, q)
en tant que fonction de p, cettepropriété
estéquivalente
à la suivante : lafonction GqG
ot
admet unemajorante
surhar-monique
sur lasurface
R(6) [ou
encore admet unemajorante harmonique
dans R -
(q ) ]
. -La condition
(5) )
nedépend
donc pas dupoint
p. Nous allons voirqu’elle
est
également indépendante
de G et de q. ,Plus
précisément,
nous allons montrer que(pour
pfixé)
la fonctioncaractéristique
nedépend
que d’unequantité bornée,
si l’onchange
G ou q.Tout
d’abord, si q
e G cG’,
il existe une constante A telle que‘ ‘~’ G’ ‘ ‘~ C~
+A,
cequi
entraîneli
(F,
) ~~~‘.
>B ~l’~,, ~i (F, q )
+ ASi
Gl
etG;2
sont deux domainesgreeniens
de~S,
en utilisant un domainede
comparaison
G’ contenant leurréunion,
on voit queTHÉORÈME 1. - La
différence Tp,
G1( F,
q --- r,2(F, q ) )
reste bornéequand
F .décrit l’ensemble ~iL’autre résultat constitue le
premier
théorème fondamental de NEVAN- LINNA,qui
s’énonce ici comme suit : ?THÉORÈME 2. 2014 Si q1 et q2
appartiennent
àT
(F, q2)
reste bornéelorsque
F décrit l’ensemble F Eneffet,
posons :’
nique
de troisièmeespèce
surS, ayant
pourpôles logarithmiques
q1 et q2’et s’annulant en qo
(si
S est nongreenienne,
la limite existe du faitqu’une
telle
intégrale
est déterminée defaçon unique
surS).
La fonction de rest
harmonique
dansF;
en luiappliquant
le théorème de la moyenne, relativement aupoint
p, on obtient laf ormule
de JENSEN :(6) Pour une fonction méromorphe un obtient ainsi une condition équivalente à celle de ma thèse ([19], p. 180) : pour que j’ soit de caractéristique bornée, il faut
et il suffit que log !fl ait une majorante surharmonique sur R.
Or, d’après
un lemme de JOHANSSON[12
] et BADER[2],
les fonctionspour q~, q2
fixes,
sont bornées dans leur ensemble hors d’unvoisinage de ql
et Q2, et parconséquent ~ -
Xli est bornée sur S.L’intégrale qui figure
dans la relation(6)
ne diffère que d’unequantité
bornée de :ce
qui
démontre le théorème.On
peut
même voir que le théorème 2 reste vrailorsque
qi et q2 varient dans uncompact
K de S-i f (p) ~,
pourvu que G contienne unvoisinage
U de K.En effet
Lemme : Pour tout
compact
K de S, et toutvoisinage
U deK,
il existeune constante
Mu
telle que1
i~(q,
qo ;9’_~)
- iG~~~~
;~~~) :
Si 9’~ E K etG )
UCe lemme est une
conséquence
de celui de JOHANSSON-BADER : soit Vun
voisinage
de K tel que V (U ;
supposons d’abord que q’oon a alors -
Or,
le lemme cité([2 ,
p. montre que les oscillations de XG et xu dansV (8)
sont liées park ne
dépendant
que de U et 1’. Comme xG(q,
qo; qi,q2)
s’annule dans~V,
son oscillation
majore
sa valeurabsolue,
d’où lerésultat, puisque
est
harmonique
dans G.Enfin,
la relationpermet
de se débarrasser del’hypothèse q
EV.
On déduit du lemme
précédent
que(7) En effet, /, limite des fonctions /G , a la même borne que celles-ci hors du voisinage en question, et ~~ /G est harmonique dans G.
(8) L’oscillation de /G sur
C V
est encore égale à son oscillation à la frontière de. V, car yG prend à la frontière de G une valeur constante, comprise entre les bornes de /G à la frontière de 1’, puisque
~ / fi. t. 2014~2014 ~~
ils ~=:()Ce résultat conduit à
donner
une nouvelle définition de la fonctioncaractéristique, généralisant
celle de CARTAN-AHLFORS. Soit K un ensemblecompact
deS,
decapacité
nonnulle,
et soit Q une mesurepositive
surK,
de masse totale
1,
et .depotentiel
borné dans un domainegreenien
Gcontenant K
(c’est
alors vrai pour tout G ~K). L’intégration
delité
(7)
parrapport
à a montre que .f
T(F, g)
d ~(g)
= T(F, go)
+ 0(1), quel
quesoit go
EG - !/-(p)!.
Or :
de sorte que
si l’on pose
on voit donc que cette
quantité,
pour Fvariable, peut
êtreprise
commefonction
caractéristique
defJ puisque,
pourq,o E S - ~ f (p) },
on alorsque
F décrit l’ensemblefiltrant F
Dans le cas
classique
oùf
est une fonctionméromorphe,
on retrouvela définition de H. CARTAN
[~l
enprenant
pour (y la moyenne linéaire sur=
x~ ; lorsque
~~ est la moyennesuperficielle
sur lasphère
de RIEMANN,on obtient la fonction
caractéristique
d’Ahlfors[1] (~).
,REMARQUE.
- Si S elle-même estgreenienne,
onpeut prendre
G = S.Alors,
touteapplication
conforme de R dans S est decaractéristique bornée, puisque 6s ( f (p)~ q)
estsurharmonique
en p dans R. Donc :THÉORÈME 3. - Toiute
application conforme f
d’unesurface
de RIEMANNR dans une
surface
de RIEMANN Squi possède
unefonction
de GREEN est decaractéristique
bornée.D’autre
part,
le critèred’’hyperbolicité
de BRELOT-OHTSUKA(cf. [19],
p.
117)
montre queTHÉORÈME 4. - S’il existe une
application con f orme
decaractéristique
bornée de R dansS,
lasurface
Rpossède
unefonction
de GREEN.(9) Une telle extension à également été faite par R. NEVANLINNA [18] chap. VI, § 4, mais seulement dans le cas ou 6 est la « distribution d’équilibre » de K.
’
4. -
DÉFAUT.
EXTENSION DUTHÉORÈME
DE FROSTMANLes définitions
précédentes
amènent à étendre la notion de défaut auxapplications
conformes. Pour toutpoint q
de S -~ f (p) ~ (en supposant
toujours
p fixé dans toute laquestion)
nousappellerons déf aut
~de la v’aleur.q pour
f
laquantité
Lorsque f
est decaractéristique
nonbornée,
le théorème 1 montre que le défaut 8(q)
nedépend
pas deG;
pour toute mesure 03C3 dutype indiqué plus haut,
on a.
Or la fonction
(p’ q)
est un
potentiel
de Green dansG,
et lamesure
associée 03C3F
a pour masse totale(F)
donc converge vague- ment vers 0quand
F tend vers R endécrivant 5 .
Comme le filtre des section de fi est à la basedénombrable,
on a encore, pour toute exhaustion(Rn)
deR,
il résulte alors des théorèmes de convergence de fI. CARTAN
([6],
th 4 et6)
>que 8
(q)
estquasi-surharmonique,
sarégularisée
étant lepotentiel
dansG de la limite vague des c’est-à-dire 0. 8
(q)
est doncnulle quasi- partout
dansG;
comme G estarbitraire,
on a :THÉORÈME 5. -
Lorsque f
est decaractéristique
nonbornée,
l’ensembledes valeurs de
dé f aut >
0 pourf
est decapacité
nulle.En
particulier,
l’ensemble des valeurs omises parf
est decapacité
nulle(ce
que montre aussi le théorème3).
.Si R est
greenienne,
on voit même que l’ensemble desvaleurs prises
par
f
un nombrefini
defois
est decapacité
nulle.En
effet,
pour une telle valeurN~ (p, q)
resteborné,
donc 8(q)
= 1.5. - APPLICATIONS DE
CARACTÉRISTIQUE BORNÉE
Si
f
est decaractéristique bornée, NH (p. q)
= li mNF (p, q)
est finieFe5f
pour tout q
~ f (p).
.Inversement,
le théorème 5 montre que :Pour que
f
soit decaractéristique barnée,
ilsuffit
que NR(p, q)
soitfinie
pour un ensemble de valeurs q decapacité (strictement) positive (10).
On
peut
établir pour lesapplications
conformes decaractéristique
bornée un théorème
analogue
à celui de NEVANLINNA-FROSTMAN sur les (10) Cela résulte encore des considérations de la fin du § 3.limites radiales
(cf. [7], [8] ) .
Nous considéronsici, plus généralement,
les limites sur les
lignes
de GREEN issues d’unpôle
donnép E
R.Renvoyant
au mémoire fondamental
[4]
de M. BRELOT et G.CHOQUET
pour une étudeplus complète,
nousrappellerons simplement
les définitions et résultats suivants : onappelle lignes
de GREEN lestrajectoires orthogonales
des courbes de niveauFp~= ~ ~ ~ ~
; uneligne
de GREEN estré.gulière
si §. §
y décroît de + oo à0;
la mesure de Green sur l’ensemble deslignes
. de GREEN
(notée
iciy)
estégale
à la mesureharmonique
en p sur l’ensemble de leurs intersections avecI’ p, «
relativement audomaine Ap,
a =p > « ~ ;
l’ensemble des
lignes
de GREEN nonrégulières
est de y mesure nulle.On a alors l’énoncé
suivant, qui généralise
aussi le théorème 27 de M. BRELOT et G.CHOQUET [4~ :
THÉORÈME 6. - Soit une
application conforme
decaractéristique
bornéede R ,dans S et soit E un ensemble de
capacité
nulle depoints de
S. J/ensem- ble deslignes
de GREENrégulières
issues de p surlesquelles f
tend vers unelimite
appartenant
àE,
tend vers0,
est de mesure de GREEN nulle.°
Supposons
d’abord Ecompact.
Soit K uncompact
deS - E,
àpoints-
frontière
réguliers pout’
S - K. Il existe une fonction Usousharmonique
continue
positive
dansS - K,
valant + o~ surE,
etharmonique
au voisi-nage de la frontière de
K,
où elle s’annule(’11 ) .
Si on laprolonge
par 0 surK,
la fonction U est
sousharmonique
dans unvoisinage
de K. Soit 03C3 la mesurepositive
associée à U dans cevoisinage.
Pour toutdomaine
F deR,
la fonction de r U(f (r) ) + / NF (r,g)d6(g)
estsurharmonique
dansF ;
on a par consé-quent :
-Comme
d’après
les considérationsdu § 3,
onaura, en
prenant
F = ~~, a et enappelant
lepoint
d’intersection deavec la
ligne
de GREEN 1 :de sorte que la fonction
Uof
nepeut
tendre vers + oo que sur un ensemblede
lignes
de GREEN de mesurenulle, d’après
le lemme de FATOU(1’2).
Or leslignes
de GREEN surlesquelles Uof
tend vers + oo sont celles surlesquelles
(11) L’existence d’une telle fonction, avec harmonicité dans S - (K u E) résulte du théorème d’Evans; nous la prenons seulement surharmonique afin que la démons, tration reste valable pour le théorème 6 bis.
(12) Cf. N. BOURBAKI, Intégration, chap, IV, § 1, caroll. de la propos. 14.
f
tend vers unpoint
deE, puisque
U est borné hors de toutvoisinage
deE,
et que cet ensemble est totalement discontinu.
Si E n’est pas
compact,
soitA
l’ensemble deslignes
de GREEN surlesquelles
admet une limiteappartenant
à E.D’après
le théorème d’EGo- il existe pour tout ~ > 0 un ensemblecompact a
c tel que y -?) e ,
et que la convergence def (rc,« )
vers sa limitef * (/) )
soit uniforme pour 1 e La fonctionf * (1) )
est alors continue sur3 ,
donctransforme ?
en un ensemblecompact
E’ c E. E’ est encore decapacité nulle,
et parconséquent ?
est de mesure de GREEN nulle. Commes est
arbitraire,
on a aussi y(~~~)
= 0.Si S est une surface de RIEMANN non
greenienne,
onpeut
étendre le théorèmeprécédent
à la « frontière idéale » de S.THÉORÈME 6 bis. - Si f est une
application con f orme
decaractéristique
de R dans une
surface
S nongreenienne,
l’ensemble deslignes
deGREEN
régulières
issues de p surlesquelles f (r)
«s’éloigne
àl’inf ini »
surS
quand GR (p, r)
~ 0 est ,de mesure de GREEN nulle.La démonstration est la même. Il suffit de montrer
qu’il
existe une fonc-tion l1 convenable.
Or,
soit(Sn)
une exhaustion deS,
telle que S ~K;
soitU,, (q)
la fonction sur Ségale
à 0 dansK,
à 1 dans et à la mesure har-monique
de la frontière deSn
relativement àSn
-K,
dans ce dernier domaine.En
supprimant
au besoin un certain nombre de termes dans la suite(,Sn) ,
on
peut
supposer que(q)
converge sur S(il
suffit que cela ait lieuen
unpoint q E K);
la somme de cette série est alors la fonction U(q) cherchée,
car elle estsouharmonique
dansS,, surharmonique dans CK
etelle tend vers + o~
quand q
tend vers la frontière idéale deS, puisqu’elle est;;;;.
n dansSx .
Nous allons examiner maintenant lé
rapport qui
existe entre les notions introduites ici et celled’application
detype
BI( [11], § V).
Nous avonsremarqué plus
haut que sif
est decaractéristique bornée, NR (p, q)
estfinie pour
tout q ~ f (p).
Si G est relativementcompact, HR,G(p.q)= llm HF,G (p, q)
estégalement finie,
donc uF.G(p, q)
tend vers une limite finieu R,G
(p, q) ,
,qui
vérifie la relation~G (f (P)~ q)
=NR p. q)
-HR,G (P~ q)
+ llR,G(P~ q)
Comme
au § 2,
nousdésignerons par vR,G (p, q)
larégularisée
s. c. f.de
uR,G (p, q)
On a vu que, pour q fixe(p, q)
etVR,G (p, q)
sontdes fonctions
harmoniques positives
de p dansR;
la seconde estquasi-
bornée.
’
(13) Ibid., chap IV, § 5, théorème 2.
D’autre
part,
soit Ql’image réciproque
de G parf ;
en étendant auxensembles ouverts les notions définies dans
[11]
et dans lesparagraphes précédents,
onpeut écrire, lorsque
q~ E G(p, q)
est danschaque
domainecomposant
de 03A9 la fonction définie par HEINS(pour
la restriction def
à cedomaine) ;
; v, (p; q)
est donc sacomposante quasi-bornée.
La nullité de l’une ou l’autre de ces fonctionséquivaut
au fait quef
est detype Bil
ou detype
Bl dans G.Nous allons voir
qu’on
passe des fonctions(p, q)
et(p q)
auxfonctions
(p. q) et réciproquement
au moyen desapplica-
1
tions 03BB03A9 et 03A9 de M. HEINS
II,
p.442). Rappelons
que si h estharmonique positive
dans 0 et s’annule continûment à la frontière ~~(h)
est la
plus petite
fonctionharmonique positive
sur Rqui majore
h dans S~.On a alors :
THÉORÈME 7. - Pour q
f ixe,
lesfonctions (p, q)
et(p, q)
sont les
images
par u« de(p, q)
et(p, q).
.Pour le
démontrer,
nous étendrons lesapplications )’0
et auxespaces de fonctions
surharmoniques positives. Lorsque
u estharmonique
sur
R,
il est facile de voir queCette formule s’étend sans modification aux fonctions
surharmoniques;
elle donne en
particulier
~,a6 ) ==
"Pour un
potentiel
deGREEN,
on aura donc ~,~~(UR)
=U ;"
enappelant
c~ la restriction de cr à Q.
"
/ p B
Inversement,
si 03A9 on est amené defaçon
naturelle à poser 03A9(6 )
=.
G0R ° (par exemple,
en étant de la surface R lepoint
cequi
ramèneau cas
harmonique) ;
siC03A9
on aura évidemment 03A9(Gp003A9 j= 0.
Plusgénéralement,
on posera = pour toute mesure de RADON ;sur Q
qui
se laisseprolonger
en une mesure sur R. On noteraqu’ici
encoreî~~ o est
l’application identique,
tandis que lespotentiels
de GREENinvariants par ;~s~ o ~,« sont ceux des mesures pour
lesquelles
est unnoyau de masses.
Pour une
fonction (p surharmonique
0 dans 03A9 s’annulant continûment à lafrontière,
;~~>(~),
définie parlinéarité,
est laplus petite
fonction surhar-monique positive
sur Rqui majore
q~ et dont les masses associées c.om-prennent
celles de p.Dans ces
conditions,
il est clair quepour q E
Gl’image
par ~~ de(pl’q)
estSEt.G (p, q)
=(~c (f (p),g)+ (p, g),
alors que celle deN~ (p,q)
..
est
N R ( p, q)
,puisque
lesupport
de ~q est contenu dans ~; d’oii le théorème dans ce cas. D’autrepart,
si q~ ~ G, (p, q)
et(p, q)
sont nulles.
En.fin
( p, q )
est la limite des moyennes de(p, q),
de sorteque l’on arrive au résultats
indiqué
par deuxapplications
du théorème de LEBESGUE(pour
hharmonique, (h)
s’obtient comme limite croissanted’intégrales ) (1~ j .
COROLLAIRE : Pour que
f
soit detype BI (resp. Bll)
dans un domaine Grencontré
par f (R),
il faut et il suffit que uR,G(p, q) )
soitsingulière (resp.
nulle) ;
pour quef
soit localement detype
BI(resp. Bl1)
il faut ,et il suffit que la conditionprécédente
soit vérifiée pour tout G.Ce
qui précède permet
depréciser
le lien entre la théorie de HEINS et celle de LEHTO. Si l’on considère l’ensemble d’accumulation def
suivant leslignes
de GREEN de R(ou
presque toutes leslignes
deGREEN),
les résul- tats de LEHTO([14] [15] [17] ) peuvent
êtreexprimés
comme suit dans laterminologie
de HEINS :THÉORÈME 8. 2014 Soit
f
uneapplication
decaractéristique
bornée de Ix dans S et soil A l’ensemble d’accumulation def
suivant leslignes
de GREENrégulières
issues d’unpoint
p t R(ou
seulement suivant un ensemble deli.gi~es
de GREENrégulières
dont lecomplémentaire
est de mesure ~de GREENmille).
.L’application f
est detype
Bl dans tout domainecomposant de C
Arencontré par
f (R )
.En
effet,
soit G un tel domaine,(~c (f (r), q)
tend vers 0 avec~R (p, r)
sur presque toute
ligne
de GREENrégulière;
commetoute fonction
harmonique positive
bornéequi
minore UR.G(r, q)
estnulle, d’après
le théorème 25 de BRELOT et G.CHOQUET [4]
et le théorème 1 bis de ma Thèse[19].
En
particulier,
si A est vide(et
on se ramène à ce cas si A est decapacité nulle),
le résultatprécédent
est valable pour G ==S,
cette surface étant aiorsgreenienne
en vertu duthéorème
6 bis. DoncCOROLLAIRE : : Si
f
est decaractéristique
bornée el sif (r)
àl’infini
sur’ S suivant presque touteligne
de GREENrégulière
issue de p,f
est de
type
Bl.(14) Il en résulte que VR,G (~~, q) est la composante quasi-bornée de u H,G (p, q), puisque pic transforme une fonction quasi-bornée (resp. singulière) en une fonction
quasi-bornée
(resp. singulière).6. -~ FONCTIONS
MÉROMORPHES
DANS LE DISQUEUNITÉ;
APPLICATION A LA CLASSIFICATION DES SURFACES DE RIEMANN Dans le cas des fonctions
méromorphes
dans ledisque unité,
onpeut
établir uneréciproque
du théorème 8.En
effet,
soitf (z)
une fonctionméromorphe
et decaractéristique
bornéedans D =
1}. D’après
le théorème deFATOU-NEVANLINNA,
ellepossède
une limite radiale
f ~ (e~~)
en presque toutpoint
dez I
=1 .
En utilisantla formule
(4) du § 2,
on voit que :THÉORÈME 9. - Si
f (z), méromorphe
et decaractéristique
bornée dans ledisque unité,
est detype
BI dans un domaine G ,duplan complexe,
l’en-semble des
points e’a
enlesquels f* (e~~)
E G est de mesure(linéaire) )
nulle.Soit w un
point
« ordinaire » de G pourf (c.’est-à-dire
unpoint
tel que°
uD,G
(z, u~) = 0)
Commeon a
(‘~;, G {f ~ (et~) )
= 0 presquepartout,
d’où le théorème.On en déduit
qu’une f onction méromorphe
et decaractéristique
bornéedans le
disque
unité nepeut
être localement detype
BI dans leplan
com-plexe
tout entier.En
effet,
onpeut recouvrir
leplan complexe
par deux domaines gree- niensG1
etG2.
Si une fonctionméromorphe f
decaractéristique
bornée dans D était detype
BI dansG1
etGz,
« presque toutes » ses limites radiales nepourraient appartenir
à aucun de ces deuxdomaines,
cequi
est absurde.Ce résultat s’étend aux fonctions définies sur une surface de Riemann
quelconque.
Soit R une surfacegreenienne, R
son revêtement universel identifié àD,
p(z)
laprojection canonique
deR
sur R. A toute fonctionf méromorphe
dansR,
on associe lafonction / méromorphe
dans D définiepar f (z)
=f [p (z) ] ; f
est decaractéristique
bornée en mêmetemps
quef ( [ 19 ] ,
p. 180 et190 ) ,
et est detype
BI en mêmetemps
quef ( [ 11 ] ,
théorème21, 1 ) . L’impossibilité signalée pour f
s’étend donc àf .
Ainsi :THÉORÈME 10. - Une
fonction méromorphe
decaractéristique
bornéene
peut
être localement detype
B1 dans tout leplan complexe.
Application
à la classification.’ . Suivant les notations de L. SARio