©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2021-2022 1
Corrigé du DM n°5 pour lundi 15/11/2021
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Problème : deux applications des intégrales de Wallis
Pour tout n ∈ N , on définit l’intégrale de Wallis d’ordre n par W n =
Z
π2
0 sin n t dt.
Si ( u n ) et ( v n ) sont deux suites réelles équivalentes, on note u n ∼ v n . On propose dans ce problème deux applications des intégrales de Wallis :
• déterminer la limite lorsque x tend vers + ∞ de
Z x
0 e − t
2dt
• déterminer un équivalent du coefficient binomial 2n n .
1 Généralités sur les intégrales de Wallis
1. Le changement de variable u = π 2 − t avec du = − dt montre que l’on a aussi W n =
Z
π2
0 cos n t dt 2. Formule explicite
(a) On a W 0 = π
2 et W 1 = 1 .
(b) ,Soit n > 1. On pose u ( t ) = sin n t donc u ′ ( t ) = n sin n −1 t cos t et v ′ ( t ) = sin t donc v(t) = − cos t. Une intégration par parties donne alors
Z
π20 sin n+1 t dt = [ − cos t sin n t]
π 2
| {z 0 }
0
+n
Z
π20 sin n −1 t(1 − sin 2 t) dt, d’où W n+1 = nW n −1 − nW n+1 ce qui donne bien W n+1 = n +1 n W n −1 .
3. Soit p ∈ N , démontrons la propriété demandée notée HR(p) par récurrence sur p.
⊲ HR(0) est vraie car W 0 = π 2 et (2 (0)!
00!)
2π 2 = π 2 .
⊲ Supposons que HR ( p ) est vraie. En utilisant la relation de récurrence puis HR ( p ), on a W 2(p+1) = W 2 p +2 = 2p + 1
2p + 2 W 2 p = 2p + 1
2p + 2 × (2p)!
(2 p p!) 2 π
2 = (2p + 2) (2p + 2)
(2p + 1) (2p + 2)
(2p)!
(2 p p!) 2 π 2
= (2p + 2)!
2 2 (p + 1) 2 (2 p p!) 2 π
2 = (2p + 2)!
(2 p+1 (p + 1)!) 2
π
2 .
HR(p + 1) est donc vraie.
©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2021-2022 2 4. Équivalent
(a) En utilisant la relation de récurrence de la question 2b, on obtient directement que pour n > 1, u n = u n+1 et comme u 1 = π 2 , on a W n −1 W n = π
2n .
(b) Comme W 0 > 0 et W 1 > 0, on montre par récurrence à l’aide de la relation de récurrence que W n > 0 pour tout n.
(c) Il suffit de prouver que la suite ( W n ) est décroissante. Pour n ∈ N et x ∈ [0 , π 2 ], on a sin x ∈ [0, 1] donc sin n+1 x 6 sin n x, on conclut que W n+1 6 W n en intégrant.
On a donc W n+1 6 W n 6 W n −1 puis W W
n+1n−1
6 W W
nn−1
6 1 en divisant par W n −1 > 0.
Mais W n +1
W n −1
= n
n + 1 tend vers 1. On conclut donc par le théorème des gendarmes que W W
nn−1
tend vers 1, d’ où W n ∼ W n −1 . (d) Puisque W n −1 W n = π
2n , l’équivalent précédent donne que lim n →+∞ nW n 2 = π 2 d’où par continuité de la racine carrée, lim n → + ∞
q nW n 2 = q π 2 , ce qui prouve que pour n au voisinage de + ∞ , W n ∼
r π 2n .
5. Déterminer à l’aide des intégrales de Wallis W 2 n un équivalent de 2n n . On a vu que :
W 2n = (2n)!
(2 n n!) 2 π
2 = 2n!
(n!) 2 × 1 4 n
π
2 et W 2n ∼
r π 4n =
√ π 2 √
n . On en déduit par produit d’équivalents que :
2n!
( n !) 2 ∼ 2 × 4 n π × 4 n
√ π
2 √ n = 4 n
√ nπ .
Comme 2n n = (n!) 2n!
2, on a montré que : 2n
n
!
∼ 4 n
√ nπ .
2 Calcul de l’intégrale de Gauss
Soit f la fonction définie sur R par f ( x ) =
Z x
0 e − t
2d t .
6. La fonction t 7→ e − t
2est continue sur R , donc f est dérivable sur R (elle est même de classe C 1 ), et on a pour x ∈ R , f ′ (x) = e − x
2> 0, ce qui montre que f est croissante sur R .
7. Pour x > 1, on a
Z x
1 e − t d t = 1 − e − x 6 1.
Pour x > 1, et pour t ∈ [1, x], on a t 2 > t, donc e − t
26 e − t . On en déduit que
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Z x
0 e − t
2dt =
Z 1
0 e − t
2dt +
Z x
1 e − t
2dt 6
Z 1
0 e − t
2dt +
Z x 1 e − t dt 6
Z 1
0 e − t
2dt + 1
Ceci prouve que f est majorée sur [1, + ∞ [.
On en déduit par théorème de la limite monotone (pour les fonctions) que f admet une limite finie en + ∞ . On note cette limite
Z +∞
0 e − t
2dt, on l’appelle l’intégrale de Gauss.
8. Une application : pour n ∈ N ∗ , on pose J n =
Z √ n
0 1 − t 2 n
! n
dt.
Pour t ∈ [0, √
n[, √ t n ∈ [0, 1[, on pose alors cos u = √ t n , avec u ∈ ]0, π 2 ]. On a − sin u du =
√ 1 n dt.
Ainsi
Z √ n
0 1 − t 2 n
! n
dt =
Z 0
π 2
1 − cos 2 u
| {z }
sin
2u
n
( − √
n sin u du) = √
n W 2n+1 .
D’après la question précédente, on a
√ n W 2n+1 ∼ √ n
s π
2(2 n + 1) =
√ n √
√ π
4n + 2 ∼
√ n √
√ π 4n =
√ π 2 .
Ainsi lim J n =
√ π 2 .
9. (a) On peut le prouver en étudiant le signe de la fonction t 7→ ln(1 + t ) − t ou alors en remarquant que la fonction t 7→ ln(1 + t) est concave (sa dérivée t 7→ 1+t 1 est décoissante) donc en particulier sa courbe est en dessous de sa tangente au point d’abscisse 0.
(b) Soit n > 1 et t ∈ [0, √
n[. On pose u = − − n t
2∈ ] − 1, 0]. On a d’après l’inégalité précédente
ln(1 − t 2
n ) 6 − t 2 n n ln(1 − t 2
n ) 6 − t 2 ln((1 − t 2
n ) n ) 6 − t 2 (1 − t 2
n ) n 6 e − t
2©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2021-2022 4 Pour la deuxième inégalité, avec u = t n
2> 0, on a
ln(1 + t 2
n ) 6 t 2 n
− t 2 6 − n ln(1 + t 2 n )
− t 2 6 ln 1 (1 + t n
2) n
!
e − t
26 1
1 + t n
2n
10. Soit n > 1, on intègre l’inégalité précédente entre 0 et √
n. On obtient
Z √ n
0 (1 − t 2
n ) n dt 6
Z √ n
0 e − t
2dt 6
Z √ n 0
1
1 + t n
2n dt.
D’après la question 8, le membre de gauche est J n = √ nW 2n+1 .
Pour le membre de droite effectuons le changement de variable t = √
n tan u. Quand
√ t
n ∈ [0, 1[, on a u ∈ [0, π 4 [, de plus dt = √ n(1 + tan 2 u) du = √ n(1 + t n
2) du.
On a donc
Z √ n 0
1
1 + t n
2n dt =
Z
π4
0
√ n(1 + t n
2)
(1 + t n
2) n du = √ n
Z
π4
0
1 1 + t n
2! n − 1
du
= √
n
Z
π40
1
1 + tan 2 u
n −1
du
= √
n
Z
π4
0
cos 2 u n − 1 du = √ n
Z
π4
0 cos 2n −2 u du
6 √
n
Z
π4