A NNALES DE L ’I. H. P.
V.A. K OSTITZIN
Sur quelques applications des équations intégrales
Annales de l’I. H. P., tome 1, n
o2 (1930), p. 177-203
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Sur quelques applications des équations intégrales
PAR
V. A. KOSTITZIN
1. -
Je
suisprofondément
ému par legrand
honneurqui
m’estfait.
Je
le suis d’autantplus
que legrand
nomauquel
est consacréce
magnifi,que
institutreprésente
pour moi non seulement un beauchapitre
de l’histoire de lascience,
mais aussi unepersonnalité
vivante :je
me souviensparfaitement
dePoincaré,
de ses mouvements, de sesgestes,
de sa voix et del’impression profonde
queproduisait
sur nous- auditeurs - sa
pensée
créatricetoujours
active ettoujours vivante,
et de la douleur que nous ressentîmes en
apprenant un jour
sa finpré-
maturée.
2. -
Je
me souviens surtout du sentimentd’inquiétude scientifique
dont étaient
imprégnés
ses derniers cours et les derniers mémoiresqu’il publia.
La crise actuelle de la science ouplutôt
la crise de crois-sance de la science dont nous sommes tous témoins s’ébauchait
déjà
de
ses jours.
Il lui arrivait souvent de tenir des proposprofondément
sceptiques, parfois
mêmepessimistes,
mais il lui arrivait aussi souvent deprévoir
ledéveloppement
ultérieur de lascience,
etpeut-être
sonscepticisme
mêmeprovenait-il
de cequ’il comprenait parfaitement
lafragilité
des théoriesphysiques, voyait
clairement tous les coups de pouce nécessaires pour mettre une théorie en concordance avecl’expé-
3. - Dans mes conférences
je m’occuperai précisément
d’un coup de pouce donné à lamécanique
et à laphysique mathématique
sousla forme de la
physique
héréditaire créée par l’éminent mathématicienqui
fit récemment ici-mêmel’exposé magistral
de labiologie
mathé-matique.
La
physique
héréditaire de M. Volterra est une tentative sinon derésoudre,
du moins d’amoindrir les difficultésqui
résultent de l’anti-nomie ancienne entre la
physique
ordinaire et laphysique moléculaire,
entre la
mécanique
des corps bruts et lamécanique statistique. Depuis l’époque
de LAPI-ACE avec son idéalscientifique (qui
fut aussi l’idéalscientifique
de sontemps),
avec saconception
hardie d’un vasteesprit capable
de déduire lepassé
et l’avenir de l’univers de sonprésent,
lascience a subi
beaucoup
dechangements,
et bien deprémisses
duraisonnement de LAPLA.CE se sont volatilisées. Le
point
matériel aondoyé.
On aperdu
l’habitude de se servir de la notion de force sansréfléchir sur sa nature. Les
équations
différentielles ne sontplus
ni laforme
unique
ni la meilleure forme pourexprimer
lesphénomènes,
demême que les données initiales de la
mécanique
de LAGRANG.E ne sontplus
du tout suffisantes pour déduire lepassé
et l’avenir d’unsystème
ou de l’univers entier. Et la
conception
mécaniste du commencement du xIxe siècle ne nousapparaît
actuellement que comme uneextrapo-
lation hasardeuse et
injustifiée
des lois souvent encore douteuses du mondemacroscopique
dans le mondemicroscopique.
4. - Dans ces conditions la tentative de totaliser les traces des actions subies par un
système,
la tentatived’escompter
l’histoire dusystème
étudié n’est pas en elle-mêmeplus paradoxale
que la totali- sation des influences extérieures sur un élément.Ici,
commelà,
onopère
avec des notionsd’origine statistique,
on fait deshypothèses
souvent
grossières
sur la nature des actionsintra-moléculaires,
onconstruit des modèles
mécaniques
en utilisant pour ce travail délicatdes matériaux hétéroclites. Dans les deux cas, en raisonnant on se
base sans s’en rendre
compte
sur desprémisses plutôt
intuitives.Il
n’y
a là-dedans rienqui puisse
nouschoquer :
il est très[naturel
d’utiliser dans notre raisonnement les éléments immédiats de notre
expérience. Progressivement
cesimages grossières
sontremplacées
tion par
laquelle
laphysique
moléculaire adéjà passée,
et ses succèsmêmes
permettent
à laphysique
héréditaire d’évoluerplus rapidement.
Serait-ce une méthode transitoire
qui s’explique
par la faiblesse de notretechnique ? Je
ne le crois pas. Il ne faut pas oublier que les chosestemporaires
sont lesplus
durables. Laphysique
héréditaire n’est pasun stade dans le
développement
de la science - c’est une méthodequi
feratoujours partie
de notreoutillage scientifique
par suite de la nature même de notre connaissance. Pour étudier unsystème,
nousserons
toujours obligés
de leséparer
du reste de l’univers et de chercher ensuite unéquivalent
aux actions du reste de l’univers. Nous seronstoujours obligés
de substituer aux interactions desparticules
de lamatière des moyennes observables et de chercher ensuite
l’équivalent
des actions
négligées.
Ceséquivalents peuvent
seprésenter
sous unedouble forme : z ~ les forces fictives et les conditions limites introduites dans les
équations,
2~ l’histoire dusystème. Certes,
c’est unartifice,
mais c’est un artifice naturel et inévitable.
5. - En mettant en
équations n’importe quel problème
de laphilosophie
naturelle on cherchetoujours
la forme laplus simple
eton choisit presque
toujours
la formelinéaire,
celle de Tout encomprenant
les raisons de cechoix je
veuxsignaler quand
même quepareille simplification
va presquetoujours
à l’encontre des intérêts de la recherchescientifique
et que letemps
est venu de nous débarrasser ’ peu à peu de cette habitude. Onpeut
en effet citer de nombreux cas où la forme linéaire ne donne pas et nepeut
donner même la pre-mière
approximation,
la fonction n’étant pasdéveloppable
en sériede
TAYLOR.
Onpeut
citer d’autres cas où l’onperd
enpremière approxi-
mation une
propriété
essentielle duproblème
comme l’interaction des individus dans labiologie dynamique
ou l’interaction desparticules
dans un
grand
nombre desproblèmes physiques.
Il sera sans doutenécessaire dans l’avenir de passer à l’étude des
équations
nonlinéaires,
et alors à côté des difficultés
analytiques
on aura des difficultésphilo- sophiques.
Pour en donnerl’idée je
mepermets d’indiquer rapidement
un
exemple
intéressant.Prenons une
équation intégrale
non linéaireK(x, t)
étant pour fixer les idées un noyau bien connuet supposons les fonctions
F(q;)
etf (.x) développables
en série deTAYLOR.
Il est très naturel d’arrêter ces
développements
auxpremiers
termes.Ecrivons donc
Cette
équation intégrale
se résout par des fonctionsélliptiques
deJACOBI,
et pourchaque paire
devaleurs 7~, ~,
on a unemultiplicité
etparfois
une infinité de solutions alors quel’équation
linéaire corres-pondante
se conduit suivant lesrègles
de et d’autrepart
en choisissant convenablement la fonction on
peut
assurer l’uni- cité de solution del’équation
initiale. Nous allons voir que la multi-plicité
de solutions seprésente
aussi pourquelques
classesd’équations linéaires,
et unequestion
trèsimportante
seposerait
alors sur lerapport
de ces solutionsmultiples
avec la réalité.6. -
Après
cespréliminaires
nous allons nous occuperd’équations intégrales
linéaires de laphysique
héréditaire. Il en existe trois formesDans le
premier
cas on suppose que l’histoire commence àl’instant to ;
dans le second cas on suppose que l’action héréditaire
appréciable
est bornée à un
petit
intervalle detemps,
et dans le troisième cas on considère toute l’histoire dusystème.
Nous allons étudier surtoutl’équation (2).
Il faut remarquer tout d’abord que sa forme nous
permet
de larapprocher
deséquations
différences finies. Onpeut
doncc’est une
équation intégrale
linéaire et on ypeut appliquer
les méthodesservant
généralement
à leur résolution et tout d’abord la méthode desapproximations
successives. Nous verrons par la suite que les deux méthodes secomplètent
mutuellement.Désignons l’opération
par le
symbole Gcp
et écrivonsl’équation (2)
sous la formeEn y
appliquant n
foisl’opération
G on obtientou, ce
qui
revient au mêmeIl est facile de voir que les fonctions
Gn(y)
sont déterminées par des relations recurrentesgn(y)
= o, en dehors de ces limites.Remarquons
quechaque
nouvelle itération fait reculer la limite inférieure de
l’intégration ; donc,
si nous voulons obtenir une solution par cette méthode nousdevons supposer que l’histoire nous est connue
depuis
-Passons
rapidement
en revue les résultats del’application
deen
désignant
par kml’intégrale
en
désignant
par~(a) l’intégrale
On déduit facilement des formules
précédentes
Ecrivons maintenant la formule
n
? =
f
+k=I sous la forme
La série
vérifie
l’équation intégrale
On voit donc que pour o x - z h
r(a, ; x
-z)
=R(), ; x
en
désignant
parR(a ; x --- z)
le noyau résolvant ordinaire de VOL-TERRA.
’
On
peut
maintenant établir le caractère de convergence de la série00
tp(x)
== +~
n=I
Supposons
parexemple
queg(z) n’est jamais négatif
et que la fonctionf(x)
est bornée1 f (x) ~ C
M.On obtient alors la série
majorante
On voit que la série est
convergente
tantque [ ), ~
l etdiverge
dans le cas contraire. La
constante )~ ~
1ko joue
un rôleimportant,
et nous
l’appellerons
mesureSupposons
ensuite quef(x)
croit comme exx :f(x)
~~ exx ; on a ence cas
~
et la série
majorante
a la formeCes
exemples
montrent que dans un nombre de cas la série~
peut
nous donner une solution del’équation (2)
mais il est très f acilede s’assurer que la formule
(3)
n’en donne pas la solutioncomplète,
et
qu’il
faut examinerl’équation homogène.
Nous avons
indiqué l’analogie qui
existe entre leséquations
auxdifférences finies et
l’équation (2). Or, précisément
de la mêmef açon qui permet
d’obtenirl’équation caractéristique
de
l’équation
fonctionnelle des fonctionspériodiques f(x
+h)
-f(x)
= oet de former le
système complet
des fonctionstrigonométriques,
on
peut
construirel’équation caractéristique
de
l’équation intégrale homogène
L’équation (4)
a engénéral
une inimité de solutions an cequi
nouspermet
d’utiliser lesystème
de fonctionseanx , eanx
pour
développer
sous certaines conditions en série une fonction arbi- traire dans l’intervalle de mesure Ir,.Supposons
maintenant que l’on ait~ > o,
g(z) >
o.Dans ce cas
l’équation (4)
a une solution réelleunique
aa. Cette solutionest
positive
si la mesure d’héréditéa,ko
~ i etnégative
dans le cascontraire.
Quant
aux solutionscomplexes,
on les trouve en résolvantle
système
Remarquons
que pourg(z)
décroissant lapartie
réelle de a---. ~ + 1*
est
toujours négative.
D’autrepart
dans ce cas iln’y a j amais
de solu-tions
purement imaginaires.
Donc si la mesure d’hérédité est inférieure à l’unité la solution del’équation (2)
esttoujours
stable.Or,
à vraidire,
nous n’avonsguère
de raisons pour supposer dans tous les casg(z) décroissant,
et alors il fautimposer
des conditionssupplémentaires
pour assurer la stabilité de la solution de
l’équation (2).
On
peut
maintenant obtenir une solutioncomplète
del’équation (2) (7) 9(x)
=f(x) -f- ~
+Aoe«0x + ~
+en
ajoutant
à la série(3)
ledéveloppement
Aneanx -t-
Les coefficients An sont soumis à une seule condition - la convergence de la série. On voit
également
que la fonctionf (x)
dans ce cas nepeut
être choisiearbitrairement,
tout comme dans le troisième théo- rème de à cette différenceprès qu’ici
le caractère de croissance def (x)
tientplace
de la conditiond’orthogonalité
= o.
Supposons
en effet quef (x)
croisse comme Il est facile devoir que le coefficient a doit satisfaire à la condition
d’où résulte
l’inégalité
.Ci >
Si cette condition n’est pas
vérifiée,
la série(3) diverge.
Nous terminerons ce
paragraphe
par unexemple.
Soitg(z)
=e-’z.
Le
système caractéristique prend
la formeou
Il est facile de voir que les courbes
(8)
ont un nombre infini depoints
d’intersections.7. - Existe-t-il
quelque
chosed’analogue
aupremier
théorème deFREDHOLM ? I,e
spectre
del’équation (2)
estcontinu,
l’intervalle del’intégration
estinfini ; donc,
il faut chercher la solution de(2)
sous forme d’une
intégrale
de FOURIER.Supposons
doncf (x) repré-
sentable sous la forme
Nous obtenons en itérant
ce
qui
nous permer d’écrire unereprésentation
formellede q;(x)
ou
Or
justement
nous avons vu que pourg(z)
décroissantl’équation caractéristique
n’a pas de solutionspurement imaginaires.
Donc ledénominateur l -
)~ j(ix)
nepeut
s’annuler que pour a = o ; On voit .qu’ici
aussi la mesured’hérédité joue
un rôle essentiel. Il faut remar-quer en outre que pour
l’application
del’intégrale
de FOURIER ilest
nécessaire
de connaître la fonction/(x)
non seulement dans lepassé,
mais aussi dans l’avenir.8. - Nous avons donné la solution
~~ (x)
del’équation homogène (5)
sous forme d’une série.
Or,
il estpossible
de lui donner la forme d’uneintégrale
ensupposant c~ (x)
connue dans un intervalle de mesureA,
par
exemple
dans l’intervalle(o, h).
Endésignant
parR(). ; x
-zc)
le noyau résolvant ordinaire de VOLTERRA et en
supposant
h C x 2hon obtient la solution de
l’équation intégrale
sous la
forme,
I,a fonction
H,
est définie par les relations "Il est facile de voir
qu’on
a engénéral
pour nh x(n
+I)h
= ~7z ~ 0
j’~
Hn étant définie par la relation recurrente
On
peut
donc calculer lafonction p (x)
deproche
enproche.
La fonction~ (x)
ainsi calculée est engénéral
discontinue pour x = h aucontraire,
la continuité est assurée pour x = nh
(n
>1) .
Lapossibilité
de calculercp(x)
enpartant
de ses valeurs dans l’intervalle(o, h) peut
servir depreuve indirecte de la fermeture du
système
de fonctions9. -- Il est facile de s’assurer que cette
particularité
n’est passpéciale
auxéquations (2)
etqu’on
la retrouve dans leséquations
de FREDHOLlVI et de VOLTERRA aux limites infinies.
Il est
toujours possible
en effet dereprésenter
la fonctiong(x)
sous forme d’une série de fonctions s’il
s’agit d’équation
de ou d’autres fonctions
analogues,
s’ils’agit d’équation
de VOLTERRA. En arrêtant ces
développements
à un termequelconque
on
peut
obtenir une fonction continue suffisammentapprochée
deg (x) .
Cette fonction utilisée comme noyau deFREDHOLM
ou deTERRA jouira
des mêmespropriétés que g(x) .
Unpetit exemple
suffira: 1soit
noyau de
l’équation
de FREDHOLM~)=X )
e- ~~.
L’équation caractéristique
à la formeEn
posant « = ~
+in
on obtientIl en résulte
On voit donc que pour ).
o il
faut choisir nimpair
alors que pour). ~>
o n doit êtrepair. Désignons
dans les deux cas laquantité positive
p ar eA. Nous aurons
On trouve donc pour
chaque ).
unsystème
de fonctions toutà fait
analogue
à cellesdéjà
considérées dans le cas del’équation (5).
10. - Nous avions admis
jusqu’à présent l’hypothèse
de l’absencedu moment initial. Si l’on suppose avoir fait table rase de tout ce
qui
a
précédé
un momentdonné to,
onpeut
obtenir une solution et une solutionunique
del’équation intégrale
.laquelle pour to
x h+ to
doit nécessairementprendre
la f orme.
d’une
équation
ordinaire de VOLTERRA’
Remarquons pourtant qu’on
doit être bien sûr que l’histoire com-mence au
moment to
; onpeut toujours
se demander s’iln’y
a pas eud’influences cachées de l’histoire
précédente,
d’influencespouvant
’
affecter la solution cherchée. En
supposant
que tel n’est pas le cas,on trouve
et on
procède
ensuite par lesprolongements
successifs. On a pourOr
en
désignant
parP1()t ;
x,z)
la fonctionCela nous donne
On
peut
continuer ainsi indéfiniment en obtenanttoujours
une11. -
voyons
maintenant la théorie deséquations intégro-diffé-
rentielles ;
commençons notre étude parl’équation
linéairehomogène qui
ne diffère del’équation
ordinaire des mouvementsharmoniques
que par la
présence
du terme héréditaire.1/équation caractéristique
a la forme
En
supposant
). > o,g (z)
> o on voit que)~~ («~
est une fonction dé-croissante de + oo à
0 ;
d’autrepart
sa croissance pour « -- - 00est
beaucoup plus rapide
que celle de (X2 +~2.
Les courbesont
toujours
unpoint
d’intersection. A mesureque À
diminue cepoint
sedéplace
vers lagauche,
etpour),
- oo. D’autrepart
(xo estpositif
pourÀko
>(~2
etnégatif
dans le cascontraire ;
ilest nul pour
),ko
=fi2.
Posonsensuite
+ On trouveOn voit sans
peine
que pourg(z) décroissant 1
o etqu’il n’y
a pas de solutionspurement imaginaires. Donc,
en cequi
concerne les solu-tions
complexes,
la stabilité de la solutioncomplète
est assurée. Maisle terme
Aoeoxx peut présenter
desdifficultés,
surtoutquand ~2
estpetit,
car alors la condition d’instabilitépeut
facilement êtreremplie.
Parmi les solutions de
l’équation (ro)
il y a tout d’abord deuxdéveloppables
en série depuissance
7~ .On trouve sans
peine
les valeurs despremiers
coefficients :Ces solutions que nous
désignons
par N et ,u.correspondent
auxsolutions de
l’équation caractéristique
a2+ ~2
= o sans hérédité,Mais il y a d’autres solutions en nombre infini an =
~n
+ir,n
etpouvant
servir à former unsystème complet
de fonctions...
On
peut
montrer quein
--~ - ~ pour )~ --~ o. Ces fonctionspeuvent
être utilisées pour construire une fonctionvérifiant
l’équation (g) .
12. - La résolution de
l’équation
avec le second membre.
(i2) ~?~~(x)
+ - =f (x)
dans le cas où le moment initial
to
est connu et où l’on fait table rasede l’histoire antérieure ne
présente
pas de difficultéset,n’entraîne
pasd’ambiguité.
Onpeut
facilement par unprocédé
dû à M. LALESCOpar
exemple,
transformerl’équation
en
équation intégrale
ordinaire deVOLTERRA,
onpeut
ensuiteprolonger
la solution obtenue dans les intervalles suivants.
Multiplions
en effet,l’éqUation (12 bis )
Par sin’~ ~ t ~ x)
dx etintégrons
Parrapport
àx de
ta
à t ; ; nous obtenonsLa résolution de cette
équation
se fait sans difficultés. On écrit ensuite pour l’intervallesuivant to
+ h C xto
+ 2hOn substitue dans la dernière
intégrale
la solution obtenue pourto
x + h et onprocède
de la même manière que dans l’intervalleprécédent.
Endésignant
par~n (x)
la valeur de dans l’intervalleto
+ .nh xto
+(n
+ on aura à résoudre danschaque
inter-valle
l’équation
de VOLTERRA°
On voit que la solution
dépendra
de deux constantescp’(to)
et que le
problème
se résoutcomplètement.
Mais il restetoujours
undoute sur notre droit de
négliger
l’histoire antérieure au moment to. Eneffet,
pour l’instabilité de la solution deux conditions sont suffisantes : rO l’existence de tracesinsignifiantes
de l’ancien état dusystème ;
2~ la mesure d’hérédité
dépassant
cequi
est bienpossible quand
(32
estpetit.
On a
alors a.o
> o, et le terme séculaireAoeaox peut toujours apparaître
à côté de la solutionrégulière
del’équation (12). Or, jus-
tement ces conditions sont facilement réalisables. Si l’on étudie par
exemple l’hystérésis magnétique
onprend
soin de faire passer l’échan- tillon étudié par unchauffage
suffisant pour fairedisparaître
les tracesde l’état
magnétique
antérieur. Etmalgré
celapeut
on être sûrqu’il
n’en reste pas de traces
insignifiantes ?
Est-on sûr que la mesure d’hérédité esttoujours
suffisammentpetite ?
13. -
Supposons
maintenantqu’on
cherche une solution de(12)
valable pour tout
l’espace
et que l’on aieMultiplions l’équation (12)
par eiz{u-x) etintégrons
parrapport
àx de à + oo. Nous obtiendrons ainsi
Admettons que
~p, (_±- oo)
_-_ 0,(0)
=== o.On a
D’autre
part
On a donc
et on obtient sans
peine
Pour avoir la solution
complète
de(12)
ilfaut joindre
àl’expression (13)
la solution del’équation homogène,
la solutionqui comporte.
comme nous l’avons vu une fonction et deux constantes arbitraires Cette solution a
pourtant
un inconvénientdéjà signalé :
elle suppose la connaissance de l’avenir alorsqu’en
réalité c’est sur lepassé
seulqu’il
nous estpermis
de nous baser.14. - Pour éviter cet inconvénient
multiplions l’équation (12)
ainsi
l’équation
en
désignant
par S la fonctionIl
paraît
aupremier
abord que pour résoudrel’équation (i~.)
ilnous faut connaître la fonction
(p(~)
dans un intervalle de mesure 2~.Or on voit sans
peine qu’il
suffit de connaître~(~)
dans un intervallede mesure A. En
effet,
supposons A ; M ~ 2A et connu dans l’in- tervalle(o, A).
Transcrivonsl’équation (14)
sous formeOr il est très facile de déterminer pour - A : ~ ~ o
quand
il est connu dans l’intervalle
(o, A).
Il suQit de différentierl’équation
Si est la
première
dérivée ne s’annulant pas pour ~= ~
on obtient
après
différentiations uneéquation intégrale
de VOLTERRAet en la résolvant on trouve
(p(~)
pour - A > ~ o. Le reste s’eSectuesans difficulté. Dans le cas où la différentiation n’est pas
possible
15. - On
peut
traiter de la même manière leséquations intégro-
différentielles de
n’importe quel
ordre. Soitune
équation intégro-différentielle
aux coefficients constants. En lamultipliant
par et enintégrant
parrapport
à x deà + on obtient ’
Or
en
supposant
naturellement que~P(± ce) + ~P’(± oo)
==...=~c~-1y± oo)
== o.De même
On obtient donc
après
la substitution et l’inversionen
désignant
parA(t)
etB (t)
lespolynômes
.L’équation caractéristique
a la forme.
On
peut
diviser ses solutions en deux groupes :solutions
tendant
pour À
--> o vers les racines del’équation A(a)
= o ; 20 solu-tions ak tendant vers - oo
pour À
- o. Lespremières correspondent
aux solutions ordinaires des
équations différentielles,
les secondespermettent
de construire unsystème complet
de fonctions eanx.Pour avoir la solution
complète
de(15)
il faut doncadjoindre
àl’expression (16)
une somme de termescomplémentaires
Je
n’insiste pas sur les conditions de validité de ces formules.16. Ces résultats se
prêtent
à unegénéralisation.
Eneffet,
iln’y
apas de raisons pour supposer que la fonction d’hérédité est la même pour toutes les dérivées
de (x).
Dans lesproblèmes
demagnétisme
de fer par
exemple
onpeut
lier le terme héréditaired’hystérésis
àla
première
dérivéede (x)
et le terme héréditaire detrainage
à laf onction ~ elle-même ;
on aura alorsl’équation
Il est donc tout à fait naturel d’écrire
l’équation intégro-différen-
tielle sous forme
En la
multipliant
par et enintégrant
parrapport
àx de - à + nous obtenons .
~ n
ak.~+~o
=+~o
+ .Nous avons vu
déjà
que/ +m
- m = -D’autre
part
en
désignant
paryk(iy)
la fonctionhk
Yk(iy)
=On obtient donc
après
substitution et inversion(I8) = 2,~ _
en
désignant
parD (iy)
la fonctionm
D(iy)
=A(iy)
-k=o
Quant
àl’équation caractéristique,
elle a la formem
D(a)
=A(a)
-1 yk(a)ak
# o,k=o
17. Nous allons ébaucher l’étude des
systèmes d’équations intégro-
différentielles. Soit
un
système
de ce genre.Supposons qu’on puisse
résoudre lesystème homogène correspondant
par des fonctionsCela nous donne immédiatement
n n
AijfLj2
+~
==~
k=I k=I
en
désignant
L’élimination
de coefficientsAk;
; nous donnel’équation
caracté-ristique
1/étude
de cetteéquation
est assezpénible ;
onpeut pourtant
s’attendre à ce
qu’il
y ait engénéral
deux groupes de solutions : 1° 2n solutionscorrespondant
aux solutions ordinaires del’équation caractéristique
dans le cas d’absenced’hérédité ;
2~ solutions per- mettant de construire unsystème complet
de fonctions efnx.Pour obtenir une solution du
système (19)
onpeut appliquer
laméthode de FOURIER.
Multiplions (19)
par etintégrons
parrapport
à x de - oo à oo. Nous obtenonsou
Désignons
les mineurs du déterminant d par lesymbole dpg.
On aIl en résulte
Nous n’insisterons pas sur les conditions de validité de ces formules ainsi que sur la formation des solutions
complètes
dusystème (19).
18. - Etudions maintenant le mouvement d’un
point
matérieldans les conditions héréditaires et en absence de forces. En
désignant
par les coordonnées du
point
P et par et hx les coefficients d’hérédité onpeut écrire
leséquations
du mouvementet si l’on
a to
~ tto + h
cesystème prend
la formeImposons
une conditionsupplémentaire :
supposons que le mou- vement soitrectiligne ;
on a parconséquent
La
substitution
dansl’équation (20 bis)
nous donneOr les valeurs initiales sont tout à fait arbitraires. On obtient donc
Il résulte des
équations (21)
que tous les coefficients d’hérédité g;k sontnuls,
et alors leséquations (22)
montrent quelik
© O(1
#k).
On
voit.
facilement que1, ,
+ 122 = ... = =1,
et
l’équation (23) prend
la forme(24)
-~ q’(u)1(t
-u)du
(to t to .Fh).
On voit de même que .
L’équation (24)
se transforme facilement: on aCette
équation
de se résout sans difficultés. Endésignant
par
R(t
-z)
le noyau résolvant del(z),
on aCes formules montrent que l’on doit
prendre
la f onctionnéga-
tive. Soit pour fixer les idées
t (z)
= - ),e-,~z.En ce cas
R(z) = - e-(a+~)z..
et si l’on admet que l’action héréditaire n’est pas bornée on voit que le mouvement va en ralentissant et que la vitesse se tend
asympto- tiquement
vers la limite~’ (to)
t+ ~ ~ ~.’
’On arrive facilement aux mêmes conclusions dans le cas
général.
L’équation caractéristique
dea une racine ce = o, une racine
négative
et une infinité de racinescomplexes.
Lesparties
réelles de ces racines sontnégatives
si l’on a19. - En terminant cette
étude je
veux revenir sur laquestion
de l’infinité de solutions et leurs
rapports
avec la réalité. On estparfois
tenté de dire que le
problème
réel nepeut
avoirqu’une
seule solution et que si le travestissementmathématique
d’unproblème physique
en donne
plusieurs
c’est que ce travestissement a été mal choisi.On ne
peut
nier l’exactitude de cette réflexion dans certains cas mais il ne fautpourtant
pas oublier lesparoles
de « tout cequi
est réel est
raisonnable,
et tout cequi
est raisonnable est réel >>. Lesconceptions
de notreesprit
ne sont pas des êtresimaginaires :
elleslution
biologique
et de la vie sociale del’humanité ;
il est mieuxadapté
etplus
intimement lié à la réalité des choses et aux besoins de notreconquête
de la nature que l’on ne le croit ordinairement. Et s’ilnous fournit
quelque
chose enplus
de cequ’on
luidemande,
il fauttoujours
attentivement chercher une réalitécorrespondante
à cesurplus,
une réalitéqu’on
trouvetoujours
à force de recherches etd’interprétations.
Et nous avons toutes les raisons de croire que l’infi- nité de solutions n’est pas un défaut de ceséquations
maisplutôt
une aubaine. Les
expressions
du genrese rencontrent dans
plusieurs problèmes
de laphilosophie
naturelle.On les trouve par
exemple
dans lesproblèmes apparemment techniques
de la théorie des erreurs,
d’interpolation,
de la théorie desappareils enregistreurs,
de la théorie de recherche depériodes,
en unmot partout
où il fautdégager
les faits essentiels ou les loisempiriques
desensembles
statistiques.
Un fait observé esttoujours
une moyenne,en tout cas un résultat des
opérations statistiques
que l’on effectueparfois consciemment,
mais dans laplupart
de cas sanscomprendre
leur nature
statistique. Or,
la mêmemoyenne
observablepeut
corres-pondre
à une infinité des distributions de faits. N’oublions pas d’autrepart
que leséquations intégrales
auxlimites
infinies sont très em-ployées
dans lamécanique statistique
pour la recherche des fonctions dedistribution,
et dans lamécanique
ondulatoire. Orprécisément
dans le
premier
genre deproblèmes
lamultiplicité
de solutionspeut correspondre
à lamultiplicité
de lois de distributionpossibles.
Remar-quons que l’étude des fluides montra toute
l’importance
de la turbu-lence,
mais l’introduction de la turbulence dans leséquations
del’hydrodynamique
est encore uneopération statistique
nécessitantl’usage
desintégrales = h t-- h
2 etc. Iln’y
a donc rien d’éton-nant à ce
qu’une équation intégrale
ait une infinité de solutions.I,a fonction arbitraire
qui
entre dans lacomposition
de la solutionmouvements. C’est
peut
être un défaut aupoint
de vue des axioma- tistesextrêmes ;
laconception statistique
de la naturecomporte
heureusement
toujours
del’imprévu
et del’imprévoyable
pourune
machine
logique
siperfectionnée qu’elle
soit. Onpeut
bien axiomatiserune théorie
physique
mais les axiomes utilisés ne seront que despostulats
ou des conventions et encore faut-iltoujours introduire,
en les
établissant,
despostulats
cachés comme on introduit sansnombre en établissant par
exemple l’équation
de BOLTZMANN. Onpeut
construire un
appareil logique
mais ce sera unappareil d’usage
trèslimité.
Je
ne veux pas dire par cela que les machineslogiques
ne soientpas
utiles ; je
veux dire seulement que dans laconquête
et l’étudede la nature il y aura