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Les problèmes de physique du solide posés par l'émission photoélectrique

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Submitted on 1 Jan 1965

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Les problèmes de physique du solide posés par l’émission photoélectrique

P. Vernier

To cite this version:

P. Vernier. Les problèmes de physique du solide posés par l’émission photoélectrique. Journal de

Physique, 1965, 26 (2), pp.87-95. �10.1051/jphys:0196500260208700�. �jpa-00205932�

(2)

87.

MISE AU POINT

LES PROBLÈMES DE PHYSIQUE DU SOLIDE POSÉS PAR L’ÉMISSION PHOTOÉLECTRIQUE

Par P. VERNIER,

Faculté des Sciences de Dijon (1).

Résumé.

2014

Cet exposé rend compte de quelques résultats obtenus ces dernières années sur les points suivants :

Domaine de validité de la formule de Fowler, méthode des films minces, conditions nécessaires pour un grand rendement quantique, influence des états de surface et de la courbure de bande, problèmes de l’ultraviolet lointain.

Abstract.

2014

This is a summary of some results obtained during recent years, about the following points :

Field of validity of the Fowler formula, influence of polarization, method of thin films, conditions

for a large quantum yield, influence of surface states and band bending, problems in the far ultra- violet.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 26, FEVRIER 1965,

Introduetion. -’Toutes les fois que l’on veut tirer le maximum d’informations d’un flux lumineux, ainsi que 1’a montre A. Lallemand [33], on fait appel à

1’emission photoélectrique. GrSce a elle on sait r6aliser des cameras de television a haut rendement, on sait compter les particules charg6es a 1’aide de la faible

luminescence qu’elles provoquent, on sait augmenter

la luminescence des ecrans radiologiques, on sait faire

des observations astronomiques quand les autres tech- niques sont insuffisamment sensibles.

Les imp6ratifs de la technique et les hasards de

1’experimentation ont provoque relativement tot la

realisation de photocathodes pr6sentant de hauts ren-

dements dans les courtes longueurs d’onde du visible.

On a pu, quand le besoin s’en est fait sentir, obtenir

les memes rendements dans l’ultraviolet. Mais du c6t6 du rouge et de l’infrarouge, les rendements sont encore

relativement faibles.

Les premières theories de 1’eflet photoelectrique [13, 51, 54] ont donne des résultats, en gros, satis- faisants dans le cas des m6taux et elles sont encore

utilis6es bien que les hypothèses de base semblent

avoir peu de rapport avec la r6alit6. On a pu perfec-

tionner le schema de depart, utilise par Fowler mais l’accord des resultats avoc l’expérience n’est pas devenu total [7, 29, 39, 42].

On peut dire qu’il n’existe pas actuellement de theorie satisfaisante rendant compte de l’ensemble des

ph6iiom6nes photoelectriques. Il existe seulement des

interpretations de certains m6canismes. On commence

seulement, par exemple,’ £ comprendre qualitati-

vement, pourquoi certains corps ont des rendements

photoelectriques pouvant d6passer 0,2 quand ceux

des m6taux ne d6passent jamais quelques centi6mes,

sauf dans l’ultraviolet lointain.

L’étude th6orique est d’ailleurs fortement handi-

capee par le manque de bases expérimentales assez

solides. Lts praticiens ont réalisé les photocathodes

suivant des techniques purement empiriques et le

« coup de main» du verrier peut faire varier la sensi- bilit6 d’une photocathode d’un facteur 2.

On sait que 1’6mission photodlectrique depend beau-

coup de l’état de surface et qu’une couche sous mono-

mol6culaire de molecules adsorbées perturbe d’une fagon 6norme 1’6mission d’un solide.

L’ultra-vide, dont l’usage tend a se g6n6raliser, a permis a diff6rents auteurs notamment Scheer et Van

I,aar, Allen et Gobeli, d’obtenir un certain nombre de resultats exp6rimentaux pour des surfaces propres

[11, 21, 43, 55, 56]. Beaucoup de travaux ont 6t6 faits a 1’aide de couches minces : les progres qui sont apport6s a la technique de preparation de ces couches,

la meilleure connaissance de la structure de ces couches,

ont permis a Boutry, Evrard et Richard, £*Mayer,

a Fleischmann et bien d’autres d’apporter des resul-

tats fondamentaux dont nous reparlerons [6, 12, 15, 36, 37].

Sans doute l’ultra-vide ne r6soud pas tous les pro- blèmes : la surface d’une couche mince ou d’un solide massif n’a que rarement une forme simple qui per-

mette une interpretation facile des résultats. Les 6tats

6lectroniques du solide massif, qui sont souvent connus, sont perturb6s au voisinage de la surface par des pro-

cessus qui mettent en, jeu des phdnom6nes complexes,

meme si la surface est rigoureusement propre.

Avant de discuter les différentes experiences et

leurs interpretations possibles il nous semble opportun

de rappeler les différentes phases du processus de

photoémjssion.

Le m6canisme de l’émission photo6lectrique,

-

D’un point de vue classique nous pouvons d6composer

le m6canisme de 1’6mission photoélectrique en deux temps :

10 PHOTOEXCITATION.

-

LTn photon est absorb6 et communique son 6nergie a un electron du solide.

20 PROPAGATION.

2013

1/electron excite se propage

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196500260208700

(3)

88

jusqu’à la surface et la traverse, si la diffusion dans le

solide et la reflexion sur la surface ne 1’en empêchent

pas.

La photoexcitation et la propagation ne peuvent

etre 6tudi6es quantitativement que par la m6canique

ondulatoire. Nous nous limiterons pour le moment à

ce schema qui nous permet de rendre compte quali-

tativement des phenomenes.

Dans le phénomène de la photoexcitation la quan- tit6 de mouvement apportee par le photon est n6gli- geable, la quantite de mouvement acquise par 1’61ee- tron doit donc etre compensee par une quantite de

mouvement oppos6e acquise par le solide. Ceci suppose

une force qui s’exerce entre 1’electron et le solide.

Cette force peut resulter :

a) du potentiel périodique auquel est soumis 1’61ee- tron dans le cristal ;

b) de la perturbation apportee a la periodicite du potentiel par 1’existence de la surface : barriere de

potentiel qui enferme les electrons dans le solide ; c) de diverses autres perturbations a la periodicite

du potentiel (ondes acoustiques, impuret6s).

Dans le premier cas on parlera d’un effet de volume,

dans le second effet de surface.

Si 1’approximation des electrons libres etait appli-

cable a 1’etude de 1’effet photoelectrique, seul le cas b) pourrait etre envisage dans un solide parait. Les

electrons ne pourraient subir une photoexcitation que

lorsqu’ils viennent frapper la surface du solide.

La formule de Fowler.

--

Dans l’hypothèse d’un

effet de surface, Fowler établit sa c6l6bre formule [13, 51]

I : Courant photoelectrique par unite de surface ;

A : Constante universelle ; T : Temperature absolue ;

v : Frequence de la lumi6re ; vo : Seuil photoelectrique

en fréquence ; I> : Fonction de Fowler ; a : Grandeur proportionnelle A l’éclairement.

Fowler consid6rait les electrons comme libres dans le metal (schema de Sommerfeld). II calculait Ie cou-

rant transporte vers la surface par les electrons poss6-

dant une quantite de mouvement suffisante pour franchir la barri6re de potentiel apr6s avoir reçu une 6nergie hv sous forme d’une impulsion normale a la surface.

a represente ainsi la probabilite pour que 1’61ectron subisse lors de son choc sur la surface, une photo-

excitation suivie d’une travers6e de cette surface sous

1’action d’un photon d’6nergie h.

La formule de Fowler decrit bien les variations du rendement photoélectrique au voisinage du seuil avec

la longueur d’onde et avec la temperature pour les metaux [51] et meme pour ceitains semiconducteurs

comme les couches complexes Cs-Ag-0 [32]. Cepen- dant, la théorie telle que nous I’avons expos6e ne

s’applique pas a un effet de volume et rien ne permet

d’exclure a praori un tel effet. M6me dans le cas des m6taux alcalins, un potentiel p6riodique existe et se

manifeste par exemple dans le fait que la masse effec- tive des electrons n’est jamais 6cale a la masse de

Felectron dans le vide [46].

La difference entre les seuils pr6vue par la theorie des bandes pour 1’effpt de surface et 1’effet de volume

[49, 51] pourrait expliquer le bon accord de la formule de Fowler avec Inexperience. Toutefois, l’existence de

ce double seuil n’a jamais ete prouv6e d’une fagon

indiscutable et nous verrons d’autres experiences qui

tendent a attribuer toute 1’6mission photoélectrique

a un effet de volume. 11 nous semble plutot que la formule de Fowler s’appliquera toutes les fois que le niveau de Fermi de 1’emetteur tombera dans la bande

pleine et que la probabilite d’excitation d’un electron

d’énergie E par un photon d’4nergie hv, p(v, E) [57]

prendra une forme voisine de celle qu’elle prend dans

un metal. M. lB1eessen dans une des communications

qu’il nous pr6sentera nous apportera des lumi6res nouvelles sur ce probleme.

De toute fagon il n’est pas possible de tirer d’un accord si bon soit-il des resultats de la formule de Fowler avec l’expérience un argument en faveur d’un effet de surface.

Effet de surface, effet de volume et polarisation

de la lum!6re.

-

Pour 6tudier ces effets il est n6ces- saire de d6crire les electrons du solide par des fonctions

de Bloch :

dans 1’etat fondamental dans 1’6tat excite.

uk et u.i sont des fonctions possedant la triple perio-

dicit6 du cristal.

Pour des fonctions cpk et donn6es, k et I peuvent

etre choisis dans n’importe quelle zone de Brillouin.

Nous les choisirons systématiquement dans la pre- rni6re. A des vecteurs k ou I donn6s correspondent

ainsi plusieurs fonctions d’onde.

Le calcul de la probabilité de transition par unite de temps en fonction de 1’amplitude A du champ 6lee- trique de frequence dans le solide donne :

avec :

Hki est une intégraJe 6tendue a tout le volume du cristal.

hvki est la difference d’6nergie de 1’electron entre 1’6tat excite et I’etat fondamental.

f w

2013

vkL) est nne fonction de v

2013

Vkl qui tend

vers l’infini quand v tend vqrs ’Jkl et garde des valeurs

finies quand v 0 vki. Rappelons que les 7k, ne sont

pas directement"’accessibles-à Inexperience. Les quan- tit6s accessibles sont :

a) la probabilité totale d’absorption d’un photon

b) le courant photoélectrique :

les sommes sont étendues a tous les états k occup6s et

A tous les états 1 possibles.

pi represente la probabilité pour qu’un election dans

(4)

89 1’£tat I sorte du solide et participe au courant photo-

6lectrique ; e est la charge élémentaire.

Nous avons vu qu’on pouvait envisager un effet de

volume quand 1’electron subit en meme temps que I’action de la lumiere celle du champ 6lectrique perio- dique du solide. Cet effet suppose que grad Uk est diffdrent de 0 et se trouve exclu dans 1’approximation

des électrons libres.

Pour que cette transition de 1’6tat k a l apporte

une contribution importante A l’absorption ou au courant photoélectrique il faut etre dans le voisinage

imm6diat de

Ces r6gles de selection correspondent a la loi de conservation de 1’energie entre le photon et 1’61ectron

et A la loi de conservation de la quantité de mouve-

ment.

Comme grad. Uk peut prendre toutes les directions

on peut envisager une action de la vibration lumineuse

quelle que soit sa direction. Si nous consid4rons tous les vecteurs k possibles l’absorption rupportée à l’ampli-

tude des vibrations qui pénètrent dans le cristal, devrait

done avoir les sym6tries du cristal, elle devrait par

exemple etre isotrope dans un cristal cubique.

Toutefois, un effet vectoriel dans 1’6mission photo- electrique reste possible meme dans un cristal cubique

si la probabilit6 de transition est plus grande quand l’impulsion communiqu6e a 1’61ectron est par exemple parallele au champ 6]ectrique.

En effet, la normale a la surface du solide ne cons-

titue pas une direction privil6gi4e pour l’absorption

mais en constitue une pour 1’6mission. D’apres un

travail non encore publi6 que nous avons fait avec

P. Hartmann, la composante normale a la surface du

champ 6lectrique serait favorisde qnand I’approxi-

mation des electrons quasi-libres est valable.

Consid6rons maintenant renet de surface, il corres- pond a la perturbation apport6e a la periodicite de llk

et u’ au voisinage de la surface. Pour que les elements diff6rentiels de Hll correspondant aux différentes cel- lules superficielles s’ajoutent il suffit alors que les com-

posantes parall6les a la surface de k et I soient egales.

Cette r6gle correspond a la loi classique de conser-

vation de la composante de la quantite de mouvement parallele a la surface.

La perturbation de la surface apporte une contri- bution a grad dk qui est normale A la surface et par

consequent la seule composante active de la vibration lumineuse est la composante normale a la surface.

La determination experimentale de l’influence de la direction du vecteur vibration dans l’émission photo- 6lectrique se heurte a deux difficult6s principales.

a) Une mauvaise connaissance des propri6t6s optiques de la pellicule superficielle des solides.

b) Une mauvaise connaissance de la géométrie de

la surface.

Cette derniere att6nue 1’effet vectoriel et rend par- fois l’interpr6tation des resultats incertaine.

Toutefois nous pouvons citer quelques experiences signincatives :

Gorlich et ses collaborateurs [14, 19, 20, 30] ont

mesure le rapport de sensibilités de photomultipli-

cateurs PlIPn pour des vibrations respectivement per- pendiculaires et parall6les au plan d’incidence. Il

trouve ce rapport supérieur à 1 pour des couches SbCS3,

de l’ordre de 1 pour Cs-Ag-0. Il ne semble pas que les diff6rences du pouvoir de transmission de la surface de la couche pour les deux vibrations lumineuses

puisse changer l’ordre de grandeur du rapport PlIPm

nous concluerons done a un effet de volume.

Une analyse complete des ph6nom6nes devrait com- porter, en meme temps que la determination du rende- ment photoélectrique celle du champ 6lectrique en chaque point a l’int4rieur de 1’emetteur pour les deux

polarisations de la lumiere incidente. Ce champ elec- trique peut 6tre atteint à travers les propriétés optiques

de 1’emetteur. Ainsi P. Hartmann [22] a trouve que le

rapport du rendement pour les deux polarisations

Pi/P// d’une photocathode de silice fondue etait de 1,4,

mats ce rapport est ramené a 1 aux erreurs d’exp4-

riences pres si le rendement est rapporté à 1’energie qui penetre dans le solide. Nous voudrions citer le travail tres important de Jtinker, Waldron et Jaccodine [31]

qui ont étudié les effets de polarisation sur des lames

de molybd6ne dont la surface avait ete nettoy4e par

chauffage prolong6 a plus de 2 0000 sous ultra-vide.

Ils ont analyse leurs resultats en mettant le rende- ment sous la forme :

Ex E’IJ E1, sont les composantes de 1’amplitude de la

vibration lumineuse suivant 3 axes rectangulaires,

I’axe Ox 6tant per pendiculaire a la surface moyenne du solide. E., Ev Ex sont pris dans la zone du solide

utile c’est-à-dire celle ou les electrons excites peuvent

atteindre la surface du-’solide. Cette zone est assez

mince et ils consid6rent que Ex E,, F,,, sont pratique-

ment constants dans ce domaine.

B est un nombre qui caracterise le fait que la compo- sante du champ électrique normale a la surface moyenne du solide peut jouer un role privil6gi6.

B varie avec l’état de rugosit6 de la surface, et aussi

avec les hypotheses qui conduisent a un calcul de

Ez Ev Ez. Si par exemple ces auteurs prennent le champ 6lectrique dans le voisinage de la surface cote

vide, hypothese qu’il faut prendre si nous consi-

d6rons un effet de surface, ils trouvent B

=

1. Dans

ce cas on devrait justement trouver B tr6s grand. Or

’ les constantes optiques conduisent a de grandes

valeurs de B si on fait le calcul du champ dans le metal, hypothese qu’il faut adopter dans le cas

d’un effet de volume. Nous verrons dans la suite une

hypothese qui permettrait d’expliquer ce resultat,.

La m6thode des couches minces.

-

Plutot que de travailler sur des corps massifs dont il faut nettoyer la surface, la plupart des auteurs preferent actuellement

travailler sur des couches minces [6, 10, 15, 16, 36, 45, etc...l. I,a surface peut ainsi etre suppos6e propre

apr6s sa formation pendant un temps d’autant plus long que le vide est meilleur. La couche peut etre

etudiee par microscopie electronique ainsi que nous l’avons fait.

En outre, les couches minces apportent une infor-

mation supplementaire de premiere importance : en

etudiant les variations du rendement photoélectrique

avec l’ épaisseur on peut atteindre le « libre parcours des electrons excites » distance que peut parcourir un

electron excite en conservant assez d’6nergie pour

(5)

90

sortir du solide. Nous rendrons compte ici des travaux

de Mayer et son 6quipe sur le potassium et sur le

cesium qui nous semblent particuli6rement signi-

ficatifs [36, 37, 38, 41]. Mayer 6vapore lentement sur

du quartz une couche de cesium ou de potassium et

mesure les variations de 1’6mission pour diverses lon- gueurs d’ondes et pour diverses polarisations. Nous

passerons sur les details experimentaux urete des produits, qualité du vide, etc...) qui sont essentiels

pour obtenir des r6sultats valables et nous nous bor- nerons A exposer quelques r6sultats.

Dans le cas d’un effet de surface les variations de

1’effect photoélectrique, ne peuvent refléter que les

variations, avec 1’epaissenr, de la structure de la

barriere de potentiel superficielle. Dans le cas du potas-

sium au voisinage du seuil cet effet ne peut etre envi- sage car le rendement photoelectrique augmente jus- qu7A une epaisseur de plusieurs dizaines de couches

ato ml iques (fig." 1).’ On doit done envisager alors un

effet de volume.

FIG. 1.

-

Variation de l’émission photoélectrique d’une

couche de potassium d6pos6e sur du quartz en fonction

de son epaisseur pour differentes longueur d’onde.

FIG. 2.

-

Variation avec 1’epaisseur de l’émission photo-

,

6lectrique d’une couche de cesium d6pos6e sur du quartz

.

pour les deux polarisations de la lumiere (d’apr6s Mayer [37]).

On voit sur la figure 2 que le courant photoélectrique

cesse de crottre quand 1’6paisseur d6passe quelques

couches atomiques dans le cas du cesium. Il en est de meme pour du potassium éclairé par une lumi6re de longueur d’onde inférieure a 310 nm (fig. 1). D’apres

les travaux de Mayer et son equipe, ce phénomène ne

r6sulte pas de la predominance d’un effet de surface mais de la faible valeur du libre parcours des electrons excitds dans les cas considdr6s. Ce libre parcours depend

du solide et de l’énergie du photon excitateur. Il est

toujours tr6s faible dans le cas du cesium (une ou

deux couches atomiques) et tombe dans le cas du potassium quand 1’energie du photon d6passe 4 eV.

Nous verrons plus loin que ces hypotheses sont confir-

m6es par la theorie et les experiences sur les oscillations de plasma dans les solides [2, 3, 35].

Le rapport des sensibilités photoélectriques pour les deux polarisations de la lumiere reste 6gal a 1 pour les couches de cesium aux erreurs d’exp6riences pr6s (fig. 1). Ceci exclut un effet de surface ou 1’excitation

photoélectrique r6sulte de la perturbation apport’e

par la surface au potentiel dans le solide. Il s’agit d’un

effet de volume ou le libre parcours des electrons limite s6v6rement 1’epaisseur de la couche photoelec- triquement active. Ce r6sultat est A rapprocher de

celui qu’a obtenu Jiinker et ses collaborateurs [31]

pour du molybd6ne massif : on pourrait penser la aussi a un effet de volume limite aux toutes premi6res couches atomiques. Les densit6s d’dnergie lumineuse

dans les couches actives seraient ainsi sensiblement les memes qu’a l’extérieur du solide.

Dans le cas du potassium, comme la couche ’active est relativement 6passe, 1’effet vectoriel est du au

moins en partie a la difference du pouvoir réflecteur

pour les deux polarisations de la lumiere. Il est difficile de savoir dans quelles proportions parce qu’on ne peut

affirmer que les constantes optiques des couches minces sont celles des m6taux massifs.

La m6thode des couches minces montre, en outre, des particularités curieuses des couches les plus minces.

On observe un maximum de l’émission photoélectrique sp6cialement net au voisinage du seuil pour une couche tres minces (quelques couches atomiques). Ce fait a

ete observe par Mayer et ses collaborateurs pour le potassium et le cesium ; par nous-meme pour l’or [59].

M. Pauty reparlera de ce phenomene dans une des prochaines communications.

Les pertes de vitesse des électrons photo6lectriques

dans les solides.

-

Les principaux processus de d6sex- citation d’un électron photoélectrique sont : d’une part les interactions avec les electrons individuels ;

d’autre part les interactions collectives avec 1’ensemble des electrons libres. Dans ce dernier processus 1’61ectron

peut exciter des oscillations de plasma seulement si

1’6nergie que peut c6der 1’61ectron d6passe un seuil hvp [2, 3].

vp est la frequence caracteristique de plasma ; N :

nombre de porteurs libres par unite de volume ;

m* masse effective des porteurs libres ; e : constante dielectrique du solide.

Comme l’électron ne peut communiquer une 6nergie

sup6rieure a 1’energie hv qu’il a reque du photon, on

(6)

91 voit que le d6clenchement d’oscillation de plasma n’est

possible que si hv > hvp.

Précisément la chute du libre parcours des electrons

photoelectriques apparait dans le potassium quand 1’energie du photon d6passe 4 eV, valeur de hvp [10].

Dans le cesium, hvp

=

2,9 eV [10] valeur tres voisine du seuil, le libre parcours des electrons photo6lec- triques dans le cesium ne peut done jamais prendre de grandes valeurs. Ces faits confirmeraient la pr6do-

minance de 1’effet de volume dans les m6taux alcalins s’il en 6tait besoin.

I,a faible valeur de l’énergie de plasma dans le

cesium exclut celui-ci des 4metteurs A haut rendement.

Un 6metteur A haut rendement doit remplir deux

conditions : 10 une forte absorption de la lumi6re et par consequent un faible pouvoir réflecteur : 20 une

faible probabilité de desexcitation des electrons photo- 6lectriqties.

La première condition ne semble pas pouvoir etre remplie dans le cadre d’un effet de surface, d’après les

travaux de Mayer en particulier. Elle ne semble pas

non plus pouvoir etre remplie par un corps a fort indice d’absorption car celui-ci entrainerait un fort

pouvoir r6flecteur. Les bons 6metteurs devraient done Atre recherches parmi les corps a pouvoir absorbant

relativement faible mais ou le libre parcours des 6lee- trons soit aussi élevé que possible. Les bons 6metteurs

ne devraient done pas Atre des m6taux, au moins

dans le proche ultraviolet et le visible, mais des

isolants ou des semiconducteuis. L’6mission des isolants pose le probleme difficile du renouvellement des charges 6mises (22, 33] et l’empirisme a conduit depuis deja bon nombre d’années a des photocathodes

a hautes performances qui etaient precisement semi-

conductrices. Citons notamment la photocathode de SbCs3 dont le rendement quantique peut d4passer 0,3.

Cette couche, d4couverte, par Gorlich, a fait l’objet

d’une somme considerable d’6tudes [181.

Nous allons voir que ces photocathodes remplissent

bien les conditions que nous avons 6none6es.

Nous avons vu que les interactions electron-plasma

sont les plus efficaces dans les m6taux a partir d’un

certain seuil d’énergie. Dans un semiconducteur les

porteurs libres sont en general assez rares pour que les oscillations de plasma ne puissent constituer une cause de perte d’energie tres efficace. Les pertes les plus importantes resultent alors des interactions indi- viduelles électron-électron quand elles sont energe- tiquement possibles.

Examinons le schema des bandes d’un semiconduc- teur sans impuret6s. Pour participer au courant photo- electrique, un photon doit 6lever un electron au-dessus du niveau du vide. 11 doit pour cela lui fournir une

6nergie au moins 4gale a cp, distance du niveau du vide A la bande de valence.

p est en general different de la distance du niveau de Fermi au niveau du vide. Condon avait d6couvert cette difference des 1938 [9].

Pour qu’une interaction électron-électron fasse retomber 1’61ectron excite au-dessous du niveau du vide 1’electron doit retomber dans un niveau vacant c’est-à-dire un niveau de la bande de conduction. Le

premier electron doit donner une 6nergie inf6rieure à hv

-

Eg et le second ne peut accepter une 6nergie

inf6rieure a E,.

FIG. 3.

-

Schema du processus d’excitation d’un electron dans un semiconducteur quand une d6sexcitation par

un processus electron-electron est impossible.

Si I’affinit6 6lectroni ue EA du solide est infdrieure

a Eg il existera un domaine spectral pour lequel

hv

-

Eg Eg et le processus electron-electron est

impossible, de meme que les oscillations de plasma ne pouvaient etre excit6es quand 1’energie du photon

etait inférieure a hvp (fig. 3).

Si EA est assez petit on peut envisager pour les-

’grandes valeurs du quantum hv un processus electron- electron qui, a partir d’un electron photoélectrique et

d’un electron de la bande de valence, fournisse deux electrons d’énergie sup6rieure au niveau du vide. Ce

dernier processus ne peut etre envisage actuellement que dans le domaine de l’ultraviolet assez lointain.

La predominance dans les semiconducteurs du pro-

cessus de d6sexcitation electron-electron est confirmee par l’étude des courbes de r6partition des energies des

electrons 6mis, On observe toujours une forte pro-

portion d’61ectrons ayant 1’energie maximale possible

hv

-

({) tant que hv

-

Eg Eg e.t lorsque cette condi-

tion n’est plus remplie on voit apparaitre une impor-

tente proportion d’61ectrons lents [38, 41, 5, 49, 34].

On avait trouve un r6sultat analogue pour les m6taux

lorsque hv

-

hvp d6passait le seuil photoelectrique [10, 38, 41]. Signalons toutefois que Borziak, Marchuk

et Sarbei [5] envisagent, pour la predominance des

electrons lents dans le cas de germanium couvert

de BaO, une explication fond6e sur 1’existence d’un effet de surface et une limitation de 1’effet de volume par les r6gles de selection.

Une 6tude exp6rimentale de 1’influence de 1’epais-

seur sur 1’6mission d’une couche semiconductrice, analogue a celle de Mayer sur les metaux apporterait

des renseignements précieux. Une telle 6tude rencon-

trerait des difficult6s encore plus, considérables que celle de Mayer, puisqu’il s’ajouterait des p roblemes

de variation de la composition avec 1’epaisseur. Un

fait experimental existe cependant : 1’epaisseur opti-

male d’une couche semi-transparente de SbCs3 se

situe autour de 250 A, preuve que le libre parcours des electrons peut prendre des valeurs consid6rables

[49, 50].

C’est un fait d’expérience que les photocathodes qui présentent des forts rendements ont une affinite elec-

tronique inferieure a la largeur de bande interdite

[47, 48, 49]. On peut le voir dans le tableau I qui

(7)

92

donne les valeurs de EA --,t .Eg pour quelques photo-

cathodes de constitution semblable ainsi que les valeurs du rendement quantique maximal. Nous avons joint

au tableau les valeurs suppos6es pour les photo-

cathodes Cs2Te [531, BiCs3 non active et activé avec

de l’oxyg6ne et de l’ argent [48].

Ces considerations pourront peut-6tre guider les

recherches vers des photocathodes plus efficaces dans

le rouge et dans un infrarouge de plus en plus lointain.

La photocathode la plus sensible dans ce domaine

est la couche Cs-Ag-0. Le reseau de base est celui de Cs20 pour lequel la bande de valence est A une

-distance du niveau du vide (EA + Eg) qui varie sui-

vant les auteurs de 3,1 a 4,2 eV [18]. Le seuil corres- pondant A une emission partant de la bande de valence

se situe done dans le proche ultraviolet. La sensibilite dans le visible et le proche infrarouge r4sulte de

niveaux d’impuret6s et elle reste relativement faible

(de l’ordre de 0,01).

Peut-Atre un jour verra-t-on des photocathodes infra-

rouges a haut rendement oii 1’emission se produirait A partir de la bande de valence. Nous pouvons prevoir

que les corps les plus int6ressants seront ceux pour

lesquels Eg sera maximal pour une valeur de EA + P., donn6e, si de tels corps existent.

Influence des conditions superficielles sur 1’6mission photpélectrique.

--

L’oxydation de la surface ou seule- ment l’existence d’une couverture meme partielle de

molecules adsorb6es modifie profond6ment l’émission photoélectrique d’un solide. Dans I’hypoth6se d’un

effet de surface, c’est la nature meme du phenomene photoélectrique qui est modifi6e, puisque c’est la

couche pbotoélectriquement active elle-meme qui est ch,angde. l,e mode d’interaction des electrons avec la lumi6re est done modifi6.

Dans I’hypoth6se d’un effet de volume les 6tats

superficiels peuvent agir d’une part sur la barrière de

potentiel qui enferme les electrons dans le solide, d’autre part sur la structure electronique du solide en

er6ant des niveaux d’impuretés qui modifient la struc-

ture de bande.

Une couverture meme partielle de molecules adsor- b6es a la surface d’un solide peut d6jA agir sur la pro- babilit6 d’emission d’un electron excite et notamment modifier le seuil photoélectrique. L’utilisation de l’ultra-vide permet d’61iminer ces effets ou du moins de les retarder. Nous citerons ici les t,ravaux de Scheer

sur l’indium [43], de Boutry, Evrard et Richard sur le

cesium [61.

Ces molecules adsorb6es n’agissent pas toujours dans

le sens d’une diminution de 1’6mission photoélectrique

comme en t6moigne le tableau deja ancien publi6 par

Dubridge [2S]. Dans des experiences plus récentüs, Gavriljuk a r6ussi a diminuer le travail d’extraction de SbCs3 en couvrant partiellement ce corps de mole- cules de BaO qui presentent un moment dipolaire [17].

Borziak, Marchuk et Sarbei ont également abaisse

le travail d’extraction du germanium a 1’aide de

BaO [5].

F. G. Allen et G. W. Gobeli [1] ont mesure le seuil photoélectrique de cristaux de silicium dive sous ultra- vide (face 111) avant et apr6s recuit sous ultra-vide.

Ils ont egalement realise un bombardement ionique

par de I’argon et mesure 1’emission photoélectrique apr6s retour sous ultra-vide. Le recuit et le bombar- dement ionique, en modifiant 1’6tat de surface, suffl-

saient a faire passer le seuil photoélectrique de plus de 5 e V à 4,6 e V.

Lorsque les couches superficielles perturb6es sont plus 4paisses elles peuvent constituer un corps diffe-

rent du support et poss6der leur structure et leur emission propre. La barriere qu’elles opposent aux

electrons du support peut alors s’opposer soit par diffusion soit par reflexion a leur emission. Ainsi F. G. Allen et G. W. Gobeli [1] ont montre qu’une

couche d’oxyde de 10 A 30 "A d’4paisseur sur du sili-

cium absorbe 94 % des electrons excités dans le sili- cium. On pourraitrdans certains cas n’observer que remission de la couche superficielle.

Les atomes superficiels peuvent aussi agir en cr6ant

des centres superficiels auxquels sont associ6s des

niveaux d’impuret6s. Ils peuvent agir ainsi directement

lorsque la lumi6re leur arrache les électrons photo6lec- triques, mais aussi indirectement en perturbant les

bandes 6lectroniques du support si celui-ci est un semi conducteur. Comme ces centres sont localises en sur-

face, la perturbation est maximale au voisinage de la

surface et on assiste ainsi A une courbure des bandes

6lectroniques du semiconducteur.

D’apr6s Klasens et Spicer [49, 55] cet effet devrait

etre diff6rent suivant que l’on a un semiconducteur de type p ou de type n et que les impuret6s superfi-

cielles sont de type p ou n.

Si les impuret6s superficielles sont de meme type

que les impuret6s qui se trouvent dans la masse, elles

ne modifient pas le niveaii de Fermi au voisinage de la

surface. En revanche, si l’impuret6 est de type n dans

un materiau de type p, ou r4ciproquement, le materiau

change de type au voisinage de la surface et comme

le niveau de Fermi doit rester constant dans tout le

solide, il se produit une courbure de bande dans la

jonction. pn entre la masse et la surface du solide.

Cette courbure de bande a pour effet de modifier la distance du niveau du vide au bas de la bande de conduction dans la masse du solide. Une impuret6 n

superficielle, dans un solide de type p rapproche du

niveau du vide la bande de conduction de la masse du solide. Dans les antimoniures alcalins on peut supposer

(jue la surface est de type p par suite d’un deficit d’atomes alcalins. Si la masse du solide etait de type n la jonction pn 4loignerait la bande de valence du niveau du vide et augmenterait l’affinité 6lectronique (fig. 4).

Spicer fait remarquer que les antimoniures alcalins les plus sensibles sont précisément de type p [49].

Cet effet de courbure peut etre accompagné d’un

(8)

93

FIG. 4.

-

Courbures des bandes au voisinage de la surface dans un semiconducteur.

effet de couche dipolaire produit par des centres super- ficiels ionises, qui abaisse le travail d’extraction

lorsqu’on 6vapore a la surface d’un solide a forte affi- nit6 6lectronique une faible quantite de cesium. Ainsi,

Scheer et Van Laar [55, 56] ont abaisse le travail d’extraction de faces de clivages de monocristaux de silicium. La faible 6nergie d’ionisation des atomes

adsorb6s (1,4 eV) fixe la distance du bas de la bande de conduction en surface au niveau du vide. Life ions Cs+ cr6ent une couche dipolaire qui abaisse le

travail d’extraction a 1,4 eV. Mais ces ions ont une

action difiérente sur 1’6mission suivant que le lllatériau est de type n ou p. La surface est en effet obligato;-

rement de type n.

FIG. 5.

-

Structure de bande et emission photoélectrique de silicium n et p, couvert de cesium.

Sur les figures, lire hvo

=

1,4 eV au lieu de 1,7 eV.

Dans un materiau de type p on trouvera donc une

barrière de potentiel qui va courber la bande dans le voisinage de*Ia surface. Scheer et Van Laar [55, 56]

ont pu effectivement mettre en evidence une emission

plus grande dans le cas du silicium de type p.

Ils ont, en outre, remarque que pour du silicium de type p la courbure de bande depend du taux de dopage

et peut etre calculde a partir de celui-ci.

Soit hvo la distance du niveau du vide au haut de

la bande de valence et hvi la distance du niveau du

(9)

94

vide au bas de la bande de conduction en surface, qui

se confond avec le haut de la bande de valence en

profondeur. Un photon d’énergie comprise entre hvo

et kv, ne peut agir que sur les electrons situ6s a une

profondeur d’autant plus grande que la courbure de

bande est moins accentu6e. Ces auteurs ont deduit des variations du courant photoélectrique avec la fr6-

quence entre vo et v1 et avec le taux de dopage que le libre parcours serait de l’ordre de 300 A dans le cas

qui nous occupe ou le silicium est couvert de cesium

(largeur de bande interdite Eg

=

1,1, affinit6 electro-

nique EA =: 1,4 eV).

Scheer et Van Laar ont pu aussi atteindre par une

m6thode analogue le libre parcours des electrons photo=

6lectriques dans le cas de faces clivees sous ultravide et non recouverts de cesium (Eg = 1,1 eV, EA

=

4,3 eV)

le libre parcours n’est plus que d’une vingtaine d’angstrom. Ce r6sultat est a rapprocher de la remarque que nous avons faite plus haut. I,es emetteurs a haut rendement sont ceux pour lesquels le rapport EA/Eg

est le plus faible.

Van Laar et Scheer n’ont pas precise 1’epaisseur de

la couche de cesium qu’ils avaient deposee sur le sili-

cium. D’apres les resultats de Mayer cette couche

doit etre tres mince puisque le cesium est opaque aux electrons excites [36].

Ceci est confirm6 par Lepeshinskaia Et Belo-

gourov [34] qui ont mesure le travail d’extraction de lames de molybdene couvertes d’une couche d’épais-

seur connue de cesium et de sodium. Ces mesures ont ete faites par la methode de Kelvin. Les resultats sont

indiqu6s sur la figure 6. Ces auteurs pensent que des atomes isol6s de sodium ou de cesium ont une 6nergie

d’ionisation qui est proche de celle Ee pour l’atome dans le vide. Le sodium (Ee

=

5,12 eV) ne peut ainsi abaisser le travail d’extraction du molybdene, que si la couche de sodium d6passe une certaine épaisseur. Au contraire, des atomes de cesium isol6s (Ee

=-

3,88 eV) peuvent abaisser ce travail d’extraction.

FIG. 6.

-

Variations du travail de soilie de molybd6ne

recouvert d’une couche de sodium ou de c6sium en

fonction de Fepaisseur de celle-ci (d’apr6s Lepeshinskaua

et Belogourov [34]).

L’ULTRAVIOLET LOINTAIN.

-

Les techniques de 1’es-

pace ont amene un intérêt considerable sur l’ultra- violet lointain.

I,e rendement photoélectrique augmente brusque-

ment pour de nombreux corps dans 1’ultraviolet loin- tain. II depasse fr6quemment 0,1, par exemple pour

les balog6nures alcalins et pour beaucoup de m6taux [40, 53, 62, 63, 64].

Les halog6nures alcalins ont une tres faible affinité

6lectronique et une grande largeur de bande interdite.

Leur cas rappelle beaucoup celui de SbCs.3 avec un

seuil deplace l’explication de ces grands rendements quantiques sera donc la meme.

De meme que dans la photocathode Cs-Ag-0, l’intro-

duction de centres donneurs pres du haut de la bande interdite provoque une absorption des longueur s

d’ondes plus courtes a laquelle est associ6e une emission photoélectrique, les centres F peuvent remplir ce

role [52]. Une irradiation optique peut egalement creer

de tels centres ou modifier leurs niveaux 6nerg6tiques [4, 24]. Nous ne parlerons pas de cette question qui

sera trait6e par le Dr Bohun.

Le rendement des m6taux augmente en general brusquement a partir de 8 a 12 eV. Certains auteurs ont vu la un second seuil photoélectrique correspon- dant au d6but d’un effet de volume, 1’effet photo- 6lectrique aux longueurs d’ondes plus grandes corres- pondant a un effet de surface. 11 nous semble plutot

que cette augmentation soit simplement due a une chute brutale du pouvoir reflecteur. Ce grand rende-

ment suppose en outre que les electrons excites par- viennent a la surface sans perdre trop d’6nergie.

Si les mdtaux ont une frequence de plasma assez 6lev6e, ce serait le cas du molybdene (17 eV) [35] il ne

resterait que les interactions avec les electrons indivi- duels pour freiner les electrons photoelectriques. De

toute fagori, comme ceux-ci possedent une dnergie im- portante, leur libre parcours pourrait etre assez élevé.

Ajoutons qu’il pourrait se produire un phenomene de multiplication : apres le choc entre un electron photo- 6lectrique et un electron du solide, les deux electrons

pourraient avoir assez d’6nergie pour franchir la barriere de potentiel.

D’après les experiences -de Heroux et Hinter- reger [25], les electrons ernis sous Faction de photons

de 10 a 50 eV auraient sensiblement les memes pro-

pri6t6s que ceux 6mis sous l’action d’electrons ayant

les memes energies.

Les resultats exp6rimpntaux sur 1’6mission photo- 6lectrique dans 1’ultraviolet lointain sont encore rares.

Les propri6t6s optiques des solides sont 6galement mal

connues. Les dinicultes expérimentales sont nom-

breuses.

11 serait par exemple difficile de’realiser 1’ultravide pour travailler sur des surfaces propres : les sources de lumiere sont en general des lampes a gaz, des mono- chromateurs sont sous vide grace a des dispositifs de

pompage dinerentiel, mais il semble difficile que ces

dispositifs puissent aller jusqu’a l’ultra-vide. Toutefois,

en raison de 1’6nergie importante des electrons excites par rapport au travail de sortie, les impuretes super...

ficielles prennent une importance moindre que dana le cas de la lumiere visible.

Conclusion.

2013

Les problemes expérimentaux poses

par 1’émission photoélectrique sont plus complexes

que ceux que l’on traite habituellement en physique

du solide. Mais les dernieres anndes ont vu parattre

des travaux remarquables par leur qualite qui pour- raient faire avancer les problemes d’une fagon impor-

tante. L’origine des electrons semble bien maintenant

(10)

95

se localiser dans la masse du solide dans tous les cas

ou les electrons excites peuvent se propager. Dans certains cas les electrons excites ne peuvent conserver leur 6nergie sur de grandes distances et les électrons

ne peuvent provenir que des couches superficielles mais

il ne s’agit pas IA d’un effet de surface au sens des

premieres theories comme le prouvent les mesures en

lumifre polaris6e.

On peut esp6rer que des experiences de plus en plus

pr6cises dans des conditions superficielles de mieux en

mieux définieõ apporteront bientot les bases experi-

mentales qui manquent encore aux etudes th6oriques.

Sur le plan technique il n’est pas absurde d’esp6rer

pousser vers l’infrarouge les rendements sup6rieurs

a 0,1 que l’on obtient dans l’ultraviolet et le visible.

Les photocathodes SbNa2K(Cs) d6couvertes il y a

quelques ann6es qui commencent a etre commercia- lisees sont un exemple de progres spectaculaire.

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