Christophe Texier 21 mai 2019 Examen final de physique statistique du 10 mai 2019 — Solutions
1 Loi d’action de masse
On consid` ere n gaz parfaits dans l’ensemble canonique.
1/ Pour une mol´ ecule X i , la fonction de partition classique fait intervenir une int´ egrale dans l’espace des phases qui est ∝ V , d’o` u z i (T, V ) = V ζ i (T ). Exemple pour un atome z i (T, V ) =
1 h
3R
V d 3 ~ r R
d 3 ~ p e −βH(~ p) = h V
3R d 3 ~ p e −βH(~ p) .
Pour N i mol´ ecules de type X i (donc identiques) sans interaction, on a Z i = N 1
i
! z N i
i. 2/ Les n gaz sont ind´ ependants, d’o` u Z(T, V, N 1 , · · · , N n ) = Q n
i=1 Z i = Q n i=1
1
N
i! (V ζ i ) N
i. On obtient l’´ energie libre
F (T, V, N 1 , · · · , N n ) = −k B T
n
X
i=1
N i {1 + ln [V ζ i (T )/N i ]} (16) o` u l’on a utilis´ e la formule de Stirling.
3/ Pour une esp` ece, le potentiel chimique canonique est d´ efini comme µ c
def= ∂N ∂F . Pour plusieurs esp` eces, on doit introduire une variable conjugu´ ee µ i pour chaque N i :
µ i (T, n i ) = ∂F
∂N i = k B T ln (n i /ζ i (T )) avec n i = N i /V . (17) 4/ En g´ en´ eral, la variation d’´ energie libre est
dF = −S c dT − p c dV +
n
X
i=1
µ i dN i (18)
En l’absence de r´ eaction chimique les N i sont des variables externes. Lorsque la r´ eaction
−ν 1 X 1 − · · · − ν k X k ν k+1 X k+1 + · · · + ν n X n
est activ´ ee, les N i deviennent des variables internes (fluctuantes), i.e. F (T, V, N 1 , · · · , N n ) doit ˆ etre alors interpr´ et´ ee comme une
´ energie libre r´ eduite
(vocabulaire du cours).
L’´ equilibre, qui fixe l’´ etat le plus probable, correspond ` a l’´ etat qui minimise l’´ energie libre, dF = 0.
Lorsque la r´ eaction se produit, les variations des N i sont li´ ees par les n − 1 contraintes : dN 1 /ν 1 = dN 2 /ν 2 = · · · = dN n /ν n ≡ dξ, o` u il est commode d’introduire ξ,
l’avancement de la r´ eaction
, ainsi on ´ ecrit dN i = ν i dξ ∀ i.
Si on se place ` a T et V fix´ es, on a dF =
n
X
i=1
µ i dN i = dξ
n
X
i=1
µ i ν i . dF = 0 correspond donc ` a
n
X
i=1
ν i µ i = 0 (´ equilibre) . (19)
5/ Loi d’action de masse.— On utilise l’expression des potentiels chimiques pour r´ e´ ecrire l’´ equilibre en termes des densit´ es
n
X
i=1
ν i ln(n i /ζ i (T )) = 0 ⇒
n
Y
i=1
n ν i
i= K(T ) o` u K(T )
def=
n
Y
i=1
ζ i (T ) ν
i(20) est donc seulement fonction de T .
6/ Etudions la r´ ´ eaction de dissociation 2 N N 2 . Notre objectif est de d´ eterminer la fonction K(T ) en fonction des param` etres microscopiques.
a ) Pour l’atome d’azote : ζ 1 (T ) = h 1
3R d 3 ~ p e −β~ p
2/(2m
N) = 1/λ 3 T , o` u λ T = p
2π ~ 2 /(m N k B T ) est la longueur thermique.
b) La forme
ζ 2 (T ) = 2 3/2 λ 3 T
T
2T rot e ε
0/(k
BT ) (21)
correspond ` a la factorisation de la fonction de partition en : translation×rotation×liaison.
La vibration est gel´ ee et ne contribue pas car T T vib . c) Finalement on d´ eduit
K(T ) = ζ 2 (T ) ζ 1 (T ) 2 =
√
2 λ 3 T T T rot
e ε
0/(k
BT ) ∝ 1
√
T e ε
0/(k
BT ) (22)
Remarque additionnelle :
Donnons quelques d´ etails instructifs sur le calcul de ζ
2(T ) pour les mol´ ecules N
2:
On a vu (cours & TD) que la fonction de partition se factorise sous la forme z
2= z
transz
rotz
vibe
−βV0o` u V
0< 0 est le minimum du potentiel qui assure la liaison.
• z
trans= V /Λ
3To` u la longueur thermique Λ
Tcorrespond aux mol´ ecules de masse 2m
N, d’o` u Λ
T= λ
T/ √
2 et donc ζ
2(T ) =
2λ3/23 Tz
rotz
vibe
−βV0.
• Comme T T
rot, la rotation est activ´ ee et peut ˆ etre d´ ecrite classiquement. En cours & TD on a ´ etudi´ e le cas des mol´ ecules h´ et´ eronucl´ eaires pour lesquelles
z
rot=
∞
X
`=0
(2`+1) e
−`(`+1)Trot/T≈ Z
∞0
d` (2`+1) e
−`(`+1)Trot/T= T T
rot(mol´ ecule h´ et´ eronucl´ eaire)
Il y a ici une subtilit´ e : la mol´ ecule N
2est homonucl´ eaire. Le postulat de sym´ etrisation impose que seuls les ` impairs soient retenus dans la somme (l’atome d’azote
147N est un fermion), ce qui correspond ` a des ´ etats antisym´ etriques sous l’´ echange des deux atomes identiques. Comme on somme sur la moiti´ e des moments orbitaux, il y a un facteur 1/2 :
z
rot= X
`impairs
(2` + 1) e
−`(`+1)Trot/T≈ T
2T
rot(mol´ ecule homonucl´ eaire) .
• Dans le r´ egime T T
vib, la vibration est gel´ ee et l’oscillateur reste dans son fondamental, d’o` u z
vib' e
−β~ω/2.
Conclusion : en introduisant l’´ energie de liaison ε
0= −V
0− ~ ω/2 > 0, qui correspond ` a l’´ energie
minimale n´ ecessaire pour dissocier la mol´ ecule, on obtient finalement (21).
7/ Calculons la chaleur de r´ eaction en utilisant la loi de van’t Hoff.
Q V = k B T 2 ∂ ln K(T )
∂T = k B T 2 ∂
∂T ln 1
√ T e ε
0/(k
BT )
= −ε 0 − 1
2 k B T . (23) Interpr´ etation :
• la recombinaison 2 N −→ N 2 est exothermique (l’´ etat mol´ eculaire est plus favorable
´
energ´ etiquement que l’´ etat atomique).
• Dans le gaz, les deux atomes ont une ´ energie moyenne ¯ ε initiale = 2 × 3 2 k B T (translation).
La mol´ ecule a une ´ energie moyenne ¯ ε finale = 3 2 k B T + k B T − ε 0 (translation + rotation - liaison).
On a bien Q V = ¯ ε finale − ε ¯ initiale .
+ Pour en savoir plus : On pourra consulter le §8.7 de l’ouvrage classique de F. Reif,Funda- mentals of statistical and thermal physics
, McGraw-Hill (1965).
2 Ferromagn´ etisme ` a basse temp´ erature
A. Mod` ele d’Ising.— Les spins sont des variables binaires σ i = ±1.
1/ Cristal paramagn´ etique.— Pour J = 0 : Z = X
{σ
i}
e βB P
iσ
i=
X
σ=±
e σβB N
= z N spin avec z spin = 2 ch(βB)
Aimantation moyenne par spin : m
def= σ i c = − 1
N
∂F
∂B = 1 β
∂
∂B ln z spin = th(βB) (24)
2/ Champ moyen.— Le champ local moyen vu par un spin est B i loc c = B + J P
j∈voisins(i)
σ j c = B + qJ m. On d´ eduit l’´ equation auto-coh´ erente m = th(βB i loc c ), i.e. m = th(β(B + qJ m)).
Pour B = 0 on obtient
m = th (m T c /T ) o` u k B T c = qJ (25) 3/ Pour T T c , on a m ' ±1. Posons m = 1 − δm avec δm 1. L’argument de th est 1.
Utilisons th x ' 1 − 2e −2x :
m ' 1 − 2e −2(1−δm)T
c/T
Puisque δm → 0 pour T → 0, on peut le n´ egliger dans l’exponentielle, d’o` u
m(T ) ' 1 − 2 e −2T
c/T pour T T c . (26) V´ erifions la validit´ e de l’approximation : δm ∼ 2 e −2T
c/T d’o` u δm T c /T ∼ T c /T e −2T
c/T 1 peut ˆ etre n´ eglig´ e dans l’exponentielle.
L’´ echelle qui apparaˆıt dans l’exponentielle est le gap entre l’´ energie fondamentale et la
premi` ere excitation. En effet, le retournement d’un spin change le signe de l’´ energie (−J →
+J ) de q liens. Le coˆ ut du retournement d’un spin est donc ∆E = 2qJ = 2k B T c .
Remarque additionnelle :
On peut aussi analyser la capacit´ e calorifique par spin, qui est reli´ ee ` a l’aimantation par
c(T ) = k
BT
c2m
2(1 − m
2)
T [T − T
c(1 − m
2)] (27)
[C. Texier & G. Roux, Physique statistique, chapitre 10, Eq. (10.48)]. En utilisant le compor- tement de m(T ), on obtient
c(T ) ' k
B2T
cT
2e
−2Tc/Tpour T T
c(28)
qui pr´ esente bien le comportement caract´ eristique c(T ) ∼ exp[−Gap/k
BT], identique au com- portement de δm(T).
B. Ondes de spin et magnons.— On consid` ere un mod` ele de spins vectoriels. ` A basse ´ energie, les excitations du syst` eme peuvent ˆ etre d´ ecrites en termes d’ondes de spin, qui sont les modes propres du syst` eme (i.e. l’´ energie prend la forme de l’´ energie d’oscillateurs harmoniques).
1/ Fonction de partition canonique d’un mode z ω = P ∞
n=0 e −β ~ ω(n+1/2) = 1/
2 sh(β ~ ω/2) . 2/ L’´ energie moyenne est
ε mode c = − ∂
∂β ln z ω = ~ ω
2 coth(β ~ ω/2) = ~ ω (n ω + 1/2) o` u n ω = 1 e β~ω − 1 est le nombre moyen de quanta d’excitation dans le mode (le facteur de Bose-Einstein).
On a utilis´ e coth(x/2) = e e
xx+1 −1 = 1 + e
x2 −1 .
3/ Le nombre moyen de magnons N c magn (i.e. le nombre moyen de quanta d’excitation pour tous les modes) comme une int´ egrale faisant intervenir ρ(ω) et n ω . D´ eduire N c magn en fonction de T pour k B T ~ ω D .
N c magn = Z
dω ρ(ω) n ω = c N ~
J M 0
3/2 Z ω
D0
dω
√ ω e β ~ ω − 1 .
Dans la limite k B T ~ω D , on peut remplacer la borne sup´ erieure par l’infini car n ω ' e −β ~ ω d´ ecroˆıt vite, sur l’´ echelle k B T ~ ω D . D’o` u
N c magn ' N c Γ 3
2
ζ 3
2
k B T J M 0
3/2
≡ N T
T J 3/2
pour k B T ~ ω D , (29) o` u T J ∼ M 0 J/k B .
4/ Loi de Bloch.— Les magnons repr´ esentent les quanta d’excitation pour les fluctuations d’aimantation. Les fluctuations de M ~ autour de M 0 ~ u z diminuent M z c :
M z c M 0
' 1 − N c magn N ' 1 −
T T J
3/2
(30) o` u l’on attend T J ∼ T c .
C. Conclusion.— Les deux mod` eles pr´ edisent des comportements tr` es diff´ erents. Le mod` ele
d’Ising pr´ edit 1 − m(T ) ∼ e −2T
c/T o` u la correction exponentielle est li´ ee ` a l’existence d’un gap
dans le spectre des excitations. Au contraire, le mod` ele vectoriel pr´ edit une correction en loi
des excitations ` a des ´ energies arbitrairement basses ∈ [0, ~ ω D ]. Sur la figure, on voit bien que l’aimantation du gadolinium suit la loi de Bloch du mod` ele vectoriel.
Remarque additionnelle : ondes de spin
Montrons que la relation de dispersion des ondes de spin est quadratique ` a petit vecteur d’onde. Pour cela nous consid´ erons la situation unidimensionnelle H = −J P
n
~ σ
n· ~ σ
n+1. Nous d´ eduisons le champ local vu par le spin n :
B ~
n= − ∂H
∂~ σ
n= J (~ σ
n+1+ ~ σ
n−1) et l’´ equation du mouvement
d
dt ~ σ
n(t) = ~ σ
n(t) × B ~
n= J~ σ
n× (~ σ
n+1+ ~ σ
n−1) .
Dans la phase ferromagn´ etique, les spins sont align´ es sur la direction M ~ = M
0~ u
z. Les petites fluc- tuations autour de cette direction prennent la forme ~ σ
n(t) = M ~ + ~ s
n(t) avec ||~ s
n|| M
0. Nous obtenons les ´ equations lin´ earis´ ees
d
dt ~ s
n(t) ' J ~ M × (~ s
n+1− 2~ s
n(t) + ~ s
n−1) . (31) Introduisons des coordonn´ ees normales (comme pour les ondes de vibration des atomes, ´ etudi´ ees en cours) en posant ~ s
n(t) =
√1N
P
q
S ~
q(t) e
iqno` u q ∈ [−π, +π] est un vecteur d’onde. Nous d´ eduisons les deux ´ equations coupl´ ees
d
dt S
qx(t) ' +4M
0J sin
2(q/2) S
qy(t) d
dt S
qy(t) ' −4M
0J sin
2(q/2) S
qx(t)
(32)
(S
qz(t) reste constant ` a cet ordre), ce qui nous permet d’identifier la fr´ equence du mode propre
ω
q= 4M
0J sin
2(q/2) pour q ∈ [−π, +π] . (33) Pour les petits vecteurs d’onde (ondes de spin de grandes longueurs d’onde) on a donc bien un compor- tement quadratique ω
q' M
0J q
2.
Dans (31) on a vu apparaˆıtre le Laplacien discret (∆Φ)
n= Φ
n+1−2Φ
n+Φ
n−1. L’analyse en dimension sup´ erieure est analogue et ferait apparaˆıtre un Laplacien discret en dimension plus grande et conduirait au mˆ eme comportement aux petits vecteurs d’onde, ω
~q' M
0J ~ q
2. Finalement, on peut faire l’analogie avec la relation de dispersion pour des particules non relativistes, ω
~q' ~ q
2/(2m
∗), o` u la
masse effective
des magnons est m
∗= 1/(2M
0J ).
+ Pour en savoir plus : Sur la loi de Bloch, cf. le livre de C. Kittel,Physique de l’´ etat solide
, Dunod.
3 Gaz en rotation
On consid` ere la distribution P ` c = 1
Z e −βE
`−α J
`zavec Z
def= X
`
e −βE
`−α J
`z.
1/ L’´ energie moyenne est donn´ ee par la formule (ensemble canonique) E c = P
` P ` c E ` =
− ∂β ∂ ln Z. De mˆ eme, on a J z c = P
` P ` c J ` z = − ∂α ∂ ln Z. En ayant introduit un nouveau terme −α J ` z dans P ` c , on d´ ecrit un syst` eme ayant un moment cin´ etique moyen non nul, i.e.
un syst` eme en rotation (sauf si Z est ind´ ependante de α).
2/ Si l’on consid` ere un gaz de N atomes, d´ ecrit classiquement, les micro´ etats sont caract´ eris´ es par l’ensemble des positions et des impulsions {~ r 1 , · · · , ~ r N , ~ p 1 , · · · , ~ p N }. La distribution de- vient une densit´ e de probabilit´ e dans l’espace des phases
ρ c (~ r 1 , · · · , ~ r N , ~ p 1 , · · · , ~ p N ) ∝ exp (
−β X
i
~ p i 2
2m − α ~ u z · X
i
~ r i × ~ p i
)
(34)
3/ Les atomes sont ind´ ependants, d’o` u f (~ r, ~ v) = C exp
−β 1
2 m~ v 2 − α m ~ u z · (~ r × ~ v)
(35) On ´ ecrit ~ v 2 + 2α β ~ v · (~ u z × ~ r) =
~
v + α β ~ u z × ~ r 2
− α β
22(~ u z × ~ r) 2 , d’o` u
f (~ r, ~ v) = C exp (
−β m 2
~ v + α β ~ u z × ~ r
2
+ mα 2 2β ~ r ⊥ 2
)
(36) La distribution est seulement normalisable dans un volume fini, pour ||~ r ⊥ || < R et z ∈ [0, L].
4/ On d´ etermine le sens du param` etre α. Pour cela, on ´ ecrit la distribution avec les coordonn´ ees cylindriques ~ r = r ~ u r + z ~ u z et ~ v = v r ~ u r + v θ ~ u θ + v z ~ u z :
f (~ r, ~ v) = C exp (
−β m 2
"
v r 2 +
v θ + α β r
2
+ v z 2
#
+ mα 2 2β r 2
)
l’expression montre que la composante angulaire de la vitesse est centr´ ee sur −r α/β, i.e.
−α/β = ω est identifi´ ee avec la vitesse angulaire moyenne. En effet, en fixant α = −β ω, on d´ eduit que les mol´ ecules ` a distance r de l’axe sont caract´ eris´ ees par v θ = r ω. 2 On peut finalement r´ e´ ecrire la distribution comme
f (~ r, ~ v) = C exp −β n m
2 (~ v − ~ ω × ~ r ) 2 − m
2 (~ ω × ~ r ) 2 o
(37) o` u ~ ω
def= ω ~ u z . La rotation fait apparaˆıtre un potentiel effectif parabolique en ~ r ⊥ (potentiel harmonique invers´ e). Par cons´ equent, les atomes se concentrent sur les bords du cylindres, sous l’effet de la force centrifuge.
De mˆ eme P ` c ∝ e −β(E
`−~ ω× J ~
`) d´ ecrit un syst` eme en rotation autour de l’axe ~ u z ` a vitesse angulaire ω.
Remarque additionnelle :
Pour que le gaz soit entraˆın´ e lorsque le cylindre tourne, il faut bien qu’il y ait des interactions (le gaz ne peut pas ˆ etre parfait) : les collisions des atomes avec les bords du cylindre transf` erent du moment cin´ etique au gaz puis le moment est transf´ er´ e au sein du gaz par les collisions entre atomes.
5/ La densit´ e est donn´ ee en int´ egrant la distribution n(~ r) = N
Z
R
3d 3 ~ v f (~ r, ~ v) ∝ exp
+β mω 2 2 ~ r ⊥ 2
2
rappelons l’expression de la composante orthoradiale de la vitesse en cin´ ematique v
θ(t) = r(t) ˙ θ(t).
(potentiel harmonique invers´ e). La normalisation se calcule facilement : on veut R
V d 3 ~ r n(~ r) = N . On utilise
Z
V
d 3 ~ r exp
β mω 2 2 ~ r ⊥ 2
= Z R
0
2πdr ⊥ r ⊥
Z L
0
dz exp
βmω 2 2 r ⊥ 2
= 2πL 1 βmω 2
e βmω
2R
2/2 − 1 d’o` u
n(~ r) = N V
βmω 2 R 2 /2 e βmω
2R
2/2 − 1 exp
+β mω 2 2 ~ r ⊥ 2
pour 0 6 ||~ r ⊥ || 6 R (38) o` u V = πR 2 L est le volume du cylindre.
Pour mω 2 R 2 k B T (rotation lente), on a n(~ r) ' N/V homog` ene. Pour mω 2 R 2 k B T (rotation rapide), les atomes se concentrent sur les bords, sur une ´ epaisseur typique δr ⊥ ∼ p k B T /(mω 2 ). Plus les atomes sont lourds ou plus la fr´ equence augmente et plus ils sont concentr´ es sur les bords.
6/ Les mol´ ecules les plus lourdes (avec 238 U) sont davantage concentr´ ees sur les bords du cy- lindre. Donc la proportion en 235 U est plus forte au centre et plus faible au bord. On injecte du gaz dans la centrifugeuse et on extrait le gaz au centre (||~ r ⊥ || = 0) l´ eg` erement enri- chi en 235 U. On le r´ einjecte dans une autre centrifugeuse (cf. figure) et ainsi on enrichit progressivement le gaz. L’application num´ erique donne
n 235 (0)/n 238 (0)
n 235 (R)/n 238 (R) = exp
m 238 − m 235
2k B T ω 2 R 2
' exp 0.00955 ' 1.01 Cette estimation montre qu’une centrifugeuse permet d’augmenter le rapport de 1%.
Si on utilise n centrifugeuses en s´ erie : n 235
n 238
final
' n 235
n 238
initial
e 0.00955 n
• Uranium faiblement enrichi pour une centrale : il faut atteindre ∼ 4% d’ 235 U (wikipedia), ce qui requerrait n ' 186 centrifugeuses.
• Uranium hautement enrichi pour usage militaire : pour atteindre ∼ 90% d’ 235 U, il faudrait n ' 749 centrifugeuses.
+ Pour en savoir plus : L’exercice a ´ et´ e inspir´ e par l’ouvrage de R. Balian, From micro- physics to macrophysics
, vol. I, Springer.
dans le dossier r´ ecent de la revue du CNRS
Reflets de la physique
(n
o60, d´ ecembre 2018, p. 10), on trouve qu’il suffit d’une dizaine de centrifugeuses pour atteindre une proportion de ∼ 4% d’
235U, ce qui montre que
m2382k−m235BT