El´ ements de correction d’exercices des feuilles de TD N1MA5012 - Int´ egration Exercice 3 de la feuille 5
Un des buts de cet exercice va ˆ etre de montrer que C = Z
R
e
−u2du = √ π.
On pose F(x) = Z
R
e
−xt21 + t
2dt.
1. Pour quelles valeurs de x ∈ R , F (x) est-elle finie ? Pour tout r´ eel x, la fonction t →
e−xt2
1+t2
est continue sur R . F (x) fini ´ equivaut ` a t →
e−xt2
1+t2
Lebesgue int´ egrable sur R soit ici (fonction continue et positive) ´ equivaut ` a la convergence de l’int´ egrale de Riemann g´ en´ eralis´ ee : R
+∞−∞
e−xt2 1+t2
dt.
∀x ≥ 0 0 ≤ e
−xt21 + t
2≤ 1
1 + t
2et Z
+∞−∞
1
1 + t
2dt = [arctan(t)]
+∞−∞= lim
+∞
arctan(t)−lim
−∞
arctan(t) = π (1) L’int´ egrale g´ en´ eralis´ ee converge pour x ≥ 0 par comparaison entre fonctions positives.
Pour x < 0 lim
t→±∞
e−xt2
1+t2
= +∞ (croissance compar´ ee) donc l’int´ egrale g´ en´ eralis´ ee diverge grossi` erement.
2. Montrer que F est d´ erivable sur ]0, +∞[.
Nous allons appliquer le th´ eor` eme de d´ erivation des int´ egrales ` a param` etre, on note f (t, x) =
e−xt2
1+t2
.
∀x ≥ 0, t → f (t, x) est int´ egrable d’apr` es la question pr´ ec´ edente ;
∀t ∈ R , x → f (t, x) est d´ erivable sur ]0, +∞[ et
∂f
∂x (t, x) = − t
21 + t
2e
−xt2∀a > 0, ∀x ∈]a, +∞[, ∀t ∈ R ,
−
1+tt22e
−xt2≤ e
−at2;
la fonction t → e
−at2est int´ egrable sur R car continue sur R donc localement int´ egrable sur R et lim
t→±∞
t
2e
−at2= 0 qui donne la convergence des int´ egrales R
+∞1
e
−at2dt et R
−1−∞
e
−at2dt par comparaison entre fonctions positives ( R
+∞1 1
t2
dt et R
−1−∞
1
t2
dt int´ egrales de Riemann convergentes car 2 > 1).
Avec le th´ eor` eme des int´ egrales ` a param` etre nous en d´ eduisons que F est d´ erivable sur ]a, +∞[
pour tout a > 0 donc sur ]0, +∞[ et
∀x > 0 F
0(x) = Z
R
− t
21 + t
2e
−xt2dt 3. Calculer F
0(x) et en d´ eduire que F est solution de l’´ equation diff´ erentielle
y
0(x) − y(x) = − C
√ x . Avec la question pr´ ec´ edente
F
0(x) − F(x) = Z
R
− t
21 + t
2− 1 1 + t
2e
−xt2dt = − Z
R
e
−xt2dt Pour tout x > 0, nous faisons le changement de variable u = √
xt d’o` u
− Z
R
e
−xt2dt = − Z
R
e
−u2du
√ x = − C
√ x 4. En d´ eduire une expression de F puis que C = √
π en consid´ erant la limite en +∞ de F . On doit r´ esoudre l’´ equation diff´ erentielle lin´ eaire du premier ordre avec second membre.
Les solutions de l’´ equation homog` enes sont les fonctions x → Ke
xavec K constante r´ eelle.
Avec la m´ ethode de la variation de la constante une solution particuli` ere de l’´ equation avec second membre est de la forme x → C(x)e
xavec
C
0(x)e
x= − C
√ x
d’o` u en faisant de plus le changement de variable u = √
t sur [0, x]
∀x > 0 F (x) = e
xK − Z
x0
Ce
−t√ t dt
= e
xK − 2C Z
√x
0
e
−u2dt
!
(2)
Pour d´ eterminer K nous allons utiliser la valeur de F (0). Il faut pour cela s’assurer au pr´ ealable que F est bien continue en 0 (nous n’avons la d´ erivabilit´ e que sur ]0, +∞[).
Cela d´ ecoule du th´ eor` eme de continuit´ e des int´ egrales ` a param` etre
∀x ≥ 0, t → f (t, x) est int´ egrable sur R (mesurable suffit) ;
∀t ∈ R , x → f (t, x) est continue en 0 ;
∀x ≥ 0, ∀t ∈ R , |f (t, x)| ≤
1+t12qui est int´ egrable sur R ;
on en d´ eduit que F est continue en 0 et que l’´ egalit´ e (2) est encore vraie en 0. Soit F (0) = π = K et
∀x ≥ 0 F(x) = e
xπ − 2C Z
√x
0
e
−u2dt
!
On remarque que
x→+∞
lim Z
√x
0
e
−u2dt = Z
+∞0
e
−u2dt = C 2
car on int` egre une fonction paire. On en d´ eduit avec l’expression de F ci-dessus, que
x→+∞
lim F (x)e
−x= π − C
2De la majoration (1) on d´ eduit que pour tout x positif, 0 ≤ F (x) ≤ π.
D’o` u lim
x→+∞
F (x)e
−x= 0 et C = √ π.
Exercice 7 de la feuille 6
1. Montrer que la fonction f d´ efinie sur R
2+par f (x, y) =
(1+y)(1+yx1 2)est int´ egrable sur ]0, +∞[×]0, +∞[
et que
Z Z
]0,+∞[2
1
(1 + y)(1 + yx
2) dxdy = π
22
La fonction f est continue sur R
2+donc mesurable. De plus elle est positive, avec le th´ eor` eme de Tonelli (en utilisant de plus que l’int´ egrale de Lebesgue d’une fonction continue positive est ´ egale ` a l’int´ egrale de Riemann g´ en´ eralis´ ee)
Z Z
]0,+∞[2
1
(1 + y)(1 + yx
2) dxdy = Z
]0,+∞[
1 1 + y
Z
]0,+∞[
1 1 + yx
2dx
! dy
= Z
]0,+∞[
1 1 + y
1
√ y arctan( √ yx)
+∞0
! dy
= π
2 Z
]0,+∞[
1 1 + y
√ 1 y dy
= π
2 [2 arctan( √ y)]
+∞0= π
22
2. En d´ ecomposant en ´ el´ ements simples
(1+y)(1+yx1 2), montrer que l’on a aussi Z Z
]0,+∞[2
1
(1 + y)(1 + yx
2) dxdy = Z
[0,+∞[
− ln(x
2) 1 − x
2dx On cherche A(x) et B(x) tels que pour tout y > 0
1
(1 + y)(1 + yx
2) = A(x)
1 + y + B(x)
1 + yx
2Pour cela on peut r´ eduire au mˆ eme d´ enominateur puis faire une identification. Les pˆ oles ´ etant simples, on peut aussi utiliser que (m´ ethode du
cache
)
A(x) = lim
y→−1
1 + y
(1 + y)(1 + yx
2) = 1
1 − x
2; B(x) = lim
y→−1
x2
1 + yx
2(1 + y)(1 + yx
2) = 1 1 −
x12= − x
21 − x
2Toujours avec le th´ eor` eme de Tonelli
Z Z
]0,+∞[2
1
(1 + y)(1 + yx
2) dxdy = Z
]0,+∞[
1 1 − x
2Z
]0,+∞[
1
1 + y − x
21 + yx
2dy
! dx
= Z
]0,+∞[
1 1 − x
2ln(1 + y) − ln(1 + yx
2)
+∞0
dx
ln(1 + y) − ln(1 + yx
2) = ln
1+y1+yx2
et lim
y→+∞
ln
1+y1+yx2
= ln(
x12) = − ln(x
2), d’o` u
Z Z
]0,+∞[2
1
(1 + y)(1 + yx
2) dxdy = Z
]0,+∞[
− ln(x
2) 1 − x
2dx 3. En d´ eduire que R
10
−lnx
1−x2
dx =
π82. Avec ce qui pr´ ec` ede on a que
Z
+∞0
− ln x
1 − x
2dx = π
24
L’application inverse est un C
1diff´ eomorphisme de ]0, 1[ sur ]1, +∞[, en faisant le changement de variable x = 1/u
Z
+∞1
− ln x 1 − x
2dx =
Z
0 1− ln(1/u) 1 − (1/u)
2(− du
u
2) = Z
10
− ln u 1 − u
2du Avec la relation de Chasles
π
24 =
Z
1 0− ln x 1 − x
2dx +
Z
+∞1
− ln x 1 − x
2dx = 2
Z
1 0− ln x 1 − x
2dx et le r´ esultat demand´ e.
4. Montrer que R
1 0−lnx 1−x2
dx =
+∞
P
n=0 1
(2n+1)2
puis en d´ eduire les valeurs de
+∞
P
n=0 1 (2n+1)2
et
+∞
P
n=1 1 n2
.
∀x ∈]0, 1[ 1 1 − x
2=
+∞
X
n=0
x
2nPour tout entier n, les fonctions x → (− ln x)x
2nsont continues donc mesurables. Elles sont de plus positives, avec le corrolaire pour les s´ eries du th´ eor` eme de convergence monotone
Z
1 0− ln x 1 − x
2dx =
+∞
X
n=0
Z
1 0(− ln x)x
2ndx puis avec une int´ egration par parties pour tout entier n
Z
1 0(− ln x)x
2ndx =
(− ln x) x
2n+12n + 1
10
+ Z
10
x
2n2n + 1 dx =
(− ln x) x
2n+12n + 1 + x
2n+1(2n + 1)
2 10
Pour tout n ≥ 0, lim
x→0+
(− ln x)x
2n+1= 0 d’o` u Z
10
− ln x 1 − x
2dx =
+∞
X
n=0
1
(2n + 1)
2= π
28
En d´ ecoupant en indices pairs et impairs (on sait que chaque s´ erie converge)
+∞
X
n=1
1 n
2=
+∞
X
p=1
1 (2p)
2+
+∞
X
p=0
1
(2p + 1)
2= 1 4
+∞
X
p=1
1 p
2+
+∞
X
p=0
1
(2p + 1)
2soit
+∞X
n=1
1 n
2= 4
3
+∞
X
n=0
1
(2n + 1)
2= π
26
Exercice 6 de la feuille 7
1. Repr´ esenter graphiquement D = {(x, y) ∈ R
2| x
2≤ y ≤ 8x
2et
x1≤ y ≤
x8}.
(a) DomaineD
2. On pose ϕ(x, y) = (
xy2, xy), montrer que ϕ est un C
1-diff´ eomorphisme de D sur ϕ(D).
Il est clair que D ⊂]0, +∞[
2puis que ϕ(D) ⊂ [1, 8] × [1, 8].
Pour montrer que ϕ est bijective de D sur ϕ(D), il suffit de montrer qu’elle est injective.
Pour la question suivante nous allons avoir besoin de d´ eterminer ϕ
−1, nous le faisons donc d` es cette question, ce qui montrera en mˆ eme temps l’injectivit´ e de ϕ.
Soient (u, v) ∈ [1, 8] × [1, 8], ϕ(x, y) = (u, v) ´ equivaut ` a
yx2
= u xy = v ⇔
x =
vyy
3= uv
2⇔
x = u
−1/3v
1/3y = (uv
2)
1/3Pour tout (u, v) ∈ [1, 8]×[1, 8], l’´ equation ϕ(x, y) = (u, v) admet une unique solution (u
−1/3v
1/3, (uv
2)
1/3) dans D, donc ϕ est une bijection de D sur ϕ(D) = [1, 8]×[1, 8] et de plus ϕ
−1(u, v) = (u
−1/3v
1/3, (uv
2)
1/3).
Nous avons ϕ et ϕ
−1qui sont des fonctions C
1, donc ϕ est un C
1-diff´ eomorphisme de D sur ϕ(D).
Si nous avions seulement montr´ e l’injectivit´ e et n’avions pas l’expression de ϕ
−1alors nous aurions pu utiliser le th´ eor` eme d’inversion globale pour en d´ eduire que ϕ est un C
1-diff´ eomorphisme de ˚ D sur ϕ( ˚ D). En effet pour tout (x, y) ∈ D ˚
jac(ϕ)(x, y) =
−2
xy31 x2
y x
= − 3y x
26= 0 3. Calculer RR
D
(x + y) dx dy.
Commen¸ cons par remarquer que puisque la mesure de Lebesgue dans R
2du bord de D est nulle, la valeur de l’int´ egrale est la mˆ eme que l’on int` egre sur D ou sur ˚ D.
Si l’on note f (x, y) = x + y qui est une fonction continue donc mesurable, alors avec le th´ eor` eme de changement de variables :
f int´ egrable sur ˚ D ´ equivaut ` a (f ◦ ϕ
−1) × |jac(ϕ
−1)| int´ egrable sur ]1, 8[×]1, 8[ et I :=
Z
D˚
f (x, y) dλ
2(x, y) = Z
]1,8[×]1,8[
f ◦ ϕ
−1(u, v) × |jac(ϕ
−1)(u, v)| dλ
2(u, v)
On peut calculer jac(ϕ
−1)(u, v) ` a partir de l’expression de ϕ
−1, mais avec ce qui a ´ et´ e fait ` a la question 1, on peut aussi utiliser que
jac(ϕ
−1)(u, v) = 1
jac(ϕ) (ϕ
−1(u, v)) = 1
−3u
Les fonctions que nous int´ egrons ´ etant de plus positives, avec le th´ eor` eme de Tonelli
I = Z
]1,8[×]1,8[
(u
−1/3v
1/3+(uv
2)
1/3)× 1
3u dudv = 1 3
(
h −3u
−1/3i
81
× 3
4 v
4/3 81
+ h 3u
1/3i
81
× 3
5 v
5/3 81
)
= 969 40
Exercice 7 de la feuille 8 On note E
+l’ensemble des fonctions mesurables F : ]0; ∞[→ [0; ∞], les tribus sur les espaces de d´ epart et d’arriv´ ee ´ etant les tribus bor´ eliennes. Soit ´ egalement p ∈ [1; ∞[, et soit q l’exposant conjugu´ e (c’est ` a dire
1p+
1q= 1 lorsque p > 1 ; q = ∞ lorsque p = 1).
Montrer que si F ∈ E
+est dans L
p(µ), alors kFk
Lp= sup
( Z
]0;∞[
F G dµ; G ∈ E
+, kGk
Lq= 1 )
.
Indication : Montrer une double in´ egalit´ e et pour l’une d’elle on pourra consid´ erer G =
Fp/q||F||p/qLp
. On remarque que F prend que des valeurs positives, et alors que |F | = F. Par l’in´ egalit´ e de Holder :
sup ( Z
]0;∞[
F G dµ; G ∈ E
+, kGk
Lq= 1 )
≤ sup
kF k
LpkGk
Lq; G ∈ E
+, kGk
Lq= 1
≤ sup
kF k
Lp; G ∈ E
+, kGk
Lq= 1
≤ kFk
LpSi kF k
Lp= 0 alors on a termin´ e puisque cela implique que F est nulle presque partout et alors pour tout avec G ∈ E
+, R
]0;∞[
F G dµ = 0.
Si p = 1 alors la fonction constante ´ egale ` a 1 est mesurable positive et k1k
∞= 1, de plus sup
( Z
]0;∞[
F G dµ; G ∈ E
+, kGk
L∞= 1 )
≥ Z
]0;∞[
F 1 dµ = kF k
L1car F est positive.
Reste le cas kF k
Lp> 0 et pour p, q 6= ∞, on pose G =
Fp/q||F||p/qLp
alors G est dans E
+et kGk
qLq=
||F1||pLp
R
]0;∞[
F
pdµ = 1 ; c’est ` a dire kGk
Lq= 1.
En utilisant les identit´ es 1 +
pq= p et p − p/q = 1 Z
]0;∞[
F G dµ = 1
||F ||
p/qLpZ
]0;∞[
F
1+p/qdµ = kFk
pLp||F ||
p/qLp= kF k
Lp. ce qui donne
sup ( Z
]0;∞[
F G dµ; G ∈ E
+, kGk
Lq= 1 )
≥ kF k
Lpet d´ emontre l’´ egalit´ e.
Remarque : pour un prolongement de cet exercice (in´ egalit´ e de Hardy), voir le DM2 2013/2014.
Pas donn´ e en devoir mais en r´ eponse ` a des questions Exercice 6 feuille 6
Montrer que la fonction f , d´ efinie par f (x, y) = y exp(−y
2(1 + x
2)), est int´ egrable sur [0, +∞[×[0, +∞[
(ind : consid´ erer R
[0,+∞[
( R
[0,+∞[
f (x, y) dy) dx).
La fonction est continue donc mesurable et de plus positive sur le domaine d’int´ egration. Avec le th´ eor` eme de Tonelli
R
[0,+∞[2
f (x, y) dxdy = R
[0,+∞[
( R
[0,+∞[
y exp(−y
2(1 + x
2)) dy) dx
= R
[0,+∞[
h
−exp(−y2(1+x2)) 2(1+x2)i
+∞0
dx =
12[arctan(x)]
+∞0=
π4La valeur est finie donc f est int´ egrable sur [0, +∞[
2et son int´ egrale vaut
π4. En d´ eduire que R
]0,+∞[
e
−t2dt =
√π
2
puis la valeur de R
R
e
−x2/2dx.
Toujours avec le th´ eor` eme de Tonelli on peut faire les int´ egrales successives dans l’autre sens, soit
π
4
= R
[0,+∞[
( R
[0,+∞[
y exp(−y
2(1 + x
2)) dx) dy
= R
[0,+∞[
e
−y2R
[0,+∞[
ye
−x2y2dx dy
Puis en faisant le changement de variable u = xy avec y > 0 fix´ e arbitraire, nous avons π
4 = Z
[0,+∞[
e
−y2Z
[0,+∞[
e
−u2du
! dy =
Z
]0,+∞[
e
−t2dt
!
2D’o` u R
]0,+∞[
e
−t2dt =
√π
2
puis en utilisant la parit´ e R
R
e
−t2dt = √
π et enfin avec le changement de variable x = √
2t, R
R