HAL Id: hal-00886717
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Submitted on 1 Jan 1960
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MESURE DE LA PRODUCTION LAITIÈRE DES BREBIS PENDANT LA PÉRIODE D’ALLAITEMENT
G. Ricordeau, R. Boccard, R. Denamur
To cite this version:
G. Ricordeau, R. Boccard, R. Denamur. MESURE DE LA PRODUCTION LAITIÈRE DES BREBIS
PENDANT LA PÉRIODE D’ALLAITEMENT. Annales de zootechnie, INRA/EDP Sciences, 1960, 9
(2), pp.97-120. �hal-00886717�
MESURE DE LA
PRODUCTION LAITIÈRE
DES BREBIS PENDANT LAPÉRIODE
D’ALLAITEMENTG.
RICORDEAU,
R. BOCCARD R. DENAMURAvec la collaboration technique de P. PETREQUIK Station de Recherches sur
l’Elevage
et Station de Recherchesde Physiologie animale, (’. N. R. Z., Jouy-en-Joas (S. et 0.)
SOMMAIRE
Après
avoir étudié le comportement naturel des agneaux à la mamelle,nous avons cherché à mettre au
point
une méthodeprécise
etpratique,
per-mettant l’estimation de la
production
laitière des brebis au cours de l’allaite- ment, parpesée
des agneaux avant etaprès
la tétée.i. L’intervalle de tétée des agneaux Texel et
Préalpes
est en moyennede l’ordre de 1 h 30 ; il n’est
jamais supérieur
à 3 heures.Le comportement des agneaux à la mamelle est peu différent en ce
qui
concerne les
simples
et les bessons.La
fréquence
des tétées varie au cours de lajournée
et en fonction dupoids
des agneaux, mais le facteur leplus important
estl’âge
des agneaux.2
. Nous avons
enregistré
laproduction
laitière de 14 brebisPréalpes pendant
deuxpériodes
de48
heures, à la suite de doublespesées
effectuéestoutes les deux heures et toutes les trois heures.
Du
point
de vueproduction
laitière, iln’y
a pas de différencesignificative
entre deux
jours
successifs de contrôle ou deuxdemi-journées
de contrôle.L’estimation de la
production
laitière en 24 heures est bonnequand
lespesées
portent sur unepériode
de 12 heures, avec des intervalles de tétée de2 ou 3 heures. Dans les deux cas,
l’écart-type
des différences relatives entreproduction
réelle etproduction
estimée est de l’ordre de 6 à 7 p. 100.La mesure de la
production
laitière des brebis au cours de l’allai- tement nécessite la mise aupoint
d’une méthode de contrôleparticulière.
Une des
techniques
leplus
souvent utilisée est la mesure indirectede la
production
des mères parpesée
des agneaux avant etaprès
la tétée.La mise en oeuvre de cette
technique implique
un certain nombre de conditions : le nombre depesées
au cours d’un contrôlejournalier
doit tenir
compte
de laprécision
despesées,
de larépétabilité
des mesureset leur
fréquence
doit être aussi voisine quepossible
durythme
natureldes tétées. La
périodicité
des contrôlesjournaliers doit, elle-même,
tenircompte
de laprécision
de ces contrôles et de la variabilité de laproduc-
tion.
Notre travail
comprend
deuxparties
essentielles : A.- Fréquence
naturelle des tétées.B. !-
Étude
d’une méthode de détermination de laproduction
lai-tière
pendant l’allaitement,
parpesées
des agneaux avant etaprès
la tétée.A. -
FRÉQUENCE
NATURELLE DESTÉTÉES
La
fréquence
des tétéesdépend
à la fois ducomportement
de la mèreet de celui de
l’agneau.
WALLACE( 194 8)
asouligné
le rôleimportant
de la brebis. Au début de l’allaitement les
jeunes peuvent
téter aussi souventqu’ils
ledésirent ;
avec l’avancement de lalactation,
la brebis tolère moins bien les tétées et en écourte la durée. BARNICOAT C. R., LOGAN A.
G.,
GRANT A. 1.( 1949 )
ont observé que les agneaux de 4 et 6 semaines tétaient environ 6 fois parjour.
Mu!rRO( 195 6)
aprocédé
àune
analyse plus complète, portant
à la fois sur lerythme
et la durée des tétées. Descontrôles,
effectués sur deux brebis avecsimples
et deuxbrebis avec
bessons,
luipermettent
de conclure que les tentatives detétées,
fructueuses ou non, sont en 16 heures de r5 à 45pour les bessons et de 9 à 25 pour lessimples. Quand l’âge
des agneauxaugmente,
la fré-quence et la durée des tétées diminuent.
MATÉRIEL
ETMETHODES.
Nos observations du
comportement
alimentaire des agneaux eurentlieu en
bergerie
sur deux lots de brebis etd’agneaux.
1
0 Dans une
première série,
un lot de racePréalpes,
constitué de 13 brebis et 16 agneaux sensiblement de mêmeâge,
fut observéchaque
semaine
pendant
24 heures les deuxpremières semaines, puis pendant
12 heures
(de
8 à 20heures) jusqu’à
la sixième semaine.2
0 La seconde série
porta
sur un lot de raceTexel,
constitué de 14 brebis et de 21 agneaux. Les observations furent menéespendant
12 heures
(de
8 à 20heures)
à 4 stades différents de la lactation. Deux observateurs se sont attachés àn’enregistrer
que les tétéesjugées
effec-tives.
RÉSULTATS
a. - RÔLE DES AGNEAUX.
1
0 Le nombre
d’agneaux par
brebis.A
partir
de nosobservations,
nous pouvons dresser les tableaux I et II et legraphique
I.-
a) Agneaux
bessons : dans le cas des agneauxTexel,
tous les intervalles entre tétées sont inférieurs à 2 heures. Pour les agneauxPréalpes,
80 p. 100 des tétées ont lieu dans l’intervalle de 2 heures.-
b) Agneaux simples :
l’intervalle entre tétées est semblable à celui observé pour les bessons.Cependant,
pour les agneauxTexel,
10 p. 100 des intervalles sont
supérieurs
à 2 heures. Dans le cas des Pré-alpes,
les tétées sont encore moinsrégulières,
mais 80p. 100 d’entre ellesse
répètent
dans les 2 heures.I,a
fréquence
des tétées des agneauxsimples
et des bessons n’est donc pas différente.L / hypothèse
de WAHACE selonlaquelle
les brebis bessonnièresproduisent plus
delait,
car elles sont sollicitéesplus
sou-vent par leurs agneaux, ne
peut
donc être confirmée.Notons,
d’autrepart,
que les agneaux de raceTexel,
de mêmeâge
que les agneaux
Préalpes,
ont unefréquence
de tétée un peuplus
grande.
2
°
Age
des agneaux.En utilisant les données concernant toutes les tétées des agneaux
Préalpes,
obtenues entre 8 h le matin et 20 h lesoir,
nous pouvons dres-ser le tableau III.
Les différences observées entre
simples
et bessons nepeuvent
être considérées commesignificatives,
étant donné lepetit
nombred’agneaux
observés et la
grande
variabilité des intervalles entre les tétées.Le seul fait notable est la brutale
augmentation
de l’intervalle entretétées,
àpartir
de la 6e semaine. Cette diminution de lafréquence
destétées
peut
êtreexpliquée
par lecomportement
des mèresqui
sup-portent
très mal les tétées àpartir
de ce moment etqui,
souvent, sedérobent.
Quant
aux agneaux, ils consomment à cetâge
unequantité appréciable
d’aliment concentré. Ce débutd’indépendance
alimen-taire
peut également expliquer partiellement
la diminution defréquence
des tétées.
Notons que, par
ailleurs,
la durée destétées, qui peut
atteindreplu-
sieurs minutes les deux
premières semaines,
se réduit àquelques
dizainesde secondes
après
5 semaines.3
0 Poids des
agneaux à la
naissance.Le
poids
des agneaux à la naissance est un facteur devigueur (T HOM -
sox,
i 953 )
et decapacité
à téterrapidement
et souvent. Nous avons voulu vérifier si ce facteur conservait son influence avecl’augmentation
del’âge
des agneaux.De nos
observations,
nous pouvons extraire les éléments du ta- bleau IV,indiquant
les intervalles(en minutes)
entre tétées pour desagneaux
simples,
du mêmeâge,
mais depoids
à la naissance différent.Les intervalles entre tétées ne semblent pas conditionnés par le
poids
à lanaissance,
bien que versl’âge de jours
les agneaux lourds tètentlégèrement plus
souvent. S’il existe des différencesimportantes
dans le
comportement
selon lepoids
à lanaissance,
elles ne doivent se manifester que dans les touspremiers jours
de vie.L’âge
ou le stade de lactationapparaissent plus importants
que lepoids
des agneaux dans la détermination de lafréquence
des tétées..!° Variation du
comportement
diurne et nocturne.Dans les deux
premières
sériesd’observations,
nous avons enre-gistré
lecomportement
des agneauxPréalpes pendant
24 heures. Aucours de la
nuit,
labergerie
était très faiblement éclairée et la lecture du numéro des agneaux était effectuée à l’aide d’une torcheélectrique.
Nousne pensons pas que ce faible éclairement ait modifié sensiblement les habi- tudes nocturnes des agneaux.
Les résultats obtenus entre 6 heures et 18 heures
(jour)
et 2i heures 30 et 6 heures(nuit)
nouspermettent
de dresser le tableau V.Dans
l’ensemble,
lafréquence
des tétées estplus
faible au cours dela
nuit ;
seuls les bessons ne manifestent aucune différence lors de la 2e semaine.
b. -
QUALITÉS
MATERNELLES DE LA BREBISA
l’exception
de laproduction laitière,
les facteurs propres aux brebis ne sont pas faciles à mesurerobjectivement.
Nos observations sur le
comportement
du groupe d’animaux Pré-alpes
furent suivischaque
semaine par un contrôle de laproduction
laitière des
brebis,
parpesées
des agneaux avant etaprès
la tétée. Lespesées
se déroulèrent toutes les deux heures sur unepériode
de 12heures.Il ne nous fut pas
possible
de mettre en évidence des relations entre laquantité
de lait consommée au cours de ce contrôle et lafréquence
naturelle des tétées observée la veille
(contrôles
3, 4,5 )
ou au maximuml’avant-veille
(contrôles
I et2 ).
Nous avons
déjà
!·u, à propos ducomportement
dessimples
et desbessons,
que leurfréquence
de tétées était sensiblement la même. On nepeut
donc concevoir que laproduction
laitièresupérieure
des besson- nières soitimputable
à laplus grande fréquence
de sollicitation des ma-melles par les deux agneaux. La tétée simultanée des deux agneaux pour- rait
agir
sur laproduction
laitière :- en induisant des influx nerveux
(fréquence,
intensitéetc...) plus
efficaces sur la
décharge
hormonaleposthypophysaire
etantéhypophy- saire,
- par évacuation
plus rapide
du lait de laglande
mammaire assu-rant une
vidange plus complète
decelle-ci, pendant
la brève actionde
l’ocytocine
sur lemyoépithélium.
Cecipourrait expliquer pourquoi
la traite
simultanée,
mais relativementlente,
d’unquartier pendant
quel’agneau vidange rapidement
l’autre nepermet
d’obtenir que6 0 - 75
p. 100 du lait tété(COiNSTANTI-!;ESCU
etGoNDOS, z 95 8).
B. -
ÉTUDE
D’UNEMÉTHODE
DEDÉTERMINATION
DE LA PRODUCTION
LAITIÈRE
PENDANTL’ALLAITEMENT,
PAR
PESÉE
DES AGNEAUX AVANT ETAPRÈS
LA TÉTÉE Lespremières
tentatives concernant l’estimation de laproduction
laitière des
brebis,
parpesée
des agneaux avant etaprès
latétée,
ontété faites par FULLER et KLEINHEINZ
( 1904 )
sur 14 brebis. Par lasuite,
de nombreuses
expériences,
utilisant cetteméthode,
ont étépoursuivies
par différents chercheurs. Le tableau VI résume les
techniques
utilisées.A
partir
des résultats d’un certain nombre depesées d’agneaux
avant et
après
latétée,
nous avons étudié pour nos besoinsexpérimen-
taux une méthode de contrôle de la
production
laitièrependant
lapé-
riode d’allaitement.
MATERIEL
ETMETHODES
La
précision
des contrôles est, dans unegrande
mesure, liée à lapré-
cision de la balance utilisée pour la
pesée
des agneaux. Lesquantités
de lait
ingérées
mesurées par différence entre lepoids enregistré
avantet
après
latétée,
sont de l’ordre dequelques
centaines de grammes. Il est donc nécessaired’opérer
avec une balancesensible,
sur une échellede
poids
assezgrande (o
à 40kg),
pour diminuer les erreurs de mesure.Nous avons
adopté
une balance d’uneportée
de 40kg (graduations
par10 g,
freinage rapide)
avec un indicateurélectro-optique.
Il
importe
que la contention del’agneau
soit réalisée aumieux,
afin d’obtenir une bonne stabilisation durant la lecture. Les mouvements de
l’agneau
sont réduits au minimumlorsque
celui-ci estretourné,
aussiavons-nous construit un
appareil
de contention voisin de celui utilisé par Guy!R et DYER( I g5 4 ) .
Cetappareil
à la forme d’un V. Pourqu’il puisse
servir à dessujets
depoids
trèsdifférents,
lesparois
latéralessont
plus
resserrées à une extrémitéqu’à
l’autre.La
plus grande partie
de nos observations a été réalisée enbergerie.
Les mères étaient
logées
en cases ; uneporte séparait
ces cases d’un parcmitoyen
où l’ongroupait
les agneauxaprès
la tétée.Au moment du
contrôle,
les agneaux étaientpesés toujours
dans lemême ordre. On n’a
jamais
fait téterplus
de deux agneaux à la fois. Cettefaçon
deprocéder permettait
une surveillanceplus
efficace et évitaitles erreurs dues aux mictions et aux défécations. I,’intervalle de
temps qui
s’écoule entre les deuxpesées,
avant etaprès
latétée,
est alors aussi bref quepossible,
mais cettetechnique
limite le nombred’agneaux
à 15ou 2o au maximum pour
chaque opération.
Pour les erreurs accidentelles de
poids
des agneaux au cours despesées,
nous avions constaté au cours d’uneexpérience préalable
sur desTexel,
que les erreurspouvant
résulter de la miction ou de la défécation étaientapproximativement
les suivantes :En faisant téter un ou deux agneaux à la
fois,
on arrive facilement à éliminer ces causes d’erreurs. Si toutefois un agneauurine,
il est facile decorriger
le résultat de sapesée,
mais ceprocédé
doit êtrel’exception.
Afin d’éviter de
perturber
les mères en lesséparant
de leurs agneauxau cours de la
journée
decontrôle,
nous avionspensé
utiliser latechnique
du
protège mamelle,
utilisé par OWEN( 195 6). 1,’emploi
de ceprotège
mamelle
permet
aux agneaux de resterprès
de leur mère, maisprésente
toutefois un certain nombre d’inconvénients non
négligeables :
- difficultés
d’adaptation (types
de mamellesdifférents),
- pose
difficile,
et,
finalement, perturbation
des brebis.TECHNIQUE
I)U CONTROLENous pouvons constater,
d’après
le tableau VI, que lestechniques
utilisées par les différents auteurs sont assez variables. Il est bien évi-
dent, d’ailleurs, qu’il
existe de nombreuses combinaisonscorrespondant
aux différents besoins et
possibilités.
L’étude
précédente
nous aappris :
J
O
Que
l’intervalle moyen de tétée était de l’ordre de8 7
mn,2
°
Que
80 p. IOOdes tétées avaient lieu dans un intervalle de 2heures.3
°
Que
l’intervalle maximum entre deux tétées était de 3 heures.Compte
tenu de cesobservations,
nous avonsexpérimenté
deuxméthodes de contrôle :
- l’une basée sur des
pesées
à21 heures
d’intervalle : PériodeA,.
- l’autre basée sur des
pesées
à 3 heures d’intervalle : Période B..Voici le schéma
expérimental
utilisé :- Nombre d’animauz :
iq antenaises avec i agneau
-
Age
des agneaux :2 à 3 semaines
(moyenne
18jours
aux contrôles I et2 )
3 à 4 semaines
(movenne
26jours
aux contrôles 3 etq..)
Période A :
I
re
séparation
des agneaux à 5 h 30 le m-3-zg57 Pesée zéro à 7 h 30i
re
pesée
effective à 9 h 30.Période B :
Ire
séparation
des agneaux à 5 h le 19-3-1957 Pesée zéro à 8 hI
re
pesée
effective à m h.Les
quantités
de lait consommées à lapremière pesée
n’ont pas été retenues, l’intervalle de tétéecorrespondant pouvant
être très variable.RÉSULTATS
i. - Variations de la quantité de lait consommée
par les agneaux au cours d’une période de 48 heures.
Nous avons
enregistré
laproduction
laitière des brebispendant q8 heures,
à la suite de doublespesées
effectuées toutes les deux heures et toutes les troisheures ;
le tableau VII et legraphique
IIindiquent
les résultats obtenus.
I,’examen des résultats fait
apparaître
des variationsqui peuvent
avoir desorigines
différentes :- variations
systématiques,
dues aux heures depesées
ou d’affou-ragement,
- variations aléatoires.
Il
importe d’analyser
les résultats en vue de mettre en évidencela nature et
l’importance
de ces variations. Apartir
des données de deuxpériodes
A et B, nous avons effectuél’analyse
de variance desquantités
de lait consommées par les agneaux à
chaque
tétée. les résultats sont inscrits dans le tableau 1&dquo;III.- Les
différences
entre brebis sontsignificatives
dans les deux cas.En 24
heures,
dans lespériodes
A et Brespectivement,
la meilleure bre-bis a donné 1 730 et 1
8 25
g delait,
contre 1 120 et i o3! g à laplus
faiblelaitière. I,a moyenne des 14 brebis était de 1 370 g dans la
période
A etde 1 425 g dans la
période
B.- Entre les
différentes
mesures, il existe des différencessignifica-
tives.
Toutefois,
si ces différencesdépassent
àpeine
le seuil designifi-
cation dans la
période A,
elles sont trèssignificatives
dans lapériode
B.Quelle
est la nature de cette variation? Zïst-ce une variationsystéma- tique
due à l’influence des heures depesée,
ou une variation aléatoire et incontrôlable? Il y a donc lieu de calculer l’interaction entrejour
de con-trôle et heures de tétée. Dans la
période
A, cette interaction est statis-tiquement
peusignificative ; compte
tenu du faible nombre dedegrés
de
liberté,
c’est-à-dire del’importance
des erreursd’échantillonnage,
on ne
peut
tirer aucune conclusionrigoureuse
de ce résultat. Par contre,cette interaction est
significative
àpartir
des données de lapériode
B. Ilsemble donc exister une certaine variation
systématique
de laquantité
de lait consommée par les agneaux au cours d’une
expérience
de 24heures,
les tétées du matin étantlégèrement défavorables,
alors que celles del’après-midi
et de la soirée sontsupérieures
à la moyennejournalière.
Nous avons cherché à
expliquer l’origine possible
de ces variationshoraires. Au cours de nombreux contrôles, effectués
ultérieurement,
nous avons pu faire deux constatations
importantes :
- La variabilité des mesures est
beaucoup plus importante le jour
que la
nuit ;
- il ne semble pas y avoir une influence
systématique
de l’heurede
pesée,
maissimplement
desperturbations
dues à un ensemble de facteursplus
ou moins constants d’unjour
àl’autre,
comme l’heure d’af-fouragement
etl’appétit
des agneaux.En
effet, après chaque affouragement,
les brebis se laissent téter moins facilement et la tétée est moinscomplète.
Au contrôle suivant les résultats sontsupérieurs.
Dans lasoirée,
et surtout lanuit,
labergerie
est souvent
plus calme,
les animaux sereposent
et les tétées sont beau- coupplus régulières
etcomplètes.
Pour réduire ou éliminer les varia- tionshoraires, systématiques
ou non,qui n’apparaissent
pas totalementnégligeables,
il semble donc nécessaire d’étaler lespesées
sur unepériode
suffisamment
longue.
Le début de cettepériode
doit être situé leplus
tôtpossible
matin. Eneffet,
par le calcul nous avons établi que lapériode
de 12
heures,
laplus représentative
de lajournée,
s’étendaitde heures
30 à y heures 30.— !M!6 !S !.SM!!S O&!MMS !M COM!S <! t!M!
!f!’O!gS
COKSSCM!!!e
- Entre les résultats obtenus différence
de deuxpériodes
consécutives de 24laeu y es,
il n’existe pas de différencesignificative.
Il est doncpossible
de faireporter
lespesées
sur une seulejournée.
2
. - Nombre de pesées à retenir lors d’un contrôle journalier.
Connaissant les variations de la
quantité
de lait consommé par les agneaux au cours d’unepériode
de 24heures,
on doit essayer d’effectuerles
pesées
sur une fraction dejournée.
S’r!Rx!( 1953 )
et OWEN(1956),
notamment, ont
signalé
lapossibilité
de limiter à unedemi-journée
lapériode
de contrôle. Chez latruie,
SALMoN-LEGAG.NEUP,( 195 6)
a montréqu’on pouvait
encore réduire cettepériode,
à condition toutefois de suivreassez étroitement le
rythme
naturel de tétée desporcelets.
Pour résoudre cette
question,
nous avonscomparé
laproduction
réellement obtenue en 24
heures,
à laproduction
calculée sur la base desn
premières
mesures. La différence ainsi obtenue entre laproduction
réelle et la
production
estimée ou calculéeindique
l’erreur commise.Aux erreurs
d’échantillonnage près,
ces écarts doivent se distribuer selon une loinormale,
de moyenne nulle etd’écart-type donné a, (ta-
bleau
IX) .
A
partir
de la distribution desécarts,
leproblème
consiste donc à tester leur moyenne, à vérifier leur normalité et à estimer leur dis-persion.
10
Signification
des moyennes.I,a
signification
des moyennes a été effectuéegrâce
au test de Stu-dent-Fisher. Le tableau IX
(colonnes
3 et4 ) indique
les résultats. La moyenne des écarts n’est passignificativement
différente dezéro,
sauf dans le cas depesées
à 3 heures d’intervalle. Nous retrouvons là l’influence du moment depesée :
influencequi
se manifesteuniquement
dans lecas de
pesées
toutes les trois heures. Nous déduisons,également, qu’il n’y
a pas de différencesignificative
entre lesproductions
obtenues aucours de
chaque demi-journée
decontrôle,
ou encore entre lespériodes
diurnes et nocturnes.
2
° Distribution des écarts :
dispersion et
normalité.Pour chacune des
expériences
A et B, nousdisposons
de deux séries d’échantillons et de 14 observations. Peut-on supposer que les deux échantillonscorrespondant
àchaque
estimationappartiennent
au mêmeensemble,
de moyenne nulle et de variancecr!. Si
les deux échantillonsne sont pas
significativement différents,
il est doncpossible
de grouper l’ensemble des observations et d’en déduire une valeurapprochée
de lavariance des écarts.
La
comparaison
des variances parl’application
du test de Fisher-Snédécor ne traduit aucune différence très
significative
entre les variances.On
peut
donc estimer que les distributions ont mêmedispersion.
D’autrepart,
iln’apparaît
aucune différencesignificative
entre les moyennes desécarts,
sauf pour les deux dernières estimations del’expérience
B.Nous avons
supposé jusqu’à
maintenant que les ensembles dontproviennent
les échantillons sont distribués normalement. Engroupant
les deux échantillons
correspondant
àchaque estimation,
onpeut
tester la normalité de la distribution des écarts par la méthode de la droite de HENRY.Malgré
lepetit
nombred’observations,
lesgraphiques
tra-duisent des distributions
approximativement
normales.Dans ces
conditions,
les 28 observationscorrespondant
àchaque estimation, peuvent
être considérées commeappartenant
à une mêmepopulation,
de variance communes;,
dontl’espérance mathématique
(a é
)
est la variance de l’ensemble des écarts pour unepopulation
con-sidérée comme infinie.
I,es résultats concernant la variance commune des écarts sont ins- crits dans les deux dernières colonnes du tableau IX et sur le gra-
phique
III.1
Il reste maintenant à
préciser
l’intervalle de confiance de cette variance commune.3
0
Signification
de la variance des écarts.L,imitons-nous
au calcul de l’intervalle de confiance de la variance des écarts dans le cas du contrôleportant uniquement
sur unepériode
de z2 heures.
Pour
chaque expérience,
nousdisposons
donc de 28observations,
c’est-à-dire d’un
petit
échantillon. Les lois deprobabilité
des variables aléatoires s2 et s nepeuvent
être considérées comme normales. Pour estimer lavariance,
utilisons le testde x 2 applicable
à la variable réduite tel que :!. -..
-
expérience
A :12 heures de contrôle - soit 6 tétées à 3 heures d’intervalle
-
expérience
B :12 heures de contrôle - soit 4 tétées à 3 heures d’intervalle
En se
rapportant
à une table détailléede !2
on voitqu’il
y a uneprobabilité
de 0,025que y 2
soitcompris
entre o et14 ,6
et uneproba-
bilité
identique qu’il
soitsupérieur
à 43,2. Il y a donc uneprobabilité
o,95 pour que : -
c’est-à-dire que :
-1. -1.
Les résultats sont les suivants :
La
comparaison
des erreursenregistrées
au cours despériodes
deréférence semble
indiquer
que laprécision
de l’estimationdépend
beau-coup
plus
de la durée de lapériode
de mesure que du nombre depesées.
Il y aurait donc intérêt à espacer les
pesées. Toutefois,
dans le cas depesée
à 3 heuresd’intervalle,
on constatequ’il
faut au moins 4 contrôles pour que la différence moyenne entre laproduction
calculée et laproduc-
tion réelle ne soit pas
significativement
différente de zéro.En conclusion
La
période
de contrôle doit être de 12 heures au moins.Les estimateurs A
(6 pesées
toutes les 2heures)
et B( 4 pesées
toutesles 3
heures)
sontconvergents
et ont une variance de même ordre degrandeur.
1 /
estimateur A est
plus rapidement
sansdistorsion,
il est donc leplus
efficace.3
. - Influence de
l’augmentation
de l’intervalle de tétéesur la quantité de lait consommée par les agneaux à intervalles de 4 heures.
Nous avons vu
qu’en
choisissant un intervalle de tétée de 2 ou3 heures
(voisin
durythme
naturel desagneaux),
sur unepériode
delongue
durée(!.8 heures),
onn’enregistre
pas de diminution sensible de laproduction
laitière. Aucontraire,
certains auteursadoptant
un inter-valle de tétée
prolongé
constatent une chute deproduction
au fur età mesure du
prolongement
ducontrôle,
et ceciquelle
que soit l’heure de lajournée
àlaquelle
débutent les contrôles. HUNTER( 195 6)observe
ce
phénomène
sur des brebisséparées
de leurs agneaux toutes les 4 heures.Il met en cause la
fatigue
de la brebis. Nous pensonsplutôt
que cet intervalles’éloigne trop
durythme
normal des agneaux.I,a
fréquence
des tétées a-t-elle une influence sur laquantité
de laitconsommée? 3IuNRo et INKSON
( 1957 )
ontcomparé
les intervalles dei heure et 4 heures sans trouver de différence
significative.
En
195 8,
nous avonsprocédé
à uneexpérience complémentaire portant
sur 15 brebis allaitant un seul agneau etréparties
au hasarden deux lots.
Au cours des
premières
24heures, les 7 brebis
du lot I ont été con-trôlées toutes les 2
lieures ;
les 8 brebis du lot II, toutes les 4heures. I,ejour
suivant, les agneaux sont restés en liberté avec leur mère. Au coursdu troisième
jour,
l’intervalle de tétée a été inversé.Les résultats sont les suivants :
Comme on le
voit,
seule la différence entre les lots estsignificative.
Si la différence entre
jours
de contrôle est faible(6 7
g enmoyenne),
cellerelative à l’intervalle de tétée est
plus
sensible( 101
g enmoyenne)
bienque
statistiquement
nonsignificative.
A
partir
de cesrésultats,
nous avons voulu vérifierl’importance
des erreurs dues au nombre de
pesées
au cours d’un contrôlejournalier.
Si les contrôles avaient été effectués sur les
premières
12heures,
c’est-à-dire à
partir
de 6pesées
dans le cas de tétées toutes les 2heures,
à
partir
de 3pesées
dans le cas de tétées toutesles 4 heures,
l’écarttype
des écarts entre la
production
réelle et laproduction
estimée aurait étérespectivement
de6,8
p. 100( 103 g)
et8, 7
p. 100( 1 20 g).
En ce
qui
concerne les tétées à 2 heuresd’intervalle,
les écarts sont du même ordre degrandeur
que ceuxenregistrés
au cours del’expérience
initiale.
En choisissant un intervalle de tétée de 4
heures,
non seulement l’estimation de laquantité
de lait consommé sur unepériode
de 12heuresest moins
précise,
mais ellerisque
d’êtresystématiquement
inférieureà celle que les agneaux consomment réellement
lorsqu’ils
sont en libertéavec leur mère.
4
. - Fréquence des contrôles journaliers.
Pour estimer la
production
laitière des brebispendant
l’allai-tement, il faut effectuer un certain nombre de contrôles
journaliers.
Leproblème
de la détermination de lafréquence
de ces contrôles nécessite la connaissance exacte de laproduction journalière
des brebis au cours de toute lapériode d’allaitement,
cequ’il
n’est paspossible d’envisager.
Cependant,
àpartir
des résultats obtenus dans le cadre de la traite desbrebis,
nous pouvons estimer les erreurs introduites dans le calcul de la lactation enespaçant
l’intervalle entre contrôlesjournaliers.
Ces erreurs ont pour
origine
deuxprincipales
sources de variation ; i- la variabilité de la
production
laitière d’unjour
à l’autre indé-pendamment
de l’évolution de lalactation ;
- les fluctuations de la
production
au cours d’unepériode
de lalactation.
1
0 Variabilité
journalière.
Pour les brebis soumises à la
traite,
le coefficient de variabilité de laproduction
laitièrejournalière
est de l’ordrede 7
à c! p. 100(RicoR- DEAU-DENAMUR).
Ce coefficient est
exprimé d’après
la moyenne desrapports :
2
0
Es!acement
des contrôlesjou y nalie y s.
I,’espacement
des contrôlesjournaliers,
pour des brebis soumises à latraite,
introduit une certaine erreur dans le calcul de la lactation.Dans une autre étude
(R ICORDEAU )
nous avons calculé l’écart entreproduction
réelle etproduction calculée,
en fonction de lapériodicité
des contrôles. Dans le cas d’un contrôle tous les 7 et 14
jours,
les écarts-types
des différences en valeur relative entre laproduction
calculée et laproduction
réelle sontrespectivement
de l’ordre de 2,o p. 100 et2 ,6
p. 100.
Si l’on
admet,
dans le casd’allaitement,
des résultatséquivalents
à ceux obtenus lors de la traite
(ce
que l’on a pu vérifierpartiellement
â
partir
de contrôlesjournaliers poursuivis pendant
Ijours consécutifs),
la réalisation d’un contrôle hebdomadaire nous
apparaît
comme étanttrès
acceptable.
CONCLUSIONS Méthode de référence.
Pour mesurer la
quantité
de lait consommée par les agneaux, il est nécessaire d’effectuer les tétées toutes les 2heures,
au cours des pre- mières semaines delactation ;
au-delà de q.semaines,
une tétée toutes les 3 heures est suffisante.Il
n’y
a pas de différencessignificatives,
dupoint
de vueproduction laitière,
entre 2jours
successifs de contrôle ou 2demi-journées
de con-trôle. Nous proposons la méthode de référence suivante :
- i contrôle
journalier
parsemaine,
- le
premier
contrôlejournalier
a lieu 4à jours après
la mise-bas,
- chaque
contrôlejournalier comporte
outre lapesée
zéro effec- tuée très tôt le matin :6
pesées
à 2 heures d’intervalleou 4
pesées
à 3 heures d’intervalle. ,SUMMARY
After
studying
the naturalsuckling
behaviour of lambs we havesought
to determine a
precise
andpractical
method ofestimating
the milkproduction
of ewes
during
thesuckling period
byweighing
the lambs before and aftersuckling.
i. The
suckling
interval of Tetel andPrealpes
lambs is on an average about 1y 2
hours ; it is never more than 3 hours.There is little difference in behaviour of
suckling
lambs whetherthey
aresingle
or twins.The
suckling frequency
variesduring
theday
and in relation to theweight
of the lambs, but the most
important
factor is the age of the lambs.2
. We recorded the milk
production
of 14Prealpes
ewes over twoperiods
of
4 8
hours, after doubleweighings
carried out every two hours and every three hours.From the
point
of view of milkproduction
there is nosignificant
diffe-rence between two successive
days’control
or two halfdays’control.
The estimation of the milk
production
in 24 hours is valid when theweigh- ings
relate to aperiod
of 12 hours, withsuckling
intervals of 2 or 3 hours In both cases, the standard deviation of relative differences between real.production
and estimatedproduction
is around 6 to p. 100.RÉFÉRENCES
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