INFLUENCE
DUMOIS
DEVÊLAGE
SUR LA
PRODUCTION LAITIÈRE
DES
VACHES
PIEROUGE
DEL’EST,
DANS LEJURA
I. -
PREMIÈRES
OBSERVATIONSP. AURIOL
Station de Recherches sur
l’Élevage,
C.N.R.Z., Jouy-en-JosasNous avons
entrepris
dans leJura
l’étude de la détermination et de la transmission desaptitudes fromagères (P. AuRror"
1954(z)).
C’estdans ce cadre
qu’entre
laprésente
note( 1 ).
En matière de
sélection,
leproblème
revient à déterminer avec le maximum deprécision
lesgénotypes
desreproducteurs
utilisés.Or,
nousne les connaissons que par l’intermédiaire de leurs
phénotypes, plus
oumoins
influencés,
selon l’héritabilité des caractères, par ungrand
nombrede facteurs
physiologiques
ou externes.Nous sommes donc amenés à
corriger
les données obtenues dans des conditions de milieu et d’étatphysiologique
souvent trèsdiverses,
avantde
pouvoir
les comparer entre elles utilement.I,’intérêt
de telles études est évidemment d’autantplus grand
que« l’environnement » est
plus
variable. Parmi les facteurs du milieu pou- vantagir
sur laproduction laitière,
la saison devêlage peut
occuper uneplace prépondérante.
Ce
problème
a du reste faitl’objet
de nombreux travaux dansplu-
sieurs pays
étrangers,
et sonimportance
a été mise en évidence à maintesreprises.
Mais dans ce genre de
recherches,
où les conditions de milieu ré-gionales,
voire mêmelocales, prévalent,
l’intérêt d’une étude biblio-graphique
se trouve relativementlimité,
du moinsquant
à l’utilisation directe des chiffres obtenus par d’autres chercheurs.Signalons
toutefois les travaux de BICDOXVELL, 1922( 2 ),
WVLIE,1925
(3), GAINES,
1927(4)
auxÉtats-Unis ;
deSANDERS,
1927(5)
enAngleterre ;
deT U FF,
1931(6)
enNorvège ; CArrxoN,
1933(7), JoHA:!ssorr
et HANSSON, zgqo
(8)
enSuède ;
CANNONet HANSEN, 1943( 9 )
auxEtats-
( 1
) Avec la collaboration technique de C. MOUCHER.
Unis ; L ONKA ,
1943( 10 )
enFinlande ;
MORROWet coll. 1945( 11 )
dans leNew-Hampshire,
U. S.A. ;
WcoDweRD, 1945( 12 )
aux U. S.A. ;
FR1CKet coll. zg47
( 13 )
aux U. S.A. ;
OLOUFAetJoN!s, 194 8 ( 14 )
auxU.S.A. ; Elxr,L13cci!i, 1948 ( 15 )
enHollande ; C ULLI T Y ,
1949( 1 6)
et BETTENAY,104
0
( 17 )
enAustralie ;
0S’IERGAARD, ig5o( 1 8)
auDanemark ;
PHILLIPS, zg5
o
(zg), L AKSES vEl.Aetcoll.ig 5 2 ( 20 )
enNorvège DOEKSEKetHE1JBOER,
1052( 21 )
enHollande ;
SCOTT et WILSON, 1052( 22 )
enAustralie ;
ceuxde RaraB et coll. 1554
( 23 )
sur des bufflesd’Égypte,
et de ALI::BI etAHw!D,
1954
( 24 ) ; enfin,
ceux de Scott et !!’WSOV, 1954( 25 )
enAustralie,
sur du bétail de Nouvelle-Galles du
Sud ; -
pour ne citer que lespubli-
cations consultées.
Parmi ces auteurs,
quelques-uns
ne trouvent aucune influencesignificative
du mois devêlage,
tels OCCUPA etJ ONES , 194 8,
alors qued’autres,
tels MoRpow et coll. zg45, estiment que laproduction
des vachesvêlant au meilleur mois
(décembre)
estsupérieure
deprès
de 20 p. 100 à celle des vaches vêlant auplus
mauvais moment(mois
dejuin).
Cette
divergence
dans les résultats cités n’est pas pour nous sur-prendre ;
lespremiers
travaillaient sur destroupeaux
del’Orégon,
dans une
région
au climat doux et constant, alors que les derniers ontanalysé
des lactations duNew-Hampshire,
contrée au climat nettementplus
variable et à saisonsbeaucoup plus
accusées.*
* *
Dans la
présente étude,
nous avons tenté de déterminer l’influence du mois devêlage
sur laproduction
laitière etd’analyser
surquels
para- mètres de laproduction
elle se faisait sentir :production
maximumjournalière, persistance
ou durée de lactation ?Milicu et matériel animal
Nous avons choisi une
région
très limitée et bien définie du Jura : leplateau
deNozeroy.
Il est en effet trèsimportant,
si l’on ne veut pas atténuer sensiblement l’action du mois devêlage,
de choisir unerégion
très
homogène
aupoint
de vueclimat,
sol et moded’élevage.
Notre
analyse
aporté
sur des lactationsprovenant
d’étables ré-parties
sur unevingtaine
de communes environ. Toutes ces communesscnt situées entre 750 et
85 0
mètresd’altitude,
et les variations de la nature du sol y sont relativement faibles. Leclimat,
detype
nettementcontinental,
est caractérisé par unepluviométrie
abondante(i 40 o
ài 8co mm d’eau par
an), qui
se traduit en hiver par d’abondantes chutes deneige (la neige
couvre le sol en moyenne de décembre à débutmars),
avec toutefois des variations annuelles très
importantes.
Lapériode
de stabulation
permanente
s’étend engénéral
sur 6 à 7mois,
du 15 oc- tobre au 1ec15 mai. Là encore, il y a de très grossesvariations,
suivant les années.Par suite de la
rigueur
duclimat, les
surfaces en culture sont trèsréduites,
et en dehors dequelques champs
deblé,
d’avoine etd’orge
deprintemps,
on nepeut signaler
quequelques prairies
artificielles( 3 o
p. Ioodes terres
arables)
etquelques
cultures de pommes de terre, seuleplante
sarclée cultivée à cette altitude.
En
fait,
laprairie
naturelle( 40
p. 100 de lasuperficie totale)
est laprincipale
source d’aliments pour lesbovins,
soit sous formed’herbe,
soit sous forme de foin l’hiver( 1 ).
Le bétail
peuplant
leplateau
deNozeroy appartient
presque exclu- sivement à la race Pie rouge de l’Est et, en très grossemajorité,
au ra-meau Montbéliard de cette race.
Les lactations
analysées proviennent
des archives duSyndicat départemental
de Contrôle laitier et ont toutes été calculéesd’après
laméthode F’!,W scHMeNN : contrôle laitier
mensuel,
avecpesée
du laitet
dosage
de la matière grasse,production exprimée
enkg
de lait par lactation et non par année.Nous avons
systématiquement
éliminé les lactations anormales(par exemple après
avortement, avecmammites, etc.)
et celles corres-pondant
à un intervallevêlage-saillie égal
ousupérieur
à 5 mois(dans
ce dernier cas, les vaches ont en effet
toujours présenté
des troubles de lareproduction
ou la date de leur saillie a été volontairementretardée).
La
production
laitière n’a pas étéexprimée
en lait à 4 p. 100de ma-tière grasse, car l’influence du mois de
vêlage
se traduitbeaucoup plus
par des fluctuations de la
quantité
de lait que de sacomposition (J OHANS -
SON,
z 9 q.2),
et enopérant
sur des laits ramenés à 4 p. 100 de matière grasse, on diminueraitautomatiquement l’amplitude
des variations à étudier(Do!xs!rr
etHEIJBOE R ,
1952(2r)).
Deplus,
dans leJura,
la ma- tière grasse nejoue qu’un
rôle secondaire : il suffitqu’elle
ne descende pas au-dessous d’un minimum de 35 p. 1000.Par contre, nous
espérons pouvoir,
àl’avenir, analyser
l’influence du mois devêlage
sur laproduction fromagère,
cequi
nous intéresserab eaucoup plus
directement.Toutes les vaches entrant dans cette étude ne sont traites que deux fois par
jour.
I,’analyse
suivanteporte
sur 240 lactations obtenues au cours des années z9!3 et 1954, dans unevingtaine
d’étables. Ces étables n’ont pas étéchoisies, puisqu’il s’agit
de toutes cellespossédant
des résultats de contrôle laitier utilisables lors du début de ce travail. Dansl’ensemble,
( 1
) Signalons au passage que l’utilisation de l’ensilage est actuellement interdite dans cette zone, le lait étant destiné à la fabrication du Gruyère de Comté.
elles
correspondent
toutefois à un échantillon un peu au-dessus de la moyenne desexploitations
de larégion, quant
à laproduction.
Le niveaude
l’alimentation,
mêmeparmi
cesvingt étables,
est relativement trèsvariable,
cequi
évidemment vientperturber
sérieusement les effets du mois devêlage.
Résultats
La
production
laitière par lactation variebeaucoup
avec la saisoncomme le montre le tableau I.
Exprimée
en p. 100 de la moyenneannuelle, l’amplitude
maximumdes variations est de 27 p. 100, et la
production
des vaches vêlant endécembre est en moyenne
supérieure
de24 ,8
p. 100 à celle des vaches vêlant enjuin.
Par suite du nombre nettement insuffisant de lactations utilisables pour les mois dejuillet
etd’août,
nous n’avons pu établir les moyennescorrespondantes,
mais ilsemble, d’après
les donnéesfragmen-
taires en notre
possession,
que laproduction
remonte à nouveauaprès
le mois de
juin.
Les mois
d’octobre,
novembre et décembre sont à peuprès égale-
ment favorables. Puis viennent les mois de
janvier, février,
mars(voir fig. i).
Le mois dejuin
est nettement inférieur aux autrespériodes
del’année et une vache vêlant à ce moment
donne,
au cours de salactation,
une
production
laitière inférieure de 12 p. 100 à la moyenne de tous les mois.Mais comment
peut-on décomposer
cette actionglobale
du moisde
vêlage
sur laproduction
laitière ?I,e mois de
vêlage peut agir,
soit sur laproduction journalière maximum,
soit sur lapersistance,
soit sur la durée de lalactation,
ou simultanément surplusieurs
de ces éléments.Influence du mois de vêlage sur la persistance
L’étude de la
persistance
des courbes de lactation est très intéres- sante, tant dupoint
de vuephysiologique qu’économique,
et de nom-breux auteurs ont
proposé
différentes méthodes pour la mesurer. Nous neles discuterons pas
ici,
une récenteanalyse
de ceproblème ayant
été faitepar DE!.!G!, LEROy et POLY, i953
(2!!) !
Le choix de la meilleure méthode à utiliser
dépend
évidemment enpartie
des lactations àétudier,
et enparticulier,
de l’intervallevêlage-
saillie moyen.
Dans la
population présente,
cet intervalle est relativement constant et aux environs de 2,5 mois. D’autrepart,
nous avons éliminé toutes les vachesayant
un intervallevêlage-saillie égal
ousupérieur
à 5 mois.Enfin,
dans cettepartie
duJura,
les lactations sont relativement courtes( 2 8 9 , 7
jours
enmoyenne).
Pour ces différentesraisons,
nous avons choisicomme mesure de la
persistance
le coefficient depersistance
moyen(C.
P.M.) représentant
la moyenne des coefficients depersistance
men-suels,
ces derniers étant eux-mêmes lerapport
de laproduction
d’unmois donné à celle du mois
précédent.
Nous avons dit
précédemment
que les lactations étaient évaluéesd’après
la méthodeF LEISCHMANN ,
seule méthode officielle de contrôle laitier reconnue en 1,’rance : dans cetteméthode,
l’intervalle entre deux contrôles consécutifspeut
varier de 26 à 33jours,
et comme l’ont faitjustement
remarquer dans unepublication
antérieure DEGAGE, I,!ROy et POLY( 2 6),
il n’est paspossible
deconfondre,
sans commettre des er-reurs
parfois importantes,
lesproductions
observées lesjours
des con-trôles successifs avec les
productions
obtenues à des intervallesréguliers
de 30
jours.
Pour obtenir laproduction
laitière tous les 30jours,
nousavons
représenté chaque
courbe de lactation sur lepapier,
et àpartir
des différentes
courbes,
nous avons déterminégraphiquement
la pro- duction laitière de 30jours
en 30jours.
Le tableau I
indique
les différentes valeurs du C. P. M. suivant le mois devêlage.
Comme pour laproduction
au cours de lalactation,
noustrouvons deux groupes de mois nettement distincts :
octobre, novembre, décembre,
où le C. P. M. est leplus élevé, puis janvier, février,
mars, avril. Si le maximum depersistance
est observé pour les vaches vêlanten décembre
(qui
donnent en mêmetemps
leplus de lait par lactation),
le minimum du C. P. M. ne coïncide
plus
avec le minimum de laproduc-
tion laitière : il se trouve cette fois en mai. Là encore, faute d’un nombre de lactations
suffisant,
nous n’avons pu suivre l’évolution du C. P. M.au cours des mois de
juillet,
août etseptembre.
Pendantceux-ci,
il estprobable qu’il
remonterapidement
au niveau d’hiver.Nous pouvons
également
montrer l’influenceprépondérante
de lasaison sur la
persistance
encalculant,
pour un moisdonné,
la moyenne des coefficients depersistance
mensuelscorrespondant
àchaque
moisde
vêlage.
Les résultatsfigurant
dans le tableau II sont à cetégard
trèsnets.
Influence du mois de vêlage
sur la production maximum journalière
Le contrôle laitier mensuel par la méthode 1,’L£-ISCFIMANN
permet
difhcilement d’étudier cetaspect
duproblème,
et à cetégard,
l’inter-valle
qui sépare
lepremier
contrôle duvêlage joue
un trèsgrand
rôle.Toutefois,
nos observations montrent que,pratiquement,
toutes lesvaches
atteignent
leur maximum deproduction journalière
avant i moisde lactation.
En
fait,
nous ne pouvonsguère qu’étudier
l’influence du mois devêlage
sur laproduction
mensuelle maximum( 1 ).
La
figure
2 et la 3e colonne du tableau Idonnent, malgré
tout,quelques
indications intéressantes : dansl’ensemble,
le mois devêlage agit
relativement moins sur laproduction
maximumjournalière
que sur lapersistance.
Influence du mois de vêlage sur la durée de lactation
Les durées de lactation que nous donne le contrôle laitier
classique
ne sont
qu’approchées, puisque,
enfait,
onajoute systématiquement
14
jours après
la date du derniercontrôle,
que les vaches soient encore( 1
) Signalons ici que la production est rendue encore plus saisonnière par suite de la répartition
très inégale des vêlages au cours de l’année (5! p. 100des vêlages annuels groupés en 4mois, de no-
vembre à mars), et la production laitière peut passer de 145 p. 100 en mai à 65p. 100 en novembre.
Toutefois, les conséquences de cette production saisonnière ne sont pas très graves, puisque plus de
8
0 p. 100 du lait sont transformés en gruyère, c’est-à-dire en un produit relativement facile à con- server.
en lactation ou non.
Toutefois,
la 5ecolonne du tableau I montre que les lactations lesplus longues ( 309 ,8 jours)
sont obtenues pour les vaches vêlant enoctobre ;
la durée de lactation diminue ensuiteprogressive-
ment, pour passer par un minimum en mai
( 272 , 5 jours)
et s’accroître à nouveaujusqu’en septembre-octobre.
Intorpréiation
1’1 discussion (les l’{>sIlItatsMalgré
des donnéesparfois
insuffisantes en nombre ou enprécision,
nous avons pu mettre en évidence le rôle
prépondérant joué
par le mois devêlage
dans laproduction
laitière des vaches duplateau
deNozeroy.
I,a différence observée entre le mois le
plus
favorable(décembre)
et le mois le
plus
défavorable(juin)
est même considérable(2.!,8 p. 100 ),
surtout si on se réfère aux chiffres cités par les auteurs
étrangers qui,
pour les valeurs
maximum,
oscillent entre 13 p. ioo(Ami
et!H!r!D, I95
- 1
)
et 19,2 p. 100(F R iCK
et coll. 1947, ::VIORROW et coll.igq. 5 ). Mais,
comme nous l’avons
indiqué précédemment,
les conditions de milieu danslesquelles
nous avons travaillé sontparticulièrement changeantes
avec la saison et, de
plus,
nous avonsopéré
dans une zone trèspeu
étendueet relativement
homogène quant
au sol et aux conditionsd’éle!-age.
L’action du mois de
vêlage
sembleimputable
essentiellement à des différences dans laquantité
et laqualité
des aliments dontdisposent
lesvaches. Dans le
Haut-Jura,
oit les ressourcesfourragères
autres que le foin sont trèsréduites,
l’alimentation durant lapériode
de stabulation est très souvent insuffisante. Par contre, lors de la mise àl’herbe,
les vachesdisposent pendant
2 ou 3 mois d’unrégime beaucoup plus
favo-rable à la
production
laitière.Nous avons vu que l’action du mois de
vêlage
se faisait surtoutsentir sur la
persistance
etégalement
sur la durée de lactation. Eneffet,
les vaches vêlant en octobre-novembre-décembre voient leur
produc-
tion remonter lors de la mise à l’herbe. Celles
qui
vêlent enjanvier-
février-mars
n’atteignent qu’assez
rarement laproduction
maximumjournalière qu’elles pourraient donner,
mais bénéficient encore de l’in-fluence
heureuse de l’herbe auprintemps.
Quant
aux vaches vêlant enmai,
si ellesprofitent
au maximum del’herbe et
atteignent
leplus
souvent leur maximumjournalier,
elles nepeuvent
maintenir leurproduction
par la suitequand
l’herbe esttrop
mîire. Aussi les courbes de lactation de ces vaches se caractérisent-elles par une faiblepersistance
et un raccourcissement sensible de lapériode
de lactation.
Les vaches vêlant par la suite se
comportent mieux,
car elles béné- ficient du «regain
» d’automne.L’étude
des moyennes des coefficients depersistance
mensuelstraduit bien le même
phénomène (cf.
tableauII).
Lors de la mise à l’herbe(du
i5 avril au ymai),
la moyenne des C. P. passe par un maxi-mum de
9 8,o6
et remonte à nouveaulégèrement
du z5 août au 15 sep-tembre,
au moment de lapoussée
de l’herbe d’automne.Malgré
tout, il est assezsurprenant
de constater que les différences entreproductions journalières
maxima sont raltivement faibles(
10
p.100 ), comparées
parexemple
à celles trouvées parJOHA N SSO N
etH
ANSSON en Suède centrale
(ig
p. 100environ).
Dans cette
étude,
nous n’avons pu faire uneanalyse complète
despremières lactations,
étant donné leur nombre insuffisant.Signalons
toutefois que le mois de
vêlage
influeraitlégèrement
moins sur les pre-mières lactations que sur les
suivantes,
cequi
confirmerait les résultats trouvés par différents auteurs, mais la différence estapparemment
moinsnette que celle observée par d’autres
(J O HANSSOX
etHa:VSSOw).
D’autre
part,
le coefficient depersistance
serait en moyenneplus
élevé
(g 2 ,o 7
pour lespremières lactations,
contregi, 3 6
pour les deuxièmes lactations et gi,y pour les troisièmes etsuivantes).
F,n
fait,
il y a certainement une sélectionparmi
les vachesaprès
les Ires et 2eslactations,
et nous nous proposons d’étudier ceproblème
sur un lot de vaches
ayant
à la fois les rreg, 2es et... niemeslactations,
pour éviter cette source d’erreurs.
Nous pensons
également pouvoir,
à cetteoccasion,
étudier l’in-fluence du mois de
vêlage
en fonction de laproduction,
lesgrandes
lai-tières
pouvant
secomporter
différemment.D’autre
part,
nous n’avons pas tenucompte
des relationsqui
peu- vent exister entre le mois devêlage
et le numéro d’ordre de la lactation.Or, une
répartition inégale,
suivant le mois devêlage,
des vaches auxpremier, deuxième,
troisième veaux, etc.,peut
fausser les résultats et accroître artificiellement l’influence du mois devêlage. D’ailleurs, plu-
sieurs auteurs ont étudié cet
aspect
duproblème (A L iM
etAiiMED,
F
RICKet
coll.) :
ilsemble, d’après
unepremière analyse
des résultats duJura,
que lesgénisses
vêlent surtout en automne etqu’il
y ait par la suiteun
léger décalage
annuel vers lesvêlages d’hiver, puis
deprintemps.
Conclusions
Nous avons pu montrer l’influence
prépondérante
du mois devêlage
sur la
production laitière,
dans unerégion
bien délimitée du Jura.Cette action se fait sentir d’abord sur la
persistance,
ensuite sur ladurée de
lactation,
et enfin sur laproduction journalière
maximum.Il est
possible
dedistinguer
3périodes
nettement différentes :- d’octobre à décembre - conditions
optimum ( 1 )
pour la pro- ductionlaitière ;
les lactations sont trèspersistantes
et relativementplus longues (production
maximum endécembre) ;
- de
janvier
à mars - laproduction
totale est un peuinférieure,
la
persistance
ayant diminuélégèrement,
ainsi que la durée moyenne deslactations ;
- en
juin
-production
laitièreminimum,
caractérisée par unbon
départ,
unepersistance
très faible et parcontre-coup,
une duréede lactation
également
faible.Pour les autres
mois, qui
sontintermédiaires,
nous n’avons pu mal- heureusementdisposer
d’un nombre suffisant de données.Il en est de même pour l’étude de l’influence du mois de
vêlage
enfonction du numéro d’ordre des lactations :
toutefois,
lespremières
indications obtenues laissent supposer que les différences de
comporte-
me nt seront faibles et bien moins
grandes
engénéral
que cellesrapportées
par les auteurs
étrangers.
Dans une
prochaine étude,
nous nous proposons d’examiner ceproblème plus
àfond,
en mêmetemps
du reste que celui de la relation entreâge
auvêlage
et mois devêlage.
Les résultats obtenus nous montrent
qu’à l’avenir,
lors de l’inter-prétation
duprogeny-test,
il seraindispensable,
soit de faire une cor-rection pour le mois de
vêlage,
ou du moins lapériode
devêlage,
soitde grouper les
vêlages
desgénisses,
filles des taureaux mis àl’essai,
durantune même
période,
cequi
semble àpriori
difficile à réaliser.Enfin,
autreconséquence
trèsimportante :
l’étude de l’influence du mois devêlage
doitpermettre d’apprécier,
dans une certaine mesure,les niveaux de l’alimentation dans les différentes
étables, chose , qu’il
est très difficile de faire autrement, et nous pensons par ce moyen pou- voir classer en 2 ou 3
catégories
les établesparticipant
à l’essai des tau- rillons. L’utilisation des courbes de lactation pour suivre l’alimenta- tion individuelle d’une vache a du reste étéproposée depuis longtemps
par différents auteurs : I,!ROy, 1931
( 27 )
et i93.I( 2 8)
enFrance;
R!GS-DALE et
T URN E R ,
1923( 29 ), T URNE R,
1924( 30 )
aux U. S.A. ; ESKE D AL,
i9.!9
(31)
au I)anemark.Mais la
précision
aveclaquelle
nous pourronsjuger
le niveau denutrition dans une étable donnée
(niveau
caractérisé parexemple
par lapersistance
moyenne des vaches vêlant d’octobre àmars) dépendra
du nombre de facteurs
qui
interviennent dans l’action du mois devêlage.
Si,
comme nous le pensons, le facteur alimentaire est debeaucoup
leplus important,
dans ce cas laprécision
sera suffisante. Si par contre( 1
) Nous n’avons pas abordé ici l’aspect économique du problème du mois de vêlage, mais l’op-
timum physiologique ne coïncide sans doute pas avec l’optimum économique, étant donné le coût élevé de l’alimentation d’hiver dans cette région du Haut-Jura.
d’autres
facteurs,
tels quel’augmentation
de la durée dujour,
les va-riations de
température, l’insolation, l’exercice,
etc., intervenaient dansune
large
mesure, il deviendrait alorsimpossible
d’utiliser les courbes de lactation pourjuger
la valeur d’unrégime
alimentaire donné. Il y adonc une série d’études de
bioclimatologie
àentreprendre
dans ce do-maine,
étudesqui
nécessitent un travailpréalable
en station.Reçu pour publication le 8 septembre
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