Etude de quelques ´equations de la chaleur par la m´ethode des s´eries de Fourier, de la transform´ee de
Fourier et de la transform´ee de Laplace.
A. Lesfari
E. mail : Lesfariahmed@yahoo.fr http://lesfari.com
1) (Etude de l’´equation de la chaleur par la m´ethode des s´eries de Fourier). Soit une plaque carr´ee dont les cˆot´es ont la longueurπet telle que : ses faces sont isol´ees, trois de ses cˆot´es sont maintenus `a la temp´erature z´ero, le quatri`eme cˆot´e est main- tenu `a la temp´eratureT0. La temp´erature au point (x, y)∈[0, π]×[0, π] et `a l’instant t 0 est repr´esent´ee par une fonctionu(x, y) satisfaisant (dans ]0, π[×]0, π[×]0,∞[)
`a l’´equation de la chaleur
∂u
∂t =C µ∂2u
∂x2 +∂2u
∂y2
¶ ,
o`uC6= 0 est une constante. Le probl`eme consiste `a d´eterminer la temp´erature d’´etat stationnaire (∂u∂t = 0) en tout point de la plaque. Dans ce cas, l’´equation aux d´eriv´ees partielles pr´ec´edente devient
(1) ∂2u
∂x2 +∂2u
∂y2 = 0.
Cette ´equation s’appelle ´equation de Laplace en deux variables. Les conditions aux limites s’expriment par
u(0, y) =u(x,0) =u(π, y) = 0, u(x, π) =T0.
R´esoudre l’´equation (1), par la m´ethode de s´eparation des variables et les s´eries de Fourier.
Solution: On cherche des solutions particuli`eres de (1) sous forme d’un produit de deux fonctions d´ependant chacune d’une seule variable;
u(x, y) =f(x)g(y).
En substituant cette expression dans (1), on obtient f00(x)g(y) +f(x)g00(y) = 0,
1
d’o`u
f00(x)
f(x) =−g00(y) g(y) .
Le membre de gauche de cette ´egalit´e est une fonction de x et celui de droite est une fonction dey. Comme ils sont ´egaux, ils ne d´ependent ni de x ni de y et sont donc ´egaux `a une constante que l’on d´esigne par−λ2. On a donc
f00(x) +λ2f(x) = 0, g00(x)−λ2g(x) = 0.
En r´esolvant ces deux ´equations, on trouve
f(x) = acosλx+bsinλx, g(x) = ccothλy+dsinhλy.
D’o`u
u(x, y) = (acosλx+bsinλx)(ccothλy+dsinhλy).
Les conditions aux limitesu(0, y) = 0 etu(x,0) = 0 entrainent respectivementa= 0 etc = 0, et la condition u(π, y) = 0 donne bdsinλπsinhλy = 0. Pour obtenir une solution non triviale, i.e.,b6= 0 etd6= 0, il faut choisirλ=ko`uk= 1,2, ...D`es lors
uk(x, y) =Aksinkx.sinhky.
Pour satisfaire `a la derni`ere condition : u(x, π) =T0, on utilise d’abord le principe de superposition pour obtenir la solution g´en´erale :
(2) u(x, y) =
X∞
k=1
uk(x, y) = X∞
k=1
Aksinkx.sinhky.
Puis en se basant sur la condition aux limites
(3) u(x, π) =
X∞
k=1
Aksinhkπsinkx=T0,
on d´etermine les coefficients Ak de la mani`ere suivante : L’´equation (3) repr´esente le d´eveloppement en s´erie de Fourier de la constante T0 dans l’intervalle [0, π[. En posantu(x, π) =−T0pourx∈[−π,0[, la fonctionu(x, π) est d´efinie dans l’intervalle [−π, π[, et comme il s’agit d’une fonction impaire, on a pour son d´eveloppement en s´erie de Fourier :
(4) u(x, π) =
X∞
k=1
bksinkx=T0, o`u
bk = 2 π
Z π
0
u(x, π) sinkxdx,
= 2T0 π
Z π
0
sinkxdx,
= 2T0(1−coskπ)
πk .
En comparant (3) et (4), on obtient
Ak= 2T0(1−coskπ) πksinhkπ .
Finalement, en portant ces valeurs dans (2), on obtient la solution : u(x, y) = 2T0
π X∞
k=1
(1−coskπ)
πksinhkπ sinkx.sinhky.
2) (Etude de l’´equation de la chaleur par la m´ethode des s´eries de Fourier). On consid`ere l’´equation de la chaleur :
∂u
∂t = ∂2u
∂x2, t >0
o`u u: [0, L]×[0,+∞[−→ R,(x, t)7−→u(x, t) est une fonction continue sur [0, L]× [0,+∞[ et de classeC∞sur ]0, L[×]0,+∞[. On suppose satisfaites les conditions aux limites :
u(x, t) =u(L, t) = 0, L >0 ainsi que les conditions initiales :
u(x,0) =ϕ(x),
o`uϕ: [0, L]−→Rest une fonction 2L-p´eriodique, impaire et de classeC4. D´eterminer u(x, t), 0≤x≤L, `a l’aide des s´eries de Fourier.
Indication: Comme dans le probl`eme pr´ec´edent, on utilise la m´ethode de s´eparation des variables en posant : u(x, t) = f(x)g(t), on d´etermine f, g et on applique le principe de superposition. Ensuite, on prolonge la fonctionϕsur [−L,0] de mani`ere impaire et on la d´ecompose en s´erie de Fourier.
3) (Etude de l’´equation de la chaleur par la m´ethode de la transform´ee de Fourier).
En utilisant la transform´ee de Fourier, d´eterminer la solution u(x, t) de l’´equation de la chaleur
∂u
∂t =a∂2u
∂x2, a >0
avec la condition initiale : u(x,0) = ϕ(x) o`u ϕ(x) est la temp´erature `a l’instant t= 0.
Solution : Pour r´esoudre l’´equation ci-dessus, on consid`ere la transform´ee de Fourier par rapport `a la variablex seulement. On a
Z ∞
−∞
∂u
∂t(x, t)e−2πiωxdx=a Z ∞
−∞
∂2u
∂x2(x, t)e−2πiωxdx.
Comme
F{u(x, t)} = bu(ω, t) = Z ∞
−∞
u(x, t)e−2πiωxdx, F{∂u
∂x(x, t)} = d∂u
∂ω(ω, t) = Z ∞
−∞
∂u
∂x(x, t)e−2πiωxdx= 2πiωbu(ω, t), F{∂2u
∂x2(x, t)} = ∂d2u
∂ω2(ω, t) = Z ∞
−∞
∂2u
∂x2(x, t)e−2πiωxdx=−4π2ω2u(ω, t),b alors l’´equation pr´ec´edente, s’´ecrit sous la forme
∂bu
∂t(ω, t) =−4aπ2ω2bu(ω, t).
En int´egrant cette ´equation en l’inconnuebu(ω, t) de la variable t, on obtient b
u(ω, t) =Ce−4aπ2ω2t. Or
b
u(ω,0) =C= Z ∞
−∞
u(x,0)e−2πiωxdx= Z ∞
−∞
ϕ(x)e−2πiωxdx, donc
b
u(ω, t) =e−4aπ2ω2t Z ∞
−∞
ϕ(x)e−2πiωxdx=e−4aπ2ω2tϕ(ω),b i.e.,
F{u(x, t)}=e−4aπ2ω2tF{ϕ(x)}.
CommeF{f∗g}=F{f}F{g}, on peut poser u(x, t) =f ∗g,
avecf =ϕ(x) donn´ee et g telle que : F{g}=bg(ω) =e−4aπ2ω2t. On montre que :
g= 1
4π√
aπte− x
2 16aπ2t. Finalement, on obtient la solution
u(x, t) =ϕ∗ 1 4π√
aπte− x
2
16aπ2t = 1 4π√
aπt Z ∞
−∞
ϕ(y)e−(x−y)216aπ2tdy.
4)(Etude de l’´equation de la chaleur par la m´ethode de la transform´ee de Laplace).
D´eterminer la solutionu(x, t) de l’´equation de la chaleur
∂u
∂t =a2∂2u
∂x2,
qui satisfait aux conditions suivantes : pourx= 0, on a u(0, t) =
½ 0 si t≤0 f(t) si t >0
et ∂u
∂x(0, t) =
½ 0 si t≤0 g(t) si t >0
o`u f et g sont deux fonctions donn´ees, d´efinies pour t > 0. On pourra admettre la l´egitimit´e des calculs. On repr´esenteraupar une int´egrale de la forme
u(x, t) = Z ∞
−∞
(A(ω) cosωx+B(ω) sinωx)e−a2ω2tdω,
o`uA(ω) est une fonction paire etB(ω) est une fonction impaire et l’on se ram`ene `a un probl`eme de transform´ee de Laplace en posantp=a2ω2.
Solution: On a
∂u
∂x(x, t) = Z ∞
−∞
(−ωA(ω) sinωx+ωB(ω) cosωx)e−a2ω2tdω, et
u(0, t) = Z ∞
−∞
A(ω)e−a2ω2tdω=f(t), t >0
∂u
∂x(0, t) = Z ∞
−∞
ωB(ω)e−a2ω2tdω=g(t), t >0
Par hypoth`ese,A(ω) est une fonction paire etB(ω) est une fonction impaire, donc A(ω)e−a2ω2t etB(ω)e−a2ω2t sont des fonctions paires. D`es lors,
f(t) = 2 Z ∞
0
A(ω)e−a2ω2tdω, g(t) = 2
Z ∞
0
ωB(ω)e−a2ω2tdω.
En posantp=a2ω2, on obtient (en d´esignant parL la transform´ee de Laplace), f(t) =
Z ∞
0
A
³√ p a
´
a√
p e−ptdp=L
A
³√ p a
´
a√ p
,
g(t) = Z ∞
0
B
³√ p a
´
a2 e−ptdp=L
B
³√ p a
´
a2
. D’o`u
A
³√p a
´
a√
p = L−1{f(t)} ≡F(p), B
³√
p a
´
a2 = L−1{g(t)} ≡G(p),
i.e.,
A(ω) = a2ωF(a2ω2),
B(ω) = a2L−1{g(t)} ≡G(a2ω2), et par cons´equent
u(x, t) =a2 Z ∞
−∞
¡F(a2ω2)ωcosωx+G(a2ω2) sinωx¢
e−a2ω2tdω.
References
[1] Lesfari, A. : Distributions, Analyse de Fourier et Transformation de Laplace (Cours et exercices), 380 pages, ISBN : 978-2-7298-7629-6 , ´editions Ellipses, Paris, Octobre 2012.