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Table Introduction Des millions de filles mineures victimes de mariage d enfants en Afrique de l Ouest un tableau qui ne nous honore pas

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POLICY PAPER

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Sigles et acronymes...3

Introduction...4

Des millions de filles mineures victimes de mariage d’enfants en Afrique de l’Ouest : un tableau qui ne nous honore pas... 7

Mariage d’enfant au Burkina Faso...9

Mariage d’enfants au Mali...11

Mariage d’enfants au Niger...13

Mariage d’enfants au Sénégal ...15

Mariage d’enfants au Togo...17

Sept bonnes raisons de passer à l’action maintenant...19

Huit orientations stratégiques pour des plans d’actions nationaux susceptibles d’éliminer les mariages d’enfants d’ici 2030...23

Références...33

Table

des matières

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CADBE CCDG CDE CEDEAO CEDEF CRDI COVID EDS HCR ME ONU OSC PROS/ME

UA UNFPA UNICEF WILDAF

Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre Convention relative aux Droits de l’Enfant

Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest

Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discriminations à l’Egard de la Femme

Centre de Recherche pour le Développement International Corona Virus Desease

Enquête Démographique et de Santé

Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme

Mariage d’enfants

Organisation des Nations Unies Organisation de la Société Civile

Programme de Renforcement des capacités des Organisations de la société civile et des réseaux de jeunes au Sahel pour protéger les enfants en situation de Mobilité et mettre fin au mariage d’Enfants Union Africaine

United Nations Fund for Population Activities Fonds des Nations Unies pour la Population Women in Law and Development in Africa

Sigles et acronymes

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Le mariage d’enfants constitue une violation manifeste des droits humains des enfants, en particulier des filles, et compromet leur santé et bien-être. À l’échelle mondiale, plus de 650 millions de femmes et de filles ont été mariées avant leur 18e anniversaire tandis que 21 % des jeunes femmes âgées de 20 et 24 ans étaient mineures quand elles se sont mariées1. Chaque année, 15 millions de nouvelles filles-épouses - l’équivalent de la population entière du Mali ou du Zimbabwe - rejoignent leurs rangs. A l’échelle continentale, 125 millions (soit environ 40%) de femmes et de filles mariées l’ont été pendant leur enfance.2 Dans l’espace CEDEAO, la prévalence du mariage d’enfants est de 41% chez les filles contre 3% chez les garçons (UNFPA/

UNICEF, 2018).

Pourtant, tous les pays où le mariage d’enfants se produit sont parties prenantes de résolutions, chartes et de pactes internationaux et régionaux qui en découragent la pratique. Les mécanismes internationaux relatifs aux droits humains, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des

femmes (1979), la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant (1989) et la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant (1990), proposent des mesures spécifiques de protection contre le mariage d’enfants : (i) l’exigence que les futures parties exercent un

« consentement libre et total » dans la décision du mariage ; (ii) l’établissement de l’âge minimum du mariage à 18 ans, soit la limite supérieure de l’enfance telle que définie par la Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant (1990) ; (iii) l’appel aux États d’interdire

« les pratiques néfastes », y compris le mariage d’enfants. En 2013, le Conseil des Nations Unies sur les Droits de l’Homme a adopté une résolution visant à renforcer les efforts de prévention et d’éradication du mariage d’enfants3, et en 2014, le Haut- Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCR) a publié un rapport mondial sur la prévention et l’élimination des mariages d’enfants, précoces et forcés. En 2015, l’Acte Additionnel relatif à l’égalité de droits entre les femmes et les hommes pour le développement durable dans l’espace CEDEAO (CEDEAO, 2015) a fait du mariage d’enfants un point d’attention majeur.

Introduction

1 UNFPA, Dites « NON » : Sept choses à savoir sur le mariage d’enfants, Février

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Il dispose, en son article 7 (2), que «les États membres: ’’(a) garantissent que chaque mariage se déroule avec le consentement libre et total de l’homme et de la femme concernés ; (b) s’accordent à fixer l’âge minimum du mariage de toute personne à 18 ans (…).’’

Malgré ces résolutions, accords, traités, chartes et conventions, le mariage avant l’âge de 18 ans persiste et souvent sans le consentement de la jeune mariée.

C’est à cet effet que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté en 2017 un Cadre stratégique pour le renforcement des systèmes nationaux de protection de l’enfant. Pour affermir davantage leurs engagements et actions, les ministres de la CEDEAO ont adopté, le 25 janvier 2019, la politique régionale de l’enfant, son plan d’action stratégique (2019 -2030), ainsi qu’une feuille de route destinée à éliminer le mariage d’enfants.

S’inscrivant dans la continuité des actions de la CEDEAO pour mettre fin au mariage d’enfants, le présent policy paper est le fruit d’un partenariat entre le Ministère des

Affaires Etrangères du Danemark, l’AWDF, Save The Children et WILDAF-Afrique de l’ouest. Il est le fruit d’une large consultation de différentes parties prenantes venant du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Cet outil de plaidoyer sera envoyé aux Etats afin de les encourager à mettre en œuvre de façon effective la feuille de route de la CEDEAO à travers des plans d’action nationaux qui s’en inspirent et une synergie d’action avec les organisations de la société civile.

C’est le lieu de remercier, notamment la commission de la CEDEAO qui a mis à disposition la version définitive de la feuille de route, le centre de la CEDEAO pour le développement du genre (CCDG) de la CEDEAO qui a encouragé l’initiative et les structures étatiques et non étatiques (organisations de la société civile) qui ont contribué à l’élaboration de ce policy paper en accordant volontiers des entretiens au consultant.

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L’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui reconnue comme l’une des régions du monde où la prévalence du mariage d’enfants est la plus élevée. Selon des données plus ou moins récentes publiées par l’UNFPA et l’UNICEF,4 la prévalence du mariage d’enfants dans la sous- région est de 41 %, ce qui signifie que quatre filles et jeunes femmes sur dix, soit près de 60 millions, ont été mariées avant l’âge de 18 ans. La figure que voici récapitule la situation :

Des millions de filles mineures victimes de mariage d’enfants en Afrique de l’Ouest :

un tableau qui ne nous honore pas

4 UNFPA/UNICEF, Le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre en bref, Dakar, septembre 2018.

Les données existantes montrent que la pauvreté et le fait de vivre dans une région rurale sont fortement liés au mariage d’enfants. Cela se vérifie en Afrique de l’Ouest où le phénomène est plus de deux fois courant dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Il est trois fois plus courant dans le quintile le plus pauvre de la population que dans le quintile le plus riche.

D’autres facteurs sous-jacents contribuent à perpétuer le mariage d’enfants : les normes de genre traditionnelles, la grande valeur accordée à la virginité féminine, les préoccupations des parents entourant les rapports sexuels et la grossesse avant le mariage, les pressions dues à la dot, la perception que le mariage offre une protection contre le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles, et le souhait d’assurer des alliances sociales, économiques ou politiques.

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Niger : 76,3 % des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans se sont mariées avant d’avoir 18 ans et près de la moitié (48,2 %) avaient déjà eu un enfant à cet âge (UNICEF 2014, issues des données de l’EDSN- MICS IV).

Mali : 53% des femmes de 25-49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union avant d’avoir atteint l’âge exact de 18 ans et 18 % étaient déjà en union avant 15 ans exacts (Données de l’EDSM, 2018).

Burkina Faso : Pour les femmes âgées de 25-49, plus de la moitié (53 %) étaient déjà en union en at- teignant 18 ans et 10 % l’étaient déjà en atteignant l’âge de 15 ans (Document de la stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage précoce des enfants sur la période 2016 à 2025, 2015)

Sénégal : 32% des filles se sont mariées avant d’at- teindre leur 18ème anniversaire 5 (EDS 2018) ; 18 % des femmes âgées de 25-49 ans ont eu leur première naissance avant l’âge exact de 18 ans. Environ 15 % des femmes âgées de 15-19 ans ont déjà commencé leur vie procréative : 11 % ont déjà eu une naissance vivante et 4 % sont enceintes de leur premier enfant (World Vision, 2016).

Togo : Environ trois femmes de 25-49 ans sur dix (32 %) sont déjà en union avant 18 ans révolus et 9

% sont déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans (INSEED, EDST 2013-2014)

5 Enquête démographique et de santé, 2018

(9)

Le Burkina Faso est aussi confronté à la problématique du mariage d’enfants qui met en péril l’avenir de dizaines de milliers d’enfants à travers tout le pays. Mais quelle est l’ampleur de ce phénomène dans le pays ?

Ampleur du mariage d’enfants au Burkina Faso

Selon le document de la stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage précoce des enfants sur la période 2016 à 2025 élaboré en 2015, l’entrée en union est très précoce au Burkina Faso et la tendance est à une baisse de l’âge d’entrée en union. Pour les femmes âgées de 25-49 ans, une sur dix (10 %) était déjà en union en atteignant l’âge de 15 ans, et plus de la moitié des femmes (53 %) était déjà en union en atteignant 18 ans.

Ces résultats sont confirmés par des données encore plus récentes publiées dans le rapport sur le mariage d’enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre réalisé par l’UNFPA en 2018. Il y est indiqué que, avant 18 ans, environ 50% des filles du Burkina sont déjà en union. Le document de stratégie mentionne par ailleurs que l’âge médian d’entrée en première union des femmes de 25-49 ans est estimé à 17,8 ans. Cet âge médian n’a pratiquement pas changé d’une génération à l’autre, oscillant entre 17,8 ans et 18 ans. Au début des années 2000, l’âge médian à la première union était estimé à 17,7 ans selon l’Enquête démographique et de santé de

2003. On note aussi que la proportion de femmes ayant contracté une première union à un âge précoce a légèrement augmenté puisque en 2003, parmi les femmes de 45-49 ans à l’enquête, 7 % étaient déjà en union à 15 ans contre 10 % parmi celles âgées de 20- 24 ans à l’enquête.

Déterminants du mariage d’enfants au Burkina Faso

Une étude réalisée en 2016 au Burkina Faso par l’UNFPA6 met en lumière les causes du phénomène du mariage d’enfants dans la région de la boucle du Mouhoun et par- delà, dans tout le Burkina Faso. L’étude constate en effet que les adolescentes ayant été victimes de mariage d’enfants sont majoritairement du milieu rural, non instruites ou de niveau d’instruction primaire, de religion musulmane ou traditionnelle etc. Au niveau des facteurs favorisant le mariage d’enfants on a les facteurs socioculturels, religieux et économiques et la méconnaissance des dispositions légales du mariage au Burkina Faso.

Au pays des hommes intègres, les informations obtenues indiquent que la peur des grossesses précoces (source de déshonneur dans la famille) et le désœuvrement des filles poussent les familles à accepter leur entrée précoce en mariage. Par ailleurs, la pauvreté des parents et la méconnaissance quasi générale des dispositions légales de protection des filles et des femmes, en particulier du Code des Personnes et de la Famille, sont également

2 Mariage d’enfants au Burkina Faso

6 UNFPA, 2016, Etude sur le mariage précoce dans la région de la boucle du Mouhoun, Burkina Faso.

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des facteurs qui favorisent la pratique du mariage d’enfants au Burkina Faso.

L’analyse des données révèle en outre que les perceptions sociales du mariage favorisent le mariage d’enfants dans le pays. Il ressort en effet que, socialement, le mariage d’enfants est une pratique qui ne présente aucun inconvénient, pour peu que la fille ait atteint l’âge d’avoir ses menstrues.

Du coup, dans beaucoup de communautés il constitue une norme et ne scandalise outre mesure.

(11)

Ampleur du mariage d’enfants au Mali

Les statistiques sur le mariage d’enfants au Mali suivent les tendances au niveau du Sahel où cette pratique est très prégnante.

En effet, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDSM, 2018), l’âge d’entrée en union des femmes est précoce : 18 % des femmes de 25-49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union avant d’atteindre l’âge exact de 15 ans et 53 % l’étaient déjà en union avant 18 ans exacts.

Réciproquement, l’âge médian aux premiers rapports sexuels est aussi bas : 16,5 ans chez les femmes de 25-49 ans.

Avant 25 ans exacts, la quasi-totalité des femmes avait déjà contracté une première union (90%). L’âge médian d’entrée en première union des femmes de 25-49 ans est estimé à 17,8 ans. De façon générale, il ressort que plus elles entrent en union à un âge tardif, l’âge médian chez les femmes n’ayant aucun niveau d’instruction est de 17,4 ans contre 17,8 ans chez celles ayant le niveau primaire et 21,6 ans chez celles ayant le niveau secondaire ou plus.

Par contre, chez les hommes, le niveau d’instruction influence peu l’âge d’entrée en première union. Dans les ménages du quintile le plus élevé, les femmes et les hommes se marient un peu plus tard que les autres.

Déterminants du mariage d’enfants au Mali

Bien que la pratique du mariage d’enfants soit interdite par des conventions internationales auxquelles le Mali est partie ,7 elle se trouve légitimée par la Loi n° 2011- 087 du 30 décembre 2011 portant Code des personnes et de la famille qui a fixé l’âge du mariage pour les filles à 16 ans (article 281) et par des structures religieuses telles que les mosquées qui délivrent des actes de mariage et les cultes traditionnels qui favorisent le départ définitif chez l’époux.

Dans un récent rapport sur le mariage d’enfants au Mali, le CRDI et WILDAF 20178 précisent que les types de mariages promus par les religions mettent en avant la virginité de la fille. Autrement dit, pour ces religieux qui agissent souvent sous la bénédiction des parents, il est indispensable que la fille préserve sa virginité jusqu’à son entrée en union.

Un autre élément important est la possession de l’acte de naissance. En effet, au Mali, comme dans les autres pays, il y a une corrélation directe entre la non possession d’acte de naissance et la forte prévalence du mariage d’enfants. Alors que pour prouver l’âge de l’enfant les actes de naissance doivent être montrés, des parents ne le font simplement pas.

Mariage d’enfants au Mali

7 Le Mali est partie de la CEDEF (1979), de la CDE (1989), de la CADBE (1990) qui interdisent le mariage d’enfants.

8 CRDI, 2017, Lutter contre les mariages précoces par l’autonomisation des filles au Mali.

(12)

L’absence de cette pièce permet à certaines communautés de céder leurs enfants à un âge très bas.

Par exemple, avec les communautés peuhles, la fille est fiancée souvent à 7 ans.

Son mari accomplit toutes les prestations matrimoniales et paye la dot. Mais la mariée reste chez sa belle-mère jusqu’à la puberté.

C’est un « confiage » ou une sorte de « prêt

de personne ». Selon le rapport du CRDI et WILDAF, pour les parents, le droit de donner la fille en mariage est en réalité indiscutable.

La figure que voici récapitule les principales causes du mariage d’enfants au Mali.

Figure n° 2 : déterminants du mariage d’enfants au mali

Source : CRDI, 2017 :49

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Au Niger comme dans un grand nombre de pays de l’Afrique de l’Ouest, le mariage d’enfants reste une variante des violations des droits de l’enfant et une réalité durablement enracinée dans les pratiques quotidiennes des familles et des communautés. L’analyse des données révèle qu’au Niger, les croyances communément admises autorisent à penser la socialisation (qui met en valeur le mariage d’enfants) comme une réalité devant être assurée par le biais de la famille et de la religion.

Ampleur du phénomène

Au Niger où la tradition veut que l’on marie les filles très tôt afin de préserver l’honneur et la dignité de la famille, le mariage d’enfants est légion. Selon Tchiari Mara et al., (2017) a l’âge de 16 ans, plus de la moitié des filles sont mariées au Niger et certaines ont déjà leur premier enfant 9. Ces données sont en phase avec celles de l’EDSN-MICS de 2012 qui indique que plus de trois quarts (76,3 %) des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans se sont mariées avant d’avoir 18 ans et près de la moitié (48,2 %) avaient déjà eu un enfant à cet âge.

Mariage d’enfants au Niger

Figure n° 3 : Situation du mariage d’enfants au Niger selon les différentes régions

Source : UNICEF 2014, données issues de l’exploitation de l’EDSN-MICS IV

9 TCHIARI MARA et al., 2017, Causes et conséquences des mariages des enfants au Niger : cas de la région de Maradi, Niamey.

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Déterminants du mariage d’enfants Au Niger, une multitude de causes sont généralement avancées pour expliquer le phénomène du mariage d’enfants. Selon Save the Children (2017), la tradition a une grande influence sur les décisions concernant le mariage dans ce pays. Le mariage d’enfants – et plus particulièrement des enfants âgés de moins de 15 ans – est plus courant dans les communautés rurales parce que les ménages ruraux ont tendance à adopter des attitudes et coutumes traditionnelles plus tranchées, sont beaucoup moins influencées par

des facteurs externes et disposent d’un nombre plus limité d’options de subsistance pour les jeunes femmes. Le phénomène est plus présent chez les familles les plus démunies, même si on le retrouve aussi dans certains ménages des couches moyennes voire aisées. Mais globalement, le mariage d’enfant au Niger rime avec le bas niveau de scolarisation. Autrement dit, les filles en difficulté scolaire s’engagent rapidement dans des relations conjugales ou des élèves impliquées dans des relations maritales mettent précocement termes à leur scolarisation

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Le Sénégal est confronté, comme plusieurs autres pays de la sous-région à l’épineux problème des mariages d’enfants. Certes, le pays se bat pour en venir à bout, mais les pesanteurs qui la maintiennent sont tout aussi prégnantes. Mais quelle est l’ampleur de ce phénomène dans le pays ?

Ampleur du mariage d’enfants au Sénégal

Tout comme le Niger, le Sénégal est un pays où la question du mariage d’enfants constitue une réalité. Statistiquement, près d’une fille sur trois se marie dans le pays avant son 18ème anniversaire, ce qui donne un taux de prévalence national de 33% selon un rapport de World Vision Sénégal publié en 2016 10. Plus de 8.5%

des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans dans le pays et 26.4% de filles moins de 18 ans ont eu déjà des grossesses.

La cartographie du pays révèle que Kolda (68%), Tambacounda (57%), Matam (56%) Louga (Linguère) (47%), Diourbel (46%), et Kaolack (39%) sont les zones à plus fortes prévalence de ce phénomène qui concerne, tout de même, l’ensemble du pays. L’analyse suivant le milieu de résidence montre que le phénomène est plus accentué en milieu rural (49.3%) qu’en milieu urbain (16.9%) et plus courant dans les ménages pauvres.

Ces résultats d’ensemble sont en harmonie avec ceux de la dernière enquête démographique et de santé réalisés en 2018. Ici, on estime que près du tiers des femmes de 25-49 ans (32 %) avait déjà contracté une première union avant d’atteindre 18 ans exacts. En outre, 18 % des femmes âgées de 25-49 ans ont eu leur première naissance avant l’âge exact de 18 ans. Environ 15 % des femmes âgées de 15-19 ans ont déjà commencé

leur vie procréative : 11 % ont déjà eu une naissance vivante et 4 % sont enceintes de leur premier enfant.

Déterminants du mariage d’enfants au Sénégal

L’analyse des données existantes révèle que les grossesses tout comme les mariages d’enfants résultent de plusieurs facteurs liés à la situation de vulnérabilité des jeunes filles. Celle-ci est en relation avec l’environnement social et scolaire. De fait, certaines filles sont victimes d’atteintes et de pressions à caractère sexuel provenant à la fois de leurs pairs et d’adultes qui profitent de leur manque de maturité et de leur incapacité à négocier des rapports sexuels protégés ou de recourir à une méthode de planification (pour celles qui sont mariées précocement). Dans l’ensemble, 75,4% des cas de grossesses recensés11 concernent la tranche d’âge située entre 13 ans et 17 ans. En outre, l’éducation sexuelle au sein des familles et à l’école n’est pas suffisamment développée. La sexualité demeure un sujet tabou. Ainsi, les adolescentes ne sont bien préparées à faire face aux pressions sexuelles qui conduisent aux grossesses précoces. Par ailleurs, des parents en milieu rural, fortement encrés dans les pratiques religieuses musulmanes pensent qu’il vaut mieux faciliter l’entrée rapide en union des filles que de les laisser s’exposer à des rapports sexuels hors mariage qui débouchent sur des grossesses non désirées, sources de déshonneur pour les familles.

Mariage d’enfants au Sénégal

10 World Vision, 2016, Ensemble, pour un Sénégal sans mariage d’enfants, Dakar.

11 Mamadou Khouma et al., 2015, Sénégal : étude sur les grossesses précoces en milieu scolaire, Dakar.

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Le mariage est une réalité au Togo. Avant d’en aborder les déterminants, voyons d’abord à quelle échelle le problème affecte les enfants togolais.

Ampleur du phénomène

Au Togo, selon l’EDST (2013-2014), l’âge d’entrée en union des femmes est précoce.

En effet, 9 % des femmes de 25-49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans. Environ trois femmes sur dix (32 %) étaient déjà en union avant 18 ans révolus. Le phénomène est plus répandu dans la région de la Kara (17%) et touche beaucoup plus les femmes sans instruction (33%) et les femmes des ménages les plus pauvres (23%).

Déterminants du mariage précoce au Togo

Les mariages d’enfants résultent au Togo d’une multitude de facteurs.

Sur le plan juridique, il est ressorti que le mariage d’enfants est favorisé par les défaillances du système national d’enregistrement des naissances ; la faible application des textes relatifs aux mariages d’enfants ; la méconnaissance des lois par les populations et la coexistence du droit moderne avec les normes coutumières et religieuses qui tolèrent la pratique12.

Aux plans social et humain, le mariage d’enfants au Togo est surtout facilité par les traditions (échanges de femmes), les croyances (pratique de trokossi)13, les

perceptions et représentations culturelles du phénomène du mariage, le culte d’une fécondité élevée dans les sociétés togolaises14 etc. Par ailleurs, dans beaucoup de familles au Togo comme au Mali ou au Niger, le mariage d’enfants répond particulièrement à un souci de préservation de la dignité familiale, chère aux communautés. Ainsi, pour éviter le déshonneur, il est de coutume, dès les premières menstrues de la jeune fille, de lui trouver un homme qui peut l’entretenir afin d’éviter une grossesse hors mariage et la naissance d’enfants « illégitimes ».

Une fois mariée, la fille bénéficie d’une reconnaissance sociale.

Mariage d’enfants au Togo

12 MICS,4 :Togo

13 Le trokosi « épouse des dieux » est une forme d’esclavage rituel pratiqué dans certaines régions du Ghana, du Togo et du Bénin. Les jeunes filles commencent leur vie d’esclave au sein du lieu saint dans leur préadolescence – pour certaines, dès l’âge de 4 ans. Selon cette coutume, une famille doit offrir l’une de ses filles vierges aux dieux pour expier les ‘péchés et les crimes’ commis par un proche qui, la plupart du temps, est peut-être décédé depuis bien longtemps.

14 République Togolaise-UNFPA., 2014, Analyse situationnelle pour l’élaboration d’un programme national de lutte contre les grossesses et mariages précoces au Togo, Lomé.

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Figure n° 4 : Déterminants du mariage d’enfants au Togo

Source : CRDI-WILDAF, 2017 :47

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Il est temps d’agir ! En trainant les pas, nous sacrifions chaque jour la vie et le devenir de milliers de filles en Afrique de l’Ouest.

Plusieurs raisons fondent la nécessité de passer des discours aux actions concrètes.

1. Pas de développement durable sans l’élimination des mariages d’enfants

Les mariages d’enfants entravent la réalisation de huit des 17 Objectifs de développement durable : (i) éliminer l’extrême pauvreté et la faim (ODD 1) ; (ii) éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable (ODD 2), (iii) permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge (ODD 3), (iv) assurer l’accès de tous à une éduction de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie (ODD 4), (v) parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles (ODD 5), (vi) promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous (ODD 8), (vii) réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à un autre (ODD 10), (viii) promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à

tous les niveaux des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous (ODD 16).

Le souci de contribuer à l’atteinte de tous ces ODD est à l’origine de ce policy paper initié par WILDAF-AO et ses partenaires.

2. Le mariage d’enfants a des incidences négatives sur la prospérité et le développement économique de l’Afrique

Il existe un lien étroit entre le statut de la jeune fille et sa capacité à être productive.

En effet, quand une fille a le pouvoir de retarder la grossesse et le mariage, elle peut facilement poursuivre ses études, puis trouver un emploi valorisant et envisager d’autres options de génération de revenus15. Selon les estimations de la Banque mondiale, dans tous les pays ciblés par l’étude, les gains simulés des revenus provenant de la fin du mariage d’enfants sont positifs. Si l’on considère uniquement les femmes qui se marient tôt, les gains sont de 7,45%

des revenus de base pour le Burkina Faso, 9.73% pour le Mali et 4.23% pour le Niger (Savadogo and Wodon, 2018). La plupart de ces gains proviennent d’un meilleur niveau d’éducation. Si elles s’étaient mariées plus tard, certaines de ces femmes auraient pu augmenter leur niveau d’éducation et accéder à de meilleures opportunités d’insertion professionnelle et économique).

Sept bonnes raisons de passer à l’action maintenant

15 Banque mondiale, Réduire les inégalités de genre au Mali, Niger, Tchad et en Guinée, 2018.

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Eliminer le mariage d’enfants contribue au renforcement des bases de la croissance économique et de la prospérité individuelle et collective dans la sous-région.

3. Le mariage d’enfants expose les filles aux risques de violence sexuelle, physique et psychologique, pour le reste de leur vie

Les mariages d’enfants et les violences sexuelles à l’égard des adolescentes ont des conséquences sociales et physiques et des répercussions immédiates sur les droits, la santé et le développement social. L’adolescente dont le mari est considérablement plus âgé risque davantage de subir des relations sexuelles sous la contrainte, de contracter une infection sexuellement transmissible, y inclus par le VIH, et de tomber enceinte. Lorsque la différence d’âge est particulièrement grande, la différence de pouvoir dans la relation est très défavorable à l’adolescente, de sorte qu’il est plus difficile pour elle de négocier l’emploi de moyens de contraception pour espacer les naissances.

Par ailleurs, d’un point de vue psychologique, il est apparu qu’au cours de la transition qui mène de l’enfance au mariage forcé et à la maternité, l’adolescente peut connaître le stress ou la dépression car elle n’est pas psychologiquement préparée au mariage, à l’activité sexuelle ou à la grossesse, en particulier quand les rapports sexuels ont lieu sous contrainte ou ne sont pas consensuels (UNFPA, 2013).

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Selon les caractéristiques du milieu familial et communautaire, l’adolescente peut se sentir stigmatisée par une grossesse précoce (en particulier si celle-ci survient hors mariage) et rechercher un avortement, même dans les contextes où l’avortement est illégal et dangereux, en acceptant souvent le risque d’un impact catastrophique sur sa santé. Or selon les données de l’OMS, 29% de tous les avortements à risque dans le monde et 62% des décès y afférents se produisent en Afrique et concernent en grande partie des adolescentes16.

Nous avons donc l’impérieux devoir de mettre à l’abri toutes les filles de ces risques de violence sexuelle, physique et psychologique.

4. L’enfant court un risque accru de perdre ses possibilités d’éducation De plus en plus d’études montrent ces dernières années que les filles qui restent scolarisées plus longtemps risquent moins de tomber enceintes. Save the Children a montré que l’éducation secondaire universelle pour les filles pourrait éviter 21,9

millions de mariages d’enfants d’ici 2030 17 en Afrique subsaharienne. Lutter contre les mariages d’enfant en maintenant le plus longtemps possible les filles à l’école permet de lutter efficacement contre le cycle de paupérisation et facilite l’autonomisation des filles d’autant plus que l’éducation les prépare à la pratique d’un métier et à l’obtention de moyens d’existence (ODD4 et ODD5).

5. Eviter à tout prix que la feuille de route de la CEDEAO ne devienne un engagement de plus

L’un des enjeux majeurs pour la CEDEAO et les Etats est qu’il faut éviter à tout prix que la feuille de route de la CEDEAO relative au mariage d’enfants ne soit pas un document de plus. En effet, avant cette feuille de route, de nombreux documents ont été rédigés et adoptés dans l’espace communautaire et au-delà pour lutter contre les fléaux qui minent l’enfance. Pour sauver cette initiative, les chefs d’Etats doivent passer maintenant à l’action.

16 Données de l’OMS (2020). Disponible sur https://www.

who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/preventing- unsafe-abortion

17 Save The Children (2018), Working together to end child marriage.

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6. Construire sur les bases posées par la campagne de l’UA

L’UA a reçu mandat de promouvoir des politiques liées aux droits des jeunes et des enfants et des normes communes à travers son soutien à l’adaptation et à la mise en œuvre des instruments aux niveaux régional et national ainsi qu’à travers le suivi des progrès de la mise en œuvre par les Etats membres et l’application de l’obligation redditionnelle.

C’est dans ce cadre qu’elle a lancé en 2014 une « campagne pour l’élimination du mariage d’enfants en Afrique ».

Le but principal de cette campagne est d’accélérer l’élimination du mariage d’enfants en Afrique, à travers la prise de conscience des effets néfastes du mariage d’enfants au niveau continental ». Cette campagne a touché à ce jour onze (11) pays de la CEDEAO qui se sont effectivement engagés pour mettre fin à ce phénomène. Il s’agit du Benin, du Burkina Faso, du Ghana, de la Guinée, du Liberia, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la Sierra Leone et de la Gambie.

En mettant en œuvre la feuille de route de la CEDEAO, il s’agit d’éviter de « laisser

amplifier les résultats, de couvrir les autres pays de la sous-région non pris en compte par la campagne, et de construire une approche prenant davantage en compte les réalités contextuelles de la sous-région.

7. L’élimination du mariage d’enfants : une question de justice et d’engagement à tenir

Depuis l’adoption de la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant, l’enfant qui était considéré comme un être de besoin est passé au statut d’un sujet de droit. Pour encadrer son épanouissement, de nombreux droits dont celui lié à l’éducation, à la santé etc., lui sont reconnus.

Dans le domaine du mariage, la législation internationale a interdit le mariage avant 18 ans.

Au niveau des pays, les constitutions et codes des personnes consacrent la nécessité de protéger les enfants contre les pratiques traditionnelles préjudiciables y compris les mariages d’enfants. Malgré ces dispositions claires sur l’âge d’entrée en union dans la loi internationale, des enfants continuent de connaître la vie nuptiale.

Bref, trop d’engagements sont pris

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L’élimination du mariage d’enfants se bute à d’énormes défis.

La tenue des engagements pris en faveur des filles : une responsabilité majeure des Etats

La lutte contre le mariage d’enfants relève avant tout de la responsabilité des gouvernements qui ont d’ailleurs pris divers engagements dans ce sens et adopté des mesures pour le combattre 18. Garants de la mise en œuvre des différents traités en lien avec les enfants, les gouvernements sont alors tenus de jouer un rôle de leaders, en tenant leurs engagements sur divers plans : mise en place du cadre politique, institutionnel, juridique et réglementaire de protection des filles, l’application effective des lois, la mise en œuvre de politiques proactives de protection sociale,

l’autonomisation des familles, des filles et des femmes, la scolarisation universelle grâce aux mesures de gratuité de l’école telles que prévues par la plupart des constitutions, etc.

Pour y parvenir, il s’agit pour les plus hautes autorités de faire de l’élimination du mariage d’enfant une priorité absolue.

La transformation des coutumes qui favorisent la pratique du mariage d’enfants

L’un des défis majeurs qu’il faudra relever pour parvenir à l’élimination des mariages d’enfants concerne la transformation des normes sociales et culturelles préjudiciables aux filles et aux femmes. En effet, aussi bien au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Sénégal qu’au Togo, le mariage d’enfants est influencé par des logiques d’acteurs qui trouvent leurs fondements dans les

Huit orientations

stratégiques pour des plans d’actions nationaux susceptibles

d’éliminer les mariages d’enfants d’ici 2030

Quels défis à relever pour l’élimination du mariage d’enfants ?

18 La Position Commune Africaine sur la Campagne d’Elimination du Mariage d’Enfants adoptée par les Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine en Juillet 2015 (disponible sur http://pages.au.int/sites/default/files/CAP%20on%20Ending%20 Child%20Marriage%20-English_0.pdf).

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coutumes ancestrales. Beaucoup de parents se représentent la fille comme exclusivement destinée au mariage. Dès la puberté, une fille non mariée est considérée comme une célibataire pour laquelle un conjoint est souhaitable. Les filles qui ont des relations ou qui tombent enceintes en dehors du

mariage sont souvent accusées d’avoir déshonoré leur famille19. De nombreuses coutumes en Afrique de l’Ouest facilitent les mariages d’enfants, malgré qu’elles soient interdites par les législations (cf tableau n°1).

Le mariage doit être célébrer à l’état civil par un officier de l’état civil

C’est l’homme qui doit nourrir sa femme et ses enfants

Tableau n° 1 : Exemples de coutumes et de règles étatiques qui s’y opposent

Sources : WILDAF-AO, 2018

19 American Jewish World Service (AJWS) and al., Child, Early and Force Marriage and the Control of Sexuality and Reproduction, 2015

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Le défi de l’éducation des filles Le niveau d’éducation est bas dans les pays concernés (en particulier au Niger, Mali et Burkina Faso), alors que l’éducation est un élément essentiel dans la constitution d’un capital humain et un facteur déterminant pour les demandes en contraception. Par exemple, en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), on estime que 70% des filles entrent à l’école primaire, mais seulement 36%

terminent le premier cycle du secondaire 20. Par ailleurs, envoyer un enfant à l’école, entraîne pour les familles des coûts qui peuvent être prohibitifs, surtout pour les familles pauvres et rurales. Cela dit, lorsque des parents, surtout ceux des milieux défavorisés, doivent décider de la priorité pour leurs enfants de se concentrer sur le travail scolaire ou de contribuer aux tâches productives ou ménagères dans la famille, il arrive souvent qu’ils privilégient les secondes au détriment du premier. Ce choix montre qu’ils préfèrent les avantages immédiats de l’activité aux bénéfices lointains qui pourraient être retirés de l’éducation. De nombreux parents ne jugent toujours pas important de scolariser leurs filles, arguant que cela revenait à « cultiver le champ d’autrui ».

La scolarisation des filles est un défi majeur qu’il faudra relever en tenant les engagements pris en faveur de l’Education pour tous, en particulier en rendant véritablement gratuite l’école fondamentale.

L’engagement et la synergie multi- acteurs pour mettre fin au mariage d’enfants

Même si les Etats sont les premiers garants de l’intégrité des filles, ils ne peuvent, à eux seuls, venir à bout du fléau des mariages d’enfant. En effet, la fin du mariage d’enfants nécessite un engagement multi acteurs et multisectoriel; les stratégies de mobilisation

de différents secteurs devraient être intégrées aux stratégies visant à mettre fin au mariage d’enfants. Intégrer la prévention et la lutte contre le mariage d’enfants dans de nombreux secteurs (tels que l’éducation, la santé, la croissance économique, la gouvernance, l’agriculture, la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et la nutrition, l’emploi, les programmes pour les jeunes, les programmes de gestion des crises humanitaires et des conflits, etc.) et dans les activités existantes permettra à la fois de promouvoir les objectifs des activités et de répondre aux besoins de protection des filles (Girls Not Brides et ICRW, 2016).

Enfin, l’engagement avec les leaders religieux et traditionnels est un défi majeur à relever. Certes, des dynamiques sont en cours, à l’exemple de l’engagement additionnel des chefs traditionnels et religieux du Togo axé sur la lutte contre le mariage des enfants (2016). Mais il n’en demeure pas moins que de nombreux mariages d’enfants sont encore célébrés par des leaders traditionnels et religieux. Il est nécessaire d’amener le plus grand nombre de ces leaders à comprendre et à s’engager pour la fin des mariages d’enfants. Dans ce processus, le renforcement des capacités d’intervention de la société civile et des coalitions multipartites en place, sont des priorités à prendre en compte.

20 Save the Children (2017), Promoting girls’ right to learn in West and Central Africa. (Basée sur les données d’UIS.)

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Le défi de la lutte contre la pauvreté et de l’autonomisation des femmes et des filles

Plus de la moitié des filles des familles les plus pauvres du monde en développement sont mariées dans leur enfance 21. Dans les situations de pauvreté extrême, les familles et parfois les filles elles-mêmes croient que le mariage sera une solution pour assurer leur avenir. En effet, donner une fille au mariage permet aux parents de réduire les dépenses familiales en s’assurant qu’ils ont une personne de moins pour nourrir, habiller et éduquer. Les familles croient également qu’investir dans l’éducation de leur fils est un meilleur investissement que l’éducation de leur fille. Dans certains cas, le mariage d’une fille est un moyen de rembourser les dettes, de gérer des différends ou de former des alliances sociales, économiques et politiques. Dans les communautés où une dot ou un « prix de la mariée » est payé, le mariage est souvent une forme de revenu pour les familles pauvres. Dans les communautés où la famille de la mariée doit payer une dot au mari, celle-ci est souvent moins cher si la mariée est jeune et sans éducation.

Ainsi, les logiques économiques prévalent dans la décision de marier précocement une fille. Pour ce faire, il sera question de s’attaquer à la pauvreté comme facteur favorisant.

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Les faits sont aujourd’hui très parlants : le mariage d’enfants est un fait social majeur et un véritable handicap au développement de nombre de pays africains. Les divers engagements pris çà et là par les Chefs d’Etats sont une preuve que cette question demeure une préoccupation majeure aujourd’hui. Cependant, les discours continuent par primer sur les actions concrètes. Il urge alors que les pays se dotent de plans d’action spécifique sur l’élimination du mariage d’enfants. Certes, au niveau des différents pays, des coalitions et plateformes se mettent en place, des programmes nationaux sont en cours d’élaboration ou de mise en œuvre et des législations sont en cours de révision 22. Mais le chemin est encore assez long.

En s’inspirant de la feuille de route de la CEDEAO, et en partant des entretiens avec les personnes-ressources dans les pays concernés, il est proposé huit (08) axes pour construire, de façon participative, des plans d’action nationaux de lutte contre les mariages des enfants.

1. Améliorer la situation juridique, politique et d’application dans les États membres

Tout gouvernement cherchant à mettre fin à aux mariages d’enfants doit se doter d’un cadre juridique et politique solide visant à empêcher les mariages d’enfants et à soutenir les filles déjà mariées. Pour ce faire, les plans d’actions doivent prioritairement

viser des réformes politiques, juridiques et institutionnelles permettant de lutter efficacement contre les mariages d’enfants.

Les réformes juridiques doivent s’attaquer prioritairement à l’âge au mariage. Les États doivent avoir des lois claires et cohérentes qui fixent à 18 ans l’âge minimum du mariage. Ce faisant, on protège les garçons et les filles du mariage à un moment où ils ne sont ni physiquement, mentalement ou émotionnellement prêts. Des mesures de protection appropriées doivent ensuite être mises en place pour veiller à prévenir l’utilisation d’une autorisation parentale, d’une autorisation judiciaire ou de toute autre exception pour contourner la loi et contraindre les filles au mariage.

Dans l’ensemble les actions doivent viser à : - examiner les lois nationales sur le mariage et l’égalité des genres (les lois concernant les violences basées sur le genre, la propriété, les successions, la dot, le divorce, etc.) afin d’en faire ressortir les lacunes, les incohérences et les sanctions inappropriées qui exposent les filles aux risques et aux conséquences du mariage d’enfants - relever les contradictions et les incohérences entre le droit national et le droit coutumier, traditionnel ou religieux et s’assurer du respect des normes internationales et régionales en matière de droits humains.

Quelles stratégies pour

mettre fin au mariage d’enfants ?

22 Au Togo, le code de l’enfant est en cours de révision pour corriger, entre autres les dispositions relatives à l’âge au mariage.

(28)

- vulgariser et appliquer les lois nationales qui préviennent et interdisent le mariage d’enfants, conformément aux normes internationales et régionales en matière de droits humains, notamment en fixant à 18 ans l’âge minimum légal du mariage pour les hommes et les femmes, et ce sans exception (notamment par consentement judiciaire, parental ou autre).

- prôner l’amendement des lois actuelles en vue d’éliminer les obstacles juridiques qui se dressent devant les filles désirant s’adresser aux tribunaux afin de faire valoir leurs droits conformément aux lois nationales.

(29)

- veiller à ce que les lois sur le mariage d’enfants soient accompagnées de formations adéquates des magistrats, des policiers, des agents de l’état civil, des agents de la protection de l’enfance et de tout autre acteur responsable de la mise en œuvre et de l’application de la loi, pour s’assurer que les autorités locales prendront au sérieux les plaintes de filles épouses ou des filles menacées par le mariage et appliqueront les mesures judiciaires qui s’imposent.

- élaborer et mettre en œuvre des plans d’action nationaux inspirés de la feuille de route de la CEDEAO visant à mettre

fin au mariage d’enfants ;

- réviser les plans d’actions existants (issus d’autres programmes à l’instar de la campagne de l’UA) en les arrimant sur les axes de la feuille de route de la CEDEAO.

2. Obtenir l’engagement de la communauté et des responsables religieux à changer les normes sociales et impliquer la société civile et d’autres acteurs non étatiques Le mariage d’enfants est une pratique

traditionnelle qui, dans de nombreux endroits, se produit simplement parce que cela s’est produit depuis des générations.

Et renoncer à la tradition se traduit par une exclusion de la communauté.

Dans certaines communautés, lorsque les filles ont leurs premières règles, elles deviennent des femmes aux yeux de la communauté. Le mariage est donc la prochaine étape pour donner à une fille son statut de femme et de mère. Et la majorité de ces mariages sont contractés hors des structures juridiques formelles avec la bénédiction des leaders religieux et traditionnels. Pour ce faire, le pari de l’élimination du mariage d’enfants ne sera relevé sans l’obtention d’un engagement ferme des leaders communautaires et religieux.

Il s’agira alors d’œuvrer pour faire de ces leaders de véritables alliés engagés pour l’égalité et l’équité de genre et en particulier la lutte contre les mariages d’enfants. Il faudra les sensibiliser à la loi et à l’âge légal du mariage, leur faire prendre conscience des risques liés au mariage d’enfants et leur faire part des autres choix qui s’offrent aux

filles. Il faudra aussi veiller à ce qu’ils exigent des certificats de naissance pour prouver l’âge des mariés et signalent tout cas de mariage d’enfant aux autorités compétentes (par ex : les forces de l’ordre ou les autorités gouvernementales).

3. Tenir nos engagements en faveur d’une éducation de qualité pour les filles aussi

La scolarisation des filles constitue une

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barrière importante au mariage précoce.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles dans les communautés à forte prévalence du mariage d’enfants, les statistiques liées à la scolarisation des filles sont aussi généralement peu reluisantes.

Au-delà du combat pour la justice et contre les discriminations, la scolarisation des filles est tout simplement la condition du développement des pays. La privation d’instruction enferme les filles puis l’adolescente et la femme qu’elles seront dans la vulnérabilité la plus extrême, face à la maladie, au sida, aux violences sexuelles, aux mariages forcés, aux grossesses précoces et à la pauvreté. A l’inverse, l’éducation a des conséquences vertueuses qui vont au-delà des jeunes filles elles- mêmes. Un enfant né d’une mère scolarisée a beaucoup plus de chance que celui né d’une mère non instruite de vivre au-delà de son cinquième anniversaire. Selon l’UNICEF, chaque année supplémentaire de scolarité dans la vie d’une fille réduit de 10% le risque de décès de son futur bébé 23. Pour ce faire, il s’agit de tenir les engagements pris en faveur de l’éducation pour tous. Aussi bien le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal que le Togo ont inscrit dans leur constitution, l’école primaire ou fondamentale gratuite et obligatoire. Ils sont partie prenante de divers engagements

au plan international, notamment le Forum de Dakar sur la Scolarisation primaire universelle et une éducation de qualité pour tous (2000).

L’heure de l’action a donc sonné pour permettre à tous les garçons et toutes les filles de s’instruire.

4. Renforcer l’accès aux services essentiels de prévention, de soutien et de prise en charge

Outre l’éducation, l’inégal accès à bien d’autres services favorise les mariages d’enfants. Parmi ces services, se trouve en bonne place le service d’enregistrement des naissances. Certes, chaque enfant a le droit à un nom et à une nationalité, tel qu’inscrit dans la Convention relative aux droits de l’enfant, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et bien d’autres traités internationaux. Mais, les naissances de près de millions d’enfants de moins de cinq ans n’ont jamais été enregistrées. Ce manque de reconnaissance formelle par l’État entraîne généralement l’incapacité pour un enfant d’obtenir un acte de naissance.

Dès lors, il peut se voir privé d’accès aux services de santé ou d’éducation. Plus tard, en l’absence de documents d’identité officiels, l’enfant pourra être facilement marié avant même d’avoir atteint l’âge légal établi. Par ailleurs, malgré les dispositions de l’Article 6 (2) du Protocole de Maputo qui demande que tous les mariages « soient enregistrés », les mariages non enregistrés et sans souches sont communs partout en Afrique 24. Il urge alors que les Etats renforcent et rapprochent les services d’état civil des populations, en particulier des zones rurales, et

23https://www.unicef.fr/article/la-scolarisation-

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œuvrent pour la systématisation de l’enregistrement des naissances.

Par ailleurs, parmi les services de base, il faudra renforcer l’offre de services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents (tes). Cela passe par la formation des prestataires, la disponibilité et l’accessibilité (y compris géographique) des services de santé sexuelle et reproductive, la satisfaction des besoins multiformes des adolescents (tes) en planification sexuelle, etc.

De nombreuses décisions de marier précocement sa fille relèvent de stratégies d’anticipation des parents d’empêcher les activités sexuelles « non contrôlées » de leurs filles susceptibles de déboucher sur des grossesses hors mariage, synonyme d’opprobre pour la famille.

Ces mariages et grossesses précoces déclenchent un cercle vicieux de pauvreté car les enfants nés de ces unions et grossesses précoces ont des risques de reproduction de la trajectoire de vie de leurs parents d’autant plus qu’ils n’ont pas les mêmes chances d’encadrement et de soutien économique et social que les autres enfants.

Pour ce faire, il faudra engager un dialogue constructif avec les différentes couches des populations pour intégrer dans les programmes scolaires des enseignements formant aux compétences de vie courante (CVC) prenant en compte des thématiques telles que la santé sexuelle et reproductive, l’équité-genre, la violence liée au genre, le leadership (leadership féminin), les droits et devoirs et citoyenneté, les valeurs du développement personnel (connaissance de soi, estime de soi, affirmation de soi), l’initiation à l’entrepreneuriat et aux activités génératrices de revenus (AGR) et l’éducation parentale.

5. Allouer davantage de moyens à la communication pour un changement de comportement social

Les mariages d’enfants trouvent, en grande partie leur fondement dans la tradition et l’interprétation, parfois tendancieuses et biaisée des textes religieux. Il s’agit d’une pratique fortement ancrée dans les coutumes et les mentalités et par conséquent difficile à changer parce que touchant, de façon prétendue, à du « sacré ». Pour ce faire, la communication pour un changement de comportement social sera une des armes à mobiliser. Et pour avoir plus d’efficacité, les interventions devront procéder à une combinaison des approches médias (mass médias, médias communautaires, médias sociaux), de la mobilisation sociale et/ou communautaire, du plaidoyer, de l’éducation, du marketing social, du renforcement des capacités et de la communication interpersonnelle.

Il est de la responsabilité d’allouer davantage de ressources pour l’élaboration et la mise en œuvre de plans de communication intégrée sur l’élimination du mariage d’enfants.

6. Renforcer la participation et le leadership des filles et des femmes et engager les garçons et les hommes

Les filles peuvent être les actrices majeures de leur propre protection, pour peu qu’on renforce leurs capacités. Pour ce faire, des approches telles que le mentorat intergénérationnel doivent être développées.

Ces approches peuvent en effet avoir une réelle influence sur le développement des filles ainsi que sur la manière de considérer la jeune génération. Il faudra aussi créer des espaces sûrs où les filles mariées

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précocement, ou risquant de l’être, peuvent s’émanciper et prendre des décisions pour elles-mêmes.

7. Briser le cercle vicieux de la pauvreté

La pauvreté est une des causes principales du mariage d’enfants et un facteur d’aggravation des effets pervers et des conséquences du mariage à un jeune âge 25. La pauvreté est liée à un certain nombre d’autres facteurs qui ont des liens étroits avec le mariage d’enfants, notamment l’accès à l’éducation et les systèmes inadéquats d’enregistrement des naissances et des mariages dont on parlera plus en détails dans les lignes qui vont suivre.

Les mariages d’enfants ont tendance à manifester une prévalence plus forte dans les pays pauvres et dans les régions les plus pauvres des pays, une tendance qui se répète. Il a également été reporté que les pays à faible Produit Intérieur Brut connaissent des taux de prévalence du mariage d’enfants plus élevés 26. Le mariage et les grossesses précoces peuvent également limiter la scolarisation des jeunes filles et réduire les opportunités économiques. Lorsqu’elles atteignent 20 ans - l’âge moyen au premier emploi - elles s’occupent déjà de jeunes enfants et sont limitées dans leurs choix de formation et d’accès au marché du travail.

Il faudra briser ce cercle vicieux à travers des programmes innovants visant à autonomiser les familles, les femmes et les filles.

8. Soutenir la mise en place de coalitions nationales en faveur de l’élimination du mariage d’enfants Compte tenu des multiples conséquences

approches doivent prendre en compte la mise à disposition de services d’appui essentiels tels que les services de santé génésique, d’éducation, d’appui juridique et d’emploi devront collaborer à différents niveaux, tant au plan national qu’au plan communautaire. La création d’alliances et la collaboration en partenariat et en réseau sont requises avec plusieurs acteurs tels que les institutions d’Etat, la société civile, les chercheurs, les militants des droits de l’homme, les leaders communautaires et religieux, etc.. La synergie des efforts permettra de surmonter les antagonismes et pesanteurs existants et d’assurera l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’actions nationaux volontaristes et « courageux » visant à éliminer les mariages d’enfants dans la sous-région ouest africaine.

25 Human Rights Watch, 2013 (Ce vieil homme peut nous nourrir, tu dois l’épouser: le mariage forcé des enfants au Soudan du Sud) disponible sur https://www.hrw.org/sites/default/files/

reports/ southSudan0313_forinsertWebVersion_0.pdf (ouvert le 26 Janvier 2016).

26 Fiche d’Information 2006 sur la Pauvreté et le Mariage Précoce publiée par le Centre International pour la Recherche sur la Femme disponible sur http://www.icrw.org/files/images/

Child-Marriage-Fact-Sheet-Poverty.pdf (ouvert le 26 Février 2016).

27 IPPF/UNFPA, En finir avec le mariage d’enfant, Un guide pour les initiatives stratégiques au plan mondial, 2006

(33)

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(35)

WILDAF - AFRIQUE DE L’OUEST

07 BP: 7755 Lomé - Togo, Tel: (228) 22 61 26 79 Fax: (228) 22 61 73 90

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Novembre 2020

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