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RAPPORT DE MISSION INTER-AGENCE EVALUATION DE LA SITUATION HUMANITAIRE A DOFANA

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Academic year: 2022

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RAPPORT DE MISSION INTER-AGENCE

EVALUATION DE LA SITUATION HUMANITAIRE A DOFANA

I. INFORMATIONS GENERALES

Localisation: Commune de Soumpi, Cercle de Niafunke, Région de Tombouctou Date de la mission d’évaluation: 14 - 15 Aout 2013

Equipe de la mission: UNHCR, OIM, OCHA, PAM, IEDA Relief, et ADENORD Mode de déplacement: Route

II. CONTEXTE GENERAL

A. Situation sécuritaire

De manière générale, la situation sécuritaire dans la zone où s’est effectuée la mission est calme. Une unité de l’armée Malienne est présente à Niafunke et couvre Dofana, environs 46 Km plus à l’Ouest.

La population de la zone qui s’était soit déplacée à l’intérieur du Mali tout comme celle qui avait traversé la frontière de la Mauritanie ne l’a fait qu’en Janvier 2013, craignant l’avancée de l’armée Française.

En harmonie avec la position de l’Equipe Humanitaire Pays au Mali, la mission s’est faite sans escorte militaire mais plutôt sur base d’un arrangement de sécurisation des axes et de la zone de la mission par le contingent Burkinabé de la MINUSMA à partir de la ville de Tombouctou jusqu’à Tonka dans le cercle de Goundam, et de Tonka jusqu’à Dofana par les FAMa. De manière générale, cet arrangement a bien marché, sauf quelques difficultés mineures de communication qui feront l’objet de discussion pour une éventuelle amélioration au cours des prochaines missions similaires. Parallèlement, il aurait été souhaitable d’avoir UNDSS dans cette mission pour faire l’évaluation sécuritaire des axes de cette zone

B. Informations Préliminaires

Les informations recueillies auprès du Maire de Soumpi renseignent que la population de l’ensemble de sa commune s’élève à 18.447 habitants. L’estimation de ceux qui se sont déplacés à l’intérieur du Mali ou refugiés en Mauritanie se situerait entre 3000-4000 individus. A la date de la mission, le Maire a rapporté que 286 ménages, soit 1385 personnes, exclusivement du camp de Mberra en Mauritanie, sont déjà revenus sur cinq (5) sites, notamment Dofana, Toubbel, Edouarek, Eneka, et 7eme groupe. Il existe trois (3) autres fractions dont la population n’est pas encore revenue. Au moment de la mission, le Maire a indiqué ne pas disposer des chiffres des déplacés qui sont retournés, promettant de procéder à leur enregistrement incessamment.

D. But de la Mission

A plusieurs reprises au cours des semaines écoulées, le Maire de la commune de Soumpi a eu à contacter les acteurs humanitaires à Tombouctou pour leur faire part de la présence d’un nombre important des rapatriés spontanés en provenance du camp de Mberra en Mauritanie. Ces informations ont incité les acteurs humanitaires de Tombouctou d’effectuer du 14 au 15 Aout 2013 cette mission inter-agence afin d’évaluer sur le terrain les besoins humanitaires dans cette zone de retour.

III. DEROULEMENT DE LA MISSION

A. Méthodologie de Collecte d’Informations

Le Maire de Soumpi a accueilli l’équipe de la mission inter-agence à Niafunke et l’a accompagné jusqu’à Dofana où une quatre vingtaine de représentants de quatre sites – Dofana, Toubbel, Enake, et 7eme groupe – étaient rassemblés. Le plan de visiter le deuxième site – Edouarek – où étaient rassemblées d’autres personnes n’a pas été possible faute de temps.

En vue de collecter de manière plus approfondie les données nécessaires sur les conditions de vie dans ce milieu de retour, l’équipe de la mission inter-agence s’était divisée en 3 sous-équipes focalisant chacune sur un nombre précis des thématiques. Par conséquent, les représentants des différents sites ont été également subdivisés en trois groupes pour échanger sur les questions d’Abris et d’EHA avec la

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première sous-équipe ; Sécurité alimentaire, Nutrition, et Santé avec la deuxième sous-équipe ; et Protection et Education avec la troisième sous-équipe.

En vue trianguler les informations recueillies en séances plénières ou sectorielles, non seulement des discussions en aparté avec les membres individuels de la communauté visitée ont été faites, mais l’équipe de la mission inter-agence a aussi eu à tenir, le 15 Aout, une réunion avec le sous-préfet du Cercle de Niafunke sur la perspective globale de la dynamique humanitaire, y compris celle des retours dans sa juridiction. Le sous-préfet en avait d’ailleurs profité pour remercier les humanitaires pour les actions menées en faveur des populations de sa juridiction pendant les moments difficiles.

Au retour à Tombouctou, un débriefing a été organisé pour mettre en commun les informations collectées, analyser ensemble la situation, et formuler de commun accord les recommandations sur les éventuelles actions humanitaires à envisager.

B. Besoins Identifiés / Exprimés

Les besoins humanitaires ont été présentés de manière globale, c’est-à-dire applicables à tous les cinq sites ayant déjà accueilli les rapatriés. Mais autant que faire se peut, les besoins spécifiques à certains sites ont été mis en exergue.

Abris/NFI

 Suite à l’abandon total des différents sites d’habitation de la commune de Soumpi depuis Janvier jusqu’à Juillet 2013, le recensement effectué par le Maire fait état de 160 maisons en banco endommagées, principalement par le vol des portes et fenêtres, 5 maisons complètement écroulées, et 200 hangars dégarnis de leurs couvertures en paille/nattes.

 Les édifices publics sont endommagés et/ou pillés, notamment le plafond, les portes, fenêtres et parfois les meubles comme pour le CSCOM, l’école, et le marché public.

 Certains ménages s’entassent jusqu’à 10 ou 20 personnes sous le même toit suite aux endommagements qu’ont connus leurs abris.

 Il n’y a aucun acteur humanitaire intervenant dans ce secteur en ce moment alors que les autorités locales n’ont pas non plus les moyens nécessaires pour faire face à la situation.

 Manque d’ustensiles de base dans la plupart de ménages Eau, Hygiène et Assainissement (EHA)

 Dans l’ensemble, il a été fait état de l’existence de 18 points d’eau dans les sites concernés à ce jour par les retours ; mais il y en beaucoup plus sur l’ensemble des 26 villages de la commune de Soumpi. La plupart de ces points d’eau ne sont plus fonctionnels suite à leur abandon et/ou manque d’entretien. La répartition géographique de ces points et les défis auxquels chaque communauté face se présentent comme suit :

Dofana: 8 points d’eaux dont 2 forages (1 situé au CSCOM mais ne fonctionnant pas), 1 pompe India chroniquement en panne, 1 pompe avec château d’eau non fonctionnels, et 5 puits dont un seul fonctionnel mais produisant une eau jugée peu utilisable parce que trop salée.

Toubbel : 1 seul puits non fonctionnel. La population est obligée soit de parcourir 2 Km pour aller chercher l’eau à Gamba, soit compter sur la collecte d’eau de pluie.

Gamba : 4 puits à grand diamètre non fonctionnels, et 1 pompe fonctionnelle dans ce village où la population ne s’était pas déplacée. Le défi est la forte pression sur cet unique point d’eau partagé avec les habitants deTubel.

Edouarek : 2 puits à grand diamètre dont 1 seul est utilisable en ce moment.

Enekar : 1 puits pastoral qui nécessite la réhabilitation.

Banyaga : 1 seule pompe mais chroniquement en panne.

 Vu la longue période d’abandon des points d’eau et des maladies convulsives, souvent parmi les petites filles, suspectées d’être d’origine hydrique, la qualité d’eau est devenue douteuse.

 Pour ce qui est de l’hygiène et l’assainissement, les besoins se résument au manque d’outils de collecte d’ordures ainsi que l’insuffisance et le manque de latrines.

 L’ONGI Solidarités Internationales reste le seul intervenant humanitaire dans cette zone mais les besoins à couvrir sont énormes, de l’avis des représentants rencontrés par l’équipe de la mission.

Santé et Nutrition

 Le CSCOM basé à Dofana qui couvre l’ensemble des sites alentours ne plus fonctionnel. Le CSCOM fonctionnel le plus proche se situe à 10Km, au chef-lieu de la commune de Soumpi.

 De vue, l’état nutritionnel de la population apparait bon, probablement dû au fait que presque tous sont revenus à peine de la Mauritanie avec leurs reliquats de rations alimentaires reçues avant le départ.

Sécurité Alimentaire

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 La zone est rizicole mais environs 220 hectares, soit 70% des superficies arables sont non exploitées en ce moment, posant du coup le risque d’insécurité alimentaire dans un futur proche.

 Les 17 magasins de céréales que compte la zone ont été tous pillés – mais ils ne contenaient pas de vivres – pendant la période de refuge de la population en Mauritanie. Hormis les rations alimentaires mensuelles reçues en Mauritanie avant de retourner au Mali, les populations rapatriées dans ces sites ne disposent d’aucune autre réserve alimentaire.

 Alors que le PAM fournit l’assistance alimentaire à 30% de la population de cette zone – comme ailleurs dans le pays – les rapatriés ne figurent pas de lot des bénéficiaires, ayant été remplacés sur les listes de distributions par ceux-là qui sont restés au pays.

 Le prix des céréales n’a pas connu de hausse anormale malgré les évènements. Les prix sur les marchés environnants sont : Riz fait 350 F/kg ; 200 F pour le mil. Les animaux se vendent bien sur la base de 30.000 FCFA pour le mouton et 15 000 pour le bouc.

 La pluviométrie est mauvaise par rapport à l’an dernier.

 A la faveur des terres disponibles, les paysans se proposent d’exploiter leurs périmètres en contre saison. Il se pose cependant un besoin en équipements et même en vivres pour la réhabilitation des réseaux d’irrigation.

Moyens de subsistance (coping mechanisms)

 Ayant bradé leur capital – bétails et outils agricoles – afin de se procurer rapidement les finances nécessaires pour partir vers la Mauritanie, les populations rencontrées déclarent ne plus être productives depuis leur retour à domicile.

 Alors que les activités principales sont, dans l’ordre d’importance, l’agriculture, la pèche, et l’artisanat ; elles restent toutes au point mort pour l’instant. Conséquemment, il n’y a ni marché ouvert/fonctionnel, ni activité économique de quelque nature.

 Faute d’outils de production, l’hivernage semble mal s’annoncer pour la population de cette zone.

Education

 Le bâtiment de l’école a connu quelques endommagements et il n’y existe aucun équipement ou matériels didactiques.

 Aucun enseignant n’est revenu à ce jour. La centaine d’enfants qui fréquentaient l’ecole ont tous fait une année blanche.

Protection

 Les retours enregistrés dans la commune de Soumpi ont été à ce jour une œuvre des autorités locales alors que sur le terrain, toutes les conditions d’un retour dans la sécurité et la dignité faisaient encore défaut.

 La population de deux sites, - peau blanche -, notamment Dari et Banyaga – n’est pas encore revenue et n’entend probablement pas le faire de sitôt pour des raisons de sécurité selon les recoupements des discussions et des réunions faits par l’équipe de la mission.

 Suite à une forte sensibilisation à la paix et la concorde par l’autorité locale, la population récemment revenue sur les quatre sites ci-haut mentionnés déclare ne plus être intéressée de savoir qui aurait pillé leurs biens, cachant mal une réconciliation et cohésion sociale de façade.

Cependant l’équipe de la mission est d’avis qu’il existe d’énormes problèmes de cohésion sociale qui couvent et qui constituent un risque potentiel de conflit dans les jours ou mois à venir.

 Pas d’incidents de sécurité, notamment braquage, vol, ni engins de guerre non explosés enregistrés dans cette zone avant le départ comme après le retour des populations.

 Une bonne proportion de la population, estimée à environ 25%, ne possèderait pas de cartes d’identité, alors qu’en même temps, la quasi-totalité a déclaré ne pas avoir d’acte de naissance.

 Mention a été faite de quelques cas de violences conjugales, principalement suite à la frustration des maris devenus oisifs et incapables de pourvoir aux besoins de leurs familles.

IV. PRIORISATION ET RECOMMENDATIONS

Les 3 sous-équipes de la mission inter-agence ont chacune récolté un ordre diffèrent des priorités auprès de leurs interlocuteurs. Néanmoins, en tête de liste, les deux priorités déclarées qui s’inter- changeaient la première et la deuxième place sont l’

accès à l’eau

et

l’assistance alimentaire

. Etant dans un besoin énorme, les populations semblent attendre beaucoup des partenaires suite à cette mission inter-agence d’évaluation des besoins humanitaires.

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Recommandation générale

Les échanges avec la population ainsi qu’avec les officiels, notamment le Maire de Soumpi et le sous- préfet de Niafunke ont clairement révélé que le retour enregistré à Dofana des rapatriés en provenance

du camp de réfugiés de Mberra en Mauritanie a été incité, planifié et exécuté par les officiels du cercle de Niafunke. Les missions effectuées dans le camp de Mberra, la location des camions ainsi que les mesures de sécurisation des convois par ces derniers en sont la preuve. Tout en recommandant une

assistance urgente aux populations totalement démunies et appauvries de cette zone de retour, y compris les rapatriés sérieusement vulnérabilisés, il est dès lors urgent d’initier des discussions avec

les autorités à tous les niveaux pour que les prochains retours soient mieux organisés, et qu’ils se fassent en partenariat avec la communauté humanitaire qui devra, elle aussi s’assurer que les

conditions d’un retour dans la sécurité et la dignité sont préalablement réalisées.

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RECOMMENDATIONS SPECIFIQUES POUR UNE REPONSE INTEGREE

Mission inter-agence d’évaluation humanitaire à Dofana, Commune de Soumpi, Cercle de Niafunke, Région de Tombouctou

Secteurs d’intervention Actions Prioritaires Responsable Echéance

Sécurité Alimentaire

1. Accompagner d’une assistance alimentaire, pourvoir les communautés en outils et intrants agricoles pour leur permettre d’exploiter leurs périmètres et prévenir le risque potentiel d’insécurité alimentaire que pose déjà la mauvaise entame de l’hivernage.

2. Réévaluer l’actuelle assistance alimentaire afin d’y inclure les rapatriés ainsi que d’autres vulnérables dans la communauté.

PAM, FAO et partenaires

PAM/partenaires

Le plus tôt possible

URGENT

Santé et Nutrition 1. Réhabiliter et remettre en marche le CSCOM de Dofana UNICEF / DRS URGENT

Eau, Hygiène et Assagissement

1. Appuyer les efforts du Maire pour la réhabilitation du forage et château d’eau de Dofana

2. Diligenter une analyse de la qualité de l’eau et Procéder à la réhabilitation les points d’eau non ou à moitié fonctionnels.

UNICEF/Partenaires

UNICEF/Partenaires

Le plus tôt possible

URGENT

Protection

1. Travailler avec les autorités et sensibiliser les communautés sur la necessite d’avoir les pièces d’identité ainsi que les actes de naissance.

2. Travailler avec les autorités pour créer les conditions de retour nécessaires, notamment la réinstallation des services publics et une solution durable aux causes de suspicion et déficit de confiance qui menacent la cohésion sociale.

3. Suivre et déterminer le volume du déplacement et du retour des PDI

UNHCR, OIM, cluster Protection

EHP, MINUSMA

OIM/Partenaires

Dès que possible

Le plut tôt possible

Le plus tôt possible

Abris/NFI 1. Diligenter une évaluation plus détaillée pour déterminer les besoins précis UNHCR, OIM /Partenaires

Le plus tôt possible

Education

1. Réhabiliter et rééquiper l’école de Dofana, tout en travaillant sur le retour du personnel enseignant afin de permettre la reprise des cours dès la prochaine année scolaire.

UNICEF / Académie de l’enseignement

URGENT

Moyens de subsistance 1. Adopter une approche intégrée d’aide d’urgence et celle de soutien aux activités d’agriculture, de pêche et d’artisanat.

EHP/Partenaires Immédiatement

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