INFLUENCE DU LACTOSE SUR LA CROISSANCE
ET SUR LA COMPOSITION CORPORELLE DU RAT BLANC
I. — RELATIONS AVEC LE TAUX PROTIDIQUE DE LA RATION
C.
FÉVRIER
A. RÉRATMarie-Claire THÉRON G. ROUZET Station de Recherches sur
l’Élevage
des porcs,Centre national de Recherches
zootechniques, ] ouy-en- ] osas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Les modifications de vitesse de croissance et de
composition corporelle
du Rat blanc, lors del’incorporation
de lactose dans sonrégime,
ont été étudiées au cours d’uneexpérience
factorielle(6
lots tie 9animaux).
Trois taux de lactose(o,
yet 30p. 100) étaient utilisés enprésence
de deuxtaux de
protéines (8
et 16 p. 100, sous forme de farine depoisson)
dans desrégimes semi-synthé- tiques,
alloués ad libituin,pendant
8 semaines.L’augmentation
du taux de lactose dans lerégime
provoque une diminution de la consomma-tion, d’autant
plus
marquée que la teneur enprotéines
durégime
estplus
faible ; elle entraîneparal-
lèlement une diminution de la vitesse de croissance, sauf toutefois dans le cas du
régime
à i6 p. 100 deprotéines
et contenant i5 p. 100 de lactose. Pour ce taux de lactose l’efficacité desrégimes
est augmentée,quel
que soit celui desprotéines.
La
présence
de lactose dans lerégime
se traduit par des modifications dans lacomposition corporelle
et dans larépartition
des divers tissus :lorsque
le lactose est substitué à un pourcentage variable d’amidon, il seproduit,
pour unpoids
donné, unehypertrophie
du caecum, un accroissement relatif du volumedu
foie et des reins, et une diminutionimportante
de laproportion
de tissusadipeux.
INTRODUCTION
L’étude
de la valeur nutritive du lactose a faitl’objet
de nombreux travauxqui
ont été revus par différents auteurs(W HITTI E R
etal.,
1935 ; RIGGS et BEATY, I947 ;ATKINSON,
KRATZF.RetSïE WAR T,
1957 ; DUNCAN, 1955 ; FISCHER et SUTTON Ig
49 HERZENBERG et
H ER ZE NB E R G, I g5 9 ).
De ces travaux, il résulte que le lactosene
peut
être utilisé comme seule sourceénergétique
par laplupart
desespèces,
hormis les mammifères
pendant l’allaitement ;
sa valeur nutritivedépend
de troisfacteurs
qui
sont :- l’état
physiologique
del’animal,
notamment sonâge,
- le taux
d’incorporation
du lactose dans laration,
-
l’équilibre
entre le lactose et les autres constituants durégime.
Les relations entre le lactose et les matières grasses ou les minéraux du
régime
ont fait
l’objet
de divers travaux. Par contre, lapossibilité
d’interaction entre le lactose et lesprotéines
n’ajamais
faitl’objet
d’une étudesystématique ;
seulsquel-
ques auteurs ont fait incidemment allusion à ce
problème
à l’occasion d’autres recherches(LECO Q ,
1933 ; HAPPER etal.,
zg53 ; 1)upuis, 1957a). L’expérience
quenous avons réalisée
porte
donc essentiellement sur l’étude de la valeur nutritionnelle dulactose,
enprésence
d’unrégime
à taux variable d’azote.MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Animaux
Cinquante-quatre
rats blancs de souche Wistar C. F.après
sevrage, pesant environ 50g sont élevés en cages individuelles. Pendant une semaine, ils reçoivent unrégime préexpérimentai
àbase de caséine
(RÉ RAT
et al.,19 6 4 ).
A la fin de cettepériode,
les animaux sontrépartis, d’après
le
poids
et legain
depoids,
en 9blocs de 6 animaux.Alimentatio y
a et
régimes (tabl. 1 )
L’expérience
est du type factoriel : deux niveaux deprotéines (8
et 16 p. 100) sont combinésavec trois niveaux de lactose
(o,
r5 et 30p. 100).Les
protéines
sont apportées par une farine depoisson
deNorvège
dont lacomposition
a étédonnée
précédemment (HENRY
et RÉxaT, 1963). Les taux de 8 et 16 p. 100 deprotéines
ont étéchoisis parce
qu’ils correspondent respectivement
à une rétention azotée et à une vitesse de crois-sance maximums
(HENRY
et RÉRAT, données nonpubliées).
Les
régimes,
dont lacomposition
estprécisée
dans le tableau i, sont additionnés d’eau et fournis ad libiturnpendant
8 semaines.Sacrifices et
dissectionsEn fin
d’expérience,
les animaux ayantjeûné
de 6 à 8 heures sontasphyxiés
au gaz et éviscérés aussitôtaprès.
Sacrifices et dissections sont effectués par blocs. Le foie, les reins et les différents segments du tractusdigestif
sontresséqués
et pesés. Le tractusdigestif
est séché à io4oC, et le foie, les reins et le reste de la carcasse sont conservésà - 15 0
C en vue desanalyses
ultérieures.Analyses
Les différentes
analyses
sur la carcasse éviscérée sont effectuées suivant latechnique précédem-
ment décrite par RÉRATet al.
( 19 6 4 )
pour les carcasses entières.Le foie, ainsi que les reins, sont
homogénéisés
à l’aide d’unhomogénéiseur
« M.S.E. ». Lesdosages
de la matière sèche, de l’azote et des cendres sont effectués sur desparties aliquotes
del’homogénat
amené à volume connu. Si l’on admet, pour la carcasse, que la différence entre lepoids
total et la somme de l’eau, desprotéines
et des cendres,représente
leslipides,
pour le foiecette différence
représente
en fait :lipides
+glycogène, puisque
ce dernier estprésent
dans le foieen
quantité
nonnégligeable (D EUEL
et al.,1933 ). Cependant,
la dénomination «lipides
» a été con-servée en vue du calcul de la
composition
globale de l’animal.Le tractus
digestif
étant séché à 1040C, la teneur en eau est connue pourchaque
échantillon.D’après
les valeurs déterminées sur six échantillons séchés, les taux d’azote et de cendres du tractusdigestif
varient peu(soitenpourcentage :
ri, 08 t o, 41 et 2, 13 ± o, 05respectivement)
et compte tenu des faibles
quantités
d’azote et de cendresqu’il
renferme par rapport à cellesprésentes
dans l’organisme, il est
possible
de retenir ces valeurs moyennes pour le calcul de lacomposition corporelle globale.
L’azote retenu dans la carcasse est
égal
à la différence entre l’azote contenu dans la carcasse en find’expérience,
et l’azoteprésent
au début. L’azote final est déterminé parl’analyse
de lacarcasse. L’azote initial est obtenu par le calcul
grâce
à deséquations
donnant laquantité
d’azoteen fonction du
poids
vif initial avec uneprécision
de 5 p. 100(R>:ttn2
et al.,19 6 4 ).
Ceséquations
ont été déterminées
sur¡I S 8
rats de la même souche, dans les mêmes conditionspréexpérimentales.
Interprétation
des résultatsSept
animaux sont morts accidentellement au cours del’expérience (pneumonie).
En consé-quence un bloc
particulièrement
atteint a dû être éliminé. Le calcul des données manquantes etl’analyse statistique
des résultats sont effectués suivant les schémasproposés
par SNEDECOR( 19 6 1 ).
RÉSULTATS
Croissance et
efficacité (tabl.
2,graph.
I et2 ).
Le
gain
moyenquotidien augmente
avec le tauxprotéique
de la ration(graph. i) ;
il est peu affecté
lorsque
le taux de lactoseaugmente
de o à 15 p. 100, mais il est considérablement réduitlorsqu’il
atteint 30 p. 100. Les effets desprotéines
et dulactose sur la croissance semblent être
indépendants
l’un de l’autre.Par contre, l’interaction entre ces effets se manifeste en ce
qui
concerne la con-sommation de matière sèche. Celle-ci diminue
lorsque
le taux de lactoseaugmente,
et ceci d’autant
plus
que le tauxprotéique
estplus
faible.Les critères d’efficacité sont améliorés
lorsque
le taux de lactose est de 15p. 100, car la diminution de consommation n’apratiquemment
pas derépercussion
sur lacroissance ;
par contre,lorsque
le taux de lactose est de 30p. 100, la diminution de .croissance est relativementplus importante
que celle de la consommation et ilen
résulte,
parrapport
aurégime témoin,
une détérioration de l’efficacité de cesrégimes
d’autant
plus grande
que le taux azoté estplus
faible(graph. z).
Adaptation
au lactose(graph. 3 )
Il ressort du
graphique
i que c’est surtout au cours des deuxpremières
semaines:que la croissance des animaux recevant du lactose est la
plus
faible. Pourpréciser
l’existence
possible
d’unphénomène d’adaptation
aulactose,
il a paru intéressant d’étudier l’évolution des différents critères au cours des 8 semainesqu’a
duré l’ex-périence.
Le taux de croissance relative
(0
P/P
parsemaine)
a suivi une évolution « nor-male u,
comparable
à celle observée dans desexpériences
antérieures(RÉ RAT
etHENRY, données non
publiées),
pour les animaux recevant desrégimes
à taux élevéde
protéines
et à taux faible de lactose(lots
HN etHB).
Dans les autreslots,
le tauxde croissance relative est d’autant
plus
faiblependant
lesquatre premières
semainesque la teneur en lactose du
régime
estplus
élevée et celle desprotéines plus
basse.Corrélativement,
ce n’estqu’à partir
de laquatrième
semainequ’on
note une amé-lioration des critères d’efficacité
(I.C.
etC.Pà.P.),
cequi
sembleindiquer
uneadap-
tation des animaux aux
régimes proposés.
$nfin le nombre de
jours
de diarrhée est en relation avec laquantité
de lactoseingérée,
mais il est variable avec les individus. Ainsi pour les lots recevant r5 p. 100 delactose,
le nombre dejours
de diarrhée varie de o à 18 et de o à 8 pour ceuxqui reçoivent respectivement
8 et 16 p. ioo deprotéines ;
pour les lots recevant 30 p. 100 delactose,
il varie de 4 à 18jours
et de 8 à 18jours
dans les mêmes conditions. Il existe donc unegrande
variabilité individuelle vis-à-vis despossibilités d’adaptation
au
lactose, quel
que soit le tauxauquel
il est introduit.Composition corporelle a)
Animal entier et carcasse éviscérée(tabl.
3,graph. et 5).
Si l’on s’en tient aux résultats moyens concernant la
composition corporelle (tabl. 3 ),
l’addition de lactose aurégime
semble se traduire par uneaugmentation
de la teneur en eau et en cendres et par une diminution de la teneur en
lipides
del’animal
entier,
comme de la carcasseéviscérée ; l’augmentation
du taux des pro- téines durégime
se traduit par ailleurs par uneaugmentation
des teneurs enprotéines
et en
lipides
de la carcasse,cependant
que les teneurs en eau et en cendres ont ten- dance à diminuer.Toutefois,
il est à noter que lespoids
des animauxanalysés
varientdans de
larges proportions (de
r5o à 330g.)
et l’on sait combien estimportante
larépercussion
del’âge
et dupoids
sur lacomposition corporelle (RÉ RA T
etal., i 9 6q.).
C’est
pourquoi
les données relatives àl’eau,
auxprotéines,
aux cendres et auxlipides
en fonction du
poids
ont étéfigurées
sous forme «log-log
» pour les différentslots,
dans lesgraphiques
4et 5, encomparaison
avec les droites derégression (en pointillé)
obtenues avec un
régime
à base decaséine,
lors d’uneexpérience précédente (RÉ RAT
et
al., z 9 6q.).
Onpeut
en conclure que la teneur enprotéines
estuniquement
influencéepar le
poids final ;
par contre, les animaux recevant du lactose sont, àpoids égal
avec les animaux
témoins, plus
riches en cendres et en eau, et moins riches enlipides.
b)
Viscères(tabl. :
4, 5,6, graph. 6).
Lorsque
le tauxprotidique augmente,
lepoids
du tractusdigestif
diminue parrapport
aupoids vif,
cequi
est normalpuisque
l’animal est alorsplus
lourd(B RODY , 1945
).
Par contre,lorsque
le taux de lactoseaugmente,
lepoids
relatif du tractuscroît,
en raison de l’accroissement considérable de volume du caecum. Il nes’agit plus
dans ce cas d’unsimple rapport
d’allométrie commeprécédemment,
maisbien d’un effet nutritionnel du lactose.
De même les
poids
du foie et des reins sont, relativement aupoids total, plus
éle-vés chez les rats recevant du lactose. Afin de tenir
compte
de l’effet dupoids
finalsur le
poids
dufoie,
ces données ont étéfigurées
sous forme «log-log
» dans le gra-phique 6,
cequi permet
de constater que les animaux recevant du lactoseont,
àpoids égal,
un foieplus
lourd que celui des animaux témoins.La teneur du foie en
protéines
est modifiée à la fois par le taux alimentaire desprotéines
et par celui du lactose(tabl. 5 ),
mais comme lepoids
du foie et sa teneuren
protéines
tendent à varier en sensinverse,
lerapport
entre lesprotéines
du foieet les
protéines corporelles
totales a été calculé(tabl. 6).
Il ressort des donnéesainsi obtenues que les
protéines alimentaires,
bienqu’ayant
un effetmarqué
surla
croissance,
et parconséquent
sur lepoids auquel
les animaux sontsacrifiés,
ne modifient en aucunefaçon
lepourcentage
enprotéines hépatiques
vis-à-vis des pro-téines totales : par contre, la
part
desprotéines hépatiques augmente significati-
vement avec le taux de lactose.
De
même,
lesquantités
relatives d’eauprésentes
dans le foie et lesreins, qu’on
les
rapporte
aupoids
del’organe (tabl. 5 )
ou à l’eaucorporelle
totale(tabl. 6),
sont
plus
élevéesquand
les animauxreçoivent
du lactose.DISCUSSION
Croissance et
efficacité.
I,es
résultats concernantrespectivement
l’effet desprotéines (HENRY
etRÉ RAT , y
6
3)
et celui du lactose(BEC K E R
etaL.,
1954a,1954 b ;
RIGGS et BEATY,1 947 )
sontidentiques
à ceux habituellement observés. De forts taux de lactose onttoujours
uneffet
dépressif
sur lacroissance,
tandis que des taux modéréspermettent
la croissance normale. La diminution de consommation a étéégale-
ment
observée,
chez le Rat, maiségalement
chez le Porc(B ECKER
etaL.,
I954
a).
Cette diminution estparticulièrement
forte avec desrégimes
pauvres en pro-téines
(Du p uis, 1957 a).
Deux facteursjouent
alors dans le même sens pour réduire la croissance : laprésence
de lactose dans lerégime
diminue laquantité
de matièresèche
ingérée
et parconséquent
celle desprotéines :
le besoin enprotéines
n’estplus
couvert et la croissance est ralentie. Par
ailleurs,
avec unrégime plus
riche en pro-téines, l’augmentation
depcids
estplus rapide
et l’animal étantplus lourd,
sonadap-
tation vis-à-vis du lactose se réalise
plus
facilement(LE G_!!,mc, ig 5 6).
Pourquoi
l’animalingère-t-il
de moindresquantités
de nourriturelorsque
lerégime
contient du lactose? Deuxhypothèses peuvent
être émises.L’une
met enjeu l’appétence
moindre du lactose parrapport
à celle des autres ’sucres(ScoTT
etVE
RN E Y
, zgq. 7 ). L’autre
serapporte
à un besoin en eau accru, en raison de l’actionhydragogue possible
du lactose dansl’intestin ; l’ingestion
d’eau en excèspeut
alorslimiter
la consommationjournalière
de matièresèche,
comme cela s’observe chez le Porc recevant un excès d’eau(RÉ RAT , zg6 3 ).
Cettehypothèse
n’a pu être vérifiée dans cetteexpérience
où la consommation d’eau n’était pascontrolée ; cependant
de tels faits ont pu être observés chez les rats
ingérant
de fortesquantités
desaccharose
(HARPER
etS PIVEY , 195 8).
Adaptation
ait Lactose.Il est admis à la suite des travaux de Foux et BERGLUXG
( 1922 ), de BAILEY,
K
ITTS et V’ooD
( 195 6),
que le lactose n’est pas absorbédirectement,
maisqu’il
doit être au
préalable hydrolysé
englucose
etgalactose,
par lalactase,
dans la mu- queuse intestinale(C AJORI ,
1935 ; DOELL etK R ETC HM E R , 19 6 3 ).
Leglucose
est absorbé au fur et à mesure de sa
libération,
tandis que legalactose
est absorbéplus
lentement(C ORYELL
etC H xisTSTaw, 1943 ). Or,
c’est souvent à unehydro- lyse
insuffisante du lactose que l’onp--ut
attribuerl’apparition
des diarrhées(R I GG S
et
BE A T Y , 1947 )
lors d’une alimentation riche en ce sucre. Ladisparition
des diar-rhées
peut
donc être considérée comme un critère convenable dudegré d’adaptation
au lactose. Dans notre
expérience,
la durée moyenne des diarrhées est en accordavec celles observées par différents auteurs pour des taux semblables de lactose.
Le mécanisme
d’adaptation
au lactose chez l’adulte met enjeu l’augmentation
de
l’épaisseur
de la muqueuseintestinale,
cequi
a pour effetd’augmenter
la quan- tité de lactasedisponible (H UBER
etal., 19 6 2 ;
FISCHFR etal.,
1949 ; PISCHERet
Sumro!, 1953 ).
Cephénomène
vient compenser la diminution normale de la concentration en lactase en fonction del’âge (B AIL F Y ,
KITTS etWooD, 195 6).
La tolérance au lactose est donc fonction de
l’âge
et de l’étatd’adaptation
de l’ani-mal. Chez le Rat
après
sevrage,l’expérience
de RiGGS et BEATY( 1947 )
montreque le maximum admissible est de 30 p.
ioo,la
croissance et l’efficacité étant à peuprès
les mêmes que pour les témoins. Dans notreexpérience,
l’introduction du lac- tose à ce taux provoque à la fois un ralentissement de la croissance et une détério- ration de l’efficacité durégime ;
cecipeut
être dû à une différence de souche(Spra- gue-Dawley
au lieu de Wistar C.F.)
et à unéquilibre
différent de la ration(
1
8
p.ioo deprotéines
de caséine au lieu de 16 p. 100deprotéines
dePoisson).
Pourla souche Wistar utilisée et pour le
type
derégime employé,
il semble donc que le tauxoptimum
de lactose se situe au-dessous de 30 p. 100. A des tauxplus élevés,
le lactose devient
toxique,
et sa toxicité varie avec sa nature :x-lactose oup-lactose (E
RSHOF
F
et DEUEL,1944).
CoM/
’ OS!/!0;
! corporelle
L’introduction de lactose dans le
régime permet
d’obtenir des carcasses conte- nant moins delipides,
maisplus d’eau ;
ces faits sont en accord avec ceux obtenuspar TOMARELU et
al., ( 19 6 0 )
etpeuvent expliquer
les modifications de l’effi- cacité durégime
selon le taux d’introduction du lactose.Ainsi,
à 15 p. 100, il se pro- duit uneaugmentation
de l’efficacitéénergétique apparente
durégime (diminution
de l’indice de
consommation) qui peut
êtreattribuée,
pour unepart,
à la diminu- tiond’importance
desdépôts énergétiques
parrapport
à ceux des animaux témoins.Par contre pour les animaux recevant 30 p . I oo de
lactose,
bien que laproportion
deslipides
dans les tissus formés soit trèsfaible,
l’indice de consommation estplus
mau-vais que celui des animaux
témoins ;
ceci est dû au fait que lapart
du besoin d’en-tretien,
relativement à celle du besoin decroissance,
estplus
élevée que dans le pre- mier cas.Cependant,
le mécanisme parlequel
seproduit
cette modification de la compo- sitioncorporelle
reste à élucider. Onpeut
remarquerqu’avec
desrégimes
à 15p.loo delactose,
la croissance a été à peuprès
la même que celle réalisée avec de l’amidonseul ;
or, l’amidon est utilisécomplètement
par leRat,
alors que le lactose ne l’est pasentièrement,
ne serait-cequ’à
cause de laperte
degalactose
dans les urines. Onpeut
donc penser soit à une meilleure utilisation duglucose libéré,
soit à une meil- leure utilisation des autres constituants de la ration. A cetégard,
nous avons montréqu’un
taux modéré de lactose améliore la rétention azotée et BECKER et al(zg5q b)
notent chez le
porcelet
une meilleure utilisation de la combinaison amidon-lactose que de l’amidon ou du lactosepris séparément.
L’augmentation
de la teneur en cendres des animaux recevant une alimentationavec lactose a été observée chez diverses
espèces.
Cephénomène peut
être en rap-port
avec l’action du lactose surl’absorption
et la rétention du calcium(B ARUAH
et
al ., ig 5 g ;
FOURNIER etal., 1958-63 ;
Duruis, 1959,19 6 2 ;
KLINE etal.,
1932
; ROBINSON et DUNCAN, 1931 ;
LENGEMANX, 1959).
L’influence du lactose sur le
poids
et lesproportions
des différentesparties
dutractus
digestif
a été étudiée par ’l’owaR!r,m etal., (ig6o) ;
LAWRENCEet rzl.
( 195 6) ; FOURNIER,
SusBW!,!,! et BESCOL-LIVERSAC( 1959 ).
La dis-tension du caecum est observée par tous ces auteurs. Le caecum semble
jouer
commeun élément
régulateur
du transitintestinal ;
eneffet,
son ablation entraîne une aug- mentation de l’étatdiarrhéique (I«,xii ’R ENcE
et al., zg56) ;
par contre, cetteopé-
ration n’a pas d’action sur
l’absorption
du calcium(FOURNIER
etal., 19 6 0 ).
Les variations du
poids
et de lacomposition
du foie ne semblent pas seulement liées à des différences depoids
final de l’animal. Eneffet,
lesprotéines
durégime qui
ont un effetprépondérant
sur lepoids
final n’ont aucune action sur la compo- sition du foie ni sur sonimportance
relativement aupoids
total. Par contre,l’aug-
mentation de la teneur en azote du foie sous l’effet du lactose du
régime
mériteraitquelques expériences complémentaires.
Cetteaugmentation
est-elle enrapport
avecune
augmentation
de l’activité du métabolisme intermédiaire? MuxaMeTSU et ASHIDA(zg6z)
ont montré que la teneur du foie en azoteaugmentait avecl’augmen-
tation d’activité de certains enzymes intervenant dans le
pool métabolique.
D’autrepart,
Dupuis( 1957 b)
et FOURNIER( 195 8)
ont montré que le lactose avaitune influence sur l’élimination des acides
citrique
etoc-cétoglutarique ;
par consé-quent,
la modification de lacomposition
du foiepeut
être en relation avec une mo-dification du métabolisme.
CONCLUSION
L’introduction de lactose dans le
régime
du Rat blanc se traduit par une dimi-nution de la vitesse de croissance de
l’animal,
surtoutlorsque
les taux utilisés sontélevés.
L’efficacité
desrégimes
contenant du lactose est fonction non seulement du tauxauquel
il est introduit dans lerégime,
mais aussi des autres constituants durégime,
etparticulièrement
desprotéines :
l’efficacité est d’autant moins bonne que le taux de lactose estplus
élevé et celui desprotéines plus bas ;
par contre, elle estaugmentée
par l’introduction d’un taux modéré delactose; quelle
que soit la com-position
durégime.
Par
ailleurs,
unrégime
contenant du lactosepermet
d’obtenir des carcasses si-gnificativ ement
moins grasses;cependant,
pour unpoids donné,
laquantité
de pro-téines varie peu, et la diminution de teneur en
lipides s’accompagne
d’une augmen- tation de la teneur en eau. Lespoids
des organes, et notamment celui du foie et du tractusdigestif,
sontplus
élevés chez les animaux recevant du lactose que chez ceux recevant de l’amidon.Le lactose est donc un sucre
qui,
donné enquantité modérée, permet d’augmenter
rl’efficacité d’une ration bien
équilibrée
parailleurs,
etqui permet
d’obtenir des ani-maux
plus maigres.
Reçu pour
publication
enjuin
i964.SUMMARY
INFLUENCE OF LACTOSE ON GROWTH AND BODY COMPOSITION IN THE WHITE RAT I. RELATION WITH TIIE PROTEIN CONTENT OF THE RATION
The
study
was made on 54 white rats of the LY’istar C. F. strain in a factorialexperiment
withthree levels of lactose, o, x5 and 3o p. i oo, and two levels of
protein
fromherringmeal,
8 and 16 p. 100, insemi-synthetic
diets(table
i). Six groups of 9rats were fed toappetite
for 8 weeks.An increase of lactose in the diet reduced intake, more so when the diet had less
protein,
but dailygain
was significantly reduced only when the diet with 30 p. 100lactose was given (table 2andgraphs
Iand 2). As a resultefficiency
was increased on the diets with 15p. 100lactose and reducedon those with 30 p. 100.
During
the first weeks the rats becameadapted
to the lactose, and this was reflected in an im- provement ingrowth
of the animals and theirefficiency.
Theimprovement
wasquicker
when lac-tose was less and when
protein
was more(graph
3).The
improvement
maypartly
beexplained
by a reduced cost ofweight gain
since the animalsgiven
lactose were less fat(table
3,graphs
q and5 ).
It must be stated that atequal weights
theprotein
content was the same whatever the diet. Itmight
also beexpected
that there would be better utilisation of the other constituents of the diet when a moderate amount of lactose wasgiven
since, for the samegain
ofweight
and thus the samegain
ofbody protein,
the amount ofprotein
eaten was the same.
On the other hand,
consumption
of lactose resultes in modifications in the distribution of diffe- rent organs. Whengiven
inincreasing proportions
in the diet itproduced,
at agiven weight, enlar-
gement of the caecum, a relative increase in size of liver andkidneys
and an increase in the liverproteins
relative to totalbody protein
(tables 4, 5 and 6 ;graph
6).RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ArKiNSON R. L., KRATZER F. N., STEwART G. F., 1957. Lactose in animal and human feeding ; a review.
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