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A. Nguyen, S. Grange, L. Court, F.G. Barral, P. Edouard. To cite this version: HAL Id: hal

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HAL Id: hal-03486069

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Submitted on 21 Dec 2021

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Localisation en IRM des lésions musculaires des ischio-jambiers survenues lors de la pratique sportive et liens avec le mécanisme lésionnel : résultats préliminaires

de l’étude HAMMER (Hamstring mechanics and MRI)

A. Nguyen, S. Grange, L. Court, F.G. Barral, P. Edouard

To cite this version:

A. Nguyen, S. Grange, L. Court, F.G. Barral, P. Edouard. Localisation en IRM des lésions musculaires des ischio-jambiers survenues lors de la pratique sportive et liens avec le mécanisme lésionnel : résultats préliminaires de l’étude HAMMER (Hamstring mechanics and MRI). Journal de Traumatologie du Sport, Elsevier Masson, 2019, 36, pp.86 - 95. �10.1016/j.jts.2019.03.006�. �hal-03486069�

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1 Article original

Localisation en IRM des lésions musculaires des ischiojambiers survenues lors de la pratique sportive et liens avec le mécanisme lésionnel : Résultats préliminaires de l’étude

HAMMER (HAMSTRING MECHANICS AND MRI)

MRI localization of hamstring muscle injury occurred during sports practice and links with the lesion mechanism: Preliminary results of the HAMMER study (HAMSTRING

MECHANICS AND MRI)

Titre court : Localisations et mécanismes des lésions des ischio-jambiers Short title : Location and mechanisms of hamstring injuries

A. Nguyen a,*, S. Grange a, L. Court b, F.G. Barral a, P. Edouard c,d,e

a Service de radiologie, Hôpital Nord, CHU de Saint-Etienne, 42055 Saint-Etienne cedex 2, France

b Service de radiologie, Clinique Mutualiste de Saint Etienne, 42000 Saint Etienne

c Unité de Médecine du Sport, Service de Physiologie Clinique et de l’Exercice, Hôpital Nord, Campus Santé Innovations, CHU de Saint-Etienne, 42055 Saint-Etienne cedex 2, France

d Laboratoire de Physiologie de l’Exercice (LPE EA 4338), Université de Lyon, 42023 Saint- Etienne cedex, France

e Commission Médicale de la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), 33 avenue Pierre de Coubertin, 75640 Paris cedex 13, France

* Auteur correspondant.

Adresse e-mail : naqmtp@gmail.com Téléphone : +33 670 989 466

Version of Record: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0762915X19300373 Manuscript_29f42119b4740f826d1a38c231119934

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Résumé

La lésion musculaire des ischio-jambiers est une lésion très fréquente dans les sports avec une composante importante de sprint et d’accélération. L’objectif principal a été de rechercher une association entre la topographie des lésions des ischio-jambiers et le mécanisme lésionnel. Les objectifs secondaires ont été : 1) de réaliser une cartographie IRM de la localisation des lésions musculaires des ischio-jambiers, 2) d’évaluer la variabilité inter observateur de l’analyse IRM d’une lésion des ischio-jambiers en comparant l’analyse d’un radiologue expérimenté « sénior » versus un radiologue « junior ». Nous avons réalisé une étude de cohorte prospective, multicentrique, non interventionnelle. Une IRM de la cuisse a été réalisée, au plus tard 21 jours après le traumatisme initial. La localisation IRM de la lésion a été analysée selon le muscle atteint, la structure anatomique et la zone de la loge postérieure de la cuisse touchées. Chaque IRM a été étudiée par un radiologue « sénior » puis relue en aveugle par le radiologue « junior ».

Avant l’IRM, chaque patient remplissait un auto-questionnaire décrivant les circonstances et le mécanisme de la blessure. Au total, 23 IRM de lésions musculo-tendineuses des ischio-jambiers ont été analysées. La corrélation entre les mécanismes lésionnels et les localisations à l’IRM selon le nom, la zone de la loge postérieure de la cuisse touchée, la structure anatomique atteinte, a retrouvé (test de Fisher) respectivement une valeur de p à 0,58, 0,62 et 0,91. Le chef long du biceps fémoral et la jonction myotendineuse étaient le plus souvent touchés (69,6% et 26%). Le mécanisme lésionnel le plus fréquent était l’accélération (61%), touchant les trois principaux muscles des ischio-jambiers, les trois zones de la loge postérieure de la cuisse, et les deux principales structures anatomiques (la jonction myotendineuse et myo-aponévrotique). Les concordances inter observateurs entre radiologues sénior et junior étaient de 0,91 pour l’analyse de la structure anatomique touchée, 0,93 pour celle de la zone de la loge postérieure de la cuisse atteinte et de 0,92 pour la gradation de la lésion en IRM selon la classification de Peetrons. Le biceps fémoral et la jonction myotendineuse semblent être des zones de faiblesse des ischio- jambiers.

Mots-clés : Prévention ; Blessures musculo-squelettiques ; Football ; Athlétisme ; ischio- jambiers ; sprint ; mécanismes lésionnels.

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Abstract

Hamstring muscle injury is a very common lesion in sports with an important component of sprinting and acceleration. The main objective was to analyse association between hamstring injury location and injury mechanism. The secondary objectives were 1) to perform a MRI mapping of hamstring injuries location, 2) to evaluate the interobserver variability of MRI analysis of Hamstring injury by comparing the analysis of an experienced senior radiologist versus a junior radiologist. We conducted a prospective, multicenter, non-interventional cohort study. An MRI of the thigh was performed, at most within 21 days after the initial hamstring injury. The MRI hamstring injury location was analyzed according to the affected muscle, anatomical structure and the area of the posterior compartment of the thigh affected. Each MRI was analyzed by a "senior" radiologist and then blinded to the imaging results by the "junior"

radiologist responsible for the study. Before the MRI, each patient completed a self-administered questionnaire describing the circumstances of the injury and detailing the mechanism of the injury. 23 MRI were analyzed. The correlation between the six different injury mechanisms and the different MRI lesion locations according to the affected name, according to the area of the posterior lodge of the affected thigh, and according to the anatomical structure achieved using the Fisher test, found, respectively, a p-value at 0.58, 0.62 and 0.91. The long femoral head and the myotendinous junction were most commonly affected (69.6% and 26%). The most common lesion mechanism was acceleration (61%) and was responsible for more than half of the hamstring lesions located in the three main hamstring muscles, the three areas of the posterior compartment of the thigh, and in the two main anatomical structures affected (the myotendinous and myoaponeurotic junction). The inter-observer agreement between senior radiologist and junior radiologist was 0.91 for the analysis of the affected anatomical structure, 0.93 for the analysis of the area of the posterior compartment of the affected thigh and 0.92 for the gradation of the lesion in MRI according to the Peetrons classification. The femoral biceps and myotendinous junction appear to be areas of hamstring weakness.

Keywords : Prevention ; Musculoskeletal injuries ; Football ; Athletics ; hamstrings ; sprint ; injury mechanism.

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1. Introduction

La lésion musculaire des ischio-jambiers est une lésion très fréquente dans les sports ayant une composante importante de sprint et d’accélération. Dans les équipes de football professionnels de l’Union of European Football Associations (UEFA), 22% des joueurs en moyenne ont eu, par saison, une lésion des ischio-jambiers (1). En athlétisme, cela représentait 17% des blessures en compétitions internationales (2), 24% des blessures lors des « Penn Relay Carnival » aux Etats-Unis (3). En sports collectifs, elles représentaient 12% de l’ensemble des blessures en football anglais (4), 6 à 15% au rugby (5), 11% au cricket (6), et 6% au basket-ball (7). Une équipe de football de 25 joueurs était sujette en moyenne à 5-6 lésions des ischio-jambiers pour 1000 heures de pratique (8), de même qu’au rugby (5).

Les lésions des ischio-jambiers étaient également responsables de 82 jours d’arrêt sportif par saison en football (8), de 22 jours au rugby (9), de 26 jours en football gaélique (10). En athlétisme, ce temps d’arrêt pouvait aller de 4 à 140 jours selon le degré de gravité de la lésion et les populations (11), et était le plus long comparativement aux autres blessures lors des compétitions internationales (2).

Par ailleurs, le risque de récidive après un premier épisode est important, que ce soit en athlétisme (24% pour les lésions de grade 2 (11)), mais aussi dans les sports collectifs tels que le football (16 à 32% (8)). Dans le contexte de joueurs professionnels, cela peut représenter un coût financier conséquent (estimé à 4 millions de dollars australiens sur la saison 2008-2009 de l’Australian-League football (12)). Chez les amateurs, ces lésions ont aussi un retentissement non négligeable social, scolaire, mais aussi professionnel (arrêt de travail). Enfin, ces lésions peuvent également avoir des répercussions sur le geste sportif (13).

Dans ce contexte, la prévention des lésions musculaires des ischio-jambiers représente donc un enjeu de santé publique.

Différents moyens de prévention ont ainsi été mis en place : dépistage des sujets à risque via l’évaluation de la force musculaire (14,15), renforcement musculaire en utilisant le mode contraction excentrique (16-18), mise en place d’exercices d’étirement et de souplesse (19), identification de facteurs de risque de traumatisme des ischio-jambiers (tels que l’âge et l’antécédent personnel de la blessure (20)). Malgré cela, ces lésions ont augmenté de 4 % par an depuis 2001 au sein des clubs de football de l’UEFA (1). Il est donc nécessaire de trouver de nouvelles pistes de prévention reposant notamment sur une meilleure connaissance de la cartographie et des mécanismes à l’origine de la lésion.

Le groupe musculaire des ischio-jambiers est composé de trois muscles, disposés de médial à latéral selon l’ordre suivant : le semi-membraneux, le semi-tendineux et le biceps fémoral (lui-même divisé en un chef long et un chef court) (21). Ils s’insèrent en proximal sur la tubérosité ischiatique, sauf le chef court du biceps fémoral qui s’insère sur la ligne âpre du fémur. Le chef long du biceps fémoral et le semi-tendineux ont la particularité d’avoir un tendon proximal commun, alors que le semi-membraneux s’insère seul sur la tubérosité ischiatique. En distal, le chef court et long du biceps fémoral s’insèrent sur la tête de la fibula, le semi-membraneux et le semi-tendineux s’insèrent sur l’extrémité proximale du tibia. L’insertion distale est plus large pour le semi-membraneux avec un tendon direct et deux expansions latérale et médiale.

La dissection cadavérique a montré que le tendon du muscle semi- a le plus long tendon proximal et la plus grande interface musculo-tendineuse, suivi par le chef long du biceps fémoral, puis le semi-tendineux (22). L’analyse échographique du chef long du biceps

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fémoral a montré que la partie proximale de ce dernier était moins apte à produire de la force en comparaison avec la partie distale (23). L’analyse mécanique a aussi révélé que le biceps fémoral avait la longueur d’étirement musculo-tendineuse la plus élevée (en comparant la longueur musculo-tendineuse en contraction vs station debout), que le semi-tendineux avait la vitesse d’allongement musculo-tendineuse la plus élevée et que le semi-membraneux avait le plus de force, absorbait et générait le plus de puissance (24). Sur le plan biomécanique, les muscles ischio-jambiers ont une fonction d’extension de la cuisse et de flexion de la jambe, mais ont aussi quelques spécificités : rotation latérale de la jambe pour le biceps fémoral, rotation médiale de la jambe pour le semi-tendineux, et mise en tension de la capsule articulaire de l’articulation fémoro-tibiale pour le semi-membraneux (21). On peut donc émettre l’hypothèse que ces différents muscles ont des contraintes mécaniques et sont mis en tension par des processus différents; ils peuvent donc avoir une susceptibilité lésionnelle variable.

En sport, les lésions des ischio-jambiers concernaient à 84% le biceps fémoral, 12% le semi- membraneux, et 4% le semi-tendineux (25,26). Les lésions de grade 1 et 2 étaient les plus représentées respectivement 56% et 27% des cas (25). Les lésions de grade 1 étaient plus particulièrement situées en distalité du muscle et les lésions de grade 2 au niveau du tiers moyen du muscle (25). Par ailleurs, la jonction myotendineuse et la zone proximale (proche de la tubérosité ischiatique) étaient les zones les plus souvent lésées (respectivement 39% et 32%) (27). On peut donc émettre l’hypothèse que la susceptibilité lésionnelle serait variable en fonction des zones, définissant ainsi des « zones de faiblesse ». Il a aussi été rapporté que la localisation des lésions musculaires avait une influence sur le délai nécessaire pour un retour à la compétition (28) : lorsque le tendon central du long biceps était atteint, le temps de récupération était significativement plus long (29). Ainsi, la topographie des lésions semblerait avoir une importance dans le pronostic de la lésion.

Le mouvement sportif et lésionnel pourrait avoir une influence sur la localisation de la lésion.

En course à pied, la longueur maximale des muscles ischio-jambiers était la plus courte pour la condition « jogging » et la plus élevée pour la condition « sprint » (30). En condition « marche » ou « jogging », le maximum de force exprimée est produit lors de la phase de contact au sol, alors que pour la condition « sprint » c’est lors de la phase terminale de swing du sprint (30). En sprint, il a été rapporté une association entre la force excentrique et l’activation des ischio-jambiers et la capacité de production de force horizontale lors d’une accélération en sprint, faisant ainsi des muscles ischio-jambiers des facteurs déterminant de la performance en sprint (31). De plus, un mouvement comprenant à la fois une flexion de la hanche et une extension du genou favoriserait le risque de lésions des ischio-jambiers en étirant au maximum les groupes musculaires (32). En sprint, c’est à la phase tardive du swing (mouvement de la jambe libre) et au début de la phase d’appui que le chef long du biceps fémoral est le plus à risque de blessure (33,34). Lors de cette phase, l’allongement du biceps fémoral représente 112 % de la longueur mesurée en position verticale contre 110 % pour le semi-membraneux et 109 % pour le semi-tendineux (24). Ainsi, il semble exister un lien entre le mouvement et la sollicitation des muscles ischio-jambiers.

Dans ce contexte, notre objectif principal a été d’analyser l’association entre la topographie par IRM des lésions des muscles ischio-jambiers et le mécanisme lésionnel. Les objectifs secondaires ont été :

1) de déterminer les principales localisations en IRM des lésions des muscles ischio- jambiers afin de mettre en évidence les principales zones les plus susceptibles d’être lésées ; 2) d’évaluer la variabilité inter-observateur de l’analyse IRM d’une lésion des ischio- jambiers en comparant l’analyse d’un radiologue expérimenté « sénior » versus un radiologue « junior ».

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2. Matériel et méthode 2.1. Protocole expérimental

HAMMER (acronyme de HAMstring MEchanics and mRi) est une étude de cohorte prospective, multicentrique, non interventionnelle. Elle a consisté d’une part en la réalisation d’une IRM de la cuisse chez un patient qui présentait une suspicion clinique d’une lésion musculaire des ischio-jambiers et, d’autre part, au remplissage d’un auto-questionnaire par le patient décrivant les circonstances et le mécanisme de sa blessure. Le Comité de Protection des Personnes d’Ile de France V (CPP IDF 5 : 17059) a approuvé le protocole d’étude (N° ID-RBC: 2017-A03433-50).

2.2. Population

Les patients ont été recrutés dans deux centres de radiologie : la clinique Mutualiste et le Centre Hospitalier Universitaire Hôpital Nord de Saint-Etienne. Les patients avaient été adressés par leur médecin traitant ou par un médecin du sport pour réaliser une IRM de la cuisse, suite à la suspicion d’une lésion musculaire des ischio-jambiers survenue dans la pratique sportive.

Les critères d’inclusion étaient les suivants : sportifs de loisir/amateurs, haut-niveau ou professionnels, âgés de 18 à 50 ans, adressés par leur médecin traitant, leur médecin du sport ou venant de leur propre gré dans une structure d’imagerie médicale pour la réalisation d’une IRM de la cuisse dans le cadre de la suspicion d’une lésion aiguë des muscles ischio- jambiers, survenue lors de la pratique sportive, datant de moins de 21 jours.

Les critères d’exclusion étaient les suivants : sportives féminines (pour limiter les biais liés aux potentielles différences de blessures entre les athlètes masculins et féminins (2)), les récidives, les patients qui avaient un antécédent de chirurgie du ligament croisé antérieur (LCA) avec prélèvement d’un tendon des ischio-jambiers et possibles anomalies de signal IRM (35)), une lésion des ischio-jambiers survenue en dehors de la pratique sportive, un âge inférieur à 18 ans et supérieur à 50 ans, une incapacité à comprendre la langue française, et les patients n’ayant pas d’anomalie à l’IRM ou présentant un grade 0 de la classification IRM modifiée de Peetrons (36).

2.3. Définitions

Une lésion des muscles ischio-jambiers a été définie par une douleur aiguë de la loge postérieure de la cuisse, d’origine traumatique ou liée à une sollicitation excessive du groupe musculaire des ischio-jambiers. Les différents types de lésions retenues étaient une anomalie de l’architecture des fibres musculaires et/ou tendineuses, les ruptures partielles ou complètes musculaires ou tendineuses, les hématomes.

Une récidive a été définie comme une douleur aiguë de la loge postérieure de la cuisse, localisée sur le même côté et touchant le même muscle que la lésion initiale et apparaissant dans l’année suivant la reprise complète de la pratique sportive, confirmée par l’examen clinique et par une IRM montrant un hypersignal T2 FS (37).

Une lésion myoaponévrotique a été définie comme touchant à la fois l’aponévrose et le corps musculaire. Une lésion myotendineuse a été définie comme touchant la zone reliant le tendon à son corps musculaire.

L’intensité de la pratique sportive a été définie comme « faible », « modérée », « élevée » ou

« très élevée » en fonction de la pratique sportive hebdomadaire, respectivement, inférieure ou égale à 2 heures (h), comprise entre 3 et 6h, 7 et 9h et supérieure ou égale à 10h.

Un changement d’équipement récent correspondait à une modification survenue dans les sept derniers jours avant la lésion, d’un ou plusieurs éléments matériels ayant un lien avec la course ou le sprint.

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Un événement indésirable était défini comme un fait survenant dans les sept derniers jours avant la lésion, d’ordre personnel ou professionnel pouvant avoir un impact psychologique significatif sur le patient.

La profession des patients était divisée en trois catégories : les « sportifs professionnels » ayant une activité physique quotidienne intense et pour laquelle ils étaient rémunérés, les

« actifs » dont le travail comprenait une activité physique quotidienne significative, et les

« sédentaires » dont l’activité professionnelle journalière ne demandait que peu d’activité physique (comme par exemple les étudiants).

2.4. Imagerie par Résonance Magnétique des ischio-jambiers

L’examen IRM devait se dérouler dans un délai de 21 jours maximum après la survenue de la lésion.

Pour que les patients soient inclus dans l’étude, il fallait que l’IRM ait été faite sur des machines datant de moins de 5 ans et avec un champ magnétique de 1,5 T minimum.

Des séquences en coupe axiales et coronales en pondération T1, T2 avec saturation de la graisse devaient avoir été réalisées. Le champ de vue devait couvrir l’insertion proximale musculo-tendineuse au niveau de la tubérosité ischiatique ainsi que l’insertion distale au niveau de la tête de la fibula et l’extrémité proximale du tibia. L’épaisseur de coupe pour les différentes séquences devait être de 5 mm pour un pas de 0,5 mm.

Pour classer la sévérité des lésions en IRM, la classification modifiée de Peetrons (36) suivante a été utilisée :

* grade 0 : pas de lésion,

* grade 1 : œdème sans anomalie de l’architecture musculo-tendineuse,

* grade 2 : dégradation de l’architecture musculo-tendineuse correspondant à une rupture partielle,

* grade 3 : rupture musculo-tendineuse complète.

La distance entre la tubérosité ischiatique (insertion tendineuse proximale) et le centre de la lésion des ischio-jambiers était mesurée en cm afin de classer les lésions selon trois topographies différentes : tiers proximal, tiers moyen et tiers distal.

2.5. Recueil des données

Le radiologue sénior, responsable de la vacation d’imagerie du centre de radiologie de la clinique mutualiste ou de l’hôpital Nord, remplissait à la fin de l’examen d’imagerie un questionnaire « radiologue » décrivant la sémiologie radiologique IRM de la lésion des ischio-jambiers et leur topographie.

Les principales données recueillies étaient : le nom du ou des muscles atteints, la structure anatomique atteinte, la localisation de la lésion selon la zone de la loge postérieure touchée, le grade de la lésion selon la classification de Peetrons.

Deux radiologues séniors ont participé à l’étude : le premier travaillait dans le centre de radiologie de la clinique mutualiste et le deuxième à l’hôpital Nord.

Chaque IRM a été relue par un troisième radiologue, dit « radiologue junior », en aveugle du compte-rendu IRM initial et du questionnaire « radiologue ». Le radiologue junior était le responsable de l’étude prospective, le seul et même relecteur des IRM, tout au long de l’étude.

La relecture de l’IRM consistait à un deuxième recueil des mêmes paramètres que ceux recensés initialement.

Lors de la réalisation de l’IRM, il était proposé au patient de remplir un auto-questionnaire comportant ses caractéristiques physiques et sportives, décrivant les circonstances de sa blessure, notamment le mécanisme lésionnel ayant entraîné la lésion des ischio-jambiers en cochant la case correspondant au mécanisme le plus ressemblant parmi les six choix suivants : une accélération, un freinage, une impulsion d’un saut, un tir, un tacle en extension, mais pouvait aussi ajouter une description libre.

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2.6. Critères de jugement principaux et secondaire

Les critères de jugement principaux étaient la localisation de la lésion selon le muscle lésé (le biceps fémoral chef long/court, le semi-membraneux et le semi-tendineux), la structure anatomique touchée (le tendon, la jonction myo-tendineuse, la jonction myoaponévrotique, le muscle), la zone dans la loge postérieure de la cuisse atteinte (tiers proximal, tiers moyen ou tiers distal), et le mécanisme de survenue de la lésion : une accélération, un freinage de course, une impulsion de saut, un tir/shoot, un tacle en extension, un choc direct.

Le critère de jugement secondaire, permettant la détermination des principales localisations des lésions des ischio-jambiers en utilisant l’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM), était la localisation de la lésion (muscle, structure anatomique et zone lésées, comme décrit dans le critère de jugement principal).

Pour analyser la variabilité inter-observateur de l’analyse IRM des lésions des ischio- jambiers, les résultats des radiologues sénior et junior concernant la structure anatomique touchée, la localisation de la lésion selon la zone de la loge postérieure atteinte (tiers proximal, tiers moyen ou tiers distal) et le grade lésionnel selon la classification de Peetrons ont été comparés.

2.7. Analyse statistique

Pour l’analyse comparative, les relations entre les variables ont été explorées à l’aide de tests de Fisher pour les variables qualitatives : le muscle touché, la zone de la loge postérieure de la cuisse atteinte, la structure anatomique lésée, le mécanisme lésionnel, du fait des effectifs attendus théoriques toujours inférieurs à cinq.

Pour l’analyse descriptive, les caractéristiques des sujets, les analyses IRM et les caractéristiques des blessures ont été décrites sous forme de fréquence et de pourcentage pour les variables qualitatives ; moyenne, écart-type pour les variables quantitatives.

La détermination des principales localisations des lésions des ischio-jambiers en IRM a été réalisée par l’analyse descriptive.

L’accord inter-observateur a été exploré grâce à des coefficients de Kappa de Cohen et leurs intervalles de confiance à 95%, sur trois variables : deux concernant la topographie lésionnelle (structure anatomique touchée et la zone de la loge postérieure de la cuisse atteinte) et une troisième qui était le grade Peetrons des lésions à l’IRM. L’interprétation du coefficient de Kappa a suivi la classification suivante : <0 : désaccord ; 0,01 à 0,20 : accord très faible ; 0,21 à 0,40 : accord faible ; 0,41 à 0,60 : accord modéré ; 0,61 à 0,80 : accord fort ; 0,81 à 1 : accord très fort.

Les résultats ont été considérés comme significatifs si p < 0,05.

Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel R, version 3.2.2 (avec le package « rel » version 1.3.1). Tous les tests étaient bilatéraux.

3. Résultats 3.1. Population

De Février 2018 à Juillet 2018, 31 patients venus pour une IRM des ischio-jambiers sur les deux centres de radiologie de Saint-Etienne ont été examinés pour une inclusion dans l’étude. Parmi ces 31 patients, 8 ont été exclus car :

- un avait un antécédent personnel de chirurgie du LCA avec prélèvement d’un transplant de la loge postérieure de la cuisse ;

- un était de sexe féminin ; - un présentait une récidive ;

- cinq avaient une lésion de grade 0 et donc ne présentaient pas d’anomalie à l’IRM.

Au final, 23 patients ont été inclus dans cette étude.

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Les caractéristiques démographiques de la population sont présentées dans le Tableau 1, et la pratique sportive dans le Tableau 2.

Tableau 1 : Population de l’étude (n=23)

Caractéristiques n (%)

Age (n= 23)

Moyenne (± sd) 27,2 (± 5,3)

Médiane [Q1 - Q3] 27 [24 -32]

Min - max 18 - 36

Sexe (n= 23)

Masculin 23 (100%)

IMC (n= 23)

Moyenne (± sd) 23,5 (± 1,7)

Médiane [Q1 - Q3] 23,9 [22 - 24,9]

Min - max 20,8 - 25,9

Profession (n= 23)

Sportif professionnel 12 (52,2%)

Actif 8 (34,8%)

Sédentaire 3 (13,0%)

Antécédents de lésions des ischio-jambiers 19 (83%) Antécédents de chirurgie du LCA* 2 (9%)

*Ces deux patients n’ont pas eu de chirurgie type DIDT

Tableau 2 : Type de sport et niveau/intensité de la pratique sportive (n= 23)

Caractéristiques n (%) ou moyenne (± sd)

Niveau de sport (n= 23)

Professionnel 12 (52,2%)

Amateur 11 (47,8%)

Précisions sur les sportifs professionnels (n=12)

Joueurs de football ligue 1 6 (50%)

Joueurs de football de national 2 4 (33%)

Athlétisme niveau national 2 (17%)

Type de sport (n= 23)

Football 17 (73,9%)

Athlétisme 5 (21,7%)

Rugby 1 (4,4%)

Intensité activité sportive (n= 23)

Très élevée 14 (60,9%)

Elevée 3 (13,0%)

Modérée 5 (21,7%)

Faible 1 (4,4%)

Nombre d'heures par semaine (n= 23)

Moyenne (± sd) 10 (± 4,3)

Médiane [Q1 - Q3] 12 [6 - 12]

Min - max 2 – 15

Années de pratique (n= 23)

Moyenne (± sd) 16,48 (± 6,6)

Médiane [Q1 - Q3] 20 [12 - 20]

(11)

Min - max 12 - 20

3.2. Analyse descriptive des IRM des ischio-jambiers

Vingt-trois IRM de lésions musculo-tendineuses des ischio-jambiers ont été analysées (Tableaux 3 et 3bis). Le délai moyen entre la survenue de la lésion et la réalisation de l’IRM était de 6,5 jours. 70% des atteintes concernaient le chef long du biceps fémoral ; 65%

étaient de grade 2 selon la classification modifiée de Peetrons ; 65% concernaient la jonction myotendineuse (65%). Majoritairement, la lésion touchait n’intéressait qu’un seul muscle (83%).

Tableau 3 : Principales caractéristiques IRM des lésions des ischio-jambiers (n (%)).

Grade IRM de la lésion selon la classification de

Peetrons

Grade 1 6 (26%)

Grade 2 15 (65%)

Grade 3 2 (9 %)

Muscles atteints

Biceps fémoral chef long 16 (69,6%)

Biceps fémoral chef court 0 (0%)

Semi-membraneux 5 (21,7 %)

Semi-tendineux 2 (8,7%)

Lésion avec au moins 2 muscles atteints

4 (17%)

Topographie de la lésion

1/3 proximal 5 (23%)

1/3 moyen 11 (47%)

1/3 distal 7 (30%)

Structures anatomiques touchées

Jonction myotendineuse 15 (65%)

Jonction myo-aponévrotique 6 (26%)

Tendon 0 (0%)

Muscle 2 (9%)

Présence d’une ondulation tendineuse

13%

Présence d’une cicatrice 9%

Présence d’un hématome 22%

`

Tableau 3 bis : Principales caractéristiques IRM des lésions des ischio-jambiers en fonction des grades de sévérité (n (%)).

Fréquence de la localisation pour les lésions de grade 1 n=6

Myo-tendineux 4 (67%)

Myo-aponévrotique 0 (0%)

Tendineux 0 (0%)

Musculaire 2 (33%)

Fréquence de la localisation pour les lésions de grade 1 n=6

(12)

1/3 proximal 2 (33%)

1/3 moyen 2 (33%)

1/3 distal 2 (33%)

Fréquence de la localisation pour les lésions de grade 2 n=15

Myo-tendineux 11 (73%)

Myo-aponévrotique 4 (27%)

Tendineux 0 (0%)

Musculaire 0 (0%)

Fréquence de la localisation pour les lésions de grade 2 n=15

1/3 proximal 2 (15%)

1/3 moyen 8 (52%)

1/3 distal 5 (33%)

3.3. Mécanismes lésionnels

Le mécanisme lésionnel le plus fréquent était l’accélération (61%), suivi par le tacle en extension (13%), le shoot (9%) et le freinage (9%) ; aucune lésion par étirement/stretching n’a été rapportée (Tableau 4).

Tableau 4 : Mécanismes lésionnels (n (%)) Patients n = 23 Accélération 14 (60,6%)

Freinage 2 (9,0%)

Tacle en

extension

3 (13,0%)

Shoot 2 (9,0%)

Saut 1 (4,2%)

Choc direct 1 (4,2%)

Etirement 0 (0,0%)

L’accélération était responsable de plus de 50% des lésions au sein des trois principaux muscles ischio-jambiers : 56,3 % pour le biceps fémoral chef long, 50% pour le semi- tendineux et 80% pour le semi-membraneux (Tableau 5). Il n’existait pas de corrélation significative entre les six mécanismes lésionnels et les différentes localisations selon le muscle atteint (p=0,58).

L’accélération était également responsable de la majorité des lésions des ischio-jambiers dans les trois zones de la loge postérieure de la cuisse : 60% pour le tiers proximal, 54,5 % pour le tiers moyen et 71,4% pour le tiers distal (Tableau 6). Il n’existait pas de corrélation significative entre les six différents mécanismes lésionnels et les différentes localisations lésionnelles selon la zone de la loge postérieure de la cuisse touchée (p=0,62).

L’accélération était responsable de la majorité des lésions touchant la jonction myotendineuse (47%) et myo-aponévrotique (83%) (Tableau 7). Il n’existait pas de corrélation significative entre les six différents mécanismes lésionnels et les différentes localisations lésionnelles selon la structure anatomique atteinte (p=0,91).

Tableau 5 : Mécanismes lésionnels en fonction du muscle atteint

(13)

(bf_lh = biceps fémoral chef long, sm = semi-membraneux, st = semi-tendineux, bf_sh = biceps fémoral chef court) (n (%)).

bf_lh n= 16

st n=2

sm n=5

bf_sh n=0

accélération 9 (56%) 1 (50%) 4 (80%) 0

freinage 2 (12,5%) 0 0 0

shoot 2 (12,5%) 0 0 0

tacle

en_extension

2 (12,5%) 1 (50%) 0 0

choc_direct 1 (6,5%) 0 0 0

saut 0 0 1 (20%) 0

Tableau 6 : Mécanismes lésionnels en fonction de la zone de la loge postérieure atteinte (n (%)).

Tiers proximal n=5

Tiers moyen n=11

Tiers distal n=7

accélération 3 (60%) 6 (55%) 5 (72%)

freinage 0 2 (18%) 0

shoot 0 1 (9%) 1 (14%)

tacle en extension

2 (40%) 1 (9%) 0

choc direct 0 0 1 (14%)

saut 0 1 (9%) 0

Tableau 7 : Mécanismes lésionnels en fonction de la structure anatomique atteinte (n (%)).

myotendineux n=15

myo-

aponevrotique n=6

musculaire _pure n=2

tendon n=0 accélératio

n

7 (46,9%) 5 (84%) 2 (100%) 0

freinage 1 (6,7%) 1 (16%) 0 0

shoot 2 (13%) 0 0 0

tacle en extension

3 (20%) 0 0 0

choc_direct 1 (6,7%) 0 0 0

Saut 1 (6,7%) 0 0 0

3.4. Validité interne de l’étude : Accord inter-juges entre le radiologue sénior et junior Les accords inter-observateurs entre radiologue « sénior » et « junior » étaient de 0,91 pour l’analyse de la structure anatomique touchée, 0,93 pour l’analyse de la zone de la loge postérieure de la cuisse atteinte et de 0,92 pour la gradation de la lésion en IRM selon la classification de Peetrons (Tableau 8).

(14)

Tableau 8 - Accord inter-juges entre radiologue « sénior » et « junior ».

Variables

Coefficient Kappa

IC 95%

Erreur standard

Observati ons

Taille échantillon Structure

anatomiq ue

touchée 0,91

[0,57-

1] 0,12 2 23

Tiers du muscle

touché 0,93

[0,67-

1] 0,09 2 23

Grade de

la lésion 0,92

[0,76-

1] 0,08 2 23

4. Discussion

Nous n’avons pas rapporté de relation statistiquement significative entre le mécanisme lésionnel et la localisation IRM de la lésion des ischio-jambiers. Cependant, cette étude doit être considérée comme une étude pilote en raison de la faible taille de notre cohorte (n=23) ; ces résultats doivent donc être interprétés avec précaution et confirmés, ou non, par la réalisation d’une cohorte plus importante.

Le mécanisme lésionnel le plus fréquent était l’accélération (61%), responsable de plus de la moitié des lésions des ischio-jambiers localisées dans les trois principaux muscles des ischio-jambiers, les trois zones de la loge postérieure de la cuisse, et dans les deux principales structures anatomiques atteintes. Cela semble cohérent avec la biomécanique de l’accélération (31) et le rôle bi-articulaire des muscles ischio-jambiers dans ce geste sportif, car les principaux mouvements de la phase d’accélération nécessitent une flexion de la hanche et d’extension du genou, ce qui favorise l’étirement des ischio-jambiers et donc leur contrainte (32).

Nous avons aussi observé un lien entre le mécanisme du saut et la localisation lésionnelle au sein du semi-membraneux résultant intéressant pouvant la prévention des lésions dans athlètes pratiquant cette gestuelle.

Par ailleurs, le muscle biceps fémoral et la jonction myotendineuse étaient les localisations les plus fréquemment touchées, pouvant ainsi être considérées comme des « zones de faiblesse » au sein des ischio-jambiers, résultats rejoignant ceux de l’étude d’Ekstrand et al. : 84 % d’atteinte du chef long du biceps fémoral, 56% d’atteinte de la jonction myotendineuse, et 17 à 27% d’atteinte de la jonction myo-aponévrotique (25).

L’accord inter-observateurs entre le radiologue « sénior » et le radiologue « junior » a été

« très fort », similaire à la cohorte prospective de 40 athlètes de Wangensteen et al. (38) (0,92 vs. 0,95 pour Wangensteen et al. pour la sévérité, et 0,91 vs 0,77 (38) pour la structure anatomique). Cet accord inter-observateurs élevé est le témoin d’une validité interne solide de notre étude et d’une bonne reproductibilité de nos analyses radiologiques.

Points forts de l’étude.

Le caractère prospectif et multicentrique de l’étude, la double lecture par des radiologues spécialisés en pathologie ostéo-articulaire, ainsi que leur très bonne reproductibilité inter- observateurs étaient des points forts de notre étude. De plus, les délais d’imagerie étaient courts (en moyenne 6,5 jours), ce qui limitait le biais de mémorisation par les patients concernant la description de la lésion et notamment du mécanisme lésionnel.

Points faibles/ limites de l’étude.

(15)

Le principal point faible est la taille restreinte de l’échantillon (n = 23). Ainsi, les résultats de notre étude doivent être interprétés avec précaution et confirmés par une cohorte plus importante. Un autre point faible est que la détermination exacte du mécanisme lésionnel a été parfois difficile pour le patient, notamment dans des situations ambiguës où plusieurs mécanismes sont intriqués (par exemple, en fin d’une course avec une frappe de balle ou un tacle en extension, ou le moment exact de l’accélération). De plus, la reproductibilité intra- observateurs n’a pas été évaluée.

Perspectives

Ces résultats peuvent aider à guider les exercices de prévention par renforcement musculaire ciblant la jonction myotendineuse. En effet, un des exercices les plus utilisés est le « Nordic Hamstring exercise », mais il activerait principalement le muscle semi-tendineux (39) alors que dans 2/3 des cas dans l’étude, la lésion touchait le chef long du biceps fémoral.

L’extension de hanche serait plus spécifique du chef long du biceps fémoral (40), incitant à privilégier ce type d’exercice.

L’analyse élastographique permettrait d’étudier les changements structurels intra- musculaires (41) et d’analyser les effets des exercices de renforcement musculaire (42).

L’IRM fonctionnelle permettrait également de mieux comprendre le comportement d’un muscle lors de différents mouvements et d’analyser la participation musculaire (40), pouvant aider à évaluer nos hypothèses.

Les récentes séquences IRM de type tractographie/DTI permettent une autre approche anatomique, de comprendre la disposition des structures musculaires et de segmenter les structures musculo-tendineuses (41). Elles pourraient peut-être aider dans la détection plus précoce des lésions musculo-tendineuses car elles sont sensibles aux changements de direction de la diffusion intra-musculaire des molécules d’eau (43).

5. Conclusion

Notre étude de cohorte prospective est novatrice. Nous n’avons pas rapporté de relation statistiquement significative entre le mécanisme lésionnel et la localisation IRM de la lésion des ischio-jambiers, ce qui peut être expliqué par la faible taille de notre cohorte. Le mécanisme lésionnel le plus fréquent était l’accélération (61%), et était responsable de plus de la moitié des lésions des ischio-jambiers, localisées dans les trois principaux muscles des ischio-jambiers, les trois zones de la loge postérieure de la cuisse, et dans les deux principales structures anatomiques atteintes.

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