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TRAVAUX DE LA COMMISSION

E xtrait des cahiers de roul ement

<<La technique de l'enseignement moderne a beaucoup plu à mes élèves, bien que notre installation matérielle ait été médiocre (pas d'étagères, ni rayonnage, ni armoire supplé- mentaire, aucune place possible pour le rangement de la documentation, du travail manuel ... ) ^>>

La citation ci-dessus nous prouve qu'en dépit des difficultés maté- rielles, une vie active a modifié le climat de la classe pour le bonheur des enfants ; heureuse maîtresse qui a pu et su œuvrer avec le minimum ! Ces premières lignes sont donc encourageantes pour tous mais ne nous enlèvent pas toutes nos inquiétudes.

<< Cependant le problème du matériel scolaire se pose bien

plus dans ces classes que dans celles à enseignement tradi- tionnel. Espérons que des crédits suffisants seront un jour débloqués pour travailler dans de meilleures conditions ».

Nous serions tentés de dire que même dans les classes traditionnelles le problème du matériel se pose si on ne veut pas en rester à la seule technique de l'exposé magistral suivi de l'exercice d'application sur le cahier (cahiers et livres y suffisent alors). Mais que l'on veuille une activité réelle de l'enfant et un travail personnel, voilà tout à coup le problème du matériel et de la documentation qui se pose ainsi que le problème de l'organisation de cette activité. Ce problème, l'Ecole Moderne, techniques Freinet, l'a résolu en créant coopérativement les outils et les techniques. Sans cela, on est au bord de l'échec:

<<La question du matériel·pédagogique se pose-la dé- brouillardise est de mise et ... motivée! Mais c'est péniblé de travailler dans de telles conditions et les traditions

reprennent le dessus ».

Et la même maîtresse ajoute :

<< Travaux pratiques, couture, cwsme, c'est le gros succis

de ·la classe, 1~ leçons de cuisine, hygiène alimentaire, couture, sont les plus appréciées. Encore une fois la question matérielle se pose; nous possédons deux ·machines à coudre (une électrique, une à pédale), j'ai eu quatre machines à écrire mais Olivetti vient de me les reprendre (c'était

·ulz prêt d'un an), deux métiers à tisser sans navette.

Avec beaucoup de bonne volonté, on ne pourrait tout faire». L'outil, la technique et la pensée pédagogique se conditionnent mu- tuellement. Comment faut-il démarrer? Par l'outil qui veut la technique et nous oblige à repenser notre pédagogie? Ou bien par le choix phi- losophique et social qui nous conduit à la technique qui veut l'outil?

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De toute façon, nous aunons tort de nous décourager au prem1er échec:

cc j'ai rapporté de vacances beaucoup de photographies.

Pendant les mois d'hiver à l'étude, j'ai projeté e1wiron

150 diapositives sur la Dordogne e(/e sud du Masszj Central.

]'ai ensuite demandé aux élèves en distribuant les tâches (une équipe: le paysage, une autre: les grottes, la suivante: l'histoire ... ) de me raconter ce qu'ils avaient vu. Le résultat fut satisfaisant encore une fois avec mes élèves de CM2, mais aussi très décevant avec les autres. L'expérience a été renouvelée. je dois reconnaître que ce fut meilleur.

Il est possible qu'un manque d'habitude de ma part soit responsable du premier échec. Mais il est certain que cette façon d'enseigner la géographie est de loin la plus attrayante et la plus valable >>.

Si j'ai lu avec rlaisir ce passage dans le cahier de roulement, c'est qu'il est optimiste: d'abord la documentation existe, peut-être pas toute la documentation, mais les maîtres la possèdent en partie et suffisamment pour démarrer; ensuite l'échec n'est pas négatif puisqu'on aboutit à une prise de conscience et à une conclusion qui marque le progrès ; l'échec est même positif lorsqu'il est un marchepied.

Les raiwns de l'échec? (autant qu'on peut en juger par ces lignes) La maîtrc.~sc a pris une trop grande part peut-être? Le travail ne semble pas avoir été totaleme.lt intégré à la classe, dans l'expression libre orale, ou la correspondance. Il semblerait que cette technique soit essayée en marge. (en étude). Excusez-moi Madame si je médis.

C'est que je me reporte à mes souvenirs; j'ai fait semblables erreurs;

il semble même difficile d'introduire une technique dans la classe sans l'avoir essayée en marge. Que cet essai du moins soit le plus court possible. Et je reviens vers cette maîtresse que je citais au début et qui mar- que son succès en dépit d'un matériel réduit, pour constater qu'elle a in- troduit dans sa classe les techniques vivifiantes de l'expression libre, du journal imprimé et de la correspondance.

<<Les méthodes actives demandent : 1)

2) 1111 matériel abondant et varié 3) ••..•

Oui, bien sûr ... mais méfions-nous aussi d'une abondance inorganisée et étouffante. Il nous faut quelques ateliers élémentaires bien organisés et correspondant à un plan de travail, Chassons le superflu.

cc Plan de travail. Relevons deux choses :

1) Le plan de travâil général de la semaine comprend tout ce qui est collectif : dictée, calcul (je n'a vais pas de fichiers autocorrectifs de calcul), grammaire, conju- gaison, étude de textes.

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2) Le plan de travail individuel de l'élève comprend les exercices individualisés - au fichier en rapport avec les parties commw1es, ce qu'il fera pendant la semaine - texte libre, exposé, lettre au correspondant, page d'album, dessin, travail manuel ...

Le plan de travail est mis au point le samedi après-midi.

L'élève ne prend note que de son plan personnel, sur cahier du jour. Le plan collectif général est au tableau.

La pratique du plan de travail offre des avantages. L'enfant sait ce qu'on fera pendant la semaine, il prend un engagement moral, celui de finir le plan individuel qu'il s'est assigné au début de la semaine et qui doit être achevé pour le samedi.

Difficultés (plan individuel) :

1) il faut contrôler en cours de réalisation;

2) l'élaboration est parfois laborieuse;

3) le dosage du travail prévu et le contrôle du travail sont délicats et longs.

Cette question de plan de travail est essentielle, il faudra l'étudier et la mettre au point. Quels cahiers prévoir pour ce travail?>>

Notre camarade n'est pas le seul à poser ce problème. Pourtant il a déjà ci-dessus bien défini la technique.

<<Il m'est difficile, non pas de le concevoir, mais de l'ap-

pliquer». ^{(le plan de travail)}

Il est peut-être plus difficile de le concevoir qu'on ne le pense, puisqu'au moment de l'appliquer on ne connaît plus très bien sa ligne de conduite (excusez-moi, camarade, c'est surtout pour moi que je parle).

Longtemps j'ai confondu répartition mensuelle ou annuelle avec plan de travail, les répartitions n'étant qu'une partie assez statique du plan de travail qui est un élément act1j, lui.

«Les leçons traditionnelles d'histoire et géographie sont

abandonnées et remplacées par des leçons ou des conférences préparées par des équipes de trois. Un plan de traiJail valable pour ^Wl trimestre est établi en commun pour chacune de ces matières. Celui-ci est affiché afin que tous les élèves soient au courant du sujet traité et de la date.

Les bons élèves aiment cette façon de procéder ( docwnen- tation, exposé), mais le p!us inquiétant pour l'a venir est l'indifférence dans laquelle sont retombés les plus mauvais après avoir paru être intéressés par les premières leçons.

Les leçons d'histoire et de géographie seraient certainement plus attrayantes si twus pouvions disposer d'un appareil de projection par classe, ce qui pose à nouveau le problème des crédits ... ^»

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De toute façon, notre )uge est là: si les élèves-témoins (c'est-à-dire les mauvais) retombent dans l'indifférence, c'est que nous ne sommes pas sortis du procédé, c'est que notre enseignement n'était pas motivé en profondeur. Des techniques attrayantes ne sont pas forcément des techniques de vie.

Cet appel de la vie qui pousse le bébé à têter, à marcher, à parler, à conquérir son espace social, pousse aussi l'écolier à dessiner, lire, écrire, l'enfant à explorer son petit monde ... pou,·vu que l'école ne vienne pas tout poser en porte-à-faux.

La technique du plan de travail qui vient organ.iser cette vie et en adoucir les turbulences, quelle est-elle?

Beaucoup plus qu'une répartition, une façon d'éduquer.

Mais voilà pour nous la difficulté : comment coucher cette vte sur le papier, comment s'expliquer sans tuer l'élan?

Il faut lire, dans la collection Bibliothèque de l'Ecole Moderne, BEM n° 15 : Les plans de travail

n° 5 : Education civile et morale n° 25 : Les invariants pédagogiques Il faut parler à des camarades.

Il faut, c'est essentiel, tenter l'expérience et la vivre .

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avec Correspondance

le Togo le Maroc la Tunisie

Nous recevons peu de demandes pour ces pays de langue française (Togo) ou à écoles bilingues (AFN).

Et pourtant, les camarades Ecole Mo- derne de ces pays ont fait de gros efforts pour essayer d'entraîner nos collègues d'Outremer. à nos méthodes : à Lomé, par ex. où···Josette Mabille a organisé un stage, il y a un an passé ; tout le monde connaît nos camarades d'Afrique du Nord et leur travail. Il en résulte que de nombreu- ses demandes de correspondance nous arrivent, principalement elu Togo et du Maroc, pour des classes de Cours Moyen principalement. Nous avons vu des mater- nelles de France nous demander des correspondants en Afrique Noire :comment pourrions-nous les satisfaire, quand la scolarisation là-bas n'est pas encore totale en ce qui concerne les enfants de 6 à 14 ans?

Mais les grandes classes? Bien sûr, certains camarades ont été déçus ; c'est

que, bien souvent, il nous faut être des sortes de parrains pour ces Ecoles d'Afrique Noire. Des camarades chevronnés pour- raient prendre comme 2• correspondant dit régulier, une de ces classes du Togo, l'échange serait moins important peut-être qu'avec votre 1" correspondant, mais aider quelqu'un à avancer, n'est-ce pas primor- dial? On pourrait demander à J. Mabille de réserver les classes des collègues noirs qui marchent le mieux, aux camarades pour qui le Togo fournirait leurs seuls correspon- dant régulier.

Nous attendons vos demandes ; pré- cisez s'il s'agit de 1•• ou 2 n• correspon- dants réguliers.

Le Bureau des Coopératives Scolaires elu Maroc réclame des correspondants de France pour les classes de CM2 et du Secondaire. Ecrivez-nous aussi sans tarder.

Suzanne et Lucien DAVIAULT