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Submitted on 1 Jan 1973
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Distribution optimale du courant dans une bobine sans fer pour mesures de susceptibilité magnétique
R. Blanchet, F. Gaume, Alberte Bondeau
To cite this version:
R. Blanchet, F. Gaume, Alberte Bondeau. Distribution optimale du courant dans une bobine sans
fer pour mesures de susceptibilité magnétique. Revue de Physique Appliquée, Société française de
physique / EDP, 1973, 8 (1), pp.83-87. �10.1051/rphysap:019730080108300�. �jpa-00243658�
DISTRIBUTION OPTIMALE DU COURANT DANS UNE BOBINE
SANS FER POUR MESURES DE SUSCEPTIBILITÉ MAGNÉTIQUE
R. BLANCHET
(*),
F. GAUME et A. BONDEAUPhysique Expérimentale,
UniversitéClaude-Bernard, Lyon I
43,
boulevard du11-Novembre-1968,
69-Villeurbanne(Reçu
le 15 octobre1972)
Résumé. 2014 Pour obtenir des valeurs à la fois intenses et uniformes du
produit
duchamp magné- tique
par songradient axial,
on étudie des bobines àdisques
enimposant,
enplus
de la variationradiale,
une variation axiale de la densité de courant,qui
améliore de 10%
le rapport de la forcemagnétique
à lapuissance
consommée. Une méthodesystématique, susceptible
d’autresapplica- tions,
est mise aupoint
pourl’optimisation
de cetterépartition
du courant. Par unprocédé
dimi-nuant les résistances de contact, on a construit une bobine maquette,
qui
montre les avantages dece
dispositif
par rapport aux montagesclassiques.
Abstract. 2014 In order to get both strong and uniform values of the
product
of themagnetic
fieldand its axial
gradient,
diskmagnet-coils
have been studied incausing
an axial variation in addition of the radial variation of the currentdensity.
The ratio of themagnetic strength
to the consumed power isimproved by
10%.
Asystematic method,
which could be useful in other cases, is studied for theoptimization
of this distribution of current. Thanks to a process which reduces the resis- tances of contact, aproof coil
has beendesigned, showing
theadvantages
of this apparatus compar- ed to the usual instruments.Classification Physics abstracts
05.40 - 17.62
1. Introduction. - Un
dispositif
de mesure desusceptibilité magnétique
est caractérisé enpremier
lieu par la valeur du
paramètre
F =H(DHIba), produit
du
champ magnétique
en unpoint repéré
par unecoordonnée a, par le
gradient
duchamp
au mêmepoint
et dans la direction de cette coordonnée. La force àlaquelle
est soumis un échantillon étant propor- tionnelle àF,
une valeur élevée de ceproduit augmente
la sensibilité del’appareil,
ou laprécision
des mesures.En second
lieu,
l’uniformité de F dans un volume Vsupérieur
à celui de l’échantillon améliore lafidélité,
facilite les
enregistrements automatiques
en évitantune localisation
rigoureuse
de l’échantillon et auto- rise un accroissement de la masseutilisée,
donc ausside la force
magnétique.
Il est difficile de satisfaire simultanément ces
deux conditions de valeur élevée et d’uniformité en
employant
un électroaimant à circuitferromagnétique.
Il est
cependant possible
d’uniformiserH(ôH/ôa)
auvoisinage
d’uneportion
deplan,
en donnant une formeappropriée
auxpièces polaires [1 ].
Enrevanche,
on
peut
obtenir des valeursplus
élevées de F. V enutilisant des bobines sans fer fonctionnant à la
tempé-
rature
ordinaire,
et en calculant larépartition opti-
male du courant dans ces bobines.
Dans ce cas, la coordonnée a est
prise
lelong
del’axe de
l’enroulement,
axe dontl’origine
0 corres-(*) R. Blanchet, actuellement à l’Ecole Centrale de Lyon.
pond
aupoint
où l’on désire réaliser une valeur élevée et uniforme de F. Pour des raisons desimplicité
deconstruction et de
robustesse,
les enroulements envi-sagés
sont des bobines massives à gorgesrectangulaires (Fig. 1),
de rayons intérieur yi et extérieur y2. Unespire,
de section dxdy,
est caractérisée par son abs- cisse x, son rayon y, et la densité i du courantqui
laparcourt.
Comme pour l’étude d’autres effets
magnétiques [2], [3], [4],
troisdispositifs,
dont les deuxpremiers
ont été étudiés
précédemment [5], peuvent
êtreenvisagés.
1. Deux bobines
ordinaires,
à densités de courantuniformes, i
et i’.2. Deux bobines à
disques
deBitter,
de mêmesrayons. Leurs densités de courant sont alors :
il
eti’ désignant
les valeursprises
par la densité de courant sur le bord intérieur desdisques
des deuxbobines.
3. Une bobine à densité de courant variable suivant l’axe
[6], [7],
donnée par une loi de distribution :où
io
1 est la valeur de cette densité pour x = 0 et y = y1.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019730080108300
84
FIG. 1. - Coupe longitudinale d’une bobine massive.
Le second
dispositif donne,
parrapport
aupremier,
une amélioration de
27,5 %
durapport F/P
de l’effetmagnétique
recherché à lapuissance consommée,
pour une même valeur du coefficient de
foisonnement il
et une uniformité
identique [5].
Paranalogie
avec lescalculs de G. Jaillet et R. Pourraz
[2],
recherchant des valeurs élevées deH(ôHlôa)
sans conditionspéciale d’uniformité,
onpeut
encoreprévoir
une amélioration de l’ordre de10 %
enpassant
du deuxième au troi- sièmedispositif.
Leproblème
est donc de déterminer et de réaliser au mieux lafonction f (x),
en recherchantune valeur maximale de F pour une
puissance
Pdonnée
[8].
2. Recherche de la
répartition axiale f (x)
de la densité de courant. - Endésignant
par xl et x2 les abscisses des faces terminales de labobine,
leproduit
F et lapuissance
P ontrespectivement
pourexpression :
avec :
et
p étant la résistivité du cuivre.
La
répartition
du courant dans le seconddispositif (association
de deux bobines deBitter) peut
aussi bien être décrite dans le cadre du troisième cas,f (x)
étantalors une fonction créneau à deux
paliers, représentée
en valeurs relatives
(xr
=xly,)
sur lafigure
2a. Cesera la
première étape,
ou distributionfi(x),
dansl’élaboration de
f(x) optimale.
Leprincipe
du calculest alors de transformer
progressivement
cetterépar-
tition en une fonction escalier aux
paliers
deplus
enplus
nombreux et étroits afin derapprocher f(x),
sans altération notable de l’uniformité de
F,
de la fonction continue idéalequi correspondrait
au maxi-mum du
rapport F/P. Après chaque
modification def(x),
le tracé de la courbeFIF,
=g(ar)
et le calculde P
permettent
de vérifier le maintien de l’uniformitédue
F et l’accroissement deF/P.
2. 1 DÉTERMINATION APPROCHÉE DE LA FONCTION
f(x).
- Audébut,
l’intuition suffit pourguider
lesmodifications
apportées
àfi(x).
Plusieurs essaisconduisent à une
répartition
nouvellef2(x) (soit f2(xr)
sur la
figure 2a).
La courbeF/Fo correspondante,
FIG. 2. - a) Répartitions successives de la densité de courant.
b) Variations de F/P (unités arbitraires) suivant la zone dans
laquelle on modifie la densité de courant. c) Association de deux paires d’interventions (a, fl) et (y, ô) sur la fonction f(x),
sans effet sur l’uniformité de F = H(bHIba) mais faisant croître F/P.
g2(ar)
en valeurs relatives(Fig. 3)
montre que l’uni- formité est très satisfaisante. Le calcul de P révèle par ailleurs une économie depuissance
de5,2 %
parrapport
à la distributionJ1 (x)
à deuxpaliers,
pour uneffet
magnétique égal.
Les calculsnumériques
sonteffectués avec un
rapport y2/yl
= 3.2.2 AFFINEMENT
SYSTÉMATIQUE
DE LA FONCTIONf (x).
- Pour améliorer lafonction f2(x),
on a le choixentre la
programmation
de l’ensemble duproblème,
FIG. 3. - Variations relatives de F (proportionnel à la force
magnétique) le long de l’axe de la bobine. g2 et g3 : conséquences
des distributions f2 et f3 de la densité de courant. g2,10 : résultat d’une modification locale de /2 (dixième zone). gq : courbe
quelconque illustrant la méthode d’uniformisation.
et la méthode
exposée
ci-dessous. Cette dernière solution a étépréférée
au calcul exclusivement itératif àl’ordinateur,
car ellepermet
dediriger
laprogression de f(x)
vers sa formeoptimale,
par l’examen détaillé des effets de modifications locales élémentaires appor- tées à cette fonction.2.2.1
Effets
desdéformations
élémentairesimposées
à
f2(x).
- Legraphique
def2(x,)
estpartagé
en zonesde
largeur 03B4xr
=0,1 (Fig. 2a).
Dans chacune de ceszones, on
augmente
ensuite i d’une valeur constante et on déterminechaque
fois la courbeg(a,)
corres-pondante,
ainsi que lerapport F/P.
Une courbe de cetype
accompagneg2(ar)
sur lafigure 3,
à titre d’exem-ple.
On traceégalement (Fig. 2b),
la modification durapport F/P
suivant la zone affectée.L’examen de ces
graphiques
et l’utilisation des tableauxnumériques correspondants permet
depré-
voir l’effet d’une modification
quelconque
def (xr),
si son
amplitude
est assezpetite.
On la considérera eneffect comme une
perturbation
élémentaireproduisant
des effets
qui
lui sontproportionnels.
2.2.2 Amélioration
systématique
del’uniformité.
-Une modification du tracé de
f (xr),
par passage à un nombresupérieur
depaliers,
altère engénéral
l’uni-formité de F. Pour rétablir cette
uniformité,
on chercheà
placer
avec uneprécision donnée,
sur l’axeOar,
lestrois
points M,
N et R degq(ar),
courbequelconque
àuniformiser
(Fig. 3).
Or les résultats des déformations élémentaires(Fig. 3),
montrentqu’il
estdifficile,
enagissant
surf (x)
dans une seule zone(Fig. 2a),
derapprocher
l’un des troispoints
de l’axeOar
sans enéloigner
un autre. On effectue donc ces modifications parpaires,
avec desamplitudes
telles que l’altération simultanée des deux zones maintienne stationnaires deux des troispoints M,
N et R.Quatre couples
demodifications
remplissant
ces conditions pour M et N sont d’abord établis. On détermine alors leurs influencesrespectives
surFIP
ainsi que sur l’ordonnée du troi- sièmepoint
R. La mêmeopération
est ensuite effectuéeen
gardant
cette fois N et R stationnaires.2.2.3 Accroissement de F sans altération de l’uni-
formité.
- Au cours desopérations précédentes
concernant
l’uniformité,
on utilise lescouples
de modi-fications de
f (xr) qui augmentent
leplus
le rap-port F/P.
Une distribution nouvelle ainsi déterminée donne une uniformité deH(DHIDA)
à0,1 % près,
touten réalisant une économie de
puissance
de7,3 %
parrapport
auxperformances
de larépartition fl(x)
àdeux
paliers [5].
Il est
possible
d’allerplus
loin. Eneffet,
dans lasérie des
couples
de modifications def (xr)
laissantdeux
points
deg(ar) stationnaires,
N et R parexemple,
on
peut
en trouver deuxqui remplissent
la conditionsuivante : ils ont des effets inverses sur l’ordonnée du
point
M etprovoquent
l’un et l’autre une économie depuissance.
Lafigure
2creprésente
unexemple
d’unetelle association de deux
paires
d’interventions surf (x,).
Les modifications sontréparties
sur les zonesvoisines des zones
caractéristiques
pourgarder
àf(xr)
unaspect
de continuité. Ce genred’opération permet
doncd’augmenter F/P
sans altérer l’uniformité.En la
répétant plusieurs fois,
on arrive à une distribu-tion
f3(x) (Fig. 2a).
La courbecorrespondante g3(ar) (Fig. 3)
met en évidence une uniformité à0,1 %
pour-
0,4 ar 0,2,
voisine de celle de la courbe g2,cependant
que l’accroissement deF/P
parrapport
à larépartition f1(x)
est maintenant de 10%
au lieu de5,2 %.
,La méthode
systématique
utilisée ici pour accroître la valeur et l’uniformité de Fpourrait s’appliquer
àd’autres
problèmes d’optimisation.
3. Réalisation
pratique
de larépartition f (x).
- Laréalisation exacte de la fonction continue
équivalente
à
f3(x) (tracé pointillé, Fig. 2a) exigerait l’usinage
d’une hélice à pas variable. On obtient une bonne
approximation
de cette hélice engroupant
enparallèle
un nombre variable n de
disques
de cuivre de0,1
mmet
0,2
mmd’épaisseur
pour former desspires qui,
isolées par des
disques
enpresspahn,
sont ensuiteconnectées en série. Le nombre n est déterminé par le fait
qu’une spire
d’abscisse moyenne x doit avoirune
épaisseur
inversementproportionnelle
àf3(x).
Le
groupement
desdisques
est fait selon une nouvelledisposition, qui permet
une diminution de la résistance de contact parrapport
à une méthodeprécédemment
utilisée
[3], [7],
elle-même dérivée de celle de Bitter[9].
La
figure
4 montre comment lesspires
sont constituées de ndisques accolés,
décalés en hélice les uns parrapport
aux autres et liés entre eux par une soudure à l’étain sur la trancheextérieure,
cequi
facilite leurmontage.
De cette manière les résistances de contact dans unespire
donnée sont enparallèle
au lieu d’êtreen série
[3].
On estégalement
amené àfabriquer
desfractions de
spires,
lesdisques
étant alorsdécoupés
suivant
l’angle correspondant
à cette fraction. Ce mode d’enroulement amènerait sans doute une amé- lioration dans la construction de bobines sans fer destinées à d’autres usages, et même dans lemontage
de secondaires de transformateurs basse tension.La bobine ainsi construite
(Fig. 5) comporte
deuxenroulements coaxiaux connectés en série. Le refroi-
86
FiG. 4. - Exemple de spire hélicoïdale comprenant cinq disques connectés en parallèle, fendus chacun suivant un rayon et
déformés hélicoïdalement.
FIG. 5. - Coupe longitudinale de la bobine et variations de
f(x) et g(a).
dissement est assuré par une circulation d’huile et un
échangeur
huile-eau. L’étudepréalable
de ce refroi-dissement fait
prévoir,
avec un coefficientd’échange thermique superficiel
de l’ordre de 1 000W/m2.°C,
une
puissance
maximale de 1 380 W. Cette valeur est déterminée enimposant
à latempérature
du cuivrede ne
dépasser
en aucunpoint 105 °C,
limite admis- sible pour lepresspahn
imbibé d’huile.Les
spires
étant refroidies seulement par leurs tranches intérieures etextérieures,
latempérature
n’est pas uniforme le
long
d’un rayon. La variation maximale calculée n’estcependant
que de1,8°C,
cequi
ne fausse pas notablement larépartition
radialedu courant.
4. Essais et résultats. - La
maquette
construite aété étalonnée à l’aide d’un échantillon
paramagnétique
de
susceptibilité
connue, et d’une balance au1/100
de mg. Les courbes
g(a) expérimentale
etthéorique
sont
représentées
sur lafigure
6. Onobtient,
pour Y1= 2,5
cm,H(ôH/ôa)
stationnaire à moins de 1% près
dans un volumecylindrique
de2,5
cm de dia-mètre et 2 cm de
long,
soit environ 10cm3.
Ce volumeest situé dans un canal libre de 43 mm de
diamètre,
cequi
le rend accessible à desdispositifs
tels quecryostat
ou four.
FIG. 6. - Courbes g(a) expérimentale et théorique pour y 1 = 25 mm.
Les essais d’échauffement confirment assez bien les
prévisions.
Onpeut,
tout engardant
une marge desécurité, adopter
une intensité maximale de 160A,
ce
qui correspond
à unepuissance
de 1 150W,
et àQuant
auproduit
de ceparamètre
par le volume danslequel
on l’obtient avec l’uniformitévoulue,
il atteintsoit environ six fois
plus
que ce que l’on obtient cou-ramment avec les électroaimants pour mesures de
susceptibilité magnétique.
Des améliorations
complémentaires peuvent
êtreenvisagées
d’unepart
sur leplan
du calcul par une détermination de la valeuroptimale
deY2lYl, rapport
des rayons desdisques,
et d’autrepart
sur leplan pratique
par une construction mieuxrefroidie,
àdisques perforés.
De
plus,
si l’onmultiplie
toutes les dimensions de l’enroulement par un facteurk,
tout en maintenant les conditions d’un bonrefroidissement,
les relationsde similitudes concernant ce
problème [6]
montrentque les valeurs limites de
P,
F et F. V sontmulttpliées respectivement
park3, k
etk4.
Un accroissement des dimensions de la bobine d’essaiprésenterait
donc unintérêt
certain,
surtout en cequi
concerne leproduit
V.
H(8HI8a).
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