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CULTURE LITTÉRAIRE ET CULTURE INFORMATIONNELLE

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Academic year: 2022

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ET CULTURE INFORMATIONNELLE

À l’heure du numérique, la reconnaissance d’un domaine info-littéraire

MICHÈLE ARCHAMBAULT

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Introduction

Pourquoi vouloir articuler culture littéraire et culture informationnelle, vouloir ouvrir un domaine info-littéraire et faire jouer au roman le jeu de l’information ?

Le roman n’a pas pour objectif de diffuser ou de transmettre de l’information. Le romancier n’est pas un documentariste ni un essayiste. Il n’est pas question par cette réflexion d’attribuer à l’auteur du roman une intention qu’il n’a pas, ni de faire glisser le roman vers un genre qui n’est pas le sien ou encore de faire entrer de force la littérature dans un schéma documentaire et d’influencer ainsi les pratiques de lecture littéraire. Il s’agit de prendre en compte un certain nombre de facteurs qui sont négligés par la communauté scientifique, car difficilement vérifiables, analysables et contrôlables. Il s’agit d’examiner de près ce qui est constaté de façon empirique, ce qui est su de tout lecteur de roman et décrit par les critiques et analyses littéraires, à savoir que le roman est un vecteur de connaissances universelles qui s’articulent avec l’expérience intime. S’il ne diffuse pas d’informations au sens où un essai ou un documentaire peut le faire, il transmet bien quelque chose qui nourrit, construit le lecteur, alimente sa réflexion, enrichit sa pensée. Il est une passerelle entre les espaces, les époques et les cultures. C’est ce quelque chose jamais décrit formellement qu’il est intéressant d’identifier et de soumettre à l’analyse.

Pourquoi le faire ? Et pourquoi le faire dans le cadre des sciences de l’information et de la communication (SIC) ?

Pour répondre dans un premier temps à une préoccupation des professionnels des bibliothèques qui est de proposer, afin de permettre d’autres types de lectures, des entrées dans le roman autres que celles offertes par les champs traditionnels de l’auteur, du titre ou des grandes et trop larges classifications des genres. En effet, rien aujourd’hui ne permet d’accéder à un passage ou une page de roman qui recèle une description précise, une analyse fouillée ou une illustration parlante d’une réflexion sociale, politique, culturelle ou sociétale. Or, ce besoin se fait sentir dès que l’on travaille un sujet quel qu’il soit. Dans ce cas, le lecteur n’est pas dans la demande d’une lecture littéraire mais dans la quête d’une représentation de connaissances ou de savoirs, opérée par un auteur de fiction qui utilise les procédés littéraires et artistiques pour traduire et montrer une réalité. L’histoire racontée, les décors décrits, les personnages vivants sont autant d’éléments porteurs de vérités que le lecteur recherche. Issue des demandes récurrentes des usagers des bibliothèques, cette problématique oblige le professionnel à se poser la question de la fouille dans le texte, au sens archéologique du terme. Il ne s’agit donc pas d’entreprendre une analyse littéraire des textes mais de les creuser afin d’en extraire des fragments

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isolés susceptibles de faire sens dans un contexte extérieur à la fiction et d’intéresser un lecteur. Cette étude s’adosse aux théories développées en SIC en proposant, dans ce cadre, une redéfinition du terme information et de l’appareil notionnel qui y est attaché. Il n’est ici pas plus question de contraindre les SIC à se fixer sur l’étude du roman qu’il n’était envisagé de dévoyer la finalité de la création littéraire. C’est vers une interdisciplinarité, au sens où Edgar Morin la définit, qu’il faut se tourner.

Et l’on aborde ici la deuxième raison qui justifie cette démarche. Le roman, objet des disciplines littéraires, est lié à d’autres disciplines par les univers qu’il décrit et dont il fait partie. Dès lors, envisager une migration de la notion d’information vers le littéraire prend tout son sens. Issue de la pratique sociale, cette notion a pris un sens scientifique précis dans la théorie de Shannon et peut se déplacer dans la littérature pour s’inscrire dans le roman ; là, elle pourra s’associer à d’autres notions issues d’autres disciplines, et permettre les transports de schèmes cognitifs d’une discipline à l’autre. Ne trouve-t-on pas d’ailleurs la trace de cette mobilité d’idées et de transformations théoriques chez les essayistes de différentes disciplines ? L’anthropologie comme la psychologie et la psychanalyse, l’économie, l’histoire, pour ne citer que les plus évidentes, empruntent à la littérature pour reconstruire une théorie. Il n’est que de donner les exemples les plus connus du mythe d’Œdipe théorisé en complexe ou du personnage de Don Juan conceptualisé en donjuanisme. Étudier sous l’angle informationnel ce que le roman transmet permet donc aussi d’entrer dans ce qui fonde la recherche scientifique, à savoir la fécondation d’un nouveau champ où elle va pouvoir s’enraciner. Ainsi la fictiologie1 naît d’une articulation des SIC et de la littérature. Objet de recherche fondamentale mais également expérimentale, elle ne peut se passer d’outils.

Or, une troisième raison de s’engager dans cette voie trouve sa justification dans une situation conjoncturelle. Le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) est aujourd’hui incontournable.

Leur utilisation influence profondément et durablement les pratiques sociales, culturelles, scolaires et professionnelles. Le domaine littéraire, comme les autres disciplines, ne peut se désintéresser du phénomène au risque de perdre de sa vitalité ou, plus grave, de se voir automatisé, les TIC faisant une incursion dans la littérature avec la création des bibliothèques numériques. Opérer dans les textes le travail archéologique évoqué plus haut n’est donc pas impensable ; il est au contraire à penser pour répondre au souci professionnel décrit

1. Néologisme créé ici pour répondre au souci de la description d’une notion jamais encore définie qui couvrirait le champ de l’analyse formelle des normes de vérité dans la fiction, par le relevé et l’étude de « faits » dans ses contenus.

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précédemment, mais aussi pour éviter l’exclusion de la littérature de la société actuelle qui impose la construction pour tous d’une culture informationnelle.

Après avoir dégagé les éléments qui justifient une articulation des cultures littéraire et informationnelle, une analyse du contexte numérique actuel nous permet d’aborder la question de la médiation documentaire par une réflexion prospective et la proposition d’outils en adéquation avec le domaine info- littéraire.

Culture littéraire et culture informationnelle dans le contexte des TIC : quelle articulation ?

Culture littéraire et culture informationnelle : éléments de comparaison Des domaines de connaissances différents

Culture littéraire et culture informationnelle s’appuient toutes deux sur ce qui fonde la notion de culture au sens sociétal du terme, à savoir la maîtrise de connaissances dans un domaine circonscrit à laquelle on adjoint la pratique d’opérations cognitives complexes.

L’étendue du champ de connaissances dans le domaine informationnel est révélatrice de la difficulté de définir ce que peut être la culture informationnelle.

Schématiquement, pour introduire ce qui nous intéresse, à savoir l’articulation possible entre culture informationnelle et culture littéraire, on partira du principe de base qui veut que la connaissance des réseaux de communication et leur fonctionnement, ainsi que celle du vaste appareil notionnel attaché au concept même d’information, sont les deux piliers indispensables à la construction d’une culture informationnelle. Posséder une culture informationnelle, c’est, au minimum, savoir définir et distinguer pour les catégoriser, un document, un support, une nature d’information. C’est également connaître les outils permettant la recherche et le traitement du document et de l’information et leur mode opératoire.

Du côté du littéraire, les connaissances concernent en premier lieu les grands mouvements littéraires, c’est-à-dire leur naissance et leur développement au cours d’époques bien identifiées historiquement et culturellement, les genres littéraires représentatifs de ces mouvements, les auteurs et titres majeurs et secondaires s’y référant, ainsi que les thèmes récurrents et leur traitement, à savoir les choix esthétiques opérés. Elles couvrent également, et dans le détail, les textes eux-mêmes, c’est-à-dire les noms des personnages présentés, la description des lieux mis en scène, les phrases ou expressions significatives et qui font l’objet de citations, l’œuvre originale et son traitement stylistique par

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l’utilisation de procédés littéraires classiques ou novateurs. Plusieurs cercles se dessinent donc qui tracent les contours de ce que sont les connaissances littéraires : alors qu’un premier cercle, très large, et qui sort du cadre spécifiquement littéraire mais permet de le comprendre, recèle toutes les connaissances historiques et culturelles liées à une période ou un contexte, un deuxième cercle recense les connaissances générales du domaine littéraire et un troisième les connaissances très spécifiques sur les œuvres elles-mêmes.

Acquérir et consolider des connaissances littéraires, c’est se bâtir une bibliothèque privée connue.

Dans le domaine des connaissances, rien ne semble relier le littéraire à l’informationnel. Nous sommes face à deux domaines distincts, dont l’un bénéficie d’une longue tradition de travaux scientifiques qui circonscrivent ses spécificités et l’autre qui interroge de nombreuses disciplines, questionne de nombreux domaines et se situe de fait dans une transversalité revendiquée.

En revanche, et ce qui est beaucoup plus important, on retrouve des deux côtés la pratique d’opérations cognitives complexes similaires.

Des compétences qui se rejoignent

Dans le domaine informationnel, ces opérations signent le développement de compétences intellectuelles qui permettent tout d’abord d’être capable de mener une recherche de documents par l’analyse d’une question et l’interrogation d’un système, d’être ensuite en mesure d’opérer une sélection de documents en croisant, à la lecture des résultats, les notions de pertinence et de fiabilité et enfin, de développer des capacités de lecture documentaire pour identifier, extraire et traiter l’information dont les documents sont porteurs.

C’est aussi s’ouvrir à tout domaine de connaissances susceptible d’être investigué et par là-même faire tomber les cloisons étanches qui interdisent la création de réseaux de relations : c’est être capable de construire des schémas interrelationnels. Il s’agit donc de savoir utiliser ses connaissances, de savoir les relier, les faire parler, communiquer, se contredire ou, au contraire, se compléter.

Une définition de la culture informationnelle serait la capacité de jeter des ponts entre différents domaines de connaissances pour construire du sens.

Dans le domaine littéraire, les mêmes compétences sont nécessaires. Il s’agit ici de savoir convoquer et manier la référence aux différents domaines de connaissances, donc de savoir naviguer entre les différents cercles de connaissances cités plus haut, de les relier les uns aux autres, d’être en mesure d’utiliser en l’organisant et l’élargissant sa bibliothèque privée. Une définition de la culture littéraire serait ainsi de posséder la capacité de lire, comprendre et

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interpréter un modèle de réalité du monde, de savoir produire du sens à partir d’une forme de discours.

Ce qui rapproche également la culture littéraire et la culture informationnelle est la nécessité aujourd’hui de doubler ses compétences intellectuelles de compétences instrumentales. En effet, l’environnement technologique actuel oblige à l’utilisation d’outils donnant accès au document primaire ou secondaire, à la donnée brute ou à l’information. Se construire ou parfaire une culture aujourd’hui, c’est savoir à un moment donné utiliser un ou plusieurs systèmes d’information, qu’il s’agisse de bases de données, de portails spécialisés, d’intranets, d’espaces numériques de travail (ENT), de catalogues en ligne ou de bibliothèques intégrales en ligne.

Nous sommes face à deux cultures qui se réfèrent à des domaines de connaissances différents mais se rejoignent sur les compétences intellectuelles et instrumentales à développer. Ces constatations, nécessaires à l’articulation culture littéraire/culture informationnelle, sont néanmoins insuffisantes. En effet, la fiction littéraire narrative, objet de la culture littéraire, n’est jamais envisagée comme médium, objet de communication porteur d’informations, par les SIC. Et de fait, l’information, objet de la culture informationnelle, est une notion qui n’est jamais travaillée ni même abordée par les chercheurs du domaine littéraire.

Ainsi, les deux cultures ne pourraient s’articuler car elles seraient dans l’impossibilité de partager un objet fondamental. Mais ne peut-on lever les verrous liés au statut du texte littéraire pour considérer la fiction littéraire narrative comme un champ possible de la culture informationnelle et émettre l’idée qu’elle peut jouer le jeu de l’information ? L’information est- elle vraiment absente dans la fiction littéraire ?

L’information fictiologique : point d’articulation des cultures littéraire et informationnelle

Comme l’a montré Thomas Pavel, la fiction littéraire narrative, qui dans l’esprit de chacun, se situe essentiellement dans la liberté de l’invention, participe également du souci de pertinence par la production d’informations. La référence constante à des variables historiques, culturelles, sociales ou politiques assure la pertinence du souci réaliste et la représentation d’une réalité par la spécificité de ce qui est décrit, un contexte politique, des lieux géographiques, des codes sociaux, l’utilisation d’un vocabulaire et d’une syntaxe… C’est ainsi que Flaubert, avec Madame Bovary, offre la représentation d’une réalité par la description minutieuse et détaillée d’un milieu social dans son environnement et

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donne à voir le quotidien d’une petite ville de province en Normandie, au 19e siècle, par la mise en scène des activités du médecin, du pharmacien, du cafetier ou du relais de poste ou encore par la description des comices agricoles. Un deuxième niveau de pertinence est assuré par le caractère inférentiel2 du langage qui permet la représentation, non plus d’une réalité vérifiable par la connaissance, mais d’une vérité idéale, c’est-à-dire de valeurs. Il est alors question de pertinence universelle et intemporelle. C’est ainsi, pour rester avec Flaubert, que naît le concept de bovarysme qui décrit un caractère psychologique et les multiples questions ontologiques qu’il pose.

On postulera donc que la littérature incarne une réalité et se nourrit de données informatives et que le roman, siège de la fiction littéraire narrative, est un système formel diffusé par la publication, la vente et le prêt et fait l’objet d’un échange dans la communication. À ce titre, il est porteur de connaissances – résultat intériorisé de l’expérience de l’auteur –, de savoirs – connaissances objectivées par l’auteur – et d’informations – données pourvues de sens par l’auteur –, communiqués au lecteur par la pratique discursive spécifique à l’objet de communication. L’auteur est donc celui qui produit des connaissances et les offre au lecteur par l’acte d’écriture, la mise en discours des savoirs et des informations. Le lecteur reçoit ces informations via l’objet de communication, le roman par l’acte de lecture littéraire, c’est-à-dire le décryptage des discours, l’interprétation, qui ouvrent sur la construction de savoirs. Le roman, qui offre un modèle imaginaire de vérité, contient des informations précises qui renvoient à des structures et manifestations scientifiques, artistiques, religieuses, intellectuelles, donc culturelles, sédimentées dans les mémoires collective et individuelle. Il est bien un médium témoin, passeur de culture permettant l’acquisition et la construction d’une identité culturelle.

Ces informations que l’on ne peut qualifier de fictives (pur fruit de l’imagination) ou de fictionnelles (relatives à la fiction en tant que genre littéraire) sont appelées informations fictiologiques. Elles peuvent ainsi entrer dans un domaine de connaissances de la culture informationnelle et, à ce titre, doivent pouvoir être recherchées, collectées, hiérarchisées, vérifiées, traitées et diffusées. Mais que chercher ?

L’information fictiologique, issue du souci de pertinence, appartient exclusivement au domaine littéraire. En cela elle se distingue d’une part de l’information scientifique et technique (IST) issue de la recherche et nécessaire aux activités scientifiques, techniques et industrielles et, d’autre part, de l’information documentaire née du traitement de données factuelles couvrant le

2. L’inférence est un raisonnement déductif qui tire ses conclusions d’une assertion considérée comme vraie.

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domaine des sciences humaines. Chaque catégorie d’information renvoie à une ou des cultures qui lui sont propres. Si l’IST renvoie clairement à la culture scientifique et technique, l’information documentaire est une composante structurelle de cultures circonscrites à un domaine spécifique de connaissances comme l’histoire, les sciences sociales, la philosophie ou les lettres, toutes disciplines entendues comme éléments de culture dite générale et qui tissent une toile serrée de relations et d’imbrications. Ce qui spécifie l’information fictiologique est à la fois le caractère pluridisciplinaire de ses sources et l’utilisation transdisciplinaire qui en est faite. Présente dans la fiction littéraire, elle est issue de l’IST (la description des symptômes cliniques de l’empoisonnement à l’arsenic dans Madame Bovary par exemple), comme de l’information documentaire (la mise en scène des comices agricoles dans ce même roman de Flaubert), et peut migrer vers d’autres domaines de connaissances et nourrir des réflexions scientifiques (comme le bovarysme conceptualisé en syndrome psychologique). Mais sous quelles formes l’information fictiologique se manifeste-t-elle ? Elle se trouve tout d’abord, et très simplement, logée dans les mots et expressions qui, contextualisés, renseignent sur la réalité sociale et culturelle d’une époque, d’un milieu, d’une communauté. C’est par exemple le vocabulaire daté que l’on retrouve dans les textes : apothicaire, berline de poste, jabot3, présents chez Flaubert, Stendhal ou encore Balzac, renseignent sur le lexique utilisé au 19e siècle, damoiselle, engarder, estamet4 trouvés chez Rabelais renvoient à la langue utilisée au 16e siècle.

Ensuite, et de façon beaucoup plus élaborée car ancrée dans la création littéraire, elle est illustration d’une information documentaire, la mettant en scène, la représentant, pour la décrire. Pour ce faire, elle utilise les procédés littéraires qui permettent de lui donner corps, ce qui informe le lecteur en lui donnant à voir mais participe également de sa construction et donc le forme en lui livrant de l’indicible, qui s’ancre dans le sensitif et le perceptible. Prenons l’exemple du récit par J. Semprun5 d’un événement historique, la Shoah et plus particulièrement le massacre des enfants juifs : « Un jour, dans un de ces wagons où il y avait des survivants, quand on a écarté l’entassement de cadavres gelés, collés souvent les uns aux autres par leurs vêtements gelés et raides, on a découvert tout un groupe d’enfants juifs. […] Les S.S […] se sont déployés en arc de cercle et ils ont poussé devant eux, sur la grande avenue, cette quinzaine d’enfants juifs. […] les gosses regardaient autour d’eux, ils regardaient les S.S, ils ont dû croire au début qu’on les escortait simplement […]. Mais les S.S. ont lâché les chiens et ils se sont mis à taper à coups de matraque sur les enfants,

3. Pharmacien, Voiture suspendue à quatre roues et à deux fonds, garnie de glaces et d’une capote, utilisée pour faire du transport en commun, Cravate ornementale.

4. Femme de naissance noble, Empêcher, Etoffe de laine.

5. J. Semprun, Le grand voyage, Gallimard, 1963, (folio 276), p.192-197.

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pour les faire courir, pour faire démarrer cette chasse à courre sur la grande avenue […]. Et les enfants couraient, avec leurs grandes casquettes à longue visière, enfoncées jusqu’aux oreilles, et leurs jambes bougeaient de façon maladroite, à la fois saccadée et lente, comme au cinéma quand on projette de vieux films muets, comme dans les cauchemars où l’on court de toutes ses forces sans arriver à avancer d’un pas, […]. Et il n’en resta bientôt plus que deux, un grand et un petit, ayant perdu leurs casquettes dans leur course éperdue, et leurs yeux brillaient comme des éclats de glace dans leurs visages gris, et le plus petit commençait à perdre du terrain, les S.S. hurlaient derrière eux, et les chiens aussi ont commencé à hurler, l’odeur du sang les affolait, et alors le plus grand des enfants a ralenti sa course pour prendre la main du plus petit, qui trébuchait déjà, et ils ont fait encore quelques mètres, ensemble, la main droite de l’aîné serrant la main gauche du plus petit, droit devant eux, jusqu’au moment où les coups de matraque les ont abattus, ensemble, face contre terre, leurs mains serrées à tout jamais. ». L’information documentaire, ici l’information historique, c’est-à-dire le traitement de données chiffrées, l’analyse de documents administratifs et le recueil de témoignages, est source de l’information fictiologique délivrée qui, par le caractère inférentiel du discours permet au lecteur l’entrée et l’immersion dans une réalité. L’information fictiologique est donc un produit informationnel construit et élaboré par celui qui lit. La culture informationnelle, par la maîtrise qu’elle requiert des opérations cognitives complexes (vérification, comparaison, différenciation, mise en relation) va permettre de pénétrer sous un angle encore jamais envisagé l’univers de la culture littéraire en ouvrant la possibilité d’une appropriation des informations contenues dans les textes. Reste cependant la question de l’accessibilité à l’information fictiologique. Il s’agit de permettre l’accès à un monde de références méconnu ou inconnu par l’ouverture de bibliothèques inaccessibles parce que trop nombreuses ou trop éloignées des champs de références habituellement fréquentés par le lecteur. Ainsi, tel lecteur en quête d’histoires relatant la condition sociale d’un ouvrier du début du 20e siècle ou tel autre à la recherche de descriptions de quartiers d’une ville précise pourraient accéder aux textes littéraires répondant à leur demande et ne seraient plus limités par les frontières de leur culture personnelle. La culture informationnelle, sur son versant instrumental, autorise une réflexion sur les moyens de relier la fonction communicationnelle du roman à l’intention informationnelle du lecteur.

S’engager dans cette voie est aujourd’hui envisageable. D’une part, le déploiement des bibliothèques numériques signe l’entrée de la fiction classée et répertoriée, c’est-à-dire traitée par des professionnels dans le paysage numérique et, d’autre part, les TIC offrent un arsenal d’outils qui permettent, sinon d’opérer le traitement de l’information dans la fiction, du moins de le

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penser. La porte est d’ailleurs ouverte par un certain nombre d’auteurs tels Pascal Lardellier, Michel Melot ou Yves Jeanneret, qui réfléchissent aux implications de ces outils sur les pratiques de lecture et de construction culturelle. Quels sont ces outils existants et quel potentiel d’exploitation offrent-ils ?

Contexte numérique actuel : les outils existants Les outils de lecture des bibliothèques numériques

Les bibliothèques numériques disposent principalement de deux types d’outils, les outils de recherche documentaire et les outils de lecture. Les premiers sont proposés par les bibliothèques qui mettent leur catalogue en ligne, mais ne disposent pas d’un fonds numérisé. Ce sont des logiciels de recherche documentaire qui donnent accès à des documents secondaires (notices bibliographiques) et indiquent la localisation du document primaire mais ne permettent pas l’entrée raisonnée dans un texte. Ils ne possèdent aucun potentiel d’exploitation pouvant répondre à la question de l’accès à l’information fictiologique dans un texte et sont donc à exclure du champ d’investigation.

Les outils de lecture disponibles dans les bibliothèques numériques, constituées de textes intégraux numérisés, suggèrent des pistes de réflexion. Ce sont des index et méta-index thématiques organisés en listes hiérarchisées par domaines et sous-domaines, comme par exemple The Virtual Library6 qui fonctionne comme un annuaire. Ce sont aussi des sites spécialisés qui autorisent un accès à des textes intégraux par l’utilisation de moteurs de recherche bibliographique, simple ou avancée, comme Gallica 27 qui, sous le thème littérature, propose des livres intégraux du 16e au 19e siècles en mode image, mode texte et mode écoute avec, pour certains, une recherche plein texte disponible, comme la base textuelle de Frantext8 qui comporte un corpus de textes français du 16e au 20e siècle et propose la recherche de mots et d’expressions dans un corpus donné, ou encore la Bibliothèque numérique mondiale en ligne9, qui permet une navigation par lieu, période, thème, type d’élément ou institution. Ces outils de lecture impliquent une bonne connaissance du domaine sur lequel on travaille, ainsi qu’une maîtrise assurée de la gestion des connaissances par arborescence. Si la sélection précise

6. http://vlib.org

7. http://gallica.bnf.fr/themes 8. http://www.frantext.fr 9. http://www.wdl.org/fr

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d’auteurs, de titres, de textes, de pages est facilitée, l’interrogation, dans son contenu sémantique, d’un texte et a fortiori d’une bibliothèque est impossible.

Les robots spécialisés, autres outils de lecture, permettent d’entrer dans des textes intégraux numérisés. La bibliothèque numérique de Google, par exemple, (Google Book Search10) autorise une recherche sur des textes intégraux numérisés que Google propose en association avec des bibliothèques américaines mais aussi, à travers des sites localisés, avec des auteurs et éditeurs européens. La recherche se fait sur la page d’accueil de Google Books. Le moteur propose alors une liste de résultats et de liens vers chaque ouvrage qui comporte les mots de la recherche. Il est ainsi possible d’accéder au texte intégral s’il est libre de droits ou, si les droits d’auteur sont applicables, à des pages précises accompagnées de renseignements bibliographiques permettant de localiser le document en bibliothèque ou sur librairie en ligne. Cet outil est très intéressant pour penser une recherche sémantique de base, une recherche de termes spécifiques, par exemple dans la mesure où il donne accès à un champ lexical. Ainsi s’ouvre la possibilité d’une entrée dans un des domaines de la culture littéraire par l’accès direct à l’information fictiologique contenue dans les mots et expressions qui renseignent sur des réalités sociales ou culturelles.

Les outils d’écriture du web

Les outils d’écriture qui tiennent compte des conditions de réception des textes, c’est-à-dire de programmes d’activité de recherche d’information d’une part et de fonctionnalités techniques d’autre part, sont également à explorer. Ils nous intéressent car d’outils d’écriture, ils peuvent devenir outils de réécriture formelle ou d’inscription de textes littéraires finis. Ce sont les logiciels d’écriture hypertextuelle, des outils d’annotation ainsi que les wikis et le weblog qui, tous, opèrent des transformations sur les formes, genres et structures par la multiplication et l’hybridation des productions. Prendre appui sur les spécificités de la littérature sans livre peut ainsi permettre une nouvelle entrée dans la littérature sur livre et permettre au lecteur d’en faire une lecture savante, objective, une lecture de recherche rendue possible par l’accès à des para-textes, unités textuelles périphériques en relation avec le texte de fiction. Les nouveaux modes de lecture induits par le développement de l’hypertexte et qui se caractérisent par une instabilité discursive des parcours de lecture et une interactivité due aux différents modes de communication des informations transmises autorisent cette nouvelle possibilité que l’édition traditionnelle n’a pas : l’entrée du texte dans un processus de mise en scène par la combinaison

10. http://books.google.fr

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des traces référentielles qu’il laisse. Ici pointe la possible entrée dans l’univers littéraire par l’accès à un environnement informationnel qui permettra non seulement de collecter l’information fictiologique dans un texte, mais également de la confronter à l’information documentaire dont elle est issue.

Nous sommes bien face à une problématique documentaire. Il s’agit de penser une nouvelle médiation de la production littéraire et de travailler la lecture et la réception d’œuvres éditées traditionnellement à la lumière des TIC, d’ouvrir le champ des nouvelles technologies comme moyen d’investigation des textes littéraires du patrimoine. Seule cette démarche permettra de répondre à un besoin d’information souvent exprimé par les lecteurs et qui, aujourd’hui ne trouve pas de réponse satisfaisante. En effet, le recours à la fiction littéraire pour mener à bien les opérations intellectuelles propres à l’utilisation de l’information et dont on a fait état plus haut, à savoir l’illustration, l’argumentation ou la démonstration, relève d’une démarche empirique qui s’appuie depuis toujours sur l’expérience et non sur des données et méthodes scientifiques. La phrase, le passage, le texte cités, le sont par des auteurs qui, quel que soit leur domaine de compétence, puisent dans leurs propres connaissances. La culture littéraire personnelle, creuset de références et de référents dont l’accès nécessite une clé qui dépend du profil du lecteur, c’est-à- dire de son contexte de réception (époque à laquelle il vit, âge, milieu socio- culturel, domaine professionnel…) et de ses inclinations, ne bénéficie pas d’une porte ouverte sur les méthodes et pratiques que la culture informationnelle permet. Or, comme on l’a déjà souligné, toute personne gérant une bibliothèque ou un centre de documentation peut en témoigner, la demande d’accès à une bibliothèque inconnue est récurrente. Il n’est que de fréquenter les listes de discussion professionnelles pour le constater. Décrire la fiction pour la représenter et la communiquer peut être une réponse.

Un chantier prospectif : la conception d’outils propres au domaine info-littéraire

Les pistes d’investigation

Ce sont l’hybridation des champs, la circulation des concepts, les interférences disciplinaires décrites plus haut qui justifient la recherche sur la conception d’outils opérationnels propres au roman, objet parmi d’autres d’accès à la connaissance.

Quelques pistes dans l’environnement numérique actuel et qui ne sont pas spécifiquement destinées au domaine littéraire sont à étudier. Tout d’abord les outils pour l’organisation et la représentation des connaissances, comme les cartes

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conceptuelles qui donnent à lire une représentation spatiale des concepts avec terminogrammes, schémas fléchés de thésaurus graphiques, permettent d’envisager une réflexion sur l’indexation de la fiction, le caractère non normatif de la carte, à l’inverse du thésaurus classique, ouvrant la voie à une méthode souple. Les domaines les plus fréquemment représentés aujourd’hui sont les domaines scientifiques. Cependant, quelques études sur l’apprentissage de l’histoire littéraire par l’utilisation de cartes conceptuelles ont été menées. Une explication est que les domaines scientifiques et l’histoire littéraire sont travaillés à partir de notions déjà définies, répertoriées et classées. Leur articulation par des outils comme les cartes conceptuelles est donc possible sans le travail préalable de défrichage et de définition que nécessite l’investigation de textes littéraires intégraux. Le coût d’un tel travail calculé par le rapport temps/efficacité est une donnée essentielle à prendre en compte. Ensuite, qu’il s’agisse d’applications particulières comme le partage de fichiers et l’encyclopédie collaborative en ligne, ou de services de recherche d’information (flux RSS, social bookmarking), la piste mutualiste avec le web 2.0 est à investir, notamment comme une réponse possible à la question du coût en temps par l’ouverture des applications cadrées aux utilisateurs. Enfin, le web sémantique, dont le but est de transformer des pages web d’origines diverses en un index hiérarchisé, est à surveiller. Créer des liens pour relier des données sans avoir à utiliser des logiciels différents ou à opérer des comparaisons manuelles permettra l’interopérabilité et l’exploitation possible de toutes les données stockées sur le web. Ainsi, on pourrait faire un pas de plus dans l’exploitation informationnelle et communicationnelle de la fiction littéraire narrative en travaillant la possibilité de relier l’information documentaire à l’information fictiologique, c’est-à-dire en reliant les textes numérisés des bibliothèques numériques à des données informatives référencées sur le web.

Les potentialités des outils d’écriture, de lecture, de gestion de connaissances, les performances actuelles ou en réflexion du web autorisent plusieurs axes possibles de recherche expérimentale qui répondent à l’objectif documentaire de permettre la recherche de mots et expressions qui, contextualisés, renseignent sur la réalité sociale et culturelle d’une époque, d’un milieu ou d’une communauté, mais aussi la recherche de l’information documentaire mise en scène. Il s’agit de répondre dans un premier temps au besoin de trouver dans la fiction une information fictiologique vérifiable et explicitable afin de l’utiliser, par exemple, en illustration d’un propos, et dans un deuxième temps, de satisfaire au besoin de recherche d’un ou de plusieurs textes littéraires traitant de questions intemporelles et universelles. Le travail de médiation du professionnel se situera au carrefour de la rencontre entre l’auteur et le lecteur, proposant à ce dernier le choix d’entrées différentes dans les œuvres.

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Concrètement, quels outils peuvent être pensés ? La recherche d’informations dans la fiction littéraire narrative implique, pour une inscription communicationnelle du littéraire, l’utilisation d’outils permettant la recherche sémantique. Les performances attendues dépassent largement le cadre informatique qui propose des résultats par analyse et reconnaissance de caractères au sein d’un texte. De plus, on attendra de ces outils qu’ils soient utilisables par un public large et hétérogène, public bien, peu ou pas formé aux techniques de recherche documentaire.

Les axes de recherche pour une conception d’outils spécifiques

L’élaboration de bibliographies littéraires raisonnées et illustrées est un premier pas vers une investigation fine de la fiction et la création de catalogues rattachés aux textes par une indexation classique. Par exemple, envisager la création d’une bibliographie littéraire sur la ville de Rouen, à laquelle serait attaché un catalogue interrogeable par mots-clés ou descripteurs se rapportant aux noms des rues, des quartiers, aux activités commerciales, économiques, culturelles…, est envisageable par l’utilisation d’un robot spécialisé. Nous retrouverions bien sûr Flaubert dans cette bibliographie, mais aussi bon nombre d’autres auteurs et offririons ainsi au lecteur la possibilité d’exploiter le traitement littéraire d’un thème documentaire.

La création d’ontologies ou de cartes conceptuelles spécialisées dans le domaine de la fictiologie, avec ou non la possibilité d’impliquer les internautes par l’utilisation de moteurs collaboratifs, est une autre piste plus élaborée à travailler aujourd’hui. La spécificité de l’ontologie fictiologique est d’être au carrefour de la définition philosophique et de la définition informatique. Elle n’a pas à être conçue strictement à partir du fonds qu’elle vise à indexer, les textes de référence du domaine, c’est-à-dire les romans, étant destinés à être complétés par d’autres sources d’information comme les documents d’archives, officiels, de presse, qui apporteront fiabilité et véracité. Ainsi une ontologie fictiologique mettrait en évidence les relations entre des termes, des sujets, des thèmes et renverrait à des œuvres illustrant ce réseau relationnel. Prenons un exemple. Le terme « bourgeoisie » serait relié aux thèmes de l’argent, de la province, de la valeur morale par un rattachement à des sources d’informations documentaires qui décrivent le type de relations existant, et renvoyé, pour le traitement littéraire, à certaines pages significatives de Zola, Flaubert, Balzac, Mauriac ou Montherlant. Ce type d’ontologie de base, qui fonctionne comme un index permuté, est d’ores et déjà envisageable, les travaux thématiques en littérature étant très nombreux.

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Enfin la production d’outils multimédias spécifiques, fonctionnant avec un moteur d’indexation sémantique et offrant la possibilité de construire du docu- fiction à partir du roman, est une dernière piste envisagée. Contrairement à l’ontologie, il faudrait ici partir d’un texte pour le transformer en œuvre inter- médiatique. Prenons l’exemple du roman illustré d’Umberto Eco, La mystérieuse flamme de la reine Loana. Le personnage du roman, à l’issue d’un coma, a tout oublié. Comme dans un jeu de piste, sa mémoire n’est d’abord que celle des choses lues. Par étapes ensuite, il reconstruit son itinéraire de jeune garçon à l’époque de Mussolini. Lorsqu’un deuxième accident le replonge dans le coma, il se souviendra de tout à l’insu de tous. Il s’agit d’une fresque intime et historique, nourrie de livres, de bulles de B.D., de dessins et de photos de revues, de chansons et de musique. Un outil multimédia permettrait une contextualisation fine qui illustrerait de façon vivante et très documentée le roman mais construirait également un réseau de relations entre le texte et les informations historiques, sociales et politiques auxquelles Eco fait référence.

Ces axes, qui peuvent se travailler seuls ou ensemble, permettent d’envisager les multiples dimensions du roman et intègrent, outre le contenu et le support, l’auteur et son contexte d’élaboration narrative mais également le lecteur et son contexte de réception. Ils ouvrent la porte d’une lecture en cohérence des dimensions anthropologique, intellectuelle, culturelle et sociale du roman par la construction d’outils y autorisant une navigation intelligente, c’est-à-dire multimodale et interactive. Ils inscrivent le littéraire dans l’informationnel et le communicationnel.

Conclusion

Articuler les démarches intellectuelles propres aux cultures littéraire et informationnelle fait émerger des enjeux sociaux et sociétaux qui dépassent largement les enjeux professionnels liés aux problématiques technicistes et dont la réponse se trouvera dans la performance instrumentale. Par la conception théorique et la réalisation pratique d’outils aujourd’hui indispensables pour permettre au lecteur d’accéder au contenu d’une bibliothèque mondiale, il s’agit de favoriser les connexions entre culture littéraire et culture informationnelle et ainsi d’éviter l’exclusion de la littérature de la société de l’information, comme les dérives dangereuses d’automatisation des compétences intellectuelles et cognitives. La valorisation du multi-média par les TIC doit être réfléchie et travaillée comme un moyen de réhabiliter le texte. De cette façon, comme le défend Bernard Stiegler, l’apprentissage, la transmission et la consolidation d’une culture informationnelle réaffirmeront la place du sujet au centre de la connaissance et participeront de la sauvegarde et de la transmission du symbolique dans les environnements technologiques actuels.

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