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Texte intégral

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Rapport Ð DŽcembre 2000 LE TRAITEMENT DES ULCéRES DE JAMBE DÕORIGINE VEINEUSE (AƒTMIS 00-5 RF) ET LÕUTILISATION OPTIMALE DÕAPLIGRAF MC

RƒSUMƒ du rapport prŽsentŽ au

Ministre de la Recherche, de la Science et de la Technologie du QuŽbec

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Toute information sur ce rapport ou sur tout autre rapport produit par lÕAgence dÕƒvaluation des Technologies et des Modes dÕIntervention en SantŽ peut •tre obtenue en communiquant avec la permanence de lÕorganisme :

Agence dÕŽvaluation des technologies et des modes dÕintervention en santŽ (AƒTMIS) 2021, avenue Union, bureau 1040

MontrŽal (QuŽbec) H3A 2S9

TŽlŽphone : (514) 873-2563 TŽlŽcopieur : (514) 873-1369

Courrier Žlectronique : aetmis@aetmis.gouv.qc.ca Adresse Web : http://www.aetmis.gouv.qc.ca

DŽp™t lŽgal - Biblioth•que nationale du QuŽbec, 2000 - Biblioth•que nationale du Canada

ISBN 2-550-36940-8

Comment citer ce document :

Agence dÕŽvaluation des technologies et des modes dÕintervention en santŽ (AƒTMIS). Le traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse et lÕutilisation optimale dÕApligrafM C. (AƒTMIS 00-5 RF). MontrŽal: AƒTMIS, 2000, xiv-134 p.

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LA MISSION

Soutenir le ministre de la Recherche, de la Science et de la Technologie ainsi que les instances dŽcisionnelles du syst•me de santŽ quŽbŽcois, dont le minist•re de la SantŽ et des Services sociaux, au moyen de lÕŽvaluation des technologies et des modes dÕintervention en santŽ, notamment par lÕŽvaluation de leur efficacitŽ, de leur sŽcuritŽ, de leurs cožts et du rapport entre des cožts et cette efficacitŽ, de m•me que par lÕŽvaluation de leurs implications Žthiques, sociales et Žconomiques.

Soutenir le ministre de la Recherche, de la Science et de la Technologie dans lÕŽlaboration et la mise en Ïuvre de la politique scientifique.

LES MEMBRES DE LÕAGENCE

Renaldo N. Battista, M.D.

PrŽsident-directeur gŽnŽral Jeffrey Barkun

MŽdecin (chirurgie) Marie-Dominique Beaulieu MŽdecin (mŽdecine familiale) Suzanne Claveau

MŽdecin (microbiologie-infectiologie) Roger Jacob

IngŽnieur biomŽdical Denise Leclerc Pharmacienne Louise Montreuil Administratrice Jean-Marie Moutquin

MŽdecin (gynŽcologie-obstŽtrique) RŽginald Nadeau

MŽdecin (cardiologie) Guy Rocher

Sociologue Lee Sšderstrom ƒconomiste

DIRECTEUR SCIENTIFIQUE

Jean-Marie R. Lance

LE TRAITEMENT DES ULCéRES DE JAMBE DÕORIGINE VEINEUSE ET LÕUTILISATION OPTIMALE DÕAPLIGRAFÊMC

Les ulc•res de jambe affligent environ 1Ê% de la population. Ils sont en majoritŽ dÕorigine veineuse, souvent chroniques et rŽcurrents. Ils se retrouvent en plus forte proportion chez les personnes ‰gŽes. Les traitements sont variŽs, les donnŽes probantes peu nombreuses et la mise en Žvidence de lÕefficacitŽ de la compressothŽrapie est encore toute rŽcente. Les Žtudes de cožt-efficacitŽ sont pratiquement inexistantes.

Issu de lÕingŽnierie tissulaire, ApligrafÊM C est un substitut de peau humaine ˆ deux couches classŽ comme instrument mŽdical. HomologuŽ au Canada en 1997, il est indiquŽ pour le traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse, et depuis aožt 2000, pour le traitement des ulc•res diabŽtiques.

La demande dŽposŽe par le distributeur canadien Novartis aupr•s du Conseil consultatif de pharmacologie du QuŽbec pour inscrire ApligrafÊMC sur la liste des mŽdicaments dÕexception nÕa pas ŽtŽ considŽrŽe puisque ce produit nÕest pas un mŽdicament et que la tendance actuelle est de rŽduire le nombre de ces inscriptions.

Le Minist•re de la SantŽ et des Services sociaux a confiŽ au Conseil dÕŽvaluation des technologies de la santŽ (CƒTS) en 1998, devenu lÕAgence dÕŽvaluation des technologies et des modes dÕintervention en santŽ (AƒTMIS) en juin 2000, le mandat dÕŽtudier la valeur clinique et Žconomique dÕApligrafÊMC..

Le prŽsent document prŽcise les conditions dans lesquelles lÕutilisation dÕApligrafÊM C appara”t optimale pour le traitement des ulc•res dÕorigine veineuse rŽfractaires ˆ la compressothŽrapie. Ces conditions sont dŽfinies de fa•on transitoire, dans lÕattente des rŽsultats dÕun essai multicentrique, comparatif et randomisŽ, qui confirmeront ou i n f i r m e r o n t l e s e s t i m a t i o n s a c t u e l l e s , vraisemblablement au cours de lÕŽtŽ 2001.

En diffusant cet avis, lÕAƒTMIS souhaite apporter le meilleur Žclairage possible aux dŽcideurs concernŽs par cette problŽmatique ˆ diffŽrents niveaux du rŽseau de la santŽ et des services sociaux du QuŽbec.

Renaldo N. Battista PrŽsident-directeur gŽnŽral

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LE TRAITEMENT D ES ULCéRES DE JAMBE DÕORIGINE VEINEUSE ET LÕUTILISATION OPTIMALE DÕAPLIGRAFÊMC RŽsumŽ

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RESUME

Introduction

ApligrafÊM Cest un substitut de peau humaine constituŽ de cellules humaines du derme et de lÕŽpiderme. Les appellations ÇÊŽquivalent de peau humaineÊÈ et ÇÊpeau artificielleÊÈ sont aussi utilisŽes comme synonymes ˆ ÇÊsubstitut de peau humaineÊÈ. Ë lÕheure actuelle, ApligrafÊMC est le seul produit qui soit constituŽ de deux couches de cellules et indiquŽ pour le traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse.

Ce produit issu de la bio-ingŽnierie nÕest pas un mŽdicament. ClassŽ parmi les instruments mŽdicaux par SantŽ Canada, il pourrait tout autant •tre considŽrŽ comme un ÇÊpansement biologiqueÊÈ au plan fonctionnel et comme une fourniture au plan administratif.

ApligrafÊM C est fabriquŽ aux ƒtats-Unis par Organogenesis Inc. et distribuŽ par Novartis Pharma Canada inc. (Novartis). Il a ŽtŽ homologuŽ par SantŽ Canada en avril 1997 et son utilisation est rŽservŽe ˆ des mŽdecins certifiŽs. Peu apr•s lÕhomologation, Novartis dŽposait une demande aupr•s du Minist•re de la SantŽ et des Services sociaux du QuŽbec pour faire figurer ApligrafÊMC sur la liste des mŽdicaments dÕexception ou faire reconna”tre les patients traitŽs avec ApligrafÊMC comme patients dÕexception.

Devant les questions que soulevaient les informations disponibles, le Minist•re de la SantŽ et des Services sociaux du QuŽbec a adressŽ ˆ lÕautomne 1998 une requ•te dÕŽvaluation au Conseil dÕŽvaluation des technologies de la santŽ, remplacŽ par lÕAgence dÕŽvaluation des technologies et des modes dÕintervention en santŽ (AƒTMIS) depuis juin 2000, lui demandant de documenter la valeur clinique et la valeur Žconomique du

produit. LÕanalyse rŽalisŽe repose sur les donnŽes relatives ˆ lÕŽpidŽ-miologie des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse, aux traitements actuels, ˆ leur efficacitŽ et aux cožts estimŽs.

Le traitement des ulc•res de jambe par compressothŽrapie est connu depuis longtemps selon diverses modalitŽs. LÕŽvaluation de diffŽrents modes de traitements modernes a ŽtŽ entreprise il y a quelques annŽes seulement dans divers pays. Bien que les rŽsultats de ces Žvaluations ne soient pas encore tous disponibles, des revues systŽmatiques publiŽes par le rŽseau Cochrane, notamment sur la compressothŽrapie et les greffes utilisŽes dans le traitement des ulc•res veineux, posent quelques jalons dÕimportance.

Dans ce contexte, lÕattention a ŽtŽ centrŽe sur les publications permettant de documenter les modalitŽs dÕutilisation dÕApligrafÊMC et de situer ces modalitŽs dans le cadre des traitements qui sont actuellement prŽconisŽs. DÕune part, on note une consolidation progressive des premi•res donnŽes relatives ˆ lÕinnocuitŽ et ˆ lÕefficacitŽ d'ApligrafÊMC ˆ mesure que des rŽsultats dÕautres essais sont publiŽs. DÕautre part, les Žtudes de cožt en regard de lÕefficacitŽ dÕApligrafÊMC demeurent encore hypothŽtiques, m•me ˆ lÕaide des modŽlisations les plus rŽcentes.

En outre, il nÕy a pas encore de donnŽes probantes sur les modalitŽs dÕutilisation dÕApligrafÊM C prŽconisŽes par le distributeur canadien. Celui-ci recommande de rŽserver le produit aux ulc•res de jambe veineux rŽfractaires ˆ une premi•re compressothŽrapie.

Cette position reprend en dŽfinitive lÕindication de la monographie amŽricaine, complŽtant ainsi la monographie canadienne qui nÕest pas aussi restrictive.

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Estimation de la prŽvalence des ulc•res de jambe veineux au QuŽbec

Ë dŽfaut de donnŽes canadiennes ou quŽbŽcoises sur le sujet, la prŽvalence est estimŽe ˆ partir de publications principalement europŽennes ou australiennes.

LÕŽtendue de la prŽvalence des ulc•res de jambe actifs incluant ceux du pied dans la population gŽnŽrale atteint un ordre de grandeur pouvant se situer entre 0,11 et 1,13Ê%. Les ulc•res veineux reprŽsentent environ 90Ê% des ulc•res de jambe, les autres Žtant dÕorigine artŽrielle, mixte (veineuse et artŽrielle) ou autre. Les ulc•res veineux sont chroniques et rŽcurrents. LÕ‰ge des personnes souffrant dÕulc•res veineux dŽpasse souvent 60 ans, la prŽvalence atteignant un sommet ˆ 70 ans.

Au QuŽbec, diffŽrentes sources situent les cas prŽvalents dÕulc•res de jambe entre 5Ê000 et 13Ê000, les cas incidents pouvant se chiffrer annuellement ˆ environ 4Ê000. Des donnŽes dÕhospitalisation montrent quÕentre 1992 et 1997, le sŽjour moyen pour les cas de diagnostics principaux dÕulc•res de jambe a ŽtŽ de 21 jours, ces patients Žtant aussi traitŽs pour dÕautres motifs. Le sŽjour moyen des patients traitŽs uniquement pour des ulc•res de jambe a ŽtŽ de 6,5 jours. Un relevŽ effectuŽ en 1998 au Centre hospitalier universitaire de lÕUniversitŽ de MontrŽal chiffre le sŽjour moyen pour ulc•res de jambe veineux ˆ 17,3 jours.

Ë des fins de modŽlisations, nous avons retenu environ 8Ê000 cas dÕulc•res de jambe dÕorigine veineuse au QuŽbec, dont environ 4Ê000 seraient connus des intervenants ˆ domicile, le reste Žtant partagŽ entre les cliniques externes et la pratique de lÕautotraitement. Cette derni•re nÕentra”nerait pas de recours immŽdiat au syst•me de santŽ.

EfficacitŽ des traitements

Les donnŽes publiŽes sur lÕefficacitŽ de la chirurgie vasculaire, des allogreffes ou des autogreffes sont peu probantes. Il nÕexiste pas encore de revue systŽmatique portant sur les traitements mŽdicamenteux des ulc•res de jambe veineux et un exposŽ sur ce sujet dŽpasserait le cadre du prŽsent document. En r e v a n c h e , l e s r Ž s u l t a t s d Õ u n e r e v u e systŽmatique effectuŽe par le rŽseau Cochrane comparant la compressothŽrapie ˆ lÕabsence de celle-ci m•nent aux conclusions suivantesÊ:

ComparŽe au traitement sans compression, la compression augmente le taux de guŽrison des ulc•res de jambe. De fa•on plus explicite, les traitements par forte compression se rŽv•lent supŽrieurs aux traitements par pression faible.

Une forte compression est plus efficace quÕune faible compression, mais ne doit •tre utilisŽe quÕen lÕabsence de maladie artŽrielle importante.

Aucune diffŽrence importante nÕa pu •tre dŽmontrŽe entre les diffŽrents types de forte c o m p r e s s i o n ( s y s t • m e s m u l t i c o u c h e s , bandages peu extensibles ou botte dÕUnna).

Parmi les substituts de peau humaine, seul ApligrafÊMC est indiquŽ pour le traitement des ulc•res de jambe veineux. LÕŽtude pivot qui a servi ˆ dŽmontrer son efficacitŽ et son innocuitŽ dans le dossier dŽposŽ pour lÕobtention de son homologation ne sert pas sa cause au plan Žconomique. En effet, la guŽrison a ŽtŽ obtenue gr‰ce ˆ lÕapplication moyenne de 3,34 unitŽs, ce qui est nettement supŽrieur aux allŽgations du distributeur et ˆ lÕexpŽrience des cliniciens quŽbŽcois qui ont eu l'opportunitŽ dÕutiliser le produit.

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LE TRAITEMENT D ES ULCéRES DE JAMBE DÕORIGINE VEINEUSE ET LÕUTILISATION OPTIMALE DÕAPLIGRAFÊMC RŽsumŽ

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Cožts

Les Žtudes canadiennes ou quŽbŽcoises publiŽes sur le cožt des ulc•res de jambe sont inexistantes. Quelques Žtudes europŽennes et amŽricaines ont examinŽ le cožt du traitement des ulc•res de jambe sous diffŽrents angles.

Leurs rŽsultats ne peuvent cependant •tre facilement transposŽs au contexte quŽbŽcois.

Un consensus dÕexperts canadiens provenant de la plupart des provinces propose toutefois des estimations dÕenviron 530Ê$ par mois pour les soins ˆ domicile et dÕenviron 360Ê$ par mois en clinique, sans compter lÕutilisation Žventuelle dÕApligrafÊM C ˆ 950Ê$ lÕunitŽ.

Compte tenu des variations sur le nombre et la durŽe des traitements, un montant global ne saurait •tre avancŽ pour lÕinstant. En revanche, des modŽlisations de diffŽrentes options de traitement permettent quelques comparaisons entre ces options.

ModŽlisations

Les modŽlisations disponibles sur les cožts et lÕefficacitŽ de lÕutilisation dÕApligrafÊMC reposent encore sur des param•tres qui sont pour la plupart hypothŽtiques, autant pour le nombre dÕulc•res ˆ traiter, lÕefficacitŽ de la compressothŽrapie, celle dÕApligrafÊM C et le nombre dÕunitŽs requises pour la guŽrison.

Pour illustrer diffŽrentes modalitŽs de traitements avec ou sans ApligrafÊM C, deux principales approches ont ŽtŽ examinŽesÊ: un mod•le analytique de prŽdiction ŽlaborŽ ˆ lÕAƒTMIS et un mod•le dÕanalyse Žconomique commanditŽ par Novartis. Dans le mod•le de lÕAƒTMIS, le scŽnario de base tient compte de trois optionsÊ: compressothŽrapie sans ApligrafÊMC pendant 12 semaines suivie dÕune seconde compressothŽrapie sans ApligrafÊMC pour les cas rŽfractaires; compressothŽrapie avec ApligrafÊM C dÕemblŽe suivie dÕune seconde compressothŽrapie avec ApligrafÊM C

pour les cas rŽfractaires; compressothŽrapie s a n s A p l i g r a f ÊM C s u i v i e d Õ u n e compressothŽrapie avec ApligrafÊMC pour les cas rŽfractaires.

Dans le scŽnario de base de lÕAƒTMIS, on applique ˆ chacun des 8Ê000 ulc•res 3,34 unitŽs dÕApligrafÊMC, selon le nombre moyen dÕunitŽs utilisŽes dans lÕŽtude pivot servant de rŽfŽrence ˆ lÕefficacitŽ du produit. Ce scŽnario constitue cependant une limite supŽrieure hypothŽtique.

En effet, un scŽnario optimiste se rapprocherait davantage de la rŽalitŽ avec 4Ê000 ulc•res, une seule unitŽ dÕApligrafÊMC et une efficacitŽ plus ŽlevŽe de la compressothŽrapie. Dans ce dernier scŽnario, lÕutilisation dÕApligrafÊMC seulement dans les cas rŽfractaires ˆ une premi•re compressothŽrapie se traduit par un potentiel dÕŽpargne par rapport ˆ lÕabsence dÕApligrafÊMC et, a fortiori, par rapport ˆ lÕutilisation dÕApligrafÊMC dÕemblŽe.

La planimŽtrie servant ˆ mesurer la diminution de la surface des ulc•res pour identifier, d•s la 4e semaine, les cas rŽfractaires ˆ la compressothŽrapie laisse entrevoir un potentiel dÕŽpargne assez important. Les modalitŽs dÕimplantation de cette approche et celles de son intŽgration aux pratiques courantes restent cependant ˆ •tre prŽcisŽes.

Une autre modŽlisation, celle-ci commanditŽe par Novartis aux ƒtats-Unis, reprend les donnŽes cliniques originales de lÕŽtude pivot servant de rŽfŽrence. Ces donnŽes ont ŽtŽ couplŽes aux rŽsultats dÕune enqu•te menŽe aupr•s dÕune vingtaine de mŽdecins sur le cožt du traitement des ulc•res de jambe veineux.

Quatorze rŽponses individuelles ont ŽtŽ compilŽes pour estimer ces cožts aux ƒtats- Unis.

Se pla•ant dans la perspective dÕun rŽgime privŽ dÕassurance-santŽ remboursant toutes les dŽpenses, le mod•le compare les cožts estimŽs pour traiter des ulc•res de jambe veineux

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difficiles ˆ guŽrir apr•s un traitement compressif habituel (botte dÕUnna), et un traitement utilisant en moyenne 3,34 unitŽs dÕApligrafÊM C, sur une pŽriode dÕun an. Le mod•le inclut les cožts des traitements additionnels imputables ˆ des rŽactions dŽfavorables ou ˆ des rŽcurrences.

Le mod•le a estimŽ que le cožt annuel du traitement des ulc•res de jambe veineux difficiles ˆ guŽrir serait de 20Ê041Ê$ÊUS pour les patients traitŽs avec ApligrafÊM C et de 27Ê493Ê$ÊUS pour ceux traitŽs avec la botte dÕUnna. Sur un an, lÕŽtat de guŽrison a ŽtŽ notŽ pendant 4,60 mois avec ApligrafÊ M C et 1,75 mois avec la botte dÕUnna, une diffŽrence de pr•s de trois mois. Des patients traitŽs avec ApligrafÊMC, 48,1Ê% Žtaient toujours guŽris ˆ la fin des 12 mois de suivi, comparŽs ˆ 25,2Ê%

des patients traitŽs avec la botte dÕUnna.

En comparant les rŽsultats des deux mod•les, on note quÕils convergent vers les m•mes conclusions gŽnŽralesÊ: lÕutilisation dÕApli- grafÊM C chez des patients dont les ulc•res ne semblent pas guŽrir par compressothŽrapie seule accro”t les taux ou la probabilitŽ de guŽrison de ces ulc•res et constitue un potentiel dÕŽpargne en regard dÕun traitement sans ApligrafÊMC.

Exemple dÕune clinique externe

La clinique externe de dermatologie du Pavillon H™tel-Dieu du Centre hospitalier universitaire de QuŽbec (CHUQ) a ŽtŽ choisie pour illustrer la tendance actuelle dans le traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse au QuŽbec. Cette clinique ne participe pas ˆ lÕŽtude pancanadienne en cours dont il est fait mention ultŽrieurement et peut servir ˆ souligner le caract•re bien circonscrit de lÕutilisation actuelle dÕApligrafÊM C. En effet, lÕarrivŽe dÕApligrafÊM C sur le marchŽ et son prix ŽlevŽ lorsquÕil nÕa plus ŽtŽ disponible ˆ titre gracieux apr•s le lancement, a ŽtŽ

lÕoccasion dÕune remise en question de lÕapproche diagnostique et thŽrapeutique des ulc•res de jambe veineux, notamment des crit•res dÕapplication de la compressothŽrapie.

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LE TRAITEMENT D ES ULCéRES DE JAMBE DÕORIGINE VEINEUSE ET LÕUTILISATION OPTIMALE DÕAPLIGRAFÊMC RŽsumŽ

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Ë ce jour, depuis lÕimplantation dÕune approche systŽmatisŽe pour le diagnostic et le traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse, le recours ˆ ApligrafÊMC nÕa pas ŽtŽ considŽrŽ nŽcessaire ˆ la clinique externe de dermatologie du CHUQ, m•me si les budgets de fournitures de cette clinique permettent une marge de manÏuvre suffisante pour acheter le produit, le cas ŽchŽant.

Cette situation serait la m•me dans quelques autres h™pitaux au QuŽbec de sorte quÕun nombre fort limitŽ dÕunitŽs dÕApligrafÊMC aurait ŽtŽ achetŽ au cours de 1999. Si la situation Žtait gŽnŽralisŽe aux ulc•res de jambe veineux rŽfractaires ˆ la compressothŽrapie, lÕordre de grandeur des cožts dÕApligrafÊM C dans ces conditions pourrait plafonner ˆ quelques centaines de milliers de dollars par annŽe.

Par ailleurs, les rŽsultats dÕun essai clinique en cours complŽteront lÕinformation disponible dans un avenir prochain.

Essai clinique en cours au Canada

PrŽvu ˆ lÕorigine pour se terminer le 31 dŽcembre 1999, le recrutement de quelques centaines de patient(e)s aux fins dÕun essai clinique comparatif randomisŽ, effectuŽ dans plusieurs centres au Canada, a pris fin le 30 avril 2000. Les traitements comparŽs sont une compressothŽ r a p i e s e u l e e t u n e compressothŽrapie identique avec lÕajout dÕApligrafÊMC pour les cas jugŽs rŽfractaires.

Cet essai comprend la validation de la vitesse de guŽrison initiale mesurŽe par planimŽtrie comme outil pronostique de guŽrison. Si la validation est probante, lÕutilisation de la vitesse de guŽrison initiale comme outil pronostique pourrait faire partie dÕun syst•me pancanadien de planimŽtrie. LÕessai donne en outre lieu ˆ une importante cueillette de donnŽes de nature Žconomique, ce qui devrait apporter plusieurs rŽponses confirmant ou

infirmant les modŽlisations actuelles. Les rŽsultats seront vraisemblablement connus au cours de lÕŽtŽ 2001.

Crit•res dÕhomologation ˆ complŽter

Dans un cadre plus large, lÕexemple dÕApligrafÊMC peut servir ˆ illustrer la difficultŽ que prŽsentent la classification et le remboursement de produits issus de la bio- ingŽnierie tissulaire. Ces produits dont le nombre augmentera au cours des prochaines annŽes se retrouveront plus ou moins dans la m • m e s i t uation. Cette problŽmatique, engendrŽe ˆ la fois par lÕaccessibilitŽ ˆ un produit disponible sur le marchŽ et par les limites budgŽtaires ˆ son acquisition, est en voie de devenir une impasse quÕalimentent les cožts ŽlevŽs de ces produits et lÕaugmentation incessante de leur nombre.

Il serait opportun de dŽfinir des politiques et dÕŽtablir des procŽdures plus prŽcises quant ˆ leur inclusion Žventuelle sur la liste des produits remboursables ou sur celle des fournitures comprises dans le budget des Žtablissements hospitaliers. Une information complŽmentaire deviendrait disponible par lÕajout aux processus actuels dÕŽvaluation des nouveaux produits. En effet, seuls les crit•res dÕinnocuitŽ et dÕefficacitŽ dŽmontrŽes prŽvalent ˆ lÕexamen du dossier aux fins dÕhomologation par SantŽ Canada, sans prise en compte du cožt de ces produits puisque cette dimension ne fait pas partie du mandat actuel.

Dans un contexte o• les ressources financi•res limitent de plus en plus les marges de manÏuvre des syst•mes de santŽ, le fardeau de la preuve du cožt-efficacitŽ est, semble-t-il, encore laissŽ aux organismes payeurs. Et ceux- ci se retrouvent souvent dŽpourvus dÕin- formations pertinentes et de leviers administratifs, voire lŽgaux, pour rŽagir aux pressions constantes des fabricants, des fournisseurs et des utilisateurs potentiels. La

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prise en compte de la dimension Žconomique dans le processus dÕhomologation allŽgerait ce fardeau.

Conclusions et recommandations

Ë la lumi•re des grands constats et de certains dŽtails de la prŽsente Žvaluation, on peut tirer les conclusions prŽliminaires suivantes quant aux volets clinique et Žconomique du traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse et quant ˆ lÕutilisation dÕApligrafÊMCÊ:

Volet cliniqueÊ:

♣ lÕŽvaluation des patients et la dŽmarche diagnostique doivent •tre effectuŽes de fa•on appropriŽe;

♣ le traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse par compressothŽrapie est plus efficace que lÕabsence de celle-ci;

♣ une compressothŽrapie avec ApligrafÊMC procure une guŽrison plus rapide que la compressothŽrapie seule;

♣ la compressothŽrapie avec ApligrafÊ M C dÕemblŽe Žpargne un plus grand nombre d e j o u r s d Õ u l c Ž r a t i o n q u e l a compressothŽrapie seule.

Volet ŽconomiqueÊ:

En lÕabsence de donnŽes validŽes, les ŽnoncŽs suivants restent provisoiresÊ:

♣ la compressothŽrapie avec ApligrafÊ M C dÕemblŽe encourt des cožts fort ŽlevŽs pour rŽduire le nombre de jours dÕulcŽration;

♣ la compressothŽrapie avec ApligrafÊ M C rŽservŽe aux cas rŽfractaires ˆ une premi•re compressothŽrapie est moins cožteuse que la compressothŽrapie avec A p l i g r a fÊMC dÕemblŽe et peut m•me prŽsenter un potentiel dÕŽpargne pour le syst•me de santŽ selon un scŽnario optimiste;

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LE TRAITEMENT D ES ULCéRES DE JAMBE DÕORIGINE VEINEUSE ET LÕUTILISATION OPTIMALE DÕAPLIGRAFÊMC RŽsumŽ

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♣ lÕidentification par planimŽtrie d•s la 4e semaine de traitement des cas qui seront r Ž f r a c t a i r e s ˆ u n e p r e m i • r e compressothŽrapie et lÕajout dÕApligrafÊMC au traitement peut gŽnŽrer une Žpargne supplŽmentaire.

B i e n q u e c e s c o n c l u s i o n s d o i v e n t , particuli•rement au plan Žconomique, •tre v a l i d Ž e s p a r d e s d o n n Ž e s p r o b a n t e s additionnelles, lÕAgence dÕŽvaluation des technologies et des modes dÕintervention en santŽ Žmet les recommandations suivantesÊ:

♣ favoriser dÕune part la poursuite des efforts pour gŽnŽraliser la prise en charge des patients souffrant dÕulc•res de jambe selon lÕapproche prŽconisŽe par les consensus dÕexperts et dÕautre part le recours ˆ la compressothŽrapie pour le traitement des ulc•res de jambe dÕorigine veineuse;

♣ reconna”tre dans les milieux cliniques et administratifs le r™le potentiel dÕApli- grafÊMC dans les cas dÕulc•res de jambe dÕorigine veineuse rŽfractaires ˆ une premi•re compressothŽrapie et le potentiel dÕŽpargne dans ces cas;

♣ p o u r s u i v r e l a g e s t i o n s e r r Ž e d e lÕutilisation dÕunitŽs dÕApligrafÊMC par des mŽdecins certifiŽs Ïuvrant dans des cliniques externes de centres hospitaliers, lesquels prŽvoient ou auront ˆ prŽvoir un budget spŽcifique pour cette fourniture spŽcialisŽe;

♣ faciliter la dissŽmination des protocoles cliniques et administratifs sur lÕemploi dÕApligrafÊM C q u Õ o n t Ž l a b o r Ž s e t implantŽs certains centres hospitaliers pour que dÕautres Žtablissements puissent les prendre en considŽration et les adapter le cas ŽchŽant ˆ leurs politiques internes;

♣ assurer le suivi des dŽveloppements en cours sur les indications de lÕApligrafÊMC et effectuer une mise ˆ jour du prŽsent rapport apr•s la parution ˆ lÕŽtŽ 2001 des rŽsultats de lÕessai comparatif randomisŽ multicentrique et pancanadien;

♣ amorcer les recherches nŽcessaires pour dresser le portrait ŽpidŽmiologique des ulc•res de jambe au QuŽbec et documenter lÕefficacitŽ pratique et les cožts des diverses modalitŽs de traitement tant en milieu clinique que dans les CLSC et ˆ domicile.

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LE TRAITEMENT D ES ULCéRES DE JAMBE DÕORIGINE VEINEUSE ET LÕUTILISATION OPTIMALE DÕAPLIGRAFÊMC Remerciements

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REMERCIEMENTS

Ce rapport a ŽtŽ prŽparŽ ˆ la demande de lÕAgence dÕŽvaluation des technologies et des modes dÕintervention en santŽ par monsieur Fran•ois-Pierre Dussault, chercheur de lÕAgence. Les membres de lÕAgence lui expriment leur reconnaissance pour le travail accompli.

Les membres de lÕAgence remercient Žgalement monsieur Van Hung Nguyen, chercheur de lÕAgence, pour son Žlaboration du mod•le analytique de prŽdiction, ainsi que monsieur Jean-Marie R. Lance, Žconomiste et directeur scientifique de lÕAgence, pour ses commentaires qui ont orientŽ la production du prŽsent rapport.

Ils soulignent particuli•rement la contribution des lecteurs externes qui ont offert de nombreux commentaires visant ˆ amŽliorer la qualitŽ et le contenu de ce rapportÊ:

Marc Bourcier M.D., F.R.C.P.C., C.S.P.Q., P.C. Dermatologue, La Clinique de dermatologie, Moncton (Nouveau-Brunswick)

Alain Brassard M.D., F.R.C.P.C., Dermatologue, H™pital du SacrŽ-CÏur de MontrŽal, MontrŽal (QuŽbec)

Richard Cloutier M.D., F.R.C.P.C., Dermatologue, Centre hospitalier universitaire de QuŽbec - H™tel-Dieu, QuŽbec (QuŽbec)

Georgette Leclerc M.D., F.R.C.P.C., Dermatologue, H™pital de Chicoutimi, Chicoutimi (QuŽbec)

Isabelle Reeves Inf., Ph.D, Professeure adjointe, FacultŽ des sciences infirmi•res, UniversitŽ de MontrŽal, MontrŽal (QuŽbec).

Daniel Reinharz M.D., Ph.D. (santŽ publique), Centre hospitalier universitaire de QuŽbec - H™tel-Dieu, QuŽbec (QuŽbec)

Agence remercie en outre madame Karina Lapierre qui a assurŽ la gestion documentaire des ouvrages consultŽs, la saisie des versions originales de ce document, la lecture dÕŽpreuve ainsi que la mise en page finale du document.

Enfin, lÕAgence exprime sa reconnaissance envers monsieur Pierre Vincent, bibliothŽcaire, monsieur Marc-AndrŽ Thibodeau, bibliotechnicien et madame Micheline Paquin, bibliotechnicienne, pour leur support bibliographique.

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