Questions résolues. Démonstration du théorème énoncé à la page 62 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 1 (1810-1811), p. 143-149
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1810-1811__1__143_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1810-1811, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
I43
QUESTIONS RÉSOLUES.
Démonstration du théorème énoncé à la page 62 de
cevolume ;
QUESTIONS RÉSOLUES.
Par
unABONNÉ.
GERGONNE
POUR parvenir
aubut
queje
me proposed’atteindre, je
vais d’abord.établir
quelques principes
que, pourplus
debrieveté, je
me contenteraid’énoncer,
d’autant que leur démonstration ne saurait souffrir de dif- ficulté.i. Dans tout tronc de
pyramide,
à basesparallèles
ou nonparal- lèles,
lepoint d’intersection,
soit de deuxcôtés,
soit de deux dia-gonales,
soit enfin d’un côté et d’unediagonale
de l’une desbases,
et le
point
déterminé par l’intersection des deuxlignes correspondantes
de l’autre
base,
sont deuxpoints
d’une droitequi
passe par le sommel de lapyramide (*).
2. Il en est de
même,
engénéral,
pour toute droitepassant par
despoints qui,
dans les deuxbases
sont des intersections delignes correspondantes.
3. Dans tout tronc de
pyramide, à
bases nonparallèles,
lespoints d’intersection ,
soit des côtéscorrespondans,
soit desdiagonales
corres-(*) On ne suppose pas, dans cette
proposition
et dans les suivantes, que lesdeux bases du tronc soient essentiellement des
polygones
convexes ; et on admet même que le sommet de lapyramide
peut se trouvercompris
entre lesplans
de. ces deux
I44 QUESTIONS
pondantes
des deuxbases,
sont tous situés sur une mêmeligne droite laquelle
n’est autre chose que l’intersection desplans
de ces deux bases.4.
Engénéral,
des droitesqui,
dans les deuxbases,
sont déter-minées par des
points correspondans,
concourent à l’intersection desplans
de ces deux bases.5. De
quelque
manière que soitsitué,
parrapport a
unplan ,
unsystème
de droitesoriginales
concourant en un mêmepoint,
et enquelque
lieuqu’on
suppose l’0153il d’unspectateur,
autrecependant
que lepoint
de concours de cesdroites
leurperspective
sur ceplan
nepourra être
qu’un système
de droitesparallèles
ou unsystème
dedroites concourant en un même
point ,
suivant que lepoint
de con--cours des droites
originales
sera sur leplan conduit, parallèlement
à celui du
tableau,
par l’0153il duspectateur
ouqu’il
sera hors dece
plan.
6.
Réciproquement ,
foutsystème
dedroites , parallèles ,
ou concou-rant en un même
point,
tracées sur un mêmeplan, peut
être considérécomme la
perspective
d’unsystème
de droitesoriginales
concourant en un mêmepoint ;
et il est même aisé de voir que celapeut avoir
lieu d’une infinité de- manières différentes.7. Les
perspectives ,
sur unplan quelconque des deux
bases d’untronc de
pyramide ,
a basesparallèles
ou nonparallèles,
sont- deuxpolygones
d’un mêmenombre
decôtés , tels (I et .3)
que les droitesqui joignent
leurspoints correspondans ( 5 )
sontparallèles
ou con-courent en un même
point ;
en outre , si les côtés de cespolygones
ne sont pas
parallèles
chacun àchacun,
les intersections deslignes correspondantes
de l’un et de l’autre se trouveronttoutes (3
et4)
sur une même
ligne
droite.8. Etant données l’une des bases et
les grandeurs
et directions de trois arêtes latérales d’un tronc depyramide ,
ce tronc se trouve en-tièrement déterminé. Il faut
seulement,
pour que sa construction soitpossible,
que les trois arêtes latérales données concourent en un mêmepoint ;
ce,point
est alors le sommet de lapyramide ;
on connaitdonc
les directions de toutes les arêtes
latérales ;
et , comme on conaîtaussi
troisRÉSOLUES. I45
trois
points
duplan
de la baseinconnue’
ceplan
est entièrement dé-.termine y
et ses intersections avec les directions des arêtes latérales dé- terminent leslongueurs
de cesarêtes,
et, en mêmetemps
, les sommets de tous lesangles
de la hase inconnue.9. Un tronc de
pyramide
étantdonné,
saperspective ( pour
unesituation donnée de l’0153il et du
tableau)
est aussidonnée ;
donc( 8 )
étant
données,
sur unplan,
laperspective
de l’une des bases d’un troncde
pyramide,
et lesperspectives
de trois de sesarêtes latérales,
laperspective
du tronc se trouve entièrementdéterminée ,
et il doit êtrepossible
d’en achever la construction. Voici dequelle
manière onpeut
procéder
pour yparvenir :
I.° Soient
d, d’, d",
... les côtés dupolygone, perspective
de l’une des
bases,
queje désignerai par ( S ) ; soient 03B4, 03B4’, 03B4",
....les côtés du’
polygone , pérspective
de l’autrebase,
queje désignerai
par
(03A3);
soient p,pl, p",
... les sommets desangles
du po-lygone ( S ) : p étant
l’intersection de d etdl, pl
l’intersection de d’et
dll,
et ainsi desuite ; soient,
en outre , 03C9 ,03C9’, 03C9",
... lessommets des
angles
dupolygone ( 03A3 ) : 03C9
étant l’intersectionde 03B4
et03B4’,
03C9’ cellede d/
et03B4",
et ainsi desuite ; soient , enfin, D,
D’ etD",
... lesperspectives
des arêtes latérales :D joignant p
et 03C9,DI
joignant pl
et03C9’,
et ainsi de suite.2.° On suppose que l’on donne le
polygone (S);
cequi
entrainela connaissance des droites
d, d’, d",
... et celle despoints
p,
p’, p",
... ; on suppose, en outre, que l’on donne lesgran--
deurs et directions des droites
D, D’, D",
cequi
entraîne la déter-mination des
points
03C9,03C9’, 03C9",
etconséquemment
celle des droites1’1
et03B4";
et ils’agit
de déterminer tout le reste.3.°
D’abord,
pour que leproblème
soitpossible,
ilfaut (5)
queD, D’,
DII soientparallèles
ou concourent en un mêmepoint ;
ensupposant
doncqu’il
en soitainsi, si,
par lespoints p’’’, p’’’’,
...,on mène des droites
parallèles
àcelles-là,
ou concourant au mêmepoint qu’elles,
il est clair que ces dernièresindiqueront
les directionsde
D’’’, D’’’’,
en sortequ’il
nes’agira plus
qued’assigner
lespoints
Tom. r, 20
I46 QUESTIONS
03C9’’’, 03C9’’’’, ...
où elles doivent se terminer: attendu que la dé- termination de cespoints
entrainera celle des droites03B4’’’, 03B4’’’’,
...4.°
Mais il est clair que tout seréduit à
donner une méthode pour déterminer 03C9’’’. Eneffet
cepoint
étantdéterminé,
on connaitra tou-jours
lepolygone (S),
on connaîtra dpplus
lesgrandeurs
et di-rection de
D’,
D" etD’’’;
on se trouveradonc,
pour la détermi- nation de03C9’’’’,
dans les mêmes circonstances où on s’était trouvé pour la détermination de03C9’’’;
et parconséquent
ilsuffira,
pour obtenirce
point,
derépéter
le mêmeprocédé, lequel conduira,
par une suite desemblables opérations,
à la détermination des autrespoints
incon-nus, en
quelque
nombrequ’on
les suppose.Voyons
donc commentnous pourrons déterminer le
point
03C9’’’.5.° Soient
prolongées d’
etd’’’ jusqu’à
leurpoint
de concoursm’,
’et soit
conduit,
par cepoint m’,
une droite 1/parallèle à D, D’, D’,
..., ou concourant au mêmepoint qu’elles;
cette droite L’contiendra
(7)
lepoint 03BC’
de concours des droites03B4’
et03B4’’’;
enprolon-
geant donc 03B4’, jusqu’à
sa rencontre avecL’,
onobtiendra
lepoint 03BC’;
et, comme cepoint
est sur03B4’’’,
dont on connaîtdéjà
lepoint
03C9",
cette droite03B4’’’
se trouveradéterminée ;
onpourra
donc la cons-truire,
et son intersection avecD’’’,
dont ladirection
estdéjà
connuedéterminera le
point
cherché 03C9’’’.L’inspection
desfigures
8et 9
mettra cette construction dans tout
son jour.
10. On voit que, pour
chaque
nouveaupoint,
tel que03C9’’’, qu’on
veut
déterminer .,
on estobligé
d’avoir recours à unpoint auxiliaire
,tel
que 03BC’;
de manièrequ’après
la constructiollachevée,
on se trouveraavoir deux fois autant de
points qu’on
encherchait ;
si donc m ex-prime
le nombre desangles
despolygones (S) et ( 03A3 ),
comme troisdes
points de (03A3)
sontdonnés,
on auradéterminé 2(m-3)
ou2m-6
points
de cepolygone, qui jnints
aux troispoints déjà
donnésou
pris arbitrairement,
feront en tout2m-3.
II. Ainsi,
unpolygone
de rn côtés étant donné ou construit arbi-trairement sur un
plans,
il esttoujours possible
i.0 deconstruire
sur ce
plan ?
un autrepolygone,
aussi de mcôtés,
demanière qu’en
R É S O L U E S. I47
joignant deux à deux,
par desdroites, 2m-3 points
dupremier
avecleurs correspondans
dans lesecond,
cesdroites
soientparallèles
ou cod-courent en un même
point ;
et , s’il en estainsi ,
comme alors lafigure qu’on
aura construite sera laperspective
d’un tronc depyramide ,
ilarrivera,
de soi-même( 7
2.° quetoutes
les autres droitesqui join-
dront des
points correspondans
des deuxpolygones,
serontparallèles
aux
premières,
ou concourront au mêmepoint qu’elle ;
etqu’enfin
3.0 les intersections des
lignes correspondantes,
dans les deuxpoly-
gones, seront toutes situées sur une même
ligne droite ,
si toutefoisces
lignes
ne sont pasparallèles;
mais on voit que, si seulementquel-
ques-unes de ces
lignes
étaientparallèles
entreelles
, elles devraient l’ètre aussi à la droitequi
contiendrait les intersections de toutes lesautres deux à deux.
I2. Si l’on fait actuellement attention
qu’en général
toutsystème
de m droites
qui
secoupent
deux àdeux ,
sur un mêmeplan ,
formeun
polygone
de mcôtés,
on reconnaîtra sanspeine ,
dans lespropositions qui
viennent d’êtreénoncées,
cellesqui
se trouvent àl’endroit
déjà
cité de cerecueil ;
de manière que la démonstration deces dernières se trouve renfermée dans ce
qui précède.
I3. La construction que
j’ai indiquée (9)
était laplus propre à conduire
à la démonstration quej’avais principalement
en vue;mais,
comme le
problème auquel
cette construction serapporte
seprésente fréquemment
dans le tracé desfigures
degéométrie,
on ne sera pasfàché, je
pense , d’en trouver ici une solutionplus
commode que, pourplus
declarté , j’appliquerai
à unexemple particulier
Soit ABCDE
(fig. I0
et11 )
laperspective
donnée de l’une desbases,
soit d’un tronc depyramide,
soit d’un tronc deprisme ;
soientAA’, BB/, CC’,
lesperspectives,
aussidonnées,
de trois de ses arêteslatérales
consécutives ;
et proposons-nous d’achever la construction de laperspective
de ce tronc.Soient d’abord menées DD’ et
EE’, parallèles a AA’, BB’, CC’, (fig. I0),
ou concourant au mêmepoint qu’elles (fig. II);
soientensuite
prolongés
BA et B’A’jusqu’à
leurpint
de concoursA",
I48 QUESTIONS
puis
BC etB’C’ jusqu’à
leurpoint
de concours enC";
en menantA"C",
cette droite sera laperspective
de l’intersection desplans
desdeux
bases ;
menant donc etprolongeant
lesdiagonales BD, BE, jusqu’à la rencontre
de A"C" en D" etE",
si l’on mène ensuiteB’D" et
B’E", coupant
DD’ et EE’ en D’ etE’,
cespoints
D’ et Efseront les sommets
d’angles cherchés ;
de manièrequ’en
menantC’D’,
D’E’ et
E’A’,
la construction sera terminée.Au
surplus l’obligation
où sont les côtéscorrespondans
des deuxpolygones
de concourir en un mêmepoint
de A"C"peut fournir,
soit
une autreconstruction,
soit un moyen de vérifier celle-ci.I4.
La construction serait peu différentesi ,
au lieu des troispoints A’, B’, C’,
situés surAA/, BB/, CC/,
on en donnait trois autressitués sur les
perspectives
de trois droitesquelconques, parallèles
auxarêtes
( fig. I0),
ou concourant au sommet(fig.
I1).
15. On
pourrait
aussi ne donnerqu’un
seulpoint
de l’une ou del’autre sorte, et
remplacer
les deux autres par laperspective
A"C"de l’intersection des
plans
des deux bases.16.
Les
mêmes constructionspeuvent
aussi êtreappliquées
à la ré-solution
des deuxproblèmes
suivansI.° Etant données la
perspective
d’un cône ou d’uncylindre, droit
ou
oblique ;
celles de troisdroites passant
par le sommet ducône,
ou
parallèles à
cellequi joint
les centres des deux bases ducylindre ;
et
enfin,
celles de troispints
situés sur cesdroites ; déterminer
tant
depoints qu’on
voudra de laperspective
de la section du côneou du
cylindre
par unplan passant par
les troispoints
dont lesperspectives
sont données ?2.° Etant données la
perspective
d’un cône ou d’uncylindre,
droitou
oblique;
celle de l’intersection d’unplan qui
le coupe avec leplan
de sa
-base;
celle d’une droitepassant
par le somment ducône,
ouparallèle à
cellequi joint
les centres des.deux
bases ducylindre
et
enfin
celle dupint où
leplan coupant
rencontre cette dernièredroite ;
déterminer tant depoints qu’on
voudra de laperspective
de
la section ?RÉSOLUES. I49
La solution de ces
problèmes,
déduite desméthodes exposées
ci-dessus,
seraincomparablement plus
courte etplus simple que celles
que. fournirait la
géométrie descriptive proprement dite.
Théorèmes
surles triangles , relatifs à la page 64
de ces Annales ;
Par M. LHUILIER, professeur de mathématiques à l’académie
impériale de Genève.
THÉORÈME. Dans
touttriangle,
lequarré
de la distance descentres des cercles
qui lui
sont inscrits etcirconscrits
estégal
aurectangle
dit rayondu
cerclecirconscrit,
par l’excèsdu même
rayonsur le double de celui du cercle inscrit
(*).
Ce
théorème a aussi étéadressé,
mais sans démonstration , aux Rédacteurs des Annales, par MKramp, professeur doyen
de la faculté des sciences àStrasbourg.
Le mème théorème est connu
des Rédacteurs depuis 1807,
il leur futcommuniqué,
cettè
époque, par feu M.
Mahieu,professeur
demathématiques au collége
d’Alais, qui
le tenait de M. Maisonneuve,ingénieur
des mines. Voici dequelle
manière M.Maisonneuve y était parvenu.
Eh
désignant
par c , c’, c", les trois côtés dutriangle ,
etpar D
la distanceentre les centres des cercles inscrit et circonscrit, on trouve, sans
beaucoup
depeine
,Jnajs on sait
qu’en désignant
par R le rayon du cercle circonscrit, par r celui:’de