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OCIÉTÉ. HYDROTECHNIQUE DE . FRA CE

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Déjà parus •

NNÉE 1 939 : avec un " Tableau Général e ^{l' Hydro}

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gie fluviale ' Française

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par M. Pardé , Professeur à l' Universi

de ^{Grenoble. ·}

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1 940 : avec une étude de M. P. Massé , • • Situat· ions .

perspectives et applications de I' Hydrologie Stati stiq ue " .

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ANNÉE 1 941 : . avec une " Étude Statistique e s Débits

. du Rhin à Bâle " . d'apres les ^travaux de M. Halphen .

ANNÉE 1 942 : avec une Étude d . e M. le Professeur de artonne , Membre de l'Institut , sur " Deux année s sèches 1 92 1 ^et 1 94 2 ".

ANNÉE 1 943 · : avec - une étude de M. ' H. Waeber sur

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" Le régime des torrents alpestres en haute altitude et spé- - cialement d'un torrent glaciaire

^11•

Sous presse :

NÉE 1 944 : avec une monographie du Bassin de la

Dordogne par MM. P. Massé et J. Tissier, et une étude sur

• • La mesure et l'estimation des débits ",. par M. B Léo.

Ces nnuaires se trouvent dans les Bureaux de la

' SOCIÉTÉ HYDROTECHNIQUE DE FRANCE '

19_ 9, Rue de Grenelle - PARIS-V/Je

Année 1943

ANNUAIRE. HYDROLOGIQUE

DE LA FRANCE

INTRODUCTION

Nous avons le plaisir de présenter au public, I'« Annuaire Hydrologique 1943 »,troisième Annuaire Hydrologique paru au cours de l'année 1945.

Nous avons peu de modifications à signaler à notre édition 1942.

1° Les mesures de débit sur la NESTE de RIOUMAJOU, interrompues en 1942, ont été reprises à l'usine de SAINT-LARY (Bassin versant 66 km2 ) dont la station, no 25 bis, rempla- cera désormais celle de TRAMEZAYGUES (Bassin versant 67 km2 ).

2° Le Service Fédéral des Eaux ayant supprimé la station de PENEY sur le Rhône (Bas- sin versant 10.113 km2 ) et l'ayant remplacée par celle de CHANCY« AUX RIPES» (Bassin versant 10·.299 km^{2 ),} ce sont les débits à cette station, no 46 bis, que nous publions.

3° Nous avons repris la publication des débits du FI ER à DINGY, station n° 51, dont les relevés avaient été interrompus en 1941 et 1942. •

40 La station de MOTZ-VAL-DE-FIER, no 52 (Bassin versant 1.370 km^{2 )} a été remplacée par celle de VALLIËRES, n° 52 bis (Bassin versant 1.350 km2 ) en raison des meilleures condi- tions de mesure à cette dernière station.

L'Annuaire renferme cette année une étude de M. WAEBER, Ingénieur à la SOCIÉTÉ D'ÉLECTROCHIMIE D'UGINE, sur le « Régime des Torrents alpestres en haute altitude et spécialement d'un torrent glaciaire ».

Nous rappelons à nos lecteurs que nous leur serions reconnaissants de toutes obser- vations et suggestions qui nous permettraient de rectifier et de perfectionner notre publication.

- 5 -

OBSERVATIONS

sur le régime des torrents alpestres en haute altitude et spécialement d'un torrent glaciaire

L'OCCASION DES RECHERCHES

La Société d'Électro-Chimie~ d'Électro-Métallurgie et des Aciéries Élec- triques d'Ugine exploite depuis 1923 le lac de la Girotte dans le Beaufortin

(Savoie) comme bassin d'accumulation saisonnière pour régulariser sa pro- duction hydro-électrique.

Ce lac, situé à 1.720 m d'altitude, constitue, grâce à une surface de 56 ha, combinée à une grande profondeur (99 m), un réservoir naturel remar- quable. Il a suffi de percer une galerie de 330 m de long, débouchant à 75 m en contrebas du niveau naturel, pour y disposer d'une accumulation de 29 mil- lions de mètres cubes qui se trouve en tête d'une série de chutes d'une hau- teur totale de 1 .370 m ~

Le problème de son remplissage était par contre plus ardu, son bassin versant ne mesurant que 4,34 km^2• Les cours d'eau voisins n'ont à cette alti- tude qu'une très médiocre importance. On se borna, pour commencer, à en dériver deux, dont le ruisseau de Colombe, alimentés par un bassin d'une surface de 2,84 km^2, encore ces ruisseaux, coulant dans de puissants bancs de cargneules, sont-ils sujets à des pertes sensibles qui ne se retrouvent qu'en contrebas des prises d'eau. ·

Le principal apport fut obtenu par le pompage, sous une hauteur de refou- lement de 500 m, des eaux d'un bassin versant étendu progressivement à 20 km^2, au moyen d'une installation qui fut en son temps la plus importante des Alpes.

Actuellement, 10 millions de m ³ environ sont refoulés annuellement dans le lac, principalement à l'époque des crues de printemps, moyennant une consommation de 2 kwh par m ³ qui sont ainsi valorisés et fournissent sur l'ensemble des chutes 2,7 kwh en période de vidange.

Les besoins d'énergie allant en croissant, il fallut bientôt chercher une nouvelle source d'alimentation. On la trouva dans le haut Bon Nant, torrent issu du Col du Bonhomme et drainant le flanc sud-ouest du Massif du Mqnt- 81 an c (fig. 1 ) . Ce torrent est capté à 1 . 91 0 m d 'a 1 t i tu de et apporte au 1 ac de 1 a Girotte les eaux d'un bassin de 8,78 km^2, augmentées par les nombreuses sources (de

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à 400 1 /sec), drainées par la galerie de dérivation sur son parcours de 4,7 km, si bien qu'on bénéficie d'un bassin supplémentaire estimé à 1,7 km^2•

Cette dérivation s'est révélée parti eu 1 ièrement avantageuse, puisqu'elle fournit en moyenne 19 millions de m:¹ ou l'équivalent d'une tranche d'eau

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de 1,81 m. Le poste limnigraphique, installé au débouché de cette galerie capable de 500 1 /sec km^2, soit pratiquement de la totalité des apports du Bon Nant, nous a permis de réunir une documentation précise, s'étendant aux plus forts débits, sur le régime de ce torrent au caractère nival prononcé.

Puis, la décision fut prise d'augmenter la capacité de la retenue de la Girotte et de la porter à 50 millions de m ^3, accumulés au moyen d'un grand barrage à voûtes multiples de 34 m de haut et de 500 m de développement dont l'exécution est en cours. Mais, préalablement à l'ouverture de ce chan- tier, on s'était préoccupé de fournir au lac les nouveaux apports qu'il était destiné à retenir. Parmi les diverses possibilités étudiées, la Société d'Électro-

Chimie fixa son choix sur la dérivation de l'émissaire du Glacier de Tré-la- Tête, après qu'elle eût constaté qu'au lieu de descendre à l'altitude de 1.675 m indiquée par la carte d'État-Major datant de 1864, le glacier s'arrêtait aux environs de la côte 1900 m, donc fort peu en dessous de celle qu'il fallait donner à la prise pour permettre de rejoindre par gravité la dérivation exis- tante du haut Bon Nant; sans la dispenser d'étudier le dispositif inédit d'une prise sous-glaciaire, la faible différence de niveau à gagner par rapport à la cote de la langue terminale du glacier l'encouragea à tenter cette expérience un peu aventureuse.

Les installations de chantier, à peine ébauchées en 1939, ne purent être reprises sérieusement qu'après l'armistice et les travaux d'aménagement proprement dits furent exécutés de 1941 au commencement de l'été 1944, avec une interruption pour mise en eau provisoire d'août à octobre 1943.

La galerie de dérivation mesure 5,3 km. Elle a son origine à 200 m environ en amont du front du glacier, à la cote 1922; la retenue obtenue au moyen d'un barrage de 8 m de haut, avec une vanne de fond, forme un petitlacsous-' glaciaire d'une centaine de m_ètres de long. Une chambre de décantation, d'un développement de 175 m et atteignant progressivement 6 m de haut se termine par une vanne de chasse et un. syphon automatique qui débouche en aval du glacier ( 1 ).

Les recherches glaciologiques qui ont accompagné ces travaux ont été décrites ailleurs (2).

Mais une documentation sérieuse sur le régime de ce torrent glaciaire faisait cruellement défaut. On installa, en un des rares endroits se prêtant convenablement aux jaugeages, un poste limnigraphique qui fut observé soi- gneusement dès le commencement de 1940, avec quelques interruptions dues aux hostilités, jusqu'à la mise en eau. On réunit ainsi une documentation s'étendant sans lacunes graves d'août 1940 à juillet 1943.

Les occasions de suivre de près le régime d'un cours d'eau aussi nette- ment glaciaire, sans se laisser rebuter par la nécessité de renouveler les jau- geages que de fréquentes modifications du profil rendent nécessaires, étant

rares, la Société hydrotechnique de France a pensé intéresser ses lecteurs, en un moment où les aménagements glaciaires sont à l'ordre du jour, en leur don- nant l'occasion de ·prendre connaissance des résultats détaillés de ces études.

(1) On trouvera une description détaillée de la prise sous-glaciaire dans le numéro de Juillet- Ao ût 1945 des Annal es des Ponfs ef Chaussées.

(2) Revue de Géographie alpine, Tome XXXI, 1943 et Bulletin de la Société scientifique du Dauphiné, tome LX, 1944. (La Société d'Électro-chirnie disp~se encore de quelques tirages à part de cet article.)

- 8 -

SITUATION

Le glacier de Tré-la-Tête, situé au JSud-ouest du Mont-Blanc, est le troisième en importance de ce massif. Son névé, orienté du nord au sud.

prend naissance au Col Infranchissable (3.349 m). Il est entouré d'une cou- ronne de sommets étagés de 3.400 à 3.700 à l'ouest et de 3.900 à 3.800 à l'est.

Ces derniers (Aigu i lies de Tré-la-Tête et_ des Glaciers), pl us a bru pts, 1 u i portent ombre pendant une partie de la matinée. Son dissipateur (la partie du glacier descendant en-dessous de la lirnite des neiges permanentes) coule de l'est

à I 'ouest. Sa su rf a ce, dans 1 'état ac tue 1 est de 1 0, 7 3 k m ^{2 ;} sa 1 on g u eu r, de 7,2 km; l'altitude moyenne de son bassin versant est de 2.890 m.

A la station de jaugeage installée à ^1.410 m d'altitude, peu au-dessus du confluent du Bon Nant et du torrent de Tré-Ja .. Tête, son bassin, d'après les plans directeurs au 1 : 20.000 encore inédits, relevés par stéréophotogra ..

métrie, mesure : 20,94 km² avec une altitude moyenne de 2.715 m. (Voir la courbe hypsométrique du bassin figure 2). Le glacier recouvre donc un peu pl us de la moitié de Ja surface du bassin à la station de jaugeage.

Quant au haut Bon Nant, il est formé de deux branches d'importance égale, descendant, l'une du Mont Tondu (3.196 m) et draînant la cuvette des lacs du Jovet qu'elle traverse, l'autre, des sommités hautes de 2.700 m.

voisines du col du Bonhomme. La première est orientée principalement vers le sud, la deuxième vers le nord; l'altitude moyenne de ce bassin est de 2.285 m.

OBSERVATION DES DÉBITS

La détermination tant soit peu exacte des débits d'un torrent, bien qu'elle ait fait l'objet de publications remontant fort loin, reste entourée de nombreux écueils. Elle exige le choix d'une station favorable, l'emploi d'une courbe d'étalon nage de la station de jaugeage soigneusement établie et fréquemment contrôlée par des opérations dignes de foi, conjugués avec la lecture conscien- cieuse des hauteurs limnimétriques, par un personnel s'intéressant à ses observations et doué d'un certain sens critique. Ce sont beaucoup de conditions qui, malheureusement, ne sont que trop rarement réunies au degré voulu.

Il n'est pas indispensable que le ,poste limnimétrique et la station de jaugeage soient rigoureusement au même endroit. En renonçant à ce postulat, i 1 est parfois p J us fac i 1 e de trou ver 1 es con d i t i on s id é a 1 es , soit pou r 1 e li m n i -

mètre :

- Un emplacement soustrait aux vagues et situé en dehors du courant, si l'on veut obtenir des lectures correctes;

;...__Un lit concentré .en un· seul chenal, sans divaguations possibles;

- Un plan d'eau peu sujet à des variations de pente, celles-ci entraînant, à niveau égal, des variations de débit. Cette condition, à défaut d'un lit arti- ficiel régulier, est à peu près garantie lorsque le limnimètre est plongé dans un bassin limité à l'aval par un seuil fixe naturel, rebelle à l'érosion et formant l'origine d'un rapide, tandis que, pour la commodité de jaugeages au moulinet,

9 -

il est désirable d'avoir un profil régulier, pas trop rugueux, sans contraction latérale ni courants obliques et se prêtant aux mesures à partir d'une passe- relle de jaugeage établie à demeure.

Enfin, si le cours d'eau est affecté de variations fréquentes de débit, telles que vagues de fonte ou éclusées, on s'expose à des erreurs systématiques importantes si l'heure d'observation n'est pas judicieusement choisie. Dans ce cas, l'emploi d'un limnigraphe s'impose; encore ne résout-il pas toutes les

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Fig. 2.

difficultés, l'appareil étant soumis aussi à des incidents d'exploitation qui lui sont propres, tels que : ensablement ou gel du flotteur, corrosion rapide et crevaison de ce dernier, communication trop facile ou, au contraire, insuffi- sante avec 1a rivière, glissement des câbles sur Jeurs poulies.

En montagne, en raison de la forte pente, les emplacements naturels propices à l'installation d'un poste limnigraphique sont très rares et se com- pliquent encore de la difficulté de l'accès et de l'absence d'habitations à proxi- mité. En outre, l'observation est fréquemment gênée par la formation de la

- 1 0 -

glace, surtout, à partir de -10°, de glace de fond, qui fait monter le niveau de l'eau, alors que le débit décroit.

La nécessité de rechercher un endroit où le torrent n'est pas trop turbulent en hautes eaux conduit facilement au choix de profils de trop grande section pour les débits d'étiage. L'eau y circulera alors avec une lenteur extrême et même des contre-courants latéraux ou de fond, ce qui rend les jaugeages

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Fig. 3.

au moulinet particulièrement incertains. En outre, vu l'énorme différence des régimes au cours de l'année et le fort charriage, le profil tend parfois à se creuser en hautes ea'ux et à se remblayer en moyennes et basses eaux, cause supplémentaire d'incertitudes et d'erreurs qui rend indispensable

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^renou-

vellement fréquent des jaugeages mêrne en l'absence de crues exception ne lies qui peuvent modifier radicalement le lit et les conditions d'écoulement.

Les fluctuations diurnes très importantes imposent au surplus de se conformer, lors des jaugeages,

à

un horaire dont on ne s'écartera pas sans

-11 -

compliquer le problème et rendre sa solution plus inexacte. Ainsi, dans le cas de Tré-la-Tête, en opérant pendant la crue du matin, au cours d'un jaugeage soigné qui exige au moins une heure, on verrait monter le niveau de 4 à

5 cm et le débit augmenter de 1 ou 1,5

m

³ /sec. Près de l'origine d'un torrent glaciaire, le minimum se présentera normalement entre 8 et 10 h, le maxi-

mum entre 16 et 18 heures.

Dans la pratique, il est exceptionnel que toutes les conditions requises soient satisfaites pleinement. Si, sur un canal artificiel se présentant dans les meilleures conditions, on arrive à obtenir avec le moulinet des jaugeages exacts à ^{1 o,u 2}

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près, il ne faut pas se dissimuler que, sur un cours d'eau naturel et dans des conditions normales, des erreurs de 5

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0 sont courantes et qu'elles atteignent facilement 10

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dans un torrent quelque peu sauvage, surtout si l'on recourt à des procédés de jaugeage et de calcul schématiques, au lieu de multiplier les mesures dans les zones du profil où les vitesses sont très inégales ou variables et de les valoriser par une figuration graphique

1

des résultats de l'opération.

Si le cours d'eau est important, la passerelle de mesure e$t généralement exclue et les jaugeages des hautes eaux au moulinet pratiquement impossibles

à cause du charriage tant des bois que des graviers. La mise en mouvement des bancs de galets entraine du reste une augmentation de la rugosité du lit et les extrapolations sont des plus hasardeuses. Mais, à côté des défauts que l'on peut rencontrer dans l'exécution et l'interprétation des jaugeages, les erreurs les plus graves sont généralement dues à l'emploi de courbes d'étalon- nage périmées; les anciennes publications fourmillent· d'invraisemblances imputables principalement à cette cause; les plus modernes n'en sont pas toujours exemptes.

On est étonné, dans bien des cas, du travail auquel peuvent s'astreindre certains praticiens pour s'efforcer d'établir les caractéristiques d'un régime

1

ou fournir des explications plausibles à des anomalies dont ils se désintéresse- raient certainement, s'ils avaient sou,m is leur documentation à un examen critique et surtout s'ils se rendaient compte, par une enquête faite sur place, de la façon dont les observations ont trop souvent été faites.

L'intérêt des mesures de Tré-la-Tête et du Bon Nant réside pour une bon ne part dans le fait que, grâce à leurs bassins versants modestes et aux moyens dont on disposait, il a été facile de déterminer d'une façon relative- ment exacte leurs débits de hautes eaux en éliminant le risque habituel des extrapolations arbitraires. C'est ainsi que, sur le Tré-la-Tête, on a jaugé complètement à plusieurs reprises jusqu'à 8 et 8,5 m ³ /sec alors que les hautes eaux ne dépassent pas habituellement 9 à ^{10 m 3} /sec (voir figure 3 les courbes d'étalonnage de la station avec la liste des jaugeages.)

La nécessité de renouveler l'étalonnage de la station ressortira de l'exemple suivant. Après avoir procédé à une série de jàugeages numérotés de 1 à 5, d'où résultait une première courbe des débits, nous avons été obligés de les recommencer à la suite de la destruction de notre passerelle par faits de guerre; les débris d'une culée avaient rétréci le lit et la nouvelle courbe dressée au moyen des jaugeages 6 à 15 fait ressortir, par exemple pour la

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10

Figures 4 et 7.

BASS ¹ N VERSANT oorn 51.5% uw1Ror1 ot GLACIER

10

DÉBITS TOTALISÉS DU TORRENT DE TRÉ-LA·T~TE

en . 1941 el 1942

MOIS

Janvier ... . Février .... . Mars . . . . Avril . _ ... . Mai ... , ... . Juin ... . Juillet .... . Août ... . Septembre ..

Octobre ....

Novembre ..

Décembre ..

DEBITS MOYENS DEBITS

-~ totaux en

en lit./ sec. ¹ⁱ en lit./sec km² millions m3

83

80 126 221 519 2.898 5.224 3.823 1.964 806 306 121

4,0 3,8 6,0 10,5 24,8 138,4 249,5 182,6 93,7 38,5 14,6 5,8

0,222 0,194 0,337 0,573 1,389 7,512 13,992 10,239 5,091 2,159

0,793 0,324

TRANCHES écoulées

en m/m

10,6 9,4 16, 1 27,4 66,3 358.9 668,2 488,9 243, 1 '103, 1 37,9 15,5

DEBITS en

°/

0 du total

0,52 0,46 0,79 1,34 3,25 17,54 32,66 23,91 11,88

5,04 1,85 0,76

- - - - - - - - · - - - ·

MOYENNES.

Nov. 1940 ..

Déc. 1940 ..

MOYENNES

Janvier ....

Février . . ..

Mars . . . . Avril ... . Mai . . . . Juin ... . Juillet ... . Août ... .

Septembre ..

Octobre ....

Novembre ..

Décembre ..

MOYENNES

Nov. 1941 ..

o·éc. 1941 ..

MOYENNES

1 .358 ¹ 64.85 42,825 2.045.4

ANNÉE HYDROMÉTRIQUE 1940-41

487 150

23,2 7,2

1,262 0,402

60,3 19,2

__ , ___

--,--·---~---!

1.376

62

53

84 224 1.154 3.575 5.133 4.759 3.737 1.222 299 93

65,68

3,0 2,5 4,0 10,7 55, 1 170,7 245, 1 227,2 178,5 58,5 14,3 4,4

43,374,

0,166 0, 128 0,224 0,581 3,091 9,265 13, 748 12,746 9.685 3,273 0,775 0.249

2.071,3

7,9 6, 1 10,7 27,8 147,6 442,5 656.5 608,9 462,5 156,3 37,0 11,9

0,30 Q,24 0,42.

1,08 5,72 17, 17 25.50 23,60 17,94'

6,10 1,47 0,46

- - · - - - ____

^,

_______

^,

__________

^,

1.710

306 121

81.66 53,931 2.575,7

ANNÉE HYDROMÉTRIQUE 1942-43

14,6 5,8

0,793 0,324

37.9 16,5

____ ,_ ---1---,----a

1.713 81,81 64,024 2.384,6

70-U26

, .

14 -

Année : 1940

TRÉ-LA· TÊTE

Surface du bassin versant : 20,94 km² Station en service depuis 1940 ..

JANV. F~VR. MARS AVR. MAI JUIN JUIL. AOUT SEPT. OCT. NOV. ^D~C.

1 670 1170 5200 3840 1250 1470 185

2 720 1030 6060 3800 1090 3000 190

3 720 1140 6220 3700 1440 1120 185

4 1870 1500 6540 3600 900 930 185

5 1000 1930 7500 3580 785 735 185

6 670 2500 6220 3640 880 670 185

7 720 3350 ¹ 5700 3780 1090 500 190

8 670 3400 ₁ 4980 3620 2560 395 190

9 660 3350 4700 3700 1980 360

10 ,670 3250

·-

^-+-' _:J ^CD 7600 2660 1400 335

' -

Débits +""

11 ^{750 3500 "CD} "'O ^{6740 2000 1410 310}

12 ^{850 3620 CD 5180 2020 885 280}

journaliers 13 ⁹⁵⁰ 3040 ^Cl _rcs 4780 _{1880 1} 720 285

14 ^{1060 2320 Q) O> 4700 2360 575 310}

en 1940 · 15 ^{1130 2440 :J} rcs ^{4600 7600 620 395}

·-

16 1340 2960 ^{"'C Cl)} 4200 3030 600 295

17 1120 2700 ^c 5320 2200 620 300

(l/s) 18 1200 2950

·-

+-' ⁰ 5600 1950 640 290

19 ^{1 1280•}

-

_-^{rcs 5400 1630 640 275}

20 250 1250 +"" ^rcs 5400 1780 590 250

en c

21 ^{l 980}

-

^{3530 2440 585 295}

22 390 1250 ¹ 3380 2200 560 235

23 ^{520 1310 2750 2200 500 225}

24 750 1320 2200 2330 460 215

25 555 ¹ 1150 2130 4520 435 200

26 430 1320 3280 4780 380 200

27 440 2280 3420 3270 300 190

28 ^{2180 3420 3210 270 180}

29 540 2850 3480 2430 260 180

30 600 2230 5320 3260 1870 260 180

31 910 5320 3480 250

l/s 1196 4741 3054 804 487 (150)

Débits ^-

moyens _l/s/km² 57 .1 226.4 145.8 38.4 23.3 7 .2

mensuels ~ _{- -}

1 O(j m:3 _• 3.204 12.698 7.916 2.154 1 .262 0.402

1 1 ₁

( ) interpolé.

Annêe : ¹⁹⁴¹

TRÉ-LA-TÊTE

Surface du bassin versant : 20,94 km² Station en service depuis 1940

JANV. FÉVR. MARS .·AVR. MAI JUIN JUIL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DÉC.

1 (83) (88) 130 135 362 480 4420 2350 1845 1105 270 156 2 (83) (88) 115 135 350 570 4260 2720 1830 915 270 148 3 (83) 88 110 130 290 1120 4020 4120 1920 970 270 144

4 (83) 83 110 130 232 2260 4100 4770 2330 1250 280 136 5 (83) 83 100 135 240 3300 4580 4190 2990 1740 290 136 6 (83) 83 95 140 255 2700 5400 4610 2780 1730 295 130 7 (83) 78 95 145 270 2060 5900 2550 2800 1580 290 130 8 (83) 78 98 130 300 1520 6640 2120 2500 1360 280 152 9 (83) 78 95 110 350 1370 '6920 3480 2550 1370 270 160 10 (83) 78 90 190 400 1610 7110 3010 2450 1460 390 152 Débits 11 (83) 78 88 78 415 1730 6970 3190 2440 2130 370 144

' 12 (83) 79 90 83 325 1370 7520 4110 1950 1710 750 136

journaliers 13 88 80 105 105 280 1690 7620 4330 1350 860 540 128

14 83 80 115 175 350 1340 5810 3370 1210 605 390 121 en 1939 15 83

.

78 135 230 445 1020. 5510 3760 1280 455 340 121 16 83 74 140 285 660 1150 6120 4560 1050 390 280 121 17 83 74 142 175 875 1690 . 3860 4810 1040 370 236 114 (l/s) 18 83 78 142 205 1330 2610 3530 3400 1345 ' 370 236 112 19 83 83 135 270 1350 3000 3660 4560 1800 390 340 112 20 83 83 135 290 945 3270 3540 3800 ²⁰²⁰ 520 550 107 21 83 83 140 350 710 3840 3720 3140 1985 530 345 107 22 83 80 142 355 575 3880 3600 3490 2060 545 269 100 23 ^83. 80 142 400 ⁶⁶⁰ 4020 4570 3060 1975. 385 236 100

24 83 78 140 415 750 4160 5160 5270 2120 320 236 100

25 78 132 445 575 4640 6190 4750 2010 300 236 100

26 (83) 78 150 ^>. 330 540 e6so 6550 5700 1875 290 216 100

' 27 (83) 78 165 220 480 8410 5390 6530 1840 270 195 100

28 (83) 88 190 212 465 5980 4870 4100 2270 270 178 100

29 (83) 152 275 455 5000 4220 3260 1870 270 160 100

30 (83) 135 345 415 4480 5150 3060 1430 270 160 93

31 (83) 145 430 5030 2330 270 ⁸⁹

l/s 83 80 126 221 519 2898 5224 3823 1964 806 306 121 Débits

moyens l/s/km² 4. 3.8 6 . 10 .5 24.8 138.4 249.5 182.6 93.7 38.5 14.6 5.8

,

mensuels

10^{6 m3} 0.222 0.194 0.337 0.573 1 .389 7 .512 13.992 10.239 5.091 2.159 0.793 0.324

( ) interpolé.

.__ 16 -

Année : 194~

TRÉ-LA-TÊTE

Surface du Bassin Versant : 20,94 km² Station en service depuis 1940

JANV. FÉVR. MARS AVR. MAI JUIN JUIL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DEC.

.

'

1 87 53 53 155 335 1460 5100 5610 7070 1810 845 114

2 87 53 53 150 265 1280 6400 5620 4760 2140 410 107 3 81 53 ^: 53 145 235 1740 7240 6910 5000 2380 410 104

4 81 53 52 145 225 2480 5880 4340 4130 2440 342 101

5 75 53 52 145 215 3060 6570 3560 5370 1950 300 95

6 75 53 51 145 270 3720 8500 2570 4890 2710 528 ¹ 170 7 69 53 50 135 385 4510 7010 2400 4000 2790 1200 114 8 69 53 49 130 505 4550 ' 8040 2850· 4010 2610 928 101

9 69 53 49 130 685 3920 6570 2990 4380 3460 475 89

10 69 53 53 130 860 4510 8570 3750 4660 1550 312 87

Débits _{11 63} 53 63 130 1070 5050 9740 4500 4660 1280 266 79

12 63 53 75 145 880 5710 4200 4910 4670 1010 235 85

journaliers 13 68 53 75 325 710 4160 3310 3810 5020 840 205 90

14 58 53 87 340 700 2580 3610 3860 4290 730 187 88

en 1942 ¹⁵ 58 53 100 330 760 2620 3170 4080 3490 785 179 88

16 53 53 100 260 770 1510 2720 4430 4320 830 166 88

17 53 53 87 245 680 1140 3170 4690 3580 770 162 88

(L/sec) 18 53 53 87 205 915 1040 5580 4790 3590 900 160 85

19 53 53 75 205 1535 1370 2820 5270 2980 980 166 88

20 53 53 75 210 2450. 2730 2210 4550 2920 830 162 85

i

21 53 53 87 230 2510 3920 2240 4950 3700 930 ¹ 158 85 22 53 53 87 220 1900 49-10 2560 4200 4480 375 153 85

23 53 53 93 225. 1220 5300 2980 4250 2870 320 145 85 24 53 53 100 225 1340 5020 3190 5500 2760 355 145 85

25 53 53 114 275 1210 5710 3970 5090 2330 350 129 85

26 53 53 114 295 1405 6170 5110 5120 2670 350 129 85 27 53 53 128 325 1840 4720 5770 5540 1870 ⁴⁰⁵ 118 85

28 53 53 128 365 2350 3810 5820 5920 1040 340 114 83

29 53 135 380 3110 3940 5570 6640 1000 285 . 114 83

30 53 135 375 2460 4600 5650 8450 1590 390 114 83

31 53 135 1980 5860 6370 1000 83

1

lit/sec. 62 53 ⁸⁴ 224 1154 3575 5133 4759 3737 1222 299 93 Débits

moyens ^lit/sec. _Km~ 3.0 2.5 4.0 10.7 55 .1 170.7 245 .1 227.2 178 .5 58.5 14 .3 4.4

mensuels ---

1 ^QGm:c: 0.166 0.128 0.224 0 .581 3 .091 9.265 13.748 12.746 9.685 3.273 0.775 0.249

1

-·

- 1 7 -

Année: 1943 TRÉ-LA-TÊTE

/

Surface du bassin ve·rsant : 20,94' km² Station en service depuis 1940

-·

JANV. FÉVR. MARS' AVR. MAI JUIN JUIL. AOUT SEPT. OCT. NOV. DÉC.

-

,,

1 82 55 101 162 450 4160 3160 (5000) 236 190 400 106

2 82 55 101 (180) 425 3160 2920 (5000) 141 188 ' 400 98 3 82 55 101 (200) 360 2010. 2970 ^(5000). 119 180 370 96

4 82 55 101 (200) 310 1275 3890 2350 127 185 345 95

5 76 55 101 196' 365 1000 4850 505 121 178 306 100

r

6 76 55 101 200 530 1190 5020 410 132 497 288 101

7 70 55 101 200 525 2740 4870 222 165 159 245 101

8 70 ' 45 (101) 190 400 4730 3020 367 917 155 227 100

9 65 45 (101) 180 380 4660 1900 390 180 169 202 95

10 65 45 (101) 160 360 4330 1640 780 220 162 196 89

Débits. ₁₁ 60 45 (101) 160 360 4750 2150 1045 275 177 188 86 12 60 45 (101) 173 360 5640 3090 1095 380 174 156 81 journaliers 13 60 45 (101) 198 650 4680 5290 870 1330 155 146 76

14 60 45 (101) 212 1020 (3500) 4130 1275 4840 156 135 76 en 1943 15 55 45 (101) ^{0 0} 248 1650 (2500) 4190 1185 3300 146 129 72 16 55 45 101 275 2170 (1750) 4620 1770 1940 141 126 70 17 55 45 101 268 .2410 (1650) 5840 2320 3550 129 123 68 CL/sec) ^18', 55 45 101 330 2160 (1950) 6310 2400 3260 137 114 67 19 55 45 101 390 2420 (3200) 6590 2710 2340 114 100 65 20 55 45 101 570 2630 (4000) 7160 2890 2040 110 82 86

~·'1

2t .. ' 55 ₄₅ 101 770. 2580 2600 5900 3950 205 111 78 68

22 ~5 55 88 1080 2530 2740 4570 5300 1470 106 77 65

23 55 55 88 . 990 2980 3190 4480 1275 385 85 75 67

24. ..

55 55 88 1190 3560 3710 3600 560 177 86 79 76

'25 55 55 88 900 2670 4670 5030 202 194 103 100 76

26 55 55 (100). 780 1450 5300 (5000) 630 290 130 66 76 27 _{55 55} (110) 765 1100 4790 (5000) 1645 220 105 79 73 28 55 55 (120) 810 1370 4300 (3700) 196 225 105 102 66 29 (55) ' 129 820 2000 4130 (5500) 368 218 99 202 61

30 (55) 140 560 2680 3580 (6000) 298 190 95 128 63

31 (55) 150 3520 (5000) 296 91 70

lit/sec. 62 50 104 445 1496 3396 4432 •1332 •973 •149 176 80 D'bits

moyens ^lit/sec. _Km2 3.0 2.4 5.0 21 .2 71 .4 162.2 211 .6 •53 .6 • 46 .2 • 7 .1 8.4 3.8

mensuels·

- - ^{- -}

10⁶ m³ 0.166 . 0 .121 '• 0.278 1 .154 4.007 8.802 11 .871 • 3.223 • 2.522 • 0.399 0.457 0.215 •

1

• Du 3 aoat au 31 octobre, déversement du barrage après dérivation du torrent de Tré-la-Tête dans le lac de

la Girotte.

.

( ) Interpolé ..

. '

.

2

- 1 8 -

et bétonné, les jaugeages sont particulièrement faciles et les résultats, acquis définitivement.

Les observations limitées au débit maximum de 6 m³ /sec dont est capable dorénavant le tunnel permettant encore, avec Jeurs 210 l/sec km ² ou environ 2 3/4 modules, de tirer du régime de cette dérivation, des conclusions instruc- ¹ tives.

Nous examinerons dans les chapitres suivants le régime du Tré-la-Tête et celui du Bon Nant considérés séparément, puis ce,lui du torrent résultant de la réunion des deux premiers, tel qu'il se présente à son embouchure dans

~ .

le lac de la Girotte.

RÉGIME DE TRÉ-LA-TtTE

Caractéristiques du régime.

On trouvera (fig. 4) les courbes des débits du torrent pour les années 1941 et 1942; mais au lieu de ne reproduire que les moyennes journalières qui figurent d'ailleurs dans les tableaux de chiffres suivants, on y a représenté

6

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Les de'biés classés sonr;

fes deblt;s moyens J'ournd.

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E>A.S.51 N VE.R .SANT . O,q4-KM²

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2

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ci

Fig. 5 •

..

les minima et les maxima journaliers dus à la succession ,~des vagues de fonte, de façon à fournir une impression plus fidèle du régime d'un cours d'eau glaciaire.

Les débits classés sont donnés en outre dans la figure 5.

La première constatation qui s'impose

à

l'examen détaillé du régime