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Hicham MEGHOUAR Vol 3 N 3

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Academic year: 2022

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Esprit d’entreprendre et immigration: Le cas des étudiants maghrébins de la région 260 de Paris - Ile de France

Hicham MEGHOUAR

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Université Hassan Premier - Settat, Maroc

meghouar@gmail.com

Esprit d’entreprendre et immigration:

Le cas des étudiants maghrébins de la région de Paris - Ile de France

ABSTRACT: The aim of this article is to analyze the theoretical motivations for entrepreneurship among French students of Maghreb background (Morocco, Algeria, Tunisia). Indeed, there are two opposing logics : the entrepreneurial logic, and the social integration one. The main questions that need to be answered are: Is entrepreneurship still seen as a last chance for these young students who are stigmatized (Goffman, 1975) and socially labeled (Beker, 1985), and who remain very often unemployed after graduation? Or does it fit in the context of the ambitious individual who wants to find a place of one’s own in an increasingly competitive social environment? This study also addresses the question of ethnic entrepreneurship by analyzing the specificity of the potential corporate projects of the French students of North African origins. Analysis of the responses of 78 students belonging to universities in the Paris region shows that a choice of the entrepreneurial path is dictated by the need for professional integration of the students interviewed taking into consideration the difficulty of landing a management position after higher education. Next, it was found that the kind of business projects created and which are mainly oriented towards commercial activities and ethnic services allow these entrepreneurs to bridge gaps between their birth land France and their countries of origin.

KEYWORDS: Motivation, Entrepreneurship, ethnic entrepreneurship, immigration, integration, Maghreb

RÉSUMÉ :L’objectif de cet article est d’analyser les motivations théoriques de l’entrepreneuriat chez des étudiants français issus de l’immigration maghrébine (Maroc, Algérie, Tunisie). Deux logiques s’affrontent : la logique entrepreneuriale, et la logique d’insertion sociale.

L’entrepreneuriat est-il toujours perçu comme une dernière chance pour ces jeunes actifs demeurant stigmatisés (Goffman, 1975) et étiquetés (Beker, 1985), et très souvent conduits au chômage après des études supérieures ? Ou bien, s’inscrit-t-il dans l’optique de l’acteur ambitieux, challenger et qui veut s’imposer dans un environnement de plus en plus concurrentiel? Cet article aborde aussi la question de l’entrepreneuriat ethnique en analysant la spécificité des éventuels projets d’investissement évoqués par ces étudiants français d’origine maghrébine. L’analyse des réponses de 78 étudiants appartenant à des universités de la région parisienne montre qu’un éventuel choix de la voie entrepreneuriale répond d’abord à un besoin d’insertion professionnelle des étudiants interviewés étant donné la difficulté de décrocher un poste de cadre après des études supérieures. Ensuite, concernant la nature des projets de création d’entreprises, ces derniers mettent en lien la France et le pays d’origine de ces étudiants français et s’orientent essentiellement vers des activités de commerce et de services à caractère ethnique.

MOTS-CLEFS: Motivation, entrepreneuriat, entrepreneuriat ethnique, immigration, intégration, Maghreb

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Esprit d’entreprendre et immigration: Le cas des étudiants maghrébins de la région 261 de Paris - Ile de France

INTRODUCTION

L’entrepreneuriat s’impose aujourd’hui comme un enjeu majeur pour la création de la richesse, l’évolution du tissu économique et de l’emploi. Promouvoir la création d’entreprise est au coeur des débats politiques. L’objectif de ce travail est de contribuer à mieux comprendre les intentions, les intérêts et les motivations en matière d’entrepreneuriat chez les étudiants français originaires du Maghreb (noté ci- après EFOM). En effet, de nombreux jeunes diplômés issus de l'immigration sont confrontés à de véritables discriminations à l'embauche, ils vivent douloureusement une situation de choix difficile : rester demandeur d’emploi ou créer leur propre entreprise. Ils sont souvent seuls pour affronter un tel choix.

L’intention permet de prédire les comportements. Comprendre ce processus nous informera pourquoi un individu est engagé dans le processus entrepreneurial bien avant de rechercher une opportunité ou de décider quel type d'activité lancer.

L'intention entrepreneuriale permettra d’expliquer les facteurs personnels et situationnels qui interviennent dans le processus de décision d'entreprendre où l'on accorde un intérêt croissant aux attitudes et aux perceptions. Selon Bird (1988), l'étude de l'intention entrepreneuriale fournit une voie avancée de la recherche qui permet de dépasser les études descriptives. Krueger et Carsrud (1993) signalent que la création d'entreprise est un événement assez rare. L’analyse des intentions a fourni une idée et une compréhension adéquate de ce processus complexe.

Ainsi, nombreuses sont les recherches qui ont confirmé l’intérêt de la création d’entreprise et du statut d’entrepreneur chez les immigrés, entre autres l’étude réalisée par l’APCE et le cabinet de consultants Maghreb Ressources Humaines (2002) qui met en évidence l’engouement pour la création d’entreprise par des immigrés ou des jeunes issus de l’immigration en général et maghrébine en particulier. Ainsi, nous proposons de revérifier ce constat en ciblant cette fois-ci les étudiants français issus d’immigration afin de mieux comprendre leur motivation pour l’entrepreneuriat. Les intentions entrepreneuriales chez les EFOM résultaient- elles d’une ambition personnelle ou s’agit-il d’une décision par nécessité. Nous analyserons aussi la question de la cohérence entre la formation (ou le diplôme) et la spécificité des projets d’investissement attendus.

Cet article est structuré comme suit. Dans une première section, les modèles d’intention issus de la littérature et leur application en entrepreneuriat sont abordés.

Dans ce cadre est placée toute la population des immigrés en général, et celle des étudiants issus de l’immigration maghrébine en particulier. La deuxième section décrit la méthodologie et les caractéristiques de l’échantillon. Les résultats seront interprétés en troisième section. Et enfin, sera proposé une conclusion.

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1. L’approche des intentions entrepreneuriales : Une revue de la littérature

L'intention entrepreneuriale est définie selon Crant (1996) par les jugements de l'individu sur la probabilité de posséder sa propre entreprise. Selon Brockhaus (1975), elle prend le sens de contrôle interne versus contrôle externe. Pour Bruyat (1993), l'intention entrepreneuriale est une volonté. Bird (1988 et 1992) la définit aussi comme une volonté individuelle, et une liberté, un état de l'esprit qui oriente l'attention, et par conséquent, l'expérience et l'action de l'individu vers un objectif spécifique dans le but d'accomplir une mission (créer une entreprise, décisions de croissance, de changement). Bird (1988), tout comme Krueger et Carsrud (1993), considèrent l'intention comme un processus qui naît avec les besoins, les valeurs, les habitudes et les croyances de l'individu. L'intention structure et guide l'action (Bird, 1988 et 1992 ; Krueger et al, 2000). Elle est une volonté personnelle, mais elle dépend aussi des variables contextuelles (Vesalainen et Pihkala, 1999).

1.1 Les modèles d’intention et l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat apporte de l’intérêt aux individus qui peuvent trouver dans des situations entrepreneuriales des sources de satisfaction personnelle. Le sujet a fait l’objet de nombreuses contributions. Sur le plan théorique, plusieurs chercheurs se sont inspirés des modèles psychosociaux d’intention tels la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) en psychologie sociale « Les intentions sont des indicateurs de la volonté à essayer, de l’effort que l’on est prêt à consentir pour se comporter d’une certaine façon », ou le modèle de l'événement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982). Ces deux travaux fournissent une explication similaire de l’intention entrepreneuriale de l’individu et offrent un cadre cohérent et robuste pour bien cerner le processus de création d’entreprise (Krueger et al, 2000). A travers les liens tissés entre la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) et le modèle de Shapero et Sokol (1982), est mis en exergue un domaine d'application d'une théorie de la psychologie sociale au champ de l’entrepreneuriat: la prédiction de l'acte d'entreprendre qui se manifeste dans un contexte bien défini d'une formation entrepreneuriale.

Les différentes études menées ont assuré la validité de ces modèles pour l’acte de création d’entreprise (Krueger et Carsrud, 1993, Kolvereid, 1996, Autio et al, 1997;

Begley et al, 1997; Tkachev et Kolvereid, 1999 ; Krueger et al, 2000 ; Kennedy et al, 2003 ; Tounès, 2003 ; Audet, 2004 ; Boissin, Chollet, Emin, 2007 ; Boissin, Emin, Herbert, 2007). Certaines de ces recherches se sont intéressées à l’étude des motifs de l’entrepreneuriat chez les étudiants. C’est le cas de l’étude de Boissin, Emin et Herbert (2007) qui établit une comparaison entre des étudiants français et des étudiants américains. L’étude mesure leurs intentions de créer une entreprise mais aussi leurs attitudes envers la création d’entreprise, leurs perceptions des normes

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sociales et leur sentiment de la capacité à mener un processus entrepreneurial, et compare leurs croyances en vue d'identifier ce qui les distingue. Les résultats sont assez classiques mais posent encore une fois la question de l’influence des normes sociales dans le modèle d’Ajzen et de l’effet du contexte et de la culture sur celles-ci.

Les états-uniens sont bien plus entreprenants que les français et plus confiants en leur capacité à créer. Cela peut s’expliquer par le fait que les étudiants américains, issus fortement d’un milieu entrepreneurial, se sentiraient plus soutenus s’ils devaient créer.

Il y a aussi l’étude de Boissin, Casagrande, Janssen, Surlemont (2007) qui compare les comportements envers la création d’entreprise selon la nationalité des étudiants (français et belges). Les résultats ont permis de distinguer trois groupes d’étudiants : les immatures, les futurs salariés, et les futurs entrepreneurs. L’analyse approfondie de la typologie montre que l’impact de la norme sociale sur les étudiants qui ont l’intention d’entreprendre est positif concernant le type de formation en entrepreneuriat à favoriser dans le contexte de mise en oeuvre de programme de sensibilisation. L’attrait est la variable prépondérante chez les étudiants qui ont l’intention de créer. L’attractivité est aussi un point important pour les « immatures » et pour les « futurs salariés » qui n’ont pas un attrait pour la création d’entreprise.

Ensuite, donner des compétences pour mener à bien un projet de création est important pour les « futurs entrepreneurs ». Cette capacité est importante pour avoir l’intention de créer son entreprise. Ainsi, la nationalité française ou belge n’avait pas d’impact sur l’intention, la France et la Belgique sont culturellement proches. La deuxième partie des analyses a testé l’impact de l’attitude, des normes sociales et de la faisabilité sur l’intention entrepreneuriale. Les auteurs ont constaté que ces variables avaient un impact positif.

D’après ces modèles d’intention, le comportement intentionnel peut être prédit par l'intention d’avoir un comportement donné. L’intention d’entreprendre est d'autant plus significative que la création d’entreprise est perçue comme une action désirable et faisable. Ainsi, la désirabilité est définie, au sens de Shapero et Sokol (1982), comme le degré d’attrait qu'une personne ressent envers la création d'une entreprise.

Pour Ajzen (1991), il s’agit d’attitude plus ou moins favorable qu'a une personne envers ce choix. La faisabilité entrepreneuriale renvoie au degré avec lequel l’individu pense pouvoir mener à bien son projet entrepreneurial. Ce concept fait référence aux travaux de Shapero. Ajzen (1991) décrit cette notion, dans sa théorie du comportement planifié, comme le contrôle comportemental perçu. Les deux notions de désirabilité et faisabilité sont très proches, et s’expliquent par les croyances que la personne a sur son entourage.

En terme entrepreneurial, l’approche d’Ajzen (1991) attache l’attitude d’un étudiant vis-à-vis de l’entrepreneuriat à ses qualités professionnelles, les compétences que ce dernier développe, ainsi que sa vision de l'entrepreneuriat. Quant à la faisabilité, elle dépendrait de la confiance de l’étudiant en son aptitude à assurer les tâches jugées

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critiques pour la réussite d'un processus entrepreneurial. Le fonctionnement des modèles d’intention appliqués à la création d’entreprise est présenté dans le schéma suivant :

Le travail autonome représente aujourd’hui une force économique considérable. Le choix de cette option semble être obligatoire pour certains. En effet, une forte proportion de gens affirme avoir été contrainte de choisir l’entrepreneuriat. En 2001, près de 46,1% des Québécois avouaient avoir créé une entreprise parce qu'ils ne trouvaient pas d'emploi satisfaisant sur le marché du travail (GEM 2002). En 2003, on notait que 43% des personnes âgées de 55 ans et plus évoquaient la perte d'un emploi ou la dégradation de leur situation amatrice comme facteur décisif pour avoir choisi la voie du travail autonome et créer leur propre entreprise.

Entreprendre par nécessité est l’une des explications des initiatives entrepreneuriales. Cela a été confirmé par les études relatives à la population des immigrés en France. Ces personnes rencontrent des difficultés structurelles sur le marché du travail, et une part importante d’entre elles est sans emploi, ou encore cantonnée dans des emplois sous qualifiés ou précaires. Des dynamiques internes aux créateurs immigrés, ainsi que l’environnement économique actuel, ont donc tendance à favoriser l’auto emploi des personnes immigrées, même si elles doivent pour cela faire face à certaines contraintes spécifiques à leur origine dans la société française.

1.2 Les immigrés et la création d’entreprise 1.2.1 Le cas des primo-migrants

Depuis quatre décennies, la création d’entreprise par des personnes immigrées issues de pays tiers à l’Union Européenne connaît un développement très important en France, d’autant plus remarquable qu’il s’inscrit dans un contexte national de fléchissement. Ce sont d’abord les Algériens arrivés au titre de l’immigration du travail qui sont devenus pour une grande partie entrepreneurs. Ensuite, ils ont été

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rejoints par d’autres groupes arrivés dans les années 60-70, comme les Tunisiens.

Puis, dans les années 80-90, par les Marocains, les migrants du Sud-Est asiatique et les Turcs. Depuis les années 90, les Africains et les Indopakistanais contribuent également au dynamisme de l’entrepreneuriat immigré.

Au sein de la population active, les personnes immigrées sont plus nombreuses que les Français d’origine à appartenir à la catégorie des entrepreneurs (artisans, chefs d’entreprise, commerçants): 8,4% contre 6,9%1. Ainsi, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise immigrés représentent 13% du total des entrepreneurs en France (Koumarianos, 2004). Ce dynamisme entrepreneurial des personnes immigrées peut s’expliquer tout d’abord comme un choix contraint, mais également par l’existence de fonds propres, ou encore d’un environnement porteur d’opportunités. La création d’entreprise apparaît comme une stratégie de contournement de la crise du salariat et du chômage, qui touche particulièrement les personnes immigrées hors Union Européenne (« L’emploi des immigrés en 1999 », INSEE, Mai 1999). C’est également le moyen d’échapper à une situation professionnelle insatisfaisante, puisque les deux tiers des personnes immigrées sont soit ouvriers, soit employés sans qualification.

Le nombre d’entrepreneurs issus de l’immigration ne cesse d’augmenter alors que le nombre d’entreprises créées en France reste stable sur les trente dernières années.

Le recensement effectué en 1999 évalue à 150.000 les entrepreneurs d’origine étrangère alors qu’ils n’étaient que de 90.000 en 1992 et seulement de 50.000 en 1972. Le magazine « Objectifs PME » dans une livraison spéciale a souligné ce phénomène de croissance de l’entrepreneuriat « migrant » en estimant qu’ils représentent environ 10% de l’ensemble des entrepreneurs français, pour la majorité des suds européens et des maghrébins (Madoui, 2012). Ainsi, l’étude réalisée par la direction des populations et des migrations (DPM) a conclu au même résultat à partir de l’exploitation des noms et prénoms étrangers des personnes inscrites à la chambre de commerce et d’industrie de Paris. L’étude avançait le chiffre de 61% pour les créateurs de nouvelles entreprises individuelles et de 42% de ceux qui créent des SARL. En dehors de la communauté européenne, les entrepreneurs sont originaires pour la plupart du Maghreb, de la Turquie, de la Chine, du Vietnam et de l’Afrique subsaharienne. Les entrepreneurs immigrés se démarquent par une situation socio- économique plus dégradée avant d’entreprendre et par la sous-représentation des femmes en leur sein. Ils créent davantage dans le commerce et entreprennent moins dans les services.

1Voir l’article « Créateurs d’entreprise immigrés et microcrédit », edition de l’ADIE, juin 2006.

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1.2.2 Les entrepreneurs de la “seconde génération”

Les pionniers de la création d'entreprise des années soixante-dix ont servi d'exemple aux nouveaux arrivants et parfois plus encore aux jeunes issus de l'immigration, nés ou ayant été scolarisés en France. Ces dernières années les jeunes issus de l'immigration ont commencé à percer dans la création d'entreprise. Commerces de proximité, cybercafés, sociétés de nettoyage, de gardiennage, restaurants, SSII, les domaines de création d'entreprise sont nombreux. Ces jeunes construisent à la fois leur avenir professionnel et une nouvelle image pour des banlieues qui entreprennent.

La création d’entreprise par les personnes issues de l’immigration est également motivée par une volonté d’affirmation dans l’espace socio-économique, et une certaine volonté de rupture du cycle familial au profit d’une forme d’ascension sociale. Ces personnes bénéficient enfin de la possibilité de mobilisation d’une double culture et d’un double réseau, et bénéficient parfois en outre d’un modèle familial entrepreneurial, même si on observe parfois un certain rejet des activités à caractère éthnique, qui ne seraient pas forcément synonymes d’intégration.

Dans une enquête réalisée en 2007 par le réseau ALEXIS2et l’INSEE en Loraine (les créateurs d’entreprises issus de l’immigration). Environ la moitié (47,6%) des porteurs de projets issus de l’immigration accueillie par ce réseau est née en France.

Ces entrepreneurs de la “seconde génération” connaissent une situation économique et sociale meilleure que les primo-migrants, les femmes sont plus nombreuses parmi eux. Cependant la spécificité des projets demeure, ceux-ci continuent de développer davantage des projets de commerce et restent fortement représentés dans les activités caractéristiques de l’entrepreneuriat immigré: bâtiment, restauration rapide, commerce d’alimentation, commerce ambulant.

Dans son étude, Madoui (2003) soulève l’intérêt de la réflexion sur l’émergence de nouvelles dynamiques entrepreneuriales par des résidents étrangers, alors que l’intérêt a été le plus souvent porté aux questions politiques voire politiciennes au sujet de l’immigration. L’auteur propose d’étudier les conditions de la création d’entreprise par cette population et d’appréhender le processus d’émergence et de mobilité sociale de cette nouvelle catégorie d’acteurs dans le milieu entrepreneurial en France. Les résultats de cette étude montrent que la population concernée éprouve une véritable rage de réussir et la création d’entreprise constitue un moyen de réaliser une mobilité sociale ascendante au travers un processus de contournement d’un marché du travail difficile à y accéder pour ces populations ethniquement marquées. L’auteur cherche à percer le secret d’une réussite ; cerner les facteurs et les conditions d’émergence de chefs d’entreprises d’origine maghrébine comme acteurs dans l’espace économique et social français. Cette volonté de s’intégrer et

2Une synthèse de l'enquête est disponible sur le site http://www.alexis.fr

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d’émerger en tant qu’acteur semble être la résultante d’une certaine image de soi que les populations issues de l’immigration maghrébine opposent aux mécanismes de stigmatisation susceptibles de les maintenir dans un statut social inférieur, comme l’ont été leurs parents et leurs grands parents.

Madoui et Kourdache (2003) analysent les motivations qui conduisent des individus stigmatisés et étiquetés (en l’occurrence des individus issus de l’immigration), et très souvent au chômage à entreprendre et créer leur entreprise. Comment ces individus réalisent-ils une insertion qui leur permettrait de sortir enfin du cadre stigmatisant de jeunes en échec, dans lequel chacun tente à sa manière de se débarrasser ?

Le postulat des auteurs selon lequel la stigmatisation et l’étiquetage ne produisent pas que des situations de déviance est ainsi vérifié. Les entrepreneurs que nous avons rencontrés ont trouvé, malgré la stigmatisation et la discrimination dont ils sont si souvent l’objet, dans la création d’entreprise le moyen de réaliser leur rêve d’ascension sociale et de quête identitaire en refusant de reproduire les positions sociales de leurs parents intellectuellement, socialement et culturellement dominés.

La création d’entreprise n’est plus considérée seulement comme une stratégie de contournement du marché du travail discriminant, mais elle donne à ces entrepreneurs la soif de s’en sortir, de réussir et d’acquérir un statut social comme symbole d’une rupture avec les positions en bas de l’échelle sociale occupées par leurs parents et qu’ils ne veulent plus ni produire, ni reproduire.

Ainsi, au fur et à mesure que se développent leurs entreprises et se diversifient leurs activités, les entrepreneurs issus de l’immigration maghrébine redéfinissent avec le pays d’accueil - la France- un autre processus de (re) négociation identitaire où ils constituent d’un point de vue symbolique les artisans de cette recomposition identitaire. Ils ne veulent plus être perçus comme des agents sociaux reproduisant à l’identique les positions sociales de leurs parents mais comme des figures d’innovation et des artisans d’une mobilité sociale ascendante, elle même vecteur d’une transaction des statuts sociaux jusqu’ici difficilement négociable pour les immigrés et leurs descendants.

1.2.3 Les étudiants français issus de l’immigration maghrébine et l’intention entrepreneuriale

Nous n’avons pas trouvé des travaux de recherche relatifs aux intentions entrepreneuriales des étudiants français en considérant leur origine. À notre connaissance aucune étude n’a encore traîté ce thème. C’est dans cette optique que nous proposons d’étudier les motivations théoriques de l’entrepreneuriat chez les EFOM. Dans cette étude le rapport intention entrepreneuriale et entrepreneuriat éthnique est vérifié à travers l’analyse de la spécificité des projets d’investissement évoqués par ces étudiants français d’origine maghrébine interrogés.

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2. Le cadre empirique de la recherche

L’étude empirique a finalement été réalisée par le biais d’un entretien auprès des étudiants universitaires de la région de Paris Ile-de-France lorsque l’enquête par questionnaire s’est avérée difficile à aboutir. En effet, le questionnaire initialement établi a été administré à quelques étudiants pour un prés-test sans aucun retour de leur part. Par la suite, il a été envoyé par email à plus de 200 étudiants relancés à plusieurs reprises deux semaines plus tard. Toujours sans le moindre retour, notre dernier recours pour faire aboutir cette recherche était d’interviewer les étudiants concernés.

L’entretien individuel est un outil qui permet de collecter des informations quantitatives et ou qualitatives. Il est ne cessaire de clairement distinguer les informations, qui sont des faits ve ri iables, des points de vue, analyses et opinions.

L’entretien individuel peut e tre conduit de trois façons diffe rentes : un entretien non directif, un entretien semi-directif, ou un entretien directif. Concernant notre recherche, l’entretien non directif correspond le mieux a notre objectif car l’e tudiant interroge s’exprime librement sur des questions dont le champ est assez large.

L’e tudiant peut aussi aborder des sujets que nous n’avons pas pre vu. Nous n’intervienons que pour faciliter l’expression de la personne interroge e ou pour l’amener a approfondir certaines questions.

Ainsi, sur 108 étudiants sollicités, 78 ont accepté de répondre à nos questions. Les entretiens ont été effectués entre le mois de septembre 2007 et mai 2008. La durée consacrée à chaque entretien était de 30 minutes approximativement. Après avoir noté les informations concernant l’âge, le pays d’origine de l’étudiant interviewé, la nature et le niveau d’étude, nous avons expliqué l’objet de notre étude et commencé la série de nos questions sur leur regard à propos de l’intégration des jeunes diplomés issus de l’immigration, les motivations d’entreprendre, la question des discriminations éthniques sur le marché du travail, la spécificité des projets attendus et eventuellement le lieu de la création d’entreprise (la France ou le pays d’origine).

Les mots clés relatifs au sujet étudié ont été définis au fur et à mesure de notre entretien, surtout pour les étudiants qui ne sont pas économiste ou gestionnaire de formation. Les entretiens ainsi réalisés, nous avons noté toutes les réponses qui ont été codées par la suite pour pouvoir établir des statistiques nécéssaires à l’interprétation des résultats. Aussi, nous tenons à souligner que cette recherche s’inscrit dans une phase exploratoire. Par conséquent, l’échantillon exploité lors de cette recherche ne représente sans doute pas l’opinion globale que peuvent avoir l’ensemble des étudiants français issus de l’immigration. De la même manière, nous ne pouvons pas garantir qu’il représente aussi la vision générale des étudiants des universités interrogés. Aussi, nous ne pouvons nous appuyer sur l'hypothèse d'une stabilité des attitudes et des perceptions au cours du temps (Tkachev et Kolvereid, 1999). Les résultats suivants doivent alors être pris avec un certain recul.

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2.1 Caractéristiques de l’échantillon

Comme nous l’avons cité, 78 étudiants français d’origine maghrébine ont répondu à nos questions. Cet échantillon est composé de 31 étudiants d’origine marocaine, 27 d’origine algérienne, et 20 d’origine tunisienne. La composition de notre échantillon a été effectuée par hasard et dépendait des étudiants qui ont accepté de répondre à nos questions. Le tableau suivant décrit la structure de notre échantillon.

Tableau 1 : Composition de l’échantillon d’analyse

Origine des étudiants Interviewés

Nombre Pourcentage

Marocaine 31 40%

Algérienne 27 35%

Tunisienne 20 25%

TOTAL 78 100%

2.2 Statistiques descriptives

65% des étudiants interrogés sont âgés de 22 ans, 22% ont entre 22 et 24 ans, et 13%

entre 25 et 26 ans (Secteur 1). Ainsi, 25% de l’ensemble des étudiants sont en Licence troisième année, 55% en Master 1, et 20% en Master 2 (Secteur 2). La majorité (59%) étudie dans le domaine de l’économie et gestion, 25% dans le domaine des sciences appliquées, et 16% dans d’autres domaines (Secteur 3). Près de la moitié des répondants ont un membre de leur famille qui est entrepreneur. Aussi, la très grande majorité, soit 94%, ont déjà une expérience de travail sous forme de stages ou de missions temporaires pendant les vacances scolaires.

Les graphiques Secteur 1, Secteur 2 et Secteur 3, traduisant les statistiques descriptives des étudiants interviewés sont presentés ci-aprés :

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65%

22%

13%

Secteur 1 : Age des étudiants

22 ans

entre 22 - 24 ans entre 25 - 26 ans

25%

55%

20%

Secteur 2 : Niveau d'études

3ème année de License 1ère année de Master 2ème année de Master

25% 59%

16%

Secteur 3 : Nature des études

Economie et gestion Sciences appliquées Autres (littérature, langues, staps,...)

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3. Analyse des entretiens et discussion des résultats

L’analyse des réponses recueillies a permis de tirer des conclusions, de confirmer et enrichir les résultats des travaux empiriques effectués sur le sujet. En effet, les étudiants interrogés expriment tout d’abord une intention entrepreneuriale très importante. Cette voie entrepreneuriale est considérée, pour la plupart d’entre eux, comme le seul moyen permettant une insertion professionnelle, lorsque l’accès à des postes de cadres s’avère difficile à cause de la discrimination qui existe dans le marché du travail. Notre étude a aussi permis de préciser un point essentiel, il s’agit de la spécificité de ces projets d’entreprises évoqués par ces EFOM, et qui ne sont pas obligatoirement en référence avec leur profil et la nature des études poursuivies.

Leurs projets de création d’entreprises mettent en lien la France et le pays d’origine de ces étudiants français et s’orientent vers des activités de commerce et de services à caractère ethnique.

…Une intention entrepreneuriale pour une intégration sociale

Les premiers résultats mettent en lumière une intention entrepreneuriale forte. Cette intention ne s’explique pas uniquement par l’attrait important face à l’entrepreneuriat, mais au regard d’une situation sociale plus dégradée, l’entrepreneuriat constitue d’abord pour ces EFOM une voie d’évitement de difficultés d’insertion sociale. Pour pratiquement 92 % d’entre eux, le fait d’échapper au chômage prime sur toutes les autres motivations à se lancer dans la création d’entreprise. La création d’entreprise est devenue la voie d’insertion professionnelle la plus privilégiée pour cette population. Ce premier résultat s’aligne avec l’analyse de Madoui (2003) dans la mesure où la décision de créer une entreprise constitue un moyen de réaliser une mobilité sociale ascendante à travers un processus de contournement d’un marché du travail de plus en plus fermé pour cette population ethniquement marquée. Ce résultat est aussi conforté par Tribalat (1995), Madoui et Kourdache (2003), Frickey, Murdoch et Primon (2003), Madoui (2007), Aeberhardt et al. (2010) qui ont souligné que les jeunes issus de l’immigration maghrébine commencent très souvent leur vie active par une période de chômage plus que les enfants de Portugais ou d’Espagnols de condition sociale et de niveau scolaire équivalents.

Pour le reste des étudiants interviewés (8%), deux autres motivations ont été avancées. L’entrepreneuriat résulte de la volonté de travailler pour son propre compte et rompre avec le statut d’employé. Les EFOM affirment que travailler pour son propre compte, c'est être autonome et libre d'exploiter ses propres idées. Ils pourront consacrer du temps et de l'énergie à la créativité en faisant travailler leurs idées pour eux et dans l'intérêt de leur propre entreprise, et ainsi instaurer l'allure générale de la culture de celle-ci. Nous pouvons expliquer ce constat, en quelque sorte, par le fait que bâtir une entreprise qui cadre bien avec leurs valeurs

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personnelles est un avantage important par rapport au fait de travailler pour une entreprise dont ils désapprouvent les politiques ou dans laquelle ils auront l'impression de compromettre leur sens de l'éthique.

Enfin, apparaît comme une dernière motivation du choix de cette option, l’ambition de l’individu challenger. Les EFOM manifestent le goût pour le risque, et justifient cette intention entrepreneuriale par une capacité potentielle d’innovation. Cette catégorie des EFOM interrogés veulent faire preuve d’initiative privée, et assurent de ce fait le passage entre le monde scientifique de la découverte et le monde économique des innovations au sens de Schumpeter (1935).

… Les projets d’investissements attendus : des secteurs d’activité privilégiés D’après l’analyse des réponses obtenues, les projets d’entreprise évoqués par les EFOM ne sont pas obligatoirement en référence avec leurs études. Ce constat va dans le sens de l’entrepreneur qui est avant tout animé par une idéologie individualiste d’après Jean-Baptiste Say, créant ainsi son affaire dans un souci d’indépendance et ce, quel que soit le secteur d’activité.

D’une façon générale, les intentions entrepreneuriales des étudiants interrogés s’orientent vers des projets différents, mais à 76% vers le commerce et les services à caractère ethniques. L’ensemble de ces projets met en relation les deux pays (la France et le pays d’origine). En effet, un grand intérêt est porté aux projets d’Import &

Export des produits exotiques des pays d’origine. Dans ce cadre, l’origine ethnique devient un avantage, permettant de s’appuyer sur un certain nombre de ressources, en matière de main d’œuvre, de fournisseurs, et de clientèle. D’autres types de projets ont été évoqués à plusieurs reprises tels que les agences de voyage Europe-Maghreb.

Ainsi, plus de la moitié des répondants (58,2%) envisagent de démarrer une entreprise à court ou moyen terme.

Conclusion

Le présent article consiste en une étude des motivations théoriques de l’entrepreneuriat chez les étudiants français, issus de l’immigration maghrébine, de la région parisienne. Nous avons sollicité 78 étudiants appartenant à des universités parisiennes pour répondre à nos questions dans le cadre d’un entretien individuel de 30 minutes. Les questions portent sur les motivations qui pousseraient les étudiants à se lancer dans l’entrepreneuriat et la création d’entreprise, et sur la nature des projets d’investissement espérés. Deux logiques s’affrontent, la logique entrepreneuriale et la logique d’insertion sociale. D’après les résultats, les EFOM interrogés déclarent que les discriminations rencontrées, par rapport à leurs origines, rentrent pour une part importante dans leurs motivations à créer une entreprise.

L’entrepreneuriat est une voie d’insertion économique et sociale. Cette dimension est

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d’autant plus prégnante pour les porteurs de projets issus de l’immigration surtout que leur situation socio-économique avant d’entreprendre est, dans l’ensemble, plus dégradée. Une situation socio-économique qui est liée notamment aux discriminations qui existent dans le monde du travail. Les résultats confirment ceux trouvés par Madoui et Kourdache (2003), Frickey, Murdoch et Primon (2003), Madoui (2007), Aeberhardt et al. (2010). En revanche, notre investigation a apporté des connaissances utiles, notamment sur la nature des projets attendus de la part de ces étudiants interrogés. Ces projets mettent en relation les deux pays ; la France et le pays d’origine, et s’orientent vers le secteur du commerce et celui des services à caractère ethniques.

Comme tout travail académique, la présente recherche comporte une limite dans la mesure où elle analyse l’intention entrepreneuriale des EFOM de la région Ile-de- France (Paris). Il serait intéressant d’élargir l’échantillon de l’étude à d’autres villes/régions en France, ce qui permettrait de faire des études comparatives entre les régions ou entre les pays (entre la France et la Belgique par exemple). De nouvelles perspectives de recherche sont possibles. Il s’agit d’étudier l’impact des programmes de sensibilisation à l’entrepreneuriat sur l’intention entrepreneuriale chez ces étudiants français d’origine maghrébine.

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Références

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