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L
e numéro actuel de la Revue Médicale Suisse explore le thème de la prévention au cabinet du médecin de famille. Prévention et mé- decine de famille affrontent toutes deux une problématique simi- laire : dans les discours officiels, elles bénéficient d’un soutien apparent, mais dans la pratique, la situation est nettement moins positive. Dans les deux cas, c’est bien sûr le financement qui crée des tensions. Les récentes discussions autour de l’Ordonnance sur l’adaptation des structures tarifaires dans l’assurance-maladie le démontrent ; tous les partenaires souhaitent une valorisation de la médecine de famille et néanmoins un accord semble impossible.Si nous avons choisi le thème de la prévention pour ce numéro, c’est parce qu’elle fait partie intégrante de notre activité quotidienne au cabinet. Elle prend une place importante dans notre consultation, d’ailleurs au risque de nous éloigner de notre mission première de soins. Nos interventions préventives ont démontré leur effi- cacité, comme le détaillent certains articles de ce numéro. La situation particulière de la consultation auprès du médecin de famille offre en effet une opportunité unique pour intervenir au niveau individuel pour des maladies, des comportements, dépister des conditions de travail défavo- rables à la santé et aussi éviter la surmédicalisation. Ainsi, le médecin de famille peut prendre le rôle d’un coach qui accompagne le patient dans ses efforts pour changer ses comportements de santé ou d’enseignant lorsqu’il transmet les mesures de prévention et de dépistage aux étu- diants.
Dans cette approche, pour laquelle on nous sollicite fortement, nous rencontrons malheureusement non seulement des obstacles cliniques et relationnels, mais aussi administratifs. Le check-up d’un patient en bonne santé reste en principe à sa charge. Nous contournons fréquemment ces difficultés en assimilant ces actes préventifs aux prestations globales d’une consultation, mais il demeure un malaise peu satisfaisant. Il est donc primordial que l’approche préventive exercée par les médecins de famille soit officiellement mieux reconnue et rémunérée pour renforcer ce volet de notre activité. Cela permettrait de vraiment soutenir les médecins de famille et de donner un signal fort autant aux professionnels de la santé, aux étudiants et médecins, qu’au public et à nos patients.
Nous nous sentons concernés par la prévention, non seulement pour nos patients, mais également pour notre système de santé : l’initiative «Oui à la médecine de famille» n’a pas été lancée pour défendre les intérêts d’un groupe professionnel, mais pour prévenir l’établissement d’une pé- nurie déjà débutante en médecins de premier recours et pour garantir à notre population l’accès à une médecine de base efficace et d’excellence.
L’acceptation de la votation du 18 mai sera donc décisive pour définir les contours de la politique sanitaire suisse de ce siècle et soutenir efficace- ment la médecine de famille.
Notre pays mérite aujourd’hui et à l’avenir un système de santé d’ex- cellence et pour cela il aura besoin d’une médecine de famille compé- tente et à la hauteur des attentes de ses patients.
…vaut mieux que guérir
«… Nos interventions pré- ventives ont démontré leur efficacité …»
éditorial
Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 14 mai 2014 1043
et des docteurs
Johanna Sommer
Responsable de l’unité
Dagmar M. Haller
Responsable recherche
Unité de recherche et d’enseignement de médecine de premier recours Faculté de médecine de Genève HUG, Genève
du professeur
Thomas Bischoff
Directeur du docteur
Lilli Herzig
Institut universitaire de médecine générale
Faculté de biologie et de médecine CHUV, Lausanne
Articles publiés sous la direction Editorial
T. Bischoff, L. Herzig J. Sommer
D. M. Haller
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