Revue Médicale Suisse
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13 août 20141525
lu pour vousCoordination : Dr Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@hospvd.ch)
Cardiopathie ischémique : prévenir vaut mieux que guérir…
Mais comment ?
La cardiopathie ischémique est associée à une morbidité et une mortalité significatives, et elle est principalement liée aux facteurs de risque cardiovasculaire classiques. Si des mesures d’amélioration de l’hygiène de vie se sont révé
lées efficaces dans des populations très sélec
tionnées, l’application de ces résultats à la popu lation générale n’est pas évidente, princi
palement du fait de l’hétérogénéité et de la pauvreté méthodologique des données. L’ob
servation, depuis plus de quinze ans, d’une cohor te danoise (Inter99) a permis de dévelop
per et valider un score prédictif du risque adapté à cette population (PRECARD), et dans un deuxiè me temps de proposer des interventions individuelles spécifiques «intenses» aux sujets à risque. Ces interventions ont effectivement induit des modifications significatives et persis
tantes des habitudes de vie (réduction du taba
gisme et de la sédentarité, amélioration des habitudes alimentaires, et diminution de la consommation d’alcool excessive), mais leur impact sur le développement de la cardio
pathie ischémique restait indéterminé. Pour répon dre à cette question, les auteurs de cette étude interventionnelle ont recruté dans cette cohorte plus de 60 000 sujets sains de 29 à 60 ans, et les ont randomisés en deux groupes : un quart des patients ont été soumis à un dépis tage de leurs facteurs de risque, puis ont bénéficié d’une «éducation» individuelle inten
sive et répétée, ciblée sur ces facteurs. Le
reste de la cohorte n’était pas invité à évaluer le risque cardiovasculaire et n’était pas exposé à des conseils spécifiques. Au total, 52% des suje ts invités à participer à l’intervention y ont répondu, et ont pu suivre le programme. Après un suivi de dix ans, aucune diminution signifi
cative de l’incidence de cardiopathie isché
mique n’a pu être observée dans le groupe inter ventionnel, y compris après ajustement pour d’éventuels facteurs confondants. Les auteu rs concluent que le dépistage population
nel des facteurs de risque et l’application à large échelle de conseils hygiénodiététiques n’ont pas d’impact dans les dix ans qui suivent l’intervention.
Commentaire : Ces résultats décevants confirment des données d’une étude interven
tionnelle suédoise plus ancienne (Wilhelmsen et al. Eur Heart J 1986;7:27988) et d’une méta
analyse de la Colla
boration Cochrane.
Bien que quelques faiblesses puissent être relevées, notam
ment le fait que seuls 52% des suje ts invi
tés à participer au groupe intervention
nel aient répondu posi tivement et aient été soumis à l’inter
vention, la rigueu r méthologique de cette étude fera date, principalement quant à la qualité et l’inten
sité des interventions de conseils indivi
duels, décrites en détai l dans l’article du
BMJ. A ce stade, on peut donc conclure avec les auteurs quant à l’absence d’impact – dans la population générale – d’un «checkup» de santé (ce que la littérature a déjà clairement démontré). Restent donc tout de même les messages de prévention générale des risques dans la population, et les interventions de pré
vention primaire, essentiellement médicamen
teuses, dont l’efficacité est démontrée.
Dr Thierry Fumeaux Service de médecine Hôpital de Nyon Jørgensen T, et al. Effect of screening and lifestyle counselling on incidence of ischaemic heart disease in general population : Inter99 randomised trial. BMJ 2014;348:g3617.
enfants légitimes, naturels, adultérins. Il est donc juste que les enfants nés de GPA béné
ficient de la même sécurité juridique que les autres. Ce qui est en jeu, c’est bien l’intérêt supérieur de l’enfant, pour reprendre une notion souvent avancée.»
Elle soutient encore que
«sécuriser juridiquement les enfants ne signifie pas légiti
mer la GPA».Et elle ajoute
que le gouvernement français «est favorable à une application fer
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