• Aucun résultat trouvé

MST : mieux vaudrait guérir que prévenir ?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "MST : mieux vaudrait guérir que prévenir ?"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

1686

Revue Médicale Suisse

www.revmed.ch

8 septembre 2010

actualité, info

point de vue

En France, deux informations successives et complémentaires viennent d’attirer l’attention sur la progression constante des ma- ladies (ou infections) sexuellement transmissibles ; et tout laisse pen- ser que le phénomène ne s’arrête pas aux frontières de l’Hexagone.

La première concerne la syphilis ; la seconde les gonococcies.

Le cas de la syphilis est tout parti- culièrement intéressant. Il y a dix ans, un groupe de spécialistes de dermato-vénéréologie alertait les institutions et les professionnels de santé sur la résurgence de la

«grande simulatrice». «Dix ans plus tard où en sommes-nous ?»

interroge le Pr Nicolas Dupin (pavillon Tarnier, Hôpital Cochin, Paris) dans une récente livraison de La Revue du Praticien.1 Et force est bien de constater que les répon- ses qu’il apporte ne sont en rien celles que l’on aurait pu espérer : le nombre de cas de syphilis offi- ciellement déclarés ne cesse d’aug- menter en France (multiplication

par dix entre 2000 et 2008) et ce alors que les chiffres publiés ne représentent que très imparfaite- ment la réalité nationale puisque seuls «quelques» centres volon- taires participent à la déclaration des cas de syphilis précoces à l’Institut national de veille sani- taire.

Qui est a priori concerné ? On en sait un peu plus aujourd’hui grâce à une étude descriptive de 284 cas consécutifs de syphilis, micro- biologiquement confirmés, dans un centre de vénéréologie hospi- talo-universitaire parisien entre 2000 et 2007. La majorité des cas sont survenus chez des hommes (95%), généralement au cours de leur quatrième décennie (moyen ne d’âge : 36 ans) ; des hommes «ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes» – pour user de la formu le désormais consacrée – (83%) et ayant eu au moins dix partenaires au cours de la der- nière année (54%). Ces hommes étaient co-infectés par le VIH

dans la moitié des cas et le plus souvent traités – avec succès – avec des associations de médica- ments antirétroviraux.

«Plus de cinq partenaires dans l’année étaient déclarés par 61%

des homos ou bisexuels, contre 17% des hétérosexuels, écrivent les auteurs de La Revue du Prati- cien. Au moins une fellation non protégée dans l’année était rap- portée par 98% des homos ou bisexuels et par 90% des hétéro-

sexuels. Au moins un rapport ano- génital non protégé était déclaré par 50% des homos ou bisexuels, tandis qu’au moins un rapport génito-génital non protégé était déclaré par 86% des hétérosexuels.

Le préservatif n’était jamais utili- sé par 43% des hétérosexuels et 9% des homos ou bisexuels. La fellation était considérée comme la pratique exclusive à l’origine de la contamination par 51% des homos ou bisexuels et 14% des

MST : mieux vaudrait guérir  que prévenir ? 

ne théorie, elles devraient servir de volant de sécurité permettant aux assureurs de faire face à des coûts médicaux supérieurs aux prévisions et rester strictement au niveau nécessaire pour garantir cette fonction (…)

La LAMal attribue aux réserves la

D.R.

54_55.indd 1 06.09.10 12:19

(2)

Revue Médicale Suisse

www.revmed.ch

8 septembre 2010

1687

1 w w w.larevuedupraticien.fr/index.

php?option=com_content&view=article

&id=1398:infections-sexuellement- transmissibles-&catid=50:interviewssons

&Itemid=123

ce sociale au prix fort. Et lesquels ont droit à un traitement de faveur.

Sylvie Arsever Le Temps du 3 septembre 2010 hétérosexuels.»

Seconde information con- cernant, cette fois, les in- fections à gonocoques avec cette information estivale de l’Institut national fran- çais de veille sanitaire (InVS) : elles ne cessent de progresser. « Selon les ré- sultats fournis à l’InVS par deux réseaux spéciali- sés dans la surveillance, l’augmentation de ces in- fections s’est poursuivie entre 2008 et 2009 (+52%).

Cette progression a été observée sur l’ensemble du territoire.» Au-delà des pourcentages annoncés (et compte-tenu du fait qu’en France les gonococcies ne font, pas plus que les cas de syphilis, l’objet d’une déclara- tion obligatoire), le Dr Anne Gallay, coordinatrice du groupe «infections sexuellement trans missibles» à l’InVS estime que cette infection concernera cette année «des dizai- nes de milliers de personnes» ; et pour 85% des hommes.

Syphilis, gonococcies : autant de témoins de l’évolution des com- portements sexuels à risque ; pour ne pas parler de «relâchement».

L’affaire est simple : dans tous les

cas, les chiffres avancés ne sont rien d’autre que la conséquence d’un «rapport non protégé avec un partenaire occasionnel ou avec des partenaires multiples». Et tout le monde sait que l’usage du préservatif est le meilleur moyen d’éviter une éventuelle contami- nation. Par ailleurs, le sida n’est plus perçu comme une maladie mortelle mais comme une affec- tion d’évolution chronique. De ce fait, les messages préventifs inci- tant à l’usage du préservatif sont de moins en moins audibles. Et de manière pour le moins para- doxale, la prévention semble ici laisser la place à la thérapeutique.

Vaudrait-il mieux guérir que pré- venir ?

Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com

«home blood pressure monitoring», B. Waeber, Lausanne

2 ateliers (45 minutes chacun)

54_55.indd 2 06.09.10 12:19

Références

Documents relatifs

Mais c’est sans compter sur la présence de l’orobanche rameuse du tabac (Phelipanche ramosa), dont la présence dans les parcelles de tabac peut conduire, dans les cas les

Lorfque les parties font fenfibles,fûit par le non-ufage,foit parce qu'elles ont fouf- fert , il eft bon de mâcher deffus du coton imbibë, comme il eft ci-devant dit: il faut

En 2012, cette phrase est toujours d’actualité car le lymphœdème reste un problème de santé largement sous­estimé, dont l’importance et l’incurabilité incitent, comme

Pour répon dre à cette question, les auteurs de cette étude interventionnelle ont recruté dans cette cohorte plus de 60 000 sujets sains de 29 à 60 ans, et les ont randomisés

Nous nous sentons concernés par la prévention, non seulement pour nos patients, mais également pour notre système de santé : l’initiative «Oui à la médecine de famille» n’a

Le taux de sucre sanguin peut rester en apparence normal pendant une longue période, mais au prix d’une sécrétion d’insuline de plus en plus importante, les cellules y étant

Un époux ne peut faire des retraits sur le compte bancaire personnel de son conjoint sans justifier d'une procuration.Une banque qui avait autorisé des prélèvements au profit

 ÉPUISEMENT   PHYSIQUE  ET