Julien TRASTOUR M1 SPE Johnny OLLIVIER
UE : PANORAMA DE LA RECHERCHE EN PHYSIQUE
SUJET :
Quelle est la durée moyenne du passage par effet tunnel à travers une barrière de potentiel ?
2010 ‐2011
PRESENTATION
1. EFFET TUNNEL
1.1 Rappels sur l’effet tunnel
1.2 Caractéristiques temporelles de l’effet tunnel 1.3 Effet tunnel et friction en mécanique quantique
2. METHODE DE MESURE DU TEMPS DE PASSAGE SOUS LA BARRIERE
2.1 Jonction Josephson
2.2 Expérience avec une jonction Josephson
2.3 Mesure du temps de passage sous la barrière
1.1 RAPPELS SUR L’EFFET TUNNEL
Effet tunnel : le fait qu’il y est une
probabilité de présence de la particule de l’autre côté de la barrière de
potentiel, où l’onde évanescente redevient une onde propagative car l’énergie cinétique y est de nouveau positive, et l’impulsion réelle.
Comportement de la fonction d’onde d’une particule près d’une marche de potentiel.
En mécanique classique, franchissement impossible si l’énergie de la particule est
inférieure à l’énergie potentielle qu’elle doit acquérir pour
passer au‐dessus de la barrière.
1.2 CARACTERISTIQUES TEMPORELLES DE L’EFFET TUNNEL
Effet tunnel caractérisé par 2 échelles de temps
:• Temps moyen passé dans le puits avant la sortie (inverse de la probabilité par unité de temps).
→ temps d’échappement τ
• Durée moyenne de passage à travers la barrière (plus courte que τ) qui se manifeste si la particule est soumise à une force de friction.
→ temps de passage tp
1.3 EFFET TUNNEL ET FRICTION EN MECANIQUE QUANTIQUE
La particule (e‐) qui passe par effet tunnel à travers la barrière ne subit pas seulement l’influence de celle‐ci, elle interagit aussi avec les autres particules (environnement) durant la traversée de la barrière.
Couplage {particule principale – environnement} : mécanisme responsable de la dissipation d’énergie
→ Interprétation en mécanique classique par une force de friction Le formalisme de la mécanique quantique ne permet pas de traiter directement une force de friction → processus irréversible
1981 : Legget et Caldeira montrent que l’on peut simplement résoudre ce problème en utilisant la réponse indicielle F(t) de la force de friction.
→ permet de calculer la modification de τ qui s’exprime par le rapport du
temps d’échappement de la particule couplée à l’environnement (τcouplée), à celui de la même particule isolée de l’environnement (τisolée).
1.3 EFFET TUNNEL ET FRICTION EN MECANIQUE QUANTIQUE Par la théorie Après le calcul
τ0 : période des oscillations dans le puits de potentiel.
m : masse de la particule.
∆U et ∆x : hauteur et largeur de la barrière.
α ≈ 1 et β ≈ 1 coefficients qui dépendent
de la forme du potentiel F(t) : réponse indicielle de la
force de friction.
G(t) : fonction qui ne dépend que du potentiel et de la masse de la particule.
G(t) décrit la dynamique de
l’effet tunnel , et c’est elle qui lui confère son second temps
caractéristique tp
1.3 EFFET TUNNEL ET FRICTION EN MECANIQUE QUANTIQUE
Par la loi d’Arrhenius, on peut en déduire une expression de tp.
On s’intéresse à une variation
de tp. Or, on a que
On peut donc écrire la relation :
mais On obtient au final la relation d’incertitude d’Heisenberg :
→ Interprétation de tp : durée moyenne des fluctuations quantique d’énergie nécessaire pour traverser la barrière de potentiel.
2.1 JONCTION JOSEPHSON
supraconducteur barrière d’oxyde
Jonction Josephson : deux
supraconducteurs séparés par une barrière d’oxyde.
Variables physique : uniquement les phases relatives des différents domaines.
Les fonctions d’onde sont finalement caractérisées par un paramètre unique qui est la différence de phase δ de part et d’autre de la barrière.
→ flux interne de la jonction où est le quantum de flux ij(t)
C
1 2
En électrique : élément Josephson en parallèle avec une capacité.
2.2 EXPERIENCE AVEC UNE JONCTION JOSEPHSON
IiZ
I iC
ij
C I0
Z V
• La coordonnée x de la particule correspond au flux interne
→ confère à la jonction un
comportement « classique », car on peut prédire l’état de la jonction à partir d’une équation différentielle sur
!? Effets Josephson = Effets quantiques macroscopiques !?
• La masse m de la particule
correspond à la capacité C (fixée lors de la fabrication).
• La vitesse correspond à la tension V aux bornes de la jonction.
• La force ( ) correspond au courant instantané iC passant dans C.
• ij est le courant qui passe dans l’élément Josephson (caractérisé par le courant critique I0).
• I est le courant de polarisation continu.
• i est le courant passant dans l’impédance Z du circuit.
2.2 EXPERIENCE AVEC UNE JONCTION JOSEPHSON
Z est une simple résistance Z est une ligne de retard avec résistance La friction est alors instantanée
et fixe, la réponse indicielle est de la forme :
F(t) 1/R
0
On intercale entre la résistance R et la jonction, une ligne de retard de
longueur l variable.
Le retard ∆t avec lequel agit la résistance R est donné par :
∆t= l/cl
Où cl est la vitesse de propagation dans la ligne à retard.
→ Le circuit réalise alors une friction retardée variable.
On peut donc se représenter le comportement de la jonction Josephson en
imaginant une particule qui se déplace avec friction dans une potentiel en forme
2.2 EXPERIENCE AVEC UNE JONCTION JOSEPHSON
Explication du potentiel en forme de tôle ondulée→ Principe de l’expérience : soumettre la jonction à une série de cycles de mesure, au cours desquels on mesure la tension continue V aux bornes de la jonction, tout en faisant varier le courant de polarisation I.
• Au début du cycle : I=0 le potentiel est horizontal et la particule est dans un des minima.
• On fait croître I rapidement (I légèrement inférieur à I0) : le potentiel s’incline et la particule est piégée dans le puits formé par le minima de potentiel qu’elle occupait initialement
→ Jonction dans l’état supraconducteur (métastable) <V>=0
•Agitation thermique la particule s’échappe du puits et dévale le potentiel en accélérant. Friction vitesse limite apparition du tension continue V non nulle.
→ Jonction dans l’état dissipatif, V fait circuler un courant constant dans Z.
On obtient une valeur du temps passé par la particule dans le puits (τ) en mesurant le temps écoulé entre le moment d’état supraconducteur
2.2 EXPERIENCE AVEC UNE JONCTION JOSEPHSON
Dans cette expérience, le phénomène de sortie du puits se fait par activation thermique.
Hypothèse faite précédemment : Fluctuations thermiques suffisamment grandes pour que les propriétés quantiques de soient inobservables → considération classique Si on réduit la température T de la résistance de façon à satisfaire , les propriétés quantiques peuvent se manifester.
→ transition de l’état supraconducteur à l’état dissipatif par effet tunnel macroscopique Pour l’expérience présentée : T<50 mK → probabilité de sortie du puits par effet
tunnel est supérieure à la probabilité de sortie par activation thermique.
Pour que le temps d’échappement par effet tunnel soit mesurable, il faut que le courant de polarisation I atteigne une valeur proche de I (99%). La hauteur de la
2.3 MESURE DU TEMPS DE PASSAGE SOUS LA BARRIERE
Température de mesure : T=18 mK → jonction dans le régime quantique, sortie du puits de potentiel uniquement par effet tunnel La variation de τ en fonction du retard ∆t est directement reliée à la variation de la fonction G(t).
→ Calcul exact de G(t) combiné à la réponse indicielle retardée F∆t(t) dans
l’équation :
Détermination de la valeur théorique de τ pour chaque valeur de ∆t
→ Calcul exact de G(t) permet de déterminer une valeur théorique de tp par la relation :
2.3 MESURE DU TEMPS DE PASSAGE SOUS LA BARRIERE
La variation du temps d’échappement τ en fonction du retard est bien le résultat de la dynamique de l’effet tunnel.
Autre expérience réalisée à T = 1,37 K → sortie de la particule du puits de potentiel par activation thermique (régime classique)
= > La variation de τ en fonction du retard est complètement différente de celle obtenue lorsque la particule s’échappe par effet tunnel.
La forme « oscillante » de la variation de τ est caractéristique de la théorie du mouvement brownien.
Dans la sortie par effet tunnel, le temps d’échappement τ varie de façon monotone en fonction du retard, la particule traverse la barrière sans
CONCLUSION
Notion de temps de passage remise en question :« Les principes de la mécanique quantique interdisent de parler, pour un événement tunnel particulier, du temps passé sous la barrière de potentiel »
!! POURQUOI !!
QUAND ON MESURE DIRECTEMENT UN PARAMETRE EN MECANIQUE QUANTIQUE, ON SUPPRIME LE OU LES EFFETS
QUANTIQUES ASSOCIES A CE PARAMETRE.
Résumé de l’expérience :
Utilisation d’une jonction Josephson avec une ligne de retard (basse température pour effets quantiques prédominants), cela donne une réponse retardée en terme de friction .
→ Variations de la fonction G(t) permettent de déterminer à la fois le temps d’échappement τ et le temps de passage sous la barrière t .