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VANILLE ET CHOCOLAT

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D A N S L A M Ê M E C O L L E C T I O N

❏ N° 36 Une soubrette apprivoisée

❏ N° 37 Une infirmière très libérale

❏ N° 38 Nadine chez les Grecs

❏ N° 39 Le chat de gouttière

❏ N° 40 La petite Anglaise

N° 41 Julie la Russe

❏ N° 42 Profession dominateur

❏ N° 43 Les vices d'Éva

❏ N° 44 Luxure

❏ N° 45 Dix-huit ans, toujours vierge

❏ N° 46 Fessées souvenirs

N° 47 Les trois blondes

❏ N° 48 La diablesse de Neuilly-Auteuil-Passy

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MICHEL BINEAU

VANILLE ET CHOCOLAT

EDITIONS GERARD DE VILLIERS

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La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (alinéa 1 de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

© Éditions Gérard de Villiers, 1995.

ISBN 2-7386-5754-0

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CHAPITRE PREMIER

L e petit bimoteur touche la piste, rebondit comme frappé au derrière par un énorme pied puis de nouveau se pose et roule quelques dizaines de mètres en vrombissant fréné- tiquement tel un gros scarabée brûlé par une ampoule.

Enfin il s'immobilise face à un hangar de tôles rouillées.

Le pilote coupe les gaz et le silence qui s'ensuit arrache un soupir discret autant qu'unanime aux douze personnes encore accrochées des deux mains aux accoudoirs des sièges.

— Pas trop de mal, lance le pilote en repoussant sa cas- quette sur sa nuque épaisse, rien de cassé, pas d'infarctus?

Il rit grassement, s'allume une cigarette puis s'arc-boute à la porte qui cède dans un grand bruit de casserole. Une bouffée d'air brûlant s'engouffre dans la carlingue. La pilote saute à terre et déplie le marchepied métallique.

— Limbadawa, perle de l'Afrique équatoriale ex-fran- çaise, annonce-t-il d'une voix de stentor, quatre mille habi- tants dont trois mille six cent nègres. Un peu comme les banlieues parisiennes, quoi. Ayez pas peur, m'sieur dames, vous serez pas dépaysés.

Il salue d'une manière vaguement militaire et disparaît du carré de lumière brutale de la porte. Vanille se redresse, constate que l'avion est immobile, les roues dans l'herbe

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jaune et elle se détend d'un seul coup. Le voyage est enfin terminé. Elle va pouvoir prendre une douche et dormir sans faire de mauvais rêve. De Paris à Dakar, il n'y avait rien à voir que des nuages. Et quant à la salle de transit de l'aéro- port, là non plus rien de bien différent d'Orly. Quelques Noirs en complet veston ou en jean-baskets... l'Afrique n'était pas au rendez-vous. Mais à peine le petit bimoteur avait-il décollé que Vanille découvrait, à moins de cinq cents mètres d'altitude, un merveilleux paysage mouvant de savanes, de collines pelées, de jungle et de brousse. Elle avait vu courir des éléphants, des girafes, d'énormes trou- peaux de buffles soulevant de gigantesques nuages de poussière et découvert des lacs immenses, des petits vil- lages indigènes posés sur la croûte ocre d'une terre impi- toyable... et puis elle s'était endormie. Elle avait rêvé de Jean-Marc, de sa belle queue raide et rouge dont le méat entrouvert pointait vers elle. Il lui donnait à sucer, ce qu'elle faisait religieusement, à quatre pattes sur une table, tandis que des mains étrangères la troussaient jusqu'à la taille, lui baissaient la culotte à mi-cuisse et lui tripotaient les deux trous. Elle sentait des doigts s'enfoncer dans sa chatte, d'autres lui fouiller profondément le cul et Billau- dot, bras croisés derrière Jean-Marc, expliquait à ceux qui jouaient avec ses orifices que Vanille était une petite vicieuse qui adorait qu'on la regarde pisser.

— Mais qui t'a dit ça, criait-elle indignée?

— Lui, répondait Billaudot en désignant Jean-Marc.

— C'est pas vrai... il n'en sait rien... je ne l'ai jamais fait devant lui.

— Menteuse, ricanait Jean-Marc en lui tirant les che- veux, t'as déjà oublié nos séances de pipi-caca? Quand t'étais toute nue sur la table, accroupie au-dessus d'une cuvette... et que tu pissais devant le concierge tout en te frottant le clitoris... ?

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— Pardon, implorait Vanille réalisant qu'en effet elle avait oublié.

— Même qu'il se branlait en regardant gicler ta pisse.

— Pardon... je ne le referai plus...

— Même qu'il mettait ses doigts dans ta fente pendant que ça giclait et même que tu te frottais de plus en plus vite...

— Pardon... pardon...

Puis la table se dérobait, et Vanille tombait comme une pierre, les jupes relevées au-dessus de sa tête et la culotte baissée jusqu'aux chevilles.

— On voit mon cul... on voit mon cul... répétait-elle inlassablement en tentant de ramener sa jupe sur ses genoux.

Et puis le choc qui la réveille, l'avion qui cahote sur le gazon de Limbadawa et l'énorme masse de la jungle tout autour de l'aérodrome. La vieille Anglaise assise à ses côtés se penche vers elle, un doux sourire complice aux lèvres.

— On est arrivé, mon petit C'est fini le vilain rêve ?

— J'ai parlé en dormant?

— Un petit peu.

— J'ai dit... j'ai dit quoi?

— Aoh... peut-être « pa'don ». Vous avez beaucoup de choses à vous faire paahadonner?

— Je ne crois pas.

Vanille se lève, les jambes tremblantes et s'approche de la porte. L'Anglaise est derrière elle, un peu trop proche à son goût et il lui semble qu'elle glousse ou qu'elle rit dans le creux de sa main. Ce rêve ! Pourquoi avoir rêvé ça en plein ciel d'Afrique... pourquoi avoir rêvé ça tout court, alors qu'en fait ça n'était pas avec le concierge, ni avec Jean-Marc cette séance idiote. C'était avec Piétu, un vieux monsieur très malheureux d'avoir perdu sa femme. Il était

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si gentil... ça lui faisait tellement plaisir... C'était par cha- rité qu'elle avait accepté de faire ça. Où était le mal ? D'ail- leurs, si elle avait pensé à mal, elle n'en aurait pas parlé à Billaudot. Et Billaudot ne l'aurait pas mise à la rue. Et sans doute serait-elle encore dans son bureau de la rue de Pro- vence, derrière la vitre du troisième, à regarder les putes arpenter le trottoir. D'ailleurs, si Billaudot ne l'avait pas fichue dehors elle n'aurait jamais rencontré Jean-Marc et donc, elle ne serait pas ici, en Afrique, toute seule, entou- rée d'inconnus. Elle pose un pied sur la terre dure, fait quelques pas et quelqu'un lui passe ses bagages : deux grosses valises et un sac de sport. Une Toyota 4 x 4 fonce vers elle et s'arrête à deux mètres. En sort un Noir d'une trentaine d'années, très beau, très grand, vêtu d'un pantalon et d'une chemise blanche. Il porte de fines lunettes d'écailles, une grosse chevalière à l'index gauche, une gourmette au poignet droit et son demi-sourire est celui d'un intellectuel. Il voit Vanille, sort une photo de sa poche de poitrine et hoche la tête avec satisfaction. Puis il s'approche, la main tendue, souriant comme seuls les Afri- cains peuvent se le permettre, c'est-à-dire, à pleines dents.

— Pas besoin de la photo pour vous reconnaître, déclare-t-il en lui serrant vigoureusement la main, on m'avait dit vingt-quatre ans, blonde avec des reflets roux, un petit nez retroussé, une poitrine magnifique...

— Qui vous avait dit ça?

— Je plaisante mademoiselle Carbonnet Car vous êtes bien mademoiselle Carbonnet?

— Oui.

— Félix Cambadaré. Secrétaire particulier de monsieur Barthélémy. Enchanté mademoiselle, enchanté. Dites- moi... Vanille, c'est votre vrai prénom?

— Mais oui.

— C'est rudement joli. Vous permettez que je vous appelle Vanille?

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— Mais oui.

— Alors, en voiture, Vanille ! Le patron vous attend.

Cambadaré roule très vite sur une large piste poudreuse qui coupe la grande forêt d'une manière parfaitement recti- ligne. Il est magnifique, raffiné, sûrement très délicat dans ses manières avec les femmes. Vanille regarde son profil élégant, s'attarde sur la bouche épaisse, et Cambadaré lui sourit, pas gêné par l'examen auquel elle le soumet. Les doigts sont fins. Vanille les imagine s'enfilant dans sa chatte et elle se met à mouiller brutalement. Puis elle voit la bosse du sexe entre les jambes écartées. Il lui semble que la chose remue doucement et peut-être même qu'elle se déplie. Soudain, elle voudrait voir la queue de ce bel homme distingué, plus par curiosité que par lubricité. Parce que tout le monde prétend que les Noirs l'ont bien plus grosse que les Blancs. Gigi qui a déjà baisé avec un Congolais affirmait que c'était gros comme une bouteille d'un litre, et aussi long. Vanille repense maintenant à la discussion qu'elles ont eue quelques jours auparavant, lorsqu'elle lui a annoncé son départ.

— Alors c'est sûr, tu t'en vas chez les nègres? Vei- narde, tu vas pas t'ennuyer, là-bas.

— Oh... tu sais... qu'est-ce qu'ils ont de plus que les Blancs ?

— Mais arrête ! Ils l'ont bien plus grosse.

— C'est vrai cette histoire?

— Mais bien sûr. Moi je m'en suis fait un l'année der- nière. Pourtant, il était pas bien grand et pas bien costaud non plus, mais sa queue... t'aurais vu sa queue...

Gigi se léchait les babines, roulait les yeux, mimait le geste de refermer ses deux mains sur un cylindre d'environ dix centimètres de diamètre.

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— C'était gros... mais gros! J'arrivais à peine à me mettre le gland dans la bouche et... sans rire, je ne pouvais pas en faire le tour avec mes doigts. Je l'ai sucé pendant un bon moment parce que j'adore ça, mais quand le type s'est reculé et que j'ai vu l'engin, ça m'a flanqué la frousse. J'ai voulu me sauver mais il m'a attrapée à bras-le-corps en riant, il m'a agenouillée sur le lit, avec les fesses en l'air et il m'a enconée d'un seul coup, jusqu'aux couilles.

— Ça a dû te faire affreusement mal.

— Penses-tu, au contraire. Le type savait vraiment y faire. J'étais entièrement remplie par cette bite énorme mais c'était doux et chaud... tu ne peux pas savoir. Et tout en me limant délicatement, il m'enfonçait un doigt dans le trou de balle. J'ai joui au moins dix fois avant qu'il me lâche sa crème. Et alors là... des litres et des litres!

Incroyable ! Après, on a dansé, tout nus, tous les deux, et puis il m'a encore baisée une autre fois par-devant et juste au moment de décharger il s'est retiré et m'a mis son truc dans la bouche pour que je le boive. J'en ai avalé une bonne tasse à café. C'était du bon en plus. T'as déjà bu du sperme?

Gigi ! Elle est si loin, maintenant Vanille détourne son regard de l'entrecuisse de Cambadaré. Elle reporte son attention sur le paysage qui défile à quatre-vingts à l'heure et la luxuriance de la végétation équatoriale la détourne de ses pensées honteuses. Pas pour longtemps. Le rêve revient, insistant, obsédant, et de nouveau elle repense au vieux monsieur larmoyant, à sa main fripée sur son avant- bras, à sa bouche molle qui formait laborieusement des mots précieux pour minimiser l'obscénité de ses envies.

— Ma si belle enfant radieuse, mon petit ange tombé du ciel, comprendrez-vous qu'un vieillard sur le seuil de la mort puisse aspirer à l'offrande suprême ? Et quoi, me direz-vous, faudrait-il que j'accomplisse sous vos yeux ce

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que je ne fais qu'à l'abri des regards? Ah, ma perle, ma merveilleuse petite colombe, savez-vous que la charité n'a aucune limite et qu'au plus l'acte est par lui-même difficile à accomplir et qu'au plus le geste est beau, noble et grand.

Si je vous demandais simplement de vous voir nue, sans nul doute l'offrande serait royale mais guère plus que celle que vous faites à la terre entière lorsque vous vous baignez sur une plage. Tandis qu'en lâchant devant moi le jet divin de vos urines, en me permettant de contempler tout à loisir la tendre carnation de votre petite caverne...

Tant et si bien que Vanille, d'abord scandalisée par la proposition de ce vieux saligaud qu'elle connaissait à peine, avait fini par s'en amuser et l'avait suivi chez lui.

Curieusement tout s'était fait d'une manière très naturelle.

Le vieux avait installé la bassine sur la table puis avait poussé un fauteuil juste à l'endroit qu'il fallait pour n'en pas perdre une miette. Et, toujours avec beaucoup de natu- rel, il avait tendu à Vanille une bouteille d'eau d'un litre et demi.

— Pour quoi faire?

— Il faut tout boire, mon enfant, jusqu'à la dernière goutte.

— Mais je n'ai pas soif.

— Forcez-vous. Ainsi vous urinerez beaucoup et plu- sieurs fois d'affilée, pour mon plus grand plaisir.

C'était logique. Elle avait tout bu, la tête rejetée en arrière, les jambes écartées, tandis que le vieux, comme si la chose était ordinaire et quotidienne, la déshabillait avec soin, pliait ses affaires sur une chaise puis se calait dans son fauteuil pour la première séance. Vanille entièrement nue ne ressentait pourtant aucune gêne. Piétu se montrait d'une parfaite correction puisqu'il ne l'avait pas effleurée une seule fois, même pas tandis qu'il lui enlevait ses vête- ments alors qu'il aurait pu en profiter. Mais non, il se

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contentait de regarder. Vanille se savait belle, avec sa grosse poitrine ferme et ronde. Billaudot lui disait souvent qu'elle avait une peau de lait sur laquelle ses larges aréoles ressemblaient à des fraises. Et de l'abondante toison qui moussait entre ses cuisses, il disait que c'était des fils d'or.

Alors, pourquoi se cacher? Pourquoi refuser de se mon- trer... juste se montrer, si ça peut faire plaisir? Et les yeux larmoyants du vieillard, posés sur son anatomie, suffisaient à abolir les quelques scrupules qu'elle avait pu avoir envers Billaudot. Elle grimpa sur la table, se posta face au vieux et pissa à plusieurs reprises. Lorsqu'il sortit son petit gland rougeâtre et se mit à l'astiquer, langue tirée, les yeux rivés sur le con ruisselant, elle ne fit aucune réflexion. Il lui semblait évident et d'une certaine manière inéluctable qu'un homme regardant le sexe d'une femme en train de pisser éprouve le besoin de gicler. Quoi d'anormal à cela ? Elle-même n'éprouvait-elle pas de la jouissance en cet ins- tant précis ? N'était-ce que de la pisse qui ruisselait dans ses poils? Et voyant enfin une petite goutte de sperme se former lentement sur le bord du méat, elle sourit affec- tueusement au vieux qui s'endormit sitôt soulagé de son foutre. Vanille l'embrassa sur le front, se rhabilla et s'en alla, transportée par sa propre générosité, convaincue que Billaudot comprendrait et approuverait. Au lieu de ça...

Soudain elle sursaute. Cambadaré lui parle. Depuis combien de temps? Elle voit sa main crispée sur son pubis, elle sent le jus qui ruisselle sur ses cuisses et imprègne sa culotte et elle comprend qu'elle s'est masturbée en repen- sant au vieux. Cambadaré l'a-t-il vue ? Sans aucun doute, pourtant il fait comme si de rien n'était et se penche vers elle pour répéter sa question.

— Vous n'aviez jamais travaillé outre-mer? Ça vous plaît, l'Afrique?

— Je ne sais pas... je n'en ai encore rien vu.

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— N'ayez aucune crainte, monsieur Barthélémy a le respect de son personnel. Nous sommes très bien logés et tout à fait à l'abri des indigènes. Je veux dire... nous sommes indépendants... nous vivons à l'européenne... ah, mais voilà le village de Babaya. Et vous allez voir la mer

après ce virage.

C'est une plaque d'acier polie. La jungle s'y jette avec des ondulations de grands fauves, bordant à peine

l'immeasité paisible d'un coup de pinceau ocre.

— Oh la belle plage! On peut se baigner?

Cambadaré fait la moue.

— Je ne vous le conseille pas. D'abord, il y a des rou- t a n t et puis... surtout., il y a des nègres. Un village de pêcheurs un peu plus bas. Ils ne voient jamais de femmes Manches. A plus fortes raisons en maillot de bain. Ce sont ém bêtes, vous savez... des chiens. Il vaut mieux vous bai- gner dans la piscine du centre ou sur notre plage privée.

C'est plus prudent.

La Toyota longe maintenant le bord de mer. Vanille aperçoit le village jusqu'à l'orée de la forêt ainsi que des bateaux tirés au sec, entourés de beaux gars musclés, les reins noués d'une étoffe de couleur vive, d'enfants nus et de femme portant sur leur tête des jarres et des paniers.

Toute l'Afrique lui saute ainsi brutalement au visage, mais avant qu'elle ait pu se retourner vers eux, un mur de trois mètres de haut se dresse en travers de la route. Une barrière s'ouvre, un colosse prognathe coiffé d'une casquette mili- taire et vêtu d'un treillis camouflé, adresse un salut enga- geant à Cambadaré. La voiture s'engage dans une grande allée bordée d'immenses palmiers. Le mur les cerne, for- mant une enceinte carrée d'environ cent mètres de côté à l'abri de laquelle s'élèvent de belles maisons coloniales. Ça n'est pas du préfabriqué mais bien de la construction solide et de qualité. Pourtant, passée la surprise de la découverte,

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Vanille voit les toitures crevées, les murs lézardés, les herbes folles qui envahissent les jardins. Sur une large place centrale, se dresse un énorme bâtiment de briques à deux étages. Plus loin, Vanille perçoit le miroitement d'une piscine, plus loin encore, d'autres maisons qui ont l'air habitables.

— Voici « Le centre », comme on l'appelle dans la région. C'est un peu délabré, un peu à l'abandon car les temps ont changé depuis sa construction en mille neuf cent quarante-huit, mais néanmoins, vous trouverez tout ce que vous voulez ici. Pas besoin de sortir.

— Même pour se promener?

— Les alentours ne sont pas sûrs. Et puis, qu'est-ce que vous voulez voir? Monsieur Barthélémy organise des voyages pour ses employés. Guide, autocars, programme pré-établi. Il faut s'inscrire un mois à l'avance. C'est très pratique et ça vous met à l'abri des incidents.

Cambadaré stoppe devant le grand bâtiment de briques sur le perron duquel se trouve un homme immense, très droit, sanglé dans un costume gris perle, arborant cravate et soulier vernis. La face est large, austère, creusée de milles rides, parée de lunettes d'écaillé et surmontée d'une brosse drue de cheveux blancs. Le regard est glacial et le pli de la bouche inquiétant. Cambadaré désigne l'apparition à Vanille.

— Monsieur Barthélémy, le boss comme on l'appelle en douce. C'est un homme juste mais sévère et peu enclin à discuter avec ses employés. Faites rigoureusement ce qu'il vous ordonnera et tout ira très bien pour vous.

— J'essaierai.

— Rigoureusement, vous entendez?

— Oui. D'accord. Mais je ne peux pas prendre une douche avant de le rencontrer?

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— Il vous attend depuis environs dix minutes. Je ne vous conseille pas de prolonger cette attente. Ne vous en faites pas pour vos bagages, je me charge de les apporter moi-même dans vos appartements.

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RÉSERVÉ AUX INITIÉS

Des hommes et des femmes osent dire leurs voyages au bout de l'amour

Vanille et Chocolat Michel Bineau

Vanille voulait voir du pays et rêvait de l'Afrique. Mais elle n'a pas choisi vraiment

la bonne manière de s'y rendre.

Seule, au cœur d'une jungle hostile, elle va y perdre son latin

après y avoir perdu plus d'une fois sa culotte.

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