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Groupe de travail des politiques et marchés agricoles

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Organisation de Coopération et de Développement Economiques

Organisation for Economic Co-operation and Development 28-May-2003

___________________________________________________________________________________________

Français - Or. Français DIRECTION DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DES PECHERIES

COMITE DE L'AGRICULTURE

Groupe de travail des politiques et marchés agricoles

L’EVOLUTION DES SOUTIENS A L’AGRICULTURE EN TERMES REELS DANS LES PAYS DE L’OCDE ENTRE 1986 ET 2002

JT00145187

AGR/CA/APM/RD(200 3)1/FINAL Non cl assi fi é

Français - Or. Français

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Avant-propos

Ce document a été préparé par un consultant, Jean Pierre Butault, UMR d'Économie Publique INRA-INA Paris Grignon, avec l’appui technique de Jean Marc Rousselle, INRA-ESR Nancy. Il examine l’évolution, en termes réels entre 1986 et 2002, des indicateurs de soutien à l’agriculture de l’OCDE, publiés annuellement en USD et en euro dans le rapport Politiques agricoles des pays de l’OCDE : suivi et évaluation.

Il a été déclassifié en mai 2003 selon la procédure écrite par le Groupe de travail des politiques et des marchés agricoles du Comité de l’agriculture, sous la responsabilité du Secrétaire général, en tant que rapport de consultant.

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TABLE DES MATIÈRES

L’EVOLUTION DES SOUTIENS A L’AGRICULTURE EN TERMES REELS DANS LES PAYS DE

L’OCDE ENTRE 1986 ET 2002 ... 4

Résumé ... 4

Introduction ... 6

1. Le contexte et les facteurs de l’évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels dans la zone de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02 ... 6

2. L’évolution des soutiens en termes réels dans la zone de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02... 9

3. L'évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels par pays... 12

4. L'évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels par produit ... 17

Annexe 1. Comparaison de la valeur des soutiens a l'agriculture en termes nominaux, en termes réels, en dollar et en euro entre 1986-88 et 2000-02 ... 21

La mesure des soutiens en monnaie nationale et en termes réels... 21

Variations des taux de change et formation des soutiens à l’agriculture dans le cadre de politiques agricoles « couplées » à la production... 22

L’agrégation des soutiens par le taux de change d’un pays ... 22

La stabilité des indicateurs relatifs ... 23

Annexe 2. Definitions des indicateurs de soutien de l’OCDE... 27

Encadrés Encadré 1. Quelques repères méthodologiques... 8

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L’EVOLUTION DES SOUTIENS A L’AGRICULTURE EN TERMES REELS DANS LES PAYS DE L’OCDE ENTRE 1986 ET 2002

Résumé

Aspects méthodologiques

• En chiffrant, dans les différents pays, les indicateurs de soutien à l’agriculture en monnaie nationale tels que l’Estimation du soutien total (EST) ou l’Estimation du soutien aux producteurs (ESP), les rapports annuels sur le suivi et l’évaluation des politiques agricoles ne prennent pas en compte l’inflation.

• La conversion de ces indicateurs en dollar ou en euro ne prend pas en compte le taux d’inflation aux États-Unis ou dans l’Union Européenne et leur agrégation par ces taux au niveau de la zone de l’OCDE peut conduire à des résultats très différents sur l’évolution des soutiens selon que le dollar (ou l’euro) s’apprécie ou se déprécie. Pour la période 1986-88 et 2000-02, l’ESP globale, au niveau de la zone de l’OCDE, baisse de 3 % en dollar et augmente de 16 % en euro. Cet écart tient au fait que l’euro s’est plutôt déprécié par rapport au dollar en fin de période. Dans les années où le dollar se dépréciait, l’ESP agrégée en dollar tendait à augmenter alors qu’elle diminuait, exprimée en euro.

• Dans la mesure où l’EST ou l’ESP constituent des transferts entre producteurs agricoles, contribuables et consommateurs, il est légitime d’exprimer ces indicateurs, en pouvoir d’achat, c’est à dire en termes réels. Ceci consiste à les déflater par un indice rendant compte de l’inflation tel que l’indice des prix du PIB et de les agréger au niveau de la zone de l’OCDE en utilisant les Parités de Pouvoir d’Achat (PPA) calculées sur le Produit Intérieur Brut (PIB) des différents pays. Cette procédure aboutit à estimer que l’ESP en termes réels a baissé de 27 % au niveau de la zone de l’OCDE, entre 1986-88 et 2000-02.

• Les indicateurs relatifs tels que la part de l’EST dans le PIB ou la part de l’ESP dans les recettes agricoles ne changent pas dans les différents pays avec les unités de mesure et sont peu sensibles, au niveau de la zone de l’OCDE, aux procédures d’agrégation. Ils conservent donc toute leur pertinence pour analyser l’évolution des soutiens à l’agriculture. L’évolution des soutiens en termes réels apporte toutefois d’autres informations que ces indicateurs. La part de l’ESP dans les recettes agricoles peut, par exemple, rester stable entre deux dates alors que l’ESP en valeur réelle baisse, soit parce que les prix à la frontière et les prix intérieurs agricoles baissent d’un même taux, soit parce que le volume de la production baisse.

L’évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels entre 1986-88 et 2000-02 au niveau de la zone de l’OCDE

• En termes réels, l’EST et l'ESP baissent globalement au niveau de la zone de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02, de 24 % et 27 % respectivement. Pour l’ESP, cette évolution tient à une baisse de l’ESP par unité produite de 42 % et une augmentation du volume de la production

(5)

de 26 %. Au cours de la période, la part de l’ESP dans la valeur totale de la production est passée de 35 à 30 %.

• Le contexte de cette baisse est l’évolution des politiques agricoles sous la contrainte de l’application de l’Accord sur l’Agriculture du Cycle d’Uruguay (AACU) de 1994 mais aussi la poursuite d’une réalisation de gains de productivité très forts dans l’agriculture. Au niveau de la zone de l’OCDE, la productivité du travail s’améliore ainsi de 4 % par an au cours de la période. L’application de l’AACU a conduit la plupart des États à modifier leur mode de soutien : en valeur réelle, le soutien des prix du marché baisse ainsi de 40 % alors que les paiements directs augmentent de 10 %. Par unité produite, les baisses sont respectivement de 50 et 13 %.

• La part de l’ESP dans la valeur des recettes diminue parce que les prix intérieurs baissent plus que les cours mondiaux : en valeur réelle, la valeur unitaire des recettes (prix intérieur à la production plus paiements par unité produite) baisse ainsi de 33 % alors que les prix à la frontière diminuent de 28 %.

• De façon conjoncturelle, l’évolution des soutiens reste très marquée par la fluctuation des cours mondiaux : ces soutiens augmentent quand les cours mondiaux chutent et baissent quand les cours mondiaux augmentent. De ce point de vue, tout se passe comme si les soutiens restaient relativement « couplés » à la production.

L’évolution des soutiens en termes réels par pays et par produits

• L’ESP unitaire en valeur réelle a baissé dans tous les pays sauf le Mexique et la Turquie. Les baisses de l’ESP unitaire ont particulièrement été fortes, outre dans les pays de l’Europe orientale en transition, en Nouvelle-Zélande (-90 %), en Australie (-60 %) et au Canada (-57 %), pays qui soutenaient déjà peu leur agriculture, en début de période. Elles ont été autour de 40 % dans l’Union Européenne et aux États-Unis.

• L’ESP en valeur réelle a baissé dans tous les pays sauf au Mexique, en Turquie et en Corée.

L’ordre des pays diffère de celui d’un classement à partir de l’évolution de l’ESP unitaire, compte tenu des différents taux de croissance de la production. Dans des pays à fort taux de soutien tels que la Suisse, la Norvège ou l’Islande, l’ESP en valeur réelle a plus baissé qu’en moyenne dans la zone de l’OCDE, compte tenu d’une stagnation du volume de la production agricole.

• Les disparités entre les pays dans le soutien à l’agriculture restent considérables en fin de période. Exprimées en PPA et en base 100 moyenne OCDE en 2000-02, l’ESP unitaire varie entre la Nouvelle-Zélande et la Corée du niveau 3 au niveau 732 (les États-Unis étant à l’indice 49 et l’Union Européenne à l’indice 110). Toujours exprimée en PPA, la valeur unitaire des recettes varie entre l’indice 70 en Australie et l'indice 340 en Corée.

• L'évolution des soutiens en termes réels diffère également selon les produits. L’ESP unitaire en valeur réelle a baissé par exemple de 60 % pour les œufs, 50 % pour les céréales, 40 % pour le lait et 14 % pour la viande bovine.

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Introduction

Cette étude vise à apprécier l’évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels (encadré 1), entre 1986-88 et 2000-02, au sein des 30 pays de l’OCDE. Comme dans les rapports annuels sur le suivi et l'évaluation des politiques, l’Union Européenne est traitée comme un seul pays ; à la différence des chiffres présentés dans ces rapports, l’Autriche, la Finlande et la Suède sont intégrées à l’Union Européenne dès 1986, soit avant leur adhésion en 1995 et ce, pour ne pas biaiser les comparaisons. Toutes les données ont été lissées sur trois ans. L’évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels est traitée sous trois aspects :

• au niveau global pour l'ensemble des pays de l’OCDE,

• par pays, et

• par produit.

Une première partie présente brièvement le contexte de ces évolutions. Les aspects méthodologiques comparant l’évolution des soutiens en dollar, en euro ou en termes réels sont résumés à l’annexe 1 et expliqués en détail à la section 1 du rapport sur L’évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels dans les pays de l’OCDE entre 1986 et 1999 : aspects méthodologiques et résultats [AGR/CA/APM(2001)16/FINAL] [http://www.oecd.org/agr/policy/documentation/other OECD documents].

L’annexe 2 du présent rapport contient une définition des indicateurs de soutien de l’OCDE.

1. Le contexte et les facteurs de l’évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels dans la zone de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02

L’évolution des soutiens à l’agriculture s’est effectuée entre 1986-88 et 2000-02 dans un contexte qui peut se résumer en quatre points, constituant des facteurs de cette évolution :

Une baisse relative du poids de l’agriculture dans l’activité économique. En fin de période, la contribution de l’agriculture au PIB ne dépasse généralement pas 4 % dans les pays de l’OCDE (1.1 % au Japon, 1.2 % en Suisse, 1.4 % aux États-Unis, 2.1 % dans l’Union Européenne) : elle reste importante dans des pays qui, soit, ont un niveau de développement relativement plus faible (Turquie 14.1 %, Pologne 4.1 %), soit, ont une agriculture fortement tournée vers l’exportation (Nouvelle-Zélande 7 %, Australie 3.3 %). Durant les quinze années étudiées, cette contribution a baissé de moitié dans la plupart des pays.

Une forte amélioration de la productivité des agricultures. Les données de la base des ESP de l'OCDE permettent d’apprécier l’évolution de la productivité du travail, via le calcul du volume de la production (encadré 1) et l’estimation du travail agricole par le nombre d’« équivalent travailleur à temps plein » (non disponible pour le Mexique et la Turquie).

Entre 1986-88 et 2000-02 (tableau 1 et graphique 1), le volume de la production agricole a augmenté, au niveau de la zone de l’OCDE, de 25 % (soit 1.5 % par an) alors que le volume de travail utilisé diminuait d’un tiers (soit 2.7 % par an), ce qui correspond à une amélioration de la productivité du travail de près de 90 % (soit plus de 4 % par an). En fin de période, les disparités de productivité du travail demeurent très importantes au sein des pays de l’OCDE : exprimée en indice 1 000 pour l’ensemble de la zone de l’OCDE, cette productivité varie entre l’indice 180 pour la Pologne et l’indice 2 500 pour les États-Unis, la position de l’Union Européenne étant proche de la moyenne de la zone de l’OCDE. Parmi les pays à plus faible productivité du travail, l'Islande, le Japon, la Corée, la Suisse et la République slovaque ont un indice inférieur à 500 en 2000-02. Les pays à plus forte productivité du travail comme

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l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont tous un indice supérieur à 1 500 pendant cette période (tableau 1).

Tableau 1. Volume de la production, volume du travail (équivalent travailleur à temps plein) et productivité du travail dans les pays de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02

(Mexique et Turquie exclus)

Indice 1000 moyenne OCDE en 1986-88 et 2000-02 et indice d’évolution entre 1986-88 et 2000-02

Volume de la production Productivité du travail

1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88

Australie 39 50 1 602 17 24 969 2 359 2 079 1 654

Canada 34 41 1 485 21 26 807 1 601 1 570 1 841

Rép. tchèque 14 8 708 23 10 290 595 773 2 438

UE-15 405 391 1 205 405 377 620 1 000 1 037 1 945

Hongrie 18 10 697 41 16 255 435 633 2 733

Islande 0 0 1 079 0 0 583 513 505 1 850

Japon 52 43 1 037 152 131 574 344 331 1 806

Corée 19 20 1 262 68 50 493 285 388 2 558

Nouvelle-Zélande 14 14 1 228 5 8 1 013 2 621 1 693 1 212

Norvège 3 2 971 4 4 641 699 564 1 514

Pologne 33 32 1 210 136 182 891 245 178 1 358

Suisse 4 4 1 038 7 10 1 005 643 354 1 033

États-Unis 357 383 1 339 108 155 959 3 314 2 464 1 395

Rép. slovaque 7 3 584 14 7 324 489 469 1 801

OCDE 1 000 1 000 1 250 1 000 1 000 666 1 000 1 000 1 877

Équivalent agriculteur à temps plein

Graphique 1. Évolution du volume de la production agricole, du volume du travail (équivalent agriculteur à temps plein) et de la productivité du travail dans la zone de l’OCDE

(Mexique et Turquie exclus) entre 1986-88 et 2000-02 (indice 100 en 1986-88) Production, travail, productivité

50 75 100 125 150 175 200

1986- 88

1987- 89

1988- 90

1989- 91

1990- 92

1991- 93

1992- 94

1993- 95

1994- 96

1995- 97

1996- 98

1997- 99

1998- 00

1999- 01

2000- 02

Base 100 en 1986-88

Production Travail Productivité.

(8)

L’évolution des politiques agricoles sous la contrainte de l’Accord sur l’Agriculture du cycle d’Uruguay (AACU) de 1994. Cet accord impliquait notamment une ouverture des marchés, une réduction des soutiens à l’agriculture par rapport à la période 1986-88 et une réorientation de ceux-ci vers des modes ayant moins d’effets de distorsion sur les échanges (dont une diminution des soutiens directs par les prix et des subventions à l’exportation).

Une évolution très contrastée de la situation des différentes monnaies (tableau A1 et graphique A1). Le dollar, par exemple, fort en début de période, par rapport à l’euro notamment (du moins en 1986), se déprécie fortement par la suite jusqu’au milieu des années 90 pour s’apprécier ensuite en fin de période (du moins jusqu’en 2001).

Encadré 1. Quelques repères méthodologiques

La méthodologie suivie a été exposée dans le document OCDE (2001), L’évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels dans les pays de l’OCDE entre 1986 et 1999, [AGR/CA/APM(2001)16/FINAL] qui donne également une bibliographie. On se limitera donc ici à quelques rappels méthodologiques.

Le calcul des soutiens en termes réels par pays

Les données par pays, exprimées en monnaie nationale sont déflatées par l’indice du prix du PIB.

L’agrégation au niveau des pays de l’OCDE et l’utilisation des Parités de Pouvoir d’Achat (PPA) sur le PIB Les données sont agrégées au niveau de la zone de l’OCDE en utilisant les Parités de Pouvoir d’Achat (PPA) calculées par Eurostat et l’OCDE sur le PIB. Pour un bien considéré, par exemple le fer, la PPA spécifique entre deux pays est le rapport des prix du bien considéré. Si, par exemple, le prix du fer est égal à 100 MNA dans le pays A et 10 MNB dans le pays B, la parité fer est égale à 1 MNB=10 MNA. Le calcul des PPA sur PIB consiste à agréger les PPA spécifiques des différents biens qui composent le PIB.

Ce recours au PPA sur le PIB est cohérent avec l’utilisation de l’indice du prix du PIB, par pays, dans le temps, les PPA n’étant qu’un indice spatial du prix du PIB. Les taux de 2001 ont été utilisés. Les données étant déflatées, c’est comme si les PPA étaient intra et extrapolées par les indices du prix du PIB. En fait, ni le choix du pays par rapport auquel est calculée la PPA sur le PIB, ni le choix de l’année du taux, n’ont d'incidence sur les résultats de l’évolution en valeur des soutiens : on a, en effet, le taux de PPA entre deux pays qui évolue comme suit :

B t t

A t t B A t B

A

t

IP

PPA IP PPA

1 /

1 / /

/

1

.

+

+

=

+ ,

PPAA/B étant les PPA entre deux pays A et B et IP l'indice du prix du PIB entre t et t+1.

Le volume de la production agrégée

Les quantités produites sont données pour les produits spécifiques et notamment pour les produits communs (section 4) qui représentent, dans les différents pays autour de 75 % de la production. Par la même procédure qu’utilisent Eurostat et l'OCDE pour le calcul des PPA sur le PIB (indice EKS), un indice de volume multilatéral a été construit sur la zone de l’OCDE, en 1995, en prenant pour pondération les prix de production. La précédente étude avait montré que le calcul est peu sensible au choix du système de prix (prix de référence, prix de production, valeur unitaire des recettes). Pour les autres années, les indices sont intra et extrapolés par des indices de Fisher. Pour les produits non communs, on a considéré que les parités et les indices de prix des produits communs s’appliquaient, hypothèse évidemment contestable.

Le calcul des données unitaires

L’indice de volume sur la production agricole étant connu, on peut calculer des indices de valeurs unitaires tels que l'ESP par unité produite. L’indice des prix agricoles relatifs constitue alors le rapport entre ces prix agricoles et le prix des biens qui composent le PIB.

Sur ces aspects monétaires, il convient de rappeler que dans un pays où la monnaie se déprécie, les importations tendent à renchérir alors que les exportations tendent à devenir plus compétitives, les effets étant inverses dans un pays dont la monnaie s’apprécie. Ces effets ne sont pas spécifiques à

(9)

l’agriculture mais concernent tous les secteurs : ils prennent plus d’importance pour l’agriculture dès lors que celle-ci est moins protégée après l’AACU. Dans un système de prix garanti, les variations des taux de change qui agissent sur les prix à la frontière n’ont pas d’effets sur les prix intérieurs mais déterminent par contre les niveaux de subvention à l’exportation. Si le soutien devient plus « découplé » de la production, elles interviennent directement sur la formation des recettes des agriculteurs sur le marché. Il convient de garder en mémoire ces éléments pour apprécier les politiques agricoles des différents pays1.

2. L’évolution des soutiens en termes réels dans la zone de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02

Analyse pour l’ensemble de la période

Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, l’ESP a baissé en valeur réelle de 27 % entre 1986-88 et 2000-02 (tableau 2 et graphique 2). Cette baisse est la résultante d’une augmentation du volume de la production de 26 % et d’une diminution de l’ESP par unité produite de 42 % (graphique 3).

Tableau 2. Valeur de la production (y compris paiements, au prix de production, au prix à la frontière) globale et par unité produite, volume de la production, soutiens (ESP, SPM, paiements directs) globaux et par unité produite, en termes réels,

entre 1986-88 et 2000-02, dans la zone de l’OCDE

1986-88 1987-89 1988-90 1989-91 1990-92 1991-93 1992-94 1993-95 1994-96 1995-97 1996-98 1997-99 1998-00 1999-01 2000-02 Valeur de la production : indice 100 en 1986-88

Paiements inclus 100 99 99 97 94 90 88 87 89 89 89 87 86 85 85

Prix de production 100 100 99 98 94 90 88 87 89 89 88 85 84 83 82

Prix à la frontière 100 104 104 102 96 92 92 93 98 100 98 92 90 90 91

ESP, SPM, paiements directs

ESP 100 92 88 89 88 86 81 76 72 69 73 77 79 76 73

SPM 100 90 87 89 90 87 80 72 65 61 65 69 69 64 61

Paiements 100 95 92 88 84 83 87 90 93 94 98 103 108 112 110

ESP en % des recettes agricoles

% 35 32 31 32 33 34 33 31 29 27 29 31 32 31 30

Volume de la production : indice 100 en 1986-88

100 100 102 106 109 109 112 112 114 115 119 123 126 126 126

Données par unité produite : indice 100 en 1986-88 Valeur de la production

Paiements inclus 100 99 97 92 86 82 79 78 78 78 75 71 68 68 67

Prix de production 100 100 97 93 87 83 79 78 78 77 74 69 67 66 65

Prix à la frontière 100 104 102 96 89 84 82 83 86 87 82 75 71 72 72

ESP, SPM, paiements directs

ESP 100 91 86 84 81 78 73 68 63 60 61 63 63 60 58

SPM 100 90 85 85 83 79 71 64 57 53 54 56 55 51 49

Paiements 100 95 90 84 77 75 78 80 82 82 83 84 86 89 87

1. Après 1996, par exemple, date à laquelle les Etats-Unis se dotent d’une nouvelle loi agricole instituant un découplage des aides, les prix mondiaux baissent : le dollar en outres’apprécie et cette baisse se répercute directement sur les prix américains, ce qui amène les pouvoirs publics américains à prendre des mesures d’aide d’urgence. Dans le même temps, l’Union Européenne diminue ses restitutions à l’exportation, compte tenu en partie de la dépréciation de l’euro.

(10)

Graphique 2. Évolution de l’estimation du soutien aux producteurs (ESP), du soutien des prix de marché (SPM) et des paiements directs (PD) en valeur réelle

dans la zone de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02 (indice 100 en 1986-88)

ESP, SPM, paiements en valeur réelle (base 100 : 1986-88)

60 80 100 120

19 8 6 -8 8 19 8 7-8 9 19 8 8 -9 0 19 8 9 -9 1 19 9 0 -9 2 19 9 1-9 3 19 9 2 -9 4 19 9 3 -9 5 19 9 4 -9 6 19 9 5-9 7 19 9 6 -9 8 19 9 7-9 9 19 9 8 -0 0 19 9 9 -0 1 2 0 0 0 -0 2

ESP SPM PD

Graphique 3. Évolution de l’estimation du soutien aux producteurs (ESP),

du soutien des prix du marché (SPM) et des paiements directs (PD) par unité produite, en valeur réelle dans la zone de l’OCDE entre 1986-88 et 2000-02 (indice 100 en 1986-88)

ESP, SPM, paiements unitaires en valeur réelle (base 100 : 1986-88)

40 60 80 100

1986- 88 1987-89 1988- 90 1989- 91 1990- 92 1991-93 1992- 94 1993- 95 1994- 96 1995- 97 1996- 98 1997- 99 1998-00 1999- 01 2000- 02

ESP SPM PD

La part de l’ESP dans la valeur totale de la production est passée de 35 à 30 % (graphique 4). Ceci tient au fait que les valeurs unitaires des recettes ont plus baissé que les prix à la frontière.

Les prix à la frontière2 baissent ainsi en valeur réelle de 28 %, les prix de production de 35 % et les valeurs unitaires des recettes de 33 % (graphique 5). Le soutien des prix du marché se réduit ainsi de moitié par unité produite et diminue globalement de près de 40 % (graphique 3).

2. Cet agrégat, au niveau de la zone de l’OCDE, n’est qu’approximatif. Il mélange en effet des prix FAB pour les pays exportateurs et des prix CAF pour les pays importateurs. En outre, la valeur de la production au prix de référence n’est pas calculée, dans la base de l’OCDE, pour l’ensemble des produits. Elle a été estimée par différence entre la valeur de la production d’une part et l’ESP, les taxes et le surcoût de l’alimentation pour les animaux d’autre part.

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Graphique 4. ESP en % des recettes agricoles en 1986-88 et 2000-02 Figure 1. selon les pays, triés par ordre décroissant selon l'ESP en % de 1986-88

ESP en % de la valeur des recettes agricoles

-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80

NZL AUS P OL TUR CAN S VK US A MEX CZE HUN UE15 J P N IS L KOR NOR CHE OCDE

1986-88 2000-02

Graphique 5. Évolution des valeurs unitaires des recettes (VUR), des prix à la production (PP), des prix à la frontière (PF), en valeur réelle dans la zone de l’OCDE

entre 1986-88 et 2000-02 (indice 100 en 1986-88)

Valeur unitaire des recettes, prix de production, prix de référence en valeur réelle

60 80 100

1986-88 1987-89 1988-90 1989-91 1990-92 1991-93 1992-94 1993-95 1994-96 1995-97 1996-98 1997-99 1998-00 1999-01 2000-02

VUR PP PF

Ces évolutions reflètent les politiques agricoles de différents pays qui ont baissé les prix garantis en les compensant par des aides directes. La part des soutiens des prix par le marché dans l’ESP est ainsi passée de 76 à 64 % entre 1986-88 et 2000-02. Les paiements directs progressent de 10 % et, par unité produite, ils ne perdent que 13 % en valeurs réelles.

L’EST baisse en valeur réelle de 24 % (tableau A4), soit moins que l’ESP. Les autres composantes de l’EST que l’ESP (l’estimation du soutien aux services d’intérêt général et aides à la consommation) se maintiennent donc mieux que l’ESP. La part de l’EST dans le PIB passe entre 1986-88 et 2000-02 de 2.5 à 1.3 %. Cette diminution ne tient pas seulement, comme le notent les rapports annuels sur le suivi et l'évaluation des politiques, à la baisse relative de la valeur ajoutée agricole dans le PIB, mais aussi, partiellement, à la diminution de l’EST en valeurs réelles.

(12)

Analyse par périodes

Les soutiens à l’agriculture en termes réels semblent évoluer en fonction de l’évolution des cours mondiaux. Ils tendent à fortement diminuer quand ces cours sont élevés et à augmenter ou à diminuer modérément quand ces cours sont faibles. En définitive, malgré l’accord de l’AACU, cette observation laisse à penser que les soutiens à l’agriculture restent très largement « couplés » à la production. On peut distinguer quatre périodes (tableau 3) :

• Dans les premières années, les cours mondiaux augmentent : l’ESP baisse de 6 % par an.

• De 1988-90 à 1992-94, les cours mondiaux baissent pour retrouver un niveau inférieur de 18 % à celui de 1986-88 : la diminution annuelle de l’ESP n’est que de 1.9 %.

• Jusqu’en 1995-97, les cours mondiaux remontent et l’ESP baisse annuellement de 5.4 % par an.

• Les cours mondiaux chutent ensuite fortement jusqu’en 1998-2000 et l’ESP augmente en valeur réelle de 4.6 % par an.

• De 1998-2000 à 2001-02, les prix mondiaux réaugmentent modérément et l’ESP baisse en valeur réelle de 3.7% par an.

La valeur réelle des soutiens à l’agriculture évolue donc de manière cyclique avec les cours mondiaux mais la tendance lourde de long terme reste leur baisse.

Tableau 3. Taux annuels de variation entre 1986-88 et 2000-02 selon les périodes, dans la zone de l’OCDE, pour le prix à la frontière, la valeur unitaire des recettes,

l’ESP unitaire, le volume de la production et l’ESP 1986-88 à

1988-90

1988-90 à 1992-94

1992-94 à 1995-97

1995-97 à 1998-00

1998-00 à 2000-02

1986-88 à 2000-02 Données par unité produite

Prix à la frontière 1.1 -5.3 2.0 -6.5 0.7 -2.3

Valeur unitaire des recettes -1.7 -4.9 -0.6 -4.2 -0.8 -2.8

ESP unitaire -7.1 -4.1 -6.3 1.5 -3.8 -3.8

Volume de la production 1.0 2.3 1.0 3.1 0.0 1.7

ESP -6.2 -1.9 -5.4 4.6 -3.7 -2.2

3. L'évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels par pays

Les évolutions globales au niveau de la zone de l’OCDE sont très largement dominées par celles des États-Unis et de l’Union Européenne, compte tenu de leur poids dans l’ensemble. En fin de période, leur part dans le volume global de la production agricole des pays de l’OCDE s’établit ainsi pour chacun à 35 % (tableau 4) : il semble donc logique de commencer par ces États. Les tableaux 4 et 5 et les graphiques 6 et 7 présentent les principales données.

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Tableau 4. Évolution de l’ESP, du soutien des prix du marché, des paiements directs en terme réels entre 1986-88 et 2000-02. Part de l’ESP dans la valeur des recettes. Part du SPM dans l’ESP.

Volume de la Production. ESP unitaire en valeur réelle 1986-88 et 2000-02 (indice 100 : moyenne OCDE) et évolution

2000-02 : indice 100 1986-88 % ESP % SPM/ESP Volume de la production ESP unitaire ESP SPM Paiements 1986-88 2000-02 1986-88 2000-02 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88

Australie 62 3 115 8 4 47 3 36 46 160 15 10 39

Canada 64 62 66 33 19 49 47 31 37 149 72 54 43

Rép. tchèque 11 10 14 56 23 71 64 12 7 71 407 112 16

UE-15 69 45 224 41 35 87 57 371 355 121 111 110 57

Hongrie 41 31 71 38 24 75 57 17 9 70 112 114 59

Islande 54 29 227 75 63 88 47 0 0 108 407 349 50

Japon 75 76 71 61 59 90 90 48 39 104 280 350 73

Corée 113 107 723 71 66 99 94 18 18 126 474 732 90

Mexique -6 111 -134 65 -1 22 3 105 68 43 55 162 -1 76 -3 768

Nouvelle-Zélande 12 45 4 11 1 18 69 13 12 123 18 3 9

Norvège 64 56 71 70 69 48 42 3 2 97 298 339 66

Pologne 27 31 20 25 15 65 74 31 29 121 140 53 22

Suisse 70 50 164 76 73 82 59 4 3 104 407 472 67

Turquie 125 141 91 15 18 69 78 43 37 110 62 122 114

États-Unis 80 60 97 25 21 47 35 327 347 134 48 49 60

Rép. slovaque 12 4 26 50 21 64 20 6 3 58 364 126 20

OCDE 73 61 110 35 30 76 64 1 000 1 000 126 100 100 58

Tableau 5. Prix à la frontière, prix de production, valeur unitaire des recettes en valeur réelle (indice 100 : moyenne OCDE en 1986-88 et 2000-02) et indice d’évolution

Prix à la frontière Prix de production Valeur unitaire des recettes 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88

Australie 86 95 80 63 75 77 48 69 77

Canada 77 103 96 68 89 85 64 88 78

Rép. tchèque 170 168 71 231 156 44 450 151 40

UE-15 87 90 75 99 92 61 100 96 68

Hongrie 99 163 119 102 150 96 187 148 96

Islande 74 91 89 189 128 44 223 169 60

Japon 97 104 78 165 189 75 196 179 75

Corée 108 167 111 257 365 93 236 339 96

Mexique 220 116 38 142 108 50 111 104 49

Nouvelle-Zélande 73 122 121 53 96 119 55 86 108

Norvège 71 68 70 105 102 64 195 151 67

Pologne 227 134 43 196 118 40 204 110 37

Suisse 69 76 79 178 154 57 228 196 70

Turquie 191 243 92 152 222 96 167 206 95

États-Unis 76 82 77 63 70 73 62 72 73

Rép. slovaque 194 212 79 227 175 50 548 186 49

OCDE 100 100 72 100 100 65 100 100 67

(14)

Graphique 6. ESP unitaire en valeur réelle en 1986-88 et 2000-02 selon les pays, triés par ordre décroissant selon l’ESP unitaire de 1986-88 (indice 100 OCDE en 1986-88)

ESP unitaire : base 100 moyenne OCDE en 1986-88

-100 0 100 200 300 400 500

NZL AUS US A P OL CAN MEX UE15 CZE HUN TUR S VK NOR IS L J P N CHE KOR OCDE

1986-88 2000-02

Une première particularité des États-Unis est l’évolution divergente de l’EST et de l’ESP. En termes réels, l’ESP baisse de 20 % (tableau 4), soit un peu moins qu’en moyenne dans la zone de l’OCDE alors que la diminution de l’EST n’est que de 3 % (tableau A4). Ceci tient au poids particulier des transferts des contribuables aux consommateurs finançant les aides à la consommation qui représentent en fin de période 24 % de l’EST (contre 17 % en début de période) et qui ont augmenté de 38 % en termes réels entre 1986-88 et 2000-02. La baisse de 20 % de l'ESP en termes réels est due à une diminution de l'ESP unitaire de 40 % et une augmentation du volume de la production de 30 %. L'évolution a été beaucoup plus accidentée que dans les autres grands pays : exprimée en indice 100 en 1986-88, l'ESP unitaire a chuté jusqu'en 1995-97 jusqu'à l'indice 40 pour remonter ensuite, d'abord compte tenu des règles d'établissement du nouveau système d'aides du Fair Act et, ensuite, compte tenu des aides d'urgence. Ces aides d'urgence ont été prises dans le contexte de la baisse des cours mondiaux dont les effets ont été forts aux États-Unis compte tenu de l'appréciation du dollar. Sur l'ensemble de la période, la position relative des États-Unis a peu bougé. En fin de période, la part de l'ESP dans les recettes agricoles est de 21 % (contre 25 % en 1986-88), l'ESP unitaire en termes réels est d'un niveau inférieur à 50 % de celui de la zone de l'OCDE dans son ensemble et la valeur unitaire des recettes agricole y est inférieure de près de 30 %.

La position relative de l'Union Européenne a également peu bougé, la part de l'ESP dans les recettes agricoles passant de 41 à 35 %, entre le début et la fin de la période. L'ESP unitaire en valeur réelle reste supérieure de 10 % à la moyenne de la zone de l'OCDE. L'ESP en termes réels a toutefois chuté de plus de 30 %, compte tenu d'une augmentation du volume de la production de 20 % et d'une baisse de l'ESP unitaire de près de 45 %. Le grand changement est évidemment la réorientation des modes de soutien instituée par la réforme de la PAC de 1993 et confirmée par l'Agenda 2000. En valeur réelle, les paiements ont ainsi plus que doublé alors que le soutien des prix du marché a été réduit de moitié, la part de ce soutien dans l’ESP passant de 87 à 57 %.

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Graphique 7. Variation du pourcentage de l’ESP dans les recettes agricoles, diminution de l’ESP unitaire et de l’ESP en termes réels

entre 1986-88 et 2000-02 selon les pays

Variation de l'ESP en % entre 2000-02 et 1986-88

-10 -5 0 5 10 15 20 25 30 35 40

CZE SVK CAN HUN ISL POL NZL UE15 KOR USA AUS CHE JPN NOR TUR OCDE

Diminution de l'ESP unitaire en valeur réelle entre 1986-88 et 2000-02 (% )

-2 0 0 2 0 4 0 6 0 8 0 10 0

NZL CZE SVK POL AUS CAN ISL UE15 HUN USA NOR CHE J PN KOR TUR OCDE

Diminution de l'ESP en valeur réelle entre 1986-88 et 2000-02 (% )

-4 0 -2 0 0 2 0 4 0 6 0 8 0 10 0

CZE NZL SVK POL HUN ISL AUS NOR CAN UE15 C HE J PN USA KOR TUR OCDE

En Australie, la valeur de l'ESP a diminué de 38 % mais cette baisse modérée est essentiellement due à une croissance très forte de la production (+60 %), l'ESP unitaire baissant de 60 %. En Nouvelle-Zélande, les soutiens ont quasiment disparu. La part de l'ESP

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dans les recettes agricoles est en fin de période de 4 % en Australie et 1 % en Nouvelle- Zélande. La baisse de l'ESP unitaire en valeur réelle est également très forte au Canada (près de 60 %) mais la production a augmenté de 50 %, ce qui se traduit par une baisse de l'ESP globale de 35 %. La part de l'ESP dans les recettes agricoles est passée ainsi de 33 et 19 % et l'indice de l'ESP unitaire en valeur réelle est de moitié inférieur à la moyenne de la zone de l'OCDE.

Les soutiens restent très élevés au Japon et en Corée, la part de l'ESP dans les recettes agricoles atteignant respectivement 59 et 66 % en fin de période. Au Japon, l'ESP globale a toutefois baissé en valeur réelle, entre 1986-88 et 2000-02, de 25 % (soit comme en moyenne dans la zone de l'OCDE), le volume de la production stagnant. La Corée est, par contre, l'un des rares pays où la valeur globale de l'ESP a progressé (+13 %), le volume de la production augmentant d'un quart.

Dans les pays de l'Europe du Nord, Islande et Norvège et en Suisse où les soutiens restent relativement élevés, l'ESP dans les recettes agricoles dépassant en fin de période 60 %, la valeur réelle de l'ESP baisse sensiblement (46 % en Islande, 36 % en Norvège et 30 % en Suisse). Dans ces trois pays, le volume de la production augmente modérément ou diminue.

Un trait commun est également une baisse des soutiens par le marché, relayée par une hausse des paiements en Islande et en Suisse.

L’ESP étant négatif en début de période au Mexique, il est difficile d’apprécier son évolution. Il semble toutefois que les soutiens augmentent plutôt au Mexique, en termes réels, la part de l’ESP dans les recettes agricoles s’établissant à 20 % en fin de période. Le volume de la production a en outre augmenté de 60 %. La baisse des prix à la production et des valeurs unitaires des recettes a pourtant été très forte puisqu’ils se sont réduits de moitié entre 1986-88 et 2000-02. Ces évolutions qui semblent contradictoires sont à relier à l’évolution de la situation du dollar mexicain et de ses effets sur les prix à la frontière. Le dollar mexicain est sous-évalué mais cette sous-évaluation a fortement diminué au cours de la période, ce qui signifie de sa dépréciation a été moins forte que le taux d’inflation : ceci se traduit par une forte baisse des prix à la frontière en termes réels (-70 %) et explique que l’ESP ait pu augmenter malgré une forte baisse des prix perçus par les producteurs.

L’ESP en valeur réelle a augmenté de 25 % en Turquie entre 1986-88 et 2000-02 et l’ESP unitaire de 14 %, la part de l’ESP dans les recettes agricoles passant de 15 à 18 %. C’est en outre un des rares pays où les soutiens par le marché ont augmenté, y compris en valeur réelle. L’agriculture a pourtant bénéficié d’une dépréciation de sa monnaie, ce qui s’est traduit par une baisse des prix à la frontière (8 %), modérée en comparaison avec les autres pays. En pouvoir d’achat, les prix à la production ont ainsi peu baissé (4 % contre 35 % en moyenne dans la zone de l’OCDE). En niveau relatif, ils sont très élevés, compte tenu de la sous-évaluation de la Livre.

Au cours de leur transition, les pays issus du bloc socialiste, République tchèque, Hongrie, Pologne, République slovaque, ont connu des évolutions relativement similaires. Partant d’une situation initiale où les prix agricoles étaient relativement soutenus, ces pays ont progressivement éliminé ces soutiens. Ce sont dans ces pays où l’ESP en valeur réelle baisse le plus, 90 % en République tchèque et en République slovaque, 70 % en Pologne et 60 % en Hongrie. La transition s’est en outre traduite par des baisses sensibles du volume de la production, excepté en Pologne. La part de l’ESP dans les recettes agricoles est ainsi tombée entre 15 et 25 %. Les prix agricoles ont également fortement chuté (sauf en Hongrie où la dépréciation de la monnaie a joué en faveur d’une hausse des prix à la frontière). Exprimés en

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PPA, c’est à dire en termes relatifs, ils restent toutefois élevés, compte tenu d’une sous- évaluation des monnaies.

4. L'évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels par produit

Cette partie fournit des éléments sur l’évolution des soutiens et des prix en termes réels par grands groupes de produits. Pour certains de ces produits, le poids de pays, grands producteurs, est prépondérant sur cette évolution, ce qui sera souligné. Les tableaux 6 et 7 et les graphiques 8 et 9 synthétisent les principales données.

Tableau 6. Évolution en termes réels de l’ESP, du SPM et des paiements directs entre 1986-88 et 2000-02 selon les produits.

Part de l’ESP dans les recettes agricoles et part du soutien des prix du marché dans l’ESP 2000-02 : indice 100 en 1986-88 % ESP % SPM/ESP

ESP SPM Paiements 1986-88 2000-02 1986-88 2000-02

Céréales 56 9 120 43 32 58 10

Riz 77 76 83 80 80 90 89

Oléagineux 88 34 101 27 26 18 7

Sucre 72 74 59 48 47 85 88

Viande bovine 89 63 177 31 34 77 55

Viande ovine 51 15 110 50 30 62 19

Porc 91 107 56 17 20 69 81

Volailles 93 95 85 22 19 78 79

Lait 61 61 63 55 44 87 86

Œufs 47 47 47 19 11 73 73

Laine 32 3 35 6 5 11 1

Produits communs 69 56 106 40 34 74 60

Total 73 61 110 35 30 76 64

Graphique 8. Évolution en % de l’ESP unitaire en termes réels selon les produits entre 1986-88 et 2000-02 (tri selon la valeur décroissante)

0 10 20 30 40 50 60 70

Œufs réales

Laine Volailles

Viande ovi

ne Lait

Oagineux Sucre

Riz Porc

Viande bovi

ne

Produi ts communs

Total

(18)

Tableau 7. Évolution du volume de la production, de l’ESP unitaire, des prix à la frontière, des prix à la production, de la valeur unitaire des recettes en termes réels selon les produits

(2000-02 : indice 100 en 1986-88) Volume de Valeurs unitaires

la production

ESP

Prix à la frontière

Prix de production

Valeur unitaire des recettes

Céréales 116 48 80 57 65

Riz 106 72 71 71 72

Oléagineux 147 60 63 60 62

Sucre 106 68 73 71 70

Viande bovine 104 86 73 71 78

Viande ovine 95 54 134 85 91

Porc 126 72 62 61 60

Volailles 173 54 72 63 63

Lait 106 58 100 73 72

Œufs 117 40 76 67 65

Laine 65 49 60 60 60

Produits communs 118 59 77 65 67

Total 126 58 72 65 67

Graphique 9. Pourcentage de l’ESP dans les recettes selon les produits en 1986-88 et 2000-02 (tri selon la valeur croissante en 2000-02

0 10 2 0 3 0 4 0 50 6 0 70 8 0 9 0

Laine Œu

fs Vol

ailles Porc

Oléagineux Viande ovine

Céréales Viande bovi

ne Lait

Sucre Riz

Pro duits c

ommuns Total

1986-88 2000-02

L’ESP pour les céréales (sans riz), en termes réels, a baissé de 44 % entre 1986-88 et 2000- 02 (tableau 6), compte tenu d’une hausse de la production de 16 % (tableau 7) et d’une diminution de l’ESP unitaire de 52 %. En 2000-02, elle correspond à 32 % de la valeur totale de la production, contre 43 % en 1986-88. Le soutien des prix du marché a diminué de 90 % et ne représente plus que 10 % de l’ESP en 2000-02 (contre 58 % en 1986-88) alors que les paiements directs ont augmenté de 20%. Les céréales sont produites par tous les pays mais les États-Unis, l’Union Européenne et le Canada représentent respectivement 44 %, 30 % et 6 % de la production des pays de l’OCDE en 2000-02, soit ensemble 80 %. L’ESP unitaire en termes réels a baissé de 52 % aux États-Unis, de 42 % dans l’Union Européenne et de 70 % au Canada. La baisse relative du soutien des prix du marché par rapport aux paiements directs reflète surtout la politique de l’Union Européenne (réforme de 1992). Celle-ci maintient un

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soutien relativement élevé par rapport aux autres pays grands producteurs : en base 100 OCDE, l’ESP unitaire en PPA a, en 2000-02, un niveau de 171 dans l’Union Européenne (contre 141 en 1986-88), 38 au Canada et 69 aux États-Unis. Sur l’ensemble de la zone de l’OCDE, les valeurs unitaires des recettes ont baissé en valeur réelle de 35 % (tableau 7).

L’ESP pour le riz a diminué en valeur réelle d’un peu plus de 20 % entre 1986-88 et 2000-02 (tableau 6) et représente toujours en 2000-02 80% de la valeur totale de la production. Dans la zone de l’OCDE, la production de riz est assurée en 2000-02 pour 33 % par le Japon, 19 % par la Corée et 34 % par les États-Unis. L’ESP unitaire en valeur réelle a diminué de 25 % au Japon, de 50 % aux États-Unis (où l’ESP représente 50 % en 2000-02 des recettes) et a augmenté de 5 % en Corée.

L’ESP pour les oléagineux a baissé en valeur réelle de 12 %, compte tenu d’une hausse de la production de 50 % et d’une baisse de l’ESP unitaire de 40 % (tableau 7). En 2000-02, elle représente 26 % de la valeur totale de la production. En 2000-02, 72 % de la production est effectuée aux États-Unis, 15 % dans l’Union Européenne et 7 % au Canada. L’ESP unitaire en valeur réelle entre 1986-88 et 2000-02 a doublé aux États-Unis, baissé de 60 % dans l’Union Européenne et de 45 % au Canada. La hausse aux États-Unis tient au « découplage » des aides instauré par le Fair Act de 1996 , les oléagineux étant auparavant très peu soutenus.

Dans l’Union Européenne, l’ESP unitaire reste en 2000-02 trois fois supérieure à celui des États-Unis, et la valeur unitaire des recettes une fois et demi supérieure.

L’ESP pour le sucre a baissé en valeur réelle d’un peu plus de 28 % entre 1986-88 et 2000- 02, sa part dans la valeur totale de la production restant aux environs de moitié (tableau 6). Le volume de la production a augmenté de 6 % et l’ESP unitaire a baissé de 30 %. Les grands pays producteurs sont l’Union Européenne (37 % du volume de la production en 2000-02), les États-Unis (16 %), le Mexique (11 %) et l’Australie (10 %). Dans ces quatre pays, la part de l’ESP dans la valeur totale de la production s’établit respectivement à 48 %, 55 %, 52 % et 12 %. Les soutiens s’effectuent essentiellement par les prix.

L’ESP et l’ESP unitaire pour la viande bovine ont baissé en valeur réelle d’un peu plus de 10 % entre 1986-88 et 2000-02, le volume de la production restant quasiment stable. La part de l’ESP dans les recettes agricoles est aussi restée quasiment stable (autour de 30 %) mais sa structure s’est modifiée compte tenu d’une baisse du soutien des prix du marché et d’une hausse des paiements directs. Ces évolutions reflètent surtout la politique de l’Union Européenne dont le poids est important (28 % de la production de la zone de l’OCDE en 2000-02 mais 72 % de l’ESP global dans la zone de l’OCDE). L’ESP unitaire en valeur réelle a ainsi augmenté de 17 % dans l’Union Européenne alors qu’elle a baissé dans les autres pays grands producteurs (Australie, Canada, États-Unis) dont les soutiens en début de période étaient déjà peu importants.

Le volume de la viande ovine est produit, en 2000-02, pour 38 % par l’Union Européenne, 28 % par l’Australie et 20 % par la Nouvelle-Zélande et a régressé globalement de 5 %. En valeur réelle, l’ESP a diminué de 50 % et sa part dans les recettes est passée de 50 à 30 %.

Des paiements directs se sont presque totalement substitués à des soutiens par le marché dont la part dans l’ESP est tombée à 20 % en fin de période. Les soutiens déjà faibles en début de période en Australie et en Nouvelle Zélande ont complètement disparu en 2000-02. Dans l’Union Européenne, l’ESP en valeur réelle a baissé de 43 %, sa part dans les recettes passant de 70 à 50 %, malgré une forte revalorisation des paiements directs.

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L’ESP pour le porc a baissé en valeur réelle de 9 % entre 1986-88 et 2000-02 (tableau 6), compte tenu d’une augmentation du volume de la production de 26 % et d’une diminution de l’ESP unitaire de près de 30 %. La part de l’ESP dans les recettes agricoles se maintient autour de 20 %. Elle est, en fin de période, presque nulle en Australie et aux États–Unis, proche de la moyenne de la zone de l’OCDE dans l’Union Européenne et avoisine ou dépasse 50 % en Islande, au Japon, en Norvège, en Pologne et en Suisse.

L’ESP unitaire pour les volailles a baissé de 46% en valeur réelle entre 1986-88 et 2000-02 mais, compte tenu d’une augmentation du volume de la production de 73 %, l’ESP globale n’a diminué que de 7 %. Comme pour le porc, la part de l’ESP dans les recettes avoisine 20 % mais varie beaucoup selon les pays. Nulle en Australie et aux États-Unis, elle atteint en fin de période 36 % dans l’Union Européenne et 80 % en Suisse et en Islande.

L’ESP en valeur réelle a diminué de 40 % entre 1986-88 et 2000-02 pour le lait, la production restant quasiment stable (+6 %). La part de l’ESP dans les recettes est passée de 55 à 44 %, près de 90 % du soutien se faisant par le marché. La part de l’Union européenne dans le volume de la production est de 43 %, celle des États-Unis de 25 %, de la Nouvelle- Zélande de 5 %, de l’Australie de 4 % et du Canada de 3 %. Dans l’Union Européenne, l’ESP a diminué de 45 % et la part de l’ESP est passée de 58 à 44 %. En dehors de la Nouvelle Zélande et de l’Australie, le lait reste un produit très soutenu, avec des parts de l’ESP dans les recettes, en 2000-02, de 48 % aux États-Unis, 54 % au Canada, et 77 % en Suisse et au Japon.

Les œufs sont l’un des produits les moins soutenus, la part de l’ESP dans les recettes étant de 10 % en 2000-02. L’ESP unitaire a pourtant baissé de 60 %, le volume de la production augmentant de 17 %. En valeur réelle, le prix des œufs a baissé de 35 % entre 1986-88 et 2000-02 (tableau 7).

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