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L'évolution des soutiens à l’agriculture en termes réels par pays

Les évolutions globales au niveau de la zone de l’OCDE sont très largement dominées par celles des États-Unis et de l’Union Européenne, compte tenu de leur poids dans l’ensemble. En fin de période, leur part dans le volume global de la production agricole des pays de l’OCDE s’établit ainsi pour chacun à 35 % (tableau 4) : il semble donc logique de commencer par ces États. Les tableaux 4 et 5 et les graphiques 6 et 7 présentent les principales données.

Tableau 4. Évolution de l’ESP, du soutien des prix du marché, des paiements directs en terme réels entre 1986-88 et 2000-02. Part de l’ESP dans la valeur des recettes. Part du SPM dans l’ESP.

Volume de la Production. ESP unitaire en valeur réelle 1986-88 et 2000-02 (indice 100 : moyenne OCDE) et évolution

2000-02 : indice 100 1986-88 % ESP % SPM/ESP Volume de la production ESP unitaire ESP SPM Paiements 1986-88 2000-02 1986-88 2000-02 1986-88 2000-02 2000-02/

1986-88 1986-88 2000-02 2000-02/

Tableau 5. Prix à la frontière, prix de production, valeur unitaire des recettes en valeur réelle (indice 100 : moyenne OCDE en 1986-88 et 2000-02) et indice d’évolution

Prix à la frontière Prix de production Valeur unitaire des recettes 1986-88 2000-02 2000-02/

Hongrie 99 163 119 102 150 96 187 148 96

Islande 74 91 89 189 128 44 223 169 60

Japon 97 104 78 165 189 75 196 179 75

Corée 108 167 111 257 365 93 236 339 96

Mexique 220 116 38 142 108 50 111 104 49

Nouvelle-Zélande 73 122 121 53 96 119 55 86 108

Norvège 71 68 70 105 102 64 195 151 67

Pologne 227 134 43 196 118 40 204 110 37

Suisse 69 76 79 178 154 57 228 196 70

Turquie 191 243 92 152 222 96 167 206 95

États-Unis 76 82 77 63 70 73 62 72 73

Rép. slovaque 194 212 79 227 175 50 548 186 49

OCDE 100 100 72 100 100 65 100 100 67

Graphique 6. ESP unitaire en valeur réelle en 1986-88 et 2000-02 selon les pays, triés par ordre décroissant selon l’ESP unitaire de 1986-88 (indice 100 OCDE en 1986-88)

ESP unitaire : base 100 moyenne OCDE en 1986-88

-100 0 100 200 300 400 500

NZL AUS US A P OL CAN MEX UE15 CZE HUN TUR S VK NOR IS L J P N CHE KOR OCDE

1986-88 2000-02

Une première particularité des États-Unis est l’évolution divergente de l’EST et de l’ESP. En termes réels, l’ESP baisse de 20 % (tableau 4), soit un peu moins qu’en moyenne dans la zone de l’OCDE alors que la diminution de l’EST n’est que de 3 % (tableau A4). Ceci tient au poids particulier des transferts des contribuables aux consommateurs finançant les aides à la consommation qui représentent en fin de période 24 % de l’EST (contre 17 % en début de période) et qui ont augmenté de 38 % en termes réels entre 1986-88 et 2000-02. La baisse de 20 % de l'ESP en termes réels est due à une diminution de l'ESP unitaire de 40 % et une augmentation du volume de la production de 30 %. L'évolution a été beaucoup plus accidentée que dans les autres grands pays : exprimée en indice 100 en 1986-88, l'ESP unitaire a chuté jusqu'en 1995-97 jusqu'à l'indice 40 pour remonter ensuite, d'abord compte tenu des règles d'établissement du nouveau système d'aides du Fair Act et, ensuite, compte tenu des aides d'urgence. Ces aides d'urgence ont été prises dans le contexte de la baisse des cours mondiaux dont les effets ont été forts aux États-Unis compte tenu de l'appréciation du dollar. Sur l'ensemble de la période, la position relative des États-Unis a peu bougé. En fin de période, la part de l'ESP dans les recettes agricoles est de 21 % (contre 25 % en 1986-88), l'ESP unitaire en termes réels est d'un niveau inférieur à 50 % de celui de la zone de l'OCDE dans son ensemble et la valeur unitaire des recettes agricole y est inférieure de près de 30 %.

La position relative de l'Union Européenne a également peu bougé, la part de l'ESP dans les recettes agricoles passant de 41 à 35 %, entre le début et la fin de la période. L'ESP unitaire en valeur réelle reste supérieure de 10 % à la moyenne de la zone de l'OCDE. L'ESP en termes réels a toutefois chuté de plus de 30 %, compte tenu d'une augmentation du volume de la production de 20 % et d'une baisse de l'ESP unitaire de près de 45 %. Le grand changement est évidemment la réorientation des modes de soutien instituée par la réforme de la PAC de 1993 et confirmée par l'Agenda 2000. En valeur réelle, les paiements ont ainsi plus que doublé alors que le soutien des prix du marché a été réduit de moitié, la part de ce soutien dans l’ESP passant de 87 à 57 %.

Graphique 7. Variation du pourcentage de l’ESP dans les recettes agricoles, diminution de l’ESP unitaire et de l’ESP en termes réels

entre 1986-88 et 2000-02 selon les pays

Variation de l'ESP en % entre 2000-02 et 1986-88

-10 -5 0 5 10 15 20 25 30 35 40

CZE SVK CAN HUN ISL POL NZL UE15 KOR USA AUS CHE JPN NOR TUR OCDE

Diminution de l'ESP unitaire en valeur réelle entre 1986-88 et 2000-02 (% )

-2 0 0 2 0 4 0 6 0 8 0 10 0

NZL CZE SVK POL AUS CAN ISL UE15 HUN USA NOR CHE J PN KOR TUR OCDE

Diminution de l'ESP en valeur réelle entre 1986-88 et 2000-02 (% )

-4 0 -2 0 0 2 0 4 0 6 0 8 0 10 0

CZE NZL SVK POL HUN ISL AUS NOR CAN UE15 C HE J PN USA KOR TUR OCDE

En Australie, la valeur de l'ESP a diminué de 38 % mais cette baisse modérée est essentiellement due à une croissance très forte de la production (+60 %), l'ESP unitaire baissant de 60 %. En Nouvelle-Zélande, les soutiens ont quasiment disparu. La part de l'ESP

dans les recettes agricoles est en fin de période de 4 % en Australie et 1 % en Nouvelle-Zélande. La baisse de l'ESP unitaire en valeur réelle est également très forte au Canada (près de 60 %) mais la production a augmenté de 50 %, ce qui se traduit par une baisse de l'ESP globale de 35 %. La part de l'ESP dans les recettes agricoles est passée ainsi de 33 et 19 % et l'indice de l'ESP unitaire en valeur réelle est de moitié inférieur à la moyenne de la zone de l'OCDE.

Les soutiens restent très élevés au Japon et en Corée, la part de l'ESP dans les recettes agricoles atteignant respectivement 59 et 66 % en fin de période. Au Japon, l'ESP globale a toutefois baissé en valeur réelle, entre 1986-88 et 2000-02, de 25 % (soit comme en moyenne dans la zone de l'OCDE), le volume de la production stagnant. La Corée est, par contre, l'un des rares pays où la valeur globale de l'ESP a progressé (+13 %), le volume de la production augmentant d'un quart.

Dans les pays de l'Europe du Nord, Islande et Norvège et en Suisse où les soutiens restent relativement élevés, l'ESP dans les recettes agricoles dépassant en fin de période 60 %, la valeur réelle de l'ESP baisse sensiblement (46 % en Islande, 36 % en Norvège et 30 % en Suisse). Dans ces trois pays, le volume de la production augmente modérément ou diminue.

Un trait commun est également une baisse des soutiens par le marché, relayée par une hausse des paiements en Islande et en Suisse.

L’ESP étant négatif en début de période au Mexique, il est difficile d’apprécier son évolution. Il semble toutefois que les soutiens augmentent plutôt au Mexique, en termes réels, la part de l’ESP dans les recettes agricoles s’établissant à 20 % en fin de période. Le volume de la production a en outre augmenté de 60 %. La baisse des prix à la production et des valeurs unitaires des recettes a pourtant été très forte puisqu’ils se sont réduits de moitié entre 1986-88 et 2000-02. Ces évolutions qui semblent contradictoires sont à relier à l’évolution de la situation du dollar mexicain et de ses effets sur les prix à la frontière. Le dollar mexicain est sous-évalué mais cette sous-évaluation a fortement diminué au cours de la période, ce qui signifie de sa dépréciation a été moins forte que le taux d’inflation : ceci se traduit par une forte baisse des prix à la frontière en termes réels (-70 %) et explique que l’ESP ait pu augmenter malgré une forte baisse des prix perçus par les producteurs.

L’ESP en valeur réelle a augmenté de 25 % en Turquie entre 1986-88 et 2000-02 et l’ESP unitaire de 14 %, la part de l’ESP dans les recettes agricoles passant de 15 à 18 %. C’est en outre un des rares pays où les soutiens par le marché ont augmenté, y compris en valeur réelle. L’agriculture a pourtant bénéficié d’une dépréciation de sa monnaie, ce qui s’est traduit par une baisse des prix à la frontière (8 %), modérée en comparaison avec les autres pays. En pouvoir d’achat, les prix à la production ont ainsi peu baissé (4 % contre 35 % en moyenne dans la zone de l’OCDE). En niveau relatif, ils sont très élevés, compte tenu de la sous-évaluation de la Livre.

Au cours de leur transition, les pays issus du bloc socialiste, République tchèque, Hongrie, Pologne, République slovaque, ont connu des évolutions relativement similaires. Partant d’une situation initiale où les prix agricoles étaient relativement soutenus, ces pays ont progressivement éliminé ces soutiens. Ce sont dans ces pays où l’ESP en valeur réelle baisse le plus, 90 % en République tchèque et en République slovaque, 70 % en Pologne et 60 % en Hongrie. La transition s’est en outre traduite par des baisses sensibles du volume de la production, excepté en Pologne. La part de l’ESP dans les recettes agricoles est ainsi tombée entre 15 et 25 %. Les prix agricoles ont également fortement chuté (sauf en Hongrie où la dépréciation de la monnaie a joué en faveur d’une hausse des prix à la frontière). Exprimés en

PPA, c’est à dire en termes relatifs, ils restent toutefois élevés, compte tenu d’une sous-évaluation des monnaies.

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