HAL Id: tel-00129102
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To cite this version:
René Rojas. Sur des Gouttes, Cristaux Liquides et Front. Physique [physics]. Université Nice Sophia
Antipolis, 2005. Français. �tel-00129102�
Institut Non Linéaire de Ni e
E ole Do torale
S ien es Fondamentales et Appliquées
THÈSE
présentée pour obtenirle titre de
Do teur en S ien es
Spé ialité : Physique
par
René Rojas
Sur des Gouttes, Cristaux Liquides et Fronts
Dirigée par Stefania Residori
etsoutenue le 3dé embre 2005 à11h
Jury
Mlle.Stefania Residori Dire tri e de Thèse
M.Pierre Coullet Président du Jury
M.Enrique Tirapegui Rapporteur
M.Stéphan Fauve Rapporteur
M.Mar -Étienne Bra het Examinateur
M.Sergio Ri a Examinateur
1 Les Eets Non-Adiabatiques sur la Vitesse d'un Front de Pomeau 1 1.1 Introdu tion . . . 1 1.2 Exemples Simples . . . 2 1.2.1 Premier Exemple . . . 3 1.2.2 Deuxième Exemple . . . 9 1.2.3 Troisième Exemple . . . 11
1.3 LesEets Non-Adiabatiques . . . 13
1.4 Cal ul des Intégrales . . . 23
1.4.1 Cal ul de l'intégrale
I
de la vitesse du front . . . 241.4.2 Cal ul de la Phase . . . 26
2 Une Goutte qui tombe dans un Fluide plus dense 31 2.1 Introdu tion . . . 31
2.2 InstabilitésHydrodynamiques . . . 32
2.2.1 Instabilité de Kelvin- Helmholtz . . . 33
2.2.2 Instabilité de Rayleigh-Taylor . . . 38
2.3 Montage Expérimentalet Traitementde Données . . . 39
2.4 Données . . . 40
2.5 Modèle Théorique Simple . . . 44
2.6 Comparaisonentre leModèle etles Résultatsdes Expérien es . . . 46
2.7 Intera tion entre l'Anneau de Vorti itéet laSurfa e . . . 50
2.8 Con lusion . . . 51
3 La Valve à Cristaux Liquides ave Rétro-A tion Optique : Étude Linéaire 53 3.1 Introdu tion . . . 53
3.2 LesCristaux Liquides . . . 54
3.3 Le Montage Expérimental . . . 58
3.4 Le Modèle Théorique de laLCLV ave Rétro-A tion Optique . . . 60
3.5 L'Analyse de StabilitéLinéaire. . . 62
3.6 Forme Normale etModèle Théorique de Pi s Lo alisés . . . 74
Publi ations 81
Vitesse d'un Front de Pomeau
1.1 Introdu tion
Un système physique en équilibre thermodynamique admet un seul état stable. Si le
système est for é hors d'équilibre, pour les mêmes valeurs de paramètre, il peut avoir
plusieurs états stableset le hoixdépendra des onditions initiales. Sien plus lesystème
est spatialement étendu et a plus d'un état stable, ertaines régions peuvent être
domi-nées par un état, et d'autres dominées par un autre état. La frontière entre es régions
s'appellefront . Un ritèrede stabilitérelativeentre deux étatsstablesest d'observer
le mouvement du front lorsqu'il envahit l'étatmoins stable. Sile front ne se dépla epas,
onditque lesdeux étatssontégalementstables oumétastables.Dansle as variationnel,
dans lequel onpeut dénirune énergie,le pointd'égaleénergieentre deux états s'appelle
point de Maxwell eten général,seulement à e point-là, la vitesse du front est nulle.
Lesfrontslesplussimplessontles onne tionsentredeuxétatshomogènes,puisviennent
les fronts de Pomeau,quisontles onne tionsentre unétathomogène stationnaireetune
solution périodique (voir gure (1.1)).En 1986 Yves Pomeau a remarqué que e type de
front présentait une vitesse nulle non seulement au point de Maxwell, mais aussi dans
un intervalle autour de e point [70℄. Cependant, quand on passe à la forme normale
(équation diérentielle, plus simple, en générale non linéaire qui dé rit un système près
d'unpointde bifur ation[9,43,49,53℄)puis on al ulelavitessedu front,onobtientune
expression analytique qui est nulle seulement au point de Maxwell. En 1988, Bensimon,
Shraiman et Croquette ont donné l'expli ation en onsidérant un as parti ulier[11℄. Ils
ont ajouté les termes non résonants, les plus importants, à la forme normale et ont
ob-tenuun intervalleoùlavitesse du frontest nulle.Quandonpasse àlaformenormale,les
termes non résonantssont négligésà aused'une diéren ed'é helle, es termesos illent
plus rapidement quela modulationquiest àune é helle plus lente. Mais,dans le as des
frontsde Pomeau,autourdu ÷urdu front,la modulationvarie ave une é helle
ompa-rable à ellede lasolutionpériodique, alorsl'hypothèsede base,utiliséepouréliminerles
termes non résonants, n'est plus valable.
Notre al ul est basé sur les idées de Bensimon, Shraiman et Croquette. Nous partons
du as le plus général d'un système physique ave bifur ation sous- ritique et nombre
d'onde donné par l'analyse linéaire, nous trouvons la forme normale orrespondante et
ajoutons tousles termesnon résonantsquirespe tent lessymétries du problèmeoriginal.
dans un intervallenon nul, ommeil aété préditpar Pomeau.
Ré emment, Cler , Fal ón et Tirapegui[30, 45℄ ont démontré que quand on ajoute du
bruit additif, la vitesse est nulleà nouveau, seulement aupoint de Maxwell, et lavitesse
induite par le bruit est proportionnelle au fa teur d'Arrhenius (exponentielle de la
dié-ren e de potentiel divisée par l'intensité du bruit). Alors 'est un problème d'é helle du
temps déterminé par la diéren ede potentiel etpar l'intensitédu bruit.
-10
-5
5
-1
1
x
A
Fig. 1.1: Le graphique de la onnexion hétéro line entre un état homogène et un état
périodique (frontde Pomeau).
1.2 Exemples Simples
Avant de montrer le al ul, pour mieux omprendre la suite, nous allons voir trois
exemples simplesde bifur ationsuper- ritiqueave un termede ouplage spatial de type
diusif. Dans le premier exemple nous ajoutons un terme onstant qui brise la symétrie
u → −u
, dans ledeuxième nous ajoutons un terme os illatoirequi brise l'invarian epar translation spatiale et dans le troisième nous faisons la ombinaison des deux exemplespré édents.Dans esdeux exemples,nous al ulonslavitesse dufrontentrelesdeux états
1.2.1 Premier Exemple
Soit un système dé rit par l'équation
∂
t
u = η + u − u
3
+ u
xx
(1.1)où
∂
t
≡
∂
∂t
est la dérivée partielle par rapport au temps etu
x
= ∂
x
u ≡
∂u
∂x
est la dérivée partielle par rapport à l'espa e. Quandη = 0
, l'équation (1.1) a l'invarian eu → −u
, mais quandη 6= 0
, nous allons voir l'eet de la brisure de ette symétrie. Ce système a une fon tionnelle de LyapunovF
asso iée, 'est-à-dire, l'équation (1.1) peut être é rite sous laformesuivante∂
t
u = −
δF
δu
etF =
Z
U(u) +
1
2
u
2
x
dx
(1.2) oùU(u) = −ηu −
u
2
2
+
u
4
4
.
(1.3)-2
-1
0
1
2 -2
-1
0
1
2 -2
-1
0
1
2
u
1
u
2
u
3
u
U
(u)
U
(u)
U
(u)
u
u
u
1
u
1
u
2
u
u
2
u
3
3
η<0
η=0
η>0
Fig. 1.2: Le graphique du potentiel
U(u)
pour trois valeurs diérentes du paramètreη
(η < 0
,η = 0
etη > 0
).L'évolution du système va vers la minimisation de ette fon tionnelle, par e que la
fon tionnelle est toujoursdé roissante sur lestraje toires du système,
dF
dt
=
δF
δu
∂u
∂t
= −
δF
δu
2
≤ 0.
De la forme de
F
, nous voyons que le minimum de la fon tionnelle est atteint quandu
x
= 0
, et il est alors donné par le minimum du potentielU(u)
. Dans la gure (1.2) qui montre la forme de e potentiel pour diérentes valeurs du paramètreη
, on voit que le minimum global hange de position en fon tion du signe deη
et que, pourη = 0
, il y a deux minimaglobaux.U(u)
U
′
(u) = −η − u + u
3
= 0
(1.4)etnousobtenonsaussileminimumdelafon tionnelle
F
.Soitu
1
,u
2
etu
3
lestroissolutions de etteéquation ubique, essolutionssontréellessi|η| ≤ 2/(3
√
3)
.Si|η| = 2/(3
√
3)
,un pointxestableentreen ollisionave lepointxeinstable.Nousarrangeons essolutionstel que
u
1
< u
2
< u
3
. Sur le graphique (1.2), nous voyons queu
1
etu
3
sont des minima lo aux etu
2
est un maximum lo al, siη < 0
,u
1
est leminimum global(U(u
1
) < U(u
3
)
), siη > 0
,u
3
est le minimum global (U(u
1
) > U(u
3
)
)et siη = 0
,u
1
etu
3
sont lesminima globaux, ils ont la même énergie (U(u
1
) = U(u
3
)
, point de Maxwell). Ces points ont des expressions analytiquesu
1
= −
2
√
3
sin
1
3
arctan
r
4
27η
2
− 1 +
π
6
,
u
2
=
2
√
3
sin
1
3
arctan
r
4
27η
2
− 1 −
π
6
,
u
3
=
2
√
3
cos
1
3
arctan
r
4
27η
2
− 1
.
Notez que1/
√
3 ≤ |u
1,3
| ≤ 1
et−1/
√
3 ≤ u
2
≤ 1/
√
3
.Pourη ≪ 1
nous avons aupremier ordre enη
:u
1
≈ −1 + η/2,
u
2
≈ −η,
u
3
≈ 1 + η/2.
Nous étudions les solutions stationnaires du système (1.1) (
∂
t
u = 0
) qui obéissent à l'équationη + u − u
3
+ u
xx
= 0.
(1.5)Nouspouvons voir etteéquation ommel'équationde Newton d'un systèmemé anique,
où
x
joue lerle du temps, alorsu
xx
est l'a élération et e système est potentiel, 'est-à-dire,u
xx
= −∂
u
V (u)
ave un potentielqui est l'opposé de elui- idonné en (1.3) (voirgures (1.3) et(1.5))
V (u) = −U(u).
Nous pouvons intégrer ette équation une fois pour obtenir une première onstante du
-0.50
0.00
0.50
1.00
-1.5
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
-0.4
-0.2
0.0
0.2
0.4
V(u)
u
-1.5
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
-1.00
η=0
u
u
x
Fig. 1.3: Les graphiques du potentiel
V (u)
et de l'espa ede phase pourη = 0
.Nous avons alors
E = V (u) +
1
2
u
2
x
.
Nous étudions le système de Newton pour les deux as :
η = 0
etη 6= 0
.Pour
η = 0
(point de Maxwell), la gure (1.3) montre le graphique du potentielV (u)
et l'espa e de phase pourη = 0
, les points maxima sont au même niveau d'énergie et nous voyons dans l'espa e de phase la onnexion hétéro line qui lie es deux points-là(voir aussi gure (1.4)). À l'intérieur il y a les solutions périodiques et à l'extérieur les
traje toiresvontàl'inni.Enrésolvantl'équation(1.4),nousavonsque:
u
1
= −1
,u
2
= 0
etu
3
= 1
. La onnexion hétéro line entre les pointsu
1
etu
3
donnée par la solution de l'équation (1.5) estu
h
(x) = tanh
x
√
2
.
(1.6)u
1
= −1
en
x → −∞
, ave le pointu
3
= +1
qui est enx → +∞
, en passant par l'axe horizontal enx = x
0
, que nous appelons le ÷ur du front.2
4
6
8
10
12
-1.0
-0.5
0.5
1.0
x
0
h
0
u
(x-x )
x
Fig. 1.4: Lasolution hétéro line (1.6) qui est aussi représentée dans lagure (1.3).
Le système est invariant par translation spatiale don
u
h
(x − x
0
)
est solution pourx
0
∈ R
arbitraire.Pour
η 6= 0
: dans la gure (1.5) on trouve les graphiques du potentielV (u)
et de l'espa ede phase pourη 6= 0
.Nouspouvons voirquela onnexionhétéro lineentreu
1
etu
3
n'existe plus, dans e as-là,u
h
n'est plus une solution stationnaire du système et le front ommen eàsedépla erave unevitessequenousallons al uler.Àlapla ede ettesolution il y a une homo line qui, dans le as de la gure (1.5), onne te la solution
u
1
ave elle-même.Àl'intérieurde l'homo lineilyalessolutionspériodiques etàl'extérieurles solutionsqui vontà l'inni.Soit une solutionpro he àla solutionhétéro line
u(x, t) = u
h
(x − x
0
(t)) + w(x, t),
où
w
est untermede orre tionquivarielentementave letemps.Nousremplaçons ette solution dans l'équation(1.1)-0.5
0.0
0.5
1.0
-1.5
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
-0.4
-0.2
0.0
0.2
0.4
-1.5
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
-1.0
V(u)
η=0
u
u
u
x
Fig. 1.5: Les graphiques du potentiel
V (u)
et de l'espa ede phase pourη 6= 0
.−∂
x
u
h
˙x
0
+
w
˙
|{z}
= η + u
h
− u
3
h
+ ∂
xx
u
h
|
{z
}
+(1 − 3u
2
h
+ ∂
xx
)w + O(w
2
).
O(w
2
)
= 0
(1.7) SoitL ≡ 1 − 3u
2
h
+ ∂
xx
etb ≡ −η − ∂
x
u
h
˙x
0
,
alors, nous voyons que l'équation (1.7) peut être é rite omme
Lw = b.
(1.8)La ondition de solvabilité impliqueque, pour que ette équationait une solution,
b
doit appartenir à l'image de l'opérateurL
,b ∈ ImL
, qui est équivalent àb
orthogonal auL
b ⊥ KerL
†
.
Nous pouvons voir fa ilement que si
b ∈ ImL =⇒ b ⊥ KerL
†
, soit
v ∈ KerL
†
et
h·, ·i
le produit s alaire sur lequel est dénil'adjoint, alorshb, vi = hLw, vi =
w, L
†
v
= 0.
Prouver l'inverse est plus ompliqué et nous laissons au le teur intéressé le soin de le
dé ouvrir.
Maintenant,nousavons besoind'un ve teurde
KerL
†
.Lafon tion
∂
x
u
h
estun ve teur propre de l'opérateurL
ave valeurpropre zéro. Pour le prouver nous prenons l'équation (1.5),u
h
est solution de ette équation, alorsη + u
h
− u
3
h
+ ∂
xx
u
h
= 0.
Nous dérivons ette équation par rapportà
x
et nous obtenons∂
x
u
h
− 3u
2
h
∂
x
u
h
+ ∂
xxx
u
h
= 0
(1 − 3u
2
h
+ ∂
xx
)∂
x
u
h
= 0
L∂
x
u
h
= 0.
Comme et opérateurest hermitique(
L = L
†
)pour leproduit s alaire
hf, gi =
Z
f (x) g(x)dx,
(1.9) alorsL
†
∂
x
u
h
= 0
, 'est-à-dire,∂
x
u
h
∈ KerL
†
.
Nous utilisons e ve teur de
KerL
†
et le
produit s alaire (1.9) sur l'équation (1.8) pour éliminer la dépendan e en
w
et obtenir ainsi la vitesse du front,hLw, ∂
x
u
h
i = hb, ∂
x
u
h
i
hb, ∂
x
u
h
i = 0
Z
∞
−∞
(∂
x
u
h
)
2
dx ˙x
0
= −η
Z
∞
−∞
∂
x
u
h
dx.
Mais∂
x
u
h
= sech
2
(x/
√
2)/
√
2 = (1 − tanh
2
(x/
√
2))/
√
2 = (1 − u
2
h
)/
√
2
, et en faisant le hangement de variableu
h
= tanh(x/
√
2)
:1
√
2
Z
1
−1
(1 − u
2
h
)du
h
˙x
0
= −η
Z
1
−1
du
h
2
√
2
3
˙x
0
= −2η.
Nousarrivons nalementà obtenirla vitesse du fronten fon tiondu paramètre
η
˙x
0
= −
3
√
2
2
η
Nous voyons que si
η > 0
le front va vers la gau he, 'est-à-dire, la solutionu(x) = u
3
envahit tout l'espa e par e que 'est la solution la plus stable, siη < 0
, la solutionu(x) = u
1
est la plus stable, le front va vers la droite et ette solution envahit tout l'espa e. Uniquement pourη = 0
(point de Maxwell) où les deux solutions ont la même énergie, lefront est stationnaire.1.2.2 Deuxième Exemple
Soit un système dé rit par l'équation
∂
t
u = u − u
3
+ u
xx
+ ν sin kx.
(1.10)Pour
ν = 0
, l'équation (1.10) a l'invarian e par translation spatiale,x → x + x
0
. Pourν 6= 0
, ette symétrie est brisée et nous allons voir leseets de ette brisure de symétrie dans le fait quetous lespoints de l'espa e ne serontpas équivalents.Il y aura des pointsspé iaux (points xes) liés au nombre d'onde de la perturbation . Pour
ν = 0
, nous savons, grâ e àl'exemplepré édent(équation (1.6)),queu
h
est une solutionstationnaire du système, mais pourν 6= 0 u
h
n'est plus solution du système (1.10) et nous devons essayerà nouveau la solutionu(x, t) = u
h
(x − x
0
(t)) + w(x, t),
dans l'équation (1.10).Nous avons
∂
t
(u
h
(x − x
0
) + w) = u
h
(x − x
0
) + w − (u
h
(x − x
0
) + w)
3
+ ∂
xx
(u
h
(x − x
0
) + w) + ν sin kx
−∂
x
u
h
˙x
0
+ ˙
w = u
h
− u
3
h
+ ∂
xx
u
h
+ (1 − 3u
2
h
+ ∂
xx
)w + ν sin kx + O(w
2
),
et ainsi nous obtenons le nouveau système auquel nous allons appliquer la ondition de
solvabilité,
Lw = −∂
x
u
h
˙x
0
− ν sin kx.
∂
x
u
h
est en ore un ve teur du noyau deL
†
. En multipliant par e ve teur l'équation
pré édente, nous obtenons une ondition pour la vitesse du front
hLw, ∂
x
u
h
i = h−∂
x
u
h
˙x
0
− ν sin kx, ∂
x
u
h
i = 0
Z
∞
−∞
(∂
x
u
h
)
2
dx ˙x
0
= −ν
Z
∞
−∞
∂
x
u
h
sin kxdx,
Z
∞
−∞
(∂
x
u
h
)
2
dx =
2
√
2
3
.
(1.11)Nous al ulons l'autre intégraleen ee tuant le hangement de variable
z = x − x
0
Z
∞
−∞
∂
x
u
h
(x − x
0
) sin kx dx =
Z
∞
−∞
∂
z
u
h
(z) sin k(z + x
0
) dz
=
Z
∞
−∞
∂
x
u
h
(z) (sin kz cos kx
0
+cos kz sin kx
0
) dz
=
Z
∞
−∞
∂
x
u
h
(z) cos kz sin kx
0
dz
=
√
1
2
Z
∞
−∞
sech
2
(z/
√
2) cos kz dz sin kx
0
=
√
1
2
kπcosech
kπ
2
√
2
sech
kπ
2
√
2
sin kx
0
.
Soit en utilisant (1.11),nous trouvons quel'expression de lavitesse du front s'é rit
˙x
0
= −
3
4
ν kπcosech
kπ
2
√
2
sech
kπ
2
√
2
sin kx
0
.
Pour simplierla notationnous dénissons une nouvellefon tion qui dépend du nombre
d'onde
k
,soitC(k) ≡
3
4
kπcosech
kπ
2
√
2
sech
kπ
2
√
2
.
Cette nouvelle fon tion est toujours positive et paire, ainsi nous pouvons enn é rire le
résultat de la vitesse du frontd'une manièresimple
˙x
0
= −ν C(k) sin kx
0
L'équation pré édente a une innité de pointsstationnaires (
˙x
0
= 0
, vitesse nulle) qui satisfontsin kx
0
= 0,
x
n
=
nπ
k
,
ave
n ∈ Z
. Nous étudions la stabilité dex
n
. Soitε
une perturbation de la solutionx(t) = x
n
, nous remplaçonsdans l'équation pour la vitesse du front
˙ε = −ν C(k) sin k(x
n
+ ε)
˙ε = −(ν C(k) cos nπ)kε
˙ε = (−1)
n+1
ν C(k) kε.
Comme
C(k) k > 0
,alorssin
est pairx
n
estunpointstationnairestableetsin
estimpairx
n
est un pointstationnaireinstable.La gure(1.6) montre legraphiquede lavitesse du frontetlespointsstationnairesstablesetinstables. Nousvoyons quelefront vaallerversle pointstable leplus pro he. Alorsnous auronsle front stationnaireet xésur un point
xe stable.
x
point fixe instable
point fixe stable
-ν
C(k)
sinkx
Fig. 1.6: Vitesse du front :les pointsd'interse tion ave l'axesont des pointsxes et les
è hes indiquentla dire tiond'évolution du front.
1.2.3 Troisième Exemple
Des deux exemples pré édents, nous pouvons obtenir fa ilement, en faisant le même
al ul, quepour le système
∂
t
u = η + u − u
3
+ u
xx
+ ν sin kx,
la vitesse du frontest donnée par
˙x
0
= −
3
√
2
˙x
0
= 0
−
3
√
2
2
η − ν C(k) sin kx
0
= 0
sin kx
0
= −
3
√
2
2 C(k)
η
ν
.
Cette expression montre que la ondition pour avoir des solutions stationnaires,
'est-à-dire pour quele front ne se dépla epas, est
3
√
2
2 C(k)
η
ν
≤ 1.
Nousdénissons la valeur ritiquedu paramètre
η
àpartir de ette inégalité, e quinous donne :η
c
≡
√
2C(k)ν
3
,
et en faisant le hangement de variable
z ≡ kx
0
,l'équation de la vitesse du fronts'é rit˙z = −
3
√
2
2
k (η + η
c
sin z).
L'intégrale de ette équation donne
Z
z
z
0
dz
η + η
c
sin z
= −
3
√
2
2
k
Z
t
0
dt.
Parsimpli itéet sans perdre de généralité, nous hoisissons
z
0
= − arctan(η
c
/η)
.Si
|η| > η
c
(voir[1℄page 78)2
p
η
2
− η
2
c
arctan
"
η tan
z
2
+ η
c
p
η
2
− η
2
c
#
=
3
√
2
2
kt,
alorsη tan
kx
0
2
= −
p
η
2
− η
2
c
tan
"
3
√
2
4
p
η
2
− η
2
c
kt
#
− η
c
.
(1.12)De l'équation (1.12), nous avons deux fon tions périodiques, soit
λ
etτ
les périodes spatiale ettemporale respe tivement, 'est-à-direkλ
2
= 2π
et
3
√
2
4
p
η
2
− η
2
c
kτ = 2π,
et lavitesse moyenne du frontest
h ˙x
0
i = −
λ
τ
h ˙x
0
i = −
3
√
2
2
p
η
2
− η
2
c
.
Sileparamètre
η
estnégatif,nousvoyonsàpartirde(1.12)quelavitessedoitêtrepositive. De ette dernière relation, nous on luons que la vitesse moyenne du front, en fon tiondes paramètres
η
etη
c
esth ˙x
0
i =
(
−
3
√
2
2
η
q
1 − (η
c
/η)
2
si |η| > η
c
0
si |η| ≤ η
c
.
Nousvoyons quelavitesse moyenne du frontest nulledans une régionnie de l'espa e
desparamètres.L'extensionde etintervalledépenddelastru turepériodiquedusystème,
'est-à-dire de
k
.1.3 Les Eets Non-Adiabatiques
Maintenant,nous allonsvoirle as généraldebifur ationsous- ritique ave un nombre
d'onde donné par l'analyse linéaire. La forme normale résultante a des solutions front
de Pomeau mais elles ne sont stationnaires qu'au point de Maxwell. Pour omprendre
l'eet de l'a ro hage, nous allons ajouter tous les termes non résonants qui respe tent
les symétries du problème original. Les al uls vont être plus omplexes que eux des
exemples pré édents, mais la pro édure va être la même et le résultat très semblable à
elui du dernierexemple.
Soit le problème physique
∂
t
u = F (u, ∂
x
)
, F (u
(0)
, ∂
x
) = 0
ave l'invarian e
x → −x
, oùu ∈ R
n
,
u = (u
1
, u
2
, ..., u
n
)
est une fon tion qui dépend du tempst ∈ R
et de l'espa ex ∈ R
. Nous her hons une solutionde laformeu = u
(0)
+ A e
ikx
+ A e
−ikx
ψ.
Le nombre d'onde
k
sera xé par l'analyse de stabilité linéaire où l'on suppose qu'on trouve une bifur ationsous- ritique qui donne pour A (A est omplexe) l'équationu
propre qui passe par 0 ave 2 ve teurs propres (dû à l'invarian e
x → −x
du problème initial)àlavaleur ritiquek
c
du ve teurd'onde.Appelonsk
lenombred'onde ritiquek
c
.-1.0
-0.5
0.5
-1.0
-0.5
0.5
1.0
A
µ
Fig. 1.7: Lediagrammedebifur ationsous- ritique,laligne ontinuemontrelessolutions
stables etla ligne pointillée lessolutions instables.
Le paramètre de bifur ation est i i
µ
˜
et la gure (1.7), représente le diagramme de bifur ation sous- ritique en fon tion de e paramètre-là. Nous ee tuerons les al ulspour e paramètre dans la régionde bistabilité.
Laformenormalea l'invarian e
A → Ae
iα
,
α = const.
,qui est fausse dans leproblème original. En fait, nous pouvons al uler la vraie invarian e que l'on doit imposer. Nousvoyons que si
x → x − α/k
alorsA → Ae
iα
.
Lestermes que l'on peut rajouter à laforme normalesontdu type
λ
pq
A
p
A
¯
q
e
iΩx
∂
t
A = ˜
µA + ˜
νA |A|
2
− A |A|
4
+ A
xx
+
X
p,q
L'équation(1.13) est invariantepar
x → x − α/k
A → A(x, t)e
iα
si
Ω = k(p − q − 1).
Nousétudions don leséquationsave
µ = −µ < 0
˜
,etµ < ˜
ν
2
/4
(régionde bistabilité).
La forme normale ave les termes non résonants qui respe tent la symétrie du problème
original est
∂
t
A = −µA + ˜νA |A|
2
− A |A|
4
+ A
xx
+
X
p,q
λ
pq
A
p
A
¯
q
e
i(p−q−1)kx
.
(1.14)En renormalisant lesvariables
A(x, t) = λA
′
(x
′
, t
′
)
x
= σx
′
t
= ρt
′
aveρ = 1/µ
λ =
√
4
µ
σ = 1/√µ
'est-à-dire,A(x, t) = µ
1/4
A
′
(x
′
, t
′
)
; x = x
′
/õ
; t = t
′
/µ ,
l'équation (1.14)devient (ν = ˜
ν/√µ
)∂
t
A
′
= −A
′
+ νA
′
|A
′
|
2
− A
′
|A
′
|
4
+ A
′
xx
+
X
p,q
µ
4
1
(p−q−5)
λ
pq
A
′p
A
¯
′q
e
i(p−q−1)kx
′
/õ
.
(1.15) Soitσ(p, q) ≡ λ
pq
µ
1
4
(p−q−5)
. Dorénavant,nous supprimonslesprimes.L'équation (1.15) sans le dernierterme(i.e.σ(p, q) = 0
)a des solutionsfronts. Sinous sommessur le point de Maxwell, il y a un front stationnaire que nous pouvons é rire en forme polaire de lamanière suivante
A = R
0
(x − x
0
)e
iθ
0
; x
0
= const
; θ
0
= const
(1.16) quandν = ν
M
(pointde Maxwell),oùx
0
est la onstante d'intégration liéeà l'invarian e par translation spatiale etθ
0
est la onstante d'intégration liée à l'invarian e de phase. L'expression (1.16)est don solutionde∂
t
A = −A + ν
M
A |A|
2
− A |A|
4
+ A
xx
ν
M
= 4/
√
3
e quientraîne pour
R
0
(x − x
0
)
l'équation−R
0
+ ν
M
R
3
0
− R
5
0
+ ∂
xx
R
0
= 0.
(1.17)-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
-0.5
0.0
0.5
1.0
-1.5
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
-0.15
-0.10
-0.05
0.00
0.05
0.10
V(R )
o
R
o
R
o
dR
o
dx
ν
=
ν
Μ
Fig. 1.8: Legraphiquedupotentiel
V (R
0
)
etdel'espa edephasedusystèmedynamique. L'équation (1.17) dé rit un système potentiel ave un potentiel qui est un polynmed'ordre six (gure(1.8)), alors ette équation s'é rit
∂
xx
R
0
= −
∂V (R
∂R
0
0
)
V (R
0
) = −
1
2
R
2
0
+
1
4
R
4
0
−
1
6
R
6
0
Lagure(1.8)montrelepotentiel
V (R
0
)
etl'espa edephasepour esystèmedynamique, ily adeux orbites hétéro lines,une qui onne te lepoint xe(−3
1/4
, 0)
(0, 0)
et l'autre onne te le point xe(0, 0)
ave le point xe(+3
1/4
, 0)
, à l'intérieur de
es orbites hétéro lines il y a les orbites périodiques et à l'extérieur des traje toires qui
vont àl'inni.
Les fronts vont de 0 à A, ou de A à 0, ou de A' à 0, et . Le front qui va de 0 à
+3
1/4
est (on prend
θ
0
= 0
) par exemple (voirgure (1.9)) :A = R
0
(x − x
0
) =
3
1/4
√
1 + e
−2(x−x
0
)
(1.18)-4
-2
2
4
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
1.2
X
R
o
(x-x
o
)
X
o
Fig.1.9: Le graphique de lasolution stationnaire
R
0
(x − x
0
)
.Nousavonsvuquelessolutionsfrontsontles onne tionshétéro linesentre deuxpoints
xes de l'espa e de phase.Nous n'allonspas le montrer, mais dans l'équation(1.15) ave
σ(p, q) = 0
, il y a aussi des solutions homo lines qui sont les onnexions d'un point xe ave lui-même et es solutions homo lines représentent des stru tures lo alisées. Ellespeuvent être modélisées omme l'intera tion entre deux fronts [35, 36, 54℄ et on peut
étudier ladynamique de l'intera tionentre es stru tures lo alisées[8,20, 80℄.
Nousrevenonsàl'équation(1.15)àlaquelleonrajouteunterme
σ(p, q)A
p
A
¯
q
e
i(p−q−1)kx
′
/õ
,
ave
ν = ν
M
+ δν
et l'on onsidère lestermes enδν
et enσ(p, q) = ˜
σ
omme des pertur-bations :∂
t
A = −A + ν
M
A |A|
2
− A |A|
4
+ A
xx
+ δν A |A|
2
+ ˜
σA
p
A
¯
q
e
i(p−q−1)kx
′
/õ
|
{z
}
.
perturbation
(1.19)
Nous allons onsidérer des solutionsde laforme suivante
A = [R
0
(x − x
0
(t)) + ερ] e
iεθ
1
(1.20) où(ερ, εθ
1
)
sont despetits termes,etx
0
(t)
unefon tiondet
(lefrontsedépla e). Dansle derniertermequel'on onsidère ommeuneperturbation,onrempla eA = R
0
(x−x
0
(t))
. Nous obtenons ainsiδν A |A|
2
+ ˜
σA
p
A
¯
q
e
i(p−q−1)kx/
√
µ
A=R
0
= δν R
3
0
+ ˜
σR
p+q
0
e
i(p−q−1)kx/
√
µ
Nous é rivons la première partie de l'équation (1.19), i.e.
∂
t
A = −A + ν
M
A |A|
2
−
A |A|
4
+ A
xx
en posantA = R e
iθ
. On obtient∂
t
R
= (−R + ν
M
R
3
− R
5
+ R
xx
) − R θ
2
x
,
R∂
t
θ = 2R
x
θ
x
+ R θ
xx
.
(1.21)Si l'on multiplie ladernière équation par
R
, nous obtenonsR
2
∂
t
θ =
∂
∂x
R
2
θ
x
.
En reportant les solutions (1.20) dans (1.19) et en tenant ompte que
−R
0
+ ν
M
R
3
0
−
R
5
0
+ ∂
xx
R
0
= 0
on obtient àl'ordreε
∂
t
R
0
(x−x
0
(t))+ε∂
t
ρ = (−1+3ν
M
R
2
−5R
4
+∂
xx
)ερ−R
0
ε
2
θ
1x
2
+δν R
0
3
+˜
σR
p+q
0
cos((p−q−1)
kx
√
µ
)
R
2
0
ε∂
t
θ
1
=
d
dx
R
2
0
εθ
1x
+ ˜
σR
p+q+1
0
sin((p − q − 1)
√
kx
µ
)
Au premierordre en
ε
, nous avons don(
−∂
x
R
0
x
˙
0
= (−1 + 3ν
M
R
2
− 5R
4
+ ∂
xx
)ρ + δν R
3
0
+ ˜
σR
p+q
0
cos((p − q − 1)
√
kx
µ
)
d
dx
(R
2
0
εθ
1x
) = −˜σR
p+q+1
0
sin((p − q − 1)
√
kx
µ
)
(1.22)Endérivant l'équation(1.17) par rapportà
x
on a(−1 + 3ν
M
R
2
− 5R
4
+ ∂
xx
)
|
{z
}
∂
x
R
0
= 0.
≡ L
L'opérateur
L
est un opérateur hermitique (L
= L
†
) ave le produit s alaire
hf, gi =
R
f (x)g(x)dx
. Nous appliquons la ondition de solvabilité sur l'équation (1.22), e qui veut dire que nous multiplionsl'équation (1.22) par∂
x
R
0
(x − x
0
)
et nous l'intégrons de−∞
à+∞
, 'est-à-dire, nous utilisonsle produit s alaire.Nousobtenons−
Z
∞
−∞
(∂
x
R
0
)
2
dx ˙x
0
= h∂
x
R
0
, L ρi+δν
Z
∞
−∞
∂
x
R
0
R
3
0
dx+˜
σ
Z
∞
−∞
∂
x
R
0
R
p+q
0
cos((p−q−1)
kx
√
µ
)dx.
Enfaisantle hangementdevariable
x −x
0
= y
dansladernière intégralede ladernière équation et en remarquant queh∂
x
R
0
, L ρi =
L
†
∂
x
R
0
, ρ
= 0
, nous avons l'équation pour lavitesse du front en terme des intégrales que nous allons al uler−
Z
∞
−∞
3
1/4
e
−4y
√
1 + e
−2y
dx
˙x
0
= δν
R
0
(y)
4
4
∞
−∞
+˜
σ
Z
∞
−∞
∂
x
R
0
(y)R
p+q
0
(y) cos((p−q−1)k
x
0
+ y
√
µ
)dy
−
√
3
4
˙x
0
=
3
4
δν + ˜
σ
cos((p − q − 1)k
√
x
0
µ
)
Z
∞
−∞
∂
x
R
0
(y)R
0
p+q
(y) cos((p − q − 1)k
y
√
µ
)dy−
− sin((p − q − 1)k
√
x
0
µ
)
Z
∞
−∞
∂
x
R
0
(y)R
0
p+q
(y) sin((p − q − 1)k
y
√
µ
)dy
Nousarrivons enn aurésultat pour lavitesse du front
˙x
0
= −
√
3δν −
4
√
3
3
σ
˜
I
1
cos((p − q − 1)k
x
0
√
µ
) + I
2
sin((p − q − 1)k
x
0
√
µ
)
(1.23) aveI
≡
Z
∞
−∞
∂
x
R
0
(y)R
p+q
0
(y) exp(i(p − q − 1)k
y
√
µ
)dy,
(1.24)I
1
≡ Re I ∧ I
2
≡ Im I.
Si nousarrangeons un peu l'équation (1.23)pour la vitesse du front,nous pourrons
om-prendre mieux e résultat. Nous dénissons alors les oordonnées polaires de l'intégrale
omplexe
I
point fixe instable
- σ
r
C(k)
cos
((p-q-1)k
+ϕ)
point fixe stable
4 3
3
x
0
µ
x
x
3
δν
3
δν
c
3
δν
c
Fig. 1.10: La vitesse du front est donnée par la diéren e entre les deux ourbes, les
points d'interse tion sont des points xes et les è hes indiquent la dire tion
d'évolution du front.
Ave ette dénition, l'équation(1.23) peut être exprimée àl'aide d'une seule fon tion
trigonométrique
˙x
0
= −
√
3δν −
4
√
3
3
˜
σr cos((p − q − 1)k
x
0
√
µ
+ ϕ)
La gure (1.10) montre les deux ourbes qui donnent la vitesse du front : la droite
horizontaleetla ourbesinusoïdale.Quandla ourbesinusoïdaleestau-dessusdeladroite,
la vitesse du front est positive sinonelleest négative, e quiest représenté par lesè hes
qui sont sur la ourbesinusoïdale. Ces è hes montrent aussi la dire tiond'évolution du
front.Les pointsd'interse tion sont des points xes, 'est-à-dire, e sont les points où la
vitesse du front est nulle.
L'a ro hage orrespond à
˙x
0
= 0
, soit−
√
3δν −
4
√
3
3
σr cos((p − q − 1)k
˜
x
0
√
µ
+ ϕ) = 0,
cos((p − q − 1)k
√
x
0
µ
+ ϕ) = −
3
4
δν
˜
σr
.
Cette équation montre que la ondition d'a ro hage, 'est-à-dire telle qu'il existe des
pointsxes auxquels lefrontsoit atta hé, est
3
4
δν
˜
σr
≤
1.
De ette inégalité, nous pouvons dénir une valeur ritique pour le paramètre
δν
en fon tion du paramètreσ
˜
δν
c
≡
4
3
σr,
˜
(1.25)et deux autres nouvelles variables
˜
k ≡ (p − q − 1)
√
k
µ
et
z ≡ ˜k x
0
+ ϕ.
Ave es hangements de variables, l'équationpour la vitesse du front devient
˙z = −
√
3(δν + δν
c
cos z).
Pourraison de simpli itéetsans perdrede généralité,nous imposonsla ondition initiale
z(0) = 0
etnous intégrons ette équationZ
z
0
dz
δν + δν
c
cos z
= −
√
3˜
k
Z
t
0
dt,
si|δν| > δν
c
[1℄2
p
δν
2
− δν
2
c
arctan
"
δν − δν
c
p
δν
2
− δν
2
c
tan
z
2
#
= −
√
3˜
kt
tan
˜
k x
0
+ ϕ
2
= −
r
δν + δν
c
δν − δν
c
tan
"
√
3
2
p
δν
2
− δν
2
c
˜
kt
#
.
Nous avons l'égalité entre deux fon tions périodiques, alors quand une de es fon tions
est dé alée d'une période l'autre doit aussi être dé alée d'une période. Soit
λ
la période spatiale etτ
lapériode temporelle, 'est-à-dire :˜
kλ
2
= 2π
et
√
3
2
p
δν
2
− δν
2
c
˜
kτ = 2π,
λ
τ
h ˙x
0
i = −
λ
τ
h ˙x
0
i = −
√
3
p
δν
2
− δν
2
c
.
Si
|δν| ≤ δν
c
ilyauneinnitédepointsxes,lapériodetemporelledevientinnieetainsi la vitesse moyenne du front est nulleh ˙x
0
i = 0
. Nous avons don la vitesse moyenne du front de Pomeau pour le système dans la région de bistabilitéen fon tion du paramètreδν
h ˙x
0
i =
(
−
√
3 δν
q
1 − (δν
c
/δν)
2
si |δν| > δν
c
0
si |δν| ≤ δν
c
Legraphiquede lagure(1.11),montre quelavitesse moyennedu frontde Pomeauest
nulledans l'intervalle
[−δν
c
, δν
c
]
(région d'a ro hage). Nous pouvons le voir aussi dans lagure (1.10),en déplaçantla droitehorizontale: ilyaura des pointsxes (a ro hage)seulement quand elle oupela ourbe sinusoïdale, 'est-à-dire, quand
−δν
c
≤ δν ≤ δν
c
.δν
δν
−δν
c
c
x
o
1.4 Cal ul des Intégrales
Pour nirle al ulde lavitessedu front,nousallons al ulerl'intégrale
I
.Pour efaire, nous allons utiliser leplan omplexeet lethéorème des résidus en hoisissantun ontourd'intégration adéquat [60, 61℄. Après, nous allons al uler la phase
θ
1
loin du ÷ur du frontpour voir le omportement asymptotiquedu front.Pour faire e al ul,nous allonsen ore avoirbesoindu théorème des résidus.
Nousrappelons lethéorème des résidusainsi quequelques dénitions
Dénition Unefon tion
f : U ⊆ C → C
,estditedérivable enz
0
∈ U
silalimitesuivante existe :f
′
(z
0
) = lim
z→z
0
f (z) − f(z
0
)
z − z
0
Si la fon tion est dérivable en tous points du domaine
U
, elleest dite holomorphe dans e domaine.Dénition Soit
f
une fon tion holomorphe dans un voisinage dez
0
, sauf enz
0
. Pourr ∈ R
assez déni, onnoteC
r
le er le de entrez
0
etde rayonr
. AlorsRes(f, z
0
) ≡
1
2πi
I
C
r
f (z)dz
est appelé résidu de
f
enz
0
etil est indépendant der
.Si lafon tion
f
est holomorphe dans ledomaineU − {z
0
}
, ellepeut être représentée par sa série de Laurent, 'est-à-diref (z) =
X
n∈Z
a
n
(z − z
0
)
n
,
où leterme
n = −1
orrespond justement aurésidu def
enz
0
,a
−1
= Res(f, z
0
)
.Dénition
z
0
est un ple def
si|f(z)| → +∞
quandz → z
0
. Etz
0
est un ple d'ordren
def
si dans sa série de Laurenta
−n
6= 0
eta
k
= 0
;∀k < n
.Si
z
0
est un pled'ordren
,nous avons laformulesuivante pour al ulerlerésidudef
enz
0
:Res(f, z
0
) =
1
(n − 1)!
z−z
lim
0
d
n−1
dz
n−1
[(z − z
0
)
n
f (z)]
Théorème (théorème des résidus) Soit
f
une fon tion holomorphe dansU ⊆ C
, sauf en un nombre ni de points isolés{z
1
, ..., z
n
}
, alorsI
Γ
f (z)dz = 2πi
n
X
k=1
Res(f, z
k
)
I
En remplaçant
R
0
, donné par l'équation (1.18), dans l'équation (1.24) nous obtenons pour l'intégraleI
:I =
Z
∞
−∞
3
(p+q+1)/4
e
−2y
(1 + e
−2y
)
p+q+3
2
e
i(p−q−1)k
√
y
µ
dy.
Poursimplierlanotation,nousdénissons
n ≡ (p+q +3)/2
,ω ≡ (p−q −1)k
etε ≡
√
µ
. L'intégraleI
s'é ritI = 3
(n−1)/2
Z
∞
−∞
e
−2y
(1 + e
−2y
)
n
e
iωy/ε
dy.
Nousutilisonslesrésidus ave le ontourd'intégration de lagure(1.12),que nous
appe-lons
Γ
qui dépend du valeur deL
, pour al uler l'intégraleI
L
≡
Z
Γ
e
−2y
(1 + e
−2y
)
n
e
iωy/ε
dy.
Le théorème des résidus nous ditque [61℄
I
L
= 2πi Res
e
−2y
(1 + e
−2y
)
n
e
iωy/ε
, y =
iπ
2
= 2πi
iω
2ε
n−1
P
n−2
(
iε
ω
)
2(n − 1)!
e
−ωπ/2ε
(1.26)où
P
n
est un polynmed'ordren
donnépar le al uldes résidusetP
n
(0) = 1
. Commele al ulest faitprèsdupointde bifur ation,ε = √µ
est petitalors nousn'avons pasbesoin de al ulerle polynmeP
n
expli itementpar e que nous avons déjà leterme dominant.−L
L
π
π/2
Fig. 1.12: Le ontour d'intégration pour l'intégrale
I
; à l'intérieur il y a un ple poury = iπ/2
.lagure(1.12).Lespremièreettroisièmeintégralessontliéesàl'intégrale
I
.Lesdeuxième et quatrièmeintégrales vont s'annuler quandL → ∞
,I
L
=
Z
L
−L
e
−2y+iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+
Z
L+iπ
L
e
−2y+iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+
Z
−L+iπ
L+iπ
e
−2y+iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+
Z
−L
−L+iπ
e
−2y+iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy
=
Z
L
−L
e
−2y+iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+i
Z
π
0
e
−2iy−ωy/ε−2L+iωL/ε
(1 + e
−2L−2iy
)
n
dy−
Z
L
−L
e
−2y+iωy/ε−ωπ/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+i
Z
0
π
e
−2iy−ωy/ε+2L−iωL/ε
(1 + e
2L−2iy
)
n
dy
dans la limite
L → ∞
, les deuxième et quatrième intégrales vont exponentiellement à zéro. En sesouvenant de l'équation (1.26),nous avonsI
∞
= (1 − e
−ωπ/ε
)
Z
∞
−∞
e
−2y+iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy = 2πi
iω
2ε
n−1
P
n−2
(
iε
ω
)
2(n − 1)!
e
−ωπ/2ε
Z
∞
−∞
e
−2y+iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy =
πe
inπ/2
2 (n − 1)!
ω
2ε
n−1
P
n−2
(
iε
ω
)
sinh(
ωπ
2ε
)
,
I = 3
(n−1)/2
πe
inπ/2
2 (n − 1)!
ω
2ε
n−1
P
n−2
(
iε
ω
)
sinh(
ωπ
2ε
)
Pour
n /
∈ N
on arrive à un résultat similaire [60℄. De ette équation, nous voyons que la limitedeI
, quandε
vavers zéro, est nullelim
ε→0
I = 0.
Cela montre que, près du point de bifur ation, les os illations rapides font annuler les
ontributions des termes non résonants et omme le paramètre ritique
δν
c
est propor-tionnel au module deI
(équation (1.25)), alorsδν
c
→ 0
quandµ → 0
. Don quand nous sommes plus près du point de bifur ation l'intervalle où la vitesse du front est nulle estMaintenant, nous voulons onnaître laformede laphase pour ara tériser lefront.En
utilisant(1.22) nous pouvons al ulerla dérivée de laphase
θ
1x
. Nous obtenonsR
2
0
θ
1x
= ˜
σ
Z
x
−∞
R
0
(x
′
− x
0
)
p+q+1
sin((p − q − 1)
kx
′
√
µ
) dx
′
.
Nous allons estimerl'intégrale
˜I =
Z
x
−∞
R
0
(x
′
− x
0
)
p+q+1
e
i(p−q−1)
kx′
√
µ
dx
′
.
Soity = x
′
− x
0
˜I =
Z
x−x
0
−∞
R
0
(y)
p+q+1
e
i(p−q−1)
ky′
√
µ
dy e
i(p−q−1)
kx′0
√
µ
et en remplaçant
R
0
(y)
donnépar l'équation (1.18) nous avons˜I =
Z
x−x
0
−∞
3
(p+q+1)/4
(1 + e
−2y
)
(p+q+1)/2
e
i(p−q−1)
ky′
√
µ
dy e
i(p−q−1)
kx′0
√
µ
.
Pour rendre la notation plus simple, nous dénissons trois nouveaux paramètres dans
l'intégrale.Soit
n ≡ (p + q + 1)/2
,ω ≡ (p − q − 1)k
etε ≡
√
µ
.L'intégraleà al ulerest
maintenant (sans le terme onstant
3
(p+q+1)/4
)˜I
1
=
Z
x−x
0
−∞
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy.
Nous étudions le as
n ∈ N
. Dans le asn6= N
le résultat est similaire pour la dépen-dan e de la phase en fon tion du paramètre de bifur ationµ
. Nous voulons obtenir le omportementde ette phasepourx → +∞
.Le théorème des résidus nous ditqueZ
Γ
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy = 2πi Res
où
Γ = Γ
1
+ Γ
2
+ Γ
3
est le ontour d'intégration donné dans la gure (1.13). Dans e ontour il y a un ple seulement dans le asx > x
0
, alors six < x
0
⇒ Res = 0
et six > x
0
Res =
2πi
(n − 1)!
1
2
iω
2ε
n−1
e
−ωπ/2ε
.
(1.27)L'intégrale sur le ontour
Γ
peut être divisée en trois sous- ontours (Γ
1
,Γ
2
etΓ
3
), e qui nous donne trois intégrales. Deux sont liées à l'intégrale que nous her hons et nousi
π
Γ
1
Γ
2
Γ
3
x−x
0
Fig.1.13: Le ontour d'intégration pour la phase.
Z
Γ
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy =
Z
x−x
0
−∞
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+
Z
x−x
0
+iπ
x−x
0
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+
Z
−∞+iπ
x−x
0
+iπ
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy.
Soit les hangementsde variables
y = x − x
0
+ iz
dansladeuxièmeintégraleety = u + iπ
dans la troisièmeintégraleZ
Γ
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy =
Z
x−x
0
−∞
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy+
Z
π
0
e
−ωz/ε
e
−iω(x−x
0
)/ε
(1 + e
−2(x−x
0
+iz)
)
n
dz+
Z
x−x
0
−∞
e
iωu/ε
e
−ωπ/ε
(1 + e
−2u
)
n
du
=
1 − e
−ωπ/ε
Z
x−x
0
−∞
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy + ie
−iω(x−x
0
)/ε
Z
π
0
e
−ωz/ε
(1 + e
−2(x−x
0
+iz)
)
n
dz
=
2πi
(n − 1)!
1
2
iω
2ε
n−1
e
−ωπ/2ε
.
Cette dernière relationvientde l'équation (1.27)pour lerésidu etde etterelation,nous
déterminons l'intégralequi nous intéresse
Z
x−x
0
−∞
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy = −
ie
iω(x−x
0
)/ε
1 − e
−ωπ/ε
Z
π
0
e
−ωz/ε
(1 + e
−2(x−x
0
+iz)
)
n
dz
|
{z
}
+
π
2 (n − 1)!
ω
2ε
n−1
e
inπ/2
sinh
ωπ
2ε
.
≡ ˜I
2
˜I
2
˜I
2
=
Z
π
0
e
−ωz/ε
(1 + e
−2(x−x
0
+iz)
)
n
dz
≤
Z
π
0
e
−ωz/ε
|1 + e
−2(x−x
0
+iz)
|
n
dz
=
Z
π
0
e
−ωz/ε
(1 + 2e
−2(x−x
0
)
cos 2z + e
−4(x−x
0
)
)
n/2
dz
≤
Z
π
0
e
−ωz/ε
(1 − e
−2(x−x
0
)
)
n
dz
=
ε
ω
1 − e
−ωπ/ε
(1 − e
−2(x−x
0
)
)
n
.
Nous onstatons que l'intégrale
˜I
2
est bornée par une fon tion dé roissante dex
. Nous étudions le omportementà l'inni,x − x
0
→ +∞
,pour voir ommentlaphasevarieloin du ÷urdu front.Lalimitex − x
0
→ −∞
n'estpas intéressantepar eque l'amplitudeva vers zéro, alors, dans ette limite le front va vers une solutionhomogène. Dans la limitex − x
0
→ +∞
, nous avonsZ
x−x
0
−∞
e
iωy/ε
(1 + e
−2y
)
n
dy ≃ i
ε
ω
e
iω(x−x
0
)/ε
+
π
2 (n − 1)!
ω
2ε
n−1
e
inπ/2
sinh
ωπ
2ε
,
et en revenant a l'intégrale
˜I
, elleest approximativement˜I ≃ 3
p+q+1
4
−i
√
µ˜
σ
(p − q − 1)k
e
i(p−q−1)
√
kx
µ
+
π˜
σ
2(
p+q+1
2
)!
p − q − 1
2õ
p+q−1
2
e
i
p+q+1
4
π
sinh
(p−q−1)kπ
2õ
e
i(p−q−1)
kx0
√
µ
.
Loindu ÷urdu frontl'amplitude
R
0
aun omportement onstant, pourx − x
0
→ +∞
,R
0
→ 3
1/4
, alors, ladérivée de la phase, loindu ÷ur du front, estθ
1x
≃ 3
p+q−1
4
σ
˜
−
√
µ cos
(p − q − 1)
√
kx
µ
(p − q − 1)k
+ π
p − q − 1
2õ
p+q−1
2
sin
(p − q − 1)
kx
√
0
µ
+
p+q+1
4
π
2(
p+q+1
2
)! sinh
(p−q−1)kπ
2õ
.
Nous intégrons ette relation par rapport à l'espa e, e qui nous donne