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Proprietes d'hydratation et structure des phlogopites alterees biioniques (Na, Ca) et (Na, K)

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Proprietes d’hydratation et structure des phlogopites alterees biioniques (Na, Ca) et (Na, K)

Jean Pierre Gaultier

To cite this version:

Jean Pierre Gaultier. Proprietes d’hydratation et structure des phlogopites alterees biioniques (Na,

Ca) et (Na, K). Agronomie, EDP Sciences, 1983, 3 (10), pp.1037-1043. �hal-02727680�

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Propriétés d’hydratation et structure des phlogopites

altérées biioniques (Na, Ca) et (Na, K)

Jean-Pierre GAULTIER

LN.R.A., Station de Science du Sol, route de Saint-Cyr, F78000 Versailles

RÉSUMÉ L’étude simultanée des propriétés d’hydratation et des propriétés structurales des espaces interfoliaires des

phlogopites altérées biioniques - (Na, Ca) et - (Na, K) a permis de préciser la répartition de ces différents

cations dans ces espaces interfoliaires. Du point de vue de l’hydratation, lorsque ces minéraux sont maintenus

dans une humidité relative de 40 p. 100, le comportement des échantillons - (Na, Ca) est identique au comportement du minéral calcique dès que la fraction ionique équivalente de calcium dépasse 0,5 et le comportement des échantillons - (Na, K) est identique au comportement du minéral potassique dès que la fraction ionique équivalente de potassium dépasse 0,8. En conséquence, la détermination du comportement de ce type de minéraux vis-à-vis de l’hydratation à l’aide des seules techniques de diffraction des rayons X n’est pas suffisante pour déterminer la composition cationique exacte des espaces interfoliaires.

Mots clés additionnels : Démixtion, diffraction des rayons X, interstratifieation.

SUMMARY Hydration properties and structure of weathered biionic (Na, Ca) and (Na, K) phlogopites.

Simultaneous studies of hydration properties and structural properties of interlamellar spaces of (Na, Ca) -

and (Na, K) - biionic weathered phlogopites allowed us to determine the distribution of these different cations in the interlamellar spaces. From the hydration point of view, when these minerals were kept in a relative humidity of 40 °lo, the behaviour of - (Na, Ca)-samples was identical to the behaviour of Ca-phlogopite when

the equivalent ionic fraction of calcium was greater than 0.5, and the behaviour of - (Na, K) - samples was

identical to the behaviour of K-phlogopite when the equivalent ionic fraction of potassium was greater than 0.8. It should be noted that, in determining the hydration behaviour of this type of mineral, the X ray diffraction technique alone is not sufficient to give the exact composition of the interlamellar spaces.

Additional key words : Demixing, X ray diffraction, interstratification.

1. INTRODUCTION

Les propriétés d’hydratation des silicates phylliteux sont

bien connues. Un gonflement anisotrope par insertion de molécules d’eau entre les feuillets conduit à observer, à l’aide de la diffraction des rayons X, des valeurs des distances interfoliaires d ooi variant par palier d’une hauteur

voisine de 2,5 t!. Ce gonflement dans les vermiculites ou les

« micas vermiculitisés » est limité à l’insertion de 2 couches d’eau et d ooj prend successivement des valeurs voisines de

10, 12,5 et 15 À selon la valeur de l’humidité relative dans

laquelle est placé le minéral. La valeur de d wi dans une

humidité relative donnée est aussi fonction du cation qui

compense le déficit de charge du feuillet : cette valeur est une caractéristique du minéral ainsi déterminé. Cependant,

on a pu remarquer que, lorsque 2 cations compensent

simultanément le déficit de charge du feuillet (on parle alors

de minéraux biioniques), les diagrammes de diffraction ne

présentent pas de modifications qui soient directement en

rapport avec les teneurs respectives en différents cations. Ce

problème peut présenter une certaine importance car la

détermination de minéraux dans des analyses de sol se fait

souvent sur la base des résultats de la diffraction des rayons X. Une détermination précise de ces minéraux peut donc nécessiter la connaissance plus exacte du comportement de minéraux biioniques vis-à-vis de l’hydratation et du gonfle-

ment ainsi que leur influence sur les diagrammes de

diffraction des rayons X. Il est donc apparu important de

connaître plus précisément les modalités d’hydratation des

minéraux biioniques et de voir s’il est possible de corréler les propriétés de gonflement à l’eau aux teneurs respectives

en différents cations.

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II. IVfATÉRIAUX ET MÉTHODES

A. Matériau utilisé

Le minéral utilisé est une ph.logopite provenant de Madagascar ; la formule chimique du matériau brut est :

(Si 2 ,

77 Al l , 18 Fe!;5) (MgZ,19 Al o ,48 Fe! Fe!,!8 Tio, 043 ° 0 , 15 )

° 1O (OH) I , 85

Fo,I!;(Ko,83 Na,, 07 ).

Le minéral est broyé jusqu’à l’obtention d’une taille de

particules comprise entre 50 et 100 gm.

Par contacts répétés à 80 °C avec du chlorure de sodium,

on peut extraire le potassium interfoliaire et le remplacer

par du sodium. Ceci s’accompagne d’une hydratation du minéral, c’est-à-dire de l’insertion dans l’espace interfoliaire de 1 ou 2 couches de molécules d’eau selon l’humidité relative dans laquelle est situé le minéral après l’échange.

La fabrication de minéraux biioniques - (Na, Ca) ou - (Na, K) se fait a.lors à partir de ce minéral mis sous forme

sodique. Un contact unique de 24 h à la température ambiante avec des solutions de sel CaC’ 2 ou KCI de

concentrations connues permet la réalisation de phlogopites biioniques avec des teneurs en ions Na + et Ca 2+ (ou K + )

connues précisément. Ces valeurs sont déterminées par

dosage des ions Ca 2+ ou K + restant en solution après l’échange et confirmées par le dosage des ions Na + passant

en solution. Après lavage et élimination des ions en excès, le minéral est mis dans un porte échantillon sur le diffracto- mètre et enfermé dans une cellule spéciale dans laquelle

sont maintenues une humidité relative de 40 p. 100 et une

température de 20 °c.

La forme en plaquettes des cristallites fait que la poudre

de mica présente des propriétés particulières : il y a en effet

un phénomène d’orientation préférentielle qui se manifeste

sur les diagrammes de diffraction des rayons X par l’amplifi-

cation des raies 001, dont le paramètre correspondant d.,,

est un excellent indicateur de l’état d’hydratation du miné- ral, et par la disparition des autres raies d’indice hkl

quelconque. Dans ces conditions expérimentales, des phlo- gopites de même provenance dont les espaces interfoliaires sont entièrement occupés par des ions Ca z+ , Na + ou K + ont

des propriétés d’hydratation très différentes. La phlogopite

-

Ca présente une hydratation dite à « 2 couches d’eau

interfoliaire » et d wi vaut 14,76 ! ; la phlogopite - Na possède « 1 couche d’eau interfoliaire » et d wi vaut

12,15 À ; la phlogopite-K est déshydratée et d ooi vaut 10,09 Â.

Les proportions des différents cations dans les échantil- lons sont définies comme les fractions ioniques équiva-

lentes :

L’indice p se rapporte à la phlogopite et les valeurs entre crochets sont exprimées en meq pour 100 g de minéral séché à 1100 O C.

B. Méthode de travail

La méthode utilisée est la comparaison du diagramme expérimental avec un diagramme théorique calculé à partir

d’un modèle mathématique. Plusieurs développements mathématiques à partir de la théorie générale de la diffrac- tion des rayons X ont été effectués pour faire ce genre de démarche avec ces minéraux (MERING, 1949 ; K.axiNOxl &

KOMURA, 1965 ; REYNOLDS, 1967 ; REYNOLDS & HOWER,

1970 ; T E TT ENHORS & G RIM , 1975 ; W RIGHT , 1975). Le

modèle proposé par W RIGHT semble le mieux répondre à

notre problème car il tient compte de façon simple des

différences qui peuvent être introduites quand le contenu de l’espace interfoliaire varie d’un feuillet à un autre. Dans ce

modèle, W RIGHT fait l’hypothèse qu’il y a interstratification

au hasard de différents types d’espaces interfoliaires.

La formule permettant de calculer l’intensité à l’angle 2 0

est :

F

f (2 0) et F j (2 0) sont les valeurs des facteurs de structure du feuillet et des espaces interfoliaires de type j (j = 0,1 ou

2 correspondant à 0,1 ou 2 couches de molécules d’eau

interfoliaire) à l’angle 2 0,

P

j est la proportion d’espaces de type j,

-

B!a! est une fonction de P j et du nombre moyen N de feuillets par cristallite,

L’application du formalisme de WRIGHT au problème posé ainsi que toutes les contraintes théoriques qu’il impose

ont été développées dans un autre article (G AULTI ER, 1983). Il faut simplement rappeler que l’application stricte

du formalisme ne permet pas de mettre en évidence un

dédoublement de la raie 001 qui se produit dans certains

cas. Ce dédoublement est caractéristique d’un phénomène

de ségrégation entre 2 phases du minéral et le formalisme de WRIGHT est basé sur l’interstratification au hasard. Dans

une l!e approche, il a été appliqué le formalisme de W RIGHT à chacune des phases et le diagramme total calculé est alors formé par la somme pondérée des diagrammes des différen-

tes phases. Les proportions d’espacement interfoliaires

hydratés à 2 couches de molécules d’eau, à 1 couche ou

déshydratés ont pu alors être déterminées dans chacune des

phases, puis dans la totalité de l’échantillon, en tenant compte des proportions respectives de ces différentes pha-

ses. La comparaison de ces proportions totales d’espaces

interfoliaires avec, d’une part, les proportions des différents cations et, d’autre part, les teneurs en eau du minéral doit permettre de tirer des conclusions quant à la répartition des

différents cations dans ces espaces interfoliaires et aux

propriétés d’hydratation de ce type de minéraux. La démar- che utilisée pour la reconstitution du diagramme suppose implicitement que les 2 phases ont été considérées comme

indépendantes du point de vue de la diffraction des rayons X et qu’il n’a pas été tenu compte des éventuelles interfé-

rences entre elles. Des travaux ultérieurs doivent permettre de préciser si ces 2 phases sont réellement indépendantes ou bien, dans le cas contraire, quel est leur degré d’interaction.

III. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX

Les diagrammes de diffraction obtenus sont reportés sur

les figures 1 et 2 ; sont représentés également les diagram-

mes calculés d’après le formalisme de W RIGHT qui donnent

la meilleure coïncidence sur l’ensemble du diagramme.

Tous ces diagrammes ont été normalisés à une valeur

100 arbitrairement choisie. L’accord entre les diagrammes

expérimentaux et les diagrammes calculés est meilleur dans

le cas des échantillons - (Na, Ca) que dans le cas des

(4)

échantillons - (Na, K). Ceci semble indiquer que, dans ces derniers, les 2 phases cristallines ne seraient pas totalement

indépendantes. L’application du formalisme de W RIGHT à chacune de ces phases ne prenant pas en compte les éventuelles interactions entre elles, l’écart pourrait alors

être en partie aux insuffisances du modèle. Ceci ne se

produisant pas de manière aussi marquée avec le couple (Na, Ca), il semblerait donc que les cations jouent un rôle et

que l’insuffisance du modèle ne puisse pas expliquer toutes

les différences.

Lorsque Cap est inférieur à 0,5 (ou Kp inférieur à 0,6), il

est nécessaire d’appliquer le formalisme à chacune des

2 phases (présentes dans des proportions variables) pour obtenir le meilleur ajustement possible. Lorsque Cap est

supérieur à 0,5 (ou Kp supérieur à 0,6), l’application du

formalisme à l’unique phase restante conduit au meilleur ajustement possible. Le diagramme de diffraction des échantillons - (Na, Ca) a, dans ce dernier cas, exactement

le même profil que dans le cas des échantillons purement

calciques. Pour les échantillons - (Na, K), l’identité entre les

diagrammes des échantillons avec Kp supérieur à 0,6 et ceux

de la phlogopite naturelle totalement potassique n’est pas

parfaite. Ceci peut-être expliqué par le fait que 2 échanges

successifs K+ ! Na + puis Na+ ! K + provoquent une modification partielle de la morphologie et de la cristallinité du minéral ; ceci se traduit sur les diagrammes par un élargissement et un léger déplacement des raies 001

(R

AMAN & J ACKSON , 1965 ; B ROWN & N EWMAN , 1970) par rapport à la phlogopite naturelle initiale.

On a reporté sur la figure 3 la proportion totale d’espaces

interfoliaires hydratés à 2 couches de molécules d’eau en

fonction de Cap dans les échantillons - (Na, Ca) et sur la figure 4, la proportion totale d’espaces interfoliaires déshy-

dratés en fonction de Kp dans les échantillons - (Na, K). Ces figures font apparaître 2 droites qui se prolongent par un

palier plus important dans le cas des échantillons - (Na, Ca)

que dans le cas des échantillons - (Na, K). Ce palier

correspond à l’existence d’une seule phase cristalline

(5)

composée exclusivement d’espaces interfoliaires hydratés à

2 couches de molécules d’eau, d’une; part, ou déshydratés,

d’autre part. Ce palier commence à se manifester dès que

Cap est supérieur à 0,5 et Kp à 0,8 ; une hydratation à

2 couches de molécules d’eau interfoliaire peut donc être provoquée également par un mélange d’ions Na + et Ca 2+

présents dans un même espace interfoliaire. De même une

déshydratation peut-être totale alors qu’il reste des ions

Na

+ dans des espaces interfoliaires.

On a mesuré, sur ces mêmes échantillons - (Na, Ca) et - (Na, K), les teneurs en eau par pesée avant et après un

passage au four à 400 °C. Cette teneur en eau peut être considérée comme étant peu différente de la teneur en eau

interfoliaire ; en effet, compte tenu de la morphologie du

minéral et de la taille des particules, l’eau contenue dans la porosité présente un pourcentage très faible qui est de

l’ordre de 2 p. 100 du poids sec. Cette teneur a été

déterminée par pesée d’un échantillon purement potassique (voir fig. 6). Les résultats ont été confirmés par une analyse

thermopondérale sur un échantillon - (Na, K) avec Kp = 0,85. Il a été trouvé une perte d’eau égale à 2 p. 100 du poids sec entre 25 et 110 °C (cette eau correspondrait à

l’eau dans la porosité) et 0,3 p. 100 entre 110 et 300 °C

(cette eau correspondrait à de l’eau piégée entre des feuillets).

Les teneurs en eau totales des échantillons - (Na, Ca) et

-

(Na, K) ont été reportées sur les figures 5 et 6 en fonction

de Cap et de Kp. Elles représentent les teneurs en eau

interfoliaire plus les teneurs en eau externe (dans la porosité) ; ces dernières sont supposées égales à 2 p. 100 pour tous les échantillons.

Pour les échantillons - (Na, Ca), on constate un accroisse-

ment de la teneur en eau à mesure que Cap croît et, pour les

échantillons - (Na, K), une diminution de la teneur en eau à

mesure que Kp croît ; ce comportement général est normal.

La phlogopite - Ca, dans nos conditions expérimentales, est

le minéral le plus hydraté et la phlogopite - K le moins

hydraté. La forme des courbes est par contre curieuse ; elle

(6)

n’est pas monotone, mais présente un point anguleux et

montre un palier.

Il est remarquable de noter que le point anguleux se situe

aux mêmes valeurs de Cap et de Kp que le point anguleux

des courbes des figures 3 et 4 ; les paliers ont alors bien entendu les mêmes longueurs. Ces courbes montrent donc que l’hydratation caractéristique d’une phlogopite - Ca peut être obtenue alors que Cap est compris entre 0,5 et 1. Le

phénomène est de même nature pour les échantillons - (Na, K) et une déshydratation totale peut être observée pour Kp compris entre 0,8 et 1.

IV. INTERPRÉTATION ET DISCUSSION L’indication la plus importante que donnent ces courbes tient dans le fait qu’un échantillon - (Na, Ca) avec Cap supérieur à 0,5 se comporte du point de vue de l’hydratation

comme un échantillon purement calcique. Pour ces valeurs de Cap, il n’y a pas d’espaces interfoliaires hydratés à

1 couche de molécules d’eau ; on peut donc penser qu’il

existe une mixité des ions Na + et Ca 2+ dans les espaces interfoliaires hydratés à 2 couches de molécules d’eau. Si on

considère cette répartition homogène, la fraction ionique

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équivalente de Ca 2+ dans chaque espace interfoliaire,

(Cap), est égale à Cap et l’ion Ca 2+ commande l’hydrata-

tion. Il faudrait donc que (Ca P ) e soit supérieur ou égal à 0,5

dans un espace interfoliaire mixte (Na, Ca) pour que celui-ci soit hydraté à 2 couches de molécules d’eau.

D’après les valeurs résultant de l’application du ou des

formalismes mathématiques de WRI GHT et sous réserve de

la validité plus ou moins grande du modèle utilisé, dans le

domaine où Cap est inférieur à 0,5 il y aurait environ 2 fois

plus d’espaces hydratés à 2 couches de molécules d’eau que la valeur de Cap (cf fig. 3). Ceci pourrait s’expliquer si tous

les espaces interfoliaires hydratés à 2 couches de molécules d’eau sont mixtes (Na, Ca) et ont un (Cap) e égal à 0,5 ; les

espaces restants seraient alors hydratés à 1 couche d’eau interfoliaire et totalement sodiques.

Le même type de raisonnement s’applique aux échantil-

lons - (Na, K) et la valeur de (Kp) e dans un espace mixte qui

provoque la déshydratation de celui-ci est de 0,8.

On peut donc tenter de proposer un mécanisme de

répartition des cations dans ces cas précis. Pour un échantil-

lon - (Na, Ca) il y aurait d’abord, à mesure que Cap croît,

formation d’une proportion maximale d’espaces interfoliai-

res mixtes dans lesquels (Cap), = 0,5 et qui seraient hydra-

tés à 2 couches ; cette proportion serait fixée par Cap.

Quand Cap croît, c’est cette proportion qui augmenterait et

non (Cap), dans les espaces interfoliaires mixtes qui se modifierait ; ceci aurait pour effet de faire disparaître progressivement les espaces hydratés à une couche d’eau interfoliaire (donc purement sodique). Ce n’est qu’après la disparition de tous ces espaces hydratés à 1 couche de molécules d’eau, c’est-à-dire quand Cap atteint 0,5, que (Ca

P )

e commence:rait à croître.

En ce qui concerne la teneur e:n eau de ces espaces interfoliaires mixtes hydratés à 2 couches, la forme des courbes de teneur en eau de la figure 5 suggère que ces espaces ont le même contenu total en eau que s’ils étaient entièrement calciques. Cette hypothèse peut se justifier par le fait que des molécules d’eau entourent un cation dans

l’espace interfoliaire en quantité variable non seulement en

fonction de l’humidité relative, mais aussi en fonction de

« l’espace libre qui existe autour de ce cation. Ainsi, dans les espaces interifoliaires mixtes hydratés à 2 couches, les ions Na + restants sont dans une configuration analogue à

celle qu’ils occupent dans une phlogopite - Na placée dans

une humidité re:lative de 80 p. 100 (donc hydratée à

2 couches) et, en conséquence, les cations Na + s’entourent d’un cortège de molécules d’eau caractéristique de cette

humidité relative, alors même que cette dernière n’est que de 40 p. 100. Dans ce cas, c’est l’« ouverture » des espaces

interfoliaires provoquée par les « cales que forment les cations Ca 2+ entourés de leur sphère d’hydratation plus que l’humidité relative qui commande la composition de la sphère d’hydratation du sodium dans ces espaces interfoliai-

res. Des chiffres tirés de précédents travaux confirment

cette hypothèse (LE RENARD & MAMY, 1971 ; MAMY &

G A UL TIER

, 1972; MAMY & G AULTIER , 1974). Il a été déterminé, par projection de Fourier monodimensionnelle,

le nombre de molécules d’eau par maille élémentaire de

phlogopite sodique hydratée à 1 couche dans une humidité relative de 40 p. 100 et à 2 couches dans une humidité relative de 100 p. 100 ainsi que le nombre de molécules d’eau par maille de la phlogopite calcique hydratée à

2 couches dans les humidités relatives de 40 et 80 p. 100.

Ces valeurs sont réunies dans le tableau 1. Elles ont aussi été exprimées en pourcentage du poids sec. On a également exprimé en pourcentage les teneurs en eau totale (c’est-à-

dire en ajoutant aux valeurs précédentes la valeur de 2 p. 100 correspondant à l’eau dans la porosité). On voit alors

que, par maille, les quantités d’eau d’une phlogopite - Na et

d’une phlogopite - Ca sont voisines lorsque les 2 minéraux sont hydratés à 2 couches de molécules d’eau. En consé- quence, la substitution du sodium par le calcium dans des espaces interfoliaires mixtes hydratés à 2 couches ne conduit

à aucune modification de la teneur en eau totale. Les valeurs reportées dans le tableau 1 sont en bon accord avec

les valeurs trouvées sur la figure 5.

Le même type de raisonnement peut se tenir pour les échantillons - (Na, K) avec K P ) e égal à 0,8 et il y a déshydratation totale de l’espace interfoliaire dès que (Kp),

devient supérieur à 0,8.

La faible quantité d’eau résiduelle est attribuée à l’eau retenue dans la porosité (2 p. 100) et à de l’eau piégée dans

les cavités ditrigonales.

Ce mécanisme rend bien compte des phénomènes obser-

vés et de la forme des courbes des figures 3, 4, 5 et 6.

V. CONCLUSION

En conclusion de ce travail on voit que le comportement vis-à-vis de la diffraction des rayons X et de l’hydratation

des minéraux biioniques du type de ceux qui ont été étudiés n’est pas directement corrélé avec les teneurs respectives

des différents cations et que, en outre, les comportements

sont différents selon qu’il y a un faible ou un fort pourcen-

tage d’ions Na + . Pour les fortes teneurs en ions Na + , le

comportement d’un minéral biionique serait la superposi-

(8)

tion des comportements d’une phlogopite

-

Na et d’une phlogopite Ca (ou d’une phlogopite

-

K). Par contre, aux

faibles teneurs en ions Na + le comportement serait toujours

celui du cation qui accompagne le sodium. Ceci nous conduit à attirer l’attention sur le fait suivant : la diffraction des rayons X n’est pas toujours caractéristique de l’homogé-

néité du contenu cationique des espaces interfoliaires des minéraux du type de ceux qui ont été étudiés. Il a été vu en

effet que dans un minéral hydraté a 2 couches de molécules

d’eau sous une humidité relative de 40 p. 100 (c’est-à-dire à

peu près l’humidité ambiante), Cap pourrait être compris

entre 0,5 et 1. La détermination des teneurs en eau ne suffit pas non plus à lever l’indétermination et seule une analyse chimique ou spectroscopique peut permettre de connaître la

composition exacte de l’espace interfoliaire.

!M /e 2! !tvtfr 79&?.

Reçu le 28 février 1983.

Accepté le 8 juillet 1983.

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Références

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