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Submitted on 1 Jan 1954
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Emploi des coordonnées symétriques de force de valence mixte
W.J. Orville Thomas
To cite this version:
W.J. Orville Thomas. Emploi des coordonnées symétriques de force de valence mixte. J. Phys.
Radium, 1954, 15 (7-9), pp.599-600. �10.1051/jphysrad:01954001507-9059900�. �jpa-00235010�
599.
EMPLOI DES
COORDONNÉES SYMÉTRIQUES
DE FORCE DE VALENCE MIXTE Par W. J. ORVILLE THOMAS,The Edward Davies Chemical Laboratories,
University College of Wales, Aberystwyth (Wales) (Grande-Bretagne).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 15, jUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1954, PAGE 599.
Sur la base de l’attribution des fréquences fonda-
mentales de vibration du Dr J. C. Evans pour la molécule de formamide [1], les constantes de force intervenant dans la fonction potentielle quadra- tique de la molécule ont été obtenues.
Une force de rappel est mise en jeu, quand
une liaison chimique s’allonge durant la vibration.
Pour un petit déplacement àr, la loi de Hooke se
.trouve vérifiée et la variation de l’énergie potentielle
du systèmes s’écrit
V = -î t .lr2,
où f est la constante de force d’allongement de la liaison. Les constantes de force donnent une mesure directe de la force des liaisons de valence et renseignent sur la naturede la liaison chimique. Elles peuvent être calculées
explicitement,
pourvu que l’on connaisse sufflsam- ment de fréquences de vibration, y compris les fré- quences isotopiques. Cependant, dans la majoritédes cas, on ne connaît pas sufhsamment de fréquences
pour obtenir une solution explicite des constantes
de force.
Pour la formamide, la grandeur de la tâche peut
être mesurée par les considérations suivantes. La formamide a 12 vibrations fondamentales. Huit d’entre elles appartiennent à la classe de symétrie A
et 36 constantes de force leur sont associées, alors que les quatre autres sont des vibrations de la classe A"
régies par dix constantes de force. Toutes ces cons- tantes ne sont pas différentes en valeur. En tout, donc, pour avoir une .solution explicite de ces cons-
tantes de forces, nous avons besoin d’environ 46 fré- quences. Ceci conduit à un système simultané d’équa-
tions fréquences-constantes de force. Formellement,
ce grand nombre d’équations peut être résolu; mais, puisqu’elles contiennent les produits des constantes de force jusqu’à la huitième puissance, la tâche n’est pas facile à entreprendre. On verra, alors, que quoique
le formamide soit, relativement parlant, une molécule
très simple, c’est un travail très important que d’obtenir explicitement ses constantes de force.
Heureusement, cependant, les constantes de force
peuvent se déterminer en utilisant une solution de
l’équation séculaire de vibration développée par
Torkington [2]. Afin d’introduire plus de souplesse,
des coordonnées symétriques de force de valence
« mixte » (V.F.S.C.), contenant un paramètre p variable ont été utilisées [3], [4], [5], [6].
Sur la base de ce travail [3], [4], [5], [6], on a trouvé
que la solution, la plus plausible physiquement, pour
les constantes de force, était obtenue quand les coor-
données décrivaient d’une manière approximative la
forme physique des vibrations.
En première approximation, le formamide peut
être traité comme un système de trois particules (fig. 1).
Ce système a trois vibrations fondamentales, dont
la description et la forme physique approchée sont indiquées.
Il est clair que, en général, les vibrations fonda-
Fig. i.
La formamide comme un système à trois particules.
mentales possèderont des coordonnées normales de la forme
par exemple, la vibration de valence de CO pourra être décrite par une des V. F. S. C. mixtes suivantes :
ou
avec des combinaisons semblables pour les autres coordonnées. On a trouvé que l’ensemble homogène
des constantes de force le plus consistant physi- quement était obtenu quand on utilisait l’ensemble
des V. F. S. C. mixtes donné dans la figure I. Les
coordonnées A,, 112 et o3 sont précisément les types
de coordonnées nécessaires pour décrire des vibra- tions de valence pseudo antisymétrique et pseudo symétrique et une vibration de déformation. Un autre fait intéressant est que ces coordonnées sont celles
qu’on aurait choisies sur la base de changements anticipés dans l’hybridation de l’atome de carbone, pendant les vibrations fondamentales.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01954001507-9059900
600
Généralement, on s’attend à ce que la vibration v
(C=0) soit de caractère antisymétrique; c’est-à-dire
quand 3ri > o, 3,r, o. Une augmentation dans la longueur de la liaison r, tendra à accroître le carac- tère p de l’orbitale de liaison du carbone. Ceci, en retour, tendra à diminuer l’angle OCN. Cet effet, cependant, tendra à être annulé par la diminution correspondante de la longueur de la liaison CN.
L’angle ce ne change pas beaucoup en valeur, et c’est pourquoi o« n’entre pas dans 111. Pendant la vibration pseudo symétrique v (CN), comme les
liaisons CO et CN s’allongent, on s’attend à ce que
l’angle ce décroisse à cause des changements d’hybri-
dation de l’atome de carbone. Pendant la vibration de déformation, les longueurs des liaisons r, et 7-2 2 varient peu.
On a trouvé qu’il faut tenir compte de ce fait, c’est-à-dire, par exemple, qu’un terme contenant Aa
est inclus dans A21 sinon on aboutit à des constantes
de force improbables physiquement. Il est intéressant de trouver que les constantes de force, les plus plau-
sibles physiquement, s’obtiennent quand on choisit
des V. F. S. C. mixtes basées sur les effets prévus de changements d’hybridation.
En utilisant ces V. F. S. C. mixtes, on obtient les
constantes de force f pour diverses valeurs de p
(o A p i). On peut alors tracer les courbes de 1
en fonction de p. Ces courbes représentent un nombre
infini de systèmes correspondants de constantes de force. Une méthode raisonnable d’interpolation a
été mise au point [5] en se basant sur les relations
de Gordy utilisées avec des molécules de référence,
dont les constantes de force sont exactement connues.
Quelques-unes des principales constantes de force,
obtenues pour la formamide, sont données dans le
tableau I, avec la variation de chaque constante de
force pour un changement de ±: o, 3 unité de f (CO).
Par comparaison avec d’autres molécules, nous
savons qu’une constante de force de CO d’en- viron 12. 1 o - dynes /cm représente une double liaison, tandis qu’une constante de force de CN d’en- viron 5.105 dynes /cm indique une simple liaison CN.
Pour avoir le maximum de caractère de double liaison dans la liaison CN, la configuration la plus favorable, pour la molécule de formamide, aurait été
une configuration totalement plane, avec l’atome
d’azote dans l’état de valence ternaire. Les trois orbitales hybrides sp, formeraient des liaisons cr
avec les atomes C et H. Dans ces circonstances, le
groupe OCN aurait quatre électrons 2P 1t. Ceci pourrait
être satisfait dans des orbitales moléculaires de la forme générale :
Deux des électrons pourraient être dans une orbitale
moléculaire liante, embrassant les trois noyaux, tandis que les deux autres électrons 1t sont placés
sur ce qui est virtuellement une orbitale moléculaire
non liante associée aux atomes d’oxygène et d’azote.
Dans des circonstances favorables (a N b N c), les
liaisons CO et CN pourraient avoir des ordres de liaison d’environ 1,5. Dans ces .conditions, on pourrait
s’attendre à ce que chaque liaison ait une constante
de force d’environ 9.105 dynes /cm.
TABLEAU I.
Constantes de force de la formamiae.
Les constantes de force, obtenues pour les liaisons CO et CN du formamide, fournissent alors un argu- ment fort pour le rejet du modèle plan pour le forma- mide. Les constantes de force indiquent qu’il y a peu ou pas de caractère de double liaison dans la liaison CN, la liaison CO étant presque une double liaison pure.
Ceci fournit une confirmation indépendante que la configuration géométrique, déduite par J. C.
Evans [1] pour la molécule de formamide à l’état de vapeur, est correcte.
Afin d’obtenir une image complète de la fonction
potentielle, le formamide a été traité comme un
système à quatre et à cinq particules : H . CO . NH2
et 0 . CH . NH2.
Un article plus détaillé sur cette méthode paraîtra prochainement.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] EVANS J. C. - Réunion Spectroscopie Moléculaire, Paris, I953.
[2] TORKINGTON P. - J. Chem. Physics, I949, 17, I026.
[3] ORVILLE THOMAS W. J. - J. Chem. Physics, I95I, 19, II62.
[4] ORVILLE THOMAS W. J. - International Spectroscopic Conference, Bâle, I95I.
[5] ORVILLE THOMAS W. J. 2014 J. Chem. Soc., I952, p. 2383.
[6] ORVILLE THOMAS W. J. - Trans. Faraday Soc., sous presse.
[7] GORDY W. - J. Chem. Physics, I946, 14, 3o5.
[8] GORDY W. - J. Chem. Physics, I947, 15, 3o5.