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Submitted on 1 Jan 1876
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Sur les circonstances de production des deux variétés prismatique et octaédrique du soufre
D. Cernez
To cite this version:
D. Cernez. Sur les circonstances de production des deux variétés prismatique et octaédrique du soufre.
J. Phys. Theor. Appl., 1876, 5 (1), pp.279-283. �10.1051/jphystap:018760050027901�. �jpa-00237200�
à-dire
qu’il
s’accorde assezprobablenient,
soit avecl’éc-luivalent
calculé par M.
Mendeleef,
soit aveccelui,
peudifférent,
que don-nent mes propres
hypothèses.
SUR LES CIRCONSTANCES DE PRODUCTION DES DEUX VARIÉTÉS PRISMA- TIQUE ET OCTAÉDRIQUE DU SOUFRE;
PAR M. D. CERNEZ.
On sait que le soufre
peut
affecter deux formes cristallinesincompatibles,
l’octaèdre droit à baserectangulaire,
que l’onpré-
pare
généralement
parévaporation spontanée
des solutions dans le sulfure decarbone,
et leprisme oblique symétrique
que l’on obtient par voie de fusion. Ces deuxespèces
de cristauxpeuvent
se transformer l’une dans l’autre à des
températures
convenables : ainsichaque prisme
maintenu à latempérature
ordinaire se diviseavec
dégagement
dechaleur,
sanschanger
de formeextérieure,
en une multitude de
petits
cristauxoctaédriques,
et de mêmeles octaèdres suffisamment chauffés
éprouvent
une dévïtrificationanalogue
et se transforment enprismes.
Je me suis attaché àpréciser
les circonstances danslesquelles
seproduisent
ces deuxvariétés de
soufre,
sans intervention d’aucundissolvant,
et voiciquels
sont les résultats de cette étude.Supposons
d’abord que l’onopère
avec du soufreprovenant
de solutions dans le sulfure de carbone :si, après
l’avoirfondu,
onl’abandonne au refroidissement dans un
bain-marie,
en lepréser-
vant du contact de
poussières
desoufr e,
il sera facile de le main- tenir à l’état de surfusion à unetempérature
bienplus
basse que celle où on le solidifierait par le contact d’un germe cristallin.Dans ces
circonstances,
le soufrepeut
devenir solide sous deux influences : par un refroidissementrapide
de l’un despoints
de lamasse
liquide
ou par unprocédé dont j’ai depuis longtemps signalé
’ la
généralité,
le frottement de deux corps solides au sein duliquide.
On réalise facilement lepremier
cas en touchant avec uncorps froid un
point
de la surface extérieure du vasequi
contientle
liquide ;
la solidification commence en face dupoint
refroidi etse propage dans toute la masse
liquide
avec une vitesse d’autantArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018760050027901
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plus grande
que latempérature
estplus éloignée
dupoint
de fusion,Pour solidifier le soufre par action
mécanique,
on introduit aupréalable
dans leliquide
unlong
fil de verre, et,quand
il est à unetempérature convenable,
onappuie
sur le fil de manière que son extrémité frotte contre le fond dutube;
on voit aussitôt naîtreaux
points
frottés des cristauxqui
envahissentrapidement
tout leliquide.
J’ai reconnu que les cristauxqui
seproduisent
dans cesdeux cas sont
toujours
desprismes
auxtempératures supérieures
à 60
degrés
etjusqu’à
latempérature
de fusion du soufreprisma- tique.
Pouropérer
auxtempératures
inférieures à 60degrés,
où lemoindre mouvement
communiqué
au tubepourrait
provoquer lasolidification,
cequi
nepermet
pas d’être maître del’expérience,
il suffit de
produire
desgouttes
de soufre surfondu par leprocédé signalé depuis longtemps
par M. L.Dufour,
quej’ai
modifié de la manière suivante. Dans un tube étroit on introduit d’abord unesolution très-concentrée et chaude de chlorure de zinc
plus
denseque le
soufre,
on lui superpose une dissolution moinsconcentrée,
plus légère
que lesoufre,
on y laisse tomber unpetit fragment
de soufre et l’on chauffe. Le soufre donne un
globule liquide qui
flotte à la surface de
séparation
des deux solutions. Par un refroi- dissement lentdu tube,
onpeut
amener lesglobules
à latrempé-
rature ordinaire et même à zéro
degré.
Si l’on provoque la solidi- fication de cesglobules
par un refr oidissementbrusque
ou par le frottement entre deux corpssolides,
il ne seproduit jamais
que desprismes,
reconnaissables parcequ’au
bout dequelque temps
ils sedévitrifient,
deviennentplus pâles
etenfin,
comme nous leverrons
plus loin,
à cequ’ils produisent
dans du soufre surfondu des cristauxprismatiques. Ainsi, quelle
que soit latempérature
entre zéro et
117°,4, point
de fusion du soufreprismatique (qui
n’apas subi antérieurement une
température supérieure
à 13odegrés),
la forme du soufre
produit spontanément
ou par actionmécanique
est la forme
prismatique,
bien que cette forme ne soit pas stableaux
températures
où elle seproduit;
car,quelle
que soit leurorigine,
ces cristauxprismatiques,
abandonnés à latempérature ordinaire, perdent
peu à peu leurtransparence,
cequi
les faitparaître
d’unjaune plus pâle.
Il en est de même des cristauxqui
seproduisent lorsqu’on
sème dans le soufre surfondu un cristalprismatique, lequel
ne donnejamais
que desprismes.
1
Mais il est une influence
capable
deproduire
des octaèdresaux
températures
où’naissentspontanément
desprismes :
c’estcelle d’un germe cristallin
octaédrique. Vient-on,
eneffet,
àamener dans le soufre surfondu un cristal
octaédrique
assezpetit
pour ne pas le refroidir
brusquement,
ils’y développe graduelle-
ment
jusqu’à
solidificationcomplète
de tout leliquide.
L’ac-croissement de ces cristaux est
beaucoup plus
lent que celui desprismes :
cela doit tenirprincipalement
à ce que la chaleurdégagée pendant
la solidification des octaèdres estplus grande
que cellequi
seproduit
dans la formation desprismes. On voit, d’après cela, qu’il
estpossible
de faire naître à une mêmetempérature,
dans dusoufre
surfondu,
les deux variétés cristallisées dusoufre,
commeje
l’ai fait voir antérieurement pour le cas des solutions dans labenzine,
le sulfure decarbone,
etc. La seule condition àremplir
est
d’opérer
à unetempérature
inférieure à II3degrés, qui
estsensiblement le
point
de fusion du soufreoctaédrique.
On réalisecommodément
l’expérience
de la manière suivante : onprend
untube de verre de i centimètre de
diamètre,
on le courbe à lalampe
en formed’U,
defaçon
que les deux branches soient aussirapprochées
quepossible ;
on met du soufre dans une desbranches,
on le fond à I5 ou 13o
degrés
dans un bain de chlorure de cal- cium : il passe alors enpartie
dans l’autre branche. Onpréserve
leliquide
contre lespoussières
extérieures par descapuchons
depapier placés
sur les orifices dutube, puis
on introduit le tube dans unbain-marie,
parexemple
dans un ballon contenant del’eau maintenue en ébullition : le soufre resterait indéfiniment
liquide
dans cesconditions ; mais,
si l’on enlève lepapier qui
couvrel’un des orifices du tube et si on y laisse tomber une
petite
par-celle de soufre
octaédrique,
on voit aussitôt naître à la surface duliquide
un cristaloctaédrique, qui
est retenu parcapillarité
surcette surface et se
développe
de haut enbas,
envahissantgraduel-
lement les couches inférieures du
liquide.
Cette solidification sanschangement
de latempérature ambiante,
étantaccompagnée
d’unediminution de
volume,
et la surface libreprimitive
étantsolidifiée,
il se fait au-dessous un vide
qui
fait baisser dans l’autre branche du tube le niveau duliquide
d’unequantité qui
est à peuprès -L 7
de la hauteurprimitive lorsque
les octaèdres sont descendusjusqu’à
lapartie
coudée. A ce moment, si l’on veut avoir des282
prismes
dans l’autrebranche,
il suffit de découvrir son orifice et de toucher leliquide
avec un fil de verreportant
un cristalprisma- tique.
Enquelques secondes,
lesprismes
viennent rencontrer les octaèdres dans lapartie coudée,
et comme, à latempérature
de l’ex-périence,
les deuxespèces
de cristaux sonttranslucides,
il est im-possible
de lesdistinguer
les uns des autres. Mais vient-on à lais-ser refroidir le tube
pendant quelques minutes,
aupoint
où ilsrencontrent les
octaèdres ,
lesprismes
deviennent’opaques
etprennent
une teinte blanchâtrequi
s’étend peu à peu dans toute larégion prismatique, laquelle
contrasteaussi ,
par sonopacité,
avec les
octaèdres, qui
ont conservé leurtransparence
et leur cou- leur. Onpeut,
du reste,produire
facilement les mêmes effets dansun tube
droit ;
il suffit de semer les octaèdres à la surface et,lorsque
la moitiésupérieure
duliquide
estsolidifiée,
de toucheravec un corps froid l’extrémité inférieure du
tube,
parexelnple
d’amener
rapidement
avec unepipette quelques gouttes
d’une so- lution froide et concentrée de chlorure de calcium : onproduit
ainsi des
prismes
dans la moitié inférieure duliquide;
oubien, après
avoir semé un octaèdre à lasurface,
on le détache par unmouvement convenable
communiqué
autube;
il tombe alors aufond du
liquide ,
ygrossit
lentement de bas enhaut,
et,lorsque
lamoitié inférieure du
liquide
est transformée enoctaèdres,
on sèmedes
prismes
à lapartie supérieures,
et ils envahissent le reste duliquide.
Les octaèdres que l’on fait croître dans le soufre surfondu
pré-
sentent une
linapidité
d’autantplus grande qu’ils
se sont formésplus lentelnent,
c’est-à-dire à unetempérature plus
élevée. Vers i i i et 112degrés,
ils mettentplus
d’une heure pour atteindre I centi- mètred’épaisseur;
ils ne seproduisent plus lorsque
latempérature
ambiante atteint I 13
degrés.
A cettetempérature,
le soufre octaé-drique
entre en fusion s’il est enparcelles très-petites,
c’est-à-diresuscep tibles
d’être amenéesrapidement
en totalité à latempérature
defusion. Au
contraire,
s’il est enfragments
dequelques
millimètresd’épaisseur,
pour peu que latempérature
ambiante s’élève au-dessus dupoint
defusion, chaque fragment; après
avoiréprouvé
la fusionà sa
surface,
se dévitrifie à l’intérieur en donnant desprismes
mi--croscopiques
au contactdesquels
se solidifie lapartie fondue, qui
se
remplit
alors depetits prismes
nettement visibles : cet effet seproduit
tant que latempérature
ambiante nedépasse pas II7°,4, qui
est, commeje
m’en suisassuré,
lepoint
de fusion du soufreprismatique, lequel
se confond avec lepoint
de solidification du soufre d’abordoctaédrique
fondu au-dessous de I30degrés.
J’ai
supposé
que, pour réaliser lesexpériences précédentes,
onse servait de soufre
octaédrique :
on arrive aux mêmes résultats enfaisant usage de soufre en canon
ordinaire:
dans ce cas, si l’onveut facilement obtenir le soufre surfondu à des
températures
très-inférieures au
point
defusions,
il convient de fondre le soufre à unetempérature plus
élevée etd’opérer
dans des tubestrès-propres,
afin d’éviter la coloration
permanente qui
résulte de l’action des matièresorganiques
sur le soufre fortement chauffé .ÉLECTRO-ACTINOMÈTRE
DIFFÉRENTIEL ;
PAR M. EGOROFF,
de Saint-Pétersbourg.
L’appareil
queje
vais décrire est construit pour déterminer les coefficientsd’absorption
des rayons ultra-violets par les différents corps(1).
Il se compose de deux actinomètres de
Becquerel A,
A’( fig. i).
Chacun de ces actinomètres consiste en une boite
parallélépipédique
de verre,
ayant
deux facesopposées
dequartz.
Ces boîtes sont re- couvertes deplaques
de caoutchouc durci etportant
chacune deuxfentes,
danslesquelles
se fixent lesplaques d’argent
iodurées.Les deux
actinomètres, remplis
aux troisquarts
d’une solution d’acidesulfurique monohydraté
dans l’eau( 2
grammes d’acide sul-furique
pour 100 grammesd’eau),
sontplacés,
l’un au-dessus del’autre,
dans une boîte commune en boisBB’;
les deux surfaces CC’
de cette
boîte, correspondant
auxplaques
dequartz
desactinomètres
sont mobiles dans
des
coulissesadaptées
à la boîte BB’. L’une des’(1) Des recherches analogues ont été faites par : I° E. BECQUEREL, La lumière, ses causes et ses effets.
2° ALLEN-MILLER, On the photographie transpareney of various bodies and ota. the photographie eflects of nietallie and other spectra obtained by means of the electi-ic
spark. ( Plzil. Trans. London, t. CLII, p. 8II-887.)