HAL Id: jpa-00238244
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Submitted on 1 Jan 1884
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Sur le phénomène de la surchauffe cristalline du soufre et la vitesse de transformation du soufre octaédrique en
prismatique
D. Gernez
To cite this version:
D. Gernez. Sur le phénomène de la surchauffe cristalline du soufre et la vitesse de transforma- tion du soufre octaédrique en prismatique. J. Phys. Theor. Appl., 1884, 3 (1), pp.286-292.
�10.1051/jphystap:018840030028601�. �jpa-00238244�
286
Il résulte de ce calcul que mon
expérience
conduisait en réalitéau nombre
inférieur cette fois de
1 500
environ aux valeurs trouvées par lordRayleigh
et MM. Kolilrausch.L’action
chimique
d’unampère
parseconde,
ou d’uncouiloiiib,
serait donc
SUR LE
PHÉNOMÈNE
DE LA SURCHAUFFE CRISTALLINE DU SOUFRE ET LA VITESSE DE TRANSFORMATION DU SOUFREOCTAÉDRIQUE
EN PRISMA-TIQUE ;
PAR M. D. GERNEZ.
Certains cristaux
éprouvent, lorsqu’on
leschauffe,
une transfor-mation en éléments cristallins d’une forme différente. Ce
change-
ment se
produit brusquement
à unetempérature
déterminée pourquelques-uns,
parexemple
dans le cas de la boracite étudiée ré-cemment par M.
Mallard; j’ai
reconnuqu’il
en estqui
se com-portent
autrement : tel est le soufreoctaédrique,
pourlequel
l’actionde la chaleur
qui
est nécessaire auphénomène n’est pas suffisante,
de sorte
qu’à partir
d’unetempérature
déterminée il est dans unétat
d’équilibre
instable queje proposerai
dedésigner
sous lenom de
surchauffe
cristalline etqui
cesse, comme la surfusion etla
sursaturation,
au contact d’uneparcelle
cristalline de la forme que l’on veut.produire.
On sait
depuis longtemps
que le soufreoctaédrique,
chauffé àune
température
voisine de sonpoint
defusion,
sechange
enprismes
trèspetits,
et detransparent
devient opaque. Tous ceuxqui
ont écrit sur cesujet
sont unanimes à attribuer cechangement
à l’intervention seule de la
chaleur,
mais ils diffèrentd’opinion
sur la
température
àlaquelle
il scproduirait.
Si ron s’enrapporte
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018840030028601
287
aux assertions les
plus
récentes(i),
le soufreoctaédrique
chauffévers 110° devient
prismatique,
tandis que l’on trouve dans les an- ciens Traités de Chimie que cette translormalloii s’effectue à 100°.Câette
divergence
d’assertions ne tient pas à une erreur d’observa-tion ;
car, si l’on chauffe du soufreoctaédrique
sansprendre
deprécaution spéciale,
soit à i oo°, soit à 110°, ou auxtempératures intermédiaires,
on constatequ’il peut
se faire que la transforma- tion seproduise,
tandisqu’il peut
arriver aussiqu’à
ces diversestempératures,
et mêmeaprès
une action de la chaleurlongtemps prolongée,
on n’observe aucunchangement.
Il y aévidemment,
dans cette
expérience,
une cause occasionnellequi
aéchappé
auxobservateurs et
qui
fait que les uns ont pu voir lechangement
seproduire
à100°,
tandis que d’autres ne l’ont constatéqu’à
110°.D’un autre
côté,
s’il était vrai que l’action de la chaleur inter- vînt seule pourproduire
lechangement
des octaèdres enprismes,
il en résulterait évidemment
qu’il
seraitimpossible
deproduire
des octaèdres aux
températures supérieures,
soit à 1 oo(), soit à 1 i o°.Or, j’ai depuis longtemps
établi( 2)
quesi,
dans dusoufre
d’origine quelconque,
maintenu ensurfusion,
on introduitun germe cristallin
octaédrique,
on le voit sedévelopper jus- qu’à
solidificationcomplète
de laquantité
de soufreemployée.
Cette
expérience
ne demande pour réussirqu’un
peu desoin,
caril faut éviter de semer d’autres cristaux que des
octaèdres,
et de lapatience, puisquel’accroissementdes
octaèdres estextrémementlent si le soufre a été chauffé à hautetempérature :
elleréussit,
du reste,quclle
que soit latempérature
du soufresurfondu,
ne fût-elle que dequelques
dixièmes dedegré
inférieure aupoint
de fusion dusoufre
octaédrique.
Aquoi
tient cette contradiction entre le fait queje
viens derappeler
et la transformation des octaèdres enprismes? Uniquement,
commeje
vais ledémontrer,
à ce que lesexpérimentateurs qui
l’ont réaliséeintroduisaient;
sans s’en aller-cevoir,
la cause déterminante duphénomène :
uneparcelle
desoufre
prismatique.
En
effet,
si l’onprend
lesprécautions
nécessaires pour que le(’ ) M. MALLARD, Action de la chaleur sur les corps cristallisés ( Journal de Physique, 26 série, t. II, P. 217).
(2) Comptes rendus, t. LXXX, p 217.
288
soufre
octaédnque
ne soit soumisqu’à
l’action de lachalcur,
onreconnaît
qu’on peut
le conserverjusqu’à
sonpoint
de fusion sansqu’il éprouve
detransformation,
mêmelorsqu’on
le chauffe pen- dant desjournées
entières au-dessus de ioo". Il suffit pour cela de lepréserver
du contact deparcelles,
sipeti tes qu’on
les suppose, de soufreprismatique.
L’action de la chaleur est doncimpuissant(,,
à
produire
lephénomène,
il n’en estplus
ainsi dèsqu’on
touchela masse
octaédrique
avec uneparcelle
de soufreprismatique ;
aus-sitôt,
àpartir
dupoint
de contact, la transformation seproduit
etgagne de
proche
enproche
toute la masse. Cetteexpérience
réussità coup sûr et elle
présente
des caractères un peu différents suivantl’origine
du soufreoctaédrique employé.
Si l’onopère
sur du soufrequi n’ait,
avant de cristalliser enoctaèdres,
été chauffé que peuau-dessus du
point
defusion,
à 13on parexemple,
on nepeut
pas suivre lesprogrès
de la transformation dans le bainliquide
où elles’efl’ectue : le soufre transformé reste translucide à
chaud ;
mains, dèsqu’on
le retire de ce bain pour le ramener à latempérature ordinaire,
on voit immédiatement Manchir et devenir opaque toute la
partie transformée,
comme si les élémentsprismatiques
étaient restésréunis et ne se
séparaient qu’au
moment du refroidissement. Ancontraire, lorsque
les octaèdresproviennent
de soufreprimitive-
ment chauffé à une
température élevée,
onpeul
suivre la marche de la dévitrification dans le bain oû elle seproduit,
car la massetranslucide devient
graduellement
opaque au moment même de la transformation.Dans tous les cas, cette
propagation
duphénomène,
deproche
en
proche,
sous l’influence des éléments successivement transfor-més,
montre bien que l’action seule de la chaleur n’est pas suffi-sante pour le
déterminer;
car, s’il en étaitainsi,
on l’observerait simultanémen t sur tous lespoints
de la massequi
sont à la mèn-.etempérature,
parexelnple
sur toute la surface extérieure d’un cv-lindre de soufre
plongé
dans un bain detempérature
uniforme.Ainsi,
l’action de lachaleur, qui
est nécessaire à laproduction phénomène,
n’est pas suffisante et le contact d’uneparcelle
cris-talline
prismatique
le détermine.Ayant
un moyen de déterminer à coup sûr la transformation des octaèdres enprismes,
il est alors facile de donner aux recherchesune direction
méthodique.
Je vaisprésenter
sommairement les289
principaux
résultats de cetteétude,
quej’ai
réalisée avec les ap-pareils qui
m’avaient servi dans mes recherches sur la vi tesse de solidification du soufre( 1 ).
1° Détermination de la
tenlpérature
lÙnileinférieure
de latransformation.
-- Laten1pérature
limite inférieure àlaquelle
latransformation est
possible
est peu différente pour les diverses variétés de soufreoctaédrigue; cependant
elle n’est pasribourcu-
sement la même chez toutes. Pour aucune d’elles il
n’y
a detransformation à
97°,2,
mais on l’observe nettement à97°,6
chezles octaèdres
provenant
du soufre fondu à bassetempérature (127°)
et
produite
à unetempérature
inférieure à celle de la transforma- tion(88").
Latempérature
àlaquelle
se manifeste lechangement
est donc
supérieur
à97o, 2,
mais un peu inférieure àg,°, 6.
Lescristaux
provenant
du soufrefondu,
soit ài 2g",
soi auxtempé-
. ratures
beaucoup plus élevées,
mais que l’on aproduits
ensuite àio8’, n’éprouvent
aucunchangement
à97°,8,
mais ils subissent sû- rement la transformation àg8", 4.
Iln’y
a doncqu’environ o", 8
entre les
températures
limites inférieures duphénomène
pour les diverses variétés desoufre,
et l’onpeut
dire que toutes se dévitri- fient à coup sûr àpartir
de98°,4.
2°
Prog’ression régulière
de latransformation
- Cettetransformation,
dèsqu’elle
estamorcée,
continue avec unerégu-
larité
parfaite
dans le soufreoctaédrique ,
mais à la conditionexpresse que tous les
points
de la masse se soient trouvésanté-
rieurement ensemble dans le mèi-iieétau
physique
et à la même ten1-pérature.
La durée de la transformation pour une mênlelongueur
de
om,oio,
parcxeiiiple, peut
donc être considérée comme une constante dans les conditions ou l’omopère.
30
Influence
de latenlpérature
a111biante sur la vitesse dotransformation.
- Toutes choseségales d’ailleurs,
la durée dela transformation est d’autant
plus
courtequ’on
l’observe à unetempérature plus
élevée. Pour donner une idée de sesvariations, je
vais transcrire les résultats d’observations faites sur des octaèdres
( 1) Voir page 58 de ce Volume.
290
provenant
de soufre fondu pour lapremière
fois à129°,
5 et obte-nus par semis dans un bain de surfusion à
100%
g.La durée de la
transformation, qui
est trèsgrande
dans le voi-sinage
de satempérature
limiteinférieure,
devientrapidement
très courte à mesure que l’on se
rapproche
dupoint
de fusion dusoufre.
4" Influence
de latempérature
àlaquelle
les octaèdres ontété
produits.
-- La valeur absolue de la durée de la transformationdépend
aussi de latempérature
àlaquelle
on aproduit
les octaè-dres. Je me
contenterai,
pour le fairevoir, d’indiquer
les résultatsobtenus avec deux
tubes,
danslesquels
le soufrequi
n’avait pasencore
éprouvé
de fusion a été chauffécinq
minutes à129°,5 ;
l’und’eux a été mis dans un bain de surfusion où l’on a
produit
desoctaèdres à i o8°. Les deux tubes étant ensuite introduits simulta- nément dans un bain à
100°,4,
on a trouvé comme valeur de la durée detransformation,
sur unelongueur
de1 omm,
1Om 25s pour les octaèdres faits à89°,8,
et 35m Ils pour ceux que l’on avait pro- duits à 108°. Du reste, les différences que l’on constate diminuent notablement à mesure que l’on compare les octaèdresproduits
à des
températures plus rapprochées
dupoint
de fusion.5°
Ilifluence
de latempérature
àlaquelle
lesoufre
a étéfondu.
Il est une circonstancequi
influe sur la durée de latransformation,
mais à undegré beaucoup
moindre : c’est la tem-pérature
àlaquelle
on a fondu le soufre avant de le transformeren octaèdres. Je
citerai,
parexemple,
lesexpériences
suivantes :on a
pris
deux tubes contenant du soufrequi
n’avait pas encoreété
fondu,
et l’on a chauffépendant cinq minutes,
l’un à127°,
l’autre à
187°,5;
on les aimmergés
ensui te dans le même bain de surfusion à87°,2
et l’on a semé des octaèdres dans les deux tubes.Quand
tout le soufre a étéoctaédrique,
on a mesuré la durée de la dévitrification pour I Omm et l’on a trouvé à 100° les nombres 23m 5?.s pour les cristaux du tube chauffé antérieurement à129°,5,
et
29m36s
pour ceux du tubequi
avait été chauffé à187°,5.
Envariant les conditions de
l’expérience,
on trouve que l’influence de latempérature
àlaquellc
le soufre a étéporté primitivement
est d’autant
plus prononcée
que les octaèdres ont été chauffés àune
température plus
élevée.6°
Influence
desopérations
antérieuresauxquelles
lesoufre
cc été sorcmis. -
Lorsque
l’on provoque la formation d’octaèdres , dans du soufresurfondu, j’ai
montré que la durée d’accroissement des cristaux devient constante si l’on arépété plusieurs
fois lafusion et la solidification. On reconnaît que la durée de la trans- formation de ces cristaux
octaédriques
est aussi sensiblement con-stante, si les diverses
opérations
successives sont effectuées sanslongue interruption,
bien quechaque
fois la masseoctaédrique
ait été transformée en éléments
prismatiques.
Maissi,
au lieu deproduire
des octaèdresaprès chaque
fusion et d’en déterminer latransformation,
on fait naître une fois desprismes
dans la massesurfondue;
etsi, après
fusion desprismes, on produit
de nouveauxoctaèdres,
on trouve que, de même que la durée de leur cristalli- sation estplus lente,
de niême aussi la transformation estralentie,
et ces deux durées
reprennent
une valeur constante si l’on con-tinue,
dans les mêmesconditions,
laproduction
et la transforma- tion des octaèdres.On constate aussi
qu’il
suffit dechanger
tout le soufre enprismes
par voie de fusion pour rendre
plus
difficile la transformation des octaèdres enprismes,
tandis que l’onpourrait
être tenté decroire,
en
jugeant
les choses apriori,
que laprodnction
antérieure desprismes
rendraitplus facile,
et par suiteplus rapide,
le retour ulté-rieur des octaèdres à la forme
prismatique.
En
résumé,
cette étude des circonstances de la transformation des octaèdres enprismes,
au contact d’un cristalprismatique,
montre bien que, sous la forme
octaédrique,
les cristaux de soufre’292
produits
dans les conditions quej’ai signalées
ne sont pasphysi-
quenient identiques,
eu il m’cst pas douteux que l’examen des diversespropriétés
de ces cristaux ne mette en évidence les chan-get-iients
quej’ai
constatés par deux voies dislinctes concluisamt à la mêmeconséquence :
la mesure de la durée de leur accroissementeu celle de la vitesse de leur transformation en éléments
prisma- tiques.
ÉTUDE
DE LA DISTRIBUTION DU POTENTIEL DANS DES CONDUCTEURS A DEUX OU A TROIS DIMENSIONSTRAVERSÉS
PAR DES COURANTS ÉLEC-TRIQUES PERMANENTS;
PAR M. A. CHERVET.
I.
Plaque rectangulaire
deLongïleur indéjinie.
- Soit uneplaque
limitée par les droites .z° = u, x = cc, y = o, r = ~. DEsignons
pardr Vo les potentiels
constants des deux électrodescirculaires de très
petit
rayon p,qui
sont aux deux sommets durectangle,
l’unepositive
aupoint
x = o, J = o, l’autr2négative
au
point
x = a, d- = o..L’équation
difl’érentielle des courbes de niveau s’obtiendra enécrivant que la densité
électrique
est nulle en toutpoint
du con-ducteur traversé par un courant
permanent
sera une solution de cette
équation.
V ne doit pas
changer
designe quand
onremplace Y
par - Y,x
par - x; V doit
s’annuler pour x= a quel
que soit j,; et enfin V doit tendre vers zéroquand J/ augmente
indéfiniment.La fonction
satisfait à tontes ces conditions.