HAL Id: jpa-00208130
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Submitted on 1 Jan 1974
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Influence d’un écart à la résonance sur les sections efficaces de collisions quasi résonnantes. I. cas d’un
système à deux niveaux
J.C. Gay, A. Omont
To cite this version:
J.C. Gay, A. Omont. Influence d’un écart à la résonance sur les sections efficaces de collisions
quasi résonnantes. I. cas d’un système à deux niveaux. Journal de Physique, 1974, 35 (1), pp.9-
18. �10.1051/jphys:019740035010900�. �jpa-00208130�
9
INFLUENCE D’UN ÉCART A LA RÉSONANCE
SUR LES SECTIONS EFFICACES
DE COLLISIONS QUASI RÉSONNANTES
I. CAS D’UN SYSTÈME A DEUX NIVEAUX
J. C. GAY et A. OMONT
Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’Ecole NormaleSupérieure (*)
et Université Paris
VII, 2, place Jussieu,
Paris5e,
France(Reçu
le 4juillet 1973)
Résumé. - On
étudie,
dans le cadre d’uneapproximation
à deux niveaux, l’effet d’un défaut de résonance sur la section efficace de collision dans le cas où lepotentiel
d’interaction varie en R-3avec la distance. Il résulte que les travaux existant sur le
sujet
ne rendent pas correctement compte du comportement de la section efficace en fonction de l’écartd’énergie.
Abstract. - We
study
the behaviour of collision cross sections under the influence of an energydeficiency using
a R-3potential
and a two stateapproximation.
It ensues from thisstudy
thatearliest works on the
subject
do notproperly
account for thedependence
of the cross sections onthe energy difference.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 35, JANVIER 1974, PAGE
Classification Physics Abstracts
5.250 - 5.280
1. Introduction. - La théorie des collisions réson- nantes est bien établie
depuis
les travaux de Omont[1], [2]
et deDyakonov
et Perel[3]. Rappelons
que de telles collisions seproduisent lorsqu’un
atome excitédans un niveau de résonance est
perturbé
par un atomeidentique (ou
de mêmeespèce chimique)
dans l’état fondamental. Le terme essentiel de l’interaction res-ponsable
del’élargissement
des raiesspectrales
del’atome ou des raies de croisement de niveaux de l’état excité est en
général
lepotentiel dipôle-dipôle
en
R- 3.
L’interaction étantrésonnante,
les sections efficaces obtenues sontgrandes (lO-12-lO-13 cm2)
et
l’approximation
detrajectoires classiques rectilignes
durant la
collision,
est bienjustifiée.
Les nombreux résultatsexpérimentaux
obtenus[2]
ont confirmé la validité des diversesapproximations
effectuées et l’ac- cord entre les valeursthéoriques
etexpérimentales
est en
général
meilleur que 5%.
Ces diverses théories ont en commun
qu’elles
sup-posent
que l’écartd’énergie
AEpouvant
exister entre les niveaux de résonance de l’atome excité et du per- turbateur est tel que :où
Te représente
la durée moyenne d’une collision.Ceci
signifie, plus précisément,
que lors du calcul d’unecollision,
onpeut négliger
les effets de l’écartd’énergie
devant ceux dupotentiel dipôle-dipôle.
Uneestimation de l’influence de l’écart
d’énergie
AE surla section efficace de collisions résonnantes a été faite par Omont
[1], [2] qui
utilise la méthodeasympto- tique développée
par Tsao et Curnutte[4],
ceci envue
d’interpréter
certainesexpériences
sur le niveau6
3P1
du mercure où l’on utilise unmélange
desisotopes
199 et 204[1], [2].
Dans ce cas, l’écart maxi-mum
d’énergie
AEqui
a pourorigine
la structureisotopique
de volume et l’interactionhyperfine
vaut22 GHz et est de l’ordre de
grandeur
dehT,- 1.
SoitL’accord
paraît
satisfaisant entre cette évaluationsimplifiée
et les résultatsexpérimentaux
bien quel’effet
expérimental
nepuisse
pas êtreregardé
commeentièrement
significatif [1], [2]. Néanmoins,
certainessituations
expérimentales exigent
pour êtreinterprétées
correctement, une théorie
plus
raffinée où l’on tientcompte,
durant la collision de l’évolutionsupplémen-
taire créée par l’existence de l’écart à la résonance AE.
Citons par
exemple,
l’étude sur le niveau61P1
dumercure, de collisions résonnantes entre les atomes
d’isotopes
différents. La situationpeut
être en effet fort différente pour un même élément selon la force d’oscillateur de la transitionétudiée,
celle-ci inter-venant dans
l’expression
dupotentiel
et parsuite,
dans celle de la durée moyenne de la collision
Tc.
Ainsi pour le mercure
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019740035010900
La structure
isotopique
de la raie de résonance res- tant sensiblementindépendante
du niveau 63P1
ou6 1 Pl considéré,
il en résulte que :d’où la nécessité pour
interpréter
de tellesexpériences,
d’une théorie tenant
compte
à la fois dupotentiel
de collision et de l’écart
d’énergie [5].
On
peut également envisager
des situationsexpé-
rimentales et
théoriques
où l’écartd’énergie
AE n’aplus
lasymétrie sphérique.
Parexemple,
celle où il est créé par unchamp magnétique
intense de l’ordre de 80 kG[6].
Il est alorsindispensable
de refaireune théorie
complète qui
nenéglige plus
l’effet duchamp magnétique
durant la collision.Des
expériences
sont en cours dans les deux situa- tionsrapportées précédemment
et serontcomparées
ultérieurement aux
prévisions théoriques [5], [6].
Le but de notre
présent
travail est l’étude de l’in-fluence du défaut de résonance AE sur la section efficace de
collision,
lepotentiel
de collision varianten
R- 3
avec ladistance,
dans un cas où l’onpeut
réduire à deuxniveaux,
leproblème
de collision.Plus
précisément,
une telle situation seprésente lorsque
l’on considère les collisions entre deux iso-topes
d’une mêmeespèce atomique (transitions 1-0) [5],
l’interaction étant du
type dipôle-dipôle.
Il est bienconnu
[1] ]
que lessymétries
de cette interaction sont telles que les états moléculaires IIperpendiculaires
au
plan
de collision ne sont pascouplés
aux états LUIet E
appartenant
auplan
de collision. Il en résulte que l’onpeut
étudier dans ce cassimple
à deuxniveaux
(néanmoins physiquement justifié),
l’influence de l’écartd’énergie
sur la section efficace de collisions.La forme
générale
duproblème permet
en outre, de le relier à d’autres études intéressant les collisions(transfert
decharges,
collisionsmoléculaires,
trans-ferts entre niveaux de structure fine
lorsque
la struc-ture fine est
petite)
et dont on trouvera un aperçu dans le travail de Nikitin[7].
Laplupart
desquestions
liées à la fluorescence sensibilisée sont en dehors du cadre de notre étude
puisque
nous faisonsimplicite-
ment
l’hypothèse
que le défaut de résonance AE est trèspetit comparé
àl’énergie
de translation de l’atome.Enfin,
cette étude apermis
la mise aupoint
de méthodesnumériques adaptées
au traitement deproblèmes phy- siques plus compliqués [5], [6].
Le
plan
de ce travail est le suivant :Nous donnons au
paragraphe
2 lespropriétés
desymétrie
de la matrice de collision dont leprincipal
intérêt est
d’abréger
le calculnumérique
dont nousdonnons les résultats au
paragraphe
3 ainsi que leurcomparaison
aux résultats de diverses méthodesd’ap- proximation.
Leparagraphe
4 est consacré à des remarques sur le calcul des sections efficaces et àl’exposé
des résultats. Enfin nous comparons nos résultatsnumériques
aux résultatsanalytiques
pro-posés
par divers auteurs auparagraphe
5.2. Définition et
symétries
duproblème.
- 2.1DÉFINITION. - Les notations utilisées sont
analogues
à celles
déjà
définies par Omont et Meunier[2].
Nous
désignerons
dans la suitepar 1
>et 2
> les états dusystème
formé par les atomes en collision.Si ai
estl’amplitude
deprobabilité
de trouver lesystème
dansl’état i >, l’équation
deSchrôdinger s’écrit,
dans unsystème
d’unités où h = 1 :AE
représente
l’écartd’énergie
entre les deux états dusystème
en l’absence d’interaction etV12
le termed’interaction
proportionnel
àR-3
n n n
avec
où b est le
paramètre d’impact
et v la vitesse relative des deuxatomes ; p
est unparamètre dépendant
desatomes considérés.
Nous écrivons le
système (1)
enreprésentation
d’interaction sous la forme :
ou
avec
La variable sans
dimension q
que nous utiliseronssouvent par la suite est donc
proportionnelle
à l’in-verse du carré du
paramètre d’impact.
Nous posons
également
AEa
étant uneénergie caractéristique du;problème (1).
Il vient alors :
T
(1) Le paramètre /1 s’introduit lorsque l’on traite le problème dans l’approximation d’Anderson
(voir
par exemple Omont[1]).
Dans le présent cas, les calculs ont été conduits avec /1 = 8/27.
11
AEa
vaut parexemple
20 GHz pour les collisions résonnantes avec le niveau6 3P1
du mercure, 4 GHzpour le niveau 6
1 P l’
auxénergies thermiques.
2.2 SYMÉTRIES DE LA MATRICE DE COLLISION. - Le but de notre étude est le calcul de la matrice de col- lision S associée au
système (l’).
S
= U(+
oo, -co)
oùl’opérateur
d’évolutionU(x, y)
est défini parC(x)
=U(x, y) C(y).
L’opérateur U(x, y) possède
de nombreuses pro-priétés
desymétrie
bien connues[8], [9], [10] qui permettent d’alléger
le calculnumérique
de la matricede
collision,
etqui
ont étégénéralisées
dans des casplus compliqués [5], [6].
Cespropriétés
sont lessuivantes : 1. Unitarité
2. Unimodularité
3. Invariance par renversement du
temps
On
peut
alors démontrer les relations(2)
Il en résulte en
particulier
où U est la
transposée
de la matrice U.En outre, on
peut
mettre la matrice S de collisionsous la forme
- - .
avec y réel et 1 rx 12 + y2 = 1.
En
définitive,
les relations(2)
et(2’) signifient
que l’étude dusystème
différentiel sur l’intervalle( -
oo,0)
avec une seule condition initiale
(cl(- 00)
=1,
c2(- oo)
= 0 parexemple)
suffit pour obtenir la solutiongénérale
duproblème
decollision,
cequi permet
de réduire letemps
de calcul de manièreappréciable (§ 3.1).
Enfin,
remarquons que dans le casparticulier
oùl’écart
d’énergie
AE estnul,
la solution cherchée s’écrit :3.
Intégration numérique
etcomparaison
aux résul-tats de diverses
approximations.
- 3.1 MÉTHODESDE RÉSOLUTION. - Pour effectuer
l’intégration
numé-rique
del’équation
deSchrôdinger,
nous avons utilisé lavariable g/
telle quequi représente l’angle
de rotation de l’axe internu- cléaire au cours de la collision. Cette variable est eneffet mieux
adaptée
aux méthodesd’intégration
à pas constant. Lesystème
différentielprend
alors la forme :. 1 1 1- -;....’;’.-..111’ r ,
La
divergence
existant dans lesystème
différentielen g/ =
±n/2 peut
être évitée soit par l’utilisation de formesasymptotiques [9],
soitplus simplement
en
commençant l’intégration numérique
au voisi-nage de
(- n/2).
De touteévidence,
larégion où t/J
est de l’ordre de
(- n/2)
n’est pasimportante
car ilne
s’y produit
pas de transitions(elle correspond
à lasituation où les deux atomes sont infiniment
éloignés).
Les difficultés de la résolution du
système (3)
tien-nent essentiellement au caractère oscillatoire de ses
solutions ce
qui
réduit laprécision
et la vitesse del’intégration numérique.
Trois
types
de méthodesnumériques
ont étéemployés,
les critères de choix étant évidemment laprécision
et larapidité
du calcul. Ils’agit
de méthodesRunge-Kutta
à 4points, predictor-corrector
Adamsà 5
points
et de la méthoded’extrapolation
de Bur-litsch et Stoer
[11].
Cette dernière s’est révélée engénéral
laplus performante
à condition de faire choix d’un pas initialjudicieux.
Les méthodes ainsi misesau
point
dans ce cassimple
à deux niveaux ont pu être réutilisées sans difficultés lors de la résolution deproblèmes beaucoup plus compliqués [5], [6].
3.2
CARACTÉRISTIQUES
DES SOLUTIONSNUMÉRIQUES.
- Les variations de
l’amplitude
deprobabilité
detransition y en fonction de la
variable q présentent plusieurs caractéristiques importantes :
- Un
comportement
oscillatoirerégulier
depériode
3 n dès que q est
plus grand
que10,
ceciindépen-
damment de la valeur de z
(cf. Fig.
1 dans le cas où. -1
FIG. 1. - Evolution de l’amplitude de probabilité de transition y
en fonction du paramètre q proportionnel à l’inverse du carré du paramètre d’impact, dans le cas où z vaut 10. On remarque la
régularité des oscillations pour q > 10.
-
L’amplitude
de ces oscillationsdépend
forte-ment des valeurs
de q
et i.Plus
précisément, lorsque r
est de l’ordre de 1l’oscillation se
produit
entre 0 et0,8
pour les valeursde q supérieures
à 10(cf. Fig.
2 où l’on donne lesFIG. 2. - Probabilité de transition en fonction de 1 /q, dans le
cas où r = 1 (courbe en traits pleins obtenue par résolution
numérique). L’aire limitée par la courbe est proportionnelle
à la section efficace de collision.
Développement de Magnus au deuxième ordre - - - 2022 - - Théorie des perturbations
(formule (7)) - - -
o - - -Approximation adiabatique
(formule (9» -. -,à
variations de la
probabilité
de transitiony2
en fonc-tion de
1/q proportionnel
au carré duparamètre d’impact). Lorsque
i vaut 10(cf. Fig. 1),
la valeurdu maximum de
l’amplitude
pour q de l’ordre de 10 est0,03
et donc très notablement inférieure à la valeur obtenue dans le cas où z est de l’ordre de 1. En outre, la valeur du maximum de l’oscillationdépend
forte-ment
de q puisqu’elle
vaut0,11
pour q de l’ordre de 100. Cela entraîne en schématisantquelque
peu et enanticipant
sur la discussion duparagraphe 4,
que la contribution despetits paramètres d’impact (inférieurs
au rayon deWeisskopf)
sera essentielle pour l’évaluation de la section efficace de collisionaux
grands
écartsd’énergie (i N 10).
De ce
fait,
une étude de larégion
de faibles para- mètresd’impacts (grandes
valeurs deq)
est nécessaire.Cette étude a été faite en utilisant les résultats
précé-
dents concernant le
comportement
dey(q).
Nous posons
et nous faisons
l’hypothèse
de variations lentes deH(q, i)
eta(q, i)
en fonction de q. Cesapproximations
sont très bien vérifiées pour q
supérieur
à 50(quelle
que soit la valeur de T -
10).
Ellespermettent
de déterminerH(q, i)
ete(q, T)
avecprécision
tout enne nécessitant que deux résolutions
numériques
dusystème (3)
auvoisinage
de la valeurde q
choisie.En
définitive,
ilapparaît qu’il
estpossible
demettre
H2(q, i)
sous la formeapprochée (cf. Fig. 3)
FIG. 3. - Variations de H2(q, 1") en fonction de 1 I q pour diverses valeurs de z, en coordonnées logarithmiques.
P(,r)
varie linéairement en fonction de i(cf. Fig. 4) {J ( 7:) ~ 0, 44 .
i .Le
déphasage e(q, 7:)
est une fonction croissantede q
et de i et se sature à la limite des
grandes
valeurs de q.Mais il n’est pas
possible
de mettre sous une formeFIG. 4. - Variations de H2(CC, i) en fonction de z en coordon- nées logarithmiques. La valeur de H2(c)o, z) a été extrapolée
à partir des résultats de la figure 3.
13
simple
la loi de variation deE(oo, i)
en fonction de r.Enfin, malgré
lasimplicité
de la formeempirique (5)
il n’a pas été
possible
de lui donner uneinterpréta-
tion
analytique
satisfaisante.3.3 COMPARAISON AVEC L’APPROXIMATION ASYMP- TOTIQUE
(LIMITE q
--+0).
- L’étude de larégion
desgrands paramètres d’impact peut
être effectuée enutilisan t un
développement
deperturbation
ou mieuxle
développement
deMagnus [10], [12],
ce dernierpermettant
de conserver lapropriété
d’unitarité de la matrice de collision etayant a priori
un domainede validité
plus
étendu.Au deuxième ordre de cette
approximation,
il vientimmédiatement :
d’où les éléments de la matrice de collision :
avec
où J J
désigne
lapartie principale
au sens deCauchy
et
Ki
est la fonction de Bessel de deuxièmeespèce
modifiée. On constate que
lorsque
l’écartd’énergie
tend vers zéro
ci2)
ety(2)
tendent vers la solutionexacte du
système. Lorsque q
tend verszéro,
onretrouve le résultat de la théorie des
perturbations
La
figure
2permet
de comparer les résultats de cetteapproximation
au calculnumérique
exact. Ilapparaît
que le
développement
deMagnus
est une bien pauvreapproximation
de laprobabilité
de transition dès que q estsupérieur
à 1. De cefait,
les sections efficaces que l’onpourrait
obtenir àpartir
de ce modèlerepré-
senteraient très mal la réalité
[10].
Par contre dans la
région où q
est inférieur à0,1,
l’accord entre le calcul
numérique
et ledéveloppement
de
Magnus qui
se réduit alorspratiquement
au déve-loppement
deperturbation,
estbon ;
cecipermet
de restreindre le domaine del’intégration numérique
auxvaleurs
de q supérieures
à0,1.
3.4 COMPARAISON A L’APPROXIMATION ADIABATIQUE.
- Ecrivant
l’équation
deSchrôdinger
dans la base des vecteurs propres du Hamiltonien il vient :avec
et
Au
premier
ordre deperturbation l’amplitude
de pro- babilité de transition par collision se met sous la forme :Une telle
approximation
n’est apriori
valable que pour des valeurs de laprobabilité
de transition très faibles. Lesfigures
5 et 6 montrent les courbes obte-nues pour q de l’ordre de 100.
Lorsque
iégale 1,
on constate que
l’approximation adiabatique
est mau-vaise,
du moins aupremier
ordre du calcul de per- turbation(cf. Fig.
2 et6).
Ceci n’est passurprenant puisque
la valeur maximale del’amplitude
deproba-
bilité de transition est dans ce cas de l’ordre de 1.
Lorsque i égale 10,
l’accord entre le calculnumérique
et
l’approximation adiabatique
est meilleur(de
l’ordrede
10 %
en valeurrelative). Enfin,
lapériode
desoscillations est en accord avec la valeur 3 rc
déjà
mentionnée.
FIG. 5. - Comparaison de la valeur exacte de y obtenue numé-
riquement aux valeurs obtenues par diverses approximations
pour r = 10 et q - 100.
- Calcul numérique exact.
e Approximation adiabatique (9).
o
(formule (10)).
* Sobelman et coll.
(formule (14)).
1
FIG. 6. - Comparaison analogue à celle de la figure 5, pour
r = 1. Nous n’avons pas porté les résultats de l’approximation (10) qui s’écarte notablement de la solution exacte. On constate dans ce cas que la formule (14) donne des résultats en bon accord
avec le calcul numérique.
Ainsi,
ce modèleadiabatique,
s’il n’est pas entière- ment satisfaisant dupoint
de vuequantitatif,
rendcompte qualitativement
defaçon
correcte des carac-téristiques
des solutions dusystème (3)
dans larégion
des faibles
paramètres d’impact.
Il estpossible
demettre
l’expression (9)
sous la forme d’uneintégrale simple
en utilisant la méthode suivante : on effectue dansl’expression (9)
lechangement
de variable :d’où
avec
et
G(.p)
ets(.p)
sontreprésentées
sur lafigure
7. Il appa- raît queG(g/)
est localisée et atteint son maximum auvoisinage
dupoint .po
oùs(.p) présente
unminimum,
et tel que
Par
conséquent,
l’essentiel de la transition dans leFIG. 7. - Variations de la « pseudo-énergie » s(Vi) et de la force du potentiel en représentation adiabatique. On constate que
G(VI) est localisée dans la région du minimum de s(VI).
problème équivalent en t/1
s’effectue dans larégion où t/1
est de l’ordre det/1 o.
Il est alors
justifié
deremplacer (9’)
par(10) :
avec
où l’on a
développé l’argument
du sinus autour dela valeur
re-
Cette
approximation
pour r = 10et q
=100,
conduit à un accord de 10
%
avec la solution exacte(Fig. 5).
Ellepermet
d’autrepart
dejustifier
le compor- tement oscillatoire de y. En efi’et dans les conditionsprécédentes, l’argument
du sinuscomporte
un termeconstant
J( t/1 0)
tel queLorsque q
estgrand,
l’écartd’énergie
devientnégli- geable
devant lepotentiel
de collision et doncSoit
L’origine physique
de ces oscillationspeut
donc être attribuée à un effet d’interférence entre les deux cheminspermettant
d’effectuer latransition,
le sys- tème évoluant librement entre les deuxrégions
detransition g/ -
±03C80.
Remarquons
enfin quepour t/1
= ±tf¡ 0,
15
Pour les
grandes
valeursde q,
les transitions s’effec- tuent autour de cespoints
mais ellesn’y
sont pas très localisées : il est clair sur lafigure
7 que l’extension de la zone de transition est du même ordre que(n/2 - tf 0): le potentiel
enR- 3
varie relativement lentement et la zone de transition s’étend du côté desgrandes
valeurs de R sur une distance de l’ordre deRo.
Ceciexplique
enpartie
les difficultés rencontrées pour trouver une solutionanalytique
satisfaisante.4. Calcul des sections efficaces. - Nous définissons la section efficace de transfert par collision par la relation :
avec
4.1 SOMMATION SUR LE PARAMÈTRE D’IMPACT. - Cette sommation est effectuée en
distinguant
troisrégions
deparamètre d’impact :
a)
Unerégion asymptotique correspondant
auxvaleurs
de q
inférieures àA,
oùyAS (éq. (7))
est unebonne
approximation
del’amplitude
deprobabilité
de transition et
qui correspond physiquement
auxcollisions à
longue
distance. Nous avons choisi A =0,1 (cf. § 3. 3).
b)
Unerégion
intermédiaire :où le calcul
numérique
de y est nécessairequelle
que soit la valeur de la différenced’énergie
DE(excepté
dans le cas où AE =
0).
c)
Unerégion
de collisionsfortes q
> B.Il vient donc
L’évaluation de la contribution
asymptotique 03A3AS
àla section efficace est aisée.
Il vient :
où qo est la valeur
de 11 lorsque q
vaut0,1.
Pratiquement, lorsque
i estplus grand
que1,
lacontribution
PAS
est totalementnégligeable.
Nous n’avons pas pu déterminer
analytiquement
la valeur moyenne de
y2
pour lespetites
valeurs duparamètre d’impact.
De cefait,
le choix de la valeur àadopter
pour B est délicat. Nous avons en défini- tive choisi : B de l’ordre de 10(excepté
dans le casoù 1 = 10 où nous avons
pris B = 50).
Larégion q B correspond
alors aux deuxpremières
oscilla-tions de la section efficace.
Remarquons
que ce choixest certainement bon pour les valeurs de i telles que :
pour
lesquelles
larégion q
10 donne lamajeure partie
de la section efficace de collision(cf. Fig. 2),
mais
qu’il
devient discutable dès que i estsupérieur
à
4,
l’essentiel de la sectionprovenant
alors de larégion
depetits paramètres d’impact.
Nous avons utilisé les résultats du
paragraphe
3.2(formule empirique (5))
pour évaluer la contribution03A3CF.
Ceci nous a semblépréférable
à l’utilisation del’approximation adiabatique (formule (9))
dontles résultats sont relativement
imprécis
et de ce faitpeu
adaptés
au calcul de03A3cF qui
donnelorsque
iest
supérieur
à 5 l’essentiel de la section de collision.Il vient alors :
L’hypothèse
de variations lentes deH(q, i)
ete(q, i)
en fonction
de q
autorise àremplacer
le terme oscil-lant par sa moyenne, soit :
où nous avons utilisé la relation
empirique (5).
Remarques.
-Lorsque
r est inférieur à 1 la for-mule
(12)
est une bonneapproximation
de la sectionde collisions fortes parce
qu’elle
ne contribue que faiblement à la section totale et que pour qsupérieur
à
10,
laprobabilité
de transition apratiquement
atteint sa valeur de saturation
(Fig. 2).
En d’autres termesSoit
Ceci
signifie également
que dans le domaine où T est inférieur à 1 desprocédures analogues
à cellesemployées
dans le casparfaitement
résonnant(T
=0)
(voir
parexemple
les références[1]
et[4]),
restentapplicables
à condition deremplacer
par2 H2(q rv 10, i)
la
valeur-!
couramment admise dans la théorie d’An- derson pour la moyenne de laprobabilité
de transi-tion aux faibles
paramètres d’impact. Lorsque
i est2
TABLEAU I
Variations de la section
efficaces
réduite E(éq. (1 l’»
enfonction
duparamètre
iproportionnel
à l’écartd’énergie
à vitesse relativefixée.
Les valeurs de la colonne 4 ont été calculées àpartir
del’éq. (15). (éq.
(46.46)
de laréférence [13b]).
de l’ordre de
10,
il n’est pas sûr que la saturation de laprobabilité
de transition soit atteinte et en touterigueur,
pour q100,
il n’est pasjustifié
de rem-placer
la fonctionpériodique
par sa moyenne. L’er-reur relative commise sur 1 pour ces valeurs de i
peut
donc être assezgrande
et en tout cassupérieure
à la valeur 1
%
que nous admettons dans le cas où iest de l’ordre de 1. L’amélioration de la
précision
del’évaluation est d’autre
part
sansintérêt, puisque
dansla
région
de collisions fortes se pose leproblème
dela validité du
potentiel
enR- 3
utilisé.4.2 SECTIONS EFFICACES. - La section efficace totale obtenue est donnée dans le tableau 1 en fonc- tion de la variable i
qui représente
l’écartd’énergie
à vitesse relative fixée.
La
figure
8 où estporté 1/1(0)
en fonction de imontre que la décroissance de la section efficace est sensiblement
exponentielle
avec deux constantes detemps.
Pour
avec
La zone de transition entre les deux modes de décrois-
sance se situe pour T de l’ordre de 5 et coïncide en
première approximation
avecl’égalité
des contribu-FIG. 8. - Section efficaces totale en fonction de r.
e Ce travail.
* Sobelman et coll.
(Formule (15)).
o
(Formule (13)).
17
tions à la section efficace des
régions
deparamètres d’impact
inférieur ousupérieur
à B(B
de l’ordre de10).
Pour,r 5
Cela montre une nouvelle fois
l’importance
de larégion
depetits paramètres d’impact
pour l’évalua- tion de la section efficace auxgrands
écartsd’énergie (ou
auxpetites vitesses),
et pose donc leproblème
dela validité du
potentiel
enR-3
utilisé. Nous renvoyonspour une discussion
plus générale
de ceproblème
à la référence
[5].
Néanmoins l’onpeut
dire que la nécessité del’adjonction
d’unpotentiel
detype
van der Waalsdépend
essentiellement del’espèce atomique
considérée et de la force d’oscillateur de la transition.
Ainsi pour illustrer ce dernier
point,
onpeut
supposer que l’effet sur la section efficace dupotentiel
enR-6
aux courtes distances sera
probablement important
pour le niveau 6
3P1
du mercure, auxgrands
écartsd’énergie,
tandisqu’il
restera très faible pour le niveau61P1
dont la force d’oscillateur estbeaucoup plus importante.
5.
Comparaison
à des études antérieures. - Les essais de traitementsanalytiques
de ceproblème
sont peu nombreux. Il faut citer l’étude effectuée
en 1966 par
Callaway
etBartling [10]
d’unproblème plus général
où l’on considère l’effetsupplémentaire
d’un
potentiel diagonal
en R-n. Les résultats de l’étude(très restreinte)
de l’influence du défautd’énergie
surla section efficace de collision ne sont pas compa- rables directement aux nôtres. Le traitement
analy- tique proposé,
fondé sur ledéveloppement
deMagnus
n’est évidemment pas satisfaisant
(cf. § 3.3).
Un autre
type
de traitementdéjà
mis en oeuvre par Tsao et Curnutte[4]
et modifié par Omont[1]
utilisela solution
asymptotique
duproblème
et une méthodede coupure
(cf. 4.1)
pourprendre
encompte
les collisions fortes.Appliquant
cette méthode à notreproblème
et utilisant la formuleasymptotique (7),
il vient :
ou, tous calculs faits :
1Jc
désignant
la valeurde 11 lorsque q
vaut q,. La sec-tion efficace est donc donnée par un
système
de deuxéquations.
D’après
les remarques que nous avons faites auxparagraphes
3 et4,
cette méthode doit donner unemauvaise
approximation
de la section efficace auxgrandes
valeurs de l’écartd’énergie.
Defait,
lafigure
8montre que pour i de l’ordre de
1, l’approximation précédente
conduit à une valeur 50%
au-dessus dela valeur réelle. Ce traitement ne semble valable que pour
c’est-à-dire pour des valeurs de l’écart
d’énergie
pourlesquelles
le calcul de la section efficace neprésente
pas de difficultés
majeures
et oùl’égalité
est bien vérifiée.
Le traitement le
plus
intéressant dont nous avonsconnaissance est en définitive celui de
Vainshtein,
Presniakov et Sobelman.Quelques
erreurs existentdans la
publication
initiale[13a]
et nous luipréfére-
rons la version donnée ultérieurement par Sobelman dans « Introduction to the
theory of
the atomic spec- tra »[13b] lorsque
cela estpossible. L’emploi
deméthodes
asymptotiques permet
de mettre laprobabi-
lité de transition sous la forme
([13b], éq. (46.23))
Si cette forme de
y2
neparaît
pas totalementjustifiée théoriquement,
l’évaluationnumérique
faitapparaître
un accord satisfaisant pour r =
1,
moins bon pourT = 10 avec la solution exacte
(Fig.
5 et6).
Cependant,
laprocédure qui
conduit àl’expression analytique ((46.35)
de[13b])
de laprobabilité
detransition
paraît
erronée et en tous cas ne donnequ’une
très médiocre estimation del’expression (14),
l’accord n’étant
jamais
meilleur que 50%.
Il en résulteque la section efficace
((46.46)
de[13b])
ainsi obtenueque nous avons retabulée
(l’expression
et par suitela tabulation de
13
effectuées dans[13a]
sontfausses)
représente
très mal la réalité(Tableau
1 etFig. 8).
Une
exploitation analytique rigoureuse
de(14) paraît
cependant
difficile à mener à bien.Conclusion. - L’étude de ce
problème simple
àdeux niveaux
couplés
par unpotentiel
enR- 3
apermis
de mettre en évidence un certain nombre de difficultés que l’onpeut
attribuer à lalongue portée
dupotentiel
et à laprésence
du défautd’énergie
AEqui complique
la résolutionnumérique
et rend déli-cate la mise en oeuvre de méthodes
d’approximation.
Plus
précisément,
l’absence d’une zone de transitionbien délimitée au cours de la collision rend difficile l’évaluation
précise
de laprobabilité
de transitionpar une méthode
analytique. (Ce
résultat doit être valableplus généralement
pour unpotentiel
enR-".)
En
particulier
la notion depseudo-croisements
deniveaux moléculaires et la formule de Landau- Zener
[7]
sont sans intérêt ici. Les sections efficaces de collision obtenues essentiellement par des méthodesnumériques
ont étécomparées
à celles données parles théories existantes. De cette
comparaison,
ilrésulte que la théorie d’Anderson améliorée par Tsao
et Curnutte
[4]
et Omont[1]
ne rend pascompte
defaçon
satisfaisante des variations de la section effi-cace en fonction de l’écart
d’énergie.
Il en est demême de la méthode
asymptotique proposée
parVainshtein,
Presniakov et Sobelman[13] qui
bienque séduisante et donnant la valeur exacte de la sec- tion efficace dans certains cas
particuliers
est obtenueaprès
detrop
nombreuseshypothèses simplificatrices qui
ne sont pastoujours justifiées
dans le cas d’unpotentiel
en R-". Il estcependant possible
que cette méthode donne une meilleure estimation de la sec-tion efficace de collision dans des cas où la zone de transition est mieux localisée.
Par
conséquent,
il est difficile d’obtenir une formeanalytique précise
de la section efficace decollision,
fût-ce dans le cas
particulièrement simple
où l’onconnaît bien la forme du
potentiel
et oùl’approxima-
tion à deux niveaux est
justifiée.
L’essentiel des
caractéristiques précédentes, pério-
dicité des
solutions,
zone de transition maldéfinie,
difficulté d’uneinterprétation quantitative précise
ducomportement
de la solution exacte dans la zone de collisionsfortes,
est retrouvé avec l’interaction enR- 3
lors de l’étude desystèmes mathématiquement
etphysiquement plus complexes [5], [6].
Les résultats
précédents permettent
d’autrepart
d’affirmer que la méthodeproposée
par Omont[1]
ne rendra
compte
de la variation des taux de relaxa- tion par collision que sur un domaine restreint d’éner-gie
et de ce faitjustifient
l’étudenumérique précise entreprise
dans ces situations. Celasignifie également
que le travail de Tsao et Curnutte
[4]
concernant les collisions moléculaires ne donnequ’une
médiocreestimation des sections efficace.
Cependant
dans cecas, la
complexité
desphénomènes physiques
mis enjeu
est tellequ’il paraît
difficile de mettre en oeuvre uneanalyse plus précise.
Enfin,
dans le cas desgrands
défautsd’énergie (z ~ 10)
ilapparaît
que la section efficaceprovient
essentiellement de la
région
despetits paramètres d’impact.
Il en est de même dans les casphysiques
que nous avons étudiés ultérieurement. Ceci pose, pour une évaluation
précise
des sections efficaces detransfert,
leproblème
de la validité dupotentiel dipôle-dipôle
utilisé[5], [6].
Remerciements. - Nous remercions C. Cohen-
Tannoudji
et V. M. Ermatchenko pour les nombreuses discussions que nous avons eues. Les calculsnumériques
ont été effectués sur l’ordinateur CII 10070 de l’Atelier
d’Informatique
dont nous remercions lepersonnel.
Bibliographie
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