HAL Id: jpa-00206962
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Dichroïsme circulaire magnétique de l’ion Pr3+ dans AlLaO3
J. Ferre, A.C. Boccara, B. Briat
To cite this version:
J. Ferre, A.C. Boccara, B. Briat. Dichroïsme circulaire magnétique de l’ion Pr3+ dans AlLaO3.
Journal de Physique, 1970, 31 (7), pp.631-636. �10.1051/jphys:01970003107063100�. �jpa-00206962�
DICHROÏSME CIRCULAIRE MAGNÉTIQUE DE L’ION Pr3+ DANS AlLaO3
par J.
FERRE,
A. C. BOCCARA et B. BRIATLaboratoire
d’Optique Physique (*), EPCI, 10,
rueVauquelin, Paris,
Ve(Reçu
le 18 mars1970)
Résumé. 2014 Nous avons mesuré le dichroïsme circulaire
magnétique
de l’ion Pr3+ dans AlLaO3 à travers les bandesvisibles,
àplusieurs températures.
Cesexpériences
nous ontpermis
de déter-miner de nombreux facteurs de
décomposition spectroscopique
dans les états fondamental etexcité, complétant
ainsi des mesures d’effet Zeeman sur le même cristal. Nous avonségalement
obtenucertains éléments de matrice non
diagonaux
del’opérateur
momentdipolaire magnétique.
Lesrésultats sont comparés aux
prévisions théoriques
et des arguments sont avancés pourinterpréter
les écarts observés.
Abstract. 2014
Magnetic
circular dichroism(MCD) experiments
have beenperformed through
the visible lines of Pr3+ in AlLaO3 at various temperatures. The data thus
obtained,
allow the deter- mination of alarge
number ofspectroscopic splitting
factors in theground
and excited states, as well as that ofoff-diagonal magnetic
moments between several states. The results are discussed in thelight
of theoreticalpredictions
and arguments are offered toexplain
thediscrepancies
betweenexperimental
andtheoretical g
values for a number of states.1. Introduction. - Différentes
techniques
spectro-scopiques
sont utilisées couramment pour déterminer laposition,
ladégénérescence
et la nature des niveauxd’énergie
d’un iondopant
une matrice cristalline.La résonance
paramagnétique électronique
permetle
plus
souvent de caractériser l’état fondamental.La
spectroscopie d’absorption
et de fluorescence enlumière
polarisée
apporte de nombreuses informa- tions sur les états excités. L’effet Zeeman permet dans certains cas de déterminer lesfacteurs
dedécomposi-
tion
spectroscopique
de l’état fondamental et surtoutdes états excités.
Cependant,
de tellesexpériences
ne sont
possibles
que sur des raiesd’absorption fines,
c’est-à-dire sur des gaz ou sur certains cristauxdopés,
à bassetempérature.
Lorsque
les raies sonttrop larges
pour être résolues directement par effetZeeman,
onpeut
utiliser le dichroïsme circulairemagnétique (DCM) enregistrant
la différence des coefficients
d’absorption
en lumièrecirculaire Q+ et u-. On peut déduire des courbes
expérimentales
certainsparamètres,
enparticulier
les éléments de matrices
diagonaux
et nondiagonaux
de
l’opérateur
momentdipolaire magnétique.
Cesparamètres
sont affectés d’unsigne
révélateur de lareprésentation
irréductible de chacun des sous- niveauxZeeman, lorsque
lesrègles
de sélection enlumière
polarisée
sont connues. A leur tour, ces infor- mationspeuvent
permettre de connaître lasymétrie
des états en
champ
nul[1, 2].
Le DCM a été mis àprofit
pour résoudre de très nombreuxproblèmes spectroscopiques [2, 3, 4]
tant sur des cristaux[5-9]
que sur des solutions d’ions
complexes inorganiques [1, 2, 10, 11 ] ou
de moléculesorganiques [3].
Nous avons étudié
l’absorption
et le DCM del’ion
Pr3 +
dilué dans une matrice d’aluminate delanthane,
àplusieurs températures
entre 3000K et50 OK. Les résultats obtenus confirment ou
complètent
les informations obtenues antérieurement par
absorp-
tion en lumière
polarisée [13]
et l’effet Zeeman[13, 14].
II.
Rappel
de la théoriephénoménologique.
-Une théorie
générale
de FenetFaraday
a été donnéepar
Buckingham
etStephens [3].
Le formalismesimplifié
que nous utilisons[10]
estquelque
peu différent. Il a étéproposé
parMargerie [4]
etrepris
par d’autres auteurs
[5, 6, 9].
Selon les conventions couramment en usage, lechamp magnétique
estorienté
parallèlement
à la direction depropagation
de la lumière et la densité
optique dichroïque
ADest
égale
à la différenced’absorption
pour des lumières (J + et (J -. Pour une bande isolée et dansl’hypothèse
d’un
déplacement rigide
des composantesZeeman,
on montre que
[AD] = AD/H (densité optique
dichroï-que
magnétique
parGauss)
est une combinaison linéaire de la courbed’absorption D. f(v)
et de sadérivée
première.
(*) Equipe de Recherche n° 5 du C. N. R. S.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003107063100
632
avec
où sf PH et Se PH désignent respectivement
les écarte- ments entre les sous-niveaux Zeeman extrêmes des étatsfondamental f
> etexcité e
>. Leparamètre b
traduit
l’inégale
valeur des éléments de matrice del’opérateur
momentdipolaire électrique
pour la tran-sition 1 f > --* e
> en lumière u, et u-. Notons quel’équation (1) s’applique
aux transitions dou- blet --+doublet, singulet
> doublet ousingu-
let ---+
triplet.
Dans le cas du cristalPr3 +-AlLa03 (symétrie ponctuelle D3)
nous sommes enprésence
de
singulets
ou de doublets.L’équation (1)
suppose une convention pour l’inter-prétation
dusigne
de sf ou Se trouvéexpérimentale-
ment. Nous convenons que sf est
positif
si la transi- tion a,part
du sous-niveaufondamental
deplus faible énergie ;
se estpositif
si la transition (J + vavers le sous-niveau excité de
plus grande énergie.
Dans ces
conditions,
lesigne s f
et Sepermet
d’éta- blir un schéma correct des transitionspermises
en lumière u.Compte
tenu desrègles
de sélection dans le groupe desymétrie D3,
ce schémapermet
à son tour de caractériser sansambiguïté
les différents sous-niveaux des états fondamental et excité par les
repré-
sentations irréductibles
correspondantes.
Nous pouvons faire deux autres observations à propos de
l’équation (1).
1)
Il estindispensable
de faire varier latempérature
pour différencier les deux termes b et c. Notons cepen- dant
qu’une
diminution detempérature s’accompagne
d’un affinement des raies et que les trois termes de
dispersion dépendent,
de cefait,
de T.2)
L’ordre degrandeur
relatif des termes propor- tionnels à(a)
et à(c/kT) dépend
durapport kT/y
où y est la
demi-largeur
de raie. Pour des raies relati- vement fines(cas
dePr3 +-AlLa03)
et à destempéra-
tures pas trop
basses,
lepremier
terme estprépondé-
rant. Des mesures à
plusieurs températures (variation
de
y)
permettent alors d’obtenir différentes valeurs de(sf
+se)
avec une bonneprécision.
III. Méthodes
expérimentales.
- Les mesures deDCM sont réalisées sur un dichromètre
photoélectri-
que très sensible conçu et réalisé au laboratoire
(15).
L’enregistrement
del’absorption
en lumière rectili-gnement polarisée
est effectuésimultanément,
à l’aide d’un densitomètre à double faisceau et à compen- sationautomatique.
Lesspectres
de DCM etd’absorp-
tion ainsi obtenus sont donc tout à fait
comparables puisqu’ils
sont tracés dans les mêmes conditionsexpérimentales : positionnement
ducristal, tempéra-
ture, bande passante du
monochromateur,
coïnci- dence des échelles delongueur
d’onde. Le domainespectral
considéré s’étend de 15 000 à 40 000cm-1.
La sensibilité en densité
optique
est de l’ordre de10-5
pour le DCM et de10-3
pourl’absorption lorsque
l’on utilise une bande passante de1,5 Â.
L’échantillon est
placé
dans uncryostat
à circula- tion forcée d’hélium ou d’azote gazeux dont leprin- cipe
a étéprécédemment
décrit[16].
Nous avonsréalisé un
dispositif
peu encombrant(épaisseur
17mm)
afin de
pouvoir
leplacer
dans l’entrefer d’un aimant permanent(champ
de 1 400gauss)
àpièces polaires percées,
et de le rendreparticulièrement
maniable[17].
On peut ainsi orienter convenablement l’axe du cris- tal par
rapport
à la direction commune duchamp magnétique
et du faisceau lumineux.Une diode
placée
contre l’échantillonpermet
de déterminer satempérature
à0,5
OKprès
dans la gamme 50 °K-300 oK.Les cristaux de
Pr3 +-AlLa03 (0,5 %
enPr")
que nous considérons sont de faibles
dimensions, présentent
unebiréfringence
notable et diffusent unepartie
du faisceau lumineux incident. Ces inconvénients sont bien surmontés avec notreappareillage ;
sagrande profondeur
de modulation le rend en effet peu sensible à la lumièreparasite. Signalons
par ailleurs que nos mesures de DCM sontprécédées d’expériences
en
champ magnétique
nul. Nous observons ainsi dessignaux parasites
pour certaines raies fines du spectre.Ces
signaux
sont déduits des mesures enchamp
nonnul.
IV. - Résultats
expérimentaux.
- Nous avons étu-dié les transitions
3H4
-1 D2, 3po@ 1,2, 1/6 à cinq températures
entre l’ambiante et 50 °K. Les raies observées sont assez fines(qq cm-1)
et la résolutioninsuffisante de notre monochromateur nous
impose
de déconvoluer les courbes de dichroïsme etd’absorp- tion ;
nous avons, pourcela,
mis aupoint
un pro- grammepermettant
decorriger
les résultats. Au-des-sous de 50 OK les raies
d’absorption
deviennenttrop
fines et la déconvolution s’avèredélicate ;
aussin’avons-nous pas effectué de mesures à des
tempéra-
tures
plus
basses.Les
règles
de sélection en lumièrepolarisée
pour le groupe desymétrie ponctuelle C3 (i.
e., enprésence
du
champ magnétique)
sont notées dans le tableau 1[18]. Compte
tenu de cesrègles,
lafigure
1 illustre deuxpossibilités
de transitions doublets --+singulet (pour
sf >
0)
et doublet > doublet(pour sf et s,, 0).
On voit que, pour un doublet fondamental
donné,
le
signe
trouvéexpérimentalement
pour sf(terme proportionnel
à la courbed’absorption) dépend
de lasymétrie
de l’état excité. Cesexemples
montrentl’usage
que l’on
peut
faire du DCM même d’unpoint
de vuequalitatif,
pour déterminer la nature des niveaux excités[19].
Al’inverse,
si l’on considère des transi- tions entre différents états fondamentaux et un état excité(3 Po
parexemple), l’aspect
desspectres
de DCM doitpermettre
de déterminer la nature et lespositions
relatives des sous-niveaux du fondamental.L’application pratique
de ces idées est illustrée ci-dessous.
La
figure
2représente
l’évolution desspectres
d’absorption
et de DCM en fonction de latempéra-
FIG. 1. - Termes (b + c/kT) et (a) correspondant aux transi- tions entre un état fondamental doublet et un état excité singulet
d’une part, doublet d’autre part. - - - - b + c/kT. - a.
FIG. 2. - Absorption (- - - -) et DCM ( ) à quatre tem- pératures, pour les transitions 3H4 - 3Po.
ture pour les transitions
3H4
-3Po.
EnDCM,
seules les transitions doublet -
singulet
donnentun
effet ;
ainsi pouvons-nouspositionner énergétique-
ment les 3 doublets de
3H4
ensymétrie ponctuelle D3
à0,179
et 229cm -1 respectivement.
Ces conclu- sions sont en bon accord avec les résultats del’absorp-
tion en lumière
polarisée [12].
Notons que la faible intensité de lacomposante d’absorption
localiséevers 20 500
cm-1 (correspondant
à une transitionentre
singulets) provient
vraisemblablement de l’ab-sorption parasite
due à lalégère
désorientation des cristaux formant l’échantillon[13]. Enfin,
le dichroïsmecorrespondant
à la raie située vers 20 600cm-1 (fondamental
>3po) souligne
ladépendance
de[AD]
en fonction dekTIy :
à 102OK,
cerapport
devient assezgrand
pour que le termeproportionnel
au terme
(a) apparaisse
sur lafigure
2. Eneffet,
laraie s’affine
plus rapidement
que ne décroît latempé-
rature.
Dans le cas des transitions
3H4
--+3Po, l’analyse
des courbes de DCMpermet
enprincipe,
la détermina-tion
expérimentale
des facteurs dedécomposition spectroscopique
des doublets du fondamental de deux manièresindépendantes,
àpartir
desparamètres
a et c
(car
l’état excité n’est pasdégénéré).
Onpeut également
estimer l’ordre degrandeur
de b.Soulignons
ici que, contrairement à l’effet Zeeman
[14],
le DCMpermet d’étudier les doublets
supérieurs
de l’étatfondamental de l’ion
Pr3 +.
Eneffet,
à destempéra-
tures
supérieures
à une centaine dedegrés Kelvin,
les doublets sont encore suffisamment
peuplés
pour donner lieu à un dichroïsmemagnétique important,
tandis que les raies sont
trop larges
pour être résolues par effet Zeeman.A titre
indicatif,
lesfigures 3,
4 et 5 illustrent les résultats obtenus à bassetempérature
pour les groupes de raies3 H 4 3pl, li6, 3P2, iD2.
Les mêmesexpé-
riences ont été
répétées
à trois autrestempératures.
La connaissance des facteurs de
décomposition
spec-troscopique
et de la nature des sous-niveaux de l’étatfondamental,
ainsi que l’utilisation du tableauI,
permettent de caractérisercomplètement
les doublets des états excités àpartir
de la mesureexpérimentale
du terme de dichroïsme
proportionnel
à la dérivéede la courbe
d’absorption (terme a).
Notons que cesexpériences permettent également
de déterminerles facteurs s des sous-niveaux du fondamental.
FIG. 3. - Absorption (- - - -) et DCM ( ) correspondant
aux transitions 3H4 > 3pi, 116.
FIG. 4. - Absorption (- - - -) et DCM ( ) correspondant
aux transitions 3H4 - 3P2.
634
TABLEAU II
FIG. 5. - Absorption (- - - -) et DCM ( ) correspondant
aux transitions 3H4 ---+ 1D2.
TABLEAU 1
On utilise pour cela soit le terme a
(transitions
vers desétats excités
singulets),
soit le termec/kT (transitions
vers des
doublets). Enfin,
l’examen du DCM pour la transition3H4 > ’D2
permet d’établir avec certi- tude l’existence d’une composante duchamp
cristal-lin de
symétrie plus basse,
levant ladégénérescence
du doublet situé à 16 792
cm -1.
Laséparation
desdeux
composantes
est en effet visible aussi bien sur lespectre
de dichroïsme(point
d’inflexion vers16 795
cm-1)
que sur lespectre d’absorption.
Cerésultat est en bon accord avec les travaux anté- rieurs
[13].
Nos résultats
expérimentaux
- valeurde s, repré-
sentation irréductible
correspondant
aux divers sous-niveaux Zeeman - ont été rassemblés sur le tableau II.
Le tableau III réunit les valeurs du
paramètre b
pour certaines transitions entre un doublet de
3H4
et des états excités. Cette
analyse
a été faite dansl’approximation
lorentzienne. Si nous avions considéré des courbesgaussiennes,
lesparamètres s
et b obtenusseraient
plus
élevés d’environ 6%.
Nous avons par ailleurssupposé
unesymétrie D3 (i.
e. l’existence effective dedoublets).
Ceci n’estqu’approximatif
car des
expériences
récentesd’absorption
àgrande
TABLEAU III
résolution
[13]
ont montré l’existence d’une compo-sante de
symétrie plus
basse. Cetteapproximation
n’affecte
cependant
pastoujours
nos résultats. En effet(cf. appendice),
si laséparation (en champ nul)
descomposantes
du doublet est notablement inférieure à lalargeur
des raiesindividuelles,
notreanalyse
des courbes de DCM conduit aux facteurs de Landé ensymétrie D3.
V. Discussion des résultats. -
1)
COMPARAISONDES FACTEURS DE LANDÉ TROUVÉS
THÉORIQUEMENT
ET EXPÉRIMENTALEMENT(DCM). - Soulignons,
en pre- mierlieu,
que le calcul[20]
etl’expérience (DCM)
sont en excellent accord en ce
qui
concerne laposition
relative des sous-niveaux Zeeman de tous les
doublets ;
les résultats de ce
premier
testimposé
aux fonctions d’onde sont donc satisfaisants. Lacomparaison
entrel’effet Zeeman et la théorie a été faite par ailleurs
[14].
L’examen des valeurs de s trouvées par DCM d’une
part
et calculées d’autrepart (cf.
TableauII) suggère
par ailleurs certaines remarques. D’une
façon générale (exception
faite du doublet de base de3H4),
les valeurs de s déterminées par DCM sontsystématiquement
inférieures aux valeurs calculées. On peut
interpréter
cette observation en considérant la nature
polycristal-
line de l’échantillon. En
effet,
dans cesconditions, l’absorption u
mesurée est sans doute surestimée carcertains microcristaux
présentent
uneabsorption n
dans la même
région spectrale.
Cette surestimation del’absorption
conduit à une sous-estimation de s(cf. éq. 1). Compte
tenu de la remarqueprécédente
et de
l’approximation
lorentzienne utilisée pour ana-lyser
noscourbes,
l’accord entrel’expérience (DCM)
et le calcul est assez satisfaisant pour
cinq
doublets(1).
Il n’en est pas de même pour les trois doublets loca- lisés à
179,
21 302 et 22 348cm -1.
Onpeut invoquer plusieurs
raisons pourexpliquer
cedésaccord, qui
toutes
convergent
vers une sous-estimation de la valeur de sexpérimentale.
Enpremier lieu,
la compo- sante de bassesymétrie
duchamp
cristallinpeut
avoirune influence
importante
si laséparation
des compo-santes du doublet est de l’ordre de
grandeur
deslargeurs
de raies(cf. Appendice).
Onpeut
aussiexpliquer
le désaccord pour le doublet fondamental à 179cm-1
en tenantcompte
d’unmélange
avecla raie à 229
cm-1
par les vibrations. Nous avonsdéjà exposé
ce résultat dans un articleprécédent [19].
En DCM le
dépouillement simple
des résultatsexpé-
rimentaux conduit alors à des valeurs du facteur de Landé
trop
faibles.Pour les autres doublets
(21 302
et 22 348cm-1)
où l’on observe des transitions fortement
polarisées
en n, il se
peut
que la mesure del’absorption
soit(1) Soulignons que les auteurs de la référence 20 font remar-
quer que la grande sensibilité des facteurs de séparation spectro- scopique à de légères variations des coefficients des fonctions d’onde, peuvent, dans certains cas particuliers, mener à d’impor-
tantes erreurs.
erronée si l’on tient compte de
l’inhomogénéité
ducristal.
Enfin,
onpeut comprendre
cette réductionlorsqu’un
étatsingulet
se trouve relativementprès
du doublet excité. Eneffet,
nous avons vu(Fig. 1)
que les
règles
de sélection en (7 + et en u- étaient inver- sées selon la nature,singulet
oudoublet,
du niveau excité.2)
DISCUSSION DES TERMES b. - Même si l’on considère une transitionisolée, l’expression
du para- mètre b en termes d’éléments de matrice estcomplexe.
Il
faut,
d’unefaçon générale,
considérer le «mélange »
par le
champ magnétique,
des états fondamental et excité avec d’autresniveaux,
ces différentes contribu- tions étantpondérées
par des coefficients inversementproportionnels
à la différenced’énergie
entre lesniveaux
mélangés.
Nous avons
comparé
les résultatsexpérimentaux
et
théoriques
dans le cas relativementsimple
des tran-sitions entre les trois doublets de
3H4
et l’état excité3Po.
Ce dernier peut en effet être considéré commerelativement bien isolé et peu
perturbé
par lechamp magnétique.
Cette situation est àrapprocher
de celleque nous avons traitée dans le cas des transitions
1/9/2--+2Pl/2 de
l’ionNd3+
dansCaW04 [19]
et le même formalisme
peut
être utilisé. Lacomparai-
son de la théorie et de
l’expérience
se fait en estimantles éléments de matrice non
diagonaux
del’opérateur
moment
dipolaire magnétique
entre les fonctions d’onde des doublets fondamentaux. Les résultatsthéoriques
etexpérimentaux (trois premiers
termes du TableauIII)
sont en très bon accord en cequi
concerne le
signe
et la valeur relative desparamètres.
Cet accord constitue un second test intéressant des fonctions d’ondes. Il reste que les
paramètres expéri-
mentaux sont, de nouveau, tous trop faibles. Les
arguments
fournis pourexpliquer
la réduction dufacteur de Landé
expérimental
restent valables pourinterpréter
les écarts relatifs aux termes b.VI. Conclusion. - La
présente
étudesouligne
lacomplémentarité
del’absorption
en lumièrepolarisée,
de l’effet Zeeman et du dichroïsme circulaire
magnéti-
que. Dans le cas de l’ion
Pr3 + (et
de nombreuses terresrares)
le DCM permet d’obtenir desrenseigne-
ments difficilement accessibles autrement, en
parti-
culier les facteurs de
décomposition spectroscopique
des sous-niveaux du
fondamental,
autres que le doublet de base. Il convient de remarquerégalement
que, même d’unpoint
de vuequalitatif,
lesspectres
de DCM sont très riches. Leur observation confirme lesmesures
d’absorption
en lumièrepolarisée
etpermet
de localiser les doublets sansambiguïté ;
lesigne
des effetsprécise
par ailleurs laposition
relative des deux sous-niveaux enprésence
duchamp magnétique.
Ces résultats - en
particulier
lesigne
des facteurs s - sont en très bon accord avec lesprévisions théoriques.
Il reste que des écarts
quantitatifs
existent entrecertaines données
expérimentales
et les valeurs calcu-636
lées. Nous
apportons
des éléments deréponse
auxquestions
ainsisoulevées, qui
tousconvergent
vers une diminution desobservables,
en accord avec nos résul-tats.
Remerciements. - Nous tenons à remercier Mmes Martin-Brunetière et Pelletier-Allard
qui
nousont
procuré
le cristal étudié et aveclesquelles
nousavons eu de nombreuses et fructueuses discussions.
Appendice.
- CALCUL DU DCM EN PRÉSENCED’UNE COMPOSANTE DU CHAMP CRISTALLIN DE BASSE
SYMÉTRIE. - Considérons tout d’abord une transi- tion
F, --+ T3
enchamp trigonal. Lorsqu’on applique
un
champ magnétique H,
ladégénérescence
du doubletest levée et l’on obtient deux sous-niveaux
séparés
de2 gfiH cm -1 (s
=2 g).
Ceux-ci(Ip
>et 1 q »
sontaccessibles en lumière
polarisée
purement Q+ et u-respectivement (ou
viceversa).
Si l’on suppose que) p
> est le sous-niveausupérieur,
le terme a de DCMs’exprime
par la relation :Supposons
maintenant que lasymétrie
au niveau de l’ion soitlégèrement
distordue. En l’absence deH,
ladégénérescence
deT3
est levée et l’on obtient deuxsous-niveaux P
>et 1 Q
>séparés
de LBcm-1.
Les
vecteurs P
>et 1 Q
>s’expriment
sous la formed’une combinaison linéaire des
vecteurs p
> et1
q >diagonaux
en ,uZ(opérateur
momentdipolaire magnétique) :
La condition de normalisation est aa* +
PP*
= 1tandis que la nullité du DCM en
champ magnétique
nul
implique la 1 = IP 1. Compte
tenu de cettedernière remarque, l’hamiltonien en
présence
deH
peut
s’écrire :avec
Les valeurs propres sont = ±
(x2
+yy*)1/2
etles vecteurs propres valent :
Il existe maintenant deux
couples
de transitions(a,, u-)
vers chacun dessous-niveaux 1 +
> d’unepart et 1-
> d’autre part. On détermine le DCMen estimant les contributions
d’absorption
en lumièreQ+ et u- et en les affectant d’une fonction forme conve-
nable f (v
±A).
Dans la mesure où A est faible devant lalargeur
desraies,
cette fonctionpeut
êtredéveloppée
au
premier
ordre en A et le DCMs’exprime
par la relationCompte
tenude « 1= 1 P 1 et
m*+pp*
=1,
on trouve
Il
apparaît
ainsi que notre méthoded’analyse
descourbes permet d’obtenir g, même
lorsqu’une
faibleperturbation
lève aupréalable
ladégénérescence
desdoublets.
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