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Etude de l’expression de l’homéoprotéine Engrailed dans
l’hippocampe et de ses effets sur la complexité
dendritique
Asma Soltani
To cite this version:
Asma Soltani. Etude de l’expression de l’homéoprotéine Engrailed dans l’hippocampe et de ses effets
sur la complexité dendritique. Médecine humaine et pathologie. Université René Descartes - Paris V,
2014. Français. �NNT : 2014PA05T006�. �tel-01124327�
Remerciements
Me voici arrivée au moment, tant attendu, d’ écrire les remerciements, j’ espère n’ oublier personne.
Je remercie vivement les membres du jury qui me font l’ honneur d’ accorder leur attention et leur
expertise à ce travail. Merci au D
rThierry Galli d’ avoir accepté de présider ce jury. Je remercie P
rDominique Müller et le P
rAlain Trembleau d’ avoir accepté d’ évaluer mon travail de thèse et d’ en être
les rapporteurs, ainsi que le D
rFlorence Maschat pour avoir accepté le rôle d’ examinatrice.
Je remercie chaleureusement mon directeur de thèse, le P
rOlivier Stettler, sans qui ce travail n’ aurait pu
se faire. Merci de m’ avoir accompagnée durant ces trois années à travers les phases, loin d’ être toutes
faciles, de la thèse. À ton contact j’ ai énormément appris – bien plus que les nombreuses expressions
idiomatiques que tu aimes tant ! Merci pour ton optimisme à toute épreuve, ton enthousiasme, ta
patience, ton souci de la pédagogie, et la confiance que tu m’ as accordée pour mener ce travail. Un
directeur aussi disponible et investi, c’ est loin d’ être la norme, j’ ai eu de la chance et je t’ en remercie.
Merci au D
r2François Darchen de m’ avoir accueillie au sein du laboratoire et de son équipe. Je te
remercie pour ta disponibilité, ton souci permanent de la cohérence, ta rigueur et ta sympathie.
À Olivier et François, merci d’ avoir relu avec attention ce manuscrit, d’ y avoir consacré du temps ;
j’ aurais appris jusqu’ au bout !
Je remercie chaleureusement les P
rJean-Claude Chottard et Philippe Ascher dont la persévérance
a permis la création de la Filière Médecine Sciences au sein de l’ Université Paris-Descartes, qui m’ a
permis cette bifurcation vers la recherche dès ma deuxième année d’ études de médecine et d’ enrichir
ma formation médicale. Je remercie également tous les professeurs de la filière.
Merci à Mylène Bisson pour ton dévouement ta bienveillance et ta gentillesse. Je remercie tous mes
camarades de la filière Médecine Sciences et de l’ Ecole de l’ INSERM pour leur soutien et les discussions
toujours enrichissantes. Un merci particulier à Gabriella, Timothée et Skerdi !
J’ aimerais remercier tous nos collaborateurs, les D
rMarcel Lauterbach et Marc Guillon pour les
nombreuses heures passées dans la pièce du fameux STED et les belles images d’ épines dendritiques,
ainsi qu’ à leur équipe dirigée par D
rValentina Emiliani. Merci aux D
rVivien Chevaleyre et Rebecca
Piskorowski, pour leur expertise et leur sympathie. Merci au futur D
rGiulia Zunino pour les
interminables comptages d’ épines dendritiques, sa bonne humeur et sa gentillesse ainsi qu’ au P
rYuri
Bozzi. Merci aux D
rRajiv Joshi, D
rAlain Joliot, D
rJulia Fuchs, D
rKen Moya et P
rAlain Prochiantz
pour leur expertise et les nombreuses discussions, ainsi que leur accueil durant les deux mois que j’ ai
passés au Collège de France dans leur laboratoire.
Mes remerciements vont aux membres de l’ équipe « Dynamique Membranaire et Maladies
Neurologiques » : au D
rClaire Desnos pour ton expertise, ton humour, ta disponibilité et les nombreuses
et ta patience face à ma maladresse ; à D
rIsabelle Franget, merci pour ton efficacité. Merci également
aux futures D
rZahra Jaffal et D
rDany Khamsing, ainsi qu’ à Solène Lebrun, mes adorables collègues
de bureau, pour les cafés, les restau’ japonais, votre précieux soutien, les longues soirées passées au
laboratoire, les fous rires, les coups de blues et tout le reste.
Je remercie les autres membres de l’ unité UMR8192 : D
rBruno Gasnier responsable de l’ équipe
« Transporteurs Intracellulaires » pour ta bienveillance, les nombreuses discussions scientifiques, et tes
conseils ; Carole Sens, merci pour ton soutien, ta gentillesse et ton efficacité, ta bienveillance avec moi
qui remplissait si mal les bons de commande et les fiches de mission ; Cécile Debacker pour tes conseils
toujours avisés et ta compétence ; Seana O’ Reagan pour ton soutien, ta joie de vivre communicative
et les longues discussions le dimanche au laboratoire ; Caroline Bertrand pour ta disponibilité et ta
bonne humeur ; le futur D
rAdrien Jézégou pour les discussion théoriques autour de la vie de thésard ;
le futur D
rXavier Leray pour les discussion autour de l’ électrophy et pour m’ avoir fait découvrir le
gâteau à la praline ; merci enfin au D
rChristine Anne, à Christophe Ribes et à Eli Berda.
À mes co-externes à l’ hôpital Sofia, Tiphaine et Thomas, merci pour les cafés et les discussions autour
de la médecine, de l’ ECN et autres charmantes perspectives, votre soutien dans la dernière ligne droite
m’ a été précieux.
Merci au Ministère l’ Enseignement Supérieur et de la Recherche pour ma bourse de thèse, à
l’ Association France Alzheimer pour le financement de nos projets.
!"
Call it a clan, call it a network, call it a tribe, call it a family. Whatever you call it, whoever you are,
you need on »
J. Howard
Ces remerciements ne seraient pas complets sans un mot pour les amis dont le soutien a été précieux :
le futur D
rRima Seddiki pour m’ avoir soutenue et encouragée sans cesse, Saida et Ghofran ainsi que
ma seconde famille, la famille Ben Bdira de m’ avoir supportée pendant la période mouvementée de
l’ écriture. À tous les autres qui ont été là durant ces trois années et dont le soutien a été précieux :
Khaoula A., Khaoula B., Emina, Eya, Hayette, Leila, Fatiha, Maya, Abderahmene, Anissa, Nour,
ainsi que Jamila B. et Samia D., les moments passés à Initiatives et Changements ont été de véritables
bouffées d’ air frais.
À mes sœurs : Chayma grâce à qui Word n’ a plus aucun secret pour moi, Nouçayba pour les sms
d’ encouragements et Mimi pour le soutien moral et les blagues. À mes adorables petits frères Rayen
et Idris pour qui les mots stubby et spines ne sont plus des mots « bizarres », je vous pardonne pour le
boucan.
Last but not least, merci à mes parents, votre soutien est sans faille ; y compris lorsque j’ ai fait des
choix qui vous paraissaient incompréhensibles, il n’ a pas faibli. Merci de m’ avoir transmis la passion
d’ apprendre sans cesse. Enfin, votre courage et votre combat pour votre pays et votre liberté sont une
source inépuisable d’ inspiration. Je termine en disant merci à ma mamie qui, même à des centaines de
Table des matières
I. Introduction ... 1
I. Mise en place de l’ architecture dendritique du neurone ... 2
1. Les acteurs de la dendritogenèse ... 2
A. Le cytosquelette ... 5
B. Les RhoGTPases ... 6
C. Le BDNF ... 6
D. Les facteurs de transcription ... 7
2. Rôle de l’ arborisation dendritique dans la propagation des signaux excitateurs ... 12
II. Les synapses ... 15
1. Généralités ... 15
A. Les synapses excitatrices glutamatergiques ... 15
B. Les cellules inhibitrices GABA-ergiques ... 16
C. Les synapses inhibitrices GABA-ergiques ... 18
2. Les épines dendritiques, support de la plasticité synaptique ... 19
A. Description morphologique et classification ... 19
B. Description des constituants moléculaires des épines dendritiques ... 22
a. La densité post-synaptique ... 22
b. Le spinosquelette et ses régulateurs ... 25
C. Morphogenèse des épines dendritiques ... 34
a. Le modèle de Sotelo ... 34
b. Le modèle de Miller/Peters ... 34
c. Le modèle filopodial ... 35
d. Vers un modèle de spinogenèse unifié ... 37
D. Dynamique des épines dendritiques dans la plasticité synaptique ... 38
a. Les différentes formes de plasticité ... 38
i. La plasticité à court-terme ... 38
ii. La plasticité à long-terme ... 39
La LTP ... 39
La LTD ... 40
iii. La métaplasticité ... 42
iv. La plasticité homéostatique ... 43
b. Le rôle de la plasticité morphologique des épines dendritiques ... 43
i. Influence du volume de la tête d’ une épine dendritique ... 43
ii. Changements morphologiques de la tête de l’ épine dendritique et LTP ou LTD ... 44
iii. Changements morphologiques induits par l’ apprentissage ... 44
c. Plasticité des différents types d’ épines dendritiques ... 45
i. La plasticité des épines thin et mushroom ... 45
ii. La plasticité des épines stubby ... 47
d. Les acteurs de la plasticité des épines dendritiques ... 48
i. Le rôle du spinosquelette dans la plasticité ... 48
ii. Distribution des organites au sein des épines dendritiques ... 49
iii. Synthèse protéique locale dans la plasticité ... 49
iv. Trafic des protéines membranaires ... 50
III. Les pathologies affectant l’ arborisation dendritique et les épines dendritiques ... 53
1. La schizophrénie ... 55
2. La maladie d’ Alzheimer ... 56
3. Les Troubles du Spectre Autistique (TSA) ... 59
A. Les TSA : symptômes et comorbidités ... 59
B. Mécanismes moléculaires et modèles animaux ... 60
C. L’ autisme et les anomalies des épines dendritiques ... 62
D. L’ autisme et les anomalies de la traduction ... 63
E. Le déséquilibre inhibition/excitation dans l’ autisme ... 64
F. Le syndrome de l’ X Fragile ... 64
IV. L’ homéoprotéine Engrailed dans la plasticité neuronale ... 66
1. Généralités : de l’ homéoboîte à l’ homéoprotéine ... 66
2. L’ homéoprotéine Engrailed ... 67
3. Expression cérébrale d’ Engrailed au cours de l’ embryogenèse et à l’ âge adulte ... 68
A. Structure d’ Engrailed ... 69
B. Engrailed, facteur de transcription ... 70
a. Fonction et localisation sub-cellulaire ... 70
b. Gènes cibles ... 72
C. Engrailed, facteur de traduction ... 74
a. Rôle d’ eIF4E ... 74
b. Engrailed dans le guidage axonal ... 75
c. Engrailed dans la maladie de Parkinson ... 76
4. Engrailed, une molécule de signalisation ... 76
A. Internalisation ... 76
B. Sécrétion ... 77
C. L’ exemple d’ Otx2 ... 77
5. Rôle des homéoprotéines dans la morphogenèse et plasticité neuronales ... 79
6. Engrailed, gène de susceptibilité à l’ autisme ... 80
Procédures expérimentales ... 83
1. Culture cellulaire ... 84
A. La préparation des cellules d’ hippocampe ... 84
B. Préparation du milieu conditionné ... 85
C. Préparation des lamelles recouvertes de poly-D-lysine ... 86
D. La transfection ... 86
2. Préparation de cellules d’ hippocampe de souris TG2576 ... 87
A. Génération des souris TG2576 ... 87
B. Culture cellulaire... 87
C. Génotypage des souris TG2576 ... 88
3. Immunomarquages et Imagerie ... 88
A. Imagerie en épifluorescence ... 89
B. Imagerie confocale ... 89
C. Analyse des images et classification des épines dendritiques
Utilisation du logiciel IMARIS ... 89
4. Western blot... 91
5. SuNSET ... 92
A. Protocoles de stimulation de la traduction et traitement à la puromycine ... 93
B. Immunofluorescence et quantification des images ... 93
Table des illustrations et des tableaux
Illustrations
Figure 1 : Illustration de Ramón y Cajal montrant différents types neuronaux ...3
Figure 2 : Dynamique des dendrites et épines dendritiques au cours du développement ...4
Figure 3 : Les épines dendritiques ...4
Figure 4 : Différentes classes de molécules impliquées dans la régulation de l’ arborisation dendritique ...8
Figure 5 : Structure des neurones pyramidaux de l’ hippocampe et domaines d’ input synaptique (rat) ...13
Figure 6 : Relations entre le cytosquelette du dendrite et de l’ épine dendritique ...14
Figure 7 : Synapse excitatrice ...16
Figure 8 : Synapse inhibitrice ...18
Figure 9 : Visualisation de la morphologie des épines dendritiques dans un neurone pyramidal de la région
CA3 de l’ hippocampe ...21
Figure 10 : Limite de la classification morphologique des épines dendritiques...22
Figure 11 : Protéines de la densité post-synaptique d’ une synapse glutamatergique ...24
Figure 12 : Cytosquelette d’ actine dans une épine de type thin ...27
Figure 13 : Organisation du spinosquelette d’ actine ...27
Figure 14 : Voies de signalisation stabilisatrices et déstabilisatrice des épines dendritiques ...28
Figure 15 : Les trois modèles de spinogenèse ...37
Figure 16!" LTP et LTD dépendantes des récepteurs NMDA dans la région CA1 ...41
Figure 17!" Modèle du trafic des récepteurs AMPA durant la LTP et LTD ...42
Figure 18!" Diffusion latérale des récepteurs AMPA dans les épines dendritiques et morphologie du cou ...46
Figure 19!" Voie de signalisation de remodelage du spinosquelette d’ actine ...49
Figure 20!" Modèle de consolidation de la LTP à la synapse via la matrice extracellulaire ...51
Figure 21 : Évolution putative de la densité des épines dendritiques et des synapses au cours de la vie
chez l’ Homme ...54
Figure 22 : Altérations de l’ architecture dendritique et mécanismes impliqués dans la schizophrénie ...56
Figure 23 : Altérations de l’ architecture dendritique et mécanismes impliqués dans la maladie d’ Alzheimer ...58
Figure 24 : Principales protéines associées aux TSA et description des déficits dans les modèles
animaux correspondants ...61
Figure 25 : Altérations de l’ architecture dendritique et mécanismes impliqués dans les TSA ...62
Figure 26 : Altérations de l’ architecture dendritique et mécanismes impliqués dans le FXS ...65
Figure 27 : Expression des gènes Hox et organisation génomique ...67
Figure 28 : Structure de la protéine Engrailed-2 et ses différents domaines d’ interaction (A) et de
l’ homéodomaine (B) ...71
Figure 30 : Mécanisme d’ initiation de la traduction selon la voie cap-dépendante ...75
Figure 31 : Représentation schématique des voies « non-cell-autonomous » et « cell-autonomous » ...78
Figure 32 : Positions des 5 SNPs du gène EN2 et des sites supposés de liaison des facteurs de transcription ...82
Figure 33 :
Schéma des voies de signalisation de mTOR
...132
Tableaux
Tableau 1 : Molécules de régulation de la morphologie des dendrites (Vertébrés) ...8
Tableau 2 : Acteurs moléculaires de la morphologie des épines dendritiques ...28
Tableau 3 : Expression d’ Engrailed-1 et 2 au cours du développement embryonnaire et à l’ âge adulte
(Souris) ...69
Tableau 4 : Gènes cibles potentiels d’ Engrailed ...74
Tableau A1 : Milieu NB27 d’ ensemencement des neurones d’ hippocampe murin ...86
Tableau A2 : Milieu de culture des gliales d’ hippocampe murin ...87
Tableau A3 : Milieu HTD de trypsinisation des neurones d’ hippocampe ...87
Tableau B : Anticorps et dilutions utilises ...91
Tableau C : Anticorps utilisés (SuNSET) ...94
Tableau II.3 : La traduction induite par Engrailed n’ est pas inhibée par AβO ...118
Tableau II.4 : Engrailed maintient la néo-synthèse protéique dans les neurones TG2576 ...119
Abbréviations
#
4E-BPs : Eukaryotic translation
initiation factor 4E binding
protein
A
AβO : Oligomères d’ Aβ
Abp1 : Actin Biding Protein 1
AMPA(R) : α Amin
3-hydroxy-5
Methylisoazol-4-Propionate Acid (Receptor)
Arp2/3 : Actin related protein 2/3
ASD : Autism Spectrum Disorder
(voir TSA)
B
BDNF : Brain Derived
Neurotrophic Factor
β PIX : β -Pak-Interacting
eXchange factor
C
CA : Corne d’ Ammon
CaBP : Molécule de liaison au
calcium
CB ou CALB : Calbindine
CCK : Cholecystokinine
CaMK : Calcium/CalModuline
Kinase
CaMKK : CaMK Kinase
CAMs : Celular Adhesion
Molecules
Cdc42 : Cell division control 42
CDK : Cyclin Dependant Kinase
CREB : C-AMP Response
Element-binding protein
Cy3 : Cyanine (fluorophore rouge)
D
DG : Dentate Gyrus
DISC1 : Disrupted In
Schizophrenia 1
DIV : Day In Vitro
DR1 et DR2 : Dopamine Receptor
1 et 2
E
E : jour Embryonnaire
E-LTP : Late-Long Term
Potentiation
EB3 : End-binding protein 3
ECM : ExtraCellular Matrix
eIF4E : eurkaryotic Initiation
Factor 4E
En1, En2 : Engrailed-1,
Engrailed-2
ErbB4 : V-Erb-A Erythroblastic
Leukemia viral oncogene homolog
EPSP : Excitatory Postsynaptic
Potential
F
F -actine : actine Filamenteuse
FITC : Fluorescéine Iso Thio
Cyanate (fluorophore vert)
Fmr1 : gène Fragile X Mental
Retardation 1
FMRP : Fragile X Mental
Retardation Protein
FRAP : Fluorescence Recovery
After Photobleaching
FRET : Fluorescence Resonance
Energy Transfer
FXS : Fragile X Syndrome
G
GABA : b-AminoButirique Acid
GAD67 : Glutamic Acid
Decarboxylase
GAG : Glycosaminoglycanes
GAP : GTPase Activating Proteins
GEF : Guanine Exchange Factor
(E)GFP : (Enhanced) Green
Fluorescent Protein
GIT1 : G-protein coupled receptor
kinase InTeracting protein 1
GKAP : Guanylate
Kinase-Associated Protein
H
HD : Homeodomaine
HP : Homéoprotéine
HRP : Horse Radish Peroxydase
I
IRM : Imagerie par Résonance
Magnétique
IRMf : Imagerie par Résonance
Magnétique fonctionnelle
K
KO : knock out
L
L-LTP : Early- Long Term
Potentiation
LTD : Long Term Depression
LTP : Long Term Potentiation
M
Protein 2
MAPK : Mitogen-activated
protein kinase
ME : Microscopie électronique
MEC : Matrice extracellulaire
Mecp2 : Methyl CpG binding
protein 2
mGluR : metabotropic Glutamate
Receptor
miRNA : micro RNA
MMP : Matrix metallopeptidase
MP : Maladie de Parkinson
MSBs : MultiSynaptic Boutons
mTOR : mammalian Target Of
Rapamycin
MTs : Microtubules
N
NGF : Nerve Growth Factor
NF : Neurofibromatose I
NLGN : Neuroligine
NMDA(R) : N Methyl D Aspartate
(Receptor)
NP : Neuropeptide
NPY : Neuropeptide Y
NRG : Neureguline
NRXN : Neurexine
NT-3 et 4 : Neurotrophine 3 et 4
P
P : jour Postnatal
p75 NTR : P75 Neurotrophin
Receptor
PA : Potentiel d’ Action
Pak 1 : p21 activating kinase 1
PALM : PhotoActivated
PCR : Polymerase Chain Reaction
PDZ : Post synaptic density
protein, Drosophila disc large
tumor suppressor, and Zonula
Occludens- 1
PI3K : Phosphatidylinositide
3-kinase
PIP2 : Phosphatidylinositol
4,5 bisPhosphate
PNN : Peri-Neurona Nets
PS1 : Préséniline 1
PSD : PostSynaptic Density
PSD-95 : PostSynaptic Density
protein 95
Phospho-Tau : forme
phosphorylée de tau
PTEN : Phosphatase and TENsin
homolog
PV : Parvalbumine
R
Rac1 : Ras related C3 botulinum
toxin substrate 1
RCPG : Récepteur Couplé aux
Protéines G
Rheb : Ras homolog enriched in
brain
RhoA : Ras homologous member
A
ROCK : Rho-Associated Protein
Kinase
RT-PCR : Reverse Transcription
PCR
RT-qPCR : Reverse Transcription
quantitative PCR
S
shRNA : small hairpin RNA
siARN : small interfering RNA
SNC : Système Nerveux Central
Polymorphism
SOM : Somatostatine
STED : Stimulated Emission
Depletion
T
TEA : Tétraéthylamonium
TARP : Transmembrane AMPA
Receptor Protein
TIRFM : Total Internal Reflection
Fluorescence Microscopy
TrkA, B : récepteur Tyrosine
kinase A, B TSA : Troubles du
Spectre Autistique (voir ASD)
TSC : Tuberous Sclerosis Complex
U
Ube3a : Ubiquitin-protein ligase
E3A
V
VGluT1, 2 : Vesicular Glutamate
Transporteur 1, 2
W
WASP : Wiskott Aldrich Syndrome
Protein
Wnt : Wingless-type MMTV
integration site
I.
Mise en place de l’ architecture dendritique du neurone
Les neurones sont des cellules excitables très spécialisées et polarisées, qui présentent des régions
distinctes sur le plan de leur organisation cytologique. On distingue classiquement : 1) le soma, 2)
l’ arborisation dendritique plus ou moins ramifiée, 3) l’ axone en général unique, isolé ou non par une
gaine de myéline. Ces régions neuronales présentent des variantes morphologiques, Ramón y Cajal
a été le premier à essayer de les classer
(figure 1)
: elles sont adaptées aux fonctions des neurones
concernés. D’ une manière générale, une des caractéristiques majeure des cellules nerveuses est de
pouvoir former des réseaux interconnectés via l’ établissement de contacts synaptiques principalement
axo-dendritiques, mais aussi axo-somatiques et axo-axonaux. Les dendrites d’ un neurone donné
portent des connexions axonales afférentes établies par d’ autres cellules nerveuses plus ou moins
nombreuses. Le nombre total de ces connexions est fonction en particulier de la taille de l’ arborisation
dendritique laquelle permet au neurone d’ intégrer un nombre plus ou moins important d’ informations
distinctes. L’ axone établit avec d’ autres neurones un ou plusieurs contacts synaptiques et transmet une
information sortante (efférente), parfois sur de longues distances. La mise en place et la stabilisation
des circuits connectant les neurones entre eux est une étape cruciale du développement du système
nerveux central, de son bon déroulement va dépendre le développement harmonieux des fonctions
cérébrales. Dans ce contexte, le développement des dendrites est particulièrement critique, la taille,
mais aussi la morphologie de l’ arborisation dendritique, déterminent la formation des contacts
synaptiques. Plusieurs molécules jouant un rôle dans la croissance de l’ arborisation dendritique
pendant le développement ont été caractérisées à ce jour, nous les détaillerons plus loin. Nous verrons
que ces molécules participent à des voies de signalisation qui peuvent être altérées dans différentes
maladies neurologiques.
La grande majorité des connaissances sur les mécanismes moléculaires qui régulent l’ arborisation
dendritique viennent de l’ étude des neurones excitateurs (glutamatergiques) du cortex et de
l’ hippocampe. Les dendrites de ces neurones ont la particularité de présenter des protrusions,
appelées épines dendritiques
(figure 3)
, constituant des compartiments post-synaptiques hautement
spécialisés en regard desquelles se positionnent des boutons axonaux présynaptiques, l’ ensemble
formant ainsi les synapses. La section II est consacrée à leur description
(figure 3)
.
1.
Les acteurs de la dendritogenèse
La cellule neuronale est très polarisée avec des compartiments dendritiques et axonaux bien
individualisés. Cette différenciation morphologique correspond à une différenciation fonctionnelle
et s’ établit très tôt au cours du développement embryonnaire. Les mécanismes qui sous-tendent
la formation des dendrites et des axones sont également distincts, ici nous nous intéresserons
exclusivement aux premiers. Au cours du développement du cerveau, les dendrites sont très
dynamiques et connaissent de nombreux remodelages
(figure 2)
. La formation des dendrites débute
restreint d’ entre eux poursuivra sa croissance et se différenciera en dendrite
[Dailey et al., 1996 ; Wu et al.,
1999 ; Wong et Wong, 2000]
.
Les dendrites constituent un support physique pour la formation des synapses. La propagation des
signaux afférents se fait par l’ intermédiaire des synapses et de l’ arbre dendritique lui-même.
De nombreuses classes de molécules interviennent dans la mise en place de l’ arborisation dendritique
(tableau 1)
. Les différents mécanismes auxquels elles contribuent sont régulés dans le temps et l’ espace
pour aboutir à une arborisation caractéristique du type de neurone. La phase de développement
dendritique s’ étend de l’ âge embryonnaire (E15) à quelques semaines (P21) après la naissance chez
la souris
[Wu et al., 1999]
, et est maximale entre six mois de grossesse et les premiers mois de vie chez
l’ homme, bien qu’ il existe des variations de développement dans les différentes régions du cerveau
[Huttenlocher et Dabholkar, 1997]
. La plasticité des filopodes qui forment les dendrites diminue fortement
à mesure que le circuit neuronal devient plus mature au cours des 60 premiers jours post-nataux
chez la souris
(figure 2)
. Au-delà de cette période les dendrites se stabilisent tandis que les épines
dendritiques continuent de se mettre en place tout en conservant leurs capacités plastiques
[Oray et al.,
2004 ; Majewska et al., 2006 ; Holtmaat et al., 2006 ; Holtmaat et al., 2005 ; Trachtenberg et al., 2002]
.
Figure 1 : Illustration de Ram
ó
n y Cajal montrant différents
types neuronaux
A) Schéma du neurone.
B) illustration de Ramón y Cajal du début du siècle dernier. La figure illustre les différents types de neurones selon la
forme des somas, de leur arborisation dendritique, la longueur de l’ axone. Les images ont été réalisées à partir de coupes
de tectum de poulet marquées avec la méthode de Camillo de Golgi.
Figure 2 : Dynamique des dendrites et épines dendritiques au
cours du développement
A) Au cours du développement précoce chez la souris (du 15
ejour embryonnaire (E15) au 21
ejour post-natal (P21)),
les branches dendritiques sont très dynamiques, avec l’ extension de nouveaux embranchements (en vert) et le retrait de
branches existantes (rouge). Mais sans formation de contacts synaptiques fonctionnelles (insert : les segments dendritiques
rouges) il y a une diminution des épines et la rétraction de la branche dendritique ; les branches plus stables (insert : les
segments dendritiques verts) contiennent un mélange d’ épines stables, de nouvelles épines et d’ épines de plastiques.
B) Au cours de l’ adolescence (P21-P60), certaines branches des dendrites se stabilisent, tandis qu’ une partie des épines
dendritiques restent très dynamiques, avec une perte nette d’ épines.
C) À l’ âge adulte, la dynamique des épines dendritiques est moins marquée et la plupart des épines restent stables.
Adapté de Koleske, 2013.
Figure 3 : Les épines dendritiques
A) et B) Les épines dendritiques forment le compartiment post-synaptique, elles sont connectées aux boutons axonaux
présynaptiques B).
C) Neurone glutamatergique d’ hippocampe portant de nombreuses épines (marquage EGFP).
!"A. Le cytosquelette
Les premières étapes de la mise en place des dendrites impliquent le cytosquelette d’ actine : les
filopodes sont constitués de faisceaux d’ actine filamenteuse (actine-F)
[Da Silva et Dotti, 2002]
. Ces
protrusions peuvent être secondairement investies par un microtubule (MT). En effet, l’ inhibition
de la polymérisation de l’ actine-F lors des premiers stades du développement empêche la formation
des prolongements dendritiques
[Lafont et al., 1993 ; Dent et al., 2007]
, en revanche après la mise en
place de l’ arbre dendritique son inhibition n’ influe plus sur la morphologie des dendrites. Une fois
les dendrites primaires formées, des filopodes en émergent et selon le même processus participent à
la formation et la stabilisation de dendrites secondaires, et ainsi de suite pour les dendrites d’ ordre
supérieur jusqu’ à la formation d’ une arborisation complexe
[Hely et al., 2001]
. Plusieurs protéines sont
impliquées dans la formation de ces embranchements dendritiques dont le complexe Actin-related
proteins 2/3 (Arp2/3) qui permet la nucléation des nouveaux filaments d’ actine
[Da Silva et Dotti, 2002 ;
Insall et Machesky, 2009]
. Les dendrites néoformées sont rapidement investies par des microtubules
associés à de nombreuses protéines (les MAPs, Microtubule Associated Proteins). Ce réseau de
microtubules confère non seulement aux dendrites une stabilité structurale mais sert aussi de point
d’ ancrage pour des moteurs moléculaires permettant le transport d’ organelles à distance du soma
[Conde et Caceres, 2009]
. Contrairement à l’ axone, dont les microtubules présentent tous leur extrémité
(+) (polymérisation active) orientée vers sa partie distale, les dendrites contiennent des microtubules
orientés dans les deux sens. Cela permet le trafic d’ organelle dans les sens soma/dendrite et dendrite/
soma par le jeu de moteurs moléculaires différents selon l’ orientation des microtubules
[Baas et al.,
1988 ; Burton, 1988]
.
Bien que la structure globale des dendrites soit stable durant des mois voire des années, le cytosquelette
de microtubules reste dynamique. En effet, 75 % de la tubuline qui les constitue sont recyclés toutes les
10 minutes
[Okabe et Hirokawa, 1990 ; Edson et al., 1993]
, les 25 % restants étant recyclés sur une période
de temps un plus longue, de l’ ordre de l’ heure
[Okabe et Hirokawa, 1990 ; Edson et al., 1993]
. Ce turn over
très rapide des microtubules n’ empêche pas la stabilisation des dendrites car seule une fraction des
microtubules est recyclée en un temps donné tandis que le reste de l’ architecture microtubullaire
est stabilisée et sert de support à de nouvelles molécules. Dans ce processus, les protéines MAP :
MAP1A et MAP2, stabilisent les microtubules en liant les filaments de microtubules entre eux
[De
Camilli et al., 1984 ; Huber et Matus, 1984 ; Bloom et al., 1984]
. L’ augmentation de leur expression augmente
la polymérisation des microtubules et leur stabilisation, leur knock out chez la souris entraîne la
désorganisation structurale des dendrites et une diminution significative de l’ étendue de l’ arborisation
dendritique
[Teng et al., 2001 ; Harada et al., 2002]
. Les MAPs stabilisent les microtubules en les protégeant
de l’ activité de protéines qui favorisent leur dépolymérisation comme la katanine, ou la famille
kinésine-13 de microtubule dépolymérases
[Sudo et Baas, 2010 ; Peris et al., 2009]
(figure 6)
. La cypine
est une autre molécule de stabilisation des MTs. Elle lie les hétérodimères de tubuline et favorise la
polymérisation des MTs formant ainsi de nouveaux filaments. Elle est en compétition avec la snapine,
qui déstabilise les MTs, pour la liaison à la tubuline
[Chen et al., 2005]
. La surexpression de la cypine
de son expression par des ARNm non fonctionnels (inhibition de la maturation de l’ ARNm de la
cypine par des small nuclear RNA portant une mutation) montre une simplification de l’ arborisation
dendritique
[Akum et al., 2004]
. Par ailleurs, des molécules d’ échafaudage de la densité post-synaptique
sont impliquées dans la formation des prolongements dendritiques : PSD-95, Shank ou Homer
[Vessey
et Karra, 2007]
. La surexpression de PSD-95 entraîne une diminution du nombre d’ embranchements
dendritiques dans les neurones en développement indiquant un rôle non-synaptique de cette protéine
à des étapes très précoces du développement
[Chen et al., 2005]
. La PSD-95 peut aussi lier EB3
(End-Biding protein 3) qui l’ empêche de se lier aux MTs et diminue ainsi leur stabilité
[Sweet et al., 2011]
.
B. Les RhoGTPases
Les protéines, RhoGTPases : Rac1 (Ras related C3 botulinum toxin substrate 1), Cdc42 (Cell division
control 42) et RhoA (Ras homologous member A), régulent la formation, la croissance et le branching
des dendrites essentiellement en modulant le cytosquelette d’ actine mais aussi le cytosquelette
formé par les microtubules
[Luo et al., 2002 ; Leemhuis et al., 2004]
. Les protéines RhoGTPases agissent
par diverses voies de signalisation
[de Curtis, 2008]
, elles activent entre autres le complexe Arp2/3 qui
favorise la polymérisation de l’ actine
[Insall et Machesky, 2009]
.
Lorsque Rac1 est constitutivement activé, il induit une augmentation du nombre de dendrites
primaires et favorise la dynamique des branchements dendritiques
[Threadgill et al., 1997]
, l’ expression
d’ un dominant négatif de Rac1 cause une forte diminution (50 %) du nombre de dendrites primaires
[Threadgill et al., 1997]
. De la même manière, l’ expression d’ un dominant négatif de Cdc42 diminue le
nombre de dendrites primaires
[Threadgill et al., 1997 ; Li et al., 2000]
. Rac1 et Cdc42 régulent également
de manière positive le cytosquelette de microtubules via l’ effecteur Pak1 (p21-activating kinase 1), des
expériences dans des neurones de poulet ont montré que l’ activation de Rac1 inhibe la dépolymérisation
des microtubules dans les dendrites
[Grabham et al., 2003]
. À l’ inverse, RhoA est un régulateur négatif
de la croissance et l’ organisation dendritique : l’ expression d’ une forme active de RhoA provoque une
simplification de l’ arbre dendritique
[Li et al., 2000 ; Nakayama et al., 2000]
. RhoA agit en liant la protéine
kinase ROCK et la Profiline IIa ce qui déstabilise les filaments d’ actine et augmente l’ élimination
des dendrites
[Kakayama et al., 2000 ; Da Silva et al., 2003]
. Enfin, RhoA contrôle de manière négative la
formation des embranchements en diminuant le taux de protéine cypine ce qui diminue la formation
et la stabilisation de nouveaux MTs
[Chen et Firestein, 2007]
.
C. Le BDNF
Le BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor) fait partie de la famille des facteurs neurotrophiques
(neurotrophines), avec le NGF (Nerve Growth Factor), et les NT-3 et NT-4 (Neurotophine 3 et 4),
qui joue un rôle important dans la dendritogenèse. Ces facteurs sont sécrétés et agissent en liant les
récepteurs membranaires de la famille Trk (A, B, C) et le récepteur p75 aux neurotrophines (p75
NTR)
[Kumar et al., 2005 ; Salama-Choen et al., 2005]
. Le BDNF est un régulateur positif de la croissance et de
la stabilisation des dendrites : il augmente le nombre de dendrites dans les neurones pyramidaux
le SNC cause une forte diminution de longueur et de la complexité de l’ arborisation dendritique des
neurones excitateurs corticaux
[Gorski et al., 2003 ; Tolwani et al., 2002 ; Xu et al., 2000]
. Le BDNF agit
en activant différentes voies de signalisation : Ras/MAPK, PI3 kinase/Akt et IP3 qui aboutissent à
l’ augmentation de l’ expression des protéines stabilisatrices des MTs par le facteur de transcription
CREB : MAP1A, MAP2 et la cypine
[Bloom et al., 1984 ; Vaillant et al., 2002 ; Chao et al., 2003 ; Szebenyi et al.,
2005]
. La sécrétion du BDNF est augmentée de manière NMDA-dépendante, suggérant que l’ activité
neuronale excitatrice représente un facteur de la stabilisation dendritique
[Hartman et al., 2001 ; Kohara
et al., 2001 ; Kojima et al., 2001]
. Aux côtés du BDNF d’ autres molécules sécrétées exercent des fonctions
autocrines et paracrines qui régulent différents aspects de la dendritogenèse. Elles constituent un
moyen efficace de communication intercellulaire. Les récepteurs membranaires à ces facteurs ainsi que
les molécules d’ adhésion participent activement à cette voie de communication. Le BDNF, la Reeline
[Niu et al., 2004 ; Lambert de Rouvroit et Goffinet, 2001 ; Gonzalez-Billault et al., 2005]
, les molécules de la
famille Wnt
[Rosso et al., 2005 ; Terabayashi et al., 2007]
et leurs récepteurs sont autant d’ acteurs permettant
d’ intégrer les signaux extracellulaires, et d’ activer des cascades de signalisation qui influencent la
croissance et la formation de nouveaux embranchements dendritiques.
D. Les facteurs de transcription
Plusieurs facteurs de transcription ainsi que leurs gènes cibles
(tableau 1)
ont été identifiés
comme participants à la dendritogenèse, parmi eux Cux1 et Cux2, deux protéines de la famille des
homéoprotéines. Deux études récentes montrent l’ implication de Cux1 dans la dendritogenèse des
neurones du cortex avec des conclusions apparemment contradictoires
[Li et al., 2010 ; Cubelos et al.,
2010]
. Li et al., montrent que Cux1 diminue la complexité dendritique et la longueur des dendrites :
la diminution de son expression par des ARN interférents augmente la complexité dendritique et sa
surexpression a l’ effet inverse. Les auteurs identifient le gène de la kinase p27
KIP1comme cible de Cux1,
qui elle-même inhibe la GTPase RhoA
[Li et al., 2010]
. À l’ inverse, Cubelos et al., montrent que Cux1
augmente la complexité dendritique : l’ inhibition de son expression par des shRNA par transfection
in utero chez des souris, diminue l’ étendue de l’ arborisation dendritique, sa surexpression produit
l’ effet inverse
[Cubelos et al., 2010]
. Les auteurs identifient les gènes cibles murins Xlr3b et Xlr4b qui
sont des gènes de remodelage de la chromatine. La surexpression de Xlr3b chez la souris constitue
un modèle du syndrome de Turner, un type de retard mental lié à l’ X
[Davies et al., 2005]
. Le rôle de
Cux2 est lui aussi controversé : Li et al., concluent à l’ absence d’ effet sur la dendritogenèse, tandis que
Cubelos et al., montrent un effet identique à celui de Cux1
[Li et al., 2010 ; Cubelos et al., 2010]
. L’ étude
de Li et al. est faite sur des neurones dissociés de cortex de rat en culture (DIV4 à DIV6), tandis que
l’ étude de Cubelos et al. est faite sur des tranches de cortex de souris (P21), ce qui pourrait expliquer
du moins en partie les différences observées. Dans tous les cas, ces deux études montrent que ces
homéoprotéines sont impliquées dans la dendritogenèse. Par ailleurs, ces deux facteurs agiraient sur
la morphologie des épines dendritiques, ce qui sera détaillé dans la section II.
Figure 4 : Différentes classes de molécules impliquées dans la
régulation de l’ arborisation dendritique
Arikkath, 2012.
Arikkath Molecular mechanisms of dendrite morphogenesis
FIGURE 2 | Schematic of neuron showing various classes of molecules with some of the more recent examples that have been implicated in dendrite arborization.
via the PDZ domain of Disheveled in association with Rac and Jnk, but independent of the canonical signaling pathway and Rho. In addition, Wnt-3a promotes the recruitment of Par1b/MARK2, a polarity regulating kinase, to the membrane which then pro-motes the phosphorylation of MAP2 which is selectively localized to dendrites (Terabayashi et al., 2007). Interestingly, the expres-sion of another Wnt, Wnt2, that also promotes dendrite arboriza-tion is regulated by synaptic activity (Wayman et al., 2006), suggesting that Wnts may play key roles in the regulating dendrite morphogeneis in an activity dependent manner.
EPHRINS AND Eph RECEPTORS
The Eph receptor tyrosine kinases and their ligands, the ephrins, play critical roles in various aspects of axon and synapse devel-opment and function. The Eph receptor tyrosine kinases are subdivided into two major families, the EphA and EphB. The ephrin ligands are anchored to the plasma membrane via a GPI linked anchor (Ephrin-A) or transmembrane domain (Ephrin-B). Interestingly, the Eph-Ephrin signaling is bidirec-tional and both forward and reverse signaling mechanisms are important in various aspects of CNS development and func-tion (Klein, 2009). Indeed, loss of EphB1, EphB2 and EphB3 in a mouse model results in a reduction in dendritic arborization (Hoogenraad et al., 2005) in mature neurons, suggesting that Ephs play important roles in regulating dendrite arborization. This can be partly attributed to the necessity of EphB to be traf-ficked to the surface membrane via a KIF5 (a microtubule motor protein) and GRIP1 (glutamate receptor interacting protein 1) dependent mechanism (Hoogenraad et al., 2005).
SEMAPHORINS
Semaphorins form a large family of a group of proteins that include both secreted and transmembrane proteins. The major receptors for Semaphorins are members of the Plexin family of transmembrane proteins. The Neuropilins may also serve as coreceptors for semaphorins. While several members of the fam-ily play critical roles in axon guidance (Kolk et al., 2009) and spine morphogenesis (Tran et al., 2009) and dendrite guidance, it is now becoming clear that multiple semaphorins also reg-ulate dendrite outgrowth and architecture at different stages during development. Recent studies indicate that Sema3A reg-ulates the initial step of neuronal polarization and promotes the origin of dendrites (Shelly et al., 2011), while suppress-ing axon formation, both in vivo and in vitro. Mechanistically, Sema3A promotes the elevation of cGMP, but reduces the lev-els of cAMP and activity of protein kinaseA. Interestingly, loss of Sema3A increases the bifurcation of dendrites within the stratum pyramidale (Nakamura et al., 2009). Sema3A also promotes the complexity of basal dendritic arbors via neu-ropilin2 and PlexinA3 (Tran et al., 2009). Sema4D promotes dendritic branching in hippocampal neurons via the PlexinB1 receptor, PI3 Kinase and mTor pathways (Vodrazka et al., 2009).
NOTCH
Notch is a cell surface receptor that when cleaved releases an intra-cellular fragment that translocates to the nucleus and regulates gene expression. Two families of ligands, Delta and Jagged are known to activate Notch. Signaling via the Notch receptor has
Frontiers in Cellular Neuroscience www.frontiersin.org December 2012 | Volume 6 | Article 61| 6
Tableau 1 : Molécules de régulation de la morphologie des dendrites
(Vertébrés)
Molécule
Fonction dans la morphogenèse dendritique
Références
Régulateurs transcriptionnels
CREST
(Calcium-Responsibe
Transactivator)
Un transactivateur qui régule la croissance des dendrites de
manière Ca
2+- dépendante dans les neurones corticaux et
pyramidaux.
Aizawa et al., 2004
NEUROD1 (protéine
helix-loop-helix
(bHLH))
Régule la morphogenèse des dendrites de manière
activité-dépendante.
Gaudilliere
2004
et al.
,
Nf-κB
Augmente la longueur des dendrites et favorise la formation
d’ embranchements dendritiques.
2005 ; Bonini et al.,
Gutierrez et al.,
2011
Cux1 (Facteur de
transcription à
homéoboîte)
a) Diminue la complexité dendritique en agissant via p27
Kip1RhoA
(modèle in vitro).
b) Augmente la complexité dendritique des neurones de la couche
II-III du cortex (modèle in vivo).
a) Li et al., 2010
b) Cubelos et al.,
2010
Cux2 (Facteur de
transcription à
homéoboîte)
a) Cux2 n’ a pas d’ effet sur la complexité dendritique
b) Augmente la complexité dendritique des neurones de la couche
II-III du cortex. Cible : gènes Xlr3b et Xlr4b (modèle in vivo).
Gènes homologues humain : FAM9. FAM9B est potentiellement
impliqué dans l’ autisme [Thomas et al., 1999] et la schizophrénie
[Milunsky et al., 1999].
a) Li et al., 2010
b) Cubelos et al.,
Molécule
Fonction dans la morphogenèse dendritique
Références
CREB (c-AMP
response
element-binding protein)
Régule la morphogenèse des dendrites de manière
activité-dépendante en se liant aux éléments de réponse cAMP.
Wayman et al., 2006 ;
Redmond et al., 2002
Neurogenine 2
(protéine bHLH)
Régule la morphogenèse des dendrites des neurones pyramidaux
et corticaux.
Hand et al., 2005
Protéines secrétées et récepteurs membranaires
Neurotrophines et
récepteurs tyrosine
kinase
Régulent la croissance et la complexité dendritique.
McAllister et al.,
1995, 1997
BDNF
Régule positivement la dendritogenèse et la stabilisation des
dendrites.
2000 ; Horch et Katz,
Yacoubian et Lo,
2002 ; Baj et al., 2011
WNT et Dishevelled
Régule la dendritogenèse et la stabilisation des dendrites.
Rosso et al., 2005 ;
Terabayashi et al.,
2007
Semaphorines et
Plexine–Neuropiline
Régule le guidage et le la formation d’ embranchements
dendritiques dans les neurones corticaux.
Komlyama et al.,
2007 ; Nakamura
et al., 2009 ;
Tran et al., 2009 ;
Vodrazka et al.,
2009 ; Shelly et al.,
2011
Notch
Favorise la complexité dendritique.
Breunig et al., 2007 ;
Bonini et al., 2011
Reeline
Régule la croissance et le branching dendritiques dans les neurones
corticaux.
Lambert de Rouvroit
et Goffinet, 2001 ;
Niu et al., 2004 ;
Gonzalez-Billault
et al., 2005 ;
D’ Arcangelo, 2006
Régulateurs des voies de sécrétion
Sar1 (molécule de
la famille des petites
GTPases)
Régule la longueur des dendrites, en agissant sur la sécrétion et
le trafic de vésicules COPII du reticulum endoplasmique vers
l’ appareil de Golgi
Ye et al., 2007
CLIMP63
dendritiques. Elle régule la mobilité du reticulum endoplasmique
Sa forme phosphorylée augmente le nombre d’ embranchements
aux embranchements.
Cui-Wang et al.,
2012
Cul7
Fbxw8Régule l’ arborisation et la longueur dendritiques.
Litterman et al., 2011
Régulateurs du cytosquelette
Rac1 et Cdc42
Les formes actives augmentent la croissance et la stabilisation des
dendrites.
Newey et al., 2005 ;
Leemhuis et al.,
2004 ; Luo, 2002 ;
Molécule
Fonction dans la morphogenèse dendritique
Références
RhoA
La forme active diminue la croissance et la stabilisation des
dendrites.
Chen et Firestein,
2007 ; Luo, 2004 ;
Lee et al., 2000
ARF6
(ADP-ribosylation factor
6, famille des petites
GTPases)
Diminue la croissance des dendrites dans les neurones
d’ hippocampe in vivo et in vitro.
Hernandez-Deviez
et al., 2002 ;
Sagakami et al., 2005
Moteurs moléculaires
KIF5
Régule la morphogenèse des dendrites des neurones
d’ hippocampe.
Hoongenraad et al.,
2005
Dynéine
Régule l’ arborisation et la formation d’ embranchements
dendritiques.
Zheng et al., 2008 ;
Satoh et al., 2008
LIS1 (protéine
d’ interaction avec la
dynéine)
Augmente l’ arborisation dendritique.
Zheng et al., 2008 ;
Vallee et al., 2000 ;
Rab17
(dendrite-specific Rab)
Augmente la croissance et la complexité dendritique dans des
neurones d’ hippocampe in vitro.
Mori et al., 2012
Molécules d’ adhésion
δ-Caténine
(Complexe
d’ adhésion
cadhérine-caténine)
Régule le maintien de l’ arborisation dendritique des neurones
matures du cortex in vivo. Sa mutation est responsable de la
maladie du Cri-du-Chat. Interagit avec PS1 (préséniline1).
Elia et al., 2006 ;
Arikkath et
Reichardt, 2008 ;
Arikkath, 2009 et al.;
Matter et al., 2009
DSCAML1 (Down
Syndrome Cell
Adhesion
Molecule-like 1)
Régule la dendritogenèse et la complexité de l’ arborisation
dendritique. Les souris KO présentent une organisation
anormalement enchevêtrée des dendrites des neurones du cortex.
Fuerst et al., 2009 ;
Maynard et al.,
2012 ;
EphB1, EpHB2 et
EphB3
Favorisent la dendritogenèse et augmentent la complexité de
l’ arborisation dendritique.
Klein, 2009 ;
Hoogenraad et al.,
2005
Molécules de signalisation
Akt
Augmente la croissance et la formation d’ embranchements
dendritiques dans les neurones corticaux.
Jarowski et al., 2005 ;
Kumar et al., 2005 ;
Jossin et al., 2007
PTEN
Régule la morphologie des dendrites. Les souris PTEN
-/-