HAL Id: jpa-00206996
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Étude de l’absorption multiphonon dans le fluorure de magnésium
C. Benoit
To cite this version:
C. Benoit. Étude de l’absorption multiphonon dans le fluorure de magnésium. Journal de Physique,
1970, 31 (11-12), pp.1005-1015. �10.1051/jphys:019700031011-120100500�. �jpa-00206996�
ÉTUDE DE L’ABSORPTION MULTIPHONON
DANS LE FLUORURE DE MAGNÉSIUM
C. BENOIT
Laboratoire de
Physique
moléculaire et cristalline Faculté desSciences, 34, Montpellier,
France(Reçu
le 13 mai1970)
Résumé. 2014 On utilise un
appareil
I. R. à hautesperformances,
construit aulaboratoire,
pourmesurer le spectre de transmission du F2Mg du côté haute
fréquence
des bandesprincipales d’absorption.
On trouve 11 bandesd’absorption
à 2phonons.
On lesinterprète,
ainsi que des résul- tatsexpérimentaux
obtenus par d’autres méthodes. On donne un critère de validité pourquelques
résultats. Dans une 2e
partie,
on cherche àpartir
des formules de based’absorption
I. R. du cris- tal une formulesemi-empirique
permettant de tirerquelques
informations de la variation des spectres en fonction de latempérature
Abstract. 2014 We use a
high performance
I. R. spectrometer to measure the transmission spectra ofMgF2
on thehigh frequence
side ofprincipal absorption
bands. We find eleven2-phonons
bands.We
interprete
them, as well as otherexperimental
results. Wegive
a criterions for some results.In a second part we look for an
empirical formula,
from usualabsorption
I. R. formulas ofcrystal
to
explains
some informations about the variation of transmission spectra with temperature.1. Introduction. -
Après
avoir construit un spec- tromètreinfrarouge
à réseau à hautesperformances [1]
nous nous sommes attachés à étudier les effets
opti-
ques dus à l’anharmonicité dans le cristal de
F2Mg.
Nous avions mis en évidence l’existence de bandes dues à des combinaisons de
phonons [2]
dans lespectre
de transmission de cecristal,
étudié ladyna- mique
de son réseau[3],
mesurél’énergie
de certainsphonons
à l’aide de la diffusioninélastique
des neu-trons
[4], [5]
et déterminé lesrègles
de sélections pour les cristauxayant
cetype
desymétrie [6].
Nous avonsrepris systématiquement
l’étude duspectre
de trans- mission duF2Mg
du côté hautefréquence
des bandesprincipales d’absorption
et cela pourplusieurs tempé-
ratures. Nous donnons ici le résultat de ces
expériences
et nous
synthétisons
l’ensemble de nos mesures et calculs en fournissantl’origine
des bandes obtenues et en étudiant leurcomportement lorsque
latempéra-
ture varie.
II.
Dispositif expérimental
et résultats. -L’appa-
reil utilisé est un
spectromètre
à réseau enmontage Littrow,
totalementsymétrique,
permettant uneexplo-
ration du
spectre
de0,8 u
à 30 u. L’échantillon deF2Mg
utilisé a été tiré d’un bloc monocristallin de 60 mm x 40 mmsynthétisé
au laboratoire par Mme Ribet[7]
suivant la méthodeStockbarger.
Nousl’avons orienté par la méthode Lauë en retour et au
microscope polarisant.
L’échantillon taillé etpoli
avait
0,29
±0,01
mmd’épaisseur
et 18 mm x 6 mmdans ses
plus grandes
dimensions. Au-delà de cetteépaisseur
le cristal se clivait sous l’action dupolissage.
De
plus,
pour des cristauxplus minces,
nous aurionspu avoir des
systèmes
d’inférences à ondesmultiples.
Le cristal était
placé
sur la moitié de la fenêtrepercée
dans le
porte-échantillon
d’unpolycryostat
de laSociété des Machines
Cryogéniques.
Laprécision
des mesures des
températures
àquelques degrès près
étant
suffisante,
nous avonsplacé
lethermocouple
directement sur le
porte-échantillon
en étudiant lescontacts
thermiques.
L’ensemble était monté sur unbâti très
rigide
etpouvait
être translaté et orienté enbloc avec une
grande précision.
Onpouvait
alors dansdes conditions
expérimentales identiques
mesurer lefaisceau de référence et le faisceau transmis par le cristal. Un
polarisateur
à lame desélénium,
dutype Duverney,
a été monté sur le faisceau. Lespectre
a étéexploré rapidement
pourquelques températures
de
8 Il
à 13 Il,puis repris systématiquement
pour lespolarisations parallèle
etperpendiculaire
à l’axeoptique,
pour 8températures depuis
9,DKjusqu’à
300 OK. Nous avons ainsi mis en évidence l’existence de 3 bandes de
9 Il
à11 u (E//C)
et de 8 bandes de10 Il
et13 u (E
1C).
La résolution était de 300 dans larégion
de 13 g.Le calcul du coefficient
d’absorption
a été fait entenant
compte
des réflexionsmultiples
sur les facesdu cristal
[8].
Cette correction est la même pour toutes lestempératures,
le coefficient de réflexion du cristal variant très peu.Nous donnons les valeurs du coefficient
d’absorp-
tion a en fonction de  pour 3
températures
et pour lesArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019700031011-120100500
deux
polarisations (Fig. 1),
ainsi que ledéplacement
des bandes en fonction de la
température
et la varia-FIG. 1.
tion du coefficient
d’absorption
pour despoints
carac-téristiques
duspectre (Fig. 2).
Enfin nous avonsporté
dans le tableau 1 la
position
des bandes à 9 OK et à300,DK.
On observe le
phénomène
bien connu d’uneplus grande
transmission à bassetempérature.
L’intensité des bandes varie moins vite que celle du fond continulorsque
latempérature
varie. Certaines bandes(B7, B1o, Bit)
sont même absorbées par celui-cilorsque
latempérature augmente.
Par
ailleurs,
lespectre
de réflexion à 300 OK duFIG. 2.
F2Mg
a été mesuré par Barker[9]
et par Lalauze[10].
Si l’on étudie leurs résultats on trouve des zones
d’absorption plus
forte. Etant donné leur intensitéce sont certainement des processus de combinaisons à 2
phonons qui
interviennent[22].
Nous avonsporté
leur
position
dans le tableau II. Enfin lespectre
de diffusion Raman de ce cristal a été très difficile à déterminer[11], [12], [13], [14].
Lacomparaison
desdifférents résultats montre l’existence d’un
spectre
de diffusion du 2e ordre. Les dernières attributions[14]
ayant
été confirmées enpartie
par la diffusion inélas-tique
des neutrons[4]
nous avons pu déterminer les raiesappartenant
auspectre
du 2e ordre. Nous avonsporté
leur valeur dans le tableau II.TABLEAU 1
TABLEAU II
III.
Origines
des bandes. - Le fluorure demagnésium
est un cristalquadratique qui
cristallise dans le groupe P42
mn m(ou D§1)
avec 6 atomes parmaille
(structure rutile). L’activité,
eninfrarouge
et endiffusion Raman du 2e
ordre,
des modesappartenant
à despoints
de hautesymétrie
de la 1 re zone Brillouina
déjà
été déterminée[6].
Les résultats de cet article sont basés sur les défini- tions que nous avons
adoptées
pour lesopérations
dugroupe G et la table des caractères pour le groupe
ponctuel D4h.
Ces définitions diffèrent de celles d’au- tres auteurs. Parexemple
on retrouve bien les résul- tats deNarayanan [33]
et des auteursqui
s’en sontinspirés
si l’on tientcompte
que notreBig (T3)
cor-respond
à leurB2g
et vice versa. Il en est de même pourBiu et B2u. Remarquons
aussi que lesreprésentations Ki
de cet article sontcomplexes conjuguées
et nonéquivalentes :
elles donneront des valeursdégénérées
pour les
fréquences.
En se basant sur les valeurs des
fréquences
desmodes actifs en
infrarouge
et en diffusionRaman, Katiyar
et Krishnan[15]
ont calculé les courbes dedispersions
pour 2 directions desymétrie.
Le modèlea été testé par la mesure des constantes
élastiques [16]
et à l’aide de la diffusion
inélastique
des neutronsthermiques [5].
Lesfréquences
de vibration des modesoptiques
étantélevées,
il n’a pas étépossible
de testerle modèle pour toutes les branches des courbes de
dispersion,
mais seulement pour lesplus
basses :acoustiques
et lespremières optiques.
Bienqu’il
soitnécessaire de
l’améliorer,
ce modèle donne engénéral
une bonne
interprétation
desrésultats.
Le
type
desymétrie
dechaque
modeput
être déter- miné à l’aide des courbes dedispersion
deKatiyar
et Krishnan
[12],
des relations decompatibilité
don-nées par Gubanov et Shur
[17]
et des travauxprécé-
dents de l’auteur
[6].
Onpeut
alors trouverl’origine
des bandes et des raies obtenues. Les résultats pour les combinaisons
permises
sontdonnés,
à 2% près
dans le tableau IV. Etant donné le nombre de modes
assez élevé
qui
interviennent nous les avonsrepérés
àl’aide des lettres
qui
définissent leurtype
desymétrie
au centre et au bord de la 1 re zone Brillouin
plutôt
que par des notations du
type L;
ouTi.
On remarquequ’en général
l’accord estplus précis
que 2%
saufpour
B2
etB12
et que pour les raies de diffusionRaman,
il est très bon.Nous avons cherché un critère pour tester la validité de certains de ces résultats. Si on suppose que les combinaisons données sont exactes, on remarque
qu’il sufht,
parexemple,
de combiner 4 modes dutype MI (voir
tableauIV)
pour obtenir les 5 bandesB2, B3, B4, B5, B8. Lorsque
latempérature
varie lesdéplacements :
TABLEAU IV de ces 5 bandes seront des combinaisons des varia- tions
des
fréquences
des modesM; correspondants.
Or les5 relations doivent être
compatibles.
Enparticulier
àpartir
de 4 d’entre elles onpeut
trouver les variations desM; correspondants
et voir si la dernière relation est vérifiée. Parexemple,
pourB2
le calcul àpartir
des autres bandes donne
2,99
au lieu de2,15,
trouvéexpérimentalement (tableau V).
Ces résultats montrentque
l’une-au
moins desexplications
est erronée(proba-
blement
B2
ouB8).
Il est alors nécessaire de connaître lesfréquences
d’autres modes. Il estpossible
aussique les bandes
proviennent
d’autres processus, indi-qués
ou non, dans le tableau IV. Parexemple B4 peut provenir
des deux autres processusindiqués.
Pour lever cette
indétermination,
il serait nécessaire d’effectuer des calculs extrêmementlongs [18].
Ormême
l’approximation
des densités combinées[19]
est
trop complexe
dans le cas de tels cristaux.De
plus
ces calculsdevraient,
pour êtrevalables,
être testés à l’aide
d’expériences plus sélectives,
parexemple
les mesuresqui
fournissent l’intensité et lalargeur
despics
dephonon
obtenues par diffusioninélastique
de neutrons lents(et peut-être
aussi leur variation en fonction de latempérature).
IV. Calculs du coefficient
d’absorption.
- RAPPELDE LA THÉORIE
[20], [21], [22], [24].
- Dansl’approxi-
mation
harmonique l’énergie potentielle
de vibration des ions du cristal estquadratique
en fonction desdéplacements.
Si l’on tientcompte
des interactionsanharmoniques,
on obtient des termes de la forme :avec :
TABLEAU V
est le mode normal de
fréquence w°(k)
etA(Ik) exprime
l’invariance par translation du réseau et estégal
à 1 si Ik = K vecteur du réseauréciproque
et 0dans les autres cas. On
peut
aussidévelopper
le momentdipolaire
M en fonction desopérateurs Aj(k) :
onobtient pour la
composante
suivantl’axe f1 :
On suppose
qu’il n’y
a pas de momentdipolaire permanent
etqu’il n’y
aqu’un
seul oscillateurdispersif (jo).
C’est exactement le cas, pour leF2Mg,
pour lapolarisation parallèle
à l’axeoptique.
Pour l’autrepolarisation
où il y a 3 oscillateursdispersifs,
onpeut
considérer que pour larégion étudiée,
les effets de l’oscillateur deplus
hautefréquence
sontprépondé-
rants. La
réponse
linéaire du cristal au rayonnementest donnée par la
susceptibilité électrique Xuv(T, Q) [21].
Si l’on tient
compte
des termesanharmoniques
et dela
partie
non linéaire du moment, on obtient[21], [22], [24] :
avec
et
avec :
où nous avons tenu
compte
de l’existence d’un centre desymétrie ;
Q est lafréquence
dechamp
électroma-gnétique :
est le nombre
d’occupation
de mode( jl, kl)
de fré-quence
(t)jl(kl)
déterminée dans le cadre deshypo-
thèses de
pseudo-harmonicité.
wJ(o)
est lafréquence
du modedispersif
non per- turbé. Si l’on étudiel’absorption
de cristal suivantune direction de
symétrie
v = Il et si e, est la constantediélectrique
suivant cette direction on a :alors le coefficient
d’absorption
au est donné par :où C est la vitesse de la lumière dans le vide.
La
susceptibilité électrique (3)
avec(4)
et(8)
est doncconstituée de 3 termes
principaux ;
lepremier
oùinterviennent les termes
anharmoniques seuls,
lesecond où intervient la
partie
non-linéaire du momentélectrique
et le troisième où ces deuxquantités
inter-viennent simultanément.
Szigeti [23], [25]
etKeating [26]
ontdéjà
discutél’ordre de
grandeur
de ces différents termes ; dans un cristal de caractèreionique
fort on montre quel’absorp-
tion
provient
surtout des termesanharmoniques.
Aussi ne tiendrons-nous
compte
que dupremier
terme
(3).
V. Utilisation de ces résultats. - Pour utiliser
l’expression
de lasusceptibilité électrique
donnéepar
(3)
il est nécessaire de connaître laself-énergie
E (jo,
Q +ie)
c.-à-d. d’effectuer les sommations inter- venant dans la formule(6).
De tels calculs n’ont pu être faits que dans des cassimples :
cristauxcubiques (LiF
ou de gazrares)
avec despotentiels centro-symé- triques [18], [28], [29].
Le calcul d’une telleexpression
est
pratiquement impossible
dans le cadre de cris-taux
plus complexes
et avant de lesentreprendre
ilserait nécessaire d’avoir
beaucoup plus
d’informa-tions au
sujet
de ladynamique
du cristal. Nous avonsdonc cherché une formule
semi-empirique
et compor- tantquelques approximations
pour laself-énergie
pour la zone du spectre considérée et
qui puisse
nousfournir des résultats. On
peut
en effet diviser les pro-cessus intervenant dans cette zone où les bandes sont presque isolées en deux
catégories :
ceuxqui produi-
sent une bande et l’ensemble des autres. Les combi-
naisons
qui produisent
une bande donnéeimpliquent
certainement des
phonons appartenant
à des zones de hautesymétrie
de la zone Brillouin et donc sontassez
localisées,
du moins enfréquence.
Donc pourune bande
B, donnée,
lesphonons
que l’on combineont certainement des
fréquences -W-1, et W2" proches
de celles données dans le
tableau IV ;
deplus,
onpeut
supposer que pour toutes ces combinaisons les termes decouplages
sont les mêmes pour lesphonons qui
interviennent au sommet de la bande. On pourra donc mettre :
en facteur dans les sommations intervenant pour
B,.
On
peut
alors supposer formellement que e est fini etpetit (en
se souvenant que l’on a ici e --+0+
parceque l’on est dans
l’hypothèse pseudo-harmonique [21] ;
on devrait avoir une
expression
dutype E (( jk,
Q +ie)
dans le dénominateur des
quantités (6)
et(8)).
C’estce que l’on fait habituellement avec les formules de
dispersion
dans le casharmonique, néanmoins,
nousen donnons en
appendice
une autrejustification.
Si on attribue l’indice « f. c. » aux termes concer-
nant le fond
continu,
« v » pour les termes concernant lesbandes,
on aura :v
avec :
Les
quantités Dvj
etQy
caractérisent à la fois la densité et la force ducouplage
desphonons qui
interviennent pour la bandeB,.
Nous supposons que les coefficients
Dvj
etQv
sontindépendants
de latempérature. Donc,
une fois leursgrandeurs
déterminées à unetempérature
donnée ilsdoivent
permettre
de retrouver les résultatsexpéri-
mentaux pour toutes les autres
températures.
Nousles avons
adaptés
en bassetempérature
où la formedes bandes est la mieux déterminée.
- Les formules
(3), (4), (5)
sont calculées dansl’hypothèse
depseudo-harmonicité.
Nous avons doncintroduit dans le calcul pour
chaque température
lesvaleurs
wv correspondantes,
trouvéesexpérimentale-
ment.
Nous avons choisi par raison de
simplicité
ce
qui
donne pour laquantité (1 + nl
+n2)
la varia-tion minimum en fonction de la
température.
Nousverrons alors en
comparant
avecl’expérience
decombien nous nous écartons de la variation réelle.
- La
quantité E’-’-(jo,
Q +ic)
a étéadaptée
àchaque température
afin de donner le meilleur accordavec
l’expérience.
Nous l’avons choisie de la forme
(9), Zàf.,c.,Df.c.J, Cf.c.
étantadaptés
pourchaque température.
- La
région
étudiée est assez loin du centre de labande
principale d’absorption (Q - 2 0152j(O)),
aussiavons-nous
négligé
en lreapproximation,
la variationde la
fréquence
et de l’intensité des modesdispersifs
avec la
température.
Nous reviendrons sur cepoint plus
loin.Nous avons
adopté
pour cesquantités
les valeursdonnées par Barker
[9]
à 300 OK.- On obtient alors pour
l’expression
de la cons-tante
diélectrique :
Les résultats des calculs du coefficient
d’absorption
pour diverses
températures
sont donnés par lafigure
3. Nous avonsporté
dans lafigure
4 les valeursFIG. 3.
des
parties
réelles etimaginaires
de laself-énergie
etde la constante
diélectrique
pour 2températures.
Lesvaleurs des coefficients intervenant sont données dans le tableau VI.
En
général,
on arrive à un bon accord avecl’expé- rience,
onpourrait
améliorer cet accord enajoutant
des « bandes cachées » faibles : par
exemple
à 11 Ilpour la bande
B8.
Nous n’avonscependant pris qu’un
nombre de bandes dans
(9)
strictementégal
au nombrevisible
expérimentalement,
les autresappartenant
au fond continu. Enfin le fait deprendre
e =Qv revient,
comme on le montre en
appendice,
àprendre
unedensité combinée de forme
lorentzienne,
cequi
estaussi une
approximation.
De
plus,
on remarque que, d’une manièregénérale,
dans le
calcul,
les bandes « ressortent »trop
vers les hautestempératures.
Parexemple
l’excès pour la bandeB2
est de l’ordre de 12%
bien que la variation choisie soit minimumpuisque : ài 1, = -
Une telle différence dans le
comportement
des bandesprovient
desapproximations
que nous avons été amenés à faire. Nous allons discuter letype
desFIG. 4.
différentes
approximations
et essayer de déterminer leur ordre degrandeur.
Nous considéronsplus parti-
culièrement la bande
B2. Cependant les
résultatsobtenus sont valables pour les autres bandes.
VI. Discussion. - Les
approximations
que nousavons été amenés à faire
implicitement appartien-
nent à deux
catégories
d’ailleurs liées : nous avonsnégligé
les effets des « contraintesthermiques »
et lacontribution de processus
multiphonons
d’ordresupérieur
à 2 dansl’absorption.
Si l’on tient
compte
des effets des contraintes ther-miques,
il n’estplus possible
de couper ledéveloppe-
ment de l’hamiltonien du cristal en série de
Taylor
en fonction des
déplacements,
il faut tenircompte
de tous les termes. Une nouvelle méthode de calcul aété
développée
et utilisée par Koelher[27]
et Gillis[28].
A
partir
d’u npotentiel supposé
réel on calcule parune méthode variationnelle les différents termes du
développement
en série deTaylor
en fonction dudéplacement
des atomes, mesurés àpartir
de leurposition
moyenne. Cetteposition
moyennedépend
dela
température
et de ladynamique
du cristal d’où lenom de méthode
self-consistante.
Onpeut
ainsi déter-H
ABLEAU
miner
l’expansion thermique
et la valeur renormalisée des termes. Ainsi :WJ(O)2
devientdevient
etc... où les crochets ... >
signifient
que l’onprend
la moyenne
thermique. Remarquons
que les effets del’expansion thermique
dus aux termes du 3e ordre et du 4e ordre dans ledéveloppement
del’énergie potentielle
sont inclus dans les formules(3), (5), (7),
mais ils ne suffisent pas et il faut tenir
compte
de tous les autres termes dudéveloppement
de l’hamiltonien.Cela
signifie pratiquement
que toutes lesquantités
que nous avons
prises
constantes varient en fonction de latempérature.
Nous allons essayer de déterminer l’ordre degrandeur
de leur variation entre 9 OK et300 OK en
supposant
que les liaisons fortes du cristal dutype F-Mg
obéissent à unpotentiel
dutype
Born etMayer
Ae-rlp -
et ennégligeant
l’anharmo-nicité des termes coulombiens.
EFFET DE LA VARIATION DE LA
FRÉQUENCE
ET DE LAFORCE DU MODE DISPERSIF. - Si
r,(O)
erri(300)
sontles distances moyennes des ions de la liaison « i » à basse et haute
température
et si ondéveloppe
l’éner-gie potentielle
en série deTaylor
pour ces deuxvaleurs,
on trouve que les
rapports
des coefficients des termesquadratiques
à basse et hautetempérature
sontégaux
à :
avec :
L’ordre de
grandeur
de cettequantité peut
être déduit de la valeur du coefficient de dilatation à hautetempérature [30].
Si l’on suppose quel’énergie
moyenne du
point
zéro par atome estégale à -1
hô où Mest une valeur moyenne des
fréquences
de vibration du réseau( N
6 x1013 c/s)
et si ai est le coefficient de dilatation dans la direction de la liaison « i », onobtient
Ari
i= - 0,75
ai i T. La valeur des coeffi-ri(300)
cients pi
peut
être déduite durapport
des dérivées del’énergie potentielle parallèlement
etperpendiculaire-
ment aux liaisons et à l’aide des valeurs
numériques
données par
Katiyar [15].
On trouve alors que le facteur(10)
a une valeurégale
à1,03 pour la
liaisonsituée dans le
plan [001] ]
et1,05
pour la liaison situé dans leplan [110].
Si on calcule laquantité àcô/cô
pour les modes dont la
polarisation
est déterminéepar la
symétrie (par exemple Fi, T2, F3, F5, F7
voir[6]
et
[3])
et dont onpeut
alors déduire lafréquence
direc-tement des constantes
élastiques,
on trouve que cettevaleur est de l’ordre de 3
%.
On supposeraqu’elle
estidentique
pour les autres modes avec K = 0 enparti-
culier pour les modes des
dispersifs.
C’est l’ordre de
grandeur
obtenu par d’autrescristaux,
parexemple
LiF : 2% [24] ; CsCI, CsBr,
CsI(-
5%) [31].
Voir aussi[34].
Si dans les calculs effectués
précédemment,
on avaittenu
compte
de la variation de lafréquence
et de laforce du mode
dispersif (nous
avonspris
cette varia-tion de l’ordre de 5
%),
on aurait obtenuglobalement
des valeurs 7
% plus
faibles. Comme l’onajuste
lefond continu on aurait eu une variation relative de l’intensité des bandes de l’ordre de 2
%
seulement.Ces effets ne
permettent
donc pas seulsd’expliquer
les résultats obtenus
expérimentalement.
EFFET DE LA RENORMALISATION DES TERMES CUBI- QUES. - Dans le cadre d’une
hypothèse
d’interaction axiale entreplus proches
voisins les coefficients des termescubiques
s’écrivent[32] :
avec
et
avec
et où l’on utilise les notations de Born et
Huang [20]
pour
repérer
les atomes.En
partant
du mêmepotentiel
queprécédemment :
on trouve pour le
rapport
descoefficient,
des termesdu 3e
ordre,
le mêmerapport
queprécédemment.
Sil’on suppose que toutes les variations sont
égales
à4%
(elles
varient entre 3 et 5%).
On obtient immédiate- ment que les coefficients :varient aussi de l’ordre 4
%
donc les coefficientsDvj
diminuent d’une valeur relative de l’ordre 8
%.
Cettevariation
joue
aussi pour les termesproduisant
lefond
continu,
mais elle estcompensée
par d’autrescauses que nous verrons
plus
loin.Dans les calculs que nous avons
effectués,
nousavons tenu
compte
de ces effetsglobalement ajustant
le fond continu. Par contre nous n’avons pas tenu
compte
du fait que l’intensité des bandes(les
termesDvj)
devenait 8% plus
faible à 300 OK parrapport
à 9OK,
cequi
seraitplus
conforme aux résultatsexpérimentaux.
L’ensemble des effets des contraintes
thermiques permet
doncd’expliquer
l’effacement des bandes dans le fond continu. Il y apourtant
d’autres facteursqui
interviennent que nous allons examiner.VARIATIONS NON HOMOGÈNES DE FOND CONTINU. -
Les considérations
précédentes
nepermettent
pasd’expliquer
la variationplus rapide
du fond continu parrapport
aux bandeslorsque
latempérature
varie.En un
point
donné duspectre,
le fond continu est certainement le résultat d’ungrand
nombre de proces-sus de combinaisons
impliquant
desphonons
d’ori-gines
très différentes. On obtiendra alors uncomporte-
ment conforme à
l’expérience
en considérant que,parmi
les processusprésents,
ceuxqui impliquent
des combinaisons de
phonons
defréquences
très diffé-rentes, par
exemple
desphonons appartenant
à des modesacoustiques
ouoptiques
de bassesfréquences
et
optiques
defréquences élevées,
sontprépondérants.
Effectivement,
et en tenantcompte
des effets dusaux contraintes
thermiques,
la valeur moyenne que l’on trouve pour les modes de bassefréquence
est130
cm-1 (fin
desacoustiques
ouoptiques
de bassesfréquences).
Si une telleexplication
est exacte la variation relative du fond continu parrapport
aux bandes doit être bienplus rapide
à bassetempérature, qu’à
hautetempérature.
Si on caractérise cette varia- tion par laquantité
on trouve bien un tel
comportement (voir
tableauVII).
TABLEAU VII
Enfin il se
peut
aussi que le fond continu dû aux processus à 2phonons
defréquences
très différentes n’ait pas la même intensité àl’emplacement
des bandes.Par
exemple
il estpossible
que le fond continu dû à l’ensemble des modes autres que ceuxqui produisent
la bande étudiée soit nul. Alors seuls seraient
présents
dans cette
région
les processusqui produisent
cettebande et la variation en intensité serait
plus
faible.Pour que cette
explication
soitpossible,
il faudraitqu’à l’emplacement
de labande,
le fond continu soit de l’ordre de 12%
del’absorption
totale(au
lieu de85
%
obtenus dans lecalcul).
Cela semble un peufaible,
mais c’estpossible.
PROCESSUS D’ORDRE SUPÉRIEUR. - Nous avons aussi
négligé
les termes d’ordresupérieur
dans le calcul de la constantediélectrique.
Si l’on tientcompte
de laprésence
d’un fond continu dû à des processus à 3phonons
et si l’on essaied’expliquer
lecomporte-
ment des bandes à l’aide de celui-ci
seulement,
ontrouve que, pour obtenir un résultat conforme à
l’expérience,
il est nécessaire d’avoir uneabsorption
due à des processus à 3
phonons
de l’ordre de - 11%
de
l’absorption
totale à bassetempérature.
Si l’ordre de
grandeur
estacceptable,
lesigne -
ne convient pas car il
indique
que ces processushypo- thétiques proviendraient
des termes croisés dutype (8) (à
un ordreplus élevé).
Si un tel termeexiste,
il doit exister les termesprovenant
soit de l’anharmonicité seule(du type (6)
au 4eordre)
soit du moment nonlinéaire seul
(du type (4)
au 3eordre)
et dont la valeurserait
plus importante
etpositive.
Au maximum leursparticipations
totales seraient nulles. Une telleexpli-
cation n’est donc pas valable. Inversement si des processus à 3
phonons
sontprésents
ils nepeuvent expliquer
l’effacement des bandes.VII. Conclusion. - Nous avons étudié le compor- tement du
spectre d’absorption
dans une zone limitéelorsque
latempérature
varie. Nous avons donné la combinaison de modesproduisant
les bandes « dou- blephonon » qui
nous semblent lesplus probables
et nous avons recherché une formule
semi-empirique, permettant
de retrouver les résultatsexpérimentaux
enfonction de la
température.
Dans l’ensemble l’accord est bon. La discussionapprofondie permet
de rendrecompte
de l’ordre degrandeur
desapproximations
faites et de
suggérer l’importance
d’autres processusqu’il
faudrait étudier deplus près.
On a pu ainsi montrer que l’on
pourrait négliger,
dans cette
région,
les effets des contraintesthermiques
sur la force des modes
dispersifs,
par contre ces effets sontimportants
sur la « force » des bandes. De même le fait que le fond continupeut
ne pas êtrehomogène
est
important.
Ces considérationspermettent
de mieux saisir le mécanisme des transformations duspectre d’absorption lorsque
latempérature
varie. Un calculcomplet
demanderait la connaissance d’un modèle cristallin réel(énergie potentielle
coulombienne etrépulsive) valable, l’évaluation
pourchaque tempéra-
ture par une méthode variationnelle des
énergies renormalisées,
le vecteur depolarisation
des termesdu 3e ordre renormalisés et enfin il faudrait effectuer les sommations pour obtenir les
self-énergies.
Cetravail
dépasse largement
nospossibilités.
D’autre
part
sur leplan expérimental
il serait intéres- sant de mesurer simultanément la transmission et la réflexion d’une lame mince deF2Mg
àplusieurs tempé-
ratures. On
pourrait
ainsi obtenir directement àpartir
des données
expérimentales [22]
la forme de la self-énergie
pour tout lespectre
à différentestempératures.
Remerciements. - Ce travail est extrait d’une thèse d’Etat
(No
C. N. R. S. AO3522)
soutenue enseptembre
1969 àMontpellier.
Je tiens à remercierparticulièrement Mlle
le Professeur A. M.Vergnoux
pour l’aide dont elle m’a fait bénéficier au cours de ce
travail. Je tiens aussi à remercier les membres du Centre de Calcul de l’Ecole
d’Ingénieurs
Mohammedia à Rabat pour leur aide.Appendice.
- Comme nous l’avonsdit,
onpeut justifier
la formule(9)
en disant que l’onprend
for-mellement e fini.
Cependant
onpeut
établir cette formule différemment : considérons les modes( jl ki)
et
( j2 - ki)
defréquences côl, et C02v respectivement qui
contribuent à la bande
B,
considérée.Appelons q,(co’)
dw’ le nombre decouples
de modes( jl J2 kl)
tel que
roi v
+W2v
soitcompris
entre w’ et w’ + dm’.En tenant
compte
desapproximations
que nousavons faites pour le nombre
d’occupation
et le coeffi- cient decouplage,
les sommes sur(il J2 kl)
se trans-forment en sommation
sur
w’. Si l’on suppose queqv(w’)
devientrapidement
nulle autour deWv
on obtient(4’)
et(6) :
Posons
et
Nous verrons que
q,(co’)
est une fonctionimpaire
dew’. Aussi :
Si l’on utilise l’identité de Dirac :
où P est la
partie principale
deCauchy
etprenant :
On trouve bien la formule
(9)
avecCela est évident pour la
partie imaginaire
oùaprès quelques
transformations de(A2)
il suffit derempla-
cer w’ par Q. On vérifie en calculant la
partie princi- pale
que lapartie
réelle de(A2)
est bienidentique
àcelle de
(9).
C’est-à-dire que le fait deprendre 8
finirevient à
prendre
une densité combinée de forme lorentzienne(A3)
autour de lafréquence wv.
Onretrouve donc localement
l’approximation
des densi-tés
combinées ; cependant n’ayant
aucune idée de lavaleur de
A,
nous ne pouvons tirer aucune information de la valeur des coefficientsDvj
etQv
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