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Sur le mécanisme de l’électrolyse
R. Audubert
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ETLE RADIUM
SUR LE
MÉCANISME
DEL’ÉLECTROLYSE
Par M. R. AUDUBERT.
Sommaire. 2014 En faisant intervenir
l’énergie d’activation des ions dans les phénomènes de l’élec-trolyse et en tenant compte des processus d’ionisation des produits de la décharge, on obtient une relation représentant la variation de l’intensité en fonction du potentiel qui est vérifiée par l’expé-rience dans un très grand domaine des potentiels. La théorie ainsi développée permet de déterminer
les énergies d’activation des différents processus; elle révèle, en outre, le mécanisme complexe de toute décharge.
SERINE VIIi. - TOME III. N° 5. ~~m 194~2.
1. Introduction. - La théorie
thermodynamique
des
piles
réversibles ne fournit aucuneprécision
sur le mécanisme intime des réactions
électro-chimiques ;
elle conduituniquement
à la relationfondamentale donnant la variation
d’énergie
librede la transformation dont la
pile
est lesiège.
Onpeut,
engénéral,
obtenir desrenseignements
précieux
sur le mécanisme d’unphénomène
en enfaisant l’étude
cinétique.
C’est ainsiqu’en
Chimie,
on
peut
déceler les états intermédiairesgrâce auxquels
unsystème
passe d’un état initial donné à un état finaldonné,
ensuivant,
au cours dutemps,
les diffé-rentsaspects
de cette transformation. EnÉlectro-chimie,
la méthodecinétique
est rarementutilisée;
les réactions
électrochimiques
sont, eneffet,
engénéral
des réactions trèsrapides
dont l’étudeexige-rait
l’emploi
del’oscillographe.
Maissi,
grâce
à un courantd’électrolyse,
onporte
l’électrode à unpotentiel éloigné
dupotentiel d’équilibre,
unedissy-métrie
apparaît
créant unphénomène
depolarisa-tion. L’étude de cette
polarisation
est, comme nousallons le
voir,
extrêmement instructive.Les
conséquences
que l’on enpeut
tirerapportent,
eneffet,
des donnéesprécieuses
à la connaissance du mécanismeprofond
de la réactionélectrochimique
dedécharge.
2. Processus de
décharge
des ions. - Si l’onconsidère,
parexemple,
unanion,
le processus dedécharge
peut
êtrereprésenté
par le schéma suivant :A ï 11 T 8.
Sous l’action du
champ électrique
créé auvoisinage
de
l’électrode,
un électron 0 est arraché à l’ion etpasse dans le métal en rentrant ainsi dans l’économie
générale
ducircuit,
en mêmetemps,
l’atomeA, libéré,
peut
soit sedégager
à l’état gazeux(C12,
Fz),
soitparticiper
à des réactionssecondaires,
ce sera, enparticulier,
le cas de l’ionOH-,
qui,
pardécharge,
passe à l’état de radical
OH,
lequel
se combine avec un de ses semblables pour donner :Le
phénomène
primaire,
ladécharge
proprement
dite,
d’un anion doit être un processusendothermique,
l’arrachement d’un électron
exigeant
unedépense
d’énergie.
Ausurplus,
lesphénomènes
ne seproduisent
pas aussi
simplement,
il ne faut pasoublier,
eneffet,
que la
plupart
des ions sonthydratés;
dans cesconditions,
ladécharge
de l’ion doits’accompagner
d’unphénomène
dedéshydratation qui,
luiaussi,
exige
unedépense d’énergie.
Autotal,
lephénomène
global
peut
êtrereprésenté
parCes considérations conduisent donc à admettre que, dans le cas des
anions,
le passageélectrochimique
de l’ion à l’état d’atome ou de radical doit être unphénomène endothermique.
Considérons maintenant un cation ~’~I Y
qui
sedécharge
à une cathode conformément à :~’t~l~-~-
0 2013~M. Dans ce cas, un électron venant de la cathodeprend
place
sur l’un des niveaux del’ion,
celui-cipassant
82
ainsi à l’état d’atome.
Énergétiquement
un tel pro-cessus estexothermique,
mais il faut là encore tenircompte
del’hydratation
del’ion;
en mêmetemps
que l’électron de l’électrode vientprendre
place
sur la ceintureélectronique
ducation,
celui-ci doitperdre
ses molécules d’eaud’hydratation;
Born,
Garrick,
Pauling,
Goldschmidt ont pu, pardiffé-rentes
méthodes,
calculer lesénergies d’hydratation
des
ions,
qui
peuvent
êtreconsidérables;
si bien quele processus total
pourra être
endothermique, exception
faite,
peut-être,
pour les ions nonhydratés :
Cs,
parexemple,
dont E. Darmois a trouvé quel’hydratation
devait êtretrès faible.
En
réalité,
dans le cas de ladécharge
descations,
le
signe
deséchanges énergétiques
doit êtreessen-tiellement lié à la valeur de la chaleur
d’hydratation
de l’ion.3. Courbes : Intensité-Potentiel. - On a
coutume d’admettre couramment que les courbes
potentiel-courant présentent
unpoint
anguleux
caractérisant le
potentiel
minimum dedécharge
del’ion;
mais,
enréalité,
onobtient,
dans laplupart
des cas, une variation continue de l’intensité avec une
région
de courbure maximum. Pour despotentiels
d’électrode situés très au-dessous del’électrolyse
franche,
on observe un courantrésiduel,
toujours
trèsfaible,
maisqui
n’estjamais
nul silongtemps
qu’on
prolonge
l’expérience.
L’existence de ces courants résiduels ainsi que la variation continue de l’intensité estparfaitement
compatible,
comme nous lepréciserons
plus
loin,
avec les conclusionsdu
paragraphe précédent
si l’on songe que ces der-nières serapportent
à un acte individuel alors quel’expérience
conduit à des résultatsstatistiques.
On a souvent cherché àreprésenter
par unerela-tion
empirique
les résultatsexpérimentaux.
Ainsi,
de nombreux
expérimentateurs
ontindiqué
que,dans
beaucoup
de casd’électrolyse
les courbesl =/(E)
satisfaisaient à une relation de la formeE = a + b log I
(relation
deTafel).
Mais si l’on examineattentive-ment les données de
l’expérience,
on constate que cette relation nes’applique
en réalitéqu’à
un domainede
potentiel
très limité(fig.
3,C~,
5, 6, 7, 8,g).
Lesexpérimentateurs
ont leplus
souventnégligé
lesdonnées obtenues pour les faibles surtensions. Nous allons voir que l’on
peut
établir une théoriegénérale
de ladécharge
des ionsqui
rendcompte
dela forme de la courbe 1
= 1 (E)
dans tout le domaine despotentiels.
4. Théorie
générale
de ladécharge
des ions. - L’existence du courant résiduels’explique
aisé-ment si les ions d’une solution ne sont pas tous dans le même état
énergétique.
Les lois de la
mécanique chimique
nousapprennent
qu’une
réaction n’estpossible
que si les moléculespossèdent
uneénergie supérieure
à un minimumappelé énergie
d’activation. Demême,
la réactionde
décharge
de l’ionexigera
la mise enjeu
d’uneénergie
d’activation : seuls les ions dontl’énergie
est
supérieure
à cetteénergie
d’activationpourront
prendre
part
au processus dedécharge.
Mais lesréactions
électrochimiques
ne doivent pas êtretraitées par les lois de la
cinétique
ordinaire.Vol-mer
[1],
lepremier,
a montré que la vitesse desréactions aux électrodes doit faire intervenir le
champ électrique.
C’est ainsi quelorsqu’un
ion sousl’action de ce
champ
arrive àl’électrode,
l’énergie
cinétique
ev où ereprésente
lacharge
élémentaire et v la différence depotentiel
entre l’électrode et leliquide
en contact,peut
être,
sinontotalement,
aumoins
partiellement,
transférée à l’ion et seretran-cher,
de cettemanière,
del’énergie
d’activationW,
du processus de
décharge.
Mais si les ions obéissent à la
répartition
deBoltz-mann
(1),
le nombre n de ceux dontl’énergie
estsuffisante pour
qu’ils puissent
sedécharger
estalors donné par :
où no est le nombre total des ions par unité de
volume,
k la constante deBoltzmann,
T latempérature
absolue,
a une constante que nousdésignerons
sous le nom de facteur de transfert del’énergie cinétique.
Ainsidonc,
pour unchamp appliqué
trèsfaible,
il existeratoujours quelques
ions(en
nombre trèspetit
d’ailleurs)
qui
auront assezd’énergie
pourvaincre,
grâce
àl’apport
del’énergie électrique,
si faiblesoit-elle,
ladépense
exigée
pour le processusd’activation. Au fur et à mesure que le
champ
exté-rieur
croît,
le nombre des ionsdéchargés
doitnatu-rellement s’élever. Ce nombre
augmentera, d’ailleurs,
rapidement lorsque
lechamp appliqué
rendrapossible
ladécharge
des ionscorrespondant
au maximum de la courbe derépartition
énergétique.
Ainsi
s’explique
la variation continue de l’intensitéavec le
potentiel
et l’existence, non d’unpoint
angu-leuxparfaitement
défini,
mais d’unerégion
présentant
un maximum de courbure.
Ces
quelques
considérations vont nouspermettre
d’établir
l’équation
des courbes I -f (E).
Soit un
ion,
cation parexemple,
qui
sedécharge
sur une électrodenégative
suivant le schémaM-+-+0-+M.
Désignons
par Wl’énergie
d’activationexigée
parcette
réaction,
par v la différence depotentiel
entre la cathode et la coucheliquide
immédiatement(1) Dans un travail ancien, J. Chem. Phys., 192~2], j’avais déjà montré que l’hypothèse d’une répartition énergétique des ions permettait de retrouver la relation classique du potentiel (loi de Nernst), mais la théorie était incomplète parce qu’elle
ne tenait pas compte de l’énergie d’activation introduite plus
contiguë.
Le nombre des ionssusceptibles
de sedécharger
sur l’électrode estproportionnel à :
où
[M+]
représente
l’activité,
approximativement
la concentration des ions au
voisinage
de l’électrode. Enpremière
approximation,
ce nombre estpropor-tionnel à
l’intensité, I,
du courant, on a donc :en
exprimant
cette relation enéquivalent,
Fdésignant
leFaraday.
Il y a lieu de remarquer que[M-]
représente
l’activité ouapproximativement
laconcen-tration en ions gramme au
voisinage
immédiat del’électrode,
et que cette valeurpeut
être différente de cellecorrespondant
auxparties profondes
duliquide.
En
réalité,
il estpossible
de tenircompte
de cettedifférence. On
sait,
eneffet,
endésignant
par[M+],
et[~l+~
les activités ou les concentrationsrespecti-vement à la surface de l’électrode et dans les
régions
centrales de la
solution,
que l’on a :où
représente
lepotentiel électrocinétique,
c’est-à-dire la différence depotentiel
entre les deux zones de concentration[1V~+]s
et[mut].
Enpremière
approxima-tion,
nous admettrons que[M+), ~ [MTJ.
L’équa-tion
(1)
estidentique
à la relation de Tafel. En coordonnéeslogarithmiques,
elle s’écrit en effet :5.
Remarque
sur lepotentiel
v. - Dansl’équa-tion
(1), v désigne
la différence depotentiel
entrel’électrode et la couche
liquide contiguë.
Si nousprécisons
larépartition
despotentiels,
ondistingue
comme lafigure
i le met en évidence : il) la différence depotentiel
thermodynamique
Etotale,
mesurée parrapport
à une électrode deréférence;
2° lepoten-tiel
électrocinétique ~ correspondant
à un excèsd’ions
positifs
auvoisinage
de la cathode.On
voit,
dans cesconditions,
que v = E +’L.
A titre de
simplification,
nous admettrons et l’onpeut
montrer que cela estlégitime, que ~
varie peu avecl’intensité,
quand
cette dernière n’atteint pas des valeurstrop
grandes.
Dans cettehypothèse,
lagrandeur v
del’équation (2)
peut
être déterminéepar
rapport
à unsystème
de référence convenable. 6. Rôle du processus d’ionisation. - Cette théorieapprochée
rend donc biencompte
de larelation de
Tafel,
comme Volmer etErdey-Grüz
l’ont montré[I]
pour la surtension del’hydrogène,
mais nous avons
déjà
indiqué
que cette relationn’était vérifiée que dans un domaine limité de
pola-risation.
Fig. 1.
On
peut
obtenir une formuleplus
générale
entenant
compte,
non seulement de la réaction dedécharge,
mais aussi du processus inverse M2013 0+
Miou réaction d’ionisation. Dans ces
conditions,
l’inten-sité I du courant est ladifférence,
par unité detemps,
entre le nombre des ions
déchargés
et le nombre desatomes
passant
à l’état d’ions. On a ainsi :où W’
représente l’énergie
d’activation de la réactioninverse, ~3
le coefficient de transmission del’énergie
cinétique
et[M]
l’activité ou la concentration des atomesdéposés
sur l’électrode. Dans ce cas,l’énergie
cinétique
z3
fvs’oppose
à la réactioninverse,
aussi est-elle affectée ausigne
+.Déjà,
nous pouvons remarquer que la réactiond’ionisation sera
plus
ou moinsimportante
suivantla nature du cation. Avec les cations très
électro-positifs :
Na-, Kr,
Li-,
Mg
1-+-,AI-+- - -1 Zn+~,
elle inter-viendra même pour des densités de courants relati-vementélevées,
tandis que pour des cationsélectro-négatifs Hg~+,
Ag~,
Auto, Cu--,
elle interviendra seulement pour les faibles valeurs de la densité decourant. En d’autres termes, comme on le sait
depuis longtemps,
du reste, la relation de Tafelest d’autant mieux satisfaite que l’on considère des éléments
plus électronégatifs.
7.
Équation
définitive. -L’équation (3)
contientune inconnue
[MI.
Deux caspeuvent
seprésenter.
Enpremier
lieu,
le processus dedécharge
de l’ionse fait à une vitesse
supérieure
à celle du passage del’état atome à l’état cristallin
(dépôt métallique)
ou gazeux(OH-, halogènes) ;
dans ce cas, la84
gazeux ou réaction
secondaire,
oxydation
dans le cas des cationsmétalliques
parexemple),
lapolari-sation de l’électrode s’accroît et le courant, en fonction
du
temps,
tend vers zéro. Cephénomène
intervient sans doute dans un certain nombre de cas,lorsque
lepotentiel
de l’électrodedépasse
de très peu lepotentiel d’équilibre
(surtensions
trèsfaibles).
Enfait,
il estlogique
d’admettre commel’expérience
du reste le montre, que la concentration ou l’activité de la
phase atomique
varie très peu en fonction del’intensité et
peut
être,
parsuite,
considérée comme sensiblementégale
à la valeurcorrespondant
àl’équilibre,
la vitesse dedécharge
de l’ion étantplus
faible que la vitesse de passage de l’atome à l’état
moléculaire ou à l’état cristallin.
En
appliquant
alors les conditions del’équilibre
àl’équation (3),
on a :où vo
représente
la différence depotentiel
entrel’électrode et le
liquide
pour I = o. On calculeainsi
[M]éq. qui,
transporté
dans la relation(3),
donne,
en introduisant la surtension -fi = v -vo,
On voit ainsi que pour les valeurs élevées de la
surtension,
la relation(5)
se réduit à la relation(1),
cequi
satisfait bien aux résultatsexpérimentaux qui
montrent que lesphénomènes
d’électrolyse
pour despolarisations
élevées obéissent à la relation :8. Vérifications
expérimentales.
- La relationgénérale
àlaquelle
nous venons deparvenir
seprête
à des vérifications
expérimentales.
Nous donnonsen
premier
lieu une série de courbeslog
I =f (E),
montrant nettement que la formule de Tafel
s’applique
uniquement
dans un domaine de surtension trèslimité
(2).
On observe bien dans ces courbes obtenuesen
portant
en ordonnées les valeurs delog
I et enabscisses les valeurs de la surtension r~, une
portion
rectiligne
etmême,
dans certains cas, une deuxièmedroite dont
l’interprétation
sera donnéeplus
loin, mais lapremière portion
linéaire estprécédée
d’unepartie
incurvée située au-dessous de la droiteprolongée;
ce domaine est celui où la réaction inversed’ionisation exerce une influence
importante.
Certaines de ces
courbes,
données à titred’exemple,
sont le résultatd’expériences
effectuées dans monlaboratoire. D’autres ont été obtenues à
partir
de donnéesnumériques
relevées dans la littérature. Comme cela adéjà
étésignalé,
lesexpérimentateurs,
1’) Sauf le silicium (fig. 2) dont la polarisation anodique vérifie dans un très grand domaine de surtension la relation :1.
"1 = a + b log 1.
presque
toujours,
ontnégligé
le domaine despetites
polarisations,
celuiqui,
ici,
nous intéresseprinci-Fig. 2.
palement,
aussi leurs résultats ne sont-ils pasutilisables.
Fig. 3.
Les courbes
cathodiques
serapportent
à ladécharge
de Ni---(E.
P. Schoch[3]
et de Co+(R.
Schild-bach)
[4]
dans différentsliquides
et à différentes(Le
polarisation anodiques
diverses. Unpremier
groupe se
rapporte
à l’étude de lapolarisation
anodique
d’électrodes deTa,
Si,
Mg,
Al(R.
Audu-bert et S.
Cornevin) [5],
dans différentsélectrolytes,
Fig.4.
polarisations qui
donnentlieu,
comme onsait,
à la formation de couches à hauterésistance;
un deuxièmegroupe concerne la surtension de
l’oxygène
parFig. 5.
décharge
d’ions OH en solution alcaline àplusieurs
concentrations et à différentestempératures
et la surtension de l’azote pardécharge
de l’ionN7
àpartir
de solutions d’azotures alcalins àplusieurs
températures (R.
Audubert et E.Verdier)
[6].
Il est
possible
de vérifier que la relationgénérale
représente
correctement l’allure de ces courbes.En
effet,
lapente
de laportion rectiligne
permet
decalculer la valeur de «, la rencontre avec l’axe des
ordonnées de la droite
fournit
K[M+],
enfin les écarts entre la droiteprolongée
et laportion
incurvéeFig. 6.
obtenue
expérimentalement
pour les faibles valeurs de r~donnent,
pourchaque point,
la valeur duFig.1’7.
terme e IIT . On constate effectivement
(fin.
to,i 1 ,
12),
enportant
en abscisses .n+ vo,
et en ordon-nées{ + ’ ’’ F
que l’on a des droites dont lapente
RT
permet
de calculer(a
+3).
De cettemanière,
toutes les constantes rentrant dans la formulegénérale
sont calculables. Ainsi
qu’on
peut
le voir sur lesfigures
3 et 7, lespoints
calculés et observéscoïn-cident d’une manière satisfaisante.
Le tableau suivant résume
quelques-uns
desrésultats
numériques
obtenus pour les différentes86
points
de rencontre desparties
rectilignes
avecl’axe des ordonnés.
TABLEAU I. ’
Fig. 8.
La
signification physique
des facteurs detrans-mission,
a,z3
est difficile àpréciser.
Onpeut,
engénéralisant
les considérations données parPolanyi
[7]
à propos de
l’hydrogène,
la rattacher aux courbesd’énergie potentielle
de l’ion et àl’hydratation
dece dernier.
TABLEAU Il.
Polarisations
anodiques
de Ta en solutionssulfurique :
Ijp surtension de l’électrode.
Fig. 9.
Dans la
figure 13,
courbe a, sontportées
en abscissesles distances de l’ion N~~ à
partir
del’électrode,
enordonnées,
lesénergies
potentielles
de la combi-naison des ions M+ avec le métal M. L’abscisse du minimum de cette courbe donne laposition
ducomplexe.
La courbe breprésente l’énergie
poten-tielle de l’ion ~l+
hydraté,
ensupposant
qu’il
n’y
Si l’on
envisage
ladéshydratation
de l’ion et sacombinaison avec le métal en le
rapprochant
pro-gressivement’
del’électrode,
lepoint
figuratif
duphénomène
suit le cheminB,AA,;
W 0
représente
l’énergie
d’activation.Fi g. o.
Dans le cas d’une surtension
(effet
debarrage,
accumulation d’ions
~1+~,
on a une courberepré-sentée en
~ ~ ;
B’oBo
= et le processus dedéshydratation
de l’ion suivi de la combinaison avecle métal
correspond
au cheminl’énergie
d’activation étant alorsWQ.
L’examen dela
figure
montre queW’,,
=Wo -
n e oc où edésigne
la
charge
del’électron,
oc un facteurplus petit
quel’unité
qui
dépend
essentiellement de la manièredont se
coupent
les courbes a et b’. Si aupoint
d’inter-section,
la courbe a est très inclinée et la courbe b trèsredressée,
a pourra êtrebeaucoup
plus
petit
qu 1. Ces considérations montrent nettement que
l’énergie cinétique
e vprise
par l’ion au cours de sadécharge
doit être réduite par le facteur de transfert.L’examen de la
figure
13 montre donc que lavaleur de « et celle de
l’énergie
d’activation sontétroitement liées à la forme des courbes
d’énergie
potentielle
des liaisons que l’ionpeut
contracterd’une
part
avec l’électrode et, d’autrepart,
avec les molécules d’eau du solvant. Nous avonsdéjà
faitFig. I 2.
remarquer que les courbes
log
I= ~ (E)
présentaient
parfois
deuxportions rectilignes,
c’est-à-dire deuxvaleurs oc et oc’ des coefficients de transmission. Cette
Fig. 13.
singularité peut
être attribuée àplusieurs
causes.Si l’on admet d’abord que la combinaison
ion-élec-trode est
indépendante
duchamp,
l’existence deplusieurs
pentes
serait attribuable à la liaison ion-eau : l’influence duchamp
pouvant
entraîner unemodifi-cation de
l’hydratation
del’ion,
celui-ci seprésen-terait sous
plusieurs
états distincts. Mais il ne faut pas oublierqu’un
effetanalogue pourrait
être obtenu par transformation de la liaisonion-métal,
cequi
serait le cas, par
exemple,
de l’influence d’une altéra-tion de l’électrode.Enfin,
il faut aussisignaler
que lesions,
sous l’action duchamp électrique,
peuvent
être soumis à une déformation(Fajans),
mais une telleexplication postule
que dans cette déformation88
cette
hypothèse
soulève des difficultés. Seule uneétude
expérimentale
systématique
pourrapréciser
la raison véritable de l’existence deplusieurs
coefl’1-cients de transfert.9. Valeur limite de
(oc
+- Toutes
les valeurs des coefficients de transmission a etp
sontplus petits
que
l’unité,
cequi
est normalpuisque
laquantité
d’énergie cinétique
transférée à l’ion nepeut
êtresupérieure
à ev. Onpeut
montrer que(ce
+(3)
doitêtre
égal
à l’unité.En
effet,
en dehors de touteélectrolyse,
pour I = o,on doit
avoir,
d’après l’équation
(4),
ou encore
Cette relation n’est
compatible
avec la relationthermodynamique
donnant lepotentiel
d’une élec-trode :que si :
En
réalité,
cette conclusionpostule
que l’électrodeest réversible ce
qui
n’est pastoujours
le cas; maison
peut
dire que(a
+~3)
doit tendre vers l’unitéquand
I -~ o.Nous avons vérifié
qu’il
en était bienainsi;
letableau suivant
contient,
à titred’exemple,
les valeurs de(a
+P)
dans le cas de lapolarisation
anodique
du tantale pourplusieurs polarisations (V,,).
TABLEAU III.
On voit
facilement,
enportant
en abscisselog V p
et enordonnées : que l’on a des droites
repré-sentées par
la relationlog
= I, 2glog
Vp-o,I7
On a ainsi facilement la valeur de
(a + fi) quand
la
polarisation
est nulle.(V, == Vo,
potentiel
d’équi-libre de
l’électrode.)
On trouve ainsi en confirmation de la théorie :(x-+-
~) = 0,95.
Ainsi
donc,
les déterminations des constantes dela relation
théorlque
satisfont bien auxexigences
decette dernière. ’
10. Influence de la
température
et détermi-nation desénergies
d’activation. - L’influence de latempérature
sur l’allure des courbeslog
1 =j(E)
offre un moyen de déterminer les
énergies
d’acti-vation.
En
effet,
considérons unepolarisation
suffisantepour
qu’on puisse négliger
le processusd’ionisation,
l’équation
de ladécharge
peut
alors s’écrire :Le
terme vo
qui
est contenu dans cette relation n’est pas connu d’une manièrerigoureuse;
vorepré-sente,
eneffet,
la différence depotentiel
absolue,
métal-liquide
quand n
= o, elle est mesurée parrapport
à une électrode de référence. A lavérité,
de nombreuses méthodes ont étéproposées
pourdéterminer les
potentiels
absolus. Certaines sontbasées sur les
propriétés
électrocapillaires,
ou ladétermination des
potentiels électrocinétiques,
alors que d’autres relèvent de l’utilisation d’uncycle
de Born-Haber. Engénéral,
saufBenevitz,
les auteurs ont trouvé pour l’électrodeHg, Hg2, C12,
K Cl N unpotentiel
absolu de l’ordrede + o,56
V,
valeur quenous utiliserons ici.
Fige 4.
En
désignant
par yo l’ordonnée dupoint
de ren-contre de l’une des droites avec l’axe desordonnées,
valeur déterminéeexpérimentalement,
on apar
suite,
si l’onporte
en abscisse les valeurs de~,,
1on a, ainsi que le montrent les courbes des
figures
4
et
15,
des droites dont lapente permet
de calculer W.Fig. 15.
TABLEAU IV.
Le tableau ci-dessus
donne, à
titred’indication,
les valeurs des chaleurs d’activation des ions
N-et OH-.
Ainsi
donc,
des ions tels queN-,
OH-peuvent,
en fonction duchamp, participer
à des processus dedécharge
nettement différents. Si l’on enjuge
par l’écart entre lesénergies
d’activationscorres-pondantes,
on est entraîné à penser que lestrans-formations dues à l’influence du
champ
doivent êtreprofondes.
Conclusion. -
Déjà
Volmer avait montrél’impor-tance de l’activation des ions dans la surtension de
l’hydrogène.
Il était arrivé à retrouver ainsi la loi de Tafel dont nous avonsdéjà
ditqu’elle
étaitimpuis-sante à rendre
compte
de la courbe depolarisation
dans toute son étendue.
Le travail
précédent
sur le mécanismegénéral
del’électrolyse
montre que le rôle de l’activationionique
étendue à tous les processus élémentairesdont l’électrode est le
siège,
et enparticulier
auxréactions d’ionisations des atomes ou radicaux
apparaissant
àl’électrode,
conduit à une relationvérifiée par
l’expérience
dans tout le domaine de lapolarisation.
Ainsi
donc,
ces recherchespréliminaires
sur ladécharge
des ions montrent dès maintenant que lesréactions
électrochimiques
auvoisinage
des électrodes sont loin d’avoir le caractère desimplicité qui
leurest
généralement
attribué.L’analyse
fine des courbespotentiel-courant,
tout en mettant en évidencel’imperfection
des relationsclassiques,
révèle ledegré
decomplexité
du processus dedécharge
etpermet
de dissocier les différentesétapes
del’élec-trolyse.
Nous ne pouvons encore, en raison de l’insuffisance
présente
des donnéesnumériques
obtenues,
préciser
d’une manière
complète
la natureprofonde
de cestransformations. Mais il est certain que la méthode,
grâce
à lapossibilité qu’elle
offre d’atteindre les différentesénergies
d’activation,
apportera
une aideprécieuse
à la connaissance desmétamorphoses
des ions au cours de ladécharge.
BIBLIOGRAPHIE.
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