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Mesures des coefficients d’absorption de l’atmosphère. I.
Méthode
J. Duclaux
To cite this version:
MESURES DES COEFFICIENTS D’ABSORPTION
DEL’ATMOSPHÈRE.
I.
MÉTHODE
Par M. J. DUCLAUX.
Sommaire. 2014 Les procédés habituels de mesure des coefficients d’absorption ne sont pas applicables à
l’atmosphère à cause de sa grande transparence La méthode suivie a consisté à mesurer
photographique-ment la brillance d’un objet terrestre éloigné (26 kilomètres) et celle du ciel adjacent. De la valeur du contraste on déduit le coefficient d’absorption. Les photographies sont prises en lumière approximative-ment monochromatique, obtenue par des filtres colorés. Une série complète de mesures comprend sept
coule urs entre les longueurs d’onde 3 700 et 6 670.
1. - La mesure des coefficients
d’absorption
del’atmosphère,
pour les rayonsvisibles,
est difficile en raison de lapetitesse
de ces coefficients. La méthodeque
j’ai
suivie diffère des méthodeshabituelles,
qui
consislciit à mesurer, à diversesdistances,
le flux émis par une source de lumière depetites
dimensions.Elle sem blera
plus compliquée.
Mais lasimplicité
des méthodes habituelles n’estqu’apparente.
Ellespré-sentent en réalité de
grandes
difficultésd’application,
qui
ne sont pasgénéralement
reconnues.Si l’on
disposait
d’un faisceau lumineuxrigoureu-sement
parallèle
et assezlarge,
la mesure seraitfacile,
car il suffirait de déterminer
photométriquement,
àdiverses distances de la source, le flux contenu dans le
faisceau. Cette méthode est réalisable : le faisceau issu d’une étoile est
parallèle,
et en pays accidenté l’obser-vation simultanée d’une étoile, de deuxpoints
situéssur le même rayon et distants de
quelques
kilomètres,
estpossible.
Une méthode de ce genre serait lameil-leure de
toutes,
mais demanderait le concours de deuxobservateurs.
L’emploi,
très souventindiqué,
d’une source ter-restre depetites
dimensions,
est moins satisfaisant.L’atmosphère
pure est trèstransparente
pour les rayonsvisibles, puisque l’absorption kilométrique peut
descendre au-dessous de 1 pour 100 pour le
jaune
et1/2
pour 100 pour le rouge. Pour avoir uneabsorption
mesurable,
il fautopérer
sur des dlslances d’au moins 20 km. A cettedistance,
une source depetites
dimen-sions(inférieure
à 1m)
donne aufoyer
d’unobjectif
uneimage ponctuelle
surlaquelle
aucunedétermina-tion
photométrique précise
n’estpossible.
Aussi
quelques
observateurs font-ilsporter
leursmesures sur des
images photographiques
fornlées endehors du
foyer,
ayant
un diamètre dequelques
dixièmes demillimètre,
dont ils mesurent la densité. Cette méthode n’est correctequ’en
apparence, à moins quel’absorption
ne soit très forte. Si on veut mesurer à 1 pour l0Uprès
uneabsorption
de 10 pour100,
ilfaut que le diamèlre de
l’image photographique
soitconnu à
près
soit avec uneprécision
de l’ordre de2v;
cetteprécision
n’est pas réalisable. Ce diamètre n’est d’ailleurs pas le même pour toutes lesradiations,
car l’achromatisme de
l’objectif
n’est pasrigoureux :
s’il a unfoyer
de 40 cm et un diamètre de 4 cm., uneaberration
longitudinale
de0,02
mm ou1/20
000 dufoyer
introduira une erreur de1/10
sur laquantité
àmesurer. Or l’aberration d’un
objectif
à deux lentilles est d’un ordre degrandeur
dix loisplus grand.
On
peut
théoriquement
éviter cette difficulté enemployant
deuxappareils
semblables et en lesinter-vertissant,
à deux distances différentes de la source.Mais il faut que
pendant
lestransports,
ou comme suite des variations detempérature,
laposition
desplaques
parrapport
aufoyer
ne varie pas de0,02
mm : chose d’autantplus
difficile que, enchangeant
ladistance,
ilfaut
en mêmetemps
changer
la mise aupoint, qui
s’allonge
de0,02
mmquand l’objet
passe de l’infini à ~ 000 m, et de0,08
mmquand
il passe de 2 000 à i 000 m.Dans
l’ensemble, l’emploi
desimages
extrafocalescomporte
des causes d’erreursmultiples. Malgré
leur ~évidence,
ces considérationsparaissent
généralement
ignorées.
L’emploi
desimages
focalesdéformées,
et renduesfiliformes par l’inclinaison de
l’objectif,
s’il est excellent aupoint
de vuequalitatif,
n’est pas recommandable pour des mesures. Cette déformation transforme1
image
de la source en une surface très étroite dontl’aire
échappe
à toute définition. Il ne semble pas pos-sible d’établir unecorrespondance
entre le noircis-sementphotographique
de cette surface et l’intensité du flux lumineuxqu’elle
reçoit.
Cettecorrespondance
varie tout le
long
duspectre,
et est modifiée par les aberrations del’ol7jec(
iÎ, eL’existence de la scintillation vient encore
compli-quer les choses si on
emploie
une source depetites
dimensions. LascintiJlation,
pour un rayon lumineuxhorizontal,
estdé,jà
visible à une distance de 2km,
et il est ;raisemblablequ’elle
apparaît
plus
tôt dans l’ul-traviolet. L’étude quej’ai
faite de cettequestion ~1)
montrequ’à
des distances de cet ordre l’onde lumi-neuse n’estplus homogène,
et que la mesurephoto-graphique
de son intensité n’est pascorrecte,
à moins que la source et lerécepteur
aient tous deux au moins 50 cm de diamètre. L’erreur commise varie avec ladis-tance, et les mesures faites à diverses distances ne sont pas
comparables,
(~ ) J. Phys., 1935, 6, p. 49.
’
324
Ainsi nous voyons que les
procédés photométriques
du laboratoire ne sontplus applicables
àl’atmosphère
sous la mêmeforme, quand
il est nécessaired’opérer
sur delongues
distances. J’ai dû chercher une autre méthode.2.
Emploi
d’une source lumineuse étendue. -On évite toutes ces difficultés parl’emploi
d’une sourcelumineuse de
grandes
dimensions(plusieurs mètres).
Si nous observons de loin une surface blanche
ortho-trope,
sa brillanceapparente
par unité de surface sera, s’iln’y
a pasd’absorption, indépendante
de la distance. Dansl’atmosphère,
la diminution de la brillance avecla distance donnera
directement l’absorption :
il suffira de mesurer la brillance del’image
aufoyer
d’unobjec-tif. Cette
image
a un éclat uniforme si ses dimensions sontsupérieures
à la somme de toutes les aberrations.La scintillation n’intervient pas.
Au
point
de vue de larigueur,
leprocédé
est donc très satisfaisant. Par contre il offre des inconvénientspratiques
s’il est nécessaired’opérer
àplusieurs
dizaines de kilomètres. Pourpouvoir opérer
dans de bonnesconditions,
il faudrait une source lumineuse de 5 m de diamètre. Des raisonspratiques
m’ont interditl’emploi
d’une source de cettenature,
etj’ai
dû enchercher une autre
présentant
autant quepossible
les mêmesavantages.
3 Méthode des contrastes lointains. - La méthode consiste dans la mesure du contraste entre la brillance d’une mire lointaine et celle du ciel
adjacent.
Cette mesure se fait par
photométrie photographique,
pourpouvoir
être étendue au rouge et surtout à l’ultra-violet.L’opération
se fait enplein jour, lorsque
le ciel est sans nuages dans toute larégion
intéressée.-
1
_
’
Fig, 1.
Considérons une surface lumineuse S’ S S"
(fig.
1)
observée suivant la direction SX. Soitbo
la brillance propre de cettemire,
c’est-à-dire sa brillance observée à la distance 0. Toutel’atmosphère comprise
entre S et unpoint quelconque
0 de l’axe SX estéclairée,
à la fois par leSoleil,
par lerayonnement
diffus del’atmo-sphère
et par la lumièrerenvoyée
du sol La brillance de S’S",
mesurée en0,
est la somme de deuxtermes,
l’unreprésentant
la brillance propre diminuée parl’absorption,
l’autrereprésentant
la brillance del’atmosphère
intercalée entre la mire et l’observateur(voile atmosphérique).
Pour calculer la brillance totale de la
mire,
nousferons les
hypothèses
suivantes.L’attitosl)hère
esthomogène
sur toute la distance SOabsorption
estdéfinie
lecoelficieîît
k.de
1"afmosphère
esturzi forrue
sur tozcte la distance SO. ..Dans ces conditions la brillance propre de la
mire,
observée du
point 0,
diminue avec la distance ~x sui-vant la loiLa brillance du voile
atmosphérique
augmente,
aucontraire,
suivant la loien
appelant
l~a
la brillance limitelorsque
lepoint
Rs’éloigne
de Sjusqu’à
l’infini.La brillance
totale ~
de la mire est ainsiSi nous avons au même
point
S deuxmires,
la secondeayant
pour brillance propreh’ 0,
nous aurons de même pour celle-ciL’élimination de l’inconnue
Bo
entre les deuxéqua-tions nous donne
relation
qui permet
de calculer le coefficientd’absorp-tion
k,
les brillances et distances étant connues(’).
4.
Emploi
d’une mire diffuse. - Dans lelangage
courant, une mire est unobjet
matériel. Avec la méthode quej’ai
suivie,
une des deux mires estmaté-rielle ;
l’autre est une mire diffuse constituée parl’atmosphère
elle-même au delà de la mire matérielle.Cette
atmosphère
est éclairée par le soleil et estlumi-neuse par suite de la diffusion. Peu
importe
le méca-nisme de cette diffusion.La brillance propre
b’a
de la seconde mire sera donc la brillance du ciel. observée dupoint
S dans la direc-tion du rayon XSX’.L’équation (2)
reste valable pourcette mire
diffuse,
carl’origine
du flux lumineuxn’im-porte
pas.La méthode consiste donc finalement dans la mesure
des brillances de la mire
éloignée
et du ciel à soncon-tact ;
ou dans la mesure du contraste entre ces deuxbrillances,
dont lerapport
intervient seul. Par con-trasteje désignerai
dans cequi
suit laquantité
c définie par la relationLa méthode mérite donc bien le nom de méthode
des contrastes lointa’ins. Comme nous le verrons, son
application pratique
demande des conditions assezstrictes. Mais si ces conditions sont
remplies,
au moinsapproximativement,
elle al’avantage
d’une trèsgrande
simplicité.
Elle ne demandè en effet aucuneprépara-tion ;
l’appareil
esttoujours
prêt
àservir, puisqu’il
se composeuniquement
d’une chambrephotographique
àlong foyer,
et sur le terrain dix minutes suffisent pour obtenir les clichés dont l’étude au laboratoire donnera les coefficientsd’absorption
poursept
radia-tions du
spectre.
5. Mesure des brillances. - Cette mesure se fait
par
photométrie photographique.
La mire et, le cieladjacent
sontphotographiés
sur la mêmeplaque,
et par les méthodes connues de mesures de densité ondéduit,
de la densité des clichés enchaque point,
la brillance dans la directioncorrespondante.
L’emploi
d’unobjectif
delong foyer
est nécessaire.En
effet,
les mesures montrent que la brillance du cielchange quelquefois
trèsrapidement
auvoisinage
de l’horizon. Il n’est pas rarequ’elle
varie de 20 pour 100sur une hauteur de
1°,
correspondant
sur le cliché à une distance de1/60
dufoyer.
Audébut,
j’avais adopté
un
foy~~r
de 25 cmqui
étaittrop
court :plus
tardje
l’aiporté
à 60 cm avec des résultats bienplus
satisfaisants.L’emploi
d’unfoyer
plus long n’augmenterait
passen-siblement la
précision.
J’ai
employé
simultanément deux méthodes demesure.
"
10 Méthode absolue. -- Elle consiste à
photogra-phier,
en mêmetemps
que lamire,
une échelle de teintesgrises
formée d’une série de surfacesplanes,
d’albedo connu,placées
perpendiculairement
aux rayons solaires. Ces surfaces sont formées de feuilles depapier
mat augélatinobromure,
uniformémentimpressionnées,
développées
et fixées. Elles ont été étalonnées pourchaque
couleur de deux manières difiérentes :visuellement,
auphotomètre,
etphoto-graphiquement
en faisant des poses de même duréeau travers de
diaphragmes
circulaires de diamètre connu. Pourl’ultraviolet,
le violet et le rouge extrême la méthodephotographique
seule a étéemployée;
pourles autres couleurs les deux méthodes ont donné des chiffres concordants.
L’échelle étalonnée
permet
de mesurer les brillances absolues en fonction de l’éclairement solaire: les ré-sultats de ces mesures seront donnés dans un autre tra-vail. Ici les valeurs relatives sont les seules à consi-dérer.J ai d’abord
employé
une échelle de 1~ surfaces : le nombre a été ensuite réduit à6,
dont les albedos pour lejaune
sontL’échelle ainsi constituée convient pour la
plupart
des radiations : pour le rouge, une
septième
surface d’albedo seraitulilr,
mais on nepeut
pas la réaliser avec lepapier
photographique
qui
ne descend pas au-dessous de 0 U3~. L’albedo0,003
est celui du velours noir.Les mêmes échelons ont dans l’ultraviolet un albedo
beaucoup plus
petit.
Cet albedo va en diminuant len-tement avec letemps :
il faut le redéterminer tous les ans, même si l’échelle a été conservée dans l’obscurité. La variation s’étend au violet etjusqu’au
bleu. Elle influebeaucoup
moins sur les valeurs relatives que sur les valeursabsolues,
et nepeut
causer ici que deserreurs
insignifiantes.
2° Méthode relative. - La nécessité de
placer
les échelons normalement aux rayonssolaires,
pour avoir les valeurs absolues desbrillances,
oblige
à ne viser que dans un secteur ouvert d’environ30u,
àl’opposé
du soleil. Au delà le défautd’orlhotropie
dupapier
formant les échelons devient très
gênant.
De
plus,
la nécessité deplacer
l’échelle de teintes dans lechamp
de1"appareil photographique
rendl’emploi
de la méthode absolue très incommode avecl’objectif
de 60 cm defoyer.
Dans les mesures faites avec cetobjectif, j’ai
renoncé à avoir les valeurs abso. lues des brillances. Les valeurs relatives se déduisent de la connaissance de la courbesensitométrique
de laplaque :
cette courbe est tracée au moyen d’undispo-sitif
équivalent
au coin deGoldberg.
Ici encorcl’étalonnage
est faitséparément
pour toutes lescou-leurs,
au moyen de poses de même durée au travers dediaphragmes
d’ouverture connue.L’impression
du coinphotométrique
se fait aussilôt quepossible après
la pose sur la mire. Latempérature
de laplaque
agénéralement
varié;
mais les diffé-rences n’ontjamais dépassé quelques degrés
enplus
ou enmoins,
et les valeurs du gammapeuvent
êtreconsidérées comme
égales.
Ledéveloppement
était fait auplus
tôt 21 heuresaprès
la seconde pose.A titre de
contrôle,
j’ai
mesuréplusieurs
fois les mêmes contrastes par les deuxméthodes,
en faisant les deux séries de clichés immédiatement l’uneaprès
l’autre. Les résultats sont concordants aux erreurs de
mesure
près :
Les deux méthodes
(absolue
etrelative)
s’appuient
sur des mesures eittièî-eaieiii et lesmesures sur une couleur sont entièrement
indépen-clantes des mesures sur les autres
couleurs;
cequi
évite dans la mesure ditpossible
les erreurssystéma-tiques.
6. Nature de la mire matérielle. - La mire la
plus
avantageuse
serait une mire noire(bo
=0)
car laprécision
serait alors maxima. Nedisposant
pas d’une mire de cetle nature et de lagrandeur
convenable,
j’ai
dû chercher une mire naturrlleayant
une bril-lance propre aussi faible quepossible.
Il s’est trouvé que 1,-,
feuillage
des arbres a;ait les326
clichés au
microphotomètre;
et,
même enplein
soleil,
cette brillance est très faible de l’ultraviolet aubleu-vert,
faible pour le vert et lejaune.
Le massif quej’ai
utilisé avait environ 50 m de hauteur verticale sur 500 delargeur ;
sabrillance,
mesurée parphotométrie
photographique,
avait les valeurs suivantes dans les conditions desexpériences,
c’est-à dire enplein
soleil,
enprenant
comme unité la brillance du ciel àl’hori-zon :
Jusqu’à
lalongueur
d’onde~"~’~0,
ces nombres sont trèssatisfaisants,
et la brillance pro.pre de la miren’intervient dans le calcul que comme une
correction,
modifiant la valeur du coefficient
d’absorption
k de 3pour 100
pourl’ultraviolet,
de 7 pour 100 pour le bleu-vert. Il suffit donc de la connaître à unquart
près
de sa valeur pour que l’erreur à craindre sur k soit moindreque 2
pour iOO.Pour le
jaune
et levert,
laprécision
est encoresuffisante. On
pouvait
craindre que d’unjour
à l’autre la brillance d’une mire en apparence aussi mal définievarie
beaucoup.
Pour m’en assurer,j’ai
fait ungrand
nombre de mesures, en lumière verte etjaune.
Pour lejaune
les résultats sont :La moyenne
générale
est0, t i9,
et si l’onexcepte
le nombre0,2:32
manifestementaberrant,
les autres nes’écartent pas de cette moyenne de
plus
de de savaleur
(1)..A..
cet écartcorrespondent
pour
des incer-titudes de 2 pour 100seulement;
la mire laplus
par-faite ne
permettrait
pas de descendrebeaucoup
au-dessous de 1 pour 100.Pour le rouge extrême
cependant,
une mire defeuillage
estinutilisable,
car sa brillance est à peuprès égale
à celle duciel,
par suite de la très faibleabsorption
de lachlorophylle (Wood)
ou de safluo-rescence
(Dhéré).
7. Mesure de la brillance du ciel. -
Les gran-deurs
qui
interviennent dans le calcul du coefficientd’absorption k
par la formule(2)
soiit :bo
brillance de la mirematérielle,
mesurée aupoint
S(fig.
1);
b’o,
brillance du ciel dans la directionXOSX’,
me-surée au
point
S ;
[3,
brillance de la mirematérielle,
mesurée à l’ob-servatoire0 ;
§’,
brillance du cieladjacent
à la mire(direction
XOS)
mesurée en 0.(-) La petitesse de la brillance d’un massif de feuillage, dans le vert du moins, était inattendue Je l’ai vérifiée par d’autres mesures, qui l’expliquent sans difficulté. Un rideau d’arbres résineux, beaucoup plus sombres que les arbres à feuilles caduques, formerait une mire naturelle à peu près par-faite.
S’il fallait que la brillance
b’o
fût mesurée enS,
au même instantoù 8
et~’
sont mesurés en0,
et dans le mêmesystème
d’unités, une installation fortcompli-quée
serait nécessaire. On obtient une solution trèssimple
moyennant
unehypothèse,
d’ailleurs tout à fait courante dans les travauxd’optique
atmosphérique.
J’admettrai que, dans larégion
étudiée,
lespropriétés
del’atmospbère
nedépendent
que de l’altitude et non dulieu,
etqu’elles
sont par suite les mêmes autour de S et autour de 0. La distance de cespoints
est 26km ;
f sur une aussi courtedistance,
lebrassage
del’atmo-sphère
par les vents nepeut
pas laisser subsister degrandes
différences decomposition.
L’étude. descondi-tions locales montre que des accidents locaux
(fumées)
ne sont pas àcraindre,
le rayon lumineuxpassant
surpresque tout son parcours à 100 m au dessus du sol.Ces
accidents sont d’ailleurs éliminés dans les moyennes.
Cette
hypothèse
nous donne le moyen dedéterminer,
à l’observatoire0,
la brillanceb’a
tellequ’elle
seraitobservable au
point
S. En cepoint,
latrajectoire
XOSdu rayon lumineux fait avec l’horizontale un
angle
(~)
de0,205
grade,
calculéd’après
la courbe de la Terre et la réfraction. Les altitudes de S et de 0 sont 790 et 740 m, soit une différence de 50 m. Sil’atmosphère
esthomogène
commeje
l’aisupposé,
la brillance cherchéeb’o
estégale
à la brillance observée aupoint
0’,50
m au-dessus de0,
suivant une direction 0’ D’ faisant avecl’horizontale
unangle
O~~a~ grade (fig. 2).
Mg.2.
Le cliché n3 nous donne pas directement: cette
bril-lance, puisqu’il
estpris
de 0 et non de 0’. Il donneseulement la brillance suivant t la
ligne
ODparallèle
à 0’ 0’ est
plus
basse de 50 m. La différence est trèsfaible,
car uneépaisseur
d’air de 50 m est presquenégligeable
vis à vis del’épaisseur
totale del’atmo-sphère. Cependant
elle est souventmesurable,
et pour ne rienperdre
enrigueur,
il faut en tenircompte,
bienqu’elle
n’intervienne dans le calcul que comme une une correction de correction. rPour
expliquer
la marchesuivie,
je
donnerai unexemple
numérique.
La lecture d’un cliché adonné,
pour les rayonsjaunes :
au-dessus de
l’image
de la mireindique
une brillance1,068.
C’est la brillance suivant OD.La différence entre les brillances au sommet et au
pied
de la mireindique
que, pour une différence moyenne de hauteur de 25 m entre deux rayons, labrillance varie de
0,35
pour 100. Admettant que cettevariation est
proportionnelle
à lahauteur,
nous auronsla brillance suivant 0’ D’ en
ajoutant
0,7
pour 200 à1.068 ce
qui
donne 1.076. C’est la valeur de6’0-
En achevant le calcul on trouvetandis
qu’en
cunfondar t OD et aurait obtenuLa différence est
négligeable
vis à vis des autrescauses d’erreur.
Néanmoins,
il seraitpréférable
que la mirecomportât
unepartie adjacente
au ciel et à la même altitudeque
l’observatoire. Si elle était en mêmetemps
suffisammentsombre,
onpourrait
atteindreune
précision plus grande
que celle quej’ai
obtenue,
et avecbeaucoup
moins depeine.
8.
Homogénéité
de l’éclairement. - La condi-tiond’homogénéité
de l’éclairement tout lelong
de l’axe XOS’ est essentielle. Elle estréalisée,
pour lapartie
de cet éclairementqui provient
directement dusoleil ou de la voûte
céleste,
à la conditiond’opérer,
commeje
l’aitoujours
fait,
par un ciel sans nuages.Quant
aurayonnement
venu dusol,
à la condition que le soleil ne soit pastrop
haut(environ
30° dansla
plupart
descas),
il nereprésente
qu’une
faiblepartie
du total si le sol est suffisammentsombre ;
soit,
dans le casprésent,
environ 2 pour 11 0 dansl’ultraviolet et 8 pour 100 dans le
jaune.
Il n’estindé-pendant
de la distance à l’observatoire que si la nature du sol est lamême,
non seulement sur toute la distancede l’observatoire à la
mire,
mais encore au delà. Cette condition essentielle étaitremplie, jusqu’à
environ70 km de distance.
9. Précision des mesures. - Le
premier
élé-ment à considérer est le contraste~i’j~’
--p.
Il est connu à fi pour 100près
de sa valeur en moyenne; l’erreur relative estplus grande
pour lespetits
contrastes,
et l’erreur absolue ne descend pas au-dessous de0,005. Il
en résulte pour la valeur absolue de k une erreur moyenne
égale
àLes autres éléments du calcul introduisent une
incertitude
qui dépend,
non seulement de la valeur ducontraste,
mais aussi de la couleur. Les chiffres obte-nus pourl’ultraviolet,
leviolet,
le bleu et le bleu vertsont meilleurs que pour le
jaune,
le vert et surtout le rouge. Les résultats montrent que dans l’ensemble les coefficients A- sont connus à 4-6 pour 100près
de leur valeur pour tourtes lescouleurs,
sauf le rouge(8
pour’100).
Il serait difficile de fairebeaucoup
mieux :lorsque
l’atmosphère
estclaire,
la distance de la mire est très bonne de l’ultraviolet auvert,
mais elle est alorstrop
petite
pour le rouge, tandisqu’elle
estdéjà
trop
grande
pour le violet dès que l’air est un peu brumeux. Entre k = 2.10-7(minimum observé)
et k = 15. tO-7l’ab-sorption
d’une couche d’air de 26 km varie de 40 pour100 à 98 pour
100,
c’est-à-dire que laquantité
de lumière transmise varie de 60 à2 ;
les conditionsqui
sont très bonnes dans un cas sont très mauvaises.dansl’autre.
10. Etude des filtres colorés. - Les
photogra-phies
sontprises
en lumièreapproximativement
mono-chromatique,
obtenue au moyen de filtres colorésqui
doivent être étalonnés au
préalable.
Cesont,
pourl’ultraviolet,
le verre de Wood ou le filtre 18 A. deWratten;
pour les autrescouleurs,
les filtres Wratten n° 36(violet);
50(bleu);
75(bleu
vert) ;
62(vert);
73(jaune) ;
70(rouge).
Chacun de cesfiltres,
qui
laissent passer une bande duspectre,
doit êtredéfini par sa
longueur
d’ondeéquivalente,
c’est-à-direpar celle
qLii,
si elle étaitseule,
donnerait les mêmescontrastes.
Les coefficients de
transparence indiqués
par le fabricant m’ont paru trèsexacts,
mais ils nepeuvent
pas servir au calcul de lalongueur
d’ondeéquivalente,
qui dépend
de larépartition
del’énergie
dans lespectre.
Cette
répartition
est troublée par laprésence
des raiesspectrales.
Elledépend
aussi de larégion
du ciel quel’on
photographie,
et de latransparence
de l’air. Entoute
rigueur,
iln’y
a pas delongueur
d’ondeéquiva-lente
unique
valable en toutes circonstances. Enpra-tique,
il y a deux cas à considérer : celui des filtreslaissant passer la lumière visible et celui des filtres
violet et ultraviolet.
Pour les rayons visibles, il suffit de
photographier
lespectre
du ciel auvoisinage
del’horizon,
par unjour
clair,
à l’endroit même où se font Ifs mesures, et de déterminer le centre degravité
de la bandespectrale
transmise. Ce centre de
gravité
est, à 20 3iprès,
indé-pendant
de toutes les variablesqui pourront
intervenir. Il diffère peu dupoint
detransparence
maximum du filtre. J’airépété
ces mesuresplusieurs
fois avec desrésultats constants :
Pour le filtre
ultraviolet,
uneplus
grande
précision
est nécessaire etj’ai
dû faire une étude trèscomplète
afind’avoir toute certitude. Je ne donnerai que les résultats de cette
étude,
basée sur l’étuclemicruphotométrique
d’unevingtaine
de clichéspris
dans des conditions très variées.photo-328
graphitée,
auspectrographe
dequartz,
au travers dufiltre. La courbe des densités du cliché a été
tracée,
en tenant
compte
de toutes les raies. J’ai ainsi obtenu lalongueur
d’onde moyenne,qui
divise la courbe des densités en deuxparties d’égale
surface.Au cours d’une même
journée
cettelongueur
variepeu : -.
‘?° Les densités du cliché ne sonl pas
proportionnelles
aux éclairements. On passe des unes aux autres par l’intermédiaire de la courbe
sensitométrique
delaplaque.
Le calcul montre que lalongueur
d’onde moyenne,pour les
éclairements,
estégale
à lalongueur
d’onde moye nne pour lesdensités,
augmentée
de 5 À.,3’’ Cette
longueur
moyennedépend
del’absorption
atmosphérique, qui
diminue dans uneproportion
inég ale
les diversesrégions
de la bande detransparence.
C~~t effetpeut
êtrecalculé ;
Pnadoptant
les coefficients deR,ayleigh
ontrouve,
en fonction de l’altitude de la station.Ici encore les différences sont très
peti tes.
,~°
Il faut passer de lalongueur
d’onde moyenne(intensités d’éclairement)
à lalongueur
équivalente,
définie comme donnant le même contraste. Le calcul se fait en divisant la bande transmise en 24 bandesétroites,
dont chacunepeut
être considérée commemonochromatique.
Chacunedonpe
un certainéclaire-ment pour
la mire et pour leciel ;
on admet que ces éclairementss’ajoutent.
On trouve que lalongueur
d’ondeunique,
pourlaquelle
le contraste est le même que pour la somme des 24 bandesétroites,
est lalongueur
moyenne diminuée de 10 l dans les conditions moyennes des mesures.5°
D’après
tout cequi
précède,
onpeut
prendre
pourlongueur
équivalente
du filtre Wood 3 675 À. Le même travail a été recommencé sur le filtre 18 A de Wratten et a donné le chiffre 3 615 À. Ces nombressont,
à 20 1près, indépendants
des conditionsexpérimentales ;
ainsi,
audegré
deprécision
demandé,
lalongueurs
d’ondeéquivalente
estune grandeur
dé finie.
La définition est meilleure avec leWood,
dont la bande de trans-parence estplus
étroite ;
aussi mesuis-je toujours
servi de cefiltre,
sauf tout à fait au début.6° Cette
longueur
d’ondeéquivalente
n’est valable que pour unsystème optique
sansabsorption
(quartz-fluorine).
Une correction est nécessaire pour les autressystèmes optiques employés, qui
ont unetransparence
moindre. Cettecorrection,
basée sur des mesuresspectrophotométriques
detransparence,
est suivant les cas 10 ou 25 1. Pour uniformiser lesrésultats,
les contrastes ont été ramenés par le calcul à la valeurqu’ils
auraient eue pour lalongueur
d’onde 3700Â,
correspondant
ausystème optique
le moinstranspa-(lentille
minceachromatique)
dontje
me suis servipresque
toujours.
Pour le
filtre
violet n°36,
une étude aussicomplète
n’était pas nécessaire. Je me suis contenté de détermi-ner, par une étude au
microphotomètre
conduite comme pourl’ultraviolet,
lepoint
milieu du noircissement. J’ai trouvé 4 162 Á.L’appréciation
directe,
sur unspectre,
du milieu de la bandetransmise,
avait donné deschiffres allant de 4 120 à 4 160. Ici ce
procédé simple
étaitsuspect,
à cause de laprésence
des raies H et Kqui
introduisent sur un des côtés de la bande detransparence
unedissymétrie
trèsmarquée.
On voit quemalgré
cela l’erreur de la déterminationsimple-ment visuelle est très faible. Elle est nécessairement
plus
faible encore pour les autresfiltres,
dont la bande detransparence
estplus
étroite que celle du filtreviolet.
Le tableau 1 donne les
longueurs
d’ondeéquivalentes
des diversfiltres,
dans les conditionsd’observation,
et les coefficientsthéoriques d’absorption
correspon-dants,
calculés pour l’air à la densité normale par la formule deRayleigh-Cabannes
enprenant
pour le nombred’Avogadro
la valeur6,OG.1023.
TABLEAU I.
d’onde
équivalentes
des(iltres
et