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La traite mécanique des chèvres
J. Le Du
To cite this version:
J.
LE DUINRA Laboratoire de Recherches sur la Traite Domaine de la Motte-au-Vicomte B. P. 29 35650 Le Rheu
La
traite
mécanique
des chèvres
En
France,
malgré
uneconj oncture difficile,
la
production
de lait de chèvre
connaît
uneexpansion
(+
13
%
en1987)
qui
s’accompagne
d’un
accroissement
de la taille des
élevages.
Les
activités
liées à la
traite
peuvent
représenter
plus
de
50
%
du
temps
de travail
et
freiner
les
possibilités
de
développement.
Heureusement,
il
existe
des
possibilités
variées
pour
aménager
les conditions de travail de l’éleveur.
Traditionnellement,
l’élevage
caprin
estconsidéré comme une activité
marginale
orien-tée vers la fabrication de
fromages
fermiers etnécessitant peu d’investissement. Or, on assiste
à la
disparition
despetits
troupeaux(moins
de 20 chèvres traites à lamain) compensée
par la création de nouveauxélevages
de 50 à 200chè-vres. Dans ces conditions
plus
intensives oùl’atelier
caprin
constitue souvent l’activitéprin-cipale
del’exploitation,
la mécanisation de latraite doit
obligatoirement
êtreenvisagée
pour mieuxgérer
la main-d’oeuvre et diminuer lapénibilité
du travail.Dans tous les cas, l’éleveur est confronté aux
mêmes
problèmes :
choisir une installation detraite
plus
ou moins mécanisée voireautomati-sée et définir une
organisation
rationnelle de son travail.Pour diminuer le temps de travail et mieux
l’organiser,
il fauts’interroger
sur l’utilité decertaines
opérations.
Faut-il laver lepis
avant latraite ?
Pratiquer
unégouttage
après
la traite ?Distribuer un aliment
pendant
la traite ? Faut-iladopter
des intervalles de 12 heures entretraites ? Peut-on
supprimer
certaines traites,par
exemple
le dimanche soir, ou traire une foispar
jour
en fin de lactation ?Lorsqu’on
a atteint un hautdegré d’organisation
du chantier detraite, le choix de la machine à traire
propre-ment dit revêt une
importance
particulière.
Eneffet,
l’obtention d’une bonne traite, avec unevidange
dupis
rapide
etcomplète,
sanstrau-matisme des
trayons
et sansproblème
demam-mites,
dépend
engrande
partie
de laconcep-tion des composants de la machine à traire et
du
réglage
de sesparamètres
defonctionne-ment.
1
/ Les
installations de traite
Depuis
1974,plusieurs
enquêtes
ont étéconduites en France par
l’ITOVIC, qui
propo-sent des
plans
types d’installation. Un bon aperçu des conditions de traite obtenues estdonné par Disset
(1974),
Le Mens et al(1978)
etLe Jaouen (1981).
).
1.
1
/
La
traite
enchèvrerie
Il est
possible
de monter une installation detraite
mécanique
dans la chèvrerie. Engénéral,
une
plate-forme
de 0,80 m à 1 m de haut estRésumé
.Avec une machine à
traire,
le nombre de chèvres traites par heure estindépen-dant de la vitesse de traite individuelle de
chaque
animal si l’ondispose
d’un nombre suffisant defaisceaux-trayeurs.
Mais,
pouroptimiser
l’emploi
de lamain-d’!uvre,
il fautenvisager
desupprimer
des interventions manuelles telles que lelavage
dupis
etl’égouttage,
de moduler les intervalles entre traites voire desup-primer
certaines d’entreelles,
parexemple
en trayant une fois parjour
en fin delactation. Les
pertes
de lait demeurent souventacceptables
et untrayeur
habilepeut
traire, sansproblème
demammites,
jusqu’au
240 chèvres en une heure dans unmanège
bien conçu.L’équipement
de traite pour chèvres a été peu étudié. Unefréquence
depulsation
de 70 à 100pulsations
parminute ;
unrapport
de succion de 50 à 70 % et unniveau de vide de 36 à 44 kPa
apparaissent
justifiés.
D’autrescaractéristiques
construite pour recevoir les animaux
qui
accè-dent auxcornadis,
attirés par une distributiond’aliments concentrés. La traite se fait le
plus
souvent en bidons car l’installation d’un
lacto-duc est rarement
envisageable
dans unechè-vrerie. La traite en chèvrerie
présente quelques
avantages. Elle évite la construction d’une salle de traite et peut conduire à un
gain
de temps car la circulation des animaux est diminuée.Par contre, la traite s’effectue dans des condi-tions peu
hygiéniques
qui peuvent
nuire à unebonne fabrication
fromagère.
Deplus
le trayeur travaille dans des conditions inconfortables surdu fumier et au milieu des animaux. Pour
tra-vailler dans de bonnes
conditions,
il fautamé-nager une salle de traite
équipée
dequais
detraites
(installations
statiques)
ou d’unmanège
de traite.
1.
2
/
Les
quais
de
traite
Il existe
quatre types
dequais
surélevés parrapport au sol
(figure
1).
Demultiples
variantessont
possibles
pourvu que l’on respecte lesrègles
suivantes :- les chèvres sont
en
général bloquées
auniveau de la tête dans un cornadis et une
distri-bution de concentrés
peut
être effectuée(sauf
avec un
tunnel),
- le nombre de stalles
sur un
quai,
limité à 4 ou5 avec un
tunnel,
peut atteindre 24 avec les autresquais,
-
au lieu d’avoir un seul
quai
(quai
simple),
onpeut
disposer
2quais
côte à côte(quai
double).
Ils sont en
général séparés
par une fosse où setiennent les trayeurs,
-
un trayeur peut utiliser 2 à 8
faisceaux-trayeurs. L’équipement
pourra être d’unfais-ceau-trayeur par chèvre
lorsque
le nombre de stalles est faible. Dans lesgrandes
installations,
il est courant d’utiliser un faisceau pour 2 chè-vres ou même un faisceau pour 4 chèvres.
Avec la traite
mécanique,
le nombre dechè-vres traites par heure peut être
indépendant
dela vitesse de traite et de la
production
laitière des animaux si le nombre defaisceaux-trayeurs
est suffisant. Celui-ci doit donc être choisi
après
mûre réflexion car il conditionne lenom-bre de chèvres que l’on pourra traire par homme et par heure.
Les
enquêtes
montrent que lesproductivités
sont extrêmement variabes.Selon,
Le Mens(1981)
un homme trait par heure entre 23 et 107 chèvres pour desproductions journalières
de 1,7 à 3,0 litres de lait. Le tableau 1 montrequ’il
n’existe pas de relation nette entrel’équi-pement
dontdispose
le trayeur(nombre
de stalles et defaisceaux)
et laproductivité.
Enfait,
nous verrons que lesproductivités
lesplus
élevées sont atteintes seulement si l’on choisit de
simplifier
voire desupprimer
certaines inter-ventions manuelles dutrayeur
telles que lelavage
avant la traite(préparation)
etl’égout-tage
après
la traite.1.s
/ Les
manèges
de traite
Dans les salles de traite rotatives,
appelées
« manèges
de traite », les chèvres et lesfais-ceaux trayeurs sont
portés
par uneplate-forme
mobile en rotation. Il existe de nombreux types
vaches
(Le
Mens1977)
permettant tous les modes de traitepossibles :
parl’arrière,
par lecôté, par l’avant.
Lorsque
lemanège
de traiteest apparu en France vers 1970, il était le
plus
souvent conçu et construit par l’éleveur pour
un faible coût.
Actuellement,
plusieurs
constructeurs proposent des
manèges
de traite. Pour un seul trayeur, ilscomportent
de 4 à 8 stalles avec un faisceau par stalle. D’autresconfigurations
sontpossibles.
On peut parexemple,
avoir 10 à 12 stalles avec un faisceauet 2 trayeurs ou un faisceau pour 2 stalles et un
seul trayeur.
Les
productivités
réelles sont très variables : de 40 à 130 chèvres traites par homme et par heure(Le
Mens1977).
Il faut noter que lesren-dements les
plus
faibles sont souvent obtenus dans desmanèges
conçus pour un seultrayeur
et utilisés par deux
(tableau
1).
Enfait,
lorsque
l’installation est
parfaitement
conçue, la pro-ductivité peut être très élevée. LeJaouen
et al(1984)
cite le cas d’unmanège
à 8 stalles avec un diamètre intérieur de 2,1 m où se trouve letrayeur qui
possède
une console pour contrôlerles mouvements du
manège.
Sanslavage
dupis
et sans
égouttage,
des essais dans 3 fermesdif-férentes ont conduit à des
productivités
de 176,221 et 356 chèvres traites par heure. Actuelle-ment, un
manège
de traite bien conçu avec unminimum d’automatismes semble être la
meil-leure solution pour traire dans des conditions
intensives. Un trayeur
expérimenté
peut
traire par heure 240 chèvres donnant 3,5 litres de laitpar
jour
s’il utilise unetechnique
de traitesim-plifiée
aux maximum.2
/
Les
techniques
de traite
et
l’organisation
du travail
Les
possibilités
desimplifier
lestechniques
de traite et de moduler les horaires ont étél’ob-jet
de nombreuses études chez la vache et labrebis laitières. En ce
qui
concerne lachèvre,
ilexiste peu de travaux fiables et nous serons
souvent conduits à décrire les situations
obser-vées en ferme.
2.i
/
Le
lavage
du
pis
Outre son rôle
hygiénique,
lelavage
dupis
crée un massage de la
glande susceptible
dedéclencher un réflexe
d’éjection
du lait telqu’on
l’observe chez la vache. Or, dans un essai sur 78chèvres,
Ricordeau et Labussière(1970)
n’ont détecté aucun effet du
lavage
dupis
sur letemps de traite et la
production
de lait. Chez laLe
nombre
dechèvres
traites parpersonne et par
heure
est trèsvariable
mais il n’existe pas derelation
nette entrecette
productivité
etl’équipement
dont
La
technique
de traitepeut
êtresimplifiée
ensupprimant
l’égouttage
dupis :
cela ne réduit quefaiblement
laquantité
de laitproduite
et n’a pasd’effet sur l’état t
sanitaire de la
mamelle.
chèvre,
il semble que le fait de poser lesgobe-lets trayeurs sur le
pis
soit suffisant pour stimu-ler le réflexed’éjection
du lait. Les mêmesrésultats sont obtenus chez les brebis laitières
qui
sonttoujours
traites sans massagepréalable
de la mamelle
(Labussière
etal 1978).
Le Mens
(1984)
observequ’un
lavage
biquoti-dien de lamamelle,
en diminuant la résistancede la peau aux
agressions microbiennes, peut
accroître les
problèmes
sanitaires et enparticu-lier les
risques
de mammites. Lelavage
dupis,
qui
est uneopération
coûteuse enmain-d’ceu-vre, devrait
pouvoir
êtrepratiqué
defaçon
occasionnellelorsque
la mamelle est sale.2.
2
/
L’égouttage
En fin de traite,
l’égouttage
machine consiste àpratiquer
une traction sur lagriffe
ou lesgobelets
tout en massant lepis
pour levidanger
complètement.
Outre le fait d’obtenirplus
delait,
on considère souvent que cettemanipula-tion du
pis
est un bon moyen de surveiller l’étatsanitaire et
implicitement
deprévenir
lesmam-mites.
Le volume de lait obtenu par
égouttage
esttrès variable d’un
troupeau
à un autre : de 40 à200 ml par chèvre selon Le Mens
(1981).
Il peutreprésenter
une fractionimportante
de la pro-duction totale : 18 % selon Ricordeau etLabus-sière
(1970).
En outre, ildépend beaucoup
de laconception
de certains composants de la machine à traire(manchon-trayeur)
ainsi que du choix de certainsparamètres
(rapport
depulsation).
Onconçoit
doncqu’il
est d’autantplus
facile desupprimer
l’égouttage
que cesfacteurs de variation sont mieux maîtrisés. De nombreuses études chez la vache
mon-trent que la
suppression
complète
del’égout-tage réduit la
production
laitière de 3 % enmoyenne et
qu’il
n’y
a pas d’effets nocifs sur leSur le même
troupeau
del’INRA,
lasuppres-sion de la traite du dimanche soir,
pendant
toute la lactation réduit la
production
de lait de 4,2 à 4,6 % et celle des matières grasses de 2,8à 3,0 %. Ces résultats sont confirmés par des observations faites dans des
élevages
avec desniveaux de
production
de l’ordre de 500kg (Le
Mens
1978).
En commençant à
supprimer
la traite du dimanche soiraprès
un mois, deux mois oucinq
mois delactation,
lesproductions
laitières sont réduites dans desproportions qui
demeu-rentacceptables :
respectivement
4,5%,
3,1 %et 1,2 %. Aucun des
systèmes expérimentés
n’aconduit à une
dégradation
de l’état sanitaire.Toutefois,
lasuppression
systématique
ouocca-sionnelle de la traite du dimanche a pour
conséquence
de modifier dans lesjours
sui-vants la
production
et lacomposition
dulait,
qui
redeviennent normaux seulement lemer-credi soir ou
jeudi
matin. Ceci constitue uninconvénient pour la fabrication fermière de
fromage.
En outre, selonMocquot
(1980),
« ilfaut insister sur l’inconvénient
majeur
quepré-sente
l’adoption
non maîtrisée de cespratiques
dans les
élevages
adhérents au contrôle laitier.Actuellement,
aucundispositif
nepermet
deprendre
en compte ces différentesoptions
pourle calcul des lactations et l’indexation des
reproducteurs ».
3
/ L’efficacité de la machine
à traire
Le matériel de traite
s’inspire
de celui utilisé pour les vaches ou pour les brebis laitières carles aspects
spécifiques
à la chèvre ont été peuétudiés. D’une part, on a
toujours
considéréque la traite des chèvres pose moins de
pro-blèmes que celle des vaches et des
brebis,
d’au-tre part, lesindustriels,
considérant laproduc-tion
caprine
commemarginale
hésitaient àinvestir dans un marché limité.
3.
1
/
La
pulsation
Il est
possible
de traire les chèvres dans lesmêmes conditions que les vaches à la
fré-quence de
pulsation
de 60pulsations
parminute
(p/min) (Le
Du etBenmederbel,
1984)
mais, selon certains
physiologistes,
des fré-quencesplus
élevées seraientjustifiées
pourintensifier le réflexe
d’éjection
du lait(Grachev
1953 ; Tverskoi et al1984).
Chez la brebis aumoins, de nombreuses
comparaisons
entre 60p/min
et 180p/min
pendant
des lactationscomplètes
montrent les avantages d’une fré-quence élevéequelles
que soient les conditionsexpérimentales :
race debrebis,
méthode detraite, type de
machine,
etc...(Le
Du1985).
Avec lafréquence
laplus
élevée depulsation,
une
vidange
plus complète
dupis
conduit à desaccroissements
significatifs
de laproduction
delait et de matières grasses
(tableau 2).
Encom-parant 120 et 180
p/min
sur deux lots de 115 brebispendant
une lactationcomplète,
Casu etCarta
(1974)
ontobservé,
à 180p/min,
unaccroissement de la
production
de lait(2,9 %),
de laquantité
de matières grasses(3,4 %)
et decelle de matières azotées
(5,1
%).
Encontrepar-tie, les
fréquences
très élevéesprésentent
desinconvénients : nécessité de
pulsateurs
électro-niques
avec relaisélectromagnétiques,
accrois-sement du
bruit, risque
d’engorgement
dufais-ceau par le lait pour des débits
importants.
Au vu de nos connaissancesactuelles,
il semblequ’une
fréquence
comprise
entre 70 et 100p/min représente
un boncompromis
pour leschèvres dans les conditions
françaises (tableau
Une
fréquence
depulsation
élevéepermet
unevidange
plus complète
du
pis.
Parcontre,
unrapport
depulsation
élevérend difficile
cette
vidange
etrisque
deprédisposer
l’animal
aux mammites.
Comme pour les
vaches,
le rapport depulsa-tion est le
principal
facteur déterminant le débit d’écoulement du laitqui
croît de 23 %lors-qu’on
passe d’un rapport depulsation
de 50 à75 %.
Toutefois,
bien que laproduction
de laitne soit pas
affectée,
lavidange
dupis
estplus
difficile
puisque
le volumed’égouttage
croît de27 %
(Ricordeau
et Labussière1970).
En outre,comme certaines observations montrent que les
rapports
lesplus
élevéspourraient
dégrader
l’état sanitaire dupis
(mammites),
lesconstruc-teurs tendent actuellement à éviter les
rapports
depulsation
supérieurs
à 70 %(Darracq
et al1978).
Des valeurscomprises
entre 50 et 70 %de succion semblent raisonnables
(tableau
3).
3.
2
/
Le
niveau
de vide
Un accroissement du niveau de vide conduit
à une diminution des temps de traite mais
représente
unrisque
deprédisposer
l’animal aux mammites. Aussi, pour lachèvre,
lesconstructeurs
adoptent
des niveaux de vide allant de 36 à 44kPa,
légèrement plus
faiblesque pour la vache et similaires à ceux
qui
sontutilisés
pour la brebis(tableau 3).
Parfois,
un double vide est utilisé afind’ac-croître
l’amplitude
du mouvement duman-chon. Dans ce cas, le vide de
pulsation (espace
annulaire du
gobelet)
estplus
élevé que le vide de traite(intérieur
dumanchon).
Enpratique,
ce
système
neprésente
aucun avantage que cesoit pour les chèvres
(Le
Mens et al1984)
oupour les brebis
(Le
Du etal 1978).
Par contre, ilexiste très
probablement
unrisque
d’endom-mager les tissus du trayon et de déclencher des
vaches ne semblent pas être très bien établies. Il existe de nombreux cas où des
capacités
de pompe inférieures donnent entière satisfaction.Avec les
vaches,
on admet engénéral qu’un
faisceau-trayeur
nécessiteapproximativement
45 1/min
(Doane
et al1980)
à 60 1/min(Akam
1977).
Aussi, selonSpencer (1982),
uneméthode réaliste pour définir la
capacité
mini-male de la pompe à vide serait de définir une
réserve de base pour la
manipulation
desfais-ceaux-trayeurs
puis
d’ajouter
« 60 à 80 1/minpar faisceau ». La norme
française
suitplus
oumoins cette
règle
mais, onpeut
continuer às’interroger
sur la valeur à donner à la réservede base.
Conclusion
Les recherches sur la traite sont concentrées
sur la vache laitière
qui
représente
uneproduc-tion
largement prépondérante.
Grâce auxtra-vaux effectués notamment par
l’INRA,
on saitégalement
conseiller l’éleveurqui
souhaitetraire des brebis laitières. Par contre, les cher-cheurs et les constructeurs de matériel ont accordé moins d’attention à la
production
caprine
traditionnellement considérée commemarginale.
Il existe peu de références et elles concernent surtout les races Saanen etAlpine.
Il convient donc d’être
prudent
pourguider
l’éleveur dans un choix raisonné. Pour minimi-ser lesrisques,
il sera souvent conduit àadapter
des solutionsqui
semblent satisfaisantes pour des conditionsd’élevages
similaires auxsiennes. Elles
peuvent
êtreinapplicables
si lecontexte
socio-économique
est différent.Que ce soit avec un
simple
quai
de traite ou avec unmanège
de traiteplus complexe,
pourtraire un
grand
nombre de chèvres àl’heure,
ilest
indispensable
d’avoir unetechnique
detraite
simple.
On doit s’efforcer de traire sanslavage préalable
dupis
et sanségouttage
après
la traite car ces deux
opérations
sont lesplus
coûteuses en main-d’œuvre.
Pour diminuer la
pénibilité
dutravail,
onpeut décaler les horaires des traites et il
n’y
apas d’inconvénients à
adopter
des intervallestrès
inégaux
entre elles en trayant parexemple
à 8 heures et 16 heures.
S’il faut libérer la main-d’œuvre pour
d’au-tres travaux, l’éleveur a la
possibilité
de réduirela
fréquence
des traites. Ensupprimant
celle du dimanche soir ou entrayant
une fois parjour
vers la fin de la
lactation,
dans certainescondi-tions, les baisses de
production
peuvent
êtreacceptables.
Toutefois,
il y a desrépercussions
importantes
sur laproduction
et lacomposition
du lait.L’adoption
non maîtrisée de tellesprati-ques
présente
des inconvénientsmajeurs
nonseulement pour la fabrication
fromagère
maissurtout pour le contrôle des
performances
lors-que les
élevages
adhèrent au contrôle laitier.Il faut
souligner
que cespossibilités
de dimi-nuer les contraintes liées à la traiteimpliquent
une bonne
adaptation
du matériel à laphysio-logie
de l’animal. On considère engénéral
que la chèvre est « facile » à traire. Or, dans certainstroupeaux au moins, il existe des animaux
qui
semblent
inaptes
à la traitemécanique.
Eneffet,
les trayons sont terminés par des canauxqui
s’ouvrent difficilement sous l’effet du videcréé par la machine
(Le
Du etBenmederbel,
1984).
Actuellement,
ondispose
de peud’infor-mations sur la variabilité des caractères
qui
représenteraient
«l’aptitude
à la traite ». Sousquelques
aspects,
le matériel de traite estdiffé-rent de celui
qui
est utilisé pour les vaches(manchon,
griffe,
pulsation,
niveau devide)
bienqu’il
soit difficile dejustifier
certainschoix. Une norme
française
de 1985spécifique
aux chèvres
représente
toutefois unegarantie
pour l’éleveur en ce
qui
concerne laconstruc-tion et les
performances
du matériel.Ce texte a été élaboré d’après un rapport présenté à la 4°
Conférence Internationale sur la chèvre qui s’est tenue à
Brasilia, Brésil, du 8 au 13 mars 1987.
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