HAL Id: jpa-00245135
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Submitted on 1 Jan 1983
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Electroréflexion et ellipsométrie spectroscopique
d’hétérostructures InGaAsP/InP et GaAlAs/GaAs
C. Alibert, Fan Jia Hua, M. Erman, P. Frijlink, P. Jarry, J.B. Theeten
To cite this version:
Electroréflexion
et
ellipsométrie
spectroscopique
d’hétérostructures
InGaAsP/InP
et
GaAlAs/GaAs
C. Alibert, Fan Jia Hua
Equipe
deMicro-optoélectronique
deMontpellier
(E.M.2)
(*),Université des Sciences et
Techniques
duLanguedoc, place
E. Bataillon, 34060Montpellier
Cedex, FranceM.
Erman,
P.Frijlink,
P.Jarry
et J. B. TheetenLaboratoire d’Electronique et de
Physique Appliquée
(L.E.P.),3, avenue Descartes, 94450 Limeil-Brevannes, France
(Reçu
le 25 juillet 1983, accepté le 1 er août 1983)Résumé. 2014 On utilise deux
techniques optiques
sensibles non destructives etcomplémentaires :
l’électroréflexionet
l’ellipsométrie spectroscopique
pouranalyser
des structures semiconductrices multicouches. On montre, surun
alliage quaternaire
de GaInAsP,qu’il
existe une bi-couche d’InP. Sur desempilements
d’hétérostructures contenant des couches ultra-minces, on détermine lacomposition chimique
des couches, lesépaisseurs,
la qualité des interfaces, les contraintesmécaniques
et lesprincipales
transitions optiques. On mesure par électroréflexionles niveaux électroniques d’un double puits
quantique
de GaAs dans une matrice de GaAlAs. Abstract. 2014 Twocomplementary, non destructive and sensitive optical technics (electroreflectance and
spectro-scopic
ellipsometry)
are used toanalysed
semiconductor multilayers. Ultra thin layer of InP is detected on InGaAsPquaternary alloy. On stacked heterostructures with ultra thin
layers,
chemicalcompositions,
thicknesses, inter-facesquality,
mechanical stresses and the mains optical transitions are determined. Electronic levels of a GaAsdouble quantum well in a GaAlAs matrix are measured
by
electroreflectance.1. Introduction.
De nombreux composants
électroniques
etoptoélec-troniques
à base de semiconducteurs III-IV sont baséssur des hétérostructures formées
d’empilements
decouches dites minces
(épaisseur
de 100Á
à 10 000Á)
ou ultra minces
(épaisseur
inférieure à 100Â).
Ce typede structure en couche renforce
l’importance
despropriétés
liées aux interfaces et à la surface parrapport
auxpropriétés volumiques
des matériauxconstituant
chaque
couche.Une bonne
compréhension
desphénomènes
phy-siques
intervenant dans le fonctionnement de cesdispositifs
nécessite la mesure desparamètres
essentiels caractérisant ces structures multicouches : ils’agit
deparamètres intrinsèques
tels queépaisseur,
naturechimique, dopage
dechaque
couche,
et deparamètres
extrinsèques
tels que états desurface,
contraintes interfaciales... Il estégalement
important
de connaîtrela nature
abrupte
ougraduelle
de la transition entredeux couches de
composition chimique
différente :une transition
abrupte
se réalise sur unemonocouche,
et on
parle
alors d’interface «physique »
alorsqu’une
transition
graduelle
se réalise surplusieurs
mono-couches en faisant intervenir de nouvelles liaisonschimiques
et l’onparle
d’interface «chimique
».L’interaction mutuelle
mécanique, électrique
ouchimique
entre les différentes couches de cesempile-ments rend
indispensable
la maîtrise detechniques
de mesures non destructives et même nonperturbatrices
capables
d’extraire desrenseignements
sur des couches intermédiaires sans modifier l’influence de leurenvi-ronnement. De telles contraintes ont donné un
regain
d’intérêt aux méthodes de mesures
optiques.
Du
point
de vueoptique,
une substance donnée estcaractérisée par sa fonction
diélectrique a(E), image
de l’ensemble des transitions
électroniques
créées par unphoton d’énergie
E. La fonctiondiélectrique
possède
despoints singuliers qui correspondent
à desextrema de la structure de bandes
électroniques [1].
La connaissance de la
répartition
en fonction del’énergie
E de cespoints singuliers
est un moyen d’identificationchimique
du matériau. D’autrepart,
la variation de la fonctiondiélectrique
en fonction deE,
fournit desrenseignements précieux
sur la struc-tureélectronique
des matériaux etpermet
deprévoir
et de
comprendre
leurs autrespropriétés
dansles-quelles
interviennent les mêmes électrons.Nous
présentons
ici deux méthodesoptiques
s’appli-quant
parfaitement
à l’étude des multicouches etdonnant des
renseignements complémentaires :
ils’agit
de l’électroréflexion et del’ellipsométrie
spec-troscopique.
Après
unedescription rapide
destechniques
expé-rimentales,
nous donnons desexemples d’application
à l’étude d’hétérostructuresInGaAsP/InP
et(GaAlAs,
GaAs)/GaAs
ayant des couches ultra-mincesprésen-tant des
propriétés électroniques
bidimensionnelles. 2. Electroréflexion.Un spectre
d’électroréflexion,
donne la mesure durapport ,
0394R R =
R(8) - R(0)
en fonction de 1 énergie Edes
photons
incidents.R(8)
est lepouvoir
réflecteur en incidence normale de la surface de l’échantillon et 8 lechamp
électrique
en surface.Pour les semiconducteurs
[2],
laquantité
11:
estinférieure à
10- 3.
Pour mesurer ce
signal
il est donc nécessaire de moduler lechamp
électrique
8appliqué
à l’échantillonet de détecter la variation
correspondante
dupouvoir
réflecteur par destechniques
de détectionsynchrone.
Le
champ électrique
8 estappliqué
àpartir
de la barrière deSchottky
formée par l’échantillon et une coucheévaporée
de 800A
deCu2S [3].
Cetteépaisseur
deCu2S
permet
d’effectuer des mesures entre0,5
et3,5
eV. L’ensemble del’appareillage
utilisé estschématisé par la
figure
1.A « faible
champ
électrique
[4],
la forme desspectres
estindépendante
duchamp électrique 8
et estdonnée par :
où
A,
B sont des fonctions de E lentementvariables,
Eg
l’énergie
de la transition àobserver,
D la dimension dupoint critique
et r unparamètre
phénoménolo-gique
décrivant la «largeur »
duspectre
et relié à la durée de vie T de lapaire
électron-trou par r. l’ =~/2.
---
estproportionnel
à la dérivée troisième de la fonctiondiélectrique
cequi permet
de mesurer avecprécision l’énergie
desprincipales
transitionsoptiques
directesqui
sont pour lescomposés
III-V :Eo
transition entre le niveaur 8v
etF6c
Eo
+03940
transition entre le niveaur 7v
et03936c ,
El
transition entre les niveauxL4,sY
etL6c’
El
+03941
transition entre le niveauL6v
etL6c ,
Eo
transition entre le niveau03938v
et03937c ,
Eo
+0394’0
transition entre le niveau03938v
etF 8c
A
champ électrique
« moyen »[5],
la forme desspectres
dépend
duchamp
électrique
enparticulier,
pour des
énergies supérieures
à la transitionEg
appa-raît les oscillations de
Franz-Keldysh
variant comme :où
A’,
B’,
C’ sont des fonctions del’énergie
Elente-ment variables. hQ est
l’énergie
électro-optique qui
représente
legain d’énergie
de laparticule classique
de masse réduite1À
~ accéléréependant
letemps
par lechamp électrique
8.Le
champ électrique 8
est « moyen » si hQF/3,
Fig. 1. - Schéma
synoptique de
l’expérience
d’électroréflexionspectroscopique.
et « faible » dans le cas contraire. L’observation des oscillations de
Franz-Keldysh
est une mesure directe duchamp
électrique 9
si l’on suppose connue la masse réduiteIlii
(parallèle
à9)
donnée par :où me
et 111¡¡ sontrespectivement
les masses effectives des électrons et des trous mis enjeu
par la transitionoptique.
3.
Ellipsométrie spectroscopique.
L’ellipsométrie spectroscopique
est uneméthode
optique d’analyse,
basée sur la mesure de l’état depolarisation
de la lumièreaprès
réflexion sur une surfaceplane.
L’ellipsomètre spectroscopique
utilisé(Fig.
2) comprend
unelampe
auxénon,
unpolariseur
tournant en
calcite, l’échantillon,
unanalyseur
fixe,
un monochromateur et unphotomultiplicateur
[6].
Fig. 2. -
Montage
expérimental
del’ellipsométrie
spectro-scopique.
[Experimental
set-up of thespectroscopic ellipsometer.]
Il permet la mesure du
rapport
p depouvoir
réflecteurcomplexe
entre1,6
et5,4
eV avecoù le
pouvoir
réflecteurRp
est obtenu par une ondelumineuse
polarisée
dans leplan
de l’incidence etRS
par une onde lumineuse
polarisée
perpendiculaire-ment au
plan
d’incidence. La mesure de p en fonction del’énergie
Epermet
d’obtenir la fonctiondiélec-trique :
où 0 est
l’angle
d’incidence de la lumière sur l’échan-tillon.L’ellipsométrie spectroscopique
est la méthode laplus précise
pour déterminer la fonctiondiélectrique.
Comme le montre
l’équation
3,
l’ellipsométrie
spec-troscopique
compte à la fois une mesured’amplitude
(tg
03C8)
et une mesure dephase
(cos 0394),
cequi
augmente notablement les informations fournies par cettetech-nique
[7].
4. Echantillons.
L’échantillon no 1 est un
quaternaire
deIn1-xGaxAsy
P1-y
fabriqué
parépitaxie
enphase liquide
sur un substrat d’InP. C’est un échantillon non intention-nellementdopé
ayant
uneépaisseur
de1,5
J.1m. Lacomposition
déterminée par rayons X vaut x =0,23
±0,01,
y =0,51
±0,02
avec une bonnehomo-généité
latérale et enprofondeur.
En prenant comme référence la maille a del’InP,
le désaccord de maille mesuré par double diffractiorf X est faible(Aala
=0,9
x10-3).
Les échantillons nOS 2 à 5 à base de GaAs et de
GaAlAs,
ont étéfabriqués
par latechnique d’épitaxie
en
phase
vapeur auxorganométalliques
[8].
Leréac-teur fonctionne à
pression atmosphérique
et à unetempérature
de croissance de 650 OC.La croissance s’effectue à une vitesse de 5
A
par seconde à l’aide de deux flux gazeux : l’un pour lacroissance du GaAs pur, l’autre pour la croissance du GaAlAs avec une
composition
de 54%
d’aluminium.Le montage a été réalisé pour que, au-dessus du
substrat,
lacomposition
des flux gazeuxpuisse
chan-ger de
façon
contrôlée en0,1
s.Les échantillons no 2 et no 3 ont été
fabriqués
pourprésenter
une interface à 100A
de la surface.Pour l’échantillon no
4,
une interface nonabrupte
a été simulée par croissance successive de dix couches
de
1,5
A
de GaAs +1,5
A
deGao,46Alo,s4As.
Ceprocédé
estéquivalent
à unmélange chimique puisque
l’épaisseur
des couches est inférieure à la mono-couche. Il permet d’obtenir30 Å
deGa0,73Al0,27As.
L’échantillon no 5 est un doublepuits quantique.
5. Surface réelle d’un
alliage
GaInAsP/InP.
L’échantillon étudié est une couche
épitaxiée
de GaInAsP ayant uneépaisseur
de1,5
pm. Une mesured’ellipsométrie spectroscopique
effectuée entre 2 et4 eV sur l’échantillon dès sa sortie de l’enceinte de
croissance permet d’obtenir la courbe
d(cos
A)/dE
en fonction de E
(Fig.
3).
Cette courbeprésente
entre2,7
et3,5
eV une structurelarge
composée
de troispics.
L’existence de troispics
est icisurprenante
d’autres auteurs[9]
ayant montré que dans ce domained’énergie,
iln’y
a pour cettecomposition
que deux transitionspossibles El
=2,77 eV,
El
+03941
=2,99
eV.pour attaquer sélectivement l’InP
(1 HCI,
1H3po4),
la courbe
d(cos 0394)/dE
neprésente plus
que deuxpics
et sa forme et son
amplitude
sontcaractéristiques
del’alliage quaternaire
GaInAsP[9]
(Fig.
3).
Fig. 3. - Variation de la dérivée de cos Li avec l’énergie
pour un échantillon d’InP (en
pointillés
...), un échantillon de GaInAsP nondécapé
(en tirets ---) et le même échan-tillon de GaInAsPdécapé
(en trait plein ).[Cos 4
energy derivative for an InP sample (dotted line...) an unetched GaInAsP sample (dashed line ---) and the same etched GaInAsP sample (full line2013).]
Pour mieux
comprendre
l’origine
du troisièmepic,
nous avonsprésenté
sur lafigure
3,
d(cos
A)/dE
pour un échantillon d’InP. Cette courbeprésente
un maxi-mum auvoisinage
de3,2
eV pouvant être modélisé àpartir
des transitionsEl
(3,17
eV)
etEl
+03941
(3,3
eV).
Compte
tenu de la faible valeur de l’éclatementspin-orbite
03941
dans InP et des valeursimportantes
desparamètres d’élargissement
pour ces transitions[10],
il est normal d’observer une seule structure dans la courbe ded(cos
A)/dE.
Pour
expliquer
les valeurs ded(cos J )/dE
sur lequaternaire
nondécapé,
nous avons calculé la fonc-tiondiélectrique
en faisantl’hypothèse
de l’existence sur lequaternaire
d’une couche d’InP ultra-mince.La modélisation est effectuée à
partir
de 4 oscillateursharmoniques :
2 centrés auxénergies El
etEl
+03941
de l’InP et les deux autres centrés aux
énergies El
et
El
+03941
duquaternaire
et enprenant l’épaisseur
de l’InP comme
paramètre ajustable
à déterminer.La meilleure
approximation
est obtenue pour une couche d’InP ayant uneépaisseur
de8,4 A.
L’exis-tence de cette couche ultra-mince d’InP est normale
compte tenu des conditions de croissance au stade
final de la
technologie
de fabrication.Sur la
figure
4,
nous avonsreprésenté
le spectred’électroréflexion de l’échantillon
décapé
auvoisi-nage des transitions
Eo
etEo
+A o.
Les valeurs de la transitionEo
(0,994
eV)
etEo
+do
(1,236 eV)
obte-nues par la méthode des troispoints
[4]
sont en bonaccord avec les résultats d’autres auteurs
[11-13],
ce
qui
confirme lacomposition chimique
de ce quater-naire.Fig. 4. -
Spectre d’électroréflexion au voisinage des
tran-sitions Eo et Eo +
do de
l’alliage quaternaireGao,23Ino,77
Aso,51PO,49-[Electroreflectance
spectra near theEo
and Eo + d o transi-tions of theGa0.23In0.77As0.51P0.49
quaternary alloys.]6. Etude de multicouches et d’interfaces à base de GaAs et GaAIAs.
Les échantillons décrits dans le tableau 1 ont été
fabriqués spécialement
pourprésenter
une interface à uneprofondeur
de 100A
de la surface. Cetteépais-seur a été choisie pour
qu’au
voisinage
de 3 eV seulecette interface intervienne dans les spectres
d’ellipso-métrie
spectroscopique.
Les autresinterfaces,
tropprofondes
nejouant
aucun rôle.6.1 ANALYSE DE L’ÉCHANTILLON N° 3. - Le
spectre
d’électroréflexion de l’échantillon no 3
présente,
entre1,3
et3,5 eV,
6 structuresprincipales
provenant des couches de GaAs et de GaAlAs(Fig.
5).
A basse
énergie
on observe entre1,35
et1,45
eVune structure très
aiguë
provenant de la transitionEo
du GaAs. La méthode des troispoints
[4]
permet
d’obtenirl’énergie
de la transitionEo
à 300 K :1,420
±0,003
eV. L’incertitude évaluée comme étant le dixième duparamètre d’élargissement
r. Cette valeur deEo
à 300 K est en excellent accord avec les valeurs données par Sell et al.[14] (1,424 eV)
et parThurmond
[15] (1,422 eV).
La structure observée aux environs de
1,8
eV a pourorigine
la transitionEo
+d o
où03940
estl’énergie
spin-orbite séparant
les niveaux03938v, 03937v.
La méthode des troispoints
donneEo
+d o
=1,780
±0,003
eVsoit
d o
= 360 meV valeur en excellent accord avecTableau
I. -Epaisseurs
etcompositions
désirées pourchaque
échantillon à base deGaAs,
GaAlAs.Fig.
5. -Spectre d’électroréflexion de l’hétérostructure
GaAlAs, GaAs, GaAlAs/GaAs (Al = 0,54) entre 1,3 et
3,5 eV.
[Electroreflectance
spectra of the GaAlAs, GaAs, GaAlAs/ GaAs (Al = 0.54) heterostructure between 1.3 and 3.5eV.]
Entre
2,8
et3,5 eV,
on observe le doubletEl
etEl
+03941
du GaAs. La méthode des troispoints
donneEl
=2,977
eV etEl
+03941
=3,207
eV,
la valeur de03941
= 229 meV donne unrapport 03940/03941
=1,57
cequi
est un excellent accord avec la valeurthéorique
[17]
(1,50).
La structure à
2,210
eVprovient
de la couche super-ficielle et de la couche intermédiaire de GaAlAs. Eneffet,
à2,2 eV,
lesphotons
atteignent
la couche inter-médiairepuisque
le coefficientd’absorption
a du GaAsvaut 5 x
104 cm-1
etl’épaisseur
d du GaAs àtraver-ser vaut 1000
A (ad
=0,5).
La transition
Eo
+Jo
du GaAlAs est observée à2,535
eV (do
= 325meV).
Il ne nous a pas été
possible
d’observer les structuresassociées à
El
etEl
+03941
du GaAlAs. Ceciprovient
du faitqu’au-dessus
de3,5 eV,
la couche deCu2S
éva-porée
pour créer la barrière deSchottky
nécessaire auxexpériences
d’électroréflexion n’estplus
transpa-rente aux
photons.
Par contre nous verrons par la suite que ces transitions sont observables parellipso-métrie
spectroscopique.
Plusieurs autres
points importants
ressortent de cespectre :
- la transition
Eo
du GaAlAscorrespond
à unecomposition
de 54%
d’aluminium,
l’absence de dou-blet au niveau deEo
du GaAlAsindique
que les deux couches de GaAlAs ont la mêmeréponse optique
donc même
composition
et mêmes contraintesméca-niques ;
- l’étudeen fonction du
champ électrique
montreque la structure « anormale » à
1,49
eV n’est pas une oscillation deFranz-Keldysh
liée à la transitionEo
du GaAs. Cette structurepeut provenir
d’états loca-lisés dans le GaAs auvoisinage
d’une des troishétéro-jonctions
GaAs-GaAlAspuisque,
à cetteénergie,
les
photons peuvent pénétrer jusqu’au
substrat. Cet état localisé peut être créé par unpuits
depotentiel
triangulaire
provoqué
par lapolarisation
del’échan-tillon.
Les spectres
d’ellipsométrie spectroscopique (Fig.
6)
de l’échantillon no 3présentent
des oscillations entre1,6
et2,5
eV créées par les couches de 1 000A
de GaAset GaAlAs. Dans la
région
3-4eV,
on observeclaire-ment les structures
provenant
des transitionsEl
etEl
+03941
du GaAs et du GaAlAs.Compte
tenu des coefficientsd’absorption,
ces structures ne peuventGaAs. A
partir
des spectres et en utilisant une méthoded’analyse
multicouche,
on montre que la transitionGaAlAs-GaAs est
abrupte, qu’elle
s’effectue sur une monocouche etpermet
de déterminer avecprécision
l’épaisseur
de la couchesupérieure
de GaAlAs(voir
encart de la
figure
6).
Lesépaisseurs
des couches inférieures sont déduites des structures entre 2 et 3 eV. Ledécalage
entre le spectreexpérimental
de cos det le spectre calculé est créé par une couche
d’oxyde
qui
croît naturellement à la surface de l’échantillon.Fig. 6. -
Spectres
d’ellipsométrie spectroscopique (tg 03C8
et cos 0394) de l’hétérostructure GaAlAs, GaAs, GaAlAs/GaAs(Al = 0,54) sous un angle d’incidence de 660. En traits pleins,
les courbes
expérimentales,
enpointillés,
les courbescalcu-lées en prenant le modèle multicouche donné en encart.
[Spectroscopic
ellipsometry measurements at 66° angle of incidence of the GaAlAs, GaAs, GaAlAs/GaAs (Al =0.54)
heterostructure.
Experimental
curves (full line) and calcu-lated curves for the multilayer model given in the inset(dotted
line).]
6.2 ANALYSE DE L’ÉCHANTILLON N° 2. - Le spectre
d’électroréflexion de l’échantillon n° 2
(Fig.
7)
a une allure très différente du spectre d’électroréflexion de l’échantillon n° 3.A basse
énergie,
la structureEo
du GaAsprésente
delarges
oscillations deFranz-Keldysh
provenant d’une zone où il existe unchamp électrique
de l’ordrede 250
kV/cm.
Ces oscillations ne peuvent avoirpour
origine l’hétérojonction
GaAlAs-substrat puis-que pour l’échantillon n° 3préparé
defaçon analogue,
nous n’avons observé sur le
spectre
de lafigure
5qu’une
faible valeur duchamp
électrique.
Le
spectre
« fortchamp électrique »
de lafigure
7 a donc pourorigine
la couchesupérieure
de GaAs.D’autre
part,
on observe auvoisinage
de1,4
eV unestructure que l’on peut attribuer à des niveaux
d’impu-reté. Ces deux observations prouvent que la couche
superficielle
de GaAs est de mauvaisequalité
élec-trique
ou que lapremière
interface GaAs-GaAlAsn’est pas
abrupte.
Fig. 7. - Spectre d’électroréflexion de l’hétérostructure
GaAs, GaAlAs/GaAs (Al = 0,54) entre 1,3 et 3,5 eV.
[Electroreflectance
spectra of the GaAs, GaAlAs/GaAs(Al = 0.54) heterostructure between 1.3 and 3.5
eV.]
La transition
Eo
du GaAlAs(Al
=0,54)
est en faitun doublet. Une étude détaillée de ce doublet montre
l’existence de contraintes dans la couche
épaisse
de GaAlAs. Cephénomène
est bien connu dans le casdes couches
épaisses
de GaAlAsépitaxiées
sur GaAset a
déjà
été observé en électroréflexion[20].
Les spectres
d’ellipsométrie spectroscopique (Fig.
8)
de l’échantillon no 2
présentent
de nombreuses oscilla-tions auvoisinage
de 2 eV. Ces oscillations dues à desinterférences
permettent
de déterminerl’épaisseur
de la couche tampon de GaAlAs(10
500 ± 100À).
Fig. 8. -
Spectres
d’ellipsométrie spectroscopique (tg 03C8
et cos A) de l’hétérostructure GaAs, GaAlAs/GaAs (Al = 0,54)sous un angle d’incidence de 660. En traits
pleins,
les courbesexpérimentales,
enpointillés,
les courbes calculées en prenantle modèle multicouche donné en encart.
[Spectroscopic
ellipsometry measurements at 66° angle of incidence of the GaAs, GaAlAs/GaAs(Al
= 0.54)hetero-structure.
Experimental
curves (full lines) and calculed curves for the multilayer model given in the inset (dottedAu
voisinage
de 3eV, tg 03C8 présente
un doubletqui
a pour
origine
la couchesupérieure
ultra-mince deGaAs. Une
analyse
multicouche prouvequ’il
existe unerégion
d’interface entre la couchesuperficielle
de GaAs et la couche tampon de GaAlAs. La meilleure estimation est obtenue pour une couche de GaAs de 62 ± 9A
avec une interfacechimique
de GaAlAscontenant 27
%
d’aluminium de 15 ± 9A.
L’existence de cette interfacechimique
est àl’origine
du fortchamp
électrique
observé par électroréflexion dans la couchesuperficielle
de GaAs. L’existence d’une couched’oxyde
à la surface du GaAs provoque ledécalage
observé entre la courbeexpérimentale
de cos d et la couchethéorique
de cos 4.6.3 ANALYSE DE L’ÉCHANTILLON N° 4. -
L’échan-tillon n° 4 a été
fabriqué
pourprésenter
une interfacechimique
de 30A
de GaAlAs(Al = 0,27)
entre unecouche ultra-mince de 60
A
de GaAlAs(A1 =
0,54)
et la couche
tampon
de GaAs.Sur le spectre d’électroréflexion de cet échantillon
(Fig.
9)
on observe : les transitionsEo
etE0
+Jo
duGaAs,
et deux structures, l’une provenant de la couche intermédiaire de 30A
(à 1,67
eV),
l’autreprovenant
de la couchesupérieure
de 60A
(à
1,96 eV).
Cette der-nière structureprésente
nettement toutes lescaracté-ristiques
d’unspectre
d’électroréflexion à « faiblechamp
».Fig. 9. -
Spectre d’électroréflexion’de couches ultra minces de
GaAlAs GaAl(2)As/GaAs, (Al(1)
= 0,54,Al(2)
= 0,27)entre 1,35 et 2,1 eV.
[Electroreflectance
spectra of theGaAl(,)As,
GaAl(2)As/
GaAs ultra thin layers between 1.35 and 2.1 eV,(Al(1)
= 0.54,Al(2)
=0.27).]
En prenant comme
hypothèse
que cette couche ultramince de GaAlAs a la même structure de bandeque le matériau
tridimensionnel,
on obtient unecomposition
chimique
en aluminium de 36%
cequi
s’écarte notablement de la
composition prévue
de54
%.
Avec les mêmeshypothèses
bien que lepic
à1,97
eV soitmélangé
aux oscillations deFranz-Keldyh
provenant de la transitionE.
dusubstrat,
on en déduit que la couche intermédiaire contient
18
%
d’aluminium. On remarque que le facteur 2prévu’par
leprocédé
de fabrication entre lescomposi-tions
chimiques
des deux couches est conservé.Ce spectre prouve
qu’une
couche ultra-mince de30
A
peut
être détectée etqu’une
couche ultra-mince de 60A
de GaAlAs donne en électroréflexion et pourla transition
Eo
une structure étroiteparfaitement
définie.Pour
analyser
lesspectres d’ellipsométrie
spectro-scopique
de lafigure 10,
deux modèles ont été utilisés. L’un suppose que la couche intermédiaire est une interfacephysique
de 50%
de GaAs et de 50%
de GaAlAs(Al
=0,54),
l’autre une interfacechimique
ayant
unecomposition
d’aluminium de 27%.
Ledeuxième modèle
permet
de mieuxapprocher
les courbesexpérimentales
etd’apprécier
avec une meil-leureprécision
lesépaisseurs
des différentes couches. Cesépaisseurs
sont données par l’encart de lafigure
10Fig. 10. -
Spectres d’ellipsométrie spectroscopique (tg 03C8
et cos d) de couches ultra minces deGaAl(1)As, GaAl(2)As/
GaAs,
(Al(1)
=0,54,
Al(2)
= 0,27), sous un angle d’incidencede 770. En traits
pleins,
les courbesexpérimentales,
enpoin-tillés, les courbes calculées en prenant le modèle multicouche
donné en encart.
[Spectroscopic
ellipsometry measurements at 77° angle of incidence of theGaAl(1)As,
GaAl(2)As/GaAs
ultra-thinlayers.
(AI,
= 0.54,Al2
= 0.27).Experimental
curves (fullline) and calculed curves for the multilayer model given in the
inset (dotted
line).]
Les
compositions
des couchesprisent
dans lemodèle
(27
%
et 54%
d’aluminium)
diffèrent de celles trouvées en électroréflexion. Enfait,
pouranalyser
lesspectres
d’ellipsométrie spectroscopique
ces compo-sitions n’ont pas étéprises
commeparamètre ajustable
puisque
defaçon
générale l’ellipsométrie
spectrosco-pique
est moins sensible à lacomposition
que l’électro-réflexion. Par contre,l’ellipsométrie spectroscopique
7. Double
puits
quantique
à base de GaAs dans une matrice de GaAIAs.Les deux
puits quantiques
de GaAs ont uneépais-seur
prévue
de 50À,
ils sontséparés
par 120Á
de GaAlAs(Al
=0,54)
et contenus dans une matrice deGaAlAs
(Al
=0,54).
L’épaisseur
de la coucheinter-médiaire de GaAlAs
(120 Å)
permet de considérerque ces deux
puits quantiques
sontdécouplés.
Le spectre d’électroréflexion
(à
35K)
et dephoto-luminescence
(à 4 K)
sontreportés figure
11. Lespectre
dephotoluminescence
a été obtenu à l’aidede la raie
514,5
nm d’un laser argon avec une densité d’excitation de l’ordre de0,4
Wcm-2.
L’énergie
dupic
dephotoluminescence
(1,66 eV) correspond
à la transition trous lourds(n
=1)
~ électrons(n
=1)
du
puits quantique.
Lespectre
d’électroréflexion estbeaucoup
plus
riched’information,
ilprésente
entre1,4
et2,4
eV 7 structuresprincipales.
Fig. 11. - Spectre d’électroréflexion et de
photolumines-cence entre 1,4 et 2,4 eV du double puits quantique décrit par l’encart.
[Electroreflectance and
photoluminescence
spectra of the double quantum well given in the inset between 1.4 and 2.4 eV.]Trois structures
(1,5
eV,
1,85
eV et2,2 eV)
pro-viennent du substrat
(Eo, Eo
+03940)
et de la matrice de GaAlAs(Eo).
Les autres structures
(1,65
eV, 1,8 eV,
2eV,
2,07 eV)
ont pour
origine
les niveauxélectroniques
des 2puits
quantiques :
2 niveaux pour lesélectrons,
4 niveauxpour les trous de la bande de valence
(2
niveaux pour les trous lourds et 2 niveaux pour les trouslégers).
De
plus,
la structure observée à 2 eVcorrespond
à la transition entre les niveaux des trous de la bande03937
et le niveau n = 1 des électrons de la bande de
conduc-tion.
Les oscillations de
Franz-Keldysh
observables pour lesénergies supérieures
àEo
du GaAs montrentqu’il
existe à l’interface GaAs
(substrat)-GaAlAs
unchamp
électrique
de l’ordre de 30 kVcm-1.
La
largeur
et laposition
des spectres d’électro-réflexion provenant despuits
quantiques
con-firment
[21]
pour ce type d’échantillon que labrusque
transition decomposition
s’effectue sur 5A
environ. 8. Conclusion.Nous avons montré que l’électroréflexion et
l’ellip-sométrie
spectroscopique
sont des outilspuissants
pour obtenir des informations détaillées sur les struc-tures multi-couches.L’électroréflexion permet de mesurer
l’énergie
desprincipales
transitionsoptiques,
de mesurer la compo-sitionchimique
d’une couche ultra-mince de30 À
située à 60
A
de lasurface,
d’évaluer deschamps
électriques
d’interface,
de montrer l’existence de contraintesmécaniques
entre couches et d’observerune série de niveaux
électroniques
dans un doublepuits quantique.
L’ellipsométrie
spectroscopique
permet de mesurerl’énergie
des transitionsoptiques
situées au-dessus du gap, d’obtenir les constantesoptiques,
d’évaluer lacomposition chimique,
de mesurer lesépaisseurs
des différentes couches avec uneprécision
pouvant atteindre la monocouche etd’apprécier
la naturephy-sique
ouchimique
des interfacesquand
celles-cine sont pas
abruptes.
Enfin,
il fautsouligner
que ces deux méthodesspectroscopiques
sont non destructives etcomplé-mentaires
puisque
l’électroréflexion donne sesprin-cipaux
résultats entre0,5
et 3 eV etl’ellipsométrie
entre 2 et5,5
eV.Bibliographie
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