HAL Id: jpa-00205382
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Submitted on 1 Jan 1929
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Sur la structure de l’aimant atomique dans les corps
ferromagnétiques
Robert Forrer
To cite this version:
Robert Forrer. Sur la structure de l’aimant atomique dans les corps ferromagnétiques. J. Phys.
Radium, 1929, 10 (7), pp.247-262. �10.1051/jphysrad:01929001007024700�. �jpa-00205382�
SUR LA
STRUCTURE
DEL’AIMANT
ATOMIQUE
DANS LES
CORPS
FERROMAGNÉTIQUES
par M. ROBERT FORRER.Faculté des Sciences de
Strasbourg.
Sommaire. - La forme du cycle d’hystérèse d’un nickel spécial a suggéré l’hypothèse
des multiplets
magnétiques.
L’étude de ce nickel spécial et surtout la détermination de la valeur relative de son aimantationrémanente
conduit aux conclusions suivantes : le momentmagnétique du nickel estun doublet rectangulaire. Par un traitement mécanique, ce doublet
peut être orienté sans que les axes cristallographiques prennent une direction privilégiée.
Le champ critique est le champ nécessaire pour le renversement du constituant du doublet
parallèle à ce champ. Dans les corps ferromagnétiques à l’état recuit, le cycle d’hystérèse est le résultat d’une rotation et d’un renversement par rotation de l’ensemble du
multi-plet sous l’influence du champ. Le multiplet est déformable; sous l’influence d’un champ très intense, il se ferme et fournit ainsi la saturation.
L’étude du fer électrolytique déposé dans un champ magnétique conduit à l’hypothèse
d’un triplet trirectangle dans le fer; en même temps, elle rend plausible l’hypothèse que le
multiplet magnétique
est une propriété atomique. Cette hypothèse est appuyée par lefait que la rotation du multiplet est très facile, tandis que sa fermeture est très difficile. En introduisant l’hypothèse de positions normales des multiplets par rapport ou réseau
cristallin, l’aimantation rémanente devient accessible au calcul. L’aimantation rémanente
expérimentale du fer confirme le triplet trirectangle et sa position normale, Quelques
valeurs exceptionnelles rendent évidente l’existence d’un
triptet dissymétrique.
A la tem-pérature ordinaire, l’atome de fer pourrait donc se trouver dans deux états différents.J’ai
l’intention,
dans cetarticle,
de réunir les éléments de la discussionqui
doitdémon-trer l’existence des
multiplets magnétiques
dans les atomesferromagnétiques.
Cette mêmediscussion et un vague programme de travail ont été
publiés
dansplusieurs
notesdisper-sées
(1).
Si,
jusqu’à
présent
c’est surtoutl’optique
qui
apermis d’explorer
la structureinterne de
l’atome,
et surtout à l’état gazeux, icij’espère
démontrer que lemagnétisme
deson côté est
capable
derenseigner
sur certainesparticularités
de l’atome. Et ici il nes’agit
pas de l’atome isolé des gaz
parfaits,
mais de l’atomefixé
par le réseaucristallin.
~ I.
a- BASE EXPÉRIMENTALE.
Les
expériences
qui
sont à la base de la discussionsuivante
ont été faites en 19~5 et 1926(2).
Il a été montré que lesphénomènes
discontinus derail11antation
qui
dans les autres corpsferromagnétiques,
sont infinimentpetits peuvent,
dans lenickel,
atteindre faci-lement une notablepartie
de la hauteur ducycle.
Et par un traitementspécial
onpeut
donner au nickel uncycle
d’aimantationp,a.:rticulièrement simple,
C,~ traitement est le sui-vant. Le fil de nickel doit être très fin parrapport à
lalongueur.
D’abordrétuit,
il est étiréjusqu’à
larupture. Ensuite,
il estplié plusieurs
fois avec une faible traction auteurd’une
petite
poulie
dont le diamètre est environ dix Ms celui du fil.Quant
ce filquitte
lapouline,
il a une courbure naturelle.. La dernièreopération
du traitement c~ar~s~iste à tenir ce fil droit contre sonélasticité,
parex,ern.p~l~,
en. l’introduisant dans un tubecàpil.làire.
Lecycles
de ce nickelspécial
est caractérisé par laséparation
fresquecomplète
des variations réversibles et irréversibles de l’aim.anta~tior~.(:1) Comptes Rendus, t. 181 (1926), p. 12î2; t. 182 (1926x p. 1539 ; t.. 183 (1926), p. 12i ; t, 183 (1926),
p. 5trg; t.
tu
p- ’~3‘~.(t) CoMpt,-g
Ren1lu$,
~. IIW (i925y, p. S153 j t. 180 (1§f5), p. i3-~4..-... Jôurnal dePhysiqf1ë,
t. 7(1!/29),
po. 0,9.
La variation réversible est
proportionnelle
auchamp
(c
~ail)
dans tout le domainedes
champs
faibles et moyens. Mais le fait leplus caractéristique
est que,quelle
que soitl’amplitude
des variations duchamp
aveclaquelle
lecycle
estdécrit,
le renversement atoujours
lieu pour une même valeur duchamp,
quej’ai appelé chariip
critique
(fig. 1).
Fig.i.
oFi~. 2.
Flg. 3.
II. - DÉMONSTRATION DE L’BXISTENCE D’UN DOUBLET DANS LE NICKEL.
En
réalité,
le renversement irréversible de l’aimantation n’est pas tout à faitcomplet
dans lechamp critique.
La discontinuité atteint 80 à 95 pour 100 suivant que le traitementa été
plus
ou moins réussi et il reste une variationqui
donne lieu à la queue BC(fig. fl) .
Lafigure 2
représente
les dernièresétapes
verts lecycle
schématique
(fig.
3)
et on voit que lecycle
del’ellipsoïde
c se confond presque avec lecycle schématique.
Cecycle schématique
invite à chercher le mécanisme de l’aimantation des corpsferromagnétiques.
On
peut imaginer
troismodèles
simples,
qui
satisfont à cecycle schématique (I,
II,
III,
fig.
4).
Fig.
4.Modèle I. - Un moment
magnétique
fait un certainangle (par exemple 45°)
avec lechamp
(I,
fig. 4).
Sa rotation donne lapartie
réversible et le renversement lapartie
irré-versible.Modèle II. - Deux moments se trouvent à
angle
droit,
l’unparallèle
et l’autreperpen-diculaire au
champ.
Le renversement dupremier
donne lapartie
irréversible,
la rotation du second moment ou de l’ensemble donne lapartie
réversible.Modèle III. - Un moment est
parallèle
auchamp,
deux autresperpendiculaires,
lestrois à
angle droit,
l’un sur l’autre.Pour choisir entre ces trois
modèles,
onpeut
s’adresser auxcycles
réellement obtenus.Ils se
distinguent
ducycle schématique
par lespetits
arrondis en A et B et surtout par laqueue C
(fig. 2).
Les arrondis en A et Bpeuvent
être attribués à une faible influence duchamp
démagnétisant,
d’aiIleurs trèsfaible;
lespetites
discontinuités(en
D,
parexemple,
figure 1) proviennent
de ce que lechamp critique
n’est pas tout à fait constant dans toutel’étendue de la substance. Ces deux effets sont presque
négligeables,
surtout pour le meilleurdes
cycles,
celui del’ellipsoïde
C(fig. 2).
Reste àexpliquer
la queue en C. Si les momentsne sont pas orientés suivant la même
direction,
comme nous l’avons admis dans les troismodèles,
et si une certainequantité
estdispersée
dans desangles
voisins,
l’effet de cetteinljJureté
de l’orientation est différent suivant les modèles. Le modèle 1prend
l’aspect
donné dans lafigure
5,
1. Les moments ont des directionsplus
ou moins inclinées sur la direction duchamp,
cequi
aurait pour effet de donner à la courbed’hystérèse
des branchesirréver-sibles inclinées et des arrondis
symétriques
(voir fige
5,
CI).
Le modèle 1 est doncincapable
de fournir uncycle
comme il a été obtenu réellement.Dans les modèles lI et
III,
les moments à renverser sontopposés
auchamp.
Lerenver-sement commence pour un certain
champ
minimum,
qui
estpratiquement
le même pour les moments voisins. Les autres momentsqui
seprésentent
sous desangles
notables sontrenversés par des
champs
plus
forts. Il en résulte une courbed’hystérèse,
telle que C II et CIII,
avec unepartie
irréversiblequi
commencebrusquement
auchamp critique
avec uneFig. 5.
tangente
verticale(grande discontinuité)
etqui
dans leschamps
forts s’atténueprogressi-vement
(la queue).
Les
cycles
réellement obtenus sont tout à fait semblables à cecycle
déduit du méca-nisme des modèles II et III(voir
parexemple fig.
2,
c). J’appelle
cesarrangements
de momentsmagnétiques
àangles
droits desmultiplets magnétiques,.
,, L’aimantation dans les
champs
faibles et moyens(cycle d’hystérèse)
asuggéré
l’exis-tence d’un
multiplet magnétique. Lequel
des deuxmultiplets
faut-il attribuer au nickel2 Laquestion
peut
être résolue par lacomparaison,
dans notre nickelspécial,
de l’aimantationrémanente avec l’aimantation à saturation. En utilisant le
multiplet
magnétique,
onpeut
imaginer
deux mécanismes différentsqui
conduisent à la saturation :1° Le
multiplet
resterigide,
mais la résultante est amenée par unchamp
très intensedans la direction de ce
champ.
L’aimantation à saturation serait alorségale
à la résultante dumultiplet.
Si nous attribuons àchaque
moment constituant le moment~,
la résultante du doublet aura comme momentV2;
celle dutriplet,
~3.
Comme il a sembléplausible
que,dans le cas de l’aimantation rémanente du nickel
spécial,
un seul constituant soitparallèle
au
champ,
le moment de l’aimantation rémanente seraitégal
à 1 dans le cas du doublet comme dans celui dutriplet.
Parconséquent,
dans le cas dumultiplet rigide,
lerapport
de l’aimantation à saturation à l’aimantation rémanente seraitV2
pour ledoublet,
y 3
pourle
triplet.
,2° Le
muliplet
est déformable par lechamp
et,
dans unchamp
infini,
tous les consti-tuants sontrapprochés
de la direction duchamp.
L’aimantation de saturation serait doncégale
à la somme desconstituants,
c’est-à-direégale
à deux pour le doublet etégale
à troispour le
triplet.
Etpuisque
l’aimaniation rémanente du nickelspécial
a étéposée
égale
à un,le
rapport
de l’aimantation à saturation à l’aimantation rémanente seraégal
à deux pour ledoublet et trois pour le
triplet.
Pour obtenir une
comparaison
fidèle de l’aimantation rémanente avec l’aimantation àsaturation,
il m’a semblé nécessaire de faire les deux mesures ayec la même installation.Pour la mesure de l’aimantation
rémanente,
la méthode dumagnétomètre
est toutindiquée;
pour la mesure de la
saturation,
cette méthode est d’unemploi
trèsdifficile,
parcequ’une
bonne
compensation
d’une bobinequi
doitproduire
unchamp
intense est presqueimpos-sible. Une
expérience
provisoire
a été faite en 1926(loc.
cit.)
pour le nickel de lafigure 2
c.Après
unréglage
soigné
descompensations
nécessaires, j’ai
trouvé pour l’aimantation dansun
champ
élevé(f~ ‘
1760G)
une déviation de~70,~
mm, et pour l’aimantationrémanente,
85,4
mm. Donc lerapport
deux à 2 pour 1000près.
Pour desexpériences plus
complètes,
voir le
chapitre
suivant.Puisque
cerapport
deux est un desrapports prévus
dans la discussionprécédente,
cediscontinuités.
Enonçons
donc lescoïiséqueyïces
qu’on
peut
tirer de cetteexpérience.
1. Le momentferromagnétique
est un doublet.2. Par un t,,’aitement
J1lécanique,
ce être orientéunifo17mérnent
sans que lastructure cristalline soit Plus
spécialement
dans le nickel courbé et tenu droit contrel’élasticité,
le traitement a pour effet dediriger
l’un des constituants du doubletparallèlement,
l’autreperpendiculairement
à l’axe du fil. Plus ce traitement estréussi,
plus
grandes
sont les forcesqui
retiennent le doublet dans cetteposition.
Alors lesphénomènes
discontinusatteignent
leurplus
grande
valeur,
la queue C(fig. 2)
se réduit deplus
enplus
et l’inclinaison de la
partie
réversible diminue. Effectivement les variations de ces troisquantités,
observées au cours des essais(1),
sont liées entre elles de cette manière. Parcontre,
desradiogrammes (voir
le dernierarticle)
ont démontré que la cristallisation estrestée
confuse,
les axescristallographiques n’ayant
pas de directionprivilégiée.
3. Le
champ critique
est lechamp
nécessaire et suffisant pour le renversement a’un seul constituant dudoublet,
celuiqui
est orienté comme lechamp. J’appelle
cette variationirré-versible de l’aimantation
renversement de première
espèce.
Je montreraiplus
tardqu’il
y en aprobablement
une deuxième. Si l’on attribue le moment constituant d’un doublet à une orbiteélectronique,
onpeut
attribuer le renversement depremière espèce
à unchangement
du sens de parcours de l’électron considéré. Onpeut
imaginer,
parexemple,
que l’électron considéré estexpulsé
etremplacé
par un autrequi
tourne en sens inverse dupremier.
.
4. La notion de 1"aimantation
spontanée,
introduite par M. PierreWeiss,
doit êtremodifiées
dans le sens suivant. La somme desmoments,
contenus dans leplus petit
élémentmagnétique
(par exemple
dudoublet,
dans le cas dunickel)
est encoreégale
à l’aimantationspontanée
(aimantation
àsaturation).
Jlais auchamp
n10ment de l’élémentmagné-tique
leplus petit
est la résultante dumultiplet.
Pour obtenir l’aimantationspontanée
dans lechamp
zéro,
il faut diviser dans le cas du nickel l’aimantation à saturation parB/2.
Le fait que le
rapport
entre Faimantatiou à saturation et l’aimantation rémanente dunickel
spécial
estégale
à deux ne révèle pas seulement le doublet dunickel,
il démontre enmême
temps
que :5. Ce doublet n"est pas
rigide.
Dans lechamp
zéro,
les deux moments du doublet (lu nickel sont àangle
droit,
unchamp
croissantraliproche progressivement
les constituants dudoublet et tend à les faire coïncider avec sa propre direction.
L’aimantation réversible du nickel
spécial
peut
être considérée comme lecommence-ment de ce
rapprochement
des constituants du doublet.Puisque
sonaugmentation
a été trouvée à peuprès
égale
à 1 pour 1 000 de l’aimantation rémanente par gauss, on doitsrattendre à ce que
l’approche
à la saturation se fasse dans deschamps supérieurs
à1
000 gauss.
Pour un
grand
nombre de corpsferromagnétiques, l’approche
vers lasaturation
a étémesurée par M. P.
Weiss,
qui
aexprimé
ses résultats par la loi a~ ~(Jo
(1
2013 _~),
valable engénéral- au-dessus
due 1 000 gauss. Cette loi est aussi valable pour le nickel.Or,
clans la mêmerégion
deschamps
seproduit
la dernièreétape
de la fermeture du doublet. Il estnaturel de trouver dans ce
rapprochement
le mécanisme de la loid’approche.
Si l’on admetqu’un
momentmagnétique
constituant estperpendiculaire
auplan
d’uneorbite,
que les deux orbites du doublet ont le même centre etqu’une
orbite secomporte
comme un anneauchargé
d’électriciténégative
pour larépulsion
des autresorbites,
il résulte pour despetits
angles
une loid’approche
dupremier
ordre comme celle de Weiss.--° RÉCENTES
DU RAPPORT ENTRB
ET A SATURATION PU mCKBL SPIÉCIAL.
La
justification
laplus
frappante
deshypothèses
énoncées est la valeurnumérique
durapport
entre i’aimantation à saturation et l’aimantation rémanente. J’ai cherché àminer ce
rapport
avec laplus grande
précision
possible
par de nouyellesexpériences
utj’ai
piréfé,ré
une méthodequi
donne les deux termes durapport,
pour m’affranchir de détermi-nations absolues peu sures.Comme
méthode, j’ai
choisi celle dumagnétomètre,
la seulequi puisse
donner unemesure exacte de l’aimantation rémanente vraie et
qui
seprête
aussi,
quoique
moinsbien,
à la mesure de l’aimantation à saturation.
Le nickel soumis au traitement
spécial provient
de la « Mound Co » et ne continent que0,2
pour 100 de fer.Pour éviter un
champ
démagnétisant appréciable qui
effacerait lesgrandes
disc=onti-nuités etqui
fausserait la mesure de l’aimantationrémanente,
j’ai opéré
avec des fils très fins de0,2
mm de diamètre et de 44 mm delongueur.
Letraitement,
pour obtenir descycles
purs, c’est-à-dire laplus grande
discontinuitépossible
et unchamp critique
unique,
consiste à étirer le fil doux
jusqu’à
larupture,
à tirer ce fil durciplusieurs
fois autourd’une
petite poulie
avec la moindre tractionpossible
et à tenir ce fil droit contre sonélasti-cité,
cequi
se réalise leplus
simplement,
enl’introduisant
dans un tubecapillaire
aussi fin quepossible.
Il
s’agit
ici de la mesure de l’aimantation rémanente vraiequi
s’obtient dans unchamp
intérieur nul à
partir
cle l’aimantation à satn.ration par une variation réversible pure sans trace de variation irréversible(1).
Engénéral,
les corpsferromagnétiques
ordinairespossè-dent au
voisinage
duchamp
nul une forte variation réversible : le moindrechamp
démagné-tisant fausse la mesure de l’aimantation
rémanente;
onpeut
en tenircompte.
Mais,
une correction estimpossible,
si la substancepossède
dans leschamps
faiblespositifs
uneaimantation irréversible. L’aimantation rémanente
brute,
résultat del’expérience,
est alorsplus
petite
que l’aimantation rémanente vraie.Dans notre cas,
l’expérience
fournit immédiatement l’aimantation rémanentevraie,
d’abord parce
qu’il n’y
a pas trace d’aimantationirréversible,
mêmejusqu’à
unchamp
négatif
de l’ordre de 10 gausset,
par suite de lapetitesse
de la variation réversible(environ
i pour ~i 000 pargauss),
unchamp
démagnétisant,
dans notre cas d’ailleurs trèspetit,
fausse très peu l’aimantation rémanente vraie. Pour cequi
concerne la mesure de l’aiman-’tation à
saturation,
il estimpossible
avec la méthode dumagnétomètre
d’employer
deschamps
si intenses que la différence entre l’aimantation obtenue et la saturationcomplète
soit
négligeable. Il
faut se contenter dechamps
moinsforts,
maispourtant
assez forts pour se trouver dans larégion
où la dernièrepartie
de la courbe d’aimantationpermette
l’extra-polation
vers lechamp
infini. Cette loi est la loid’approche
de M. Pierre Weissvalable pour la
plupart
des corpsferromagnétiques,
le nickel ycompris,
àpartir
de 1 000 gauss engénéral.
Je me suis;donc proposé
d’allerjusqu’à
unchamp
del’ordre V V V G. e
Le
magnétomètre qui
avait servi(2)
à décrire lescycles
àgrandes
discontinuités étaitastatique
à courte durée d’oscillation(fig.
6).
Cette courte durée estavantageuse;
ellepermet
d’abréger
letemps
où la bobinemagnétisante
est parcourue par le courantintense,
ce
qui
évite un écha.uffement excessif. Cet échauffement est nuisible surtout parce que ladilatation des
spires
de cuivre rendimposslble
unecompensation
exacte de l’action directe de la bobine. Enoutre,
il y a une deuxième actiondésagréable
de la bobine parcourue par .de forts courants sur le
magnétomètre :
le moment despetits
aimants dusystème
mobile dumagnétomètre
varie avec le courant dans labobine,
et parconséquent
la sensibilité ne reste pas constante. Une bobineplus longue,
refroidie à l’intérieur et à l’extérieur par une circu-lationd’eau,
n’a pas donnédavantage
des résultats satisfaisants. Pour éviter l’actioncapri-cieuse de la bobine
magnétisante,
il faudrait la construire aussi uniforme quepossible
etla
présenter symétriquement
aumagnétomètre.
Maisl’emploi
d’unmagnétomètre simple
est interdit dans un Institut où l’on travaille avec
ung,rand
nombre d’éLectro-aimants.(~) Voir aussi A. FERMER et G. BALACHOWSgY. Arch. d. Sc. phys. nat., 58 période, t. 2 (i920).
Par la méthode
suivante,
on s’affranchit des inconvénients mentionnés. J’aiemployé
un
111agnétolnètre
astatique symétrique
(fig. 7),
dont lesystème
mobileporte 4 aimants,
deux dans le même sens en haut et en bas et deux autres en sens inverse au milieu. Cemagnétomètre astatique symétrique
a en outre legrand avantage
d’êtreastatique
non seulement pour deschamps
uniformes,
mais encore pour deschamps
noir uniformes dupremier degré.
Onpeut
ainsi travailler avec cemagnétomètre
à une distance dequelques
mètres d’ungrand électro-aimant,
sans êtregêné.
Lemagnétomètre
est amorti par unepetite palette qui
plonge
dans de l’huile deparaffine,
lesystème
mobile est tendu entre deux fines bandesmétalliques.
Si unelongue
bobine estplacée symétriquement
parrapport
ausystème mobile,
l’action des bouts se compenseautoma-tiquement.
Unléger déplacement
verticalpermet
deparfaire
lacompensation.
Dans cette bobine le fil de nickel à étudier estplacé
de telle sorte que le boutsupérieur
est à la hauteur de l’aimantsupérieur
et le bout inférieur à la hauteurFig,
6.des deux aimants du milieu. Pour la déviation on utilise donc trois
quarts
19., ° des aimantsprésents.
Pour obtenir une assez
grande
sensibilité,
la bobine est trèsprès
dumagné-tomètre ;
la distance de leurs axes était de I6 mm seulement. Dans ce cas, unolégère
influence duchamp
de la bobine sur les aimants dumagnétomètre
estinévitable;
elles’exprime
par une faible variation de la sensibilité. Il en résulte . la nécessité d’étalonnerchaque
fois et dans les conditions de la mesure. Cela aété fait au moyen d’une
petite
bobine fine de lalongueur
du fil de nickelpar-courue par un courant
constant,
donc de momentconstant,
qui remplace
le fil de nickel dans la bobine. On satisfait à cesconditions,
en faisant varierle courant
magnétisant
au moyen de résistancesélectrolytiques
tournantes dont la vitesse estimprimée
par un mouvementd’horlogerie.
La
figure
8 donne le schéma des résistances tournantes. Il y en a dux :Fig.
7. l’uneRi,
àgrande résistance,
tournerégulièrement
(à
raison de 1 tour parminute),
elle donne une variation lente entre - 50 et+
50G, intervalle
qui
permet
l’inscription
sûre de l’aimantationrémanente,
duchamp critique,
en somme ducycle
d’hystérèse.
L’autreRz
ne tournequ’à
l’instant où lapremière
est au minimum- de sa
résistance,
elle fait à ce moment seulement un demi-tour en 4secondes,
enpassant
Fig. 8.
Fig. 9.
par un minimum très
aigu
de sarésistance, qui
donne unchamp
maximum de 2 000 Genviron. Par la courte durée du courant intense la bobine s’échauffe assez peu : la
com-pensation
sedérègle
peu. Pendant le demi-tour dupremier
inverseur tournant(26 s),
la circulation d’eau a letemps
d’enlever la chaleur dejoule
et,
au maximum;suivant,
labobine se trouve de nouveau à l’état initial. La
figure
9 donne la variation du courant enfonction du
temps.
L’ampèremètre qui
porte
leprisme (1)
donnant la déviationproportionnelle
auchamp,
alui aussi deux sensibilités. Au
milieu,
pour la courbed’hystérèse,
la sensibilité estgrande,
la déviation atteint la moitié du parcours pour un
champ
de 30 s, A cetendroit,
lesystème
est arrêté par une lame
élastique, qui
diminue ia sensibilité dans lerapport
de 1 à 40. L’autre moitié du parcours dessine donc leschamps
intenses entre 50 et 2 000 G.La courbe
d’hystérèse complète,
dessinéeautomatiquement
par l’installation surpapier
photographiqne,
a donc l’allure suivante(fig. 10).
Au milieu se trouve la courbed’hystérèse
connue du nickel traité entre les
champs
de - 50 G et+
50 G. En dehors des limites de lagrande
sensibilité a... a se trouvent les courbes allant vers la saturation S. Sur la mème feuille sonttracées,
sans que les inver .seurs tournants aient cessé de
tra-vailler,
deux courbes du momentcon-stante
donné par la bobine parcourue par un courantconstant,
positif
etnégatif.
Lesopérations
quecomporte
une mesure se font donc de la manière suivante : Les inverseurs tournants marchent constamment :l’électrolyte
et la bobinemagnétisante
sont enrégime.
On commence par tracer unecourbe de zéro avec la bobine de
mo-ment
constant,
mais sans y faire passerde
courant,
ensuite une courbe demo-ment
constant,
après
une nouvelle courbe de zéro sanssubstance,
etfina-lement la courbe de la substance. La
Fig.
10.distance des deux
premières
courbesdonne la sensibilité pour
chaque champ ;
la distance des deuxdernières,
l’aimantation du corps à étudieraprès
division par la sensibilité enchaque point
duchamp.
La
grandeur
de l’aimantation rémanentepeut
êtreprise
tellequelle.
Pour trouver l’aimantation àsaturation,
on déduit des courbes l’aimantation dansplusieurs champs
forts,
on lesporte
en fonction de l’inverse duchamp
et,
si l’on trouve unedroite,
sonextrapolation
vers le
champ
infini donne la saturation. Dans lesexpériences
faites surplusieurs
échan-tillons de nickel traitéspécialement,
j’ai
trouvé un bout de droite seulement àpartir
de1300 G environ. On voit donc
qu’il
était nécessaired’aller jusqu’aux champs
de 2 000 gauss.Que
la limite inférieure de la loid’approclie.
soit si élevée(1300
G)ne surprend
pas,puisque
le nickel traité est extrêmement dur et l’on adéjà
trouvé que la limite inférieure de lavali-dité de la loi
d’approche
est située dans leschamps plus
faibles, quand
le corps estplus
doux,
c’est à-dire le coefficient a dansl’équation
a 60 1-a )
petit
(1).
Icij’ai
trouvéB
H
un coefficient a très
grand
de l’ordre de 80(Pour
des corpsferromagnétiques
recuits, a
est de l’ordre de10).
Cettegrandeur
exceptionnelle
de a rendl’extrapolation
vers la saturation assez peu sure. Lapartie extrapolée
est de 4pour 100
environ.Puisque
cetteextrapolation
dépend
du coefficient a,j’ai
fait vérifier la loid’approche
de mes nickels traités par M. Birch
(expériences
inédites),
dans deschamps
allantjusqu’à
20 000 G,par.la
méthode d’induction dans l’entrefer d’ungrand
électro-aimant(2).
Les valeurs de a trouvées par M. Birch
(a
=63)
ont confirmé celles quej’ai
trouvées ici parla méthode du
magnétomètre.
Le
rapport
trouvé entre l’aimantation rémanente et l’aimantation à saturation est0,482
en moyenne. Ladivergence
entre les valeurs individuelles n’est que dequelques
pour mille.(On
serappelle
que les Arapports
entrelesquels l’expérience
doit décider étaient1,
. Les différences entre le
rapport
(~) PBSCHARD. These, Strasbourg (192~).trouvé et les 4
rapports
des différenteshypothèses
sontde .3,
32,
45 et 16 pour 100, Lapremière
différence estincomparablement
plus petite
que les autres. Cetteexpérience
vicient donc confirmer la déterminationprovisoire
(’).
Enoutre,
un fil denickel,
queje
n’ai pastraité,
avecintention,
avec lesprécautions
nécessaires en le tirant autour de lapoulie
avec une forte traction a donné commerapport 0,43.
Ce nombres’éloigne davantage
du nombréthéorique
0,5.
Un traitement idéalaugmenterait
le nombretrouvé,
il lerapprocherait
donc du nombrethéorique
0,5.
J’ai tenté encore une deuxième vérification de
l’expérience
provisoire.
La saturation dunickel à la
température
ordinaire est très bien connue(~).
Si l’on sait mesurer l’aimantationrémanente de notre nickel
spécial
en valeurabsolue,
onpeut
s’affranchir de la mesure de lasaturation,
qui
est,
comme nous l’avons vu, laprincipale
difficulté de cetteexpérience.
Cette mesure a été faite dans une installationanalogue
à cellequi
a été décriteplus haut,
mais exécutée à une échelleplus
grande.
Le fil de nickel traité a unelongueur
de 10 cm etun diamètre de 1 mm. Il est
logé
dans une bobine avec une cavité assezgrande
pourpou-voir le
remplacer
par une bobine de faible diamètre(4 mm)
et de mêmelongueur
quele
fil de nickel(10 cm),
formée d’une seule couche de filde §cuivre.
Par la déviation d’unmagne-tomètre
astatique symétrique (voir plus
haut),
l’aimantation rémanente du nickelpeut être
comparée
avec le momentmagnétique
de lapetite
bobine. Celui-cipeut
être calculé avecune
précision
suffisante àpartir
des dimensions de la bobine. Uneexpérience
préliminaire
a donné le
champ
nécessaire pourproduire
l’aimantation rémanente maximum. Pourl’aimantation rémanente de trois
fils,
on a trouvé TR !25,4,
25,6
et~~,8~
àsaturation d’un fil de la même
espèce
est à la mêmetempérature
(20°)
Js ---~~,’ï.
Leurrapport
est donc de0,464, 0,467
et0,472.
Cesrapports,
trouvés par cetteexpérience
tout à faitindépendante (exécutée
par M.Schneider),
ne sont pas très différents de la valeur0,482,
trouvée par lacomparaison
directe.On
peut
essayer dereconstruire,
d’après
la forme de la courbed’hystérèse
de notre nickelspécial,
lenombre relatif des moments constituants du
doublet,
situés sous différents
angles
parrapport à
l’axe duFig.
11.champ
(et
dufil).
Nous avons vu que lecycle
réel- lement obtenu diffère ducycle schématique
par laqueue G. Dans le nickel du
cycle
schématique,
la moitié des momentsconstituants
estparallèle
auchamp,
l’autre moitié estperpendiculaire
auchamp.
Pour le renversementdes moments
parallèles
auchamp,
lechamp
critique
Acr
est nécessaire. Pour un moment(1) R. FORRBR. C. R., t. 181 (’1926), p. 1272.
constituant sous
l’angle
a, lechamp
nécessaire au renversement est H =2013~L
fi . 1i)..
cos 0152
g)
Si nous
appelons m
le momentconstituant,
son momentprojeté
sur l’axe duchamp
estM = 1n cosx.
Or,
dans la courbed’hystérèse
réellement obtenue. àchaque
champ
Hcorrespond
unangle
a, souslequel
se trouve le nombre des moments constituants in,dont la
projection
sur l’axe duchamp
est111,
distance verticale des deux branches de courbe(fig. 12).
J’ai déterminé de cettefaçon,
pour un fil de nickeltraité,
cetteréparti-tion des moments constituants et
j’ai
obtenu le résultat suivant(fig, 13) :
Laplupart
desmoments sont situés au
voisinage
desangles
0° et 90° : courbe a(fig. 13),
confirmation de notrepoint
de vue, doublet àangle
droit,
dont un des constituants estparallèle
auchamp.
Mais le nombre des moments situés sous desangles
très différents de 0° et 90° n’est pasnégligeable;
même sous unangle
de45B
il y a enclore 17 pour 100 de laquantité qui s’y
trouverait si les moments étaient
répartis
uniformément dansl’hémisphère (courbe
b) (1).
- LE
TRIPLET DANS LE FER.
Nous avons attribué la loi
d’approche
de M.Weiss,
trouvéeexpérimentalement,
aumécanisme de la fermeture du doublet du nickel.
Or,
cette lois’applique également
aufer,
à la.magnétite
et àbeaucoup
d’alliages ferromagnétiques
et même le coefficient aest,
engénéral,
du même ordre degrandeur
(a -
10).
Sile mécanisme de cette loiconsiste,
dans lenickel,
dans la fermeture dudoublet,
onpeut
supposerquepartout
où on larencontré,
ils’agit
d’un
phénomène analogue,
lafermeture d’unmultiplet,
et l’onpeut
se proposer de chercherquel
est lemultiplet
du fer. A ceteffet,
je
me suis d’abord adressé aux mêmes déformationsqui
ontproduit
lesgrandes
discontinuités dunickel,
mais aucuneespèce
de déformationn’a
permis d’augmenter
sensiblement lagrandeur
des discontinuités des fils de fer. J’ai donccherché ailleurs. On se
rappelle
que Maurain(l~
a trouvé descycles
presquerectangulaires
endéposant
du fer parélectrolyse
dans unchamp magnétique.
On a mesuré la hauteur ducycle,
donc l’aimantationrémanente,
en s’attendant à trouver une valeur voisine de la satu-ration. Mais elle étaitbeaucoup
plus petite.
J’admets
que l’atome de ferpossèder
ai moment où il sedépose,
le mêmemultiplet
que celuiqui
existe dans la couche toute formée et que la résultante de cemultiplet
estdirigée
dans le sens duchamp magnétique.
L’aimantation
rémanente de cedépôt possède
donc un moment
égal
à la résultante dumultiplet
et nous admettons que l’aimantation àsaturation est donnée par la fermeture
complète
dumultiplet.
Leurrapport dépendra
del’espèce
dumultiplet.
Prenons lesmultiplets
lesplus simples,
le doublet et letriplet
trirec-tangle.
Si l’on attribue au moment constituant le momenti,
leur saturation sera 2 et3,
et leur résultante pour H = 0 sera§/lil
etN/à.
Lerapport
entre Faimantation à saturation et l’aimantation rémanente sera donc2/V2
et3/~3.
La saturation du fer est maintenant très bien connue(3)
crs =217,9
à 20°. La résultante d’un doublet amura donc :celle d’un
triplet :
-.Les meilleures mesures en valeur absolue de l’aimantation rémanente du fer
électroly-(1 j Le rapport = 0,3 du cycle en forme de parallélogramme pourrait trouver aussi une autre explication. On sait en effet, par les expériences anciennes el?Ewing que le nickel comprimé dans la
direction du champ prend sous l’iniluence de champs faibles une aimantation voisine de la saturation et le conserve même dans un champ nul. Au contraire, dans. le nickel tendu dans la direction du champ,
l’aimantation rémanente, mesurée dans la direction du champ est nulle. Je reviendrai plus tard sur cette
question à l’occasion de la discussion des propriétés du nickel. ’
(2) Ch. MAURUN.
L’éclairage
électrique, t. 26 (février 1901 ).tique déposé
dans unchamp
magnétique
ont été faites par Schild(1).
L’aimalllationréma-nente est fonction du
champ appliqué,
elle tend vers une limitesupérieure.
Pour leplus
fortchamp
II -~9,‘~
G,I,
rapporté
à l’unité devolume,
est donné par Schildégal
à982 ;
endivisant par la densité ~~ _
7,86
dufer,
on trouve pour l’unité de masse c =124,9.
Cettevaleur
expérimentale
est très voisine de cellequi
a été calculée pour untriplet
(125,8)
et trèséloignée
de celledu doubletSchilda déterminéles 1 rémanents pour
plusieurs valeurs
duchamp
et trouve des valeurs d’autantplus
fortes que H estplus
grand. Puisque
cettedépendance
a une allurehyperbolique,
onpeut
essayer de lareprésonter
en fonction de1 /H
(fig. 14).
Si l’on trace une droitepassant
par lespoints,
de telle sorte que les erreurs secompensent
(erreur
moyenneégale
à0,8
pour100),
elle passe pouri/H =
0 par lepoint
I= 991 ou a =~~6,~.
Cette valeur déduite de toutela série, se
rapproche
encoredavantage
de la valeur calculée-
125,7)
pour untriplet (différence +
0,2
pour100).
6. Le lnomen
L lnagnétique
dufer
seprésente
donc sousl’as-pect
d’untriplet trirectangle,
au moins dans le ferélectroly-tique.
Maispuisque,
comme onsait,
ledépôt électrolytique
est cristallisé comme le métal venant de lafusion,
letriplet
~
Fie
14. est attribuable au fer engénéral. (Voir plus
loin pour unerestriction).
On
comprend
maintenant facilement lecycle
presquerectangulaire
dufer électrolytique
déposé
dans unchamp magnétique.
La résultante est orientée dans le sensdu
champ;
lestrois moments constituants font le même
angle
avec lechamp ;
la faiblevariation
réversibleest due au
rapprochement
commençant
descomposantes.
L’interprétation
quej’ai
donnée suppose essentiellement que les trois moments consti-tuants dutriplet
interviennent par leur résultante au moment dudépôt,
c’est-à-direqu’ils
sont contenus dans le même atome. J’en conclus que le
triplet
du fer estatomique.
Par suite de laparenté
du doublet du nickel avec letriplet
dufer,
onpeut
attribuer aussi le doubletdu nickel à un même atome. On est amené ainsi à cette
hypothèse
de travail : 7. Lenîultlplet nlag1létiq..1e
est unepropriété atomique.
-Or,
la variation de l’aiman-tation dans leschamps
forts atoujours
été trouvée réversible. Lerapprochement
des cons-tituants dumultiplet ferromagnétique
(ou
plus
brièvement : lafermeture
dumultiplet)
est donc considéré commephpnonlèlte intraatomique
réversible.On
peut
appuyer cela par la considération suivante : la loid’approche
est valable en
général
àpartir
de 1 000 G. Pour lenickel,
a est de l’ordre de 1U. ,Considérons d’autre
part
lerapprochement
des constituants 0A,
0 B d’un doublet parun
champ
Hjusqu’à
unangle 2
x(fig. 15).
Dans ce cas, on trouvedonc : s
’
Pour a = 10 et pour un
champ
très intense Il = 10 000 G,l’angle 2 ce
entre les momentsconstituants est encore de 5°. On
peut
voir dans cette difficulté de fermeture dumultiplet
unappui
pourl’hypothèse
que lemultiplet
est de structureatomique
et que les forces entreles constituants sont
intraatomiques.
Ces forces sontincomparablement plus
grandes
que dans le cas de la rotation de l’ensemble dumultiplet qui
s’effectue dans deschamps
faibles,
etqui
donne lieu à l’aimantationinitiale,
contre des forcesprovenant
d’actions mutuellesentre les atomes.
V. - LA POSITION NORMALE DU MUL’HPLET
PAR RAPPORT AU RÉSEAU CRISTALLIN.
LE MECANISME DE ET LE RÔLE DE L’AIMANTATION RÉ)IANENTE.
Il résulte de nombreuses
expériences
(1)
qu’un
traitementmécanique
et surtout la déformationélastique
peuvent
orienter lemultiplet
magnétique
du nickel. En l’absence deces causes de
changement
d’orientation et d’unchamp
extérieur,
l’orientation dumultiplet
est soit due au
hasard,
soit donnée par l’orientation du réseau. Parce que le réseaucristallin et le
multiplet
magnétique
possèdent
une certainesymétrie, j’admets
que leFig. 15.
16.h,ig,
17.multiplet magnétique prend spontanément
une orientationdéfinie,
symétrique
parrapport
au réseau.J’appelle
cette olientation dumultiplet
sa oormale.Dans le nickel dont le
système
cristallin est le cube à facecentrée,
il y a, pour desraisons de
symétrie,
deuxpositions
normalespossibles:
1° les constituants du doublet sont
parallèles
à des axesquaternaires
et leur résultante estdirigée
suivant unaxe binaire
(fig. 16.).
A une direction de la résultantecorrespond
uneposition
définie dudoublet;
un doubletpossède
donc dans ce cas douzepositions
normaleséqui-valentes. 2° Les constituants du doublet sont
parallèles
à des axesbinaires, qui
font entre eux unangle
droit etsont situés dans un
plan
perpendiculaire
à un axequa-ternaire ;
leur résultante estdirigée
suivant un axe qua-ternaire(fig. 17)
Ici,
la même résultantepeut
être fournie par deuxpositions
différentes du doublet. Il y a donc sixpositions
normales de larésultante,
mais douzepositions
Fig.
18.normales du
multiplet.
On verraplus
tardqu’on peut
espérer
établirquelle
est la véritableposition
normale du doublet du nickel par ladéter-mination du
rapport
de l’aimantation rémanente à la saturation.Pour le
fer,
dont lesystème
cristallin est le cubecentré,
letriplet
nepeut prendre
parraison de
symétrie qu’une
seuleposition
normale : les constituants sontparallèles
auxaxes
quateroccires
et la résultante estdirigée
suivant un axe ternaire(fig. f8).
A chacundes
quatre
axes ternairescorrespondent
deux orientationsopposées possibles
de la résul-tante dutriplet.
Il y a donc huitpositions
normaleséquivalentes.
Esquissons
maintenant le mécanisme de l’aimantation en nous basant sur les nouvelleshypothèses (un
multiplet
magnétique,
déformable dans leschamps
intenses, possède,
auchamp
zéro,
despositions
normales dans le réseaucristallin) (2) :
1 Dans une substancecomplètement
désaimantée,
lesmultiplets
se trouvent dans différentespositions
normales,
distribués au
hasard;
leur moments secompensent. Appliquons
unchamp
très faible :les
multiplets
tournerontlégèrement,
retenus par des forcesinteratomiques.
Onpeut
attribuer la variation de l’aimantation
proportionnelle
auchamp
dans leschamps
faibles(aimantation
initiale)
à cette rotation dumultiplet
sans déformation sensible.(l) Journal de Pfiysique, t. 7 (1926), p. i 02.
(2~ En réalité, le mécanisme de l’aimantation est encore plus compliqué, comme la suite des publiea-tions le démontrera.
Si FM
augmente le
champ,
lesmultiplets
cherchent,
parrenversement,
despositions
normalesplus
rapprochées
de la direction duchamp (régions
duchamp coercitif).
Ce renversement par rotation du
multiplet
entier est une aimantation irréversible de deitxièiîteespèce :
Eneffet,
nous avons rencontré(page
250)
un renversement depremière
espèce,
renversement d’un seul momentconstituant,
attribuable à l’inversion du sens de parcours de l’électron sur l’orbite. Par une nouvelleaugmentation
duchamp,
la résultantese
placera
parallèlement
auchamp
contre les forcesinteratomiques :
La valeur del’aiman-tation sera celle de la résultante du
multiplet.
Et dans leschamps plus
intenses,
la fermeture dumultiplet s’accomplira.
Dans cette branche de lacourbe,
aucunpoint
nepeut
êtrecalculé,
parce que, dans tout intervalle duchamp
nul au
champ
infini,
deux mécanismes sesuper-posent :
la rotation(et
le renversement parro-tation)
et la fermeture dumultiplet.
Le
cycle
limite estbeaucoup
plus
intéres-sant(1).
Dans leschamps
trèsintenses,
les constituants dumultiplet
sontrapprochés
etdi-rigés
suivant lechamp (saturation
relative à latempérature considérée),
voir aussifige
9 et20,
point
A.Quan
1 lechamp
décroit,
lemultiplet
s’ouvre,
l’aimantation diminue etsrappro-cherait,
pour lechamp
zéro,
de la résultante dumultiplet (point
D.fig. 19)
si la résultanterestai-Fig.
i9. dans la direction duchamp.
La courbequi
cor-respond à
l’ouverture dumultiplet
devrait dontrejoindre,
extrapolée
vers lechamp
zéro,
la valeur de la résultante dumultiplet
accessible au calcul. Mais l’aimantation rémanente estplus
petite
que cette résultante : dans leschamps
tendant verszéro,
la résultante ne reste pasdirigée
suivant lechamp
qui
aagi,
elle tourne
(C-D-E, fig.
19)
et tend à occuper laposition
normale laplus
voisine,
donnée par l’orientation du réseau parrapport
auchamp
(point D).
La courbe C. D. s’obtient donc parsuperposition
de la rotation dumultiplet
à son ouverture.Si l’on fait
agir
unchamp négatif
faible,
la rotation dumultiplet
continue(D-E),
jusqu’à
ce que lemultiplet
rencontre une zône instable(dans
une substance à cristallisationconfuse,
cette zone sera située sous différentsangles,
les coudes en C. E. F. G.(figure 19)
seront donc arrondis par l’effet de la
répartition statistique),
où il se renverse par rotationen cherchant une nouvelle
position
normale,
pourlaquelle
la résultante estplus près
de la direction duchamp
négatif (E-F).
Le renversementproprement
dit est de T,mais,
sousl’influence du
champ
faiblenégatif,
ce renversement irréversible est suivi d’une rotationréversible du
multiplet
(voir tig.
20,
E-F).
Dans leschamps
croissants la rotation s’achève et en mêmetemps
la fermeture commence(F G)
et dans leschamps plus
intenses,
lemultiplet
continue à se fermer(2).
Dans la branche E F G H
(fig. 19),
lreffet de la rotation dumultiplet,
de sonrenversement et de sa fermeture se
superposent:
aucunpoint
de la courbe nepeut
êtrecalculé.
L’aimantation rémanente vraie s’obtient donc en
appliquant
d’abord unchamp
assezfort,
pour renverser tous les momentsqui
étaient dans une directionnégative,
et en(1) Pour &implifier l’exposé du schéma suivante, il s’applique à. un cristal unique dans une direction
uelconque.
(2)
Ce mécanisme de l’aimantation, schématise pour faciliter son exposé, es[ valable à la condition qutdans un cristal unique tous les multiplets soient pa-palllèleg. Ceci parait évident. Cependant, plus tard on ikera amené à envisager des cas aù, sous l’action d’un champ, il se produit des positions no7rmales diffé-rentes de celles du champ nul. Nous Écartons ici cette possibilité d’altération des positions normales par le champ.
.
Nous admettons aussi qu’il n’y a aucun autre champ que le champ extérieur et qu’aucun renversement n’a lieu dans les champs encore positifs.
àiminuàat ce
champ
jusqu’à
ce que leeliamp à
la soit nnl, Pour calculer cette aimantationrémanente,
il fauli c(!)Dnaitre laposition
desnmItipLets.
En connaissant la fürme dumultiplet
et saposition
normale dans leréseau,
il sa§fit de connaîtreencorne, dan& des échantillons formés d’un cristal
unique,,.
l’onientation du cristal parrapport
auchamp,
et la valeur de lasaturation,
pour en déduire l’aimantatio.,n les Mét»X ier- 1romagnétiques,
venant de l ft)sioJn ourécits, qui
secomposent
depetits
cris-taux,
orienté8 auhasarda
tla
position
anormale dumultiplet
1atplus
voisine êe la dïBection duchamp
dépendra
de l’oriertt&tion du cristal considéré. La soMnïe ditesprojections
de’smoments su-r la directio’n
dl1l
champ
seraégate à
l’aimantation rémanente.Considérions,
faire le
calcul,
trois,moments congtituantsd’un
triplet trirerlangle. Dè
u’il’S
sont renverséspré-liminairement ffl
champ,
ilsappartiennent
à troiscatégories :
Lacatégorie Il
t des momentsqui
sont l’esplus
voisins0.
de la direction du
champ,
~’ °la
catégorie B
intermédiaire et lacatégorie C
de ceuxqui
cffles
pins
éloignas.
Si nous posons le moment constituant
égal
àl’unité,
les moyennes desprojections
des troiscatégories
sur la direction duchamp
seront les suivantes(1) :
Dans le cas du
triplet
dufer,
chaque
catégorie
seraoccupée
par un momentégfd à
l’unité,
l’aimantation rénlanente sera doncégale
à1,5,
la saturation étantégale
à 3. Leurrapport
(JJRI as
cl.o,mc.0,S’.
VI. w ÔADiIANT.àlI0N DE ET LES- FERMES DEf gON MIPL.ER.
Pour vérLfier ce
rapport
^0,5,
il faut se procurer l’aimantationrémanente CIR
et l’a saturation es.