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Sur la structure de l'aimant atomique dans les corps ferromagnétiques

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Sur la structure de l’aimant atomique dans les corps

ferromagnétiques

Robert Forrer

To cite this version:

Robert Forrer. Sur la structure de l’aimant atomique dans les corps ferromagnétiques. J. Phys.

Radium, 1929, 10 (7), pp.247-262. �10.1051/jphysrad:01929001007024700�. �jpa-00205382�

(2)

SUR LA

STRUCTURE

DE

L’AIMANT

ATOMIQUE

DANS LES

CORPS

FERROMAGNÉTIQUES

par M. ROBERT FORRER.

Faculté des Sciences de

Strasbourg.

Sommaire. - La forme du cycle d’hystérèse d’un nickel spécial a suggéré l’hypothèse

des multiplets

magnétiques.

L’étude de ce nickel spécial et surtout la détermination de la valeur relative de son aimantation

rémanente

conduit aux conclusions suivantes : le moment

magnétique du nickel estun doublet rectangulaire. Par un traitement mécanique, ce doublet

peut être orienté sans que les axes cristallographiques prennent une direction privilégiée.

Le champ critique est le champ nécessaire pour le renversement du constituant du doublet

parallèle à ce champ. Dans les corps ferromagnétiques à l’état recuit, le cycle d’hystérèse est le résultat d’une rotation et d’un renversement par rotation de l’ensemble du

multi-plet sous l’influence du champ. Le multiplet est déformable; sous l’influence d’un champ très intense, il se ferme et fournit ainsi la saturation.

L’étude du fer électrolytique déposé dans un champ magnétique conduit à l’hypothèse

d’un triplet trirectangle dans le fer; en même temps, elle rend plausible l’hypothèse que le

multiplet magnétique

est une propriété atomique. Cette hypothèse est appuyée par le

fait que la rotation du multiplet est très facile, tandis que sa fermeture est très difficile. En introduisant l’hypothèse de positions normales des multiplets par rapport ou réseau

cristallin, l’aimantation rémanente devient accessible au calcul. L’aimantation rémanente

expérimentale du fer confirme le triplet trirectangle et sa position normale, Quelques

valeurs exceptionnelles rendent évidente l’existence d’un

triptet dissymétrique.

A la tem-pérature ordinaire, l’atome de fer pourrait donc se trouver dans deux états différents.

J’ai

l’intention,

dans cet

article,

de réunir les éléments de la discussion

qui

doit

démon-trer l’existence des

multiplets magnétiques

dans les atomes

ferromagnétiques.

Cette même

discussion et un vague programme de travail ont été

publiés

dans

plusieurs

notes

disper-sées

(1).

Si,

jusqu’à

présent

c’est surtout

l’optique

qui

a

permis d’explorer

la structure

interne de

l’atome,

et surtout à l’état gazeux, ici

j’espère

démontrer que le

magnétisme

de

son côté est

capable

de

renseigner

sur certaines

particularités

de l’atome. Et ici il ne

s’agit

pas de l’atome isolé des gaz

parfaits,

mais de l’atome

fixé

par le réseau

cristallin.

~ I.

a- BASE EXPÉRIMENTALE.

Les

expériences

qui

sont à la base de la discussion

suivante

ont été faites en 19~5 et 1926

(2).

Il a été montré que les

phénomènes

discontinus de

rail11antation

qui

dans les autres corps

ferromagnétiques,

sont infiniment

petits peuvent,

dans le

nickel,

atteindre faci-lement une notable

partie

de la hauteur du

cycle.

Et par un traitement

spécial

on

peut

donner au nickel un

cycle

d’aimantation

p,a.:rticulièrement simple,

C,~ traitement est le sui-vant. Le fil de nickel doit être très fin par

rapport à

la

longueur.

D’abord

rétuit,

il est étiré

jusqu’à

la

rupture. Ensuite,

il est

plié plusieurs

fois avec une faible traction auteur

d’une

petite

poulie

dont le diamètre est environ dix Ms celui du fil.

Quant

ce fil

quitte

la

pouline,

il a une courbure naturelle.. La dernière

opération

du traitement c~ar~s~iste à tenir ce fil droit contre son

élasticité,

par

ex,ern.p~l~,

en. l’introduisant dans un tube

càpil.làire.

Le

cycles

de ce nickel

spécial

est caractérisé par la

séparation

fresque

complète

des variations réversibles et irréversibles de l’aim.anta~tior~.

(:1) Comptes Rendus, t. 181 (1926), p. 12î2; t. 182 (1926x p. 1539 ; t.. 183 (1926), p. 12i ; t, 183 (1926),

p. 5trg; t.

tu

p- ’~3‘~.

(t) CoMpt,-g

Ren1lu$,

~. IIW (i925y, p. S153 j t. 180 (1§f5), p. i3-~4..-... Jôurnal de

Physiqf1ë,

t. 7

(1!/29),

po. 0,9.

(3)

La variation réversible est

proportionnelle

au

champ

(c

~

ail)

dans tout le domaine

des

champs

faibles et moyens. Mais le fait le

plus caractéristique

est que,

quelle

que soit

l’amplitude

des variations du

champ

avec

laquelle

le

cycle

est

décrit,

le renversement a

toujours

lieu pour une même valeur du

champ,

que

j’ai appelé chariip

critique

(fig. 1).

Fig.i.

o

Fi~. 2.

Flg. 3.

II. - DÉMONSTRATION DE L’BXISTENCE D’UN DOUBLET DANS LE NICKEL.

En

réalité,

le renversement irréversible de l’aimantation n’est pas tout à fait

complet

dans le

champ critique.

La discontinuité atteint 80 à 95 pour 100 suivant que le traitement

a été

plus

ou moins réussi et il reste une variation

qui

donne lieu à la queue BC

(fig. fl) .

La

figure 2

représente

les dernières

étapes

verts le

cycle

schématique

(fig.

3)

et on voit que le

cycle

de

l’ellipsoïde

c se confond presque avec le

cycle schématique.

Ce

cycle schématique

invite à chercher le mécanisme de l’aimantation des corps

ferromagnétiques.

On

peut imaginer

trois

modèles

simples,

qui

satisfont à ce

cycle schématique (I,

II,

III,

fig.

4).

Fig.

4.

Modèle I. - Un moment

magnétique

fait un certain

angle (par exemple 45°)

avec le

champ

(I,

fig. 4).

Sa rotation donne la

partie

réversible et le renversement la

partie

irré-versible.

Modèle II. - Deux moments se trouvent à

angle

droit,

l’un

parallèle

et l’autre

perpen-diculaire au

champ.

Le renversement du

premier

donne la

partie

irréversible,

la rotation du second moment ou de l’ensemble donne la

partie

réversible.

Modèle III. - Un moment est

parallèle

au

champ,

deux autres

perpendiculaires,

les

trois à

angle droit,

l’un sur l’autre.

Pour choisir entre ces trois

modèles,

on

peut

s’adresser aux

cycles

réellement obtenus.

Ils se

distinguent

du

cycle schématique

par les

petits

arrondis en A et B et surtout par la

queue C

(fig. 2).

Les arrondis en A et B

peuvent

être attribués à une faible influence du

champ

démagnétisant,

d’aiIleurs très

faible;

les

petites

discontinuités

(en

D,

par

exemple,

figure 1) proviennent

de ce que le

champ critique

n’est pas tout à fait constant dans toute

l’étendue de la substance. Ces deux effets sont presque

négligeables,

surtout pour le meilleur

des

cycles,

celui de

l’ellipsoïde

C

(fig. 2).

Reste à

expliquer

la queue en C. Si les moments

ne sont pas orientés suivant la même

direction,

comme nous l’avons admis dans les trois

modèles,

et si une certaine

quantité

est

dispersée

dans des

angles

voisins,

l’effet de cette

inljJureté

de l’orientation est différent suivant les modèles. Le modèle 1

prend

l’aspect

donné dans la

figure

5,

1. Les moments ont des directions

plus

ou moins inclinées sur la direction du

champ,

ce

qui

aurait pour effet de donner à la courbe

d’hystérèse

des branches

(4)

irréver-sibles inclinées et des arrondis

symétriques

(voir fige

5,

CI).

Le modèle 1 est donc

incapable

de fournir un

cycle

comme il a été obtenu réellement.

Dans les modèles lI et

III,

les moments à renverser sont

opposés

au

champ.

Le

renver-sement commence pour un certain

champ

minimum,

qui

est

pratiquement

le même pour les moments voisins. Les autres moments

qui

se

présentent

sous des

angles

notables sont

renversés par des

champs

plus

forts. Il en résulte une courbe

d’hystérèse,

telle que C II et C

III,

avec une

partie

irréversible

qui

commence

brusquement

au

champ critique

avec une

Fig. 5.

tangente

verticale

(grande discontinuité)

et

qui

dans les

champs

forts s’atténue

progressi-vement

(la queue).

Les

cycles

réellement obtenus sont tout à fait semblables à ce

cycle

déduit du méca-nisme des modèles II et III

(voir

par

exemple fig.

2,

c). J’appelle

ces

arrangements

de moments

magnétiques

à

angles

droits des

multiplets magnétiques,.

,, L’aimantation dans les

champs

faibles et moyens

(cycle d’hystérèse)

a

suggéré

l’exis-tence d’un

multiplet magnétique. Lequel

des deux

multiplets

faut-il attribuer au nickel2 La

question

peut

être résolue par la

comparaison,

dans notre nickel

spécial,

de l’aimantation

rémanente avec l’aimantation à saturation. En utilisant le

multiplet

magnétique,

on

peut

imaginer

deux mécanismes différents

qui

conduisent à la saturation :

1° Le

multiplet

reste

rigide,

mais la résultante est amenée par un

champ

très intense

dans la direction de ce

champ.

L’aimantation à saturation serait alors

égale

à la résultante du

multiplet.

Si nous attribuons à

chaque

moment constituant le moment

~,

la résultante du doublet aura comme moment

V2;

celle du

triplet,

~3.

Comme il a semblé

plausible

que,

dans le cas de l’aimantation rémanente du nickel

spécial,

un seul constituant soit

parallèle

au

champ,

le moment de l’aimantation rémanente serait

égal

à 1 dans le cas du doublet comme dans celui du

triplet.

Par

conséquent,

dans le cas du

multiplet rigide,

le

rapport

de l’aimantation à saturation à l’aimantation rémanente serait

V2

pour le

doublet,

y 3

pour

le

triplet.

,

2° Le

muliplet

est déformable par le

champ

et,

dans un

champ

infini,

tous les consti-tuants sont

rapprochés

de la direction du

champ.

L’aimantation de saturation serait donc

égale

à la somme des

constituants,

c’est-à-dire

égale

à deux pour le doublet et

égale

à trois

pour le

triplet.

Et

puisque

l’aimaniation rémanente du nickel

spécial

a été

posée

égale

à un,

le

rapport

de l’aimantation à saturation à l’aimantation rémanente sera

égal

à deux pour le

doublet et trois pour le

triplet.

Pour obtenir une

comparaison

fidèle de l’aimantation rémanente avec l’aimantation à

saturation,

il m’a semblé nécessaire de faire les deux mesures ayec la même installation.

Pour la mesure de l’aimantation

rémanente,

la méthode du

magnétomètre

est tout

indiquée;

pour la mesure de la

saturation,

cette méthode est d’un

emploi

très

difficile,

parce

qu’une

bonne

compensation

d’une bobine

qui

doit

produire

un

champ

intense est presque

impos-sible. Une

expérience

provisoire

a été faite en 1926

(loc.

cit.)

pour le nickel de la

figure 2

c.

Après

un

réglage

soigné

des

compensations

nécessaires, j’ai

trouvé pour l’aimantation dans

un

champ

élevé

(f~ ‘

1760

G)

une déviation de

~70,~

mm, et pour l’aimantation

rémanente,

85,4

mm. Donc le

rapport

deux à 2 pour 1000

près.

Pour des

expériences plus

complètes,

voir le

chapitre

suivant.

Puisque

ce

rapport

deux est un des

rapports prévus

dans la discussion

précédente,

ce

(5)

discontinuités.

Enonçons

donc les

coïiséqueyïces

qu’on

peut

tirer de cette

expérience.

1. Le moment

ferromagnétique

est un doublet.

2. Par un t,,’aitement

J1lécanique,

ce être orienté

unifo17mérnent

sans que la

structure cristalline soit Plus

spécialement

dans le nickel courbé et tenu droit contre

l’élasticité,

le traitement a pour effet de

diriger

l’un des constituants du doublet

parallèlement,

l’autre

perpendiculairement

à l’axe du fil. Plus ce traitement est

réussi,

plus

grandes

sont les forces

qui

retiennent le doublet dans cette

position.

Alors les

phénomènes

discontinus

atteignent

leur

plus

grande

valeur,

la queue C

(fig. 2)

se réduit de

plus

en

plus

et l’inclinaison de la

partie

réversible diminue. Effectivement les variations de ces trois

quantités,

observées au cours des essais

(1),

sont liées entre elles de cette manière. Par

contre,

des

radiogrammes (voir

le dernier

article)

ont démontré que la cristallisation est

restée

confuse,

les axes

cristallographiques n’ayant

pas de direction

privilégiée.

3. Le

champ critique

est le

champ

nécessaire et suffisant pour le renversement a’un seul constituant du

doublet,

celui

qui

est orienté comme le

champ. J’appelle

cette variation

irré-versible de l’aimantation

renversement de première

espèce.

Je montrerai

plus

tard

qu’il

y en a

probablement

une deuxième. Si l’on attribue le moment constituant d’un doublet à une orbite

électronique,

on

peut

attribuer le renversement de

première espèce

à un

changement

du sens de parcours de l’électron considéré. On

peut

imaginer,

par

exemple,

que l’électron considéré est

expulsé

et

remplacé

par un autre

qui

tourne en sens inverse du

premier.

.

4. La notion de 1"aimantation

spontanée,

introduite par M. Pierre

Weiss,

doit être

modifiées

dans le sens suivant. La somme des

moments,

contenus dans le

plus petit

élément

magnétique

(par exemple

du

doublet,

dans le cas du

nickel)

est encore

égale

à l’aimantation

spontanée

(aimantation

à

saturation).

Jlais au

champ

n10ment de l’élément

magné-tique

le

plus petit

est la résultante du

multiplet.

Pour obtenir l’aimantation

spontanée

dans le

champ

zéro,

il faut diviser dans le cas du nickel l’aimantation à saturation par

B/2.

Le fait que le

rapport

entre Faimantatiou à saturation et l’aimantation rémanente du

nickel

spécial

est

égale

à deux ne révèle pas seulement le doublet du

nickel,

il démontre en

même

temps

que :

5. Ce doublet n"est pas

rigide.

Dans le

champ

zéro,

les deux moments du doublet (lu nickel sont à

angle

droit,

un

champ

croissant

raliproche progressivement

les constituants du

doublet et tend à les faire coïncider avec sa propre direction.

L’aimantation réversible du nickel

spécial

peut

être considérée comme le

commence-ment de ce

rapprochement

des constituants du doublet.

Puisque

son

augmentation

a été trouvée à peu

près

égale

à 1 pour 1 000 de l’aimantation rémanente par gauss, on doit

srattendre à ce que

l’approche

à la saturation se fasse dans des

champs supérieurs

à

1

000 gauss.

Pour un

grand

nombre de corps

ferromagnétiques, l’approche

vers la

saturation

a été

mesurée par M. P.

Weiss,

qui

a

exprimé

ses résultats par la loi a~ ~

(Jo

(1

2013 _~),

valable en

général- au-dessus

due 1 000 gauss. Cette loi est aussi valable pour le nickel.

Or,

clans la même

région

des

champs

se

produit

la dernière

étape

de la fermeture du doublet. Il est

naturel de trouver dans ce

rapprochement

le mécanisme de la loi

d’approche.

Si l’on admet

qu’un

moment

magnétique

constituant est

perpendiculaire

au

plan

d’une

orbite,

que les deux orbites du doublet ont le même centre et

qu’une

orbite se

comporte

comme un anneau

chargé

d’électricité

négative

pour la

répulsion

des autres

orbites,

il résulte pour des

petits

angles

une loi

d’approche

du

premier

ordre comme celle de Weiss.

--° RÉCENTES

DU RAPPORT ENTRB

ET A SATURATION PU mCKBL SPIÉCIAL.

La

justification

la

plus

frappante

des

hypothèses

énoncées est la valeur

numérique

du

rapport

entre i’aimantation à saturation et l’aimantation rémanente. J’ai cherché à

(6)

miner ce

rapport

avec la

plus grande

précision

possible

par de nouyelles

expériences

ut

j’ai

piréfé,ré

une méthode

qui

donne les deux termes du

rapport,

pour m’affranchir de détermi-nations absolues peu sures.

Comme

méthode, j’ai

choisi celle du

magnétomètre,

la seule

qui puisse

donner une

mesure exacte de l’aimantation rémanente vraie et

qui

se

prête

aussi,

quoique

moins

bien,

à la mesure de l’aimantation à saturation.

Le nickel soumis au traitement

spécial provient

de la « Mound Co » et ne continent que

0,2

pour 100 de fer.

Pour éviter un

champ

démagnétisant appréciable qui

effacerait les

grandes

disc=onti-nuités et

qui

fausserait la mesure de l’aimantation

rémanente,

j’ai opéré

avec des fils très fins de

0,2

mm de diamètre et de 44 mm de

longueur.

Le

traitement,

pour obtenir des

cycles

purs, c’est-à-dire la

plus grande

discontinuité

possible

et un

champ critique

unique,

consiste à étirer le fil doux

jusqu’à

la

rupture,

à tirer ce fil durci

plusieurs

fois autour

d’une

petite poulie

avec la moindre traction

possible

et à tenir ce fil droit contre son

élasti-cité,

ce

qui

se réalise le

plus

simplement,

en

l’introduisant

dans un tube

capillaire

aussi fin que

possible.

Il

s’agit

ici de la mesure de l’aimantation rémanente vraie

qui

s’obtient dans un

champ

intérieur nul à

partir

cle l’aimantation à satn.ration par une variation réversible pure sans trace de variation irréversible

(1).

En

général,

les corps

ferromagnétiques

ordinaires

possè-dent au

voisinage

du

champ

nul une forte variation réversible : le moindre

champ

démagné-tisant fausse la mesure de l’aimantation

rémanente;

on

peut

en tenir

compte.

Mais,

une correction est

impossible,

si la substance

possède

dans les

champs

faibles

positifs

une

aimantation irréversible. L’aimantation rémanente

brute,

résultat de

l’expérience,

est alors

plus

petite

que l’aimantation rémanente vraie.

Dans notre cas,

l’expérience

fournit immédiatement l’aimantation rémanente

vraie,

d’abord parce

qu’il n’y

a pas trace d’aimantation

irréversible,

même

jusqu’à

un

champ

négatif

de l’ordre de 10 gauss

et,

par suite de la

petitesse

de la variation réversible

(environ

i pour ~i 000 par

gauss),

un

champ

démagnétisant,

dans notre cas d’ailleurs très

petit,

fausse très peu l’aimantation rémanente vraie. Pour ce

qui

concerne la mesure de l’aiman-’

tation à

saturation,

il est

impossible

avec la méthode du

magnétomètre

d’employer

des

champs

si intenses que la différence entre l’aimantation obtenue et la saturation

complète

soit

négligeable. Il

faut se contenter de

champs

moins

forts,

mais

pourtant

assez forts pour se trouver dans la

région

où la dernière

partie

de la courbe d’aimantation

permette

l’extra-polation

vers le

champ

infini. Cette loi est la loi

d’approche

de M. Pierre Weiss

valable pour la

plupart

des corps

ferromagnétiques,

le nickel y

compris,

à

partir

de 1 000 gauss en

général.

Je me suis

;donc proposé

d’aller

jusqu’à

un

champ

de

l’ordre V V V G. e

Le

magnétomètre qui

avait servi

(2)

à décrire les

cycles

à

grandes

discontinuités était

astatique

à courte durée d’oscillation

(fig.

6).

Cette courte durée est

avantageuse;

elle

permet

d’abréger

le

temps

où la bobine

magnétisante

est parcourue par le courant

intense,

ce

qui

évite un écha.uffement excessif. Cet échauffement est nuisible surtout parce que la

dilatation des

spires

de cuivre rend

imposslble

une

compensation

exacte de l’action directe de la bobine. En

outre,

il y a une deuxième action

désagréable

de la bobine parcourue par .

de forts courants sur le

magnétomètre :

le moment des

petits

aimants du

système

mobile du

magnétomètre

varie avec le courant dans la

bobine,

et par

conséquent

la sensibilité ne reste pas constante. Une bobine

plus longue,

refroidie à l’intérieur et à l’extérieur par une circu-lation

d’eau,

n’a pas donné

davantage

des résultats satisfaisants. Pour éviter l’action

capri-cieuse de la bobine

magnétisante,

il faudrait la construire aussi uniforme que

possible

et

la

présenter symétriquement

au

magnétomètre.

Mais

l’emploi

d’un

magnétomètre simple

est interdit dans un Institut où l’on travaille avec

ung,rand

nombre d’éLectro-aimants.

(~) Voir aussi A. FERMER et G. BALACHOWSgY. Arch. d. Sc. phys. nat., 58 période, t. 2 (i920).

(7)

Par la méthode

suivante,

on s’affranchit des inconvénients mentionnés. J’ai

employé

un

111agnétolnètre

astatique symétrique

(fig. 7),

dont le

système

mobile

porte 4 aimants,

deux dans le même sens en haut et en bas et deux autres en sens inverse au milieu. Ce

magnétomètre astatique symétrique

a en outre le

grand avantage

d’être

astatique

non seulement pour des

champs

uniformes,

mais encore pour des

champs

noir uniformes du

premier degré.

On

peut

ainsi travailler avec ce

magnétomètre

à une distance de

quelques

mètres d’un

grand électro-aimant,

sans être

gêné.

Le

magnétomètre

est amorti par une

petite palette qui

plonge

dans de l’huile de

paraffine,

le

système

mobile est tendu entre deux fines bandes

métalliques.

Si une

longue

bobine est

placée symétriquement

par

rapport

au

système mobile,

l’action des bouts se compense

automa-tiquement.

Un

léger déplacement

vertical

permet

de

parfaire

la

compensation.

Dans cette bobine le fil de nickel à étudier est

placé

de telle sorte que le bout

supérieur

est à la hauteur de l’aimant

supérieur

et le bout inférieur à la hauteur

Fig,

6.

des deux aimants du milieu. Pour la déviation on utilise donc trois

quarts

19., ° des aimants

présents.

Pour obtenir une assez

grande

sensibilité,

la bobine est très

près

du

magné-tomètre ;

la distance de leurs axes était de I6 mm seulement. Dans ce cas, uno

légère

influence du

champ

de la bobine sur les aimants du

magnétomètre

est

inévitable;

elle

s’exprime

par une faible variation de la sensibilité. Il en résulte . la nécessité d’étalonner

chaque

fois et dans les conditions de la mesure. Cela a

été fait au moyen d’une

petite

bobine fine de la

longueur

du fil de nickel

par-courue par un courant

constant,

donc de moment

constant,

qui remplace

le fil de nickel dans la bobine. On satisfait à ces

conditions,

en faisant varier

le courant

magnétisant

au moyen de résistances

électrolytiques

tournantes dont la vitesse est

imprimée

par un mouvement

d’horlogerie.

La

figure

8 donne le schéma des résistances tournantes. Il y en a dux :

Fig.

7. l’une

Ri,

à

grande résistance,

tourne

régulièrement

raison de 1 tour par

minute),

elle donne une variation lente entre - 50 et

+

50

G, intervalle

qui

permet

l’inscription

sûre de l’aimantation

rémanente,

du

champ critique,

en somme du

cycle

d’hystérèse.

L’autre

Rz

ne tourne

qu’à

l’instant où la

première

est au minimum

- de sa

résistance,

elle fait à ce moment seulement un demi-tour en 4

secondes,

en

passant

Fig. 8.

Fig. 9.

par un minimum très

aigu

de sa

résistance, qui

donne un

champ

maximum de 2 000 G

environ. Par la courte durée du courant intense la bobine s’échauffe assez peu : la

com-pensation

se

dérègle

peu. Pendant le demi-tour du

premier

inverseur tournant

(26 s),

la circulation d’eau a le

temps

d’enlever la chaleur de

joule

et,

au maximum

;suivant,

la

bobine se trouve de nouveau à l’état initial. La

figure

9 donne la variation du courant en

fonction du

temps.

L’ampèremètre qui

porte

le

prisme (1)

donnant la déviation

proportionnelle

au

champ,

a

lui aussi deux sensibilités. Au

milieu,

pour la courbe

d’hystérèse,

la sensibilité est

grande,

(8)

la déviation atteint la moitié du parcours pour un

champ

de 30 s, A cet

endroit,

le

système

est arrêté par une lame

élastique, qui

diminue ia sensibilité dans le

rapport

de 1 à 40. L’autre moitié du parcours dessine donc les

champs

intenses entre 50 et 2 000 G.

La courbe

d’hystérèse complète,

dessinée

automatiquement

par l’installation sur

papier

photographiqne,

a donc l’allure suivante

(fig. 10).

Au milieu se trouve la courbe

d’hystérèse

connue du nickel traité entre les

champs

de - 50 G et

+

50 G. En dehors des limites de la

grande

sensibilité a... a se trouvent les courbes allant vers la saturation S. Sur la mème feuille sont

tracées,

sans que les inver .

seurs tournants aient cessé de

tra-vailler,

deux courbes du moment

con-stante

donné par la bobine parcourue par un courant

constant,

positif

et

négatif.

Les

opérations

que

comporte

une mesure se font donc de la manière suivante : Les inverseurs tournants marchent constamment :

l’électrolyte

et la bobine

magnétisante

sont en

régime.

On commence par tracer une

courbe de zéro avec la bobine de

mo-ment

constant,

mais sans y faire passer

de

courant,

ensuite une courbe de

mo-ment

constant,

après

une nouvelle courbe de zéro sans

substance,

et

fina-lement la courbe de la substance. La

Fig.

10.

distance des deux

premières

courbes

donne la sensibilité pour

chaque champ ;

la distance des deux

dernières,

l’aimantation du corps à étudier

après

division par la sensibilité en

chaque point

du

champ.

La

grandeur

de l’aimantation rémanente

peut

être

prise

telle

quelle.

Pour trouver l’aimantation à

saturation,

on déduit des courbes l’aimantation dans

plusieurs champs

forts,

on les

porte

en fonction de l’inverse du

champ

et,

si l’on trouve une

droite,

son

extrapolation

vers le

champ

infini donne la saturation. Dans les

expériences

faites sur

plusieurs

échan-tillons de nickel traité

spécialement,

j’ai

trouvé un bout de droite seulement à

partir

de

1300 G environ. On voit donc

qu’il

était nécessaire

d’aller jusqu’aux champs

de 2 000 gauss.

Que

la limite inférieure de la loi

d’approclie.

soit si élevée

(1300

G)ne surprend

pas,

puisque

le nickel traité est extrêmement dur et l’on a

déjà

trouvé que la limite inférieure de la

vali-dité de la loi

d’approche

est située dans les

champs plus

faibles, quand

le corps est

plus

doux,

c’est à-dire le coefficient a dans

l’équation

a 60 1-

a )

petit

(1).

Ici

j’ai

trouvé

B

H

un coefficient a très

grand

de l’ordre de 80

(Pour

des corps

ferromagnétiques

recuits, a

est de l’ordre de

10).

Cette

grandeur

exceptionnelle

de a rend

l’extrapolation

vers la saturation assez peu sure. La

partie extrapolée

est de 4

pour 100

environ.

Puisque

cette

extrapolation

dépend

du coefficient a,

j’ai

fait vérifier la loi

d’approche

de mes nickels traités par M. Birch

(expériences

inédites),

dans des

champs

allant

jusqu’à

20 000 G,

par.la

méthode d’induction dans l’entrefer d’un

grand

électro-aimant

(2).

Les valeurs de a trouvées par M. Birch

(a

=

63)

ont confirmé celles que

j’ai

trouvées ici par

la méthode du

magnétomètre.

Le

rapport

trouvé entre l’aimantation rémanente et l’aimantation à saturation est

0,482

en moyenne. La

divergence

entre les valeurs individuelles n’est que de

quelques

pour mille.

(On

se

rappelle

que les A

rapports

entre

lesquels l’expérience

doit décider étaient

1,

. Les différences entre le

rapport

(~) PBSCHARD. These, Strasbourg (192~).

(9)

trouvé et les 4

rapports

des différentes

hypothèses

sont

de .3,

32,

45 et 16 pour 100, La

première

différence est

incomparablement

plus petite

que les autres. Cette

expérience

vicient donc confirmer la détermination

provisoire

(’).

En

outre,

un fil de

nickel,

que

je

n’ai pas

traité,

avec

intention,

avec les

précautions

nécessaires en le tirant autour de la

poulie

avec une forte traction a donné comme

rapport 0,43.

Ce nombre

s’éloigne davantage

du nombré

théorique

0,5.

Un traitement idéal

augmenterait

le nombre

trouvé,

il le

rapprocherait

donc du nombre

théorique

0,5.

J’ai tenté encore une deuxième vérification de

l’expérience

provisoire.

La saturation du

nickel à la

température

ordinaire est très bien connue

(~).

Si l’on sait mesurer l’aimantation

rémanente de notre nickel

spécial

en valeur

absolue,

on

peut

s’affranchir de la mesure de la

saturation,

qui

est,

comme nous l’avons vu, la

principale

difficulté de cette

expérience.

Cette mesure a été faite dans une installation

analogue

à celle

qui

a été décrite

plus haut,

mais exécutée à une échelle

plus

grande.

Le fil de nickel traité a une

longueur

de 10 cm et

un diamètre de 1 mm. Il est

logé

dans une bobine avec une cavité assez

grande

pour

pou-voir le

remplacer

par une bobine de faible diamètre

(4 mm)

et de même

longueur

que

le

fil de nickel

(10 cm),

formée d’une seule couche de fil

de §cuivre.

Par la déviation d’un

magne-tomètre

astatique symétrique (voir plus

haut),

l’aimantation rémanente du nickel

peut être

comparée

avec le moment

magnétique

de la

petite

bobine. Celui-ci

peut

être calculé avec

une

précision

suffisante à

partir

des dimensions de la bobine. Une

expérience

préliminaire

a donné le

champ

nécessaire pour

produire

l’aimantation rémanente maximum. Pour

l’aimantation rémanente de trois

fils,

on a trouvé TR !

25,4,

25,6

et

~~,8~

à

saturation d’un fil de la même

espèce

est à la même

température

(20°)

Js ---

~~,’ï.

Leur

rapport

est donc de

0,464, 0,467

et

0,472.

Ces

rapports,

trouvés par cette

expérience

tout à fait

indépendante (exécutée

par M.

Schneider),

ne sont pas très différents de la valeur

0,482,

trouvée par la

comparaison

directe.

On

peut

essayer de

reconstruire,

d’après

la forme de la courbe

d’hystérèse

de notre nickel

spécial,

le

nombre relatif des moments constituants du

doublet,

situés sous différents

angles

par

rapport à

l’axe du

Fig.

11.

champ

(et

du

fil).

Nous avons vu que le

cycle

réel- lement obtenu diffère du

cycle schématique

par la

queue G. Dans le nickel du

cycle

schématique,

la moitié des moments

constituants

est

parallèle

au

champ,

l’autre moitié est

perpendiculaire

au

champ.

Pour le renversement

des moments

parallèles

au

champ,

le

champ

critique

Acr

est nécessaire. Pour un moment

(1) R. FORRBR. C. R., t. 181 (’1926), p. 1272.

(10)

constituant sous

l’angle

a, le

champ

nécessaire au renversement est H =

2013~L

fi . 1i)..

cos 0152

g

)

Si nous

appelons m

le moment

constituant,

son moment

projeté

sur l’axe du

champ

est

M = 1n cosx.

Or,

dans la courbe

d’hystérèse

réellement obtenue. à

chaque

champ

H

correspond

un

angle

a, sous

lequel

se trouve le nombre des moments constituants in,

dont la

projection

sur l’axe du

champ

est

111,

distance verticale des deux branches de courbe

(fig. 12).

J’ai déterminé de cette

façon,

pour un fil de nickel

traité,

cette

réparti-tion des moments constituants et

j’ai

obtenu le résultat suivant

(fig, 13) :

La

plupart

des

moments sont situés au

voisinage

des

angles

0° et 90° : courbe a

(fig. 13),

confirmation de notre

point

de vue, doublet à

angle

droit,

dont un des constituants est

parallèle

au

champ.

Mais le nombre des moments situés sous des

angles

très différents de 0° et 90° n’est pas

négligeable;

même sous un

angle

de

45B

il y a enclore 17 pour 100 de la

quantité qui s’y

trouverait si les moments étaient

répartis

uniformément dans

l’hémisphère (courbe

b) (1).

- LE

TRIPLET DANS LE FER.

Nous avons attribué la loi

d’approche

de M.

Weiss,

trouvée

expérimentalement,

au

mécanisme de la fermeture du doublet du nickel.

Or,

cette loi

s’applique également

au

fer,

à la.

magnétite

et à

beaucoup

d’alliages ferromagnétiques

et même le coefficient a

est,

en

général,

du même ordre de

grandeur

(a -

10).

Sile mécanisme de cette loi

consiste,

dans le

nickel,

dans la fermeture du

doublet,

on

peut

supposerque

partout

où on la

rencontré,

il

s’agit

d’un

phénomène analogue,

lafermeture d’un

multiplet,

et l’on

peut

se proposer de chercher

quel

est le

multiplet

du fer. A cet

effet,

je

me suis d’abord adressé aux mêmes déformations

qui

ont

produit

les

grandes

discontinuités du

nickel,

mais aucune

espèce

de déformation

n’a

permis d’augmenter

sensiblement la

grandeur

des discontinuités des fils de fer. J’ai donc

cherché ailleurs. On se

rappelle

que Maurain

(l~

a trouvé des

cycles

presque

rectangulaires

en

déposant

du fer par

électrolyse

dans un

champ magnétique.

On a mesuré la hauteur du

cycle,

donc l’aimantation

rémanente,

en s’attendant à trouver une valeur voisine de la satu-ration. Mais elle était

beaucoup

plus petite.

J’admets

que l’atome de fer

possèder

ai moment où il se

dépose,

le même

multiplet

que celui

qui

existe dans la couche toute formée et que la résultante de ce

multiplet

est

dirigée

dans le sens du

champ magnétique.

L’aimantation

rémanente de ce

dépôt possède

donc un moment

égal

à la résultante du

multiplet

et nous admettons que l’aimantation à

saturation est donnée par la fermeture

complète

du

multiplet.

Leur

rapport dépendra

de

l’espèce

du

multiplet.

Prenons les

multiplets

les

plus simples,

le doublet et le

triplet

trirec-tangle.

Si l’on attribue au moment constituant le moment

i,

leur saturation sera 2 et

3,

et leur résultante pour H = 0 sera

§/lil

et

N/à.

Le

rapport

entre Faimantation à saturation et l’aimantation rémanente sera donc

2/V2

et

3/~3.

La saturation du fer est maintenant très bien connue

(3)

crs =

217,9

à 20°. La résultante d’un doublet amura donc :

celle d’un

triplet :

-.

Les meilleures mesures en valeur absolue de l’aimantation rémanente du fer

électroly-(1 j Le rapport = 0,3 du cycle en forme de parallélogramme pourrait trouver aussi une autre explication. On sait en effet, par les expériences anciennes el?Ewing que le nickel comprimé dans la

direction du champ prend sous l’iniluence de champs faibles une aimantation voisine de la saturation et le conserve même dans un champ nul. Au contraire, dans. le nickel tendu dans la direction du champ,

l’aimantation rémanente, mesurée dans la direction du champ est nulle. Je reviendrai plus tard sur cette

question à l’occasion de la discussion des propriétés du nickel. ’

(2) Ch. MAURUN.

L’éclairage

électrique, t. 26 (février 1901 ).

(11)

tique déposé

dans un

champ

magnétique

ont été faites par Schild

(1).

L’aimalllation

réma-nente est fonction du

champ appliqué,

elle tend vers une limite

supérieure.

Pour le

plus

fort

champ

II -

~9,‘~

G,

I,

rapporté

à l’unité de

volume,

est donné par Schild

égal

à

982 ;

en

divisant par la densité ~~ _

7,86

du

fer,

on trouve pour l’unité de masse c =

124,9.

Cette

valeur

expérimentale

est très voisine de celle

qui

a été calculée pour un

triplet

(125,8)

et très

éloignée

de celledu doublet

Schilda déterminéles 1 rémanents pour

plusieurs valeurs

du

champ

et trouve des valeurs d’autant

plus

fortes que H est

plus

grand. Puisque

cette

dépendance

a une allure

hyperbolique,

on

peut

essayer de la

représonter

en fonction de

1 /H

(fig. 14).

Si l’on trace une droite

passant

par les

points,

de telle sorte que les erreurs se

compensent

(erreur

moyenne

égale

à

0,8

pour

100),

elle passe pour

i/H =

0 par le

point

I= 991 ou a =

~~6,~.

Cette valeur déduite de toute

la série, se

rapproche

encore

davantage

de la valeur calculée

-

125,7)

pour un

triplet (différence +

0,2

pour

100).

6. Le lnomen

L lnagnétique

du

fer

se

présente

donc sous

l’as-pect

d’un

triplet trirectangle,

au moins dans le fer

électroly-tique.

Mais

puisque,

comme on

sait,

le

dépôt électrolytique

est cristallisé comme le métal venant de la

fusion,

le

triplet

~

Fie

14. est attribuable au fer en

général. (Voir plus

loin pour une

restriction).

On

comprend

maintenant facilement le

cycle

presque

rectangulaire

du

fer électrolytique

déposé

dans un

champ magnétique.

La résultante est orientée dans le sens

du

champ;

les

trois moments constituants font le même

angle

avec le

champ ;

la faible

variation

réversible

est due au

rapprochement

commençant

des

composantes.

L’interprétation

que

j’ai

donnée suppose essentiellement que les trois moments consti-tuants du

triplet

interviennent par leur résultante au moment du

dépôt,

c’est-à-dire

qu’ils

sont contenus dans le même atome. J’en conclus que le

triplet

du fer est

atomique.

Par suite de la

parenté

du doublet du nickel avec le

triplet

du

fer,

on

peut

attribuer aussi le doublet

du nickel à un même atome. On est amené ainsi à cette

hypothèse

de travail : 7. Le

nîultlplet nlag1létiq..1e

est une

propriété atomique.

-

Or,

la variation de l’aiman-tation dans les

champs

forts a

toujours

été trouvée réversible. Le

rapprochement

des cons-tituants du

multiplet ferromagnétique

(ou

plus

brièvement : la

fermeture

du

multiplet)

est donc considéré comme

phpnonlèlte intraatomique

réversible.

On

peut

appuyer cela par la considération suivante : la loi

d’approche

est valable en

général

à

partir

de 1 000 G. Pour le

nickel,

a est de l’ordre de 1U. ,

Considérons d’autre

part

le

rapprochement

des constituants 0

A,

0 B d’un doublet par

un

champ

H

jusqu’à

un

angle 2

x

(fig. 15).

Dans ce cas, on trouve

donc : s

Pour a = 10 et pour un

champ

très intense Il = 10 000 G,

l’angle 2 ce

entre les moments

constituants est encore de 5°. On

peut

voir dans cette difficulté de fermeture du

multiplet

un

appui

pour

l’hypothèse

que le

multiplet

est de structure

atomique

et que les forces entre

les constituants sont

intraatomiques.

Ces forces sont

incomparablement plus

grandes

que dans le cas de la rotation de l’ensemble du

multiplet qui

s’effectue dans des

champs

faibles,

et

qui

donne lieu à l’aimantation

initiale,

contre des forces

provenant

d’actions mutuelles

entre les atomes.

(12)

V. - LA POSITION NORMALE DU MUL’HPLET

PAR RAPPORT AU RÉSEAU CRISTALLIN.

LE MECANISME DE ET LE RÔLE DE L’AIMANTATION RÉ)IANENTE.

Il résulte de nombreuses

expériences

(1)

qu’un

traitement

mécanique

et surtout la déformation

élastique

peuvent

orienter le

multiplet

magnétique

du nickel. En l’absence de

ces causes de

changement

d’orientation et d’un

champ

extérieur,

l’orientation du

multiplet

est soit due au

hasard,

soit donnée par l’orientation du réseau. Parce que le réseau

cristallin et le

multiplet

magnétique

possèdent

une certaine

symétrie, j’admets

que le

Fig. 15.

16.

h,ig,

17.

multiplet magnétique prend spontanément

une orientation

définie,

symétrique

par

rapport

au réseau.

J’appelle

cette olientation du

multiplet

sa oormale.

Dans le nickel dont le

système

cristallin est le cube à face

centrée,

il y a, pour des

raisons de

symétrie,

deux

positions

normales

possibles:

1° les constituants du doublet sont

parallèles

à des axes

quaternaires

et leur résultante est

dirigée

suivant un

axe binaire

(fig. 16.).

A une direction de la résultante

correspond

une

position

définie du

doublet;

un doublet

possède

donc dans ce cas douze

positions

normales

équi-valentes. 2° Les constituants du doublet sont

parallèles

à des axes

binaires, qui

font entre eux un

angle

droit et

sont situés dans un

plan

perpendiculaire

à un axe

qua-ternaire ;

leur résultante est

dirigée

suivant un axe qua-ternaire

(fig. 17)

Ici,

la même résultante

peut

être fournie par deux

positions

différentes du doublet. Il y a donc six

positions

normales de la

résultante,

mais douze

positions

Fig.

18.

normales du

multiplet.

On verra

plus

tard

qu’on peut

espérer

établir

quelle

est la véritable

position

normale du doublet du nickel par la

déter-mination du

rapport

de l’aimantation rémanente à la saturation.

Pour le

fer,

dont le

système

cristallin est le cube

centré,

le

triplet

ne

peut prendre

par

raison de

symétrie qu’une

seule

position

normale : les constituants sont

parallèles

aux

axes

quateroccires

et la résultante est

dirigée

suivant un axe ternaire

(fig. f8).

A chacun

des

quatre

axes ternaires

correspondent

deux orientations

opposées possibles

de la résul-tante du

triplet.

Il y a donc huit

positions

normales

équivalentes.

Esquissons

maintenant le mécanisme de l’aimantation en nous basant sur les nouvelles

hypothèses (un

multiplet

magnétique,

déformable dans les

champs

intenses, possède,

au

champ

zéro,

des

positions

normales dans le réseau

cristallin) (2) :

1 Dans une substance

complètement

désaimantée,

les

multiplets

se trouvent dans différentes

positions

normales,

distribués au

hasard;

leur moments se

compensent. Appliquons

un

champ

très faible :

les

multiplets

tourneront

légèrement,

retenus par des forces

interatomiques.

On

peut

attribuer la variation de l’aimantation

proportionnelle

au

champ

dans les

champs

faibles

(aimantation

initiale)

à cette rotation du

multiplet

sans déformation sensible.

(l) Journal de Pfiysique, t. 7 (1926), p. i 02.

(2~ En réalité, le mécanisme de l’aimantation est encore plus compliqué, comme la suite des publiea-tions le démontrera.

(13)

Si FM

augmente le

champ,

les

multiplets

cherchent,

par

renversement,

des

positions

normales

plus

rapprochées

de la direction du

champ (régions

du

champ coercitif).

Ce renversement par rotation du

multiplet

entier est une aimantation irréversible de deitxièiîte

espèce :

En

effet,

nous avons rencontré

(page

250)

un renversement de

première

espèce,

renversement d’un seul moment

constituant,

attribuable à l’inversion du sens de parcours de l’électron sur l’orbite. Par une nouvelle

augmentation

du

champ,

la résultante

se

placera

parallèlement

au

champ

contre les forces

interatomiques :

La valeur de

l’aiman-tation sera celle de la résultante du

multiplet.

Et dans les

champs plus

intenses,

la fermeture du

multiplet s’accomplira.

Dans cette branche de la

courbe,

aucun

point

ne

peut

être

calculé,

parce que, dans tout intervalle du

champ

nul au

champ

infini,

deux mécanismes se

super-posent :

la rotation

(et

le renversement par

ro-tation)

et la fermeture du

multiplet.

Le

cycle

limite est

beaucoup

plus

intéres-sant

(1).

Dans les

champs

très

intenses,

les constituants du

multiplet

sont

rapprochés

et

di-rigés

suivant le

champ (saturation

relative à la

température considérée),

voir aussi

fige

9 et

20,

point

A.

Quan

1 le

champ

décroit,

le

multiplet

s’ouvre,

l’aimantation diminue et

srappro-cherait,

pour le

champ

zéro,

de la résultante du

multiplet (point

D.

fig. 19)

si la résultante

restai-Fig.

i9. dans la direction du

champ.

La courbe

qui

cor-respond à

l’ouverture du

multiplet

devrait dont

rejoindre,

extrapolée

vers le

champ

zéro,

la valeur de la résultante du

multiplet

accessible au calcul. Mais l’aimantation rémanente est

plus

petite

que cette résultante : dans les

champs

tendant vers

zéro,

la résultante ne reste pas

dirigée

suivant le

champ

qui

a

agi,

elle tourne

(C-D-E, fig.

19)

et tend à occuper la

position

normale la

plus

voisine,

donnée par l’orientation du réseau par

rapport

au

champ

(point D).

La courbe C. D. s’obtient donc par

superposition

de la rotation du

multiplet

à son ouverture.

Si l’on fait

agir

un

champ négatif

faible,

la rotation du

multiplet

continue

(D-E),

jusqu’à

ce que le

multiplet

rencontre une zône instable

(dans

une substance à cristallisation

confuse,

cette zone sera située sous différents

angles,

les coudes en C. E. F. G.

(figure 19)

seront donc arrondis par l’effet de la

répartition statistique),

où il se renverse par rotation

en cherchant une nouvelle

position

normale,

pour

laquelle

la résultante est

plus près

de la direction du

champ

négatif (E-F).

Le renversement

proprement

dit est de T,

mais,

sous

l’influence du

champ

faible

négatif,

ce renversement irréversible est suivi d’une rotation

réversible du

multiplet

(voir tig.

20,

E-F).

Dans les

champs

croissants la rotation s’achève et en même

temps

la fermeture commence

(F G)

et dans les

champs plus

intenses,

le

multiplet

continue à se fermer

(2).

Dans la branche E F G H

(fig. 19),

lreffet de la rotation du

multiplet,

de son

renversement et de sa fermeture se

superposent:

aucun

point

de la courbe ne

peut

être

calculé.

L’aimantation rémanente vraie s’obtient donc en

appliquant

d’abord un

champ

assez

fort,

pour renverser tous les moments

qui

étaient dans une direction

négative,

et en

(1) Pour &implifier l’exposé du schéma suivante, il s’applique à. un cristal unique dans une direction

uelconque.

(2)

Ce mécanisme de l’aimantation, schématise pour faciliter son exposé, es[ valable à la condition qut

dans un cristal unique tous les multiplets soient pa-palllèleg. Ceci parait évident. Cependant, plus tard on ikera amené à envisager des cas aù, sous l’action d’un champ, il se produit des positions no7rmales diffé-rentes de celles du champ nul. Nous Écartons ici cette possibilité d’altération des positions normales par le champ.

.

Nous admettons aussi qu’il n’y a aucun autre champ que le champ extérieur et qu’aucun renversement n’a lieu dans les champs encore positifs.

(14)

àiminuàat ce

champ

jusqu’à

ce que le

eliamp à

la soit nnl, Pour calculer cette aimantation

rémanente,

il fauli c(!)Dnaitre la

position

des

nmItipLets.

En connaissant la fürme du

multiplet

et sa

position

normale dans le

réseau,

il sa§fit de connaître

encorne, dan& des échantillons formés d’un cristal

unique,,.

l’onientation du cristal par

rapport

au

champ,

et la valeur de la

saturation,

pour en déduire l’aimantatio.,n les Mét»X ier- 1

romagnétiques,

venant de l ft)sioJn ou

récits, qui

se

composent

de

petits

cris-taux,

orienté8 au

hasarda

t

la

position

anormale du

multiplet

1at

plus

voisine êe la dïBection du

champ

dépendra

de l’oriertt&tion du cristal considéré. La soMnïe dites

projections

de’s

moments su-r la directio’n

dl1l

champ

sera

égate à

l’aimantation rémanente.

Considérions,

faire le

calcul,

trois,

moments congtituantsd’un

triplet trirerlangle. Dè

u’il’S

sont renversés

pré-liminairement ffl

champ,

ils

appartiennent

à trois

catégories :

La

catégorie Il

t des moments

qui

sont l’es

plus

voisins

0.

de la direction du

champ,

~’ °

la

catégorie B

intermédiaire et la

catégorie C

de ceux

qui

cff

les

pins

éloignas.

Si nous posons le moment constituant

égal

à

l’unité,

les moyennes des

projections

des trois

catégories

sur la direction du

champ

seront les suivantes

(1) :

Dans le cas du

triplet

du

fer,

chaque

catégorie

sera

occupée

par un moment

égfd à

l’unité,

l’aimantation rénlanente sera donc

égale

à

1,5,

la saturation étant

égale

à 3. Leur

rapport

(JJRI as

cl.o,mc.

0,S’.

VI. w ÔADiIANT.àlI0N DE ET LES- FERMES DEf gON MIPL.ER.

Pour vérLfier ce

rapport

^

0,5,

il faut se procurer l’aimantation

rémanente CIR

et l’a saturation es.

Mais,

on sait combien l’aimantation rémanente

dépend

même des

plus

faibles

impuretés,

des recuits

préliminaires’

et des trai1emenfs

mécaniques

(laminage,

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