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Spécialisation des tâches et sociétés : état de la question au Levant au cours de la néolithisation du point de vue de l'exploitation des matières dures animales.

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Spécialisation des tâches e t sociétés

Spécialisation des tâches e t sociétés :

é t a t

âe

la

question

au

néolithisation

du

point

des

matières

du

Première

étape,

Gaëlle Ledosseur (UMR ArScAn - Ethnologie préhistorique)

Depuis quelques années, nous nous intéressons à l'évolution d e l'exploitation des matières dures animales au Levant au cours d e la Néolithisation, période m ouvem entée durant laquelle de nombreux changem ents se sont opéré : dom estication des plantes, dom estication des animaux e t raréfaction lente e t progressive d e la chasse (ces phénomènes m o d ifie n t é ve n tu e lle m e n t les condition s d 'a p p ro visio n n e m e n t en m atière dure anim ale), évolution des relations entre sites à l'échelle régionale e t supra régionale, com plexification sociale interne.,.

Nous cherchons, par le biais d'analyses te c h n o -é co n o m iq u e s des produits en m atières osseuses, à voir c o m m e n t se co m p o rte l'activité « exploitation des matières dures animales » dans c e contexte économ iqu e et social changeant, quelles précisions elle peut apporter sur le processus de néolithisation.

Nous cherchons notam m ent à savoir si e t si oui c o m m e n t les ch a n g e m e n ts c o n c e rn a n t l'organisation sociale révélés dans d'autres domaines ont retenti sur c e tte a ctivité ou o n t éventuellem ent et partiellem ent é té conditionnés par elle. C om m ent s'organisent les activités e t com m ent s'insèrent-elles dans le tissu social.

Dans un premier temps, nous rappellerons en les critiquant les traditionnelles pistes de recherche susceptibles d e nous livrer des inform ations sur l'organisation sociale des activités, sur l'identité des individus qui les anim ent. Dans un second temps, nous prévoyions d e présenter une histoire des sociétés levantines au cours d e la Néolithisation en insistant sur les informations c o n ce rn a n t les relations entre organisation des tâ ch e s techniques et organisation sociale d o n t nous disposions déjà, auxquelles nous voulions ajouter c e que le dom aine d'a ctivité « exploitation des matières dures animales » nous révèle sur c e sujet. Malheureusement, nous n'avons pu, dans le c a d re d e c e tte Table Ronde, qu'exposer le premier épisode, celui qui concerne la p é rio d e n a to u fie n n e (12500 BP-10200 BP). Nous abordons néanmoins succinctem ent les suivants en conclusion.

I. L'industrie osseuse interrogée cad re théorique

Il s'agit d o n c d e co m p re n d re c o m m e n t s'organisent les activités liées à l'exploitation des matières dures animales et de définir com m ent elles s'insèrent dans la structure globale d e la société qui les anime. Rappelons que la chaîne d'exploitation

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Gaëtle Ledosseur

des m atières dures anim ales s'organise en trois maillons : acquisition-production-utilisation. On se d e m a n d e d o n c qui sont, à l'échelle lo ca le e t régionale, les acteurs d e ces différentes étapes ? Pour qui œuvrent-ils ?

À l'é c h e lle lo c a le

L'utilisation. Il s'agit d e définir qui sont les

utilisateurs des objets produits. Pour te n te r de répondre à c e tte question, on pourra se pencher sur la répartition des objets usés, d o n t il faudra au p ré a la b le avoir vérifié q u e le lieu d e d é p ô t correspond bien à celui d e leur utilisation. Observe-t- on des concentrations particulières ou au contraire une dispersion hom ogène ? Dans le premier cas, on aura mis en évid e n ce une spécialisation d e l'espace dans certaines activités qui ne correspondra pas nécessairement à celle d e leurs acteurs. On peut en e ffe t fort bien envisager que certains lieux d e l'habitat soient réservés au d é ro u le m e n t d'a ctivités particulières, opérées par le com m un sans distinction.

La p ro d u c tio n . Pour définir qui sont les

producteurs, on pourra d e m êm e interroger la répartition spatiale des témoins de production, à condition que leur lieu de d é p ô t corresponde bien à celui où s'est déroulé l'activité qui les a engendrés et non à une zone d'évacuation.

Observe-t-on une répartition hom ogène dans c h a q u e h a b ita tio n ou des concentratio ns particulières ? A nouveau, dans le second cas, on aura mis en évid e n ce une spécialisation d e l'espace qui ne correspondra pas nécessairement à celle des individus. On pourra d e m êm e évaluer les com pétence s techniques impliquées par les modes de production : sont-elles com m unes ou nécessitent- elles l'intervention d'experts sinon de spécialistes ? On p e u t e n co re interroger la trousse d'outils du p ro d u c te u r : les instruments utilisés pour la transformation sont-ils banals e t à la portée de tous ou sont-ils des productions complexes, spécialisées, éventuellem ent accessibles à un petit nom bre ?

Par ailleurs, le degré d e standardisation est souvent a v a n cé co m m e un critère de spécialisation. C ependant, si une production strictem ent normée, uniform e, p e u t e ffe c tiv e m e n t être le fruit d'un spécialiste ou d'un atelier, on pe u t aussi envisager que les contraintes techniques ou culturelles soient si lourdes qu'un seul chem in opératoire s'impose à tous. Inversement, si la variété des chaînes conduisant au m êm e type d e produit pe u t effectivem ent traduire la participation d'individus divers, c e tte souplesse des options pe u t encore se justifier par des contraintes

te ch n iq u e s : ainsi, un individu c h a rg é d'u ne p ro d u c tio n p e u t é v e n tu e lle m e n t faire varier les chaînes au gré des difficultés rencontrées sur un ensemble d e matrices de qualité inégale. C haque chaîne révèle alors une a d a p ta tio n à une situation particulière.

Dans le cas où un spécialiste interviendrait effectivem ent, il faudrait alors se d e m a n d e r à quelle échelle il travaille. Produit-il pour sa co m m u n a u té ou surproduit-il pour une éventuelle distribution vers l'extérieur ? On interrogera les données quantitatives a v e c réserves : en effet, il convient d e se rappeler que dans les contextes sédentaires q u e nous étudions les quantités évaluées peuven t correspondre à des accum ulations sur plusieurs siècles. On se penchera, d e plus, sur d'éventuels déséquilibres entre le nom bre d e produits estimé à partir des témoins de fabrication e t celui des pièces e ffectivem ent présentes.

Enfin, on se dem ande ra si le producteu r est aussi l'utilisateur ou si ces deux acteurs sont disjoints. Pour cela, on se p enchera sur la co ïn cid e n ce spatiale ou non des objets utilisés e t d e leurs témoins de production. Mais, com m e toujours, dans le second cas, on m ettra en évidence une spécialisation de l'espace qui ne correspondra pas nécessairement à celle des acteurs.

L'acquisition. Qui a c q u ie rt la m atière

première ? Le chasseur, l'éleveur, le bouche r est-il aussi le producteu r ou sont-ils des individus distincts ? Il est im portant d e se poser c e tte question pour évaluer les contraintes e t libertés d e l'artisan. Dans le prem ier cas, celui-ci c o n trô le p a rfa ite m e n t l'acquisition d e sa m atière première. Dans le second, soit il est soumis sans droit de regard aux opérations qui se déroulent en am ont, soit les acquéreurs, avertis des impératifs du producteur, fo n t en sorte d e lui fournir c e d o n t il a besoin. Nous avons exploré quelques pistes pour te n te r d e répondre à ces questions : jusqu'à présent aucune ne nous a semblé univoque.

À l'é c h e lle ré g io n a le

On abordera d e m êm e la question en suivant les étapes d e la chaîne d'exploitation.

L'utilisation. La répartition des différents types

d'instruments en os à l'échelle régionale révèle-t-elle des spécialisations fonctionnelles d'un site à l'autre et d'éventuelles relations d e com plém entarités?

La p ro d u c tio n . C o m m e n t s'organise la

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assure-Spécialisation des tâches e t sociétés

t-il sa propre production ou certains en ont-ils la charge e t distribuent les produits finis aux autres ? La question est très d é lic a te à tra ite r à l'échelle régionale. Toutefois, elle devra se poser si l'on observe d'in contestables lacunes au re m o n ta g e sur des habitats perm anents : présence des déchets de production mais absence des produits finis associés ou situation inverse.

II. Histoire des sociétés levantines au cours de la Néolithisation, relations entre organisation des tâches techniques et organisation sociale : les informations que nous livrent les vestiges en matières dures animales (premier épisode : le Natoufien)

Le c a d re géograp hique est le Levant, plus particulièrem ent le Levant sud. Le c a d re chrono- culturel initialement prévu co n ce rn a it les premières étapes d e la Néolithisation, du Natoufien (12500- 10200 BP) au Néolithique Précéramique C (8500-7500 BP). Nous souhaitions par ailleurs accorder, pour com paraison, quelques lignes au C halcolithique, é po q u e à laquelle, les sociétés stratifiées sécrètent, sans conteste, des spécialistes. Malheureusement, seul le Natoufien a pu faire l'objet d'une présentation détaillée.

Le N atoufien (1 2 500-10200 BP)

Le N atoufien est la dernière culture épipaléolithique du Levant. Elle m arque le passage à un m ode d e vie moins m obile qu'auparavant, voire sédentaire ou sem i-sédentaire. L'économ ie est toujours p ré d a trice . Nous allons te n te r d e voir co m m e n t, à c e tte é p o q u e , l'organisation des activités techniques et plus précisém ent celles liées à l'exploitation des matières dures animales s'insèrent dans la structure sociale, à l'échelle locale puis régionale.

À l’é c h e l l e l o c a l e

A vant d 'a b o rd e r le c h a m p des activités techniques, nous proposons un rapide tour d'horizon sur les connaissances acquises sur l'organisation sociale natoufienne, notam m ent à travers l'étude de l'habitat et des sépultures.

L'habitat

Les habitats perm anents ou semi-permanents se présentent sous form e de pe tit ham eaux constitués de structures circulaires ou semi circulaires. Certaines sont d'incontestables habitations, La plupart de faible étendue, elles ne peuvent, selon certains, avoir accueilli une fam ille. K. Flannery propose alors

d'a ppliquer au Natoufien le m odèle établi à partir d'observations faites dans des sociétés africaines actuelles (1972). Ainsi, le ham eau regroupe une fam ille é te n d u e d o n t les m em bres o c c u p e n t, individuellem ent ou à deux, les structures circulaires. La gestion s'opère à l'échelle d e la famille étendue (stockage, repas...on relève e ffe c tiv e m e n t la présence au Natoufien de quelques fosses foyers collectives). Ce système ne génère pas d'inégalités m arquantes e t si distinctions il y a, elles sont essentiellement fondées sur le sexe et l'âge. On observe d o n c é ve n tu e lle m e n t une division des tâches suivant ces critères, qui peut se manifester par une représentation différentielle de l'outillage d'une unité à l'autre selon les résidents : hommes, femmes, couples, jeunes, vieux...

La présence dans certains habitats natoufiens d e structures plus vastes que d'autres, et interprétées p a r Flannery co m m e des constructions à usage co lle ctif (lieu d e réception des visiteurs...) ne perturbe pas son m odèle d e société natoufienne familiale, essentiellement régie par des distinctions fondées sur l'âge e t le sexe.

C ependant, la reconstitution de Flannery est â prem ent discutée. Et nous devons bien avouer qu'actuellem ent, le détail d e l'organisation sociale natoufienne nous éch a p p e . Il est de plus possible que la situation ait évolué du Natoufien ancien au récent (passage d'un système à familles juxtaposées autosuffisantes, g é n é ra n t quelques inégalités essentiellement fondées sur le sexe e t l'âge, à un système plus égalitaire fonctionn ant sur le m ode com m unautaire ? Valla 1991 ; Bocquentin 2003). Nous n'en saisissons pas bien encore la mesure.

Les sépultures

Les distinctions sociales les plus évidentes sont fonction du sexe et d e l'âge, les adolescents et jeunes adultes masculins é ta n t valorisés. C ependant, elles co n ce rn e n t particulièrem ent le Natoufien ancien. Au Natoufien récent, ces inégalités ont te n d a n ce à s'estomper (Bocquentin 2003).

Quelles informations supplémentaires peuvent donc nous livrer les activités techniques ? Observe-t-

on des diffé re n cia tio n s parm i les acteurs? Des spécialisations ? Q uelle organisation sociale natoufienne révèlent-elles ? Un système stratifié ? Égalitaire ? Individualiste ? Com m unautaire ?

Le cas de la chasse. Une stratification sociale

est envisagée par certains auteurs à propos d e c e tte a ctivité . Selon eux, les chasses natoufiennes,

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G aêlle Ledosseur

spécialisées dans l'a b a tta g e des gazelles, massives et collectives, im p liq u e n t nécessairem ent, puis entretiennent, une organisation sociale com plexe hiérarchisée (C am p a n a e t Crabtree, 1991). Rowley C onw y (1991), reconnaît la pratique d e chasses massives et collectives à c e tte époque, mais selon lui l'activité ne nécessite pas une réelle stratification sociale durable. Il envisage p lu tô t des rassemblements ponctuels de plusieurs groupes et l'ém ergence, à c e tte occasion, d'une autorité a d h o c qui a nticipe et assure la coopération. Selon lui, la chasse spécialisée à la gazelle, massive et collective, structure p o n c tu e lle m e n t le g ro u p e en le hiérarchisant. D'autres auteurs enfin, re m e tte n t radicalem en t en question le ca ra ctè re massif et co lle ctif d e la chasse au Natoufien (Edwards 1991). Les avis sont d o n c partagés sur les im plications sociales d e c e tte activité.

Une spécialisation des lieux. Sur certains sites,

on a mis en é vidence des unités non domestiques, sans d oute spécialisées dans des activités e ncore non élucidées : c'est le cas à Mallaha, au Natoufien final, où quelques structures sem blent réservées aux arts du feux (Valla e t al. 2001). On m et d o n c en évidence une spécialisation d e l'e sp a ce dans certaines activités mais coïncide-t-elle a v e c une spécialisation des auteurs au sein du groupe résident ? Si oui, les distinctions sont-elles fondées sur les com pétences, le charisme, le prestige, le sexe, l'âge ?

Une spécialisation dans certaines activités fondée sur le sexe et l'âge. Ces deux derniers critères

ont peut-être e ffectivem ent joué sur l'attribution de certaines tâches à certains individus. F. Bocquentin a mis en évid e n ce sur deux squelettes d'hommes âgés du Natoufien ancien de M allaha des traces d'usure dentaire qui pourraient être liées au travail d e fibres végétales. Reste à savoir « si le travail » d e ce m atériau « éta it une activité réservée aux sujets âgés ou si, par coïncidence, ces artisans sont morts âgés » (Bocquentin 2003). Par ailleurs, c e t auteur m et en évid e n ce des déform ations sur squelettes féminins qui pourraient indiquer q u e certaines tâches é ta ie n t réservées à c e sexe.

Q u e nous ré v è le d e plus l'industrie osseuse?

En c e qui concerne l'utilisation des produits : on distingue g lo b a le m e n t des instruments à usage dom estique, interne au ham e a u e t d'autres traditionnellem ent liés à des activités d'acquisition se d é ro u la n t à l'extérieur (certains sont pe u t-ê tre impliqués dans des activités d e chasse e t pêche) (Stordeur 1988). Mieux représentés au N atoufien ancien qu'à la période récente (selon D. Stordeur, ils

se raréfient d é jà à c e tte é p o q u e ; 1988), ils se distinguent souvent des précédents par le soin investi dans leur production. On observe d o n c une très nette spécialisation d e l'outillage d o n t il dem eure difficile d e savoir, à c e stade, si elle renvoie par ailleurs à une spécialisation des utilisateurs. Si c 'é ta it le cas, il faudrait encore définir, pour bien l'interpréter, si elle é ta it fo n d é e sur les com p é te n ce s techniques, sur le charisme, le prestige, le sexe, l'âge...

Considérons alors les informations disponibles sur la répartition spatiale des objets. À Mallaha, au Natoufien ancien, on signale qu'un abri concentre plus d'instruments en os que les autres e t recèle notam m ent les objets interprétés com m e armes de je t (Stordeur 1988). Ainsi, c e tte structure particulière a b rita it un ou des individus utilisant c e ty p e d'instrum ent. C o m m e n t faire résonner c e tte distinction en term e d'organisation sociale ? Quel poids lui a c c o rd e r ? Si le village natoufien regroupe plusieurs familles, c h a c u n e o c c u p a n t une unité architecturale distincte, on m et alors en é vidence la spécialisation, d e l'une d'entre elles, au sein d e la com m unauté, dans une a ctivité liée à ces objets. Son fruit se cantonne-t-il à c e tte unité ou rayonne-t-il vers le reste du groupe ? En revanche, si l'on retient le m odèle de K. Flannery selon lequel ch a q u e unité abrite un ou deux membres d'une m êm e famille autosuffisante, on fa it apparaître une distinction intra familiale, peut-être fo n d é e sur l'âge ou le sexe, et intéressant p ro b a b le m e n t l'ensemble du groupe qui d é p e n d d e ch a cu n d e ses membres.

On rem arque par ailleurs que l'abri en question est un des plus vastes. On p e u t alors encore envisager qu'il s'agissait d'un lieu d e rassemblement ou se déroulaient co lle ctive m e n t des activités assurées par des individus, différenciés ou non. Une prudence, toutefois : le constat e t l'interprétation qui en découle doivent être vivem ent critiqués. En effet, il fa u t tenir c o m p te du fa it qu e l'abri c o n ce rn é est le seul d o n t les sols ont été tamisés. C ette précaution a p pliqu ée à c e tte seule structure biaise in é v ita b le m e n t la répartition des objets (F. Valla, com m . pers.)

Enfin, on observe au sein d e divers abris une répartition hom ogèn e des poinçons tandis que les retouchoirs sont groupés en périphérie (Stordeur 1988). On se c o n te n te ra d'inférer d e c e tte inform ation une spécialisation de l'espace abrité.

Le maillon production nous livre peut-être un peu plus d'inform ations sur l'organisation sociale natoufienne.

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Spécialisation des tâches e t sociétés

au Natoufien : l'une simple, banale e t souple d'objets supposés liés aux activités domestiques tels que les poinçons, les outils spatulés...l'autre plus structurée, élaborée e t standardisée d'objets plus originaux, certains p e u t-ê tre im pliqués dans des a ctivités d'acquisition telle que la chasse... (Stordeur 1988 et 1999). Selon D. Stordeur, celle -ci serait mieux représentée au Natoufien ancien que récent/final, é p o q u e à partir d e la quelle la p ro d u c tio n co m m e n ce déjà à se banaliser e t se simplifier (1988).

Le cas d e M a lla h a

C ette nette dichotom ie a été observée par l'auteure à M allaha pour la p é rio d e a n cie n n e (Stordeur 1988). Nous ajoutons qu'elle se m aintient finalement, dans une certaine mesure, jusqu'à la fin de l'occu pation : en effet, le niveau final, récem m ent fouillé, livre lui aussi des productions structurées. C'est le cas d e pièces encochées, systém atiquem ent am énagées sur os fin d e petits mammifères ou gros oiseaux. Celles-ci sont ajourées par raclage a ppuyé amincissant suivi d'un rainurage longitudinal. Elles sont ensuite régularisées par ra cla g e e t abrasion. La fonction d e ces produits n'est pas encore élucidée. Nous avons proposé d e les ra p p ro ch e r provisoirement des ham eçons courbes, produits eux- aussi très normalisés : ils sont notam m ent presque toujours orientés dans la m êm e direction (pointe vers la g a u ch e lorsque l'observateur regarde la fa c e supérieure). C ette production standardisée et ce menu détail révèlent-ils l'intervention d e quelques mains expertes désignées ? L'information, encore ténue, ne perm et pas d'aller si loin.

On évoquera enfin pour les niveaux récent- final d e c e site, la production très structurée de perles sur phalanges d e gazelle (M aréchal 1991) faisant successivem ent intervenir pour le sectionnem ent l'abrasion, le raclage puis le sciage ou la flexion. La co m p le xité d e c e t e n c h a în e m e n t ré p é titif nous semble superflue : en effet, un simple sciage suffisait à sectionner rapidem en t ces os minces. Obéit-elle alors à une règle du groupe p a rta g é e e t exécutée par tous, d 'a u ta n t plus rigide qu'il s'agit d'éléments de parure à forte ch a rg e symbolique et identitaire (tous les habitants sont imprégnés des mêmes normes et ch a cu n peut être producteur) ou révèle-t-elle la coquetterie, la m anie d'un exécutan t ?

Le cas d 'H a y o n im Grotte

À Hayonim Grotte, nous nuançons l'idée de D. Stordeur selon laquelle la production d'instruments com m uns dom estiques tels q u e les poinçons s'oppose à celle des armes, par exemple, par une

plus faible standardisation des gestes techniques. S'il est vrai que, sur c e site, pour obtenir des poinçons de m êm e ca lib re distal, des options techniques différentes ont parfois été prises (Natoufien ancien co m m e récent), C am pana (1989) puis nous même relevons certaines régularités (Natoufien ancien et récent) : pour fabriquer leurs poinçons à poignée intégrée les natoufiens d'Hayonim G rotte choisissent essentiellement le métatarse, droit, do n t ils prélèvent le plus souvent un quart m édio-caudal, par partition à l'aide du rainurage interne (une telle applicatio n de la techniqu e d'usure en profondeur ne se justifiant par a ucune difficulté technique). Mais, com m e toujours, il s'agit d e savoir si ces applications répétitives sont l'oeuvre d'un exécutan t qui a ses habitudes ou si ces règles sont partagées e t appliquées par tous. Par ailleurs, l'e n ch a în e m e n t ne nécessite a ucune c o m p é te n c e particulière : c e sont sa rigueur e t sa répétition qui laissent songeur.

Par contraste, la p ro d u c tio n simple de pendentifs sur dents d e carnivore ap paraît très souple (Natoufien ancien) : les racines sont indifféremment perforées pa r g ra tta g e localisé puis ra cla g e en rotation, par simple ra c la g e en rotation sans préparation, par am ple raclage amincissant puis raclage en ro ta tio n ... Ces éléments de parure à forte ch a rg e symbolique e t identitaire auraient pourtant pu cristalliser certaines normes du groupe.

Ainsi, to u t p a rticu liè re m e n t au N atoufien ancien mais peut-être encore jusqu'au Natoufien final dans certains contextes, on distingue globalem ent des productions simples e t souples qui auraient é ventue llem ent pu être exécutées par tous, de productions com plexes ou é galem en t simples mais plus structurées : ces dernières étaient-elles réalisées par le com m un im prégné des normes du groupe ou sont-elles le fruit d e spécialistes c u ltiv a n t leurs habitudes ? Il serait abusif, à c e stade, d'attribuer ces productions aux mains d'individus différenciés. En revanche si l'on considère les réalisations artistiques telles que les sculptures en ronde bosse ou les décors d e certains outils ou bien e n co re le tra ite m e n t therm ique que l'on pense avoir é té a ppliqu é à certains produits en m atière osseuse (Stordeur 1988), l'existence, sinon de spécialistes du moins d'experts, est raisonnablem ent envisageable : ces interventions nécessitent une maîtrise te ch n iq u e , des connaissances, un savoir faire qui n'étaient sans d o ute pas à la portée d e tous. Notons que les pe rfo rm a n ce s artistiques c o n c e rn e n t particulièrem ent le matériel a p p a rte n a n t à la période an cie n n e . Elles se raréfient d rastiquem e nt au Natoufien récent.

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G aëlle Ledosseur

Faisons à présent intervenir un critère supplém entaire : la répartition spatiale des témoins de production.

D. Stordeur rem arque q u 'à M allaha, au Natoufien ancien, ces témoins sont distribués dans divers abris (Stordeur 1988). C ependant, nous ne connaissons pas le détail d e la répartition : où se trouvent les témoins d e ch a q u e catégorie d'objets ? Où se trouvent notam m ent les témoins des deux types d e productions : simple e t souple, élaborée e t plus structurée ? Sont-ils tous indifférem m ent répartis, ? Concentrés dans des abris particuliers ? Un type largem ent dispersé e t l'autre concentré ? En revanche, au Wadi Hammeh (Natoufien ancien) ainsi qu'à Hayonim G rotte (Natoufien ancien ou récent), on rem arque d'évidents regroupements de matrices e t déchets liés respectivem ent à la production de perles e t à celle d'outils spatulés (Edwards, com m . pers ; Belter Cohen, com m . pers.). De nouveau, ces concentrations ne révèlent qu'une spécialisation de l'e sp a ce qu'il serait sans d o u te risqué d e faire d ire c te m e n t c o ïn c id e r a v e c une spécialisation d'acteurs.

Bilan : À l'échelle locale, si l'analyse des modes de fabrication con d u it à distinguer sur de nombreux sites deux types d e production do n t il est encore difficile d'identifier les auteurs (production souple de to u t un c h a c u n ? Production com plexe e t structurée d'experts ou du com m un p a rta g e a n t e t a p pliqu ant les mêmes règles traditionnelles ?), elle révèle en revanche qu'au moins certaines étapes d e la chaîne d e transform ation a u ra ie n t pu être réservées à quelques individus différenciés (traitem ent thermique, sculpture, gravure). Enfin, on rem arque une spécialisation des lieux d e certaines productions sur deux sites, Wadi Hammeh e t Hayonim Grotte. Qu'en est-il à M allaha ? Nous ne savons pas encore si la dispersion des témoins est hom ogène dans le détail ou si certaines productions sont concentrées. Dans le premier cas, il s'avérerait que des groupes o c c u p a n t des sites de m êm e nature e t d e m êm e culture (de structures sociales identiques ou distinctes ?) p o u v a ie n t organiser d iffé re m m e n t leurs activités techniques.

On observe d o n c au N atoufien quelques indices d e spécialisation, e n co re difficiles à interpréter en termes d e structure sociale, Nous y reviendrons en conclusion. Constatons simplement que jusqu'à présent, si l'on retient les informations livrées par D. Stordeur (1988, 1991), ces éventuels tém oins c o n c e rn e n t p a rticu liè re m e n t la période a n c ie n n e (sculptures, gravures, p ro d u ctio n com plexe, élaborée e t structurée d'un équipem ent très spécialisé peut-être im pliqué dans des activités

d'acquisition telles que la chasse, concentrations de produits (mais attention à celle qui a été relevée dans le grand abri de Mallaha, sans d o u te gonflée par le produit du tam isage !), fréquence du traitem ent therm ique...), la p ro d u c tio n s'assouplissant e t se b analisa nt à partir du N atoufien récent. Or, il semblerait, selon certains, qu e le système social ancien se distingue du récent par d e plus fortes inégalités (manifestées par les sépultures) ainsi qu'une concentratio n sur l'unité fam iliale qui aura tendance, par la suite, à se relâcher au profit d'une organisation plus com m unautaire (Valla 1991). Sans oser aller plus loin, on pressent les coïnciden ces suivantes : 1) éventuels tém oins d e sp é cialisatio n/organisation sociale c e n tré e sur l'unité fam iliale e t g é n é ra n t quelques inégalités, 2) sim plification e t banalisation d e la p ro d u c tio n /o rg a n is a tio n sociale ouverte, co m m u n a u ta ire , plus é galitaire. Il serait alors intéressant d e savoir si les possibles spécialisations é taient concentrées sur une unité e t éventuellem ent génératrices d'inégalités ou si elles rayonnaient vers l'extérieur, dans l'intérêt de la com m unauté... Mais ta n t que le système social natoufien ne sera pas mieux défini, nous considérerons a v e c g ra n d e p ru d e n c e ces quelques pistes d e réflexion. Par ailleurs, nous aimerions encore ém ettre les réserves suivantes : les dernières observations faites sur le m atériel issu du Natoufien final de M allaha invitent à n u a n ce r l'idé e d e fra n c h e banalisa tion e t sim plification d e la p ro d u c tio n en os après le Natoufien ancien. Par ailleurs, nous ne connaissons pas bien encore le détail d e la répartition spatiale des produits sur les sites du Natoufien récent.

À l’é c h e l l e r é g i o n a l e

Au sein d e la sphère natoufienne, on distingue différentes zones : le C arm el G alilée où se c o n ce n tre n t les principaux habitats perm anents ou semi perm anents puis les périphéries (Judée Samarie, M oyen Euphrate, Sinaï, Neguev, désert noir jordanien, Bassin d'Azraq...). On ne constate pas d e différences fonctionnelles majeures entre sites perm anents ou semi perm anents. En revanche, quelques haltes tem poraires repérées dans les déserts p ouvaie nt concentrer quelques activités spécialisées. Il s'agit alors d e c o m p re n d re si leurs o c c u p a n ts a p p a rte n a ie n t à des groupes nom ades distincts des natoufiens, alors limités aux résidents perm anents ou semi perm anents des zones d e principales concentrations, ou si, a p p a rte n a n t bien à c e tte culture, ils représentent des groupes d e spécialistes détachés tem porairem ent d e ces régions e t chargés d e réaliser des a ctivités particulières (appro visio n n e m e n t en certaines matières, denrées....) (Perlés e t Phillips 1991). Dans c e cas, ces haltes seraient c o m p lé m e n ta ire s des sites

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Spécialisation des tâches e t sociétés

d 'a grégation où résideraient les membres les moins mobiles du groupe. On observerait alors une disjonction tem poraire de populations et d'activités. La com position de ces groupes mobiles était-elle fixe ou variait-elle d'un séjour à l'autre ? Autrem ent dit, les membres étaient-ils des spécialistes une fois pour toutes désignés ou les fonctions pouvaie nt tourner ? Rappelons que la prudence s'impose, l'interprétation d e ces différents gisements e t d e leurs relations éta n t encore débattue,

Quelles informations supplémentaires nous livre l'industrie osseuse sur l'organisation sociale natoufienne à cette échelle ?

Pour le m om ent bien peu... Nous insisterons c e p e n d a n t sur deux points : nous savons que la répartition d e certains instruments se limite à quelques sites. C'est notam m ent le cas des « ham eçons » courbes, uniquem ent présents, au Natoufien ancien, à Kébara, C ette distribution signifie-t-elle que c e site é ta it spécialisé dans la p ê ch e e t éventuellem ent é c o n o m iq u e m e n t c o m p lé m e n ta ire d'autres habitats ? Avant d'aller si loin, il convient d e s'assurer d e la fonction d e ces instruments. Car si leur forme rappelle effectivem ent celle d'armes halieutiques, aucune tra ce d'usage n'a jamais permis d e confirm er la fonction pressentie (C am pana 1989). Par ailleurs, en a d m e tta n t qu'il s'agisse bien d'une arm e de pêche, il fa u d ra it alors tenir c o m p te des petits bipointes ainsi que des pointes barbelées, instruments de m êm e hâtivem ent impliqués dans c e tte activité et plus largem ent répartis. Si tous ces objets avaient participé à la pêch e (c e qui reste à dém ontrer...), on ne pourrait plus parler d e spécialisation d'un site dans c e tte activité mais peut-être d e spécialisation d'un site dans un certain typ e d e p ê ch e requérant un instrument particulier : le « h am eçon » courbe,

Par ailleurs, on rem arque l'absence troublante d e production en os dans les zones désertiques. C ette la cu n e n'est-elle d u e q u 'à une m auvaise conservation ou révèle-t-elle des spécialisations fonctionnelles entre sites a v e c e t sans industrie osseuse ? Selon D. Stordeur, le premier fa cte u r ne perm et pas seul de rendre c o m p te d e c e tte absence puisque, si aucun produit en os n'a été récolté dans le niveau natoufien de Beidha, les couches PPNB de ce m êm e site en recèlent, en revanche, d e nombreux (Stordeur 1988). Or les conditions environnementales et d'enfouissement ne semblent pas avoir ta n t varié d'une période à l'autre. Avant d'envisager alors la seconde explication, il convient de garder à l'esprit que l'équipement, en matières osseuses sur certains sites, a pu, sur d'autres, être réalisé dans un autre matériau, éventuellem ent périssable e t disparu.

Conclusion

Nous n'avons pu traiter que la première é ta p e du c a d re chronologique ann o n cé (Natoufien au PPNC, lu ca rn e sur C h a lco lith iq u e à sociétés stratifiées). Nous proposons c e p e n d a n t, en conclusion, d'en dire quelques mots.

On distingue aux deux pôles du c a d re étudié, deux tendances fa c e à la m atière osseuse : alors

qu'au Natoufien une faible mais non négligeable part d e l'industrie atteste un fort degré d'élaboration, le respect d e règles d e transformation et tandis que l'intervention d'experts spécialistes est envisagée pour une, voire deux, étapes délicates de la chaîne opératoire, l'équipem ent des néolithiques suivants puis des C halcolithiques semble g lo b a le m e n t se simplifier, se banaliser e t accuser plus souvent q u 'a u p a ra v a n t une souplesse dans les enchaîn em ents techniques. Les productions élaborées e t standardisées se raréfient en effet au profit d e plus com m unes pour lesquelles une plus g ra n d e liberté est autorisée. Parallèlement, les sociétés du N atoufien au C halco lith iq u e se com plexifient ( j u s q u 'à se stratifier au Chalcolithique).

Les relations à longue distance s'intensifient. Les sites

se hiérarchisent (d iscrè te m e n t au Néolithique, nettem ent au C halcolithique). L'organisation sociale, au sein des villages néolithiques puis chalcolithiques, plus étoffés qu'au Natoufien e t regroupant plusieurs familles résidant dans des structures distinctes, se m odifie, Ces ch a n g e m e n ts se m anifestent notam m ent par un jeu com plexe des relations entre sphère domestique, sphère publique à l'échelle du

village, e t sphère régionale : ainsi certaines activités, autres que celles liées à la m atière osseuse, sont

désormais assurées par des acteurs qui peu à peu se

spécialisent e t œ uvrent pour la com m unauté voire une région (distribution d e surproductions) (Bar Yosef 1995-98 ; G opher 1995-98 ; Quintero e t Wilke 1995), tandis que la gestion du stockage, l'organisation des repas initia le m e n t c o lle c tiv e o n t te n d a n c e à

rejoindre le dom aine privé (Stordeur e t al. 2001). Dans quel flux s'inscrit l'exploitation des matières osseuses ? La m ajorité, plus écra sa n te q u 'a u p a ra va n t, représentée par les productions banales, simples, aux chaînes opératoires souples e t diversifiées laisse plutôt envisager la plus fréquente intervention du commun, d'individus indifférenciés au sein des villages. On pressent que l'exploitation se joue essentiellement à

l'échelle dom estique, sans rayonnem ent particulier, Il convient toutefois d e croiser les données concernan t la répartition spatiale des différents témoins pour en avoir une idée plus juste e t plus précise. Par ailleurs, pour a pprécier un éventuel ch a n g e m e n t par rapport au Natoufien, et plus particulièrem ent le Natoufien

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Gaëtle Ledosseur

ancien, il convient d e s'interroger de nouveau sur c e tte situation d e départ, Car si l'on m et en e ffe t en é vid e n ce à c e tte é p o q u e sur certains sites, une possible spécialisation des lieux d e production (que l'on ne fa it pas nécessairement coïncider a ve c une spécialisation d'acteurs), c a r si l'on suppose effe ctive m e n t que certaines étapes de la chaîne de transform ation im pliquent l'intervention d'individus différenciés, c a r si l'on envisage, en abusant sûrement, q u e la standardisation d e certaines productions indique éventuellem ent qu'elles sont le fruit d'individus particuliers a ya n t leurs habitudes, bref si l'on envisage au Natoufien (ancien) un certain degré d e spécialisation, des lieux voire des acteurs, dans le dom aine d e l'industrie osseuse, on ne sait pas très bien e n c o re à q uelle é chelle observer c e phénom ène : à une famille étendu e résidant dans le ham eau si l'on retient le m odèle de Flannery ? À l'éch elle d'un p e tit villa g e constitué d e familles nucléaires distinctes e t autosuffisantes ? Il fa u t évidem m ent com prendre cela pour apprécier la suite.

Plaçons nous dans la situation où la majorité é cra sa n te d e la p ro d u c tio n néolithique puis c h a lc o lith iq u e se jo u e e ffe c tiv e m e n t à l'échelle dom estique (ce qui est pressenti mais doit encore être confronté aux données spatiales). Rappelons par ailleurs que le ham eau natoufien est soit constitué d'une m êm e famille étendu e d o n t les membres se répartissent entre les différentes structures (Flannery 1972), soit composé, com m e aux périodes suivantes, d e familles distinctes juxtaposées, (soit...à vrai dire nous connaissons mal encore l'organisation sociale natoufienne). Dans le premier cas, les éventuelles spécialisations natoufiennes se joueraient d o n c à l'échelle d'une m êm e famille, e t l'on n'observerait pas de c h a n g e m e n t radical entre c e tte organisation et la suivante : l'unité d e production et de consom m ation d e m e u re ra it la fam ille, Dans le second cas en revanche, les spécialisations natoufiennes ne co n c e rn a n t que quelques familles au sein d'une co m m u n a u té , pourrait-on risquer le te rm e de « do m e stica tio n » d e l'industrie osseuse pour la période suivante ? Ce serait aussi le cas du stockage et d e la prise des repas.

Pour finir, nous insistons sur le fa it que ces raisonnements ne sont que des pistes qui doivent être explorées plus profondé m ent e t être étayées par de nouvelles données e t analyses.

Éléments bibliographiques

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