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Extensification en élevage ovin viande par agrandissement des surfaces fourragères : résultats zootechniques et économiques de 5 ans d'expérience dans le Massif central nord

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02698591

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zootechniques et économiques de 5 ans d’expérience dans le Massif central nord

Alain Brelurut, Jean-Yves Pailleux, M. Benoit, G. Lienard, F. Louault, F.X.

de Montard

To cite this version:

Alain Brelurut, Jean-Yves Pailleux, M. Benoit, G. Lienard, F. Louault, et al.. Extensification en éle-

vage ovin viande par agrandissement des surfaces fourragères : résultats zootechniques et économiques

de 5 ans d’expérience dans le Massif central nord. Productions animales, Institut National de la

Recherche Agronomique, 1997, 10 (2), pp.141-152. �hal-02698591�

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INRA Laboratoire Adaptation des Herbivores aux Milieux,

Theix 63122 Saint-Gen•s-Champanelle

** INRA Laboratoire Economie de lÕElevage, Theix 63122 Saint-Gen•s-Champanelle

** INRA Laboratoire Fonctionnement et Gestion de lÕEcosyst•me Prairial, 63039 Clermont-Ferrand

par agrandissement des surfaces

fourrag•res

RŽsultats zootechniques et Žconomiques de 5 ans dÕexpŽrience dans

le Massif Central Nord

La rŽduction du prix de la viande ovine ˆ la production depuis pr•s de 15 ans limite lÕintŽr•t de lÕŽlevage tr•s intensif qui a besoin de prix ŽlevŽs pour se maintenir, comme le soulignaient Boutonnet et Martinand d•s 1979. Pour faire face aux modifications du contexte Žconomique, les Žleveurs ont progressivement modifiŽ leurs syst•mes dÕŽlevage, le plus souvent en augmentant les effectifs du troupeau et en adoptant des conduites moins intensives des animaux avec un

chargement plus faible des surfaces. De tels changements permettent une utilisation plus importante de fourrages et amŽliorent souvent les rŽsultats Žconomiques des exploitations. Cependant, m•me dans le cas dÕexploitation ˆ faible chargement par hectare, une partie importante de la production dÕagneaux de boucherie nŽs au printemps se fait encore ˆ partir dÕaliment concentrŽ, faute dÕune ma”trise suffisante du p‰turage. Cet article prŽsente le bilan dÕun essai de 5 ans comparant les rŽsultats de deux troupeaux de 130 brebis conduits lÕun

classiquement, lÕautre extensivement.

RŽsumŽ

LÕUnion EuropŽenne encourage lÕextensification des surfaces fourrag•res dans les Žlevages bovins et ovins, en vue de ma”triser les volumes de production et Žviter la dŽprise. Mais cette extensification doit •tre menŽe dans de bonnes conditions afin de maintenir la pro- ductivitŽ du troupeau et surtout ses rŽsultats Žconomiques, tout en conservant en bon Žtat dÕentretien les surfaces dÕherbe. Un essai de longue durŽe (5 ans) a ŽtŽ mis en place dans un Domaine de lÕINRA situŽ en montagne (800 m dÕaltitude), comparant deux troupeaux ovins de m•me effectif conduits avec une diffŽrence de chargement de 30 % (en UGB/ha dÕherbe). Le protocole de conduite a ŽtŽ ajustŽ chaque annŽe pour aboutir ˆ la meilleure utilisation possible des surfaces de chacun des syst•mes. LÕextensification nÕa pas entra”nŽ de rŽduction des performances des brebis et a amŽliorŽ de 6 % le poids de carcasse des agneaux, malgrŽ une diminution de 26 % de la consommation dÕaliments concentrŽs et de 50 % des frais fourragers par brebis.

Sur lÕensemble de lÕessai, le bilan Žconomique est en faveur du syst•me plus extensif. Le supplŽment de marge, obtenu pour les 3/4 gr‰ce ˆ la rŽduction des intrants, permet de faire face aux charges de structure entra”nŽes par lÕagrandissement. Les rŽsultats du syst•me extensi- fiŽ sont plus irrŽguliers et exigent une anticipation plus forte des dŽcisions, notamment dans une gestion pluriannuelle des rŽcoltes avec constitution de stocks de report pour la sŽcuritŽ. Les exigences de technicitŽ sont au moins aussi grandes quÕen conduite intensive. LÕexpŽ- rimentation prŽsente un potentiel de rŽussite, qui ne pourra •tre mis en Ïuvre par les Žleveurs quÕavec un accompagnement technique et aussi des mesures soutenant les syst•mes extensifs comme la Prime ˆ lÕHerbe instaurŽe en France depuis 1993.

(3)

En 1988, la Commission EuropŽenne a mis en place un r•glement imposant aux Etats membres dÕinstaurer des mesures incitatives ˆ Ç lÕextensification È des surfaces en Žlevage herbivore. Ces mesures prises pour rŽduire la surproduction de viande bovine furent Žten- dues aux ovins et caprins. La CEE nÕavait ini- tialement prŽvu quÕune mesure dÕextensifica- tion Ç quantitative È avec une rŽduction du chargement de 20 % par hectare. Telle quelle, la mesure Žtait mal adaptŽe aux zones dŽfavo- risŽes o• les productions bovines et ovines Žtaient dŽjˆ menŽes dans des conditions peu intensives par rapport ˆ la surface (Cavailh•s 1989, Lherm et al1990, Jullien 1991, BŽran- ger 1992). La France put mettre en place une autre mesure, mieux adaptŽe, Ç dÕextensifica- tion-agrandissement È o• la baisse relative de la production pouvait intervenir par reprise de surfaces fourrag•res externes permettant de rŽduire le chargement de 20 % (LiŽnard et Lherm 1988). LÕobjectif nÕŽtait plus unique- ment de rŽduire la production, mais de prendre en compte les prŽoccupations dÕentre- tien du territoire en luttant contre le risque de dŽprise des surfaces agricoles.

CÕest dans ce contexte que lÕINRA a mis en place, en 1988, une expŽrimentation dÕexten- sification par agrandissement des surfaces fourrag•res en Žlevage ovin. En effet, tr•s peu de rŽfŽrences existaient sur la mani•re de faire face ˆ une augmentation brutale de sur- faces sans cheptel supplŽmentaire, avec la double prŽoccupation de maintenir la rentabi- litŽ du troupeau malgrŽ les charges de struc- ture supplŽmentaires, tout en conservant le territoire en bon Žtat dÕentretien. Cette prŽoc- cupation conserve toute son actualitŽ. Les mesures dÕextensification ont ŽtŽ remplacŽes par celles de la rŽforme de la PAC, qui visent, entre autres, ˆ encourager les syst•mes exten- sifs. Les mesures de prŽretraite pour les agri- culteurs accŽl•rent lÕŽvolution des structures, et lÕinstauration des rŽfŽrences individuelles en primes (vaches allaitantes et brebis) peu- vent rendre plus frŽquents les agrandisse- ments des exploitations sans cheptel supplŽ- mentaire.

LÕobjectif de cet essai de longue durŽe (5 ans) Žtait de rŽpondre ˆ deux questions :

- comment gŽrer le troupeau et les prairies apr•s accroissement brutal de la surface accompagnŽ dÕune rŽduction importante des intrants (notamment engrais et concentrŽs) ?

- quelles sont les consŽquences dÕun tel changement sur les performances des ani- maux et sur le bilan Žconomique de lÕunitŽ ?

Cet essai a mis en comparaison deux unitŽs dont lÕune a ŽtŽ conduite avec une forte dimi- nution du chargement (Ð 30 %) afin de creuser les Žcarts et de mieux rŽvŽler les difficultŽs. Il a ŽtŽ rŽalisŽ selon un protocole Žvolutif per- mettant de modifier chaque annŽe les modes de conduite (troupeaux et prairies) pour tirer parti, dans chaque syst•me, des rŽsultats antŽrieurs. Il a associŽ des agronomes, des zootechniciens et des Žconomistes. Cet article ne concerne que les rŽsultats zootechniques et Žconomiques de lÕessai.

1 / Conditions expŽrimentales

1

.1

/ Le milieu naturel

LÕexpŽrience sÕest dŽroulŽe du printemps 1988 au printemps 1993, sur un domaine expŽrimental de lÕINRA de 42,5 hectares, situŽ dans le Puy-de-D™me, entre 700 et 800 m dÕaltitude, sur terrains granitiques moyen- nement accidentŽs, avec une pluviositŽ annuelle moyenne de 700 mm. Celle-ci a forte- ment variŽ (de 507 ˆ 887 mm) au cours de lÕexpŽrience, ce qui sÕest traduit par 2 annŽes de sŽcheresse relative (1989 et 1991) et par une annŽe au printemps tardif (1992).

La surface a ŽtŽ divisŽe en 2 unitŽs. LÕune, constituant le tŽmoin, a 17,5 ha de fourrages (herbe) avec un objectif de chargement de 1,20 UGB/ha, analogue ˆ celui dÕexploitations ovines spŽcialisŽes dynamiques, suivies par le Laboratoire Economie de lÕElevage (INRA Theix) dans des conditions identiques de milieu : il sÕagit dÕune conduite Ç assez intensi- fiŽe È avec ensilage dÕherbe, le chargement objectif est donc supŽrieur ˆ la moyenne rŽgio- nale (qui est de lÕordre de 1 UGB/ha dÕherbe).

LÕautre unitŽ dispose de 25 ha, soit 40 % de surface en plus pour un troupeau de m•me effectif et un chargement objectif de 0,85 (Ð 30

%). Les termes de TŽmoin (T) et dÕAgrandi (A) seront utilisŽs ultŽrieurement pour les sur- faces et les troupeaux.

Chacune des unitŽs est composŽe, en pro- portions identiques, de prairies temporaires (25 %), de prairies permanentes fauchables (40 %), de pacages de bonne qualitŽ non fau- chables (15 %) et de parcours (20 %). La pro- ductivitŽ des prairies a ŽtŽ estimŽe ˆ inter- valles rŽguliers sous cages de protection. Les Žchantillons rŽcoltŽs et soumis ˆ lÕanalyse ont permis de caractŽriser les niveaux nutrition- nels de lÕherbe pour lÕazote, le phosphore et le potassium, et dÕajuster la fumure minŽrale des diffŽrents types de prairies (Lemaire et Salette 1984, de Montard 1988). Les mŽthodes de gestion des surfaces et de conduite du p‰turage en relation avec les conditions climatiques font lÕobjet dÕun article dŽtaillŽ (Louault et al1997).

1

.2

/ Le troupeau

Chaque unitŽ a ŽtŽ affectŽe, pour la durŽe de lÕexpŽrience, ˆ un troupeau de 130 brebis Limousines, constituŽ par division dÕun trou- peau prŽexistant et rŽpartition homog•ne des animaux selon leur ‰ge, leur poids et leur pro- ductivitŽ antŽrieure. Les 2 troupeaux ont ŽtŽ soumis au m•me syst•me de reproduction, avec les m•mes bŽliers, une mise bas par bre- bis et par an, mais deux pŽriodes dÕagnelage du troupeau, en mars (2/3 des mise bas) ou en novembre (1/3 des mise bas). Les brebis saillies apr•s traitement progestatif, restaient en prŽsence du bŽlier pendant 30 jours.

LÕŽchographie prŽcoce permettait de rŽpartir les femelles gravides en lots homog•nes (selon le nombre de fÏtus et lÕŽtat corporel) en fin de gestation. Les femelles vides sur Žchographie et celles qui avaient perdu leur agneau au LÕessai compare

deux troupeaux de 130 brebis, lÕun conduit classiquement, lÕautre avec une diminution du chargement de 30 %.

(4)

cours de la 1re semaine Žtaient remises ˆ la reproduction avec lÕautre moitiŽ du troupeau.

Les agnelles de 13 mois allaitaient un seul agneau, les autres femelles pouvaient en allaiter deux au plus. La durŽe dÕallaitement maternel Žtait prolongŽe au maximum, le sevrage nÕintervenant que dans lÕune des conditions suivantes : dŽbut de vente des agneaux (pour rŽduire le travail en tarissant lÕensemble des brebis en 1 ou 2 lots seule- ment), pŽnurie dÕherbe de qualitŽ pour nourrir m•res allaitantes et agneaux, ou Žventuelle- ment risque de saillie de brebis par les m‰les les plus prŽcoces.

La part des fourrages p‰turŽs ou rŽcoltŽs a ŽtŽ maximisŽe dans les 2 troupeaux. Tous les agnelages avaient lieu en bergerie o• les rations distribuŽes Žtaient calculŽes ˆ lÕaide du logiciel INRAtion. Au printemps, les agneaux,

‰gŽs dÕun mois en moyenne, sortaient d•s que la quantitŽ dÕherbe disponible sur les prairies le permettait sans risque de retour en b‰ti- ment par suite dÕune pŽriode de froid. A lÕau- tomne, les brebis rentraient en bergerie 1 ˆ 2 semaines avant la date dÕagnelage prŽvue, elles y restaient pendant toute leur lactation.

Aucun aliment concentrŽ nÕa ŽtŽ distribuŽ aux brebis au p‰turage.

Pendant leur pŽriode dÕŽlevage ˆ lÕherbe, tant au cours de la phase dÕallaitement quÕapr•s le sevrage, les agneaux ont ŽtŽ conduits selon les techniques mises au point au laboratoire (Prache et al 1986, 1990). Ils nÕont ŽtŽ complŽmentŽs que lorsque les dispo- nibilitŽs en herbe Žtaient insuffisantes pour assurer la production laiti•re maximale de leurs m•res ou, apr•s sevrage, pour maintenir une vitesse de croissance suffisante.

Les brebis Žtaient systŽmatiquement trai- tŽes contre les parasites internes un mois avant la mise ˆ la reproduction. Les autres traitements nÕont ŽtŽ rŽalisŽs quÕen cas de besoin, suite aux rŽsultats dÕanalyses coprolo- giques faites ˆ lÕapparition des premiers symp- t™mes (aspect des animaux ou performances).

2 / RŽsultats zootechniques

2

.1

/ Performances des femelles a / Reproduction

Les variations annuelles de la fertilitŽ, de la prolificitŽ et de la fŽconditŽ des brebis sont reportŽes sur la figure 1. La fertilitŽ reste stable tout au long de lÕessai dans les 2 trou- peaux alors que la prolificitŽ et la fŽconditŽ augmentent de 1988 ˆ 1990 pour diminuer ˆ partir de 1991, suite ˆ la rŽduction des doses de PMSG utilisŽes. Les taux de fŽconditŽ sont tr•s ŽlevŽs ˆ lÕagnelage de printemps et iden- tiques entre les deux troupeaux (1,78 agneau nŽ par brebis mise ˆ la lutte en A et 1,76 en T), alors que les femelles de A sont lŽg•re- ment moins productives que celles de T ˆ lÕagnelage dÕautomne (1,30 agneau contre 1,44). Cette diffŽrence est due ˆ une moindre

fertilitŽ des brebis adultes et des agnelles de A (respectivement 86,7 % vs 94,3 % et 60,1 % vs 68,4 %) et ˆ un Žcart important de prolifi- citŽ des agnelles (1,35 en A contre 1,49 en T).

Sur les 5 annŽes de lÕessai, la fŽconditŽ des femelles est comparable entre les deux trou- peaux : 1,58 agneau par femelle mise ˆ la lutte dans le troupeau A, 1,63 en T. LÕŽcart est exclusivement liŽ aux diffŽrences de producti- vitŽ des agnelles (0,92 agneau en A contre 1,08 en T), celle des brebis adultes Žtant com- parable (1,74 agneau par brebis adulte mise ˆ la lutte en A, 1,75 en T).

b / Elevage des agnelles

et performances de reproduction

LÕ‰ge ˆ la premi•re saillie retenu initiale- ment (huit mois) nŽcessite une croissance rŽguli•re des jeunes femelles qui doivent alors peser 44 ˆ 46 kg. Pour atteindre ce poids seuil, les agnelles, nŽes au printemps en 1988 et 1989, ont re•u une complŽmentation per- manente pendant la pŽriode de p‰turage et ont ŽtŽ rentrŽes prŽcocement en bergerie o•

elles disposaient dÕune alimentation ˆ base dÕaliments concentrŽs pendant les deux ou trois mois prŽcŽdant la lutte. Il a donc ŽtŽ dŽcidŽ fin 1989 de supprimer cet apport dÕali- ments concentrŽs aux agnelles du troupeau A et de ne mettre ˆ la reproduction ˆ huit mois que les femelles les plus lourdes, laissant quatre ou six mois supplŽmentaires aux autres.

Nous avons vŽrifiŽ que cette mŽthode nÕen- tra”nait pas de rŽduction de leur format ultŽ- rieur en mesurant, ˆ partir de mars 1991, leur dŽveloppement corporel (hauteur au gar- rot). Si lÕon tient compte du poids ˆ la nais- sance, les diffŽrences observŽes jusquÕˆ un an entre agnelles des troupeaux A et T (52,2 vs 56 cm (P < 0,05), 60,8 vs 62,9 cm (ns) et 48,7 vs 51,6 cm (P < 0,05) respectivement pour les

Sur les 5 annŽes de lÕessai, la

productivitŽ moyenne des femelles est comparable dans les deux syst•mes.

Figure 1. Fertilité, prolificité et productivité numérique des deux troupeaux.

Témoin Agrandi

140 150 160 170 180 190 200

Prolificité

Productivité

95 100 105 110 115

Mise bas

1988 1989 1990 1991 1992 Nb agneaux

pour 100 brebis

Nb mise bas pour 100 brebis par an

(5)

agnelles nŽes en mars 1991, novembre 1991 et mars 1992) disparaissent apr•s 18 mois. De m•me, on nÕobserve pas de diffŽrence de taille des brebis adultes entre les deux syst•mes : 62,3 cm en A contre 61,3 en T.

Les diffŽrences de productivitŽ dues ˆ cette modification de la conduite des jeunes femelles sont tr•s importantes ˆ lÕ‰ge de 13 mois puisque toutes les agnelles du troupeau T ont mis bas et ont produit, en moyenne, 1,24 agneau par femelle prŽsente, alors que seules 12,5 % des agnelles de A ont mis bas et produit 0,15 agneau par femelle. Cet Žcart se rŽduit ˆ lÕ‰ge de 18 mois, du fait de lÕagnelage de la majoritŽ des agnelles de A, mais aussi parce que leur prolificitŽ sÕŽl•ve alors ˆ 1,75 agneau par agnelage. Le bilan cumulŽ des 2 pŽriodes dÕagnelage des antenaises de A sÕŽl•ve alors ˆ 87,5 % de fertilitŽ et 1,47 agneau produit par femelle prŽsente. Le bilan global, qui ne peut •tre Žtabli que sur lÕen- semble de la carri•re des brebis, ne peut •tre prŽsentŽ dans cet article.

En rŽsumŽ, la modification de la conduite des agnelles du troupeau A nÕa pas entra”nŽ de diminution de leur format adulte, mais seulement un retard de croissance dans le jeune ‰ge qui a ŽtŽ compensŽ ultŽrieurement.

Cette modification sÕest en outre accompagnŽe dÕun accroissement de productivitŽ qui a cer- tainement compensŽ les charges liŽes ˆ lÕen- tretien prolongŽ dÕanimaux improductifs.

c / RŽformes

Au cours des cinq annŽes dÕexpŽrimenta- tion, 100 brebis sont sorties du troupeau T et 116 du troupeau A : la mortalitŽ reprŽsente respectivement 23 % et 25,8 % de ce total pour chacun des deux troupeaux (ns). Les principales causes de rŽforme sont dÕune part lÕ‰ge ou le mauvais Žtat gŽnŽral (53,2 % des brebis rŽformŽes de T et 38,3 % de celles de A), et dÕautre part les mammites (respective- ment 16,8 et 23,3 %). La diversitŽ des autres causes de rŽforme, (23 et 30 brebis pour cha- cun des deux syst•mes) ne permet pas dÕeffec- tuer dÕanalyse plus prŽcise.

Ces rŽsultats ne permettent donc pas de mettre en Žvidence un effet significatif du sys- t•me de conduite sur les causes de rŽforme et la mortalitŽ des brebis. On observe toutefois, dans le troupeau A, une tendance ˆ une

rŽforme accŽlŽrŽe des femelles dont les causes sont difficiles ˆ prŽciser.

2

.2

/ Performances des agneaux

Au cours des 5 annŽes dÕexpŽrience, les bre- bis ont produit 2 370 agneaux (1 157 en A et 1 213 en T) dont 1 602 (68 %) au printemps et 768 (32 %) en automne, ce qui est conforme ˆ lÕobjectif initial de 2/3 des mise bas au prin- temps pour produire une majoritŽ dÕagneaux ˆ lÕherbe.

Le nombre dÕagneaux morts avant 7 jours sÕest ŽlevŽ ˆ 195 (8,2 %) dont 156 morts-nŽs ou morts le jour de la naissance. Les diffŽ- rences entre troupeaux et saisons de nais- sance sont tr•s faibles et non significatives.

La majoritŽ des agneaux sont nŽs doubles (55 %) contre 20 % et 21 % de naissances simples et triples et 4 % de naissances qua- druples. Quatorze pour cent des agneaux ont ŽtŽ allaitŽs artificiellement, essentiellement dans les portŽes triples (30 %) ou quadruples (37 %). Leurs croissances sont lŽg•rement plus faibles que celles des agneaux allaitŽs par leurs m•res (34 g/j en moins au cours du premier mois).

Il est nŽcessaire de distinguer 2 phases au cours de la pŽriode dÕŽlevage pour analyser les rŽsultats de croissance : les 70 premiers jours, au cours desquels lÕapport de lait est impor- tant et qui concernent tous les agneaux (2 100), et la phase de finition, qui porte essen- tiellement sur les animaux destinŽs ˆ la bou- cherie (1 344).

La croissance au cours de la premi•re phase et les poids ˆ ‰ges types (10, 30 et 70 jours) varient selon le poids ˆ la naissance, la race et le sexe des agneaux. Bien que significatifs au seuil de 5 %, les effets troupeau (A ou T) et mode dÕŽlevage (herbe ou bergerie) sont tr•s limitŽs (tableau 1). Sur la totalitŽ des agneaux, les Žcarts de croissance entre 10 et 30 j et entre 30 et 70 j sÕŽl•vent respective- ment ˆ + 18 g/j (A vs T) et ˆ + 14 g/j (agneaux de bergerie vs agneaux dÕherbe). Il en est rŽsultŽ des diffŽrences de poids ˆ ‰ges types tr•s faibles entre troupeaux et entre mŽthodes dÕŽlevage (figure 2).

Les diffŽrences sÕaccentuent au-delˆ de 70 jours. Si les facteurs qui conditionnaient les poids au cours de la phase lactŽe restent tr•s significatifs sur la croissance entre la nais- sance et lÕabattage, les effets troupeau et mode dÕŽlevage deviennent prŽpondŽrants.

Les Žcarts atteignent en effet - 43 g/j (A vs T, P < 0,0001) et + 16 et - 18 g/j respectivement pour les m‰les et les femelles de bergerie par rapport ˆ leurs homologues ŽlevŽs ˆ lÕherbe (P

< 0,0001).

Ces m•mes facteurs ont un effet hautement significatif sur lÕ‰ge et le poids ˆ lÕabattage et sur le poids de carcasse. Les m‰les, abattus ˆ 133 jours en moyenne, soit 2,5 jours plus tard que les femelles (ns), pesaient 5,4 kg de plus que celles-ci (P < 0,0001) et leurs carcasses 1,9 kg (P < 0,0001). Une diminution de 1 kg du poids ˆ la naissance, qui a induit une diffŽ-

Mode dÕŽlevage Herbe Bergerie

Troupeau A T A T

Sexe M F M F M F M F

Effectif 188 182 193 188 187 108 117 113

Croissance (g/j)

10-30 j 264 233 258 229 272 246 278 249

30-70 j 270 234 285 246 282 226 297 253

naissance-abattage 217 188 265 228 240 173 281 231 Age ˆ lÕabattage (j) 156 154 119 135 141 149 102 94 Poids ˆ lÕabattage (kg) 37,7 31,8 34,7 29,4 34,5 28,2 32,2 25,8 Tableau 1. Croissance des agneaux nés doubles.

(6)

Ces diffŽrences entre troupeaux et modes dÕŽlevage sont le reflet des techniques mises en Ïuvre pour Žlever les agneaux et, en par- ticulier, des r•gles dÕemploi des aliments concentrŽs. Pour les agneaux dÕherbe, le recours ˆ la complŽmentation au p‰turage dans le troupeau T a effectivement permis de maintenir des vitesses de croissance ŽlevŽes, mais sÕest traduit par une consommation dÕaliment concentrŽ nettement plus ŽlevŽe que dans le troupeau A (figure 3). Les diffŽ- rences entre troupeaux sont rŽduites en ber- gerie sauf en 1990 et 1992. Du fait de lÕabon- dance des quantitŽs de foin rŽcoltŽes au cours de ces 2 annŽes, les agneaux du trou- peau A sont restŽs sous la m•re jusquÕau printemps suivant et ont ŽtŽ engraissŽs ˆ lÕherbe.

3 / RŽsultats techniques globaux et rŽsultats Žconomiques (1989-1993)

La comparaison des marges brutes des 2 sys- t•mes est faite avec une double approche :

- lÕŽvolution des rŽsultats annuels Žtablis du 01-03 au 28-02 de chaque annŽe (dates du dŽbut de lÕagnelage de printemps et de la campagne fourrag•re) sur les 4 exercices o•

les troupeaux ont ŽtŽ stabilisŽs, soit du 01-03- 89 au 28-02-93 ;

- le bilan sur les 4 annŽes (en moyenne interannuelle).

Les rŽsultats sont rapprochŽs de ceux dÕun groupe dÕŽlevages ovins de races rustiques du Massif Central Nord (Rava, Blanche du Mas- sif Central, Limousine) suivi en Žchantillon constant sur les m•mes annŽes, 1989-1992 (n

= 20, dont la moitiŽ vendent des reproduc- teurs).

3

.1

/ Structure du troupeau et dŽfinition de

lÕindicateur Žconomique Ç effectif de brebis È

Sur la base initiale dÕun chargement objectif de lÕordre de 1,20 UGB/ha dÕherbe avec 17,5 ha pour le tŽmoin, le nombre dÕUGB nŽces- saire Žtait de lÕordre de 21 (UGB basŽes sur le temps de prŽsence annuel et non UGB Ôadmi- nistrativesÕ), avec 126 Ç brebis de plus de 12 mois È. Cet effectif a ŽtŽ relativement bien maintenu dans les deux syst•mes pendant les quatre ans (figure 4).

Mais un effectif identique sous-entendait le m•me nombre de brebis potentiellement pro- ductives (agnelages possibles). Or la dŽcision de retarder lÕ‰ge ˆ la premi•re mise bas des agnelles dans le syst•me Agrandi ˆ partir du printemps 1991, a amenŽ ˆ utiliser une seconde notion de dŽcompte des effectifs, com- plŽmentaire de la premi•re, basŽe sur les Ç brebis pouvant mettre bas È (Ç pmb È), o• les brebis sont comptŽes 1 si elles ont la possibi- litŽ dÕagneler. La premi•re notion est une

Le syst•me,

agrandi ou non, et le mode

dÕengraissement, herbe ou bergerie, nÕont dÕeffet sur le poids des agneaux quÕapr•s 70 j.

Figure 2. Poids à âges types (10, 30 et 70 jours) des agneaux nés simples, doubles et triples dans les deux troupeaux.

25 20 15 10 5 0 0 5 10 15 20 25

Mâles Herbe Femelles herbe Mâles Bergerie Femelles Bergerie Poids (kg) - Lot agrandi

Poids (kg) - Lot témoin

Figure 3. Consommation d’aliment concentré jusqu’à la vente et poids à 70 jours des agneaux d’herbe.

Témoin Agrandi Poids des mâles

doubles (kg)

Concentré

18 19 20 21 22 23 24

1992 1991 1990 1989 1988

Poids à 70 j

0 10 20 30 40 kg concentré par agneau

rence de poids vif de 1,7 kg ˆ 30 jours et de 2,4 kg ˆ 70 jours, a allongŽ de 8 jours la durŽe dÕengraissement malgrŽ des poids ˆ lÕabattage et de carcasses plus faibles (- 1,5 et - 0,7 kg respectivement, P < 0,0001 pour les 3 don- nŽes), quels que soient le troupeau et le mode dÕŽlevage. Cet effet du poids ˆ la naissance est conforme aux donnŽes antŽrieures (ThŽriez 1991).

Les agneaux du troupeau A ont ŽtŽ abattus ˆ 149 jours soit 37 jours plus tard que ceux du troupeau T (P < 0,0001) au poids moyen de 32,6 vs 30,2 kg (P < 0,0001). Leurs carcasses pesaient 0,9 kg de plus (P < 0,0001). Les effets du mode dÕŽlevage sont Žgalement hautement significatifs : les agneaux dÕherbe ont ŽtŽ abattus 10 jours plus tard que ceux ŽlevŽs en bergerie, ˆ un poids moyen supŽrieur de 2,8 kg et leurs carcasses pesaient 0,9 kg de plus.

(7)

approche Žconomique globale, la seconde est plus zootechnique (Marzin et LiŽnard 1984)

(1).

Avec ce deuxi•me dŽcompte, il appara”t en 1991 un dŽficit de brebis (pmb) en A, corres- pondant au report de la premi•re mise bas ˆ 18 mois, auquel sÕajoute lÕeffet de taux de rŽforme plus ŽlevŽs en 1990 et 1991. Apr•s lÕimportant effort de renouvellement en 1991 et surtout en 1992, lÕeffectif pouvant mettre bas redevient normal en 1992, (135 brebis pmb en A contre 139 en T). Bien entendu, ˆ nombre de Ç femelles pouvant mettre bas È identique dans les 2 syst•mes, le nombre dÕUGB en A est lŽg•rement supŽrieur (mise bas ˆ 18 mois), et donc le chargement plus proche de 0,90 que de 0,85 UGB/ha dÕherbe.

Globalement, en moyenne sur 4 ans, le nombre dÕUGB annuel est de 20,33 en T et de 20,85 en A ; le chargement est de 1,17 UGB/ha en T contre 0,85 en A (soit - 27 % pour 41 % de surface en plus) (figure 4). Le nombre de bre- bis pouvant mettre-bas est de 138 en T contre 133 en A, soit un lŽger dŽficit de 3,8 %.

Les rŽsultats techniques globaux et Žcono- miques de lÕexpŽrimentation sont rapportŽs au nombre de brebis pouvant mettre bas, sauf prŽcision contraire.

3

.2

/ Les ŽlŽments du produit ovin par brebis

Les aides ovines Žtant identiques dans les deux syst•mes, les diffŽrences de produit ovin par brebis sont dŽterminŽes par les deux autres composantes essentielles que sont la productivitŽ numŽrique et le prix des agneaux.

a / La productivitŽ numŽrique

(cf figure 1)

En moyenne sur les 4 ans, la productivitŽ numŽrique est comparable dans les 2 sys- t•mes : 158 (T) et 160 (A) agneaux sevrŽs pour 100 femelles pouvant mettre bas. La prolifi- citŽ est ŽlevŽe, mais identique dans les 2 sys-

t•mes (178 et 181 %), la mortalitŽ est Žgale- ment comparable (11,4 % dans les 2 cas). Il nÕy a pratiquement pas dÕaccŽlŽration dÕagne- lage, puisquÕil Žtait prŽvu un seul agnelage par brebis et par an, sur 2 pŽriodes : il y a, en fait, un tout petit peu plus de doubles mise bas en A (3,5 %) quÕen T (1,3 %) ; ce lŽger avantage est rŽduit par une plus forte propor- tion de jours de prŽsence sans mise bas (bre- bis Ç improductives È) en A (5 % contre 2,5 % en T). Mais ces derniers chiffres sont extr•me- ment faibles si on les compare ˆ ceux des Žle- vages du RŽseau Montagne (10,5 % en 1992), et tŽmoignent du suivi tr•s fin des brebis dans lÕexpŽrimentation.

Les productivitŽs numŽriques obtenues (158-160 %) sont lŽg•rement supŽrieures ˆ celles rŽalisŽes en moyenne par les Žleveurs du RŽseau Montagne (147 % en 1992), malgrŽ la quasi absence de double mise bas (alors quÕil y en a 26 % dans le RŽseau en 1992).

LÕavantage provient de la prolificitŽ (180 % contre 140 %, avec une mortalitŽ comparable), et, comme dŽjˆ notŽ, de la tr•s faible propor- tion de jours de prŽsence sans mise bas.

ComparŽe ˆ celle du TŽmoin, la productivitŽ en agneaux sevrŽs par brebis du syst•me Agrandi a ŽtŽ lŽg•rement supŽrieure pendant les 2 premi•res annŽes, identique en 3eannŽe, et sensiblement infŽrieure en 4e annŽe, notamment en raison de la plus forte propor- tion de primipares (renouvellement plus ŽlevŽ : 32 % contre 21 % en T).

b / Poids et prix des agneaux (figure 5)

Les agneaux du syst•me A ont un poids sys- tŽmatiquement supŽrieur du fait de lÕengrais- sement ˆ lÕherbe, en particulier lorsque ceux nŽs en novembre ont ŽtŽ remis au p‰turage au printemps (annŽes 1990 et 1992). En moyenne sur les 4 annŽes, le poids des car- casses des agneaux est supŽrieur de 0,9 kg/t•te en A (+ 6 %, 15 vs 14,1 kg) mais infŽ- rieur ˆ celui observŽ dans le RŽseau Mon- tagne (16,3 kg de carcasse en 1992), consŽ- quence de la prolificitŽ plus ŽlevŽe dans lÕexpŽrimentation.

Le prix au kg de carcasse est lŽg•rement plus faible en A : - 0,30 F/kg, en moyenne sur 4 ans (24,5 vs 24,8 F/kg), du fait de la com- mercialisation des agneaux dÕherbe plus tardi- vement en ŽtŽ, ˆ une pŽriode commerciale- ment moins favorable.

Les agneaux du syst•me agrandi sont vendus plus lourds et plus chers, malgrŽ un prix au kg plus faible du fait quÕils sont vendus plus tardivement.

Figure 4. Effectifs des deux troupeaux.

Témoin Agrandi

Nb UGB

1992 1991 1990 1989

18 20 22 24 26

110 115 120 125 130 135

Nb brebis de plus de 12 mois

Nb UGB Nb brebis

(1) La premi•re mŽthode est basŽe sur le temps de prŽsence dans le troupeau ˆ partir du 13emois dÕ‰ge, quÕil y ait mise bas ou pas, ce qui pŽnalise la productivitŽ par brebis de A puisque le premier agnelage est retardŽ ˆ 18 mois contre 13 mois en T.

La deuxi•me mŽthode est un dŽcomptage des indi- vidus susceptibles de mettre bas dans lÕannŽe : les agnelles sont comptŽes 1 si elles mettent bas, ou si elles dŽpassent lÕ‰ge de 20 mois dans lÕexercice sans avoir mis bas. Dans les Žlevages bien conduits et en phase de croisi•re, les deux effectifs sont peu diffŽrents (moins de 2 % dÕŽcart) : cÕest le cas du RŽseau Montagne dont les rŽsultats sont rapportŽs ˆ la brebis de plus de 12 mois.

(8)

Globalement, le poids compense largement le prix au kg plus faible, et les agneaux du syst•me A sont vendus en moyenne 16 F de plus par t•te que dans le TŽmoin (+ 4 %).

Au cours des 4 annŽes, le prix moyen de vente des agneaux a baissŽ, passant de 27 F par kg de carcasse en 1989 ˆ 22,75 F en 1992, contribuant ˆ faire baisser le produit ovin par brebis.

c / Le produit par brebis (figure 6)

Le produit par brebis du syst•me A est de 40 F supŽrieur ˆ celui du TŽmoin, de 1989 ˆ 1991, mais il est infŽrieur de 16 F par brebis en 1992, consŽcutivement ˆ lÕeffort de recons- titution des effectifs de femelles, ˆ la fois par un renouvellement interne accru et par achat.

MalgrŽ cela, sur les 4 ans, avec 787 F et 758 F par brebis, respectivement en A et T, lÕavan- tage de produit ovin est de 29 F (+ 4 %) en faveur de A, essentiellement gr‰ce au poids des agneaux. Mais il faut dŽduire de cet avan- tage un lŽger dŽficit de stock fourrager constatŽ dans le syst•me A au terme des 4

annŽes et qui sÕŽl•ve ˆ 4 F par brebis. Par comparaison, le produit ovin des Žlevages du RŽseau Montagne (Žchantillon constant n

= 20) sur les m•mes annŽes a ŽtŽ de 806 F par brebis (de plus de 12 mois).

3

.3

/ Les charges

proportionnelles par brebis

En moyenne sur 4 ans, les charges propor- tionnelles relatives au troupeau sont plus faibles en A (281 F par brebis) quÕen T (317 F) (figure 6). Cet Žcart de 36 F (11 %) provient essentiellement des charges dÕalimentation, composŽes ˆ 15 % en moyenne par le lait en poudre, et ˆ 80 % par les concentrŽs (le reste, soit 5 %, sont des minŽraux et du foin achetŽ).

a / Les concentrŽs

Les dŽpenses de concentrŽ (pour lÕensemble du troupeau : brebis, agneaux et agnelles) sont toujours plus ŽlevŽes en T (figure 7) quÕen A, mais lÕŽcart entre les 2 syst•mes sÕamplifie progressivement, de 32 F/brebis en 1989 ˆ 68 F/brebis en 1992, du fait de lÕoptimi- sation de la conduite dans le syst•me Agrandi.

NŽanmoins, une partie de lÕŽcart provient, en 1992, de la plus faible productivitŽ numŽrique (moins dÕagneaux complŽmentŽs).

Sur les 4 ans, la consommation moyenne de concentrŽ sÕŽtablit ˆ 108 kg par brebis (pmb) en T et ˆ 79 kg par brebis en A (soit respecti- vement 117 et 84 kg/brebis de plus de 12 mois). Cet Žcart de 29 kg reprŽsente 45 F par brebis (Ð 26 %). La diffŽrence provient essen- tiellement de la moindre consommation dÕali- ment concentrŽ pour engraisser ˆ lÕherbe les agneaux nŽs au printemps (cf figure 3) mais aussi de ceux nŽs ˆ lÕautomne et remis ˆ lÕherbe au printemps suivant pour une vente entre mai et juillet (en 1990 et 1991).

Par comparaison, la consommation en concentrŽ dans les Žlevages du RŽseau Mon- tagne a ŽtŽ de 136 kg par brebis (de plus de 12 mois) pour les 4 ans.

La productivitŽ autonome (i.e. sans concentrŽ) est en moyenne de 16,7 kg/brebis en syst•me agrandi, soit +21 % par rapport au syst•me classique.

Figure 5. Poids de carcasse et prix de vente des agneaux.

1992 1991 1990 1989

Témoin Agrandi

320 340 360 380 400 420

F / tête

Prix

10 11 12 13 14 15 16 kg / tête

Poids

Figure 6. Produit et marge brute (F par brebis et par an) réalisés dans les deux troupeaux.

300 400 500 600 700 800 900

F par brebis et par an

Produit

Marge brute

Charges proportionnelles

Témoin Agrandi

1992 1991

1990 1989

Témoin Agrandi

1992 1991 1990 1989 40

60 80 100 120 140

kg concentré par brebis et par an

12 13 14 15 16 17 18 kg viande par brebis et par an

concentré

prod. autonome concentré

prod. autonome

Figure 7. Consommation d’aliment concentré et production autonome des deux troupeaux.

(9)

b / Le lait en poudre

Apr•s un maximum de 46 F/brebis en 1990 (liŽ ˆ une prolificitŽ de 196 % entra”nant une forte proportion dÕagneaux en allaitement artificiel), les achats de lait en poudre dans le syst•me A deviennent, en 1992, infŽrieurs ˆ ceux du TŽmoin (18 F contre 25). En moyenne sur 4 ans, la consommation est supŽrieure de 2 F/brebis en A (28 F contre 26). Cette dŽpense est double de celle du RŽseau Mon- tagne (13 F) dont la prolificitŽ est moindre.

c / Les frais vŽtŽrinaires et autres charges

En moyenne sur 4 ans, les frais vŽtŽrinaires (figure 8) sÕŽl•vent ˆ 26 F/brebis en T contre 32 en A (+ 23 %). Le supplŽment provient sur-

tout des dŽparasitages des agneaux engrais- sŽs ˆ lÕherbe en A. Les montants sont supŽ- rieurs ˆ ceux du RŽseau Montagne (19 F en 1992).

Les autres charges (approvisionnement divers, frais de commercialisation et autres) sont identiques dans les deux syst•mes.

3

.4

/ Charges proportionnelles de production fourrag•re

Ces charges comprennent la fertilisation minŽrale, les semences, les produits de dŽsherbage, les frais de rŽcolte dÕensilage et de fenaison. Les sŽcheresse de 1989 et 1991 avaient beaucoup rŽduit les stocks hivernaux des 2 syst•mes qui ont dž •tre reconstituŽs en 1992, avec une augmentation des surfaces ensilŽes et de la fertilisation. Deux ŽlŽments essentiels expliquent lÕŽvolution des frais fourragers.

a / La fertilisation

En 1989, les parcelles utilisŽes avaient des reliquats de fertilisants importants ; aussi, les apports en P et K ont-il ŽtŽ nuls cette annŽe lˆ. Ils ont dŽbutŽ en 1990 pour lÕentretien des stocks. En moyenne sur 4 ans les apports ont ŽtŽ, respectivement en T et A, de 17 et 6 uni- tŽs de P2O5, et de 34 et 14 unitŽs de K2O, par hectare et par an (figure 9).

LÕazote a ŽtŽ utilisŽ pour assurer la pousse de lÕherbe avant lÕensilage (T et A) et pour reconstituer le volant de sŽcuritŽ des stocks fourragers, essentiellement en A : cela explique lÕaugmentation des apports dÕazote en A en 1992 (30 N/ha contre 10 en 1991). En moyenne sur les 4 ans, lÕŽpandage a ŽtŽ de 67 kg dÕazote par hectare et par an en T, contre 18 en A.

b / La pratique de lÕensilage

Deux techniques de conservation de lÕherbe ont ŽtŽ utilisŽes, lÕensilage classique, et lÕen- rubannage ˆ partir de 1991 (T : 0,4 ha et A : 3,4 ha en 1991 - T : 2,0 ha et A : 1,5 ha en 1992). Seul le cožt dÕutilisation des machines de rŽcolte est pris en compte en frais fourra- gers. Les b‰ches et les plastiques dÕenruban- nage font partie des frais divers ovins, comme le conservateur dÕensilage.

Au total, les frais fourragers atteignent, en moyenne sur les 4 ans, 666 F/ha en T et 254 en A, soit une rŽduction des frais des 2/3 (62

%). Par brebis lÕŽcart est moindre, mais il reste proche des 50 % (91 F en T, contre 50 F en A). LÕŽvolution montre que lÕŽcart est le plus fort en 1990, annŽe o• lÕapport de P est tr•s fort dans le TŽmoin (entretien des rŽserves P et K du sol) et lÕensilage dÕherbe classique sur la plus grande surface (5,7 ha).

LÕŽcart le plus faible se trouve en 1992, annŽe o• il a ŽtŽ dŽcidŽ de reconstituer le volant de sŽcuritŽ du stock hivernal dans le syst•me A, ce qui a conduit ˆ accro”tre lÕap- port dÕazote.

Figure 8. Charges proportionnelles (hors SFP)

1992 1991

1990 1989

Témoin Agrandi

0 100 200 300 400

F par brebis et par an

Alimentation (concentrés + lait + CMV) Total (hors SFP)

Frais vétérinaires

1992 1991

1990 1989

Témoin Agrandi

0 20 40 60 80

Fertilisation (unités/ha) N

P K

N

P K

Figure 9. Fertilisation des prairies dans les deux systèmes.

(10)

3

.5

/ La production de viande autonome

Avant de prŽsenter la marge brute ovine finale par brebis, il est nŽcessaire dÕŽvaluer son principal dŽterminant : la production de viande autonome, qui constitue la synth•se des performances technico-Žconomiques. CÕest la diffŽrence entre la production de viande Ç brute È (ci-apr•s) et la consommation de concentrŽ (y compris lait et minŽraux), ainsi que les fourrages Žventuellement achetŽs.

La productivitŽ pondŽrale sÕexprime en kg dÕagneaux (Žquivalent carcasse) produits par brebis(2). On retient ici encore la performance ramenŽe ˆ la brebis pmb qui permet une meilleure comparaison des 2 troupeaux (comme pour lÕanalyse Žconomique).

Alors que la productivitŽ pondŽrale brute par brebis reste stable sur les 4 annŽes dans le TŽmoin (entre 21,6 kg et 21,7 kg), elle rŽgresse dans le syst•me Agrandi, consŽcuti- vement ˆ la rŽduction de la prolificitŽ (22,9 kg et 21,5 kg respectivement en 1988 et 1992, pour des prolificitŽs de 176 et 160 %). Ainsi la productivitŽ de A, qui Žtait la plus ŽlevŽe au dŽpart, rejoint-elle celle de T en 1992. Mais, en moyenne sur 4 ans, lÕŽcart est de 5 % (+ 1,1 kg), en faveur du syst•me Agrandi.

LÕŽcart de productivitŽ pondŽrale autonome (cf. figure 7) est beaucoup plus important, en faveur du syst•me Agrandi : en moyenne sur 4 ans il atteint 21 % (+ 2,9 kg), pour des pro- ductivitŽs respectives de 13,8 kg et 16,7 kg par brebis. LÕŽcart varie de 3,2 kg au maxi- mum (1990) ˆ 2,6 kg au minimum (1991).

Dans les 2 syst•mes, la productivitŽ autonome subit une nette dŽgradation en 1992, consŽ- quence de la baisse du nombre dÕagneaux pro- duits et, plus encore, de la diminution des prix de vente.

LÕautonomie fourrag•re, rapport de la pro- ductivitŽ pondŽrale autonome ˆ la producti- vitŽ brute, est largement supŽrieure dans le syst•me Agrandi : 71,5 % en moyenne contre 62 %. LÕŽcart se creuse en 1992, lorsque les concentrŽs par brebis baissent en A et aug- mentent en T : 1992 est alors la meilleure

annŽe du syst•me Agrandi (autonomie : 73,5

%) et la moins bonne pour le TŽmoin (58,5 %).

Par comparaison, la productivitŽ pondŽrale du RŽseau Montagne est de 19,9 kg bruts et 11,4 kg autonomes, avec une autonomie de 57

% seulement.

3

.6

/ Marge brute ovine finale a / Par brebis (cf figure 6)

LÕŽvolution montre chaque annŽe un avan- tage pour le syst•me Agrandi, de 68 F au minimum (+ 20 %) en 1992, ˆ 134 F au maxi- mum (+ 42 %) en 1990. En moyenne sur 4 ans, le supplŽment de marge atteint 97 F par brebis (+ 27 %). Cet avantage provient :

- pour 25 % du supplŽment de produit, dŽduction faite du dŽficit des stocks fourra- gers du syst•me Agrandi en fin de pŽriode (29-4 = 25 F par brebis) ;

- pour 37 % de lÕŽconomie de charges du troupeau ovin (Ð 35,50 F), essentiellement les concentrŽs (Ð 45 F) ;

- pour 38 % de la rŽduction des charges de productions fourrag•res (Ð 36,50 F).

Ainsi, lÕŽconomie de charges reprŽsente les 3/4 de lÕavantage, ˆ ŽgalitŽ entre les charges du troupeau et les charges de production four- rag•re.

Au fil des 4 ans, les marges par brebis bais- sent, au total de 6 % en T et de 10 % en A (en francs courants), malgrŽ lÕoptimisation de la conduite des syst•mes. Cela rŽsulte de la dŽgradation des prix de vente, que ne com- pensent pas enti•rement les aides ovines (prime compensatoire ovine et prime monde rural), dont la part dans le produit ovin passe de 21 % en 1988 ˆ 31 % en 1992.

Par comparaison, la marge ovine des Žle- veurs du RŽseau Montagne sur la m•me pŽriode est de 449 F par brebis de plus de 12 mois, niveau intermŽdiaire entre le rŽsultat du syst•me TŽmoin (390 F) et celui du sys- t•me Agrandi (486 F). Mais la marge nÕest que de 386 F par brebis pour les seuls Žle- veurs ne vendant pas de reproducteurs.

b / Par hectare de surface fourrag•re

(figure 10)

La marge par hectare est naturellement plus faible dans le syst•me Agrandi, du fait du chargement rŽduit (Ð 27 %). Mais lÕŽcart nÕest que de 12 %, en moyenne, sur les 4 annŽes. En Žvolution, la baisse observŽe dans le TŽmoin en 1990 correspond en grande par- tie au supplŽment de frais engagŽs pour com- bler le dŽficit des stocks fourragers (engrais, ensilage).

En moyenne sur 4 ans, le

supplŽment de marge obtenu en syst•me agrandi est de +97 F/brebis, dont les 3/4

proviennent de la rŽduction des intrants.

(2) ProductivitŽ pondŽrale (en kg carcasse dÕagneau Žquivalent) = ventes ovines (animaux) - achats (animaux) + Var. Inventaire PondŽrale + RŽŽvalua- tion (plus ou moins) du stock dÕentrŽe (agneaux + agnelles) / Prix moyen de vente du kg de carcasse dÕagneaux.

1992 1991 1990 1989 2000

2500 3000 3500 4000 F / ha

20 30 40 50 60 70 kF / troupeau Témoin Agrandi

par troupeau

par hectare

Figure 10. Marge brute par hectare et par système.

(11)

c / Globalement par syst•me (figure 10)

En moyenne sur les 4 ans, la marge globale par unitŽ est supŽrieure de 23 % dans le sys- t•me Agrandi : 59 100 F contre 48 100 F dans le syst•me TŽmoin, malgrŽ le dŽficit de 3 % du nombre de brebis. Cet Žcart est important au plan Žconomique.

4 / Discussion - Conclusion

Une rŽduction de chargement aussi forte que celle envisagŽe dans lÕexpŽrimentation pouvait faire craindre certaines impossibilitŽs de rŽussite.

Au plan agronomique on pouvait redouter de ne pouvoir gŽrer correctement les excŽ- dents fourragers Žventuels gŽnŽrŽs par les arri•res-effets dÕune bonne fertilisation antŽ- rieure, en particulier lors des premi•res annŽes. Il nÕen a rien ŽtŽ, car ils ont ŽtŽ mis ˆ profit pour constituer des stocks de sŽcuritŽ.

Inversement ces reliquats de fertilisation azo- tŽe ne se sont plus fait sentir ˆ partir de 1989.

Au contraire, les reports de stocks fourragers ont ŽtŽ largement utilisŽs au cours des deux annŽes de forte sŽcheresse (1989 et 1991) sur- tout dans le syst•me Agrandi : les stocks finaux ont dž •tre reconstituŽs en 1992 avec une lŽg•re diffŽrence en faveur du TŽmoin.

Au plan Žconomique, une des questions Žtait de savoir si on pouvait faire face aux charges de structure entra”nŽes par les sur- faces supplŽmentaires mises en jeu. La crainte Žtait dÕautant plus justifiŽe que le prix de vente des agneaux de boucherie sÕest dŽgradŽ pendant les 4 ans (Ð 15 % par kg de carcasse), et que, volontairement, nous nÕavons pas retenu lÕoption des Žleveurs du Massif Central Nord, qui ont orientŽ une part croissante des agneaux vers le marchŽ espa- gnol (agneaux lŽgers, dont les prix Žtaient ˆ lÕŽpoque relativement favorables). Mais lÕamŽ- lioration de la marge par brebis (+ 27 %) et celle de la marge globale du troupeau A (+ 11 000 F, + 23 %) autorisent un maximum de charges de 1 540 F par hectare supplŽmen- taire, ce qui dŽpasse le cumul des charges de location et dÕentretien du foncier et les charges sociales. A titre indicatif, dans les Žle- vages du RŽseau Ovin Montagne, les charges fonci•res sÕŽl•vent ˆ 426 F/ha (dans le cas du fermage), celles de cl™tures ˆ 37 F et la tota- litŽ des charges sociales de lÕexploitant ˆ 321 F, soit un total un peu infŽrieur ˆ 800 F par hectare. A partir de 1993, la prime ˆ lÕherbe correspondant aux hectares dÕherbe supplŽ- mentaires peut sÕajouter ˆ la marge du sys- t•me extensif, 300 F/ha en 1995, sous rŽserve de ne pas dŽpasser le plafond de 100 hectares dÕherbe par exploitation (multipliŽs par le nombre de parts de GAEC).

LÕobjectif de maintien, voire dÕamŽlioration, du revenu a ŽtŽ rŽalisŽ gr‰ce ˆ lÕadaptation des principales techniques de conduite en vue dÕutiliser au mieux lÕherbe des surfaces sup- plŽmentaires allouŽes au syst•me Agrandi : avancement de la date dÕagnelage des brebis

dŽbut mars, modification de lÕ‰ge ˆ la pre- mi•re mise bas des agnelles et, aux printemps 1991 et 1993, engraissement ˆ lÕherbe des agneaux nŽs ˆ lÕautomne prŽcŽdent, en utili- sant le foin disponible en hivernage et surtout la pousse importante dÕherbe au dŽbut du printemps. Ces adaptations ont permis, en particulier, dÕaugmenter le nombre de jours de p‰turage et dÕassurer la constance de la qua- litŽ de lÕherbe offerte, m•me au prix dÕun cer- tain gaspillage. Ces choix ont entra”nŽ un gain de productivitŽ zootechnique et Žcono- mique par brebis (de lÕordre de 4 %), essentiel- lement par la production dÕun certain nombre dÕagneaux ŽlevŽs exclusivement ˆ lÕherbe et vendus plus lourds. Mais les trois quarts du gain Žconomique ont ŽtŽ rŽalisŽs par la rŽduc- tion des charges, essentiellement des intrants : pour une moitiŽ sur les charges de produc- tion fourrag•re (2/3 provenant des engrais, 1/3 provenant des frais de rŽcolte), pour lÕautre moitiŽ sur les charges relatives au troupeau, essentiellement le concentrŽ.

Dans une opŽration dÕextensification, un raisonnement correct des charges rev•t une importance fondamentale. Il ne faut pas sous- estimer les difficultŽs que reprŽsente une rŽduction des deux tiers des charges fourra- g•res par hectare, avec un ajustement correct qui doit procŽder par des dŽcisions dÕanticipa- tion sur dŽlais variables : Žpandage dÕazote en vue des stocks et des repousses, importance des surfaces ˆ rŽserver aux stocks, rŽnovation Žventuelle des prairies, surtout apports en engrais de fond, que les exploitants dŽcident souvent tr•s empiriquement faute dÕindica- teurs prŽcis. Mais les observations faites dans les Žlevages qui dŽsintensifient, tant en pro- duction ovine (Benoit et al1996, B. Dedieu et al, non publiŽ), quÕen production bovine (BŽbin et al 1995) montrent que la rŽduction des charges de concentrŽs est plus difficile encore ˆ obtenir.

Cette adaptation des techniques a ŽtŽ pro- gressive. Le bon ajustement des ressources fourrag•res aux besoins du troupeau sÕest rŽa- lisŽ au fil des annŽes ; il a permis une rŽduc- tion continue des quantitŽs nŽcessaires de concentrŽs, malgrŽ les difficultŽs climatiques de certaines annŽes, dans les deux syst•mes dÕailleurs. Mais lÕŽconomie a ŽtŽ beaucoup plus forte dans le syst•me agrandi, o• lÕon est ainsi passŽ de 111 kg par brebis en 1989 ˆ 62 kg en 1992, permettant une amŽlioration rŽguli•re de lÕautonomie fourrag•re ˆ partir de 1990, de 69 ˆ 73 %.

Un point fondamental de rŽussite Žcono- mique doit enfin •tre soulignŽ : la capacitŽ ˆ anticiper les dŽcisions, quÕelles soient dÕordre agronomique ou zootechnique. Cette difficultŽ se retrouve dans lÕŽvolution des effectifs de brebis en A. La dŽcision de retarder lÕ‰ge ˆ la premi•re mise bas en 1991 a rŽduit lÕeffectif de brebis et le nombre de mise bas. Il a fallu accro”tre le renouvellement en 1991 et surtout en 1992, ce qui a influencŽ les rŽsultats tech- niques et Žconomiques. Un essai de longue durŽe Žtait nŽcessaire pour observer ce phŽno- m•ne. De m•me les alŽas climatiques se font

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davantage sentir dans le syst•me extensifiŽ (comme en 1991) et cela nŽcessite de disposer de stocks de sŽcuritŽ pluriannuels constituŽs lors des annŽes favorables : la bonne gestion quantitative et qualitative des stocks est un des points les plus spŽcifiques de la conduite des syst•mes extensifs.

NŽanmoins ces rŽsultats satisfaisants ont ŽtŽ acquis gr‰ce ˆ la mise en Ïuvre dÕune haute technicitŽ pluridisciplinaire, et au prix dÕun travail important, tant pour le suivi attentif que pour les interventions rapides et nombreuses sur les troupeaux et les surfaces.

Ils expriment une potentialitŽ de rŽussite. La dŽmarche suivie sugg•re les techniques ˆ mettre en Ïuvre dans une cohŽrence dÕen-

semble. Mais on ne peut pas transposer direc- tement aupr•s des Žleveurs ce niveau de rŽus- site. Celui-ci nŽcessite un accompagnement appropriŽ qui devrait comporter deux volets :

- des mesures Žconomiques telle que la Prime ˆ lÕHerbe, renfor•ant lÕintŽr•t dÕune extensification avec un bon entretien du terri- toire, exigeant en travail, et compensant aussi dÕautres mesures de la rŽforme de la PAC qui soutiennent plut™t lÕintensification ;

- un appui technique appropriŽ, prŽcis et compŽtent, dont il faut souligner lÕimportance.

Remerciements

Cet essai a ŽtŽ mis en place gr‰ce au FIDAR Massif Cen- tral que nous remercions pour son aide.

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Extensification of grassland in sheep farming in a mountainous region. Results of a 5-year survey in the northern Massif Central region of France.

The European Union encourages the extensifica- tion of grassland on beef and sheep farms to bet- ter master production and to avoid reduced land use. Good conditions, however, are necessary to realise extensification in order to maintain a flockÕs productivity and particularly its economi- cal results, while maintaining control of the natu- ral vegetation.

A long term trial (5 years) was undertaken on an INRA experimental farm located in unfavourised area (800 m altitude). On the farm, two identical sheep flocks were managed with a 30% stocking rate (cattle equivalent/ha) difference. The experi- mental procedures were adapted every year to achieve optimum grass utilisation under both sys- tems. Extensification did not reduce the ewesÕ performance and it improved the lambsÕ carcass weight by 6% in spite of a 26% reduction in the consumption of concentrate and a 50% decrease in grass production cost per ewe.

The economical balance, over the whole experi- mental period, favoured the extensive system.

The overall gross margin surplus, 3/4 of which was due to input reduction, was sufficient to cover the structural changes induced by exten- sion. The extensive system results were, however, more irregular and required better long-term planning over several years, particularly for resource management and for stock carry-over.

The technical skill required is at least equal to that required for intensive production. This expe- riment represented a potential means for impro- ving farming methods. Nevertheless, this poten- tial will not be attained unless the farmers receive technical and economic support for the extensive systems such as the Çgrass subsidyÈ that was established in France in 1993.

ThŽriez M., Brelurut A., Pailleux J.Y., Beno”t M., LiŽ- nard G., Louault F., De Montard F.X., 1997. Extensi- fication en Žlevage ovin viande par agrandissement des surfaces fourrag•res. RŽsultats zootechniques et Žconomiques de 5 ans dÕexpŽrience dans le Massif Central Nord. INRA Prod. Anim., 10 (2), 141-152.

Abstract

Références

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