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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00205952

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205952

Submitted on 1 Jan 1965

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Symétrie des interactions fortes

C. Itzykson, M. Jacob

To cite this version:

C. Itzykson, M. Jacob. Symétrie des interactions fortes. Journal de Physique, 1965, 26 (4), pp.199-216.

�10.1051/jphys:01965002604019900�. �jpa-00205952�

(2)

199.

MISE AU POINT

SYMÉTRIE DES INTERACTIONS FORTES Par C. ITZYKSON (1) et M. JACOB (1),

Stanford Linear Accelerator Center, Stanford, California

Résumé. - Nous présentons les recherches récentes concernant les propriétés de symétrie

des interactions fortes. Les idées générales sont introduites d’une manière très simple en

débutant par un bref rappel de propriétés bien connues comme l’indépendance de charge et la

notion de spin isotonique, et en généralisant le plus possible. Le modèle de l’octet de la symétrie

unitaire est introduit après une section consacrée aux algèbres de Lie. Les données expérimentales, multiplets, masses, sections efficaces sont ensuite comparées aux prédictions de la théorie. Les

hypothèses concernant la structure des courants électromagnétique et faible associés aux parti-

cules à interactions fortes sont brièvement présentées. Nous mentionnons finalement certaines

généralisations à des symétries plus vastes et en particulier l’introduction du groupe SU6. Nous indiquons par ailleurs quelques méthodes générales permettant d’étudier les propriétés des groupes rencontrés.

Abstract. - We review recent developments in strong interaction symmetries. We have

tried to emphasize a simple approach starting from very well known facts such as charge indepen-

dance and isotopic spin. We then present unitary symmetry after a short introduction to the

language of Lie Algebras. The experimental data, on masses, multiplets, scattering cross sections

are confronted with the theory. We briefly indicate certain hypothesis concerning the structure of

electromagnetic and weak currents of strongly interacting particles. Finally we mention some generalizations to higher groups and in particular the SU6 symmetry. We have also tried to sketch general methods to study the properties of the groups involved.

LE PHYSIQUE 26, 1965,

I. Introduction.

-

Presenter une mise au point sur

un domaine de la physique en plein d6veloppement

est une tache delicate. Il est difficile de d6gager

1’essentiel et ais6 de negliger certains aspects qui peuvent s’av6rer int6ressants par la suite. Les succès rencontr6s par l’application de la th6orie des groupes

a l’étude des particules a interactions fortes suscitent

cependant A 1’heure actuelle un tel intérêt qu’un expose sur ce sujet peut etre utile meme s’il est condamn6;k parattre mal equilibre d’ici quelque temps.

Le nombre des particules, qu’on appelait encore

r6cemment elementaires, s’est demesurement accru dans les dernieres annees. Le fait qu’on puisse aujour-

d’hui rassembler 18 baryons dans un meme multiplet,

et dans un autre 17 mesons, donne ais6ment une idee des chiffres atteints depuis la decouverte des premieres particules etranges. II serait d6jA trop long dans le

cadre de cet expose d’en dresser une liste complete

et nous renvoyons le lecteur a Particle de Rosenfeld [1]

ou elles sont presentees en detail. L’examen des donnees ainsi accumul6es fait ressortir des regularites remarquables. Plusieurs particules de meme spin et

meme parite, mais de charge et d’etrangete différentes,

se presentent ainsi avec des masses voisines et des

interactions fortes similaires. Une telle famille d’etats

quantiques peut resulter d’interactions fortes admet- tant un groupe d’invariance dont chaque multiplet

(1) Adresse permanente : Service de Physique Theorique, saday, B. P. 2, Gif-sur-Yvette, Seine-et-Oise, France.

correspond a une representation irreductible [2]. Les particules d’un meme multiplet sont identiques pour les interactions qui ob6issent au groupe d’invariance mais se diff6rencient n6anmoins par l’intermédiaire de forces qui distinguent I’ étrangeté et la charge. Ces

forces 6tant relativement faibles, ne brisent cependant

pas enti6rement l’unit6 du multiplet. On ramene aussi

un grand nombre de particules a un petit nombre de multiplets.

L’existence d’un groupe d’invariance est une pro-

pri6t6 extremement importante. Les dimensions des

representations irr6ductibles ont des valeurs bien d6termin6es. La comparaison avec les ensembles de

particules effectivement d6couvertes peut permettre

de d6celer ce groupe et de prevoir 1’existence de

nouveaux 6tats quantiques en compl6tant des multi- plets ébauchés. L’invariance des interactions fortes par rapport aux transformations du groupe permet simul-

tanement de prevoir des relations entre les amplitudes

de reaction associ6es a toutes les particules d’un

meme multiplet.

La d6couverte de ces dernieis doit 6tre considérée

comme tout a fait remarquable. Dans de nombreux

domaines une grande symetrie ne peut apparaitre que dans le cadre d’un theorie ddtaill6e. L’61ectron et le meson u sont ainsi des particules identiques vis-A,vis

de toutes leurs interactions, électromagnétiques et faibles, mais cette identite n’apparaf t que dans le cadre de la theorie des champs. Une description naive de leurs

interactions les rendrait tr6s diff6rents. Pour les parti-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01965002604019900

(3)

cules A interactions fortes, ou hadrons, au contraire,

aucune theorie n’est encore capable de rendre compte

de fagon satisfaisante de leur dynamique, mais l’iden-

tit6 entre particules semble apparaitre dans le grou-

pement des masses et dans la similitude des reactions observ6es. La theorie des groupes a pu ainsi s’introduire

avec succ6s dans le domaine des particules a interac-

tions fortes, même en 1’absence d’une connaissance

precise de leurs interactions.

Le but de cet article est de montrer comment l’on

peut d6duire les consequences principales d’un groupe de symetrie et d’illustrer, en pr6sentant bri6vement un

grand nombre des particules r6cemment decouvertes,

le mod6le de l’octet de la symetrie unitaire [3]. I1

semble a 1’heure actuelle le mieux adapt6 a 1’6tude des interactions fortes. De fagon a ce que cet expose puisse aussi servir de base pour la lecture de travaux r6cents consacr6s a ce sujet, nous avons rassemble

quelques résultats- importants de theorie des groupes qui sont couramment utilises. Pour donner une base intuitive a de nombreux resultats cites sans d6mons-

tration, nous commençons par une etude de 1’inde-

pendance de charge qui est associee au groupe d’inva- riance S U2. Ces resultats sont ensuite generalises a des

groupes plus vastes et la troisi6me section rassemble

quelques propri6t6s des algebres de Lie. Nous les illustrons par 1’exemple de S U 3. Cette section n’a

aucune pr6tention mathématique et nous renvoyons le lecteur soucieux d’une presentation plus complete à

1’excellent expose de Racah [4]. Dans la quatrieme

section nous d6veloppons le modele de l’octet de S U3.

Nous indiquons comment les hadrons se classent en multiplets de symetrie unitaire. Dans la einqui6me

section nous indiquons comment on peut effectivement construire les differentes representations d’un groupe unitaire et d6comp?ser le produit de plusieurs repre-

sentations. Ici aussi nous n’avons fait que rassembler des resultats utiles pour les sections suivantes et

frdquemment employes dans la litterature. Une pr6sen-

tation rigoureuse peut etre trouv6e dans le livre de

Weyl « Classical Groups D [5]. Dans la sixieme section,

nous appliquons la symetrie unitaire a 1’etude des reactions. La septi6me section est consaer6e aux

« formules de masse» qui relient les masses des membres d’un meme multiplet en supposant que les violations de la symetrie sont dues a des interactions

qui différencient les 6tats d’etrangete mais qui sont

nettement plus faibles que les interactions invariantes par S U3. Le succ6s de ces formules de masse, bien

qu’encore difficilement comprehensible, est tout a fait

remarquable. La huiti6me section montre comment

les courants électromagnétiques et les courants faibles

semblent avoir une structure tres simple yis-A-vis de

la symetrie unitaire. Nous donnons les relations entre moments magn6tiques et entre masses qui en resultent.

,8 U 3, groupe due symetrie interne, est totalement dissgci6 des propri6t6s des particules vis-A-vis des

transformations du groupe de Lorentz. Les particules

d’un meme multiplet ont meme spin et meme parite

et ne doivent leurs differences de masse qu’aux viola-

tions de la symetrie.

Il semble meme au’une propriete d’invariance plus

vaste soit uresente, des multiplets différents montrant des analogies que S U3 seul ne prevoit pas. Les octets et singulets de mesons vecteurs et pseudo-scalaires peuvent ainsi etre respectivement rassemblés dans un

meme multiplet d’un groupe plus large. Nous montrons

brievement dans la neuvieme section les consequences

d’une telle symétrie. Cette section est avant tout consaer6e a un d6veloppement qui semble tres int6-

ressant a l’heure actuelle ou le spin est traite sur le

meme pied que les variables internes, spin isotopique

et 6tranget6. Les multiplets rassemblent alors des

particules de spin différents. Nous essayons d’en

presenter les resultats les plus marquants tout en esquissant les nombreux probl6mes qui se posent

encore.

Au cours de cet expose nous avons fait grand usage de notes en bas de page. Certaines donnent quelques complements sur les propri6t6s des groupes utilises.

Le lecteur soucieux avant tout de connaitre les resultats du modele de l’octet peut les passer entierement.

D’autres rassemblent quelques propri6t6s des parti-

cules class6es dans les multiplets.

Nous esp6rons que ces quelques pages, qui b6n6-

ficient des r6centes confirmations de la symetrie

unitaire présentent un panorama assez complet de

1’etat actuel de la question [6].

II. Ind6pendance de charge.

-

La premiere sym4-

trie interne a etre introduite en physique nuel6aire,

fut l’ind6pendance de charge [7]. Elle trouve son origine dans la grande ressemblance entre le proton

et le neutron, dont les propri6t6s électromagnétiques

et la 16g6re difference de masse paraissent n6gligeable

dans 1’etude de leurs interactions fortes. L’indepen-

dance de charge s’exprime tres simplement dans le

formalisme du spin isotopique introduit par

Heisenberg. Le proton et le neutron sont consid6r6s

comme deux etats d’une meme particule, le nucléon, auquel on associe une observable T3, pouvant prendre

deux valeurs (± 1/2 par exemple). Par analogie ,avec

le spin cette observable est consid6r6e comme une

composante d’un opérateur vectoriel appele spin isoto- pique. La charge Q et T3 sont relies par

Les 6tats du nucleon sont repr6sent6s par des

spineurs dans un espace appele espace des charges.

Proton et neutron se transforment entre eux par

« rotation » dans cet espace. Si l’on n6glige les inte-

ractions électromagnétiques et la difference de masse

neutron proton, un systeme de nuel6ons sans inte- raction est invariant lorsque l’on transforme ses

protons en neutrons et vice versa au cours d’une telle rotation. Son impulsion et son energie restent les

memes. Ceci est aussi vrai d’une transformation qui change proton et neutron en deux combinaisons lin6aires des 6tats proton et neutron. Elle doit cepen- dant conserver la norme des 6tats et par consequent

etre unitaire. C’est le cas d’une ( rotation )) dans

l’espace des charges.

En d’autres termes, le Lagrangien libre du systeme

de nucleons

est invariant par toute transformation unitaire

(4)

dans la mesure ou l’on peut negliger la diff6rence de

masse m2 - MI (2).

Chaque transformation est representee par une matrice unitaire 2 x 2, U. Ces matrices forment un

groupe, le groupe unitaire U2. Elles realisent en fait

une representation a deux dimensions de ce groupe.

L’identit6 du proton et du neutron est ainsi traduite par une propriete d’invariance par rapport a un groupe de transformations unitaires. On pr6f6re exclure

de ce groupe une transformation particulierement simple, qui est la meme pour le proton et le neutron,

et qui, d’apres la propriete d’unitarit6, ne peut etre

que la multiplication par une phase commune, ou transformation de jauge. Une matrice unitaire U

pouvant s’ecrire :

of Q est une phase r6elle et U une matrice unitaire unimodulaire (de determinant 1), on ne considere en

fait que les transformations unitaires unimodu- laires (3). Ces transformations forment un groupe

appel6 S U2. L’invariance par rapport aux transfor-

mations de jauge correspond a la conservation du nombre. de nucl6ons. C’est une propriete supposee

entierement dissoci6e de l’ind6pendance de charge.

L’invariance par rapport aux transformations unitaires

unimodulaires particulieres correspondant a la multi- plication par deux phases opposees des 6tats proton

et neutron entraine la conservation de la charge [8].

Elles sont repr6sent6es par les matrices du type

exp KpT’3. L’invariance par rapport a toute autre transformation de S U2 traduit l’identit6 entre proton

et neutron. C’est la symetrie la plus vaste que l’on

puisse observer lorsque les nucleons interagissent.

Toute symetrie r6siduelle doit en fait correspondre

a l’invariance par rapport a un sous-groupe de S U2

comme, par exemple, le groupe des rotations autour de 1’axe 3. C’est, nous 1’avons vu la seule invariance

possible lorsqu’on tient compte des propri6t6s électro- magn6tiques (4).

Le grand intérêt de S U 2 est qu’il repr6sente encore

un groupe d’invariance pour un systeme de nucleons en

interactions si l’on n6glige les forces electromagnetiques.

En d’autres termes non seulement le Lagrangien

libre (2) mais aussi les termes d’interactions sont invariants par S U2. Le processus fondamental dans 1’interaction entre nucl6ons 6tant 1’6mission et l’absorp-

tion d’un meson par un nucleon il est n6cessaire que le terme correspondant

(2) Rappelons que cette difference de masse est de 1,293 MeV tandis que la masse moyenne des nucleons est 939 MeV.

(3) 11 est clair que cette factorisation n’est pas unique.

Connaissant U, %Lest d6fini au signe pres dans le cas de U2 2

et dans le cas de Un a une racine n-ieme de 1’unite pres.

(4) SU2 et 03 (le groupe des rotations a trois dimensions)

ont en fait les memes propri6t6s infinitesimales (la meme algebre de Lie comme nous le verrons plus loin). Toutes les propri6t6s bien connues du groupe des rotations a trois

dimensions s’appliquent. SU2 et 03 se différencient cepen- dant par. des operations discr6tes. Une rotation de 2n

correspond a la multiplication par 1 pour 03, par - 1 pour

SU2. Les dimensions des representations de SU2 prennent

toutes les valeurs enti6res tandis que celles de 03 ne prennent que les valeurs impaires.

se comporte comme un scalaire selon S U 2. (Dk est un champ hermitique d6crivant, suivant l’indice k, les

mesons neutres ou les combinaisons lin6aires n+ + n-

de mesons charg6s. Le terme d’interaction (4) n’est

invariant par S U2 que si les produits 03C8i 4Yk peuvent

etre contractes avec Wj pour donner un scalaire. La combinaison retenue EOjik Ti 4)k doit donc se trans- former comme un spineur selon S U2 et pour cela 0 doit se transformer comme un vecteur ou comme un scalaire.

Les deux cas existent. Les mesons 7r forment un

vecteur de spin isotopique. Les trois 6tats de charge correspondent aux trois valeurs propres de T3. Pour

un méson 7t

On generalise (1) en ecrivant

of N repr6sente Ie nombre baryonique. Le meson , est

un scalaire de spin isotopique. L’indépendance de charge implique done que le terme d’interaction (4)

s’ecrit :

4$k (k = 1, 2, 3) repr6sente le champ des mesons 7t.

4Yo celui du meson . Les matrices de Pauli -ck intro-

duites ont la forme habituelle

11 en r6sulte que l’independance de charge entraine

des rapports bien d6finis entre le couplage des.mesons n

charges et neutre mais ne dit absolument rien sur le

rapport entre g et go.

Si Gabc désigne la constante dc couplage associ6e

au processus b + c 4’1 a, on obtient ainsi :

De meme l’ind6pendance de charge conduit a de

nombreuses relations .entre les amplitudes de reactions qui peuvent etre vérifiées experimentalement. Si les

forces entre deux particules sont invariantes par SU2

il n’y a qu’une amplitude de diffusion pour chaque representation irreductible obtenue a. partir du prpduit

direct des deux representations associ6es aux deux particules. L’amplitude de diffusion depend en general

du spin isotopique total (la dimension çle-Ia repr6sen- tation) mais ne peut d6pendre d’une de ses compo- sante, si ce n’est pas par rintermediaire de coefficients de Clebsch-Gordan qui n’ont,. rien ; a. voir avec. les proprietes dynamiques.

Le systeme n-nuc]éon, par exemple (triplet et doublet), possede six 6tats de charge. 11 est bien connu cependant que le produit, 3 @ 2 de S U2 se decompose

en un quadruplet (spin isofopique 3/2) et uh doublet (spin isotopique 1/21. Ceci s’ecrit

11 y a deux amplitudes de diffusion indépendantes, correspondant aux valeurs-3/2 et 1/2 du-spin isotopique total, pour d6crire 1’ensemble des huit reactions de

.

diffusion elastique et d’echange de charge entre un

m6son 7r et un nucléon. Les relations entre les ampli-

(5)

tudes de diffusion associ6es a des 6tats de charge bien

ddfinie comme 7r+p -* 7C+p, 7t-P ---> 7t°n ... entrainent des in6galit6s entre sections efficaces différentielles qui

ont permis de v6rifier l’ind6pendance de charge dans

les collisions entre particules 616mentaires [9]. Ces in6galit6s peuvent etre g6n6ralis6es a une symetrie plus vaste englobant les particules étranges que nous allons presenter dans les sections suivantes.

III. Alg6bres de Lie.

-

Une 6tude un peu plus

détaillée de S U2, va nous permettre de rappeler un

certain nombre de propri6t6s des groupes de Lie qui

seront utiles a la presentation de la symetrie uni-

taire [10]. Dans un espace de dimension finie un ope-

rateur unitaire U peut s’ecrire

ou H est un opérateur hermitique. Si H a une trace

nulle U est de plus unimodulaire. Une transformation infinitésimale correspond a l’op6rateur

les opérateurs hermitiques et de trace nulle lin6ai-

rement indépendants Hj sont les générateurs infini-

tésimaux du groupe.

S U 2 étant Ie groupe des matrices 2x2 unitaires et unimodulaires chaque générateur est une combi-

naison linéaire A coefficients r6els de trois matrices

hermitiques linéairement indépendantes, par exemple

les matrices de Pauli :

Pour les transformations dans 1’espace des charges

que nous consid6rons, on peut prendre les trois compo- santes « cartesiennes » du spin isotopique : T 1, T2 et T 3,

Ces trois operateurs ont les r6gles de commutation bien connues des composantes d’un moment cinétique

ou e’fk est le symbole entibrement antisymdtrique à

trois indices. Les trois operateurs iT; ainsi que leurs combinaisons lin6aires a coefficients reels forment une

algebre que l’on appelle 1’algebre de Lie du groupe.

On entend par IA que si l’on forme le commutateur de deux elements de l’algèbre on obtient encore un

element de l’algebre. Le nombre d’416ments lin6ai- rement independants (ici trois) est appel6 l’ordre r du

groupe. Un choix particulier de r g6n6rateurs linéai-

rement independants constitue une base. En etendant

l’algebre aux nombres complexes on peut remplacer

les operateurs hermitiques T 1, T2 et T 3 par

Ils ob6issent aux r6gles de commutation

(10) s’6crit de façon plus g6n6rale

of r(a) (ici ± 1) sont les racines.

Le rang d’un groupe est le nombre maximal de g6n6rateurs Iinéairement independants qui commutent

entre eux. Dans le cas de S U2 le rang est un. A partir

de (12) on obtient un diagramme des racines ou chaque generateur est represente par un point d’une droite

dont 1’abcisse est 6gale a la valeur d’un commutateur

avec T3 ( fig. 1).

FIG. 1.

-

Le diagramme des racines de SU2.

Dans une représentation du groupe, si on applique l’op6rateur T:1: a un vecteur propre de T3 avec la

valeur propre m, on obtient soit 0, soit un nouveau

vecteur propre de T 3 avec la valeur m + 1. Ceci est

une consequence immediate de (10). On peut cons-

truire ainsi une base pour chaque representation

irr6ductible du groupe.

Pour cette base de n vecteurs independants chaque operation du groupe est representee par une matrice

n X n. T 3 est represente par une matrice diagonale

dont 1’ensemble des elements diagonaux, qui différent

l’un de 1’autre d’une unite, constitue les poids.

Les poids associes a une representation peuvent 6tre rassembIés dans un diagramme des poids. Dans le cas de S U2 il y a n = 2 j + i poids ( j, j - 1 ... - j)

dans chaque representation. j, un nombre entier ou

demi entier, est le spin isotopique associe a la repre-

sentation. Les trois 6tats de charge d’un méson 7t

forment une base pour une representation de dimension

trois. Le diagramme des poids est donne sur la figure 2.

FIG. 2.

-

Le diagramme des poids

de la representation 3 de SU2’

Les quatre 6tats de charge de l’isobare N* (la reso-

nance n-nucleon de 1 238 MeV et de spin 3 j2 + ) forment

une base pour une representation de dimension quatre (spin isotropique 3/2). Le diagramme des poids

est donne par la figure 3.

FIG. 3.

-

Le diagramme des poids

de la representation 4 de SU2.

Nous 6nongons maintenant comment se g6n6ra-

lisent ces propri6t6s pour un groupe simple (5) d’ordre (5) On dira pour un groupe de Lie connexe qu’il est simple s’il n’a pas de sous-groupe invariant non discret.

De meme on dira d’un groupe de Lie qu’il est semi-simple

s’il n’a pas de sous-groupe invariant ab6lien non discret.

On demontre que toute algebre de Lie semi-simple est une

somme d’alg6bres simples. En introduisant les nombres

complexes ces algebres ont ete classifiees par E. Cartan et,

a peu d’exceptions pr6s, correspondent aux algèbres de Lie

(6)

r et de rang l. On peut choisir dans Falgebre de Lie

du groupe 1 générateurs qui commutent entre eux

Il est alors possible de trouver r - l autres gene-

rateurs Ea de fagon a satisfaire les relations

Ceci generalise (12) ; r(x) est maintenant un vecteur A I composantes. On démontre les propriétés suivantes : 1. Si rea) est une racine,

-

r(a) = r(- x) est aussi

une racine, et

Ceci généralise (11) et (12).

2. Si Ea et Ep sont deux g6n6rateurs avee P 0 - a

et si r(y) = r(a) + r(p) est aussi une racine

Si r(Y) n’est pas une racine

Dans une base arbitraire de l’algebre on definit les constantes de structure par

On construit Ie tenseur m6trique

nv

qui n’est pas degenere pour une algebre simple (crit6re

de Cartan : det { g," } =A 0).

Par exemple dans la base T:I:, T s pour S U 2 gp,v est

egal a A JI

A

plus gdn6ralement, dans la base canonique des Hi et E", g",v prend la forme

oil les indices latins vont de 1 A I.

des groupes classiques, lin6aire L, orthogonal 0 et symplec- tique Sp. Ces derni6res ont requ les noms suivants :

r

I(I + 2) At alg6bre de Lie des groupes

SL(L+ 1, )

1(21 1 Bl algèbre de Lie des groupes SL (1 + 1, C), SU, + 1

( -{- 1) t g de Lie des groupes

SO(21 + 1, C), SO(21 + 1, R) 1(21 + 1) Q alg6bre de Lie des groupes

1(21 - 1) D, algèbre de Lie des groupes Sp(21, C), USp(21) SO(21, C), SO(2l, R)

Nous avons indiqu6 deux groupes correspondant a l’usage des nombres complexes et reels et choisi la forme r6elle compacte. USp(21) est le groupe unitaire symplec- tique. Le symbole S dans SL et SO rappelle le fait qu’on se

restreint aux transformations unimodulaires. Le rang de

ces alg6bres est l, leur ordre est donn6 dans la colonne de

gauche. Nous avons rappel6 cette classification en raison du fait qu’elle est souvent mentionn6e dans la litt6ratu’re.

3. On peut alors d6finir le produit scalaire de deux racines par

Si r(a) et r(p) sont deux racines, on demontre alors que

est un entier m. On en deduit par exemple que si ? est I’angle entre les deux racines

1/angle (p ne peut ainsi prendre que les valeurs

00, 300, 450, 600 et 900. Si 9 = 600 (cos (p = 1/2,

m = m’ = 1) toutes les racines ont meme module.

4. Si r(a) et r(p) sont deux racines on peut obtenir

une nouvelle racine en prenant le vecteur sym6trique

de r(p) par rapport a I’hyperplan perpendiculaire a r(oc).

Le diagramme des racines du groupe S U3 illustre

ces propri6t6s. C’est un groupe de rang deux ; le diagramme des racines a donc deux dimensions ;

9 = 600. Il y a deux racines au centre correspondant

au rang du groupe et six racines de meme module

symétriquement reparties (fig. 4). Avec un choix

convenable de base (Hi et H2) leurs composantes sont (1, 0), 2’ B/g (2013?)’ -o- 2 2 et leurs oppos6es.

FIG. 4.

-

Le diagramme des racines de SU 3.

On voit sur la figure 4 que deux g6n6rateurs ayant des racines oppos6es et une combinaison lin6aire de

Hl et H2, suivant le choix fait, constitue une sous- alg6bre de l’algèbre obtenue. Elle correspond A un

sous-groupe de S U 3’ en fait S U2.

.

Les vecteurs de base d’une representation de S Us

sont determines par deux nombres quantiques (les

valeurs propres de H, et de H2). On deduit de (14)

que si on applique l’opérate.ur E(1.’ a un vecteur propre ayant pour valeurs propres m1 et m2 on obtient soit

un nouveau vecteur propre ayant les valeurs propres m1 + rl(a) et M2 + r2(«) soit zéro. On construit ainsi les diagrammes de poids (a deux dimensions main-

tenant) associ6s aux différentes representations.

A titre d’exemple prenons les deux representations

de dimension trois et huit (fig. 5).

(7)

204

FIG. 5.

-

Le diagramme des poids des representations 3 et 8 de SU3. En abscisses T., en ordonn6es 21B/3- Y.

11 existe en fait deux representations de dimension

trois, d6not6es 3 et 3, correspondant a des valeurs

opposees des poids (6). Les representations 8 et 8, qui ont le meme diagramme des poids sont 6qui-

valentes.

IV. La classification des particules dans le module de l’oetet.

-

Nous avons vu qu’une propriete d’inva-

riance par rapport a un groupe de transformations unitaires entraine des relations entre amplitudes de

reaction. Pour les interactions fortes la manifestation la plus 6vidente d’une telle symetrie est cependant

1’existence de familles de particules de meme spin et parite et de masses voisines. Lorsque ces particules

ne se diff6rencient que par la charge elles sont consi-

dérées comme representant les vecteurs de base pour

une representation irreductible de S U2, ou un multiplet

de spin isotopique. Toutes les particules a interactions fortes apparaissent ainsi en multiplets. Par exemple

pour les baryons de spin 1/2 :

T designe le spinsisotopique, Am 1’6cart entre les masses

des particules d’un meme multiplet dont m est la masse

moyenne.

Pour classer ces differentcs particules, Gell-Mann et Nishijima [11] ont introduit le concept d’6tranget6.

Chaque multiplet correspond ainsi a une meme 6tranget6, cette derniere 6tant conserv6e au cours d’une

reaction. Le groupe d’invariance est ainsi SU2 multi- pli6 par un groupe de jauge correspondant a la conser-

vation de ce nouveau nombre quantique additif.

(6) 3 est la representation contragrédiente de 3. En general

les antiparticules se transforment selon la representation contragrediente de fagon a pouvoir construire des scalaires par contraction avec les particules associées à la meme

representation. Les diagrammes de poids sont invers6s.’

Si les interactions fortes de ces particules ont une symétrie plus grande, c’est-a-dire sont independantes

de charge et aussi d’etrangete, on est tent6 de placer chaque ensemble precedent, de huit particules, dans

un meme supermultiplet. Le groupe d’invariance doit etre un groupe de rang deux au moins car les 6tats de base pouvent etre caractérisés par les valeurs propres de T 3 et de I’ étrangeté S. On peut aussi utiliser T 3 et d’hypercharge Y avec

la relation de Gell-Mann-Nishijima prenant la forme

Pour garder le plus de symetrie possible entre ces particules il convient de choisir un groupe admettant des representations de dimension huit. S U3 possede

cette propriete. C’est la generalisation la plus simple

de S U2. Si l’on veut que les particules associ6es a une

representation de dimension huit aient des valeurs entieres d’hypercharge il suffit de prendre H2 6gal à

(2/B/3) Y. On définit simultanement HI comme T3, T3 ne prenant que des valeurs entieres et demi- enti6res. Les ,huit baryons et huit mesons pseudo-

scalaires sont ainsi associes au diagramme des poids

de la representation huit (fig. 6). D’apres (16) la charge se compte sur un axe faisant un angle de 300

avec 1’axe Y = 0.

Gell-Mann et Ne’eman [3] ont avanc6 l’hypothese

que les interactions fortes sont itivariantes selon SU3.

Si nous reprenons le Lagrangien précédemment ecrit (2),

ceci correspond a 6tendre la somme aux huit baryons

et a introduire huit champs I> au lieu de quatre dans (4).

Nous avions considere seulement le proton et le

neutron et avions de ce fait introduit le groupe des transformations unitaires unimodulaires a deux dimen- sions. Pour inclure 1’etrangete il est necessaire d’avoir

au moins trois champs fondamentaux‘ (7) (un champ charge et un champ neutre’formant un doublet de spin isotopique et un champ étrange) et la generalisation

la plus simple consiste a choisir S U3. On associe

cependant les huit baryons a une representation huit

et non pas le proton, le neutron, et le lambda a une representation trois qui ne’ garantirait pas l’identit6 (7) On peut en fait consid6rer symboliquement tous les baryons comme des 6tats lies a deux particules et une antiparticule choisie.s parmi’les deux triplets (p, n, A) et

(p, n, A). Nous reviendrons .sur cette question dans la

section V.

(8)

205

FIG. 6.

-

L’octet des baryons 1/2+ et des mesons 0- dans le modèle de l’octet.

voulue entre les huit baryons. Ceci particularise la

« eightfold-way » ou mod6le de l’octet par rapport aux

diff6rents modelers que l’on peut construire a partir

de S U3. En particulier une autre possibilite consiste

a associer proton, neutron et lambda a une represen-

tation de dimension trois.-C’est la base du mod6le de Sakata. I et E peuvent alors etre consid6r6s

comme membres d’une representation 6 contenant une

sixieme particule d’étrangeté

-

3. C’est une classifi-

cation qui aurait pu etre retenue si la parite relative

SA avait ete negative. Malgr6 de s6v6res limitations dues au fait que la symetrie unitaire n’est qu’impar-

faitement v6rifi6e, le modele de l’octet a rencontre des succes tres importants au cours des deux dernieres

ann6es, un grand nombre des particules récemrnent

d6couvertes peuvent etre rang6es en supermultiplets de S U3. L’isobare N* de spin isotopique 3/2, la premiere

resonance pion-nuel6on, doit se placer au minimum-

dans un d6cuplet dont le diagramme des poids est donne par la figure 7.

FIG. 7.

-

Le d6cuplet des baryons 3/2+.

Le Yi (1 385 MeV) et le It"* (1 530 MeV) lui sont

associ6s leurs spin et parite 6tant aussi 3/2 + (8). La

d6couverte du Q- a achev6 ce multiplet en apportant

a la theorie le ralliement des ind6cis. Il est fort pro- bable °que son spin et sa parite seront aussi trouv6s égaux a 3/2- (8).

(8) Le Y* a ete d6couvert comme resonance An. Le

rapport de branchement En est inferieur a 9 %, le E*

comme resonance Z-n. Le ;Q- peut etre considere comme

FIG. 8.

-

L’octet des m6sons 1-.

Les mesons vecteurs forment aussi un octet. Le

diagramme des poids est presente sur la figure 8 (9).

Les particules semblant isolees peuvent correspondre

a des singulets de S U3. C’est peut-etre le cas du Cù,

meson vecteur de spin isotopique nul et du fo, meson

de spin 2 et de spin isotopique nul (1°). C’est sans doute

aussi le cas du Yg de 1 405 MeV (resonance Mc de spin 1/2-, de spin isotopique et d’hypercharge 0).

Nous avons cite ainsi tous les baryons et les mesons qui apparaissent aux energies les plus basses dans

un 6tat lie KE. 11 se d6sint6gre en MX, AK ou E77 par

interactions faibles.

-

(9) Le meson p a ete d6couvert comme resonance 1t - 1t.

Sa masse est 750 MeV. Son spin isotopique est 6gal a 1,

sa G-parite ,+ 1. Le m6son cp a ete d6couvert comme reso-

nance KK. Sa masse est 1020 MeV, son spin isotopique 0

et sa G-parite - 1. Le rapport de branchement p77 (ou 3n)

est 6gal a 30 %. Le meson K* a ete d6couvert comme reso-

nance Xn. Sa masse est 888 MeV, son spin isotopique 1/2.

(lo) Le meson w a ete d6couvert comme resonance dans le systeme 3n. Sa masse est 790 MeV. Son spin isotopique 0

et sa G-parite - 1. Le p a ete considere comme membre

d’un octet et le w comme singulet. Les 6tats cp et w peuvent

etre cependant melanges par une interaction violant la

symetrie unitaire mais respectant l’indépendance de charge (voir section VII). I1 est possible que le membre de I’octet

et le singulet soient en realite des superpositions des 6tats

W et p observes.

Le meson f o a ete d6couvert comme resonance 1t - 1t.

Sa masse est 1 253 MeV. Son spin est 6gal a 2. Son spin isotopique est £gal £ 0 et sa G-parit6 est positive. I1 avait

ete pr6vu dans le cadre de la theorie des poles de Regge

comme particule associee a la trajectoire de Pomeranchuk [12]. I1 devrait de ce fait, etre un scalaire vis-a-vis de la

symetrie unitaire.

(9)

206

chacune des voies consid6r6es (spin isotopique, hyper- charge, nombre baryonique). De nombreux autres 6tats ont ete decouverts a plus haute energie sans qu’il soit encore possible de remplir de nouveaux multiplets. L’attribution des nombres quantiques est

encore ind6cise et certaines voies encore trop mal

observ6es pour qu’il soit possible de conclure.

La symetrie unitaire ne donne cependant aucune

relation entre membres de representations différentes.

Une representation peut correspondre a des particules

effectivement observ6es sans qu’une autre soit realisee.

11 ne fait pas de doute que la troisi6me resonance N* (1 688 MeV) du systeme vu-nucleon ait un spin 5/2+. Son spin isotopique est 1/2. Il est n6cessaire de I’associer au moins A un octet. On prevoit dans ce

cas trois nouveaux hyperons, deux d’hypercharge 0,

et un d’hypercharge

-

1 (fig. 5) avec les nombres

quantiques 5/2 + . Deux candidats sont le Yi de

I 815 MeV et le E* de 1 810 MeV [1].

V. Représentations des groupes sUn. - La fagon

dont nous avons assemble les particules dans les

différents multiplets de S U3 constitue le modele de l’octet. Nous pouvons noter cependant un fait remar- quable. Nous avons laiss6 de cote un certain nombre de representations de basse dimension. L’omission la

plus notable est celle de la representation trois. Comme

nous allons le voir on serait conduit a donnei aux parti-

cules appartenant a ces representations des charges et hypercharges fractionnaires. Ces particules peuvent cependant exister, 1 ’une d’entre elles etant stable [13].

Malheureusement jusqu’ici aucune indication experi-

mentale ne permet de deceler leur presence. Les diff6-

rentes particules pourraient etre d6crites comme das 6tats lies en termes de trois champs fondamentaux qi baptises « quarks )). Par exemple les mesons seraient

des 6tats lies quark-antiquark qi qi. Ceci est possible

en vertu de la decomposition du produit des repr6sen-

tations :

que nous allons justifier dans ce qui suit.

Les baryons correspondent a la representation 8.

Il aurait été souhaitable de les trouver dans les sys- t6mes qi qi qk de fagon a attribuer aux quarks le meme

nombre baryonique 1 et d’apres la relation de Gell-

Mann-Nishijima des charges et hypercharges enti6res.

Cependant comme

la representation huit n’apparait pas dans cette

decomposition. Elle apparait par contre dans celle du prodiiit qi qi qk

De ce fait les quarks doivent avoir le nombre

baryonique 1/3. Des charges et hypercharges entieres

etant attribuees a l’octet, les quarks ne peuvent exister qu’avec des charges et hypercharges fractionnaires.

Leur diagramme des poids est represente par la figure 5.

En fait, que les quarks existent ou non, ils permettent

de construire des representations pour S U 3 (mais aussi

pour SU.) dont les vecteurs de base, definis par leurs

propri6t6s de transformations peuvent etre identifi6s

aux particules d’un meme supermultiplet. Nous allons

montrer comment on peut les utiliser pour construire ou d6composer le produit de deux representations.

Les quarks servent d’espace de base a la repr6sen-

tation fondamentale du groupe que nous consid6rons et les dtats a p quarks correspondent aux repre-

sentations produits no n@

...

n, p fois. Nous considerons p especes de quarks d9 sorte que les vecteurs de base de cette representation de S Un sont :

Si nous formons des combinaisons ayant certains types de symetrie lorsqu’on permute ces quarks entre

eux, les sous-espaces ainsi obtenus sont invariants par S Un. Ceci est clair si on remarque que ces permu- tations commutent avec les transformations de SUn.

De fait toutes les representations irr6ductibles de S U fa peuvent etre obtenues de cette maniere, a condition

de trouver des 6tats ayant les propri6t6s de symetrie

«les plus elevees » [5]. On montre que ces sym6tries peuvent etre d6crites par des «tableaux de Young ».

Les instructions sont les suivantes. On construit un

tableau de p cases dispos6es en lignes de longueur

non croissante

On range alors les quarks dans ces cases, puis l’on procede dans l’ordre a une symetrisation suivant les

lignes suivie d’une antisymetrisation suivant les colonnes. Par exemple pour le tableau

l - l

on obtient

4

ou N est un facteur de normalisation aisement calcu- lable. On remarque que 1’etat resultant est bien anti-

sym6trique dans 1’6change de % et ( mais n’est plus sym6trique dans 1’6change de § et 7). La representation

est symbolis6e par le tableau de Young dessiné. Remar- quons que comme les 6tats d’un quark sont au nombre

de n les tableaux ne peuvent avoir plus de n lignes.

Les colonnes a n cases peuvent d’ailleurs etre ray6es

car la partie antisymétrique correspondante de 1’etat

est simplement multipliée par l’unit6 au cours d’une transformation de SU. en raison de l’unimodularite des transformations. La dimension des representations

s’obtient en proc6dant comme suit.

Soit X1 le nombre de cases dans la premiere ligne X, dans la seconde et ainsi de suite avec Às = 0.

Posons

et

(10)

207 La dimension est donn6e par la formule [5]

L’application de cette formule au diagramme

pour S U3 donne la dimension 8. Cette representation

correspond A l’octet.

,

Au lieu de d6crire les 6tats a l’aide de quarks comme

ci-dessus on peut aussi bien utiliser des tenseurs

Tij, ..., I ayant la propriete de symetrie indiquee

sur le tableau de Young. Nous remarquons que ces

rbgles générales admettent deux cas particuliers inte-

ressants.

Toute d’abord pour S U2, les tableaux n’ont qu’une ligne et correspondent donc a des tenseurs sym6triques.

Ce fait est bien connu ; on obtient toutes les repre-

sentations de S U2 en sym6trisant les produits de representations de dimension 2. Du fait que nous consid6rons S Un et non Un, nous disposons d’un

tenseur invariant A n indices a savoir le symbole tota-

lement antisymetrique E’ltit... Il permet de passer des representations de S Un a leurs contragrddientes.

Dans le cas de S U2 cela a pour consequence que toutes les représentations sont 6quivalentes a leurs contra- gr6dientes (11). Dans le cas de S U 3 ceci ne conduit qu’a

la simplification suivante. Consid6rons un tableau de

Young pour S U3. Il n’y a que deux lignes. Dans le

tenseur correspondant groupons par deux, les indices apparaissant dans la meme colonne. On obtient

Formons :

11 r6sulte de la definition de T que 13 jouit des propri6t6s suivantes :

i) b est invariant dans toute permutation des

indices .i, et des indices 1 s6par6ment.

ii) Les traces :

sont toutes nulles.

iii) Si les indices i se transforment suivant ’B1 les indices 1 se transforment suivant la transformation

complexe conjugu6e ’B1. En d’autres termes au cours

d’une transformation unitaire unimodulaire

(11) On sait en effet que les particules et leurs transfor- m6es par G-parité se transforment de la meme fagon par rotation dans 1’espace des charges [9].

Ainsi pour l’octet de S U. on obtient un tenseur -0, avec I ti = 0.

Dans le cas general la discussion de la reduction du produit de deux representations de S Un se ram6ne

au probIème suivant. On forme le produit de deux

tenseurs

ayant chacun des propri6t6s de symetrie indiqu6es

par un tableau de Young. On cherche alors des combi- naisons de ces produits qui poss6dent des propri6t6s

de sym6tries relatives a 1’ensemble des indices i et j.

Dans le cas des dimensions peu 6lev6es la solution s’obtient pratiquement par simple inspection.

Illustrons cette m6thode dans le cas du produit 808

de S U 3. Nous formons les produits L) Mf de deux

tenseurs tels que

Nous pouvons en extraire un scalaire

deux talseurs correspondant a la representation 8,

Un tenseur correspondant a la representation 10

et un a la representation 10

Enfin un tenseur correspondant a la representation

Ceci correspond a la decomposition :

qui nous sera utile par la suite. Les autres d6compo-

sitions que nous avons 6crites s’obtiennent de fagon analogue. Faisons une derniere remarque concernant la nomenclature. Pour designer une representation

de S Un nous avons utilise la dimension. Lorsqu’il risque de se produire des confusions on forme n - 1

quantites not6es PI’ ..., P.-I’ relatives au meme

tableau de Young. p, est le nombre de colonnes du

tableau qui ne contiennent qu’une case, p2 le nombre

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