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Submitted on 1 Jan 1923
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Sur la décharge à haute fréquence dans les gaz raréfiés
G. Gutton, S.K. Mitra, V. Ylostalo
To cite this version:
G. Gutton, S.K. Mitra, V. Ylostalo. Sur la décharge à haute fréquence dans les gaz raréfiés. J. Phys.
Radium, 1923, 4 (11), pp.420-428. �10.1051/jphysrad:01923004011042000�. �jpa-00205113�
SUR LA DÉCHARGE A HAUTE FRÉQUENCE DANS LES GAZ RARÉFIÉS
Par MM. G. GUTTON, S. K. MITRA et V. YLOSTALO.
Faculté des Sciences de Nancy.
1. Au cours de recherches sur les oscillations de Hertz, l’un de nous a
souvent observé que les tubes à gaz raréfiés employés à l’étude du champ électromagnétique avaient la plus grande sensibilité pour une pression trés , supérieure à celle qui correspond au plus facile passage d’une décharge à
à basse fréquence.
A pression égale, l’aspect du tube est très différent dans les deux cas.
Pour les fréquences très élevées des oscillations de Hertz, la fluorescence verte de la paroi apparaît lorsque la pression est encore supérieure à un
millimètre de mercure.
Pour observer ces phénomènes, nous avons employé un petit excita-
teur de Lécher, complètement immergé dans l’huile, du modèle qui nous a
servi à des expériences sur la durée de la biréfringence électrique (~). En
l’alimentant avec un transformateur de Tesla, à une fréquence qui corres- pond à 3 mètres de longueur d’onde. on obtient, à la pression atmo5phé- rique, des étincelles de plus d’un centimètre de longueur entre les extré-
mités des fils le long desquels se propagent les oscillations qu’il produits.
Nous avons réuni à l’extrémité de ces fils deux morceaux de papier
d’étain collés sur la paroi extérieure d’un tube de verre et constaté qu’en
face de ces électrodes, on obtenait une tache fluorescente verte de la
paroi du tube lorsque la pression de l’air à l’intérieur était encore 1,4 mm.
Un obstacle à l’intérieur du tube projette une ombre sur cette tache
fluorescente. Les contours en sont très nets pour une pression de 0.5 mm.
On observe, par exemple, très bien cette ombre dans les conditions
~
suivantes. Un tube cylindrique de 13 mm de diamètre intérieur a l’une de
ses électrodes constituée par une bande de papier d’étain collée sur la paroi extérieure parallèlement à l’axe du tube, l’autre est un anneau de papier d’étain disposé sur une autre partie du tube. En reliant ces électrodes à l’oscillateur, on voit en face de la première une tache fluorescente très nettement coupée par l’ombre d’un fil d’aluminium de f , 2 mm de diamètre,
disposé normalement à l’axe du Lube.
_
(1.). C, GuTros. Journal de Physique, 5e série, t. 3, (~9~~~ p-206.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01923004011042000
421
La mesure de la différence de potentiel pour laquelle le tube devient lumineux est très incertaine lorsqu’on utilise des oscillations amorties, mais les lampes à trois électrodes ayant fourni un moyen d’obtenir des différences de potentiel sinusoïdales, d’amplitude constante, jusqu’à des fréquences très élevées, la mesure électrométrique de la valeur efficace de cette différence de potentiel peut être précise. Nous nous sommes donc pro-
posé d’étudier comment la différence de potentiel, qui produit l’illumination d’un tube contenant de l’air raréfié, dépend de la fréquence de cette dif-
férence de potentiel pour diverses pressions.
Nous avons employé des fréquences comprises entre 50 et 2 140 000.
Cette dernière correspond à une longueur d’onde égale à 140 m ; nous
nous proposons d’étendre les expériences à des fréquences plus élevées, atteignant celles des oscillations hertziennes.
Nos expériences ont porté, soit sur des tubes à électrodes intérieures, soit sur des tubes dont les électrodes extérieures étaient constituées par des anneaux de papier d’étain collés sur la paroi du tube. Ces tubes conte- naient de l’air sec à une température qui au cours des expériences n’a varié
que de quelques degrés autour d’une température moyenne de 15° C.
La pression était mesurée avec une jauge, y la fréquence des oscilla- tions électriques avec un ondemètre.
Ces oscillations étaient produites avec un oscillateur à trois petites
> lampes à grille du modèle de la Radiotélégraphie militaire. La tension de
plaque était égale à 300 volts.
Le circuit oscillant comprend une bobine B (fig . 1) adaptée à la longueur
d’onde à produire et un condensateur variable A permettant de changer
cette longueur d’onde d’une façon continue. On y ajoute, pour les
fréquences basses, un condensateur A’, à capacité fixe, monté en parallèle.
Une bobine B’ intercalée sur le circuit de grille est couplée au circuit
oscillant. Une résistance r de 10000 ohms en dérivation sur une capacité
de quelques millièmes de microfarad est intercalée dans le circuit, afin de limiter l’intensité du courant de grille et d’éviter ainsi un échauffement
exagéré des lampes.
A cet oscillateur est couplée une bobine D, dont les extrémités sont
reliées, d’une part aux électrodes du tube à gaz raréfié T, d’autre part à un petit électromètre idiostatique E. Lorsque l’ensemble de la bobine et des
capacités très faibles de l’électromètre et des électrodes du tube est en réso- nance, on obtient entre ces électrodes uue différence de potentiel qui depasse 700 volts efficaces.
Pour les très hautes fréquences~
9la bobine doit être assez longue pour
qu’il ne soit, pas nécessaire d’obtenir la résonance par l’adjonction d’un condensateur, ce qui diminuerait beaucoup la différence de potentiel entre
les électrodes. Pour les fréquences plus basses, la bobine D ayant un très grand nombre de spires, on peut ajouter un condensateur variable C de très faible capacité. la différence de potentiel obtenue est encore suffisante et le
réglage à la résonance est rendu plus commode.
L’électromètre (fig. 2) est construit de la manière suivante. L’aiguille
est une feuille rectangulaire d’aluminium mince, ayant 12 U1ffi de longueur
,
~
~
Fig, 1 .
et 5 mm de hauteur. Elle est suspendue par un fil de platine de 0,02 mm
de diamètre et de 90 mm de longueur. De part et d’autre de l’aiguille et à
10 mm de ses extrémités sont disposées les extrémités de deux tiges de
°
cuivre de 2 mm de diamètre reliées entre elles et dont la distance est un
peu supérieure à la longueur de l’aiguille. Celle-ci en tournant ne peut donc
les toucher et on évite ainsi que, pour de grandes différences de potentiel, l’aiguille n’ait plus de position d’équilihre stable.
Pour une différence de potentiel de 780 volts efficaces entre l’aiguille et
les extrémités des tiges qui l’attirent, on obtient une déviation de 50 cm sur
une règle disposée ii un mètre d’un petit miroir fixé à l’aiguille.
Cet électromètre a été gradué à la fréquence 50 par comparaison avec
un voltmètre Siemens,
423
Ce sont ses Indications que l’on u tilise pour régler à la résonance le
circuit constitué par la bobine D et la capacité de l’électromèire et des électrodes du tube.
Pour mesurer la différence de potentiel minimum pour laquelle le
tube devient lumineux, nous opérons de la manière suivante.
La résonance étant établie, nous augmentons, à l’aide du rhéostat de
Fig.2.
chauffage, la température des filaments jusqu’à obtenir une décharge dans
le tube, puis, ayant modifié le condensateur variable de l’oscillateur, nous désaccordons celui-ci, la décharge cesse, nous revenons alors lentement à la résonance, l’aiguille de l’électromètre dévier et nous observions la dévia- tion à l’instant où le tube s’illumine. Cette manière d’opérer, nous permet d’augmenter lentement la différence de potentiel, tout en obtenant toujours
la décharge pour la même fréquence.
Nous avons ainsi fait des séries de mesures à fréquence constante et à pression variable et tracé les courbes correspondantes, qui, à fréquence constante, indiquent, en fonction de la pression, la différence de potentiel
efficace pour laquelle le tube devient lumineux.
Quelle que soit la fréquence et quel que soit le tube en expérience cha-
cune de ces courbes a toujours l’espect connu de la courbe de Paschen. Aux
pressions les plus basses elles indiquent, lorsque croit la pression, une rapide diminution de la différence de potentiel. Cette dernière passe ensuite par une valeur minimum puis remonte. Mais les courbes qui correspondent
aux différentes fréquences ne se superposent pas et forment un réseau, qui
définit la différence de potentiel en fonction de la pression et de la fré-
quence.
2. Tubes à électrodes intérieures.
-Pour les tubes à électrodes inté- rieures, la différence de potentiel qui correspond au passage le plus facile augmente avec la fréquence et correspond à des pressions d’autant plus
hautes que la fréquence est plus élevée. C’est seulement pour les fréquences
élevées qu’on observe un changement notable de la différence de potentiel
et les courbes qui correspondent aux fréquences inférieures à 60 000 pé-
riodes par seconde (5 000 m de longueur d’onde) se séparent peu. Les différentes courbes du réseau ne se coupent pas.
La figure 3 représente les résultats obtenus avec un tube cylindrique de
il mm de diamètre intérieur dont les électrodes sont deux fils d’aluminium de 1, ~ mm de diamètre normaux à l’axe du tube et distants de 18 mm.
Nous donnons ci-dessous pour diverses fréquences la différence de
potentiel v minimum en volts efficaces et la pression p correspondante en
millimètres de mercure.
Des expériences faites avec un ballon de 8 cm de diamètre dont les électrodes étaient des plateaux d’aluminium de 10 mm de diamètre, distants
de 12 mm, disposés au centre du ballon ont aussi montré que la différence
de potentiel qui correspond au plus facile passage de la décharge et la
pression correspondante augmentaient avec la fréquence
425
~
Flg. 3.
,3. Tubes à électrodes extérieures.
-Les résultats obtenus sont très différents pour les tubes dont les électrodes sont des feuilles d’étain collées
sur la paroi extérieure du tube.
Le minimum des courbes à fréquence constante est d’autant moins
.