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Submitted on 1 Jan 1956
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Théorie de la décharge haute-fréquence dans les gaz aux faibles pressions détermination des conditions
d’amorçage
Jean Salmon
To cite this version:
Jean Salmon. Théorie de la décharge haute-fréquence dans les gaz aux faibles pressions déter-
mination des conditions d’amorçage. J. Phys. Radium, 1956, 17 (1), pp.33-36. �10.1051/jphys-
rad:0195600170103300�. �jpa-00235302�
THÉORIE DE LA DÉCHARGE HAUTE-FRÉQUENCE
DANS LES GAZ AUX FAIBLES PRESSIONS
DÉTERMINATION DES CONDITIONS D’AMORÇAGE
Par JEAN SALMON,
Laboratoire de Physique atomique et moléculaire, Collège de France.
Sommaire.
2014Après avoir rappelé les conclusions d’un précédent article sur le sujet, nous mon-
trons le rôle prépondérant joué par l’émission secondaire des parois dans ce type de décharge. Nous
en déduisons les conditions d’amorçage et nous terminons en comparant les résultats théoriques et
les résultats expérimentaux.
1956,
1. Introduction.
-Dans un précédent article [1],
nous avons effectué le calcul de la fonction de distribution des électrons présents au sein du gaz et soumis à l’action d’un champ haute fréquence, d’amplitude constante et de direction fixe :
F amplitude du champ exprimée en volts par centimètre ; F fréquence en cycles par seconde.
Du résultat obtenu nous retiendrons que la fonc- tion de distribution f t, r, c est en première
approximation de la forme
F o(c) est une fonction de distribution des vitesses Maxwellienne
(m masse de l’électron, K constante de Boltzmann).
La température étant adonnée par la formule
e charge de l’électron, X et p constantes liées à la
nature du gaz, Ni nombre de molécules du gaz par cm3.
La densité électronique n est solution de l’équa-
tion
dans laquelle D représente le coefficient de diff u- sion des électrons dans le gaz et G le nombre d’élec- trons nouveaux produits au sein du gaz par unité de temps et de volume.
Nous supposerons en outre que le tube à
décharge est de forme cylindrique. Les électrodes
peuvent être à l’intérieur (fig. 1 a) ou à l’extérieur
(fig. 1 b) du tube mais de toute manière on consi- dérera que la tension haute fréquence qui leur est
FIG. 1.
-Tube à décharge. Disposition des électrodes.
appliquée produit un champ de direction fixe
parallèle à l’axe du tube et d’amplitude uniforme
en tout point intérieur à ce dernier,
2. Amorçage de la décharge. 2013 Au moment
de l’application de la tension haute fréquence il y
a toujours au sein du gaz quelques électrons
libres dont l’énergie cinétique va brusquement
croître sous l’action du champ et qui pourront alors
produire de nouveaux électrons soit par ionisation des molécules du gaz, soit par émission secondaire
des parois. Si cette production est assez intense
pour compenser les pertes par diffusion et recom-
binaison, la densité électronique n va croître pro- voquant l’apparition de la décharge et la forma-
tion d’un plasma ionisé au sein duquel n prend
alors une valeur d’équilibre.
Pour obtenir les conditions d’amorçage, il faut
chercher la plus petite valeur de l’amplitude du champ pour laquelle l’équation [5] possède une
solution compatible avec les conditions aux limites et correspondant à une densité électronique crois-
sant avec le temps.
Aux pressions supérieures à 50 p.Hg, l’ionisation
des molécules est considérée comme seule respon- sable de la production de nouveaux électrons. Le terme G est alors de la forme
oc’ dépendant de l’amplitude et de la fréquence du champ d’une part, de la pression, de la température
et de la nature du gaz d’autre part.
On considère les parois comme parfaitement
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0195600170103300
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absorbantes, ce qui impose la condition n - 0
sur celles-ci et on montre que l’équation (5) ne possède de solution convenable que s’il existe une certaine relation entre ce’ et D, relation d’où l’on tire la valeur de l’amplitude du champ nécessaire
à l’amorçage. Étant donné la nature du processus de multiplication envisagé, cette amplitude Ea dépend étroitement de la pression Pl. Or, dans le
domaine de pressions que nous considérons
[P., 50 tLHg), l’expérience montre que la tension
d’amorçage est indépendante de P1 ce qui infirme
la théorie précédente. Nous expliquerons ce fait en
admettant que l’ionisation joue un rôle accessoire et en attribuant à l’émission secondaire des parois
la responsabilité de l’apport de la presque totalité des nouveaux électrons ce qui revient à consi-
dérer x’ comme faible et à modifier totalement les conditions aux limites pour tenir compte du rôle
essentiel joué par l’émission secondaire. Telles sont les idées qui servent de base à la théorie que nous édifions.
3. Libre parcours moyen des électrons dans le gaz.
-Nous avons limité supérieurement ’le
domaine des pressions dites faibles à la valeur 50 fLHg. Il convient maintenant de la limiter inférieurement. En effet, lorsque le libre parcours moyen d’un électron secondaire émis le plus sou-
vent avec une vitesse faible (2 à 4 volts) devient supérieur aux dimensions dé l’enceinte, cet élec-
tron a les plus fortes chances de retomber sur la
paroi du tube avant d’avoir effectué une collision
avec une molécule du gaz. L’énergie cinétique
moyenne des électrons et partant les conditions d’amorçage deviennent alors indépendantes de la
nature du gaz. La formule (4) n’est plus valable
et une théorie très particulière doit être établie.
Cette éventualité se produit lorsque la pression
devient inférieure à une certaine valeur Po (usuel-
lement de l’ordre de 5 {.LHg). Par contre, lorsque la pression Pl est comprise entre Po et 50 fLHg, un
électron secondaire effectue avant de retomber sur
la paroi les quelques chocs contre les molécules du gaz qui lui permettent d’acquérir l’énergie ciné- tique moyenne correspondant à la température électronique déduite de la formule (4).
4. émission secondaire des isolants.
-Frappé
par un faisceau d’électrons primaires les isolants
comme d’ailleurs les conducteurs émettent des électrons secondaires. Le rapport entre le nom-
bre total d’électrons secondaires émis et le nombre d’électrons primaires qui frappent en un temps dt un élément de surface ds est appelé ren-
dement d’émission secondaire et sera désigné par 8.
C’est une quantité qui dépend de la nature de la substance, de l’énergie eY des électrons primaires
et de leur angle d’incidence 6,. La connaissance de la fonction de distribution f des électrons permet
de calculer la probabilité P que possède un élec-
tron de frapper un élément de surface dS avec une
vitesse c et une incidence 61. On peut donc définir
un rendement moyen d’émission secondaire 8 au
moyen de l’intégrale
Dans une récente lettre à l’éditeur [2], nous avons)
donné l’expression de 8 correspondant au cas d’une
distribution des vitesses maxwelliennes et d’une variation de 8 en fonction de c et 01 donnée par
une formule semi-empirique du type
avec
Vie désignant la température électronique exprimée
en volts au moyen de la relation il vient
Dans le cas du pyrex la connaissance des coef-
ficients a, b, ce et de la fonction g(6) menait au
résultat suivant :
On voit que 8 ne dépend plus dans ces hypothèses
que de la nature de la substance et de la tempé-
rature des électrons.
5. Conditions d’amorçage de la décharge.
-Si l’on suppose que l’amplitude du champ haute fréquence est uniforme à l’intérieur du tube à
décharge, la température des électrons l’est égale-
ment et, par conséquent, le rendement moyen d’émission secondaire est le même sur toute l’étendue de là surface interne du tube. Il s’ensuit que la décharge s’amorcera dès que ce rendement moyen d’émission secondaire sera voisin de l’unité.
En effet il n’y a plus alors de pertes d’électrons
sur les parois et la production d’électrons nouveaux
par ionisation, si faible soit-elle, ne peut qu’entraî-
ner un accroissement de la densité électronique.
Nous prendrons comme condition d’amorçage.
Soit Vel la plus faible valeur de Ve pour laquelle e
est égal à l’unité, il lui correspond une certaine température des électrons Ta à laquelle on associe
la valeur théorique de l’amplitude du champ haute
fréquence E«T. Il vient, d’après (4) et (10).
d’où l’on tire l’expression de EaT.
Avec
À est exprimé en cm3 /s p en cm/s, Pl en pHg et
Tj est la température absolue du gaz).
Pour des fréquences assez élevées et des pres- sions assez faibles, on a
(14) prend alors la forme
On en tire la loi suivante :
Pour des fréquences très élevées et des pressions
très faibles, la tension d’amorçage est proportion-
nelle à la fréquence et indépendante de la pression.
Dans le cas d’un tube de pyrex contenant de
l’hydrogène Vel, p et X sont connus.
Les expressions 14 et 17 deviennent
et
EaT étant exprimé en volt par cm.
,