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Submitted on 1 Jan 1925
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Nouvelle méthode de mesure de coefficients d’absorption de la lumière dans les corps fluorescents
S. Pienkowski, A. Jablonski
To cite this version:
S. Pienkowski, A. Jablonski. Nouvelle méthode de mesure de coefficients d’absorption de la lu-
mière dans les corps fluorescents. J. Phys. Radium, 1925, 6 (6), pp.177-181. �10.1051/jphys-
rad:0192500606017700�. �jpa-00205203�
LE JOURNAL DE PHYSIQUE
ET
~
LE RADIUM
NOUVELLE MÉTHODE DE MESURE DE COEFFICIENTS D’ABSORPTION DE LA LUMIÈRE DANS LES CORPS FLUORESCENTS
par MM. S. PIENKOWSKI et A. JABLONSKI,
Institut de Physique expérimentale de l’Université de Varsovie.
Sommaire. 2014 La méthode est basée
surla
mesurede la chute de l’intensité de la fluorescence dans
unfaisceau parallèle de lumière excitatrice. Dans
cebut,
onphoto- graphie la trainée lumineuse et, par des
mesuresphotométriques
surla plaque,
ondéter- mine la valeur du coefficient d’absorption. La comparaison des résultats
avec ceuxobtenus par d’autres méthodes montre
uneconcordance remarquable. La méthode est applicable
aux mesuresdans l’ultraviolet et les résultats
nesont pas influencés par la variation de l’intensité de la lumière émise par la
sourceemployée.
SÉRIE VI. TOME VI. JUIN 192 ~ N° 6.
1. Introduction. - La connaissance de la valeur du coefficient d’absorption de la
lumière utilisée pour l’excitation de la fluorescence présente une grande importance pour l’étude de cette forme de luminescence. La détermination de ce coefficient dans le cas oùjla
lumière excitatrice est ultraviolette présente des difficultés inhérentes à la photométrie de
ce domaine du spectre. Or, c’est justement ce domaine qui présente actuellement un intérêt tout particulier. Les recherches poursuivies dans cette direction nous ont amenés à étudier
une méthode qui, croyons-nous, peut rendre service. Elle est basée sur la mesure de la chute de l’intensité de la fluorescence dans un faisceau parallèle de lumière excitatrice.
2. Principe de la méthode. - Imaginons qu’un faisceau parallèle (fig. z.) (de section rectangulaire 1, X l_,) de lumière monochromatique de longueur d’onde A et d’intensité 1o, pénètre dans une substance fluorescente limitée par les plans xz, !i-- à la distance a du plan y=0. Désignant par ¡J. le coefficient d’absorption de la lumière employée, nous aurons,
pour la quantité d’énergie absorbée pendant l’unité de temps dans le volume l, ~x~y, l’expression
Fjg. 1
Nous retrouvons une partie de cette énergie dans la lumière de fluorescence ;]elle[est
distribuée à l’intérieur de la bande d’émission entre les longueurs d’ondes à et ’!’2-
Supposons que dans l’intervalle ~,, ~, + 3h de cette bande, nous retrouvions une
fraction
dépendant évidemment ùe À.
LU
JOURNAL
DEPHYSIQUE
ET LERAD1UM.
-S6RIB YI.
- T.VI.
-N8 ~6
-JCIN 1 ~2~}. 13
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0192500606017700
178
Etant donné que la proportionnalité entre l’intensi’Lé de la lumière excitatrice et celle de la fluorescence est reconnue exacte dans les limites de 1 à 600 000 wooa, Phil.
Mag., t. 43 (19 ~~), p. j’57-767], nous pouvons écrire que la quantité d’énergie rayonnée
dans une direction, par exemple celle des y négatifs, dans l’intérvalle )~, À-{- À ~ de la bande de fluorescence, peut être représentée par
où 1 esL un facteur numérique. De cette énergie il ne sortira, au delà du plan y
=0, que
en désignant par r, le coefficient d’absorption de la lumière de fluorescence dans la substance étudiée.
.
En étendant le calcul à toute la bande de fluorescence et sur la tranche A’ Il’ C’D’ tout
entière, nous obtenons :
ou bien
’
où A est indépendant de .r. La variation de J avec x est déterminée par le coeficient li..
mesures de J à deux distances différentes .z permettent de déterminer la valeur
numérique de p,..
...LB. vant d’aller plus loin, remarquons cependant que la méthode exposée ici n’est pas
applicable au cas où la lumière excitatrice n’est pas monochromatique. Supposons, en effet,
que le faisceau contient les radiations de longueurs d’onde comprises dans l’intervalle
/B’ 1, dans lequel la distribution de l’énergie est donnée par la fonction
Par des raisonnements analogues à ceux qui nous ont amenés à la formule (t), nous
trouvons aisément
,où jx est le coefficient d’absorption de la lumière excitatrice de longueur d’onde 1,’ et la fonction représentant le rendement de la lumière absorbée de longueurs
d’onde comprises entre À’ et ,’+ 3,;’eii lumière de la bande de fluorescence dans l’inter-
iralle h, 1 ’, + à ,.
La forme de l’expression indique qu’elle peut être ramenée à une simple exponen- tielle par rapport à .x dans le cas est indépendant de i,’.
Cette condition est satisfaite si l’intervalle )/1 est faible, comme cela a lieu dans une
raie spectrale ou bien dans une partie étroite du spectre continu isolée au moyen d’un
monochromateur.
_3. Exécution expérimentale. - Plusieurs causes rendent impraticables l’emploi des
mesures spectrophotométriques directes ; citons seulement : la précision insuffisante des
mesures de faibles intensités, la difficulté d’obtenir une intensité suffisante de la lumière de fluorescence excitée au moyen d’un faisceau monochromatique, l’extinction assez rapide du
faisceau excitateur, la difficulté d’obtenir HIle source bien constante de lumière, surtout
dans la région ultraviolette, etc.
Nous avons eu recours à la méthode photographique, mise en ceu-B-re sous la forme
suivante (fig. 2). La lumière d’une lampe V à mercure en quartz .(enfermée dans une boîte)
était concentrée, au moyen de lentilles, sur la fente Ld’un nionoclu’omateui 31 en quartz; le
faisceau, décomposé spectralement et sortant par la ferlte, était rendu parallèle au moyeu de lentilles convenables et pénétrait ensuite dans la chambre rectangulaire N par une lenètre K en quartz.
Fig. 2
’
Ce faisceau excitait la fluorescence du liquide contenu dans N tout en s’affaiblissant
graduellement.
La bande du liquide fluorescent était photographiée au moyen d’un appareil photo- graphique F .
La chambre N était entourée d’une boîte ne laissant pénétrer aucune lumière étrangère
à celle venant du monochromateur.
,
Sur les plaques obtenues, les mesures de noircissement ont été faites au moyen d’un microphotomètre photoélectrique (1).
Nous avons pu déterminer ainsi la variation de noircissement z en fonction de la distance a.
La fig. 3 montre la courbe typique.
Elle se compose d’une partie rectiligne qui, dans le domaine des faibles noircissements,
s.e raccorde à une courbe concave vers le haut.
Or, on sait que le noircissement z, produit par la lumière d’intensité J agissant pendant un temps t, peut être mis sous la forme :
où ’Y et A sont des constantes. Puisque, dans le cas envisagé ici, pour tous les points de la plaque, t conserve la même valseur, nous pouvons écrire :
La partie de la courbe de noircissement t qui peut être représentée par l’équation
ci-dessus peut être déterminée en faisant sur la plaque des marques d’intensité variable mais connue.
Dans ce but, nous avons photographié sur la même plaque la tache lumineuse produite
sur un écran diffusant par un faiscrau traversant deux nicols.
La rotation d’un de (es niçois permettait do réduire dans une proportion connue
S. PlENIMWSKI, (19).
180
l’intensité de la lumière diffusée par l’écran. Pour chaque photographie, on conservait le même temps d’exposition. Remarquons en outre que, par un choix convenable des écrans
colorés, on donnait à la tache photographiée une coloration fort rapprochée de celle de la lumière de fluorescence de la fluorescéine.
La mesure du noircissement des taches ainsi obtenues permettait de tracer la courbe
’présentant la variation de J en fonction de log y pour la plaque
;udiée. Nous avons constaté que la ligne en question cesse d’être.rec-
ligne pour les valeurs de z 0,3 à 0,4.
Il en résulte que l’équation (3) n’est applicable que pour les aleurs de â > 0,4.
Or, pour ces valeurs de â, la courbe de la figure 3 est rectiligne,
’est-à-dire que l’on a .
ce qui, comparé à la formule (3), donne : -.
et ensuite
où, Jo et x sont des constantes. La courbe de la figure 3
montre donc que la décroissaice d’intensité de la lumière de fluorescence dans la partie irradiée du liquide suit la
loi exponentielle simple, comme l’exige la formule (1).
Cette concordance nous permet d’utiliser le résultat
expérimental pour le calcul du coeffi- cient d’absorption y de la lumière
excitatrice.
Soient z, et Z2 les noircissements de la plaque à des distances J;1 et x2 de Fig. 3 la face id entrée de la lumière exci-
/
tatrice.
’D’après la formule (1), nous avons
et d’après (3),
Moyeniiant (4) et (5)
_La valeur de st donnée par l’inclinaison de la courbe de noircissement donnée par figure 3, celle de -,, pa.r l’inclinaison de la partie rectiligne de la ligne donnant z en
fonction de log J. De cette façon est déterminée la valeur de ~.
Dans le but de vérifier. si la méthode donne de bons résultats, nous avons fait quelques
mesures concernant l’absorption de la raie ~0~ i ~ du mercure.
,
Les‘lignes de la figure 4 représen tent les parties rectilignes de courbes donnant la dis-
tribution de noircissement z en fonction de x dans les solutions aqueuses de fluorescéine de
diverses concentrations.
La courbe 1 correspond à la concentration
’ /15 000 ; -,
La courbe II, à la concentration 1/8 000 ; -*, La courbe III, à la concentration 1/2 500.
Pour la plaque qui a donné la courbe III,
nous avons trouvé
L’inclinaison de la droite III donne alors, d’après la formule (6),
Or, pour cette longueur d’onde, prise cependant dans le spectre continu et pour la même solution de fluorescéine, les mesures précises de M. Szczeniowski (1) ont donné la
valeur
,Fig. 4
La concordance est remarquable.
Avec la même facilité, on détermine la valeur du coefficient d’absorption pour les raies ultraviolettes.
La courbe de la figure 3 correspond à la fluorescence de la solution aqueuse de
concentration i/i5 000 excitée par la raie 2536 À du mercure.
Remarquons encore un avantage la méthode décrite ci-dessus : son applicabilité dans
le cas où la source donne une lumière d’intensité variable.
En effet, le noircissement est déterminé par l’énergie totale (sauf la restriction concer-
nant la correction correspondant à l’action d’une lumière très brève), c’est-à-dire par
Par conséquent,
ce que nous pouvons écrire
,.