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Kilani , A. Jellad , Z.B.S. Frih Migaou , I.B.H. Youssef , S. Boudokhane ,M. H. Sexual among disorders spinal cord injury patients lésions médullaires Troubles sexuels chez les patients atteintsde

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Academic year: 2022

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ARTICLE ORIGINAL

Troubles sexuels chez les patients atteints de lésions médullaires

Sexual disorders among spinal cord injury patients

H. Migaou

a,∗

, I.B.H. Youssef

b

, S. Boudokhane

a

, M. Kilani

c

, A. Jellad

a

, Z.B.S. Frih

a

aServicederééducationfonctionnelle,facultédemédecinedeMonastir,centre hospitalo-universitaireFattoumaBourguibadeMonastir,avenue1-Juin,5000Monastir, Tunisie

bUnitéderééducationfonctionnelle,hôpitalrégionalHajAliSouaa,avenueHabib Bourguiba,5070KsarHellal,Tunisie

cServicedeneurochirurgie,facultédemédecinedeMonastir,centrehospitalo-universitaire FattoumaBourguibadeMonastir,avenue1-Juin,5000Monastir,Tunisie

Rec¸ule27f´evrier2018 ;acceptéle6juin2018 DisponiblesurInternetle2juillet2018

MOTSCLÉS Sexualité;

Lésionmédullaire; Qualitédevie; Psychologie; Culture; Tunisien.

Résumé

But.—Lalésionmédullaire(LM)peutaltéreràdesdegrésvariableslasexualitédespatients.

L’objectifdecetteétudeétaitd’évaluerlesdysfonctionssexuelles(DS)chezunéchantillonde patientsatteintsdeLMtunisiensetdedéterminerlesfacteursassociésàcesDS.

Matérielsetméthodes.—Étude descriptive transversale réalisée sur un échantillon de 30patientsatteintsdeLM.Lasexualitéaétéévaluéepar:MaleSexualQuotient(MSQ)etSexual HealthInventoryforMen(SHIM).D’autresparamètresontétécollectés:sociodémographiques, cliniques,capacitéfonctionnelle,profilpsychologique,etqualitédevie(QDV)(Short-Form36: SF36).

Auteurcorrespondant.

Adressese-mail:houdamigaw@hotmail.fr(H.Migaou),bhouriiheb@gmail.com(I.B.H.Youssef),soumaya.boudokhane@gmail.com(S.

Boudokhane),Kilanineurochirugien@gmail.com(M.Kilani),anisjellad@gmail.com(A.Jellad),zohra.bensalah@rns.tn(Z.B.S.Frih).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2018.06.001

1166-7087/©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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Résultats L’âgemoyenétaitde41±9,6ans(23—56).LafréquencedesDSdansnotreétude était69,2%.LesitemslesplustouchésduMSQ(76%)étaientl’érection,l’orgasme,laséduction etlaperformance.LesDSétaientassociéesàunealtérationdesdomainesdeSF36.Nousavons notédescorrélationspositives, d’unepartentrelescoreMSQetlessousscoreslimitations liéesàl’étatphysique(RP)etsantégénérale(GH)deSF36etd’autre partentreleSHIMet lessousscoresRP,lacomposantementale(MCS)etphysique(PCS).LescoreMSQétaitcorrélé négativementaveclescoreHAD.Aucuneautreassociationn’aéténotée.

Conclusion.—Notreétude amontré unefréquenceélevéede DS chezles patients atteints delésionsmédullaires notammenttunisiens.LesDSétaientassociéesessentiellement àune dégradationde laQDVet auprofil anxio-depressif.L’absenced’autres associationspourrait êtreexpliquéeparlaparticularitédenotreculturequiconsidèreencorelasexualitéetlesDS commeunsujettabouetsecondaire.

©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Sexuality;

Spinalcordinjury;

Qualityoflife;

Psychology;

Culture;

Tunisian

Summary

Objective.—Spinalcordinjury(SCI)canaltertovaryingdegreespatients’sexuality.Thegoals ofthisstudywere toevaluatesexualdysfunctions(SD)amongasampleofTunisianpatients withSCIandtodeterminetheassociatedfactors.

Methods.—Across-sectionaldescriptivestudywasconductedonasampleof30patientswith SCI.Sexualitywasevaluatedby:MaleSexualQuotient(MSQ)andSexualHealthInventoryfor Men(SHIM).Otherparameterswerecollected:sociodemographic,clinical,functionalcapacity, psychologicalprofileandqualityoflife(QoL)(Short-Form36SF36).

Results.—Themeanagewas41±9.6years(23—56).ThefrequencyofSDinthisstudy was 69.2%.ThemostaffecteditemsintheMSQ(76%)wereerection,orgasm,seductionandperfor- mance.TheSDwereassociatedwithalterationofSF36domains.Wenotedpositivecorrelations ontheonehandbetweentheMSQscoreandtherolephysical(RP)andgeneralhealth(GH)sub scoresofSF36andontheotherhandbetweentheSHIMandthesubscores RP,mentaland physicalcomponentscore(MCSandPCS).TheMSQscorewasnegativelycorrelatedwiththe HADscore.Nootherassociationswerenoted.

Conclusion.—Our study showed a highfrequency ofSD inSCI patients including Tunisians.

SDweremainlyassociatedwithimpairedQOLandtheanxio-depressiveprofile.Theabsence ofotherassociationscouldbeexplained mainlybythepeculiarityofourculturewhich still considerssexualityandSDasatabooandsecondarysubject.

©2018ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Une lésion médullaire (LM) entraine une souffrance phy- sique et psychique [1]. Elle touche surtout les hommes d’âgejeune (entre 15—35ans). La sexualité joueun rôle centraldanslaqualitédevie(QDV)danscettepopulation àprédominance masculineenâge deprocréation[2].Une dysfonction sexuelle (DS) peut affecter l’estime de soi d’unindividuetpeut engendrer unetensionémotionnelle et conjugale et par conséquent peut altérer la QDV [3].

Danslalittérature, lasatisfactiondelaviesexuelle aété prouvéecommefacteurprédictifdelasatisfactiondelavie englobalité[4].Plusieurstravaux ontmontréqueledésir sexuel,l’activitésexuelleainsiquelasatisfactionsexuelle étaientaltéréeschezlespatientsprésentantdesLMsuiteà plusieursfacteurstelsqueunesensibilitégénitaledélétère, des problèmes psychologiques et des effets secondaires du traitement médical [5,6]. En plus, la LM est souvent

accompagnéeparuneincontinenceurinaireetfécale,des douleursneuropathiques,unespasticitéetdesescarresqui peuventavoirdes conséquencesdirectesouindirectessur lasatisfactionsexuelle.

C’estpourquoil’objectifdenotretravailétaitd’évaluer lesDSchezunéchantillondepatientstunisiensatteintde LMetdedéterminerlesfacteursassociésàcesDS.

Patients et Méthodes

Ils’agitd’uneétudedescriptivetransversaleréaliséedansle servicederééducationfonctionnelleencollaborationavec leservicedeneurochirurgiedeMonastirsurunepériodede 10mois(Novembre2015—Aout2016).

Nousavonsincluslespatients desexemasculin vusen consultation, présentant une LM datant d’au moins une année,âgés deplus de18 ansetacceptant de participer

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àl’étude.Lescritèresdenoninclusionétaientlaprésence d’une affection psychiatrique antérieure ou d’une affec- tionchroniqueinvalidante pouvant influencer la sexualité ainsiquelaprésencededifficultésdecommunication.Les femmes étaient non inclussecondairement vu leur faible nombreàlafindelapériodedel’étude,cequipourraconsti- tuerunesource d’hétérogénéité delapopulation avecun risquederésultatserronés.

Pourdétecterlespetitsproblèmesnonavouésoumême nonconnus parlespatients,nousavonseurecoursàdeux questionnaires:leSHIM(SexualHealthInventoryforMen) etleMSQ(MaleSexualQuotient).

LeSHIMestuneversionabrégéedel’InternationalIndex of ErectileFunction (IIEF) quicomprend quatrequestions du domaine de la fonction érectile (Q2, Q4, Q5, Q15) et une question sur la satisfaction lors du rapport (Q7) [7].

Le MSQ inclue 10 questions explorantles aspects phy- siquesetémotionnelsdel’expériencesexuelleycomprisle désir sexuel, la séduction, la satisfactionpar lesprélimi- naires,lasatisfactionsexuelledupartenaire,laqualitédes érections,lecontrôleéjaculatoire,lacapacitéàatteindre l’orgasme,etlasatisfactiondelaperformancesexuelleglo- bale[8].

Chez tous les patients, nous nous sommes renseignés sur l’âge, l’état civil, le niveau d’étude, le statut pro- fessionnel et la paternité. Nous avons évalué la capacité fonctionnelle par la mesure de l’indépendance fonction- nelle (MIF) [9] ainsi que la QDV et l’état psychologique respectivement par les versions validées et traduites en arabe du Short-Form 36 (SF-36) [10] et de l’échelle Hos- pitalAnxietyandDepression scale(HAD)[11]. Nousavons étudié les caractéristiques cliniques et les différentes complications:Le typedelalésion ;originetraumatique ou non traumatique, le niveau lésionnel sensitivomoteur selon l’American Spinal Injury Association (ASIA), la spas- ticité des adducteurs selon l’échelle Ashworth Modifiée, lestroublesvésico-sphinctériensainsiquelestroublesano- rectaux(incontinence analeetconstipation).Pourl’étude statistique,nous avons utilisé le logiciel SPSS 23.Afin de rechercher les facteurs associés aux DS et leur retentis- sement sur la QDV, nous avons procédé à une étude de corrélation bivariéepour lesvariables numériques etune analysedevariance Anovapour lesvariables qualitatives.

Lesrésultats ontété considérés significatifs pour unseuil alphade5%.

Résultats

Caractéristiques de la population

TrentepatientsatteintsdeLMontétéinclusdansl’étude.

L’âge moyen des patients à la date de l’étude était de 41±9,6ans(23—56).Ledélaimoyenentrelasurvenuede lalésion et l’examenétait enmoyenne de 3,9±3,02ans (1—12). Les caractéristiques sociodémographiques et cli- niquesde la population sont illustrées dans le Tableau 1.

Lessousscoresdeslimitationsliéesàl’étatpsychique(RE), fonctionphysique(PF)etfonctionsociale(SF)del’échelle SF36étaientlesplustouchés(Fig.1).

Les troubles sexuels

La fréquence des troubles sexuels dans cette étude était de69,2%. Cestroublesétaientdécritsà partird’undélai moyende9mois(6à18mois).

Chezquatrehommescélibataires(13,3%),lesrésultats delaréponse auxquestionnairesSHIMetMSQnesont pas comparables auxrésultats des patients ayantune activité sexuelle déclarée même en considérant l’autostimulation du faitede l’irrégularité de la pratique sexuelle qui sera généralementoccasionnellevoireabsente.

Les 26patients restants (86,6 %), ont rempli les deux questionnairesle SHIM etle MSQ. Lamoyenne des scores pour chaque itemde l’échelleMSQ étaitillustrée dans le Tableau2.

LaprévalencedeDSdéfinieparunscoreentre0—2pour chaque item était comme suit : la séduction, la perfor- mance, l’orgasme, la satisfactiondu partenaire ainsi que l’érection étaient les plus touchés (76 %). La satisfac- tionpersonnelleetl’éjaculationétaientrespectivementde 61,53% etde46,15%. Ledésirsexuel étaitl’itemle plus préservé (DSchez30,07%).Le scoremoyenMSQ étaitde 45±13,86 (30—68). Le score du SHIM était en moyenne de 12,76±6,01 (7—27). Seulement six patients (23,07 %) avaientunscoredeMSQsupérieurà60etdoncétaienttrès oupartiellementsatisfaits.

SelonleSHIMsimilairement23,07%despatientsavaient unscore>17signifiantuneérectionsatisfaisante.

Seizepatients(53,4%)avaientunscoredeSHIM<12signi- fiant une DE moyennement sévère à sévère avec une érection reflexeinvolontaireincontrôlable.Cette érection étaitdeduréebrèvenepermettantpasd’accomplirunrap- portsexuelsatisfaisant.

Lestroublesérectilesontététraitésparlesinhibiteurs de5phosphodiestéraseàlademandechez6patients(23%) etl’éjaculationprécoceparlesinhibiteursderecapturede sérotoninechez5patients(19%).Lesdix-huitpatientsres- tantsn’ontpas demandédeprise enchargedufait qu’ils considéraient ces troubles comme une conséquence non curabledelalésion.

L’étudedecorrélationselonPearsonamontréuneforte corrélationpositiveentreSHIMetMSQ(r=0,8,p=0,000**).

Ceciconfirmebienlesinterconnexionsentrecesdeuxques- tionnairesquiexplorentlamêmefonctionsexuelle(laDE).

LeMSQétudieenplusd’autresdomaines.

Association entre l’existence de dysfonctions sexuelles (DS) et les paramètres

sociodémographiques, cliniques et fonctionnels

Nous n’avons trouvé aucune association entre les DS et les paramètres sociodémographiques et cliniques (l’âge, le faibleniveaud’éducation, le salaire, divorce,la durée d’évolution de la lésion médullaire, l’étiologie, le siège lésionnel,l’ASIAetlaspasticité).

Deplusaucunecorrélationn’aéténotéeentrelacapa- citéfonctionnelleévaluéeparleMIFetlesDS.

L’association entre les DS et l’existence de trouble vésico-sphinctérienetano-réctaleétaitnonsignificative.

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Tableau1 Caractéristiquessociodémographiquesetcliniquesdelapopulationd’étude.

n=30

Variables Valeurs

Âge;année(moyenne±DS,ET) 41±9,6ans[23—56]

Situationfamilialen(%)

Célibataire 3(10)

Marié 23(76,6)

Divorcé 4(13,3)

Nombred’enfantn(%)

Sansenfants 10(38,5)

Ayantdesenfants 16(61,5)

MoyenneET 1,92[0—5]

Situationprofessionnellen(%)

TravailManuel(deforce) 11(36,7)

Bureautique 7(23,3)

Sansprofession 12(40)

Salairen(%)

<300 2(6,7)

300—600 4(13,3)

600—1600 23(76,7)

>1600 1(3,3)

Niveaud’étuden(%)

Supérieur 5(16,7)

Secondaire 19(63,3)

Primaire 4(13,3)

Analphabète 2(6,7)

Pratiquedesportn(%) 0

Conduited’unvéhicule 7(33,1)

Anciennetédelalésionmédullaire;année(moyenne±DS,ET) 3,9±3,02ans[1—2]

ASIAn(%)

A 9(30)

C 15(50)

D 6(20)

Siègen(%)

Dorsal 08(26,7)

Dorsolombaire 11(36,7)

Lombaire 11(36,7)

Etiologien(%)

Traumatique 15(50)

Nontraumatique 15(50)

Moy:moyenne;DS:Déviationstandard;ET:écarttype;Min:minimum;Max:maximum.

LesTVSnegênaient pasdans laviesexuellepuisque la majoritédespatientssignalentqueleurstroublesnegênent pasleurpartenairelanuitetquecestroublesn’étaientpas àl’originedefuitesurinaireslorsdesrelationssexuelles.

Corrélation bivariée entre SHIM, MSQ et SF36, HAD

NousavonsnotéunealtérationdelaQDVportantsurtous lesitemsdel’échelleSF-36quiétaitplusmarquéepourles patientsprésentantdesDS.Eneffetlessousscoreslesplus atteintschezces patientsétaientleRE(29,57±10,37),la santémentale(MH)(33,28±6,24)etlePF(34,15±11,67) (Tableau 3). Le score MSQ était corrélé positivement au

sous score des limitations liées à l’état physique (RP) et santé générale (GH) de l’échelle SF36. Ainsi la sexualité étaitmeilleurechezlespatientsayantunebonneQDVdans les domaines RP et GH. De même des corrélations posi- tivesontéténotéesentrelaDEévaluéeparle SHIMetle domaineRP,lacomposantementaleMCSetlacomposante physiquePCSdel’échelleSF36.Cecisouligneainsil’impact delaDEsurle domaineàlafoisphysiqueetmentaldela QDV.

Concernant l’état psychologique, nous avons noté des corrélations négatives statistiquement significatives entre MSQ et HAD. Ainsi plus nos patients présentaient des troublesanxio-depressifsplusilsavaientunesexualitéalté- rée(Tableau4).

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Figure1. ValeursdelaSF36;SF36:Short—Form36,RP:limita- tionduesàl’étatphysique,RE:limitationdueàl’étatpsychique, BP:douleursphysiques,VT:vitalité,GH:santéperc¸ue,SF:vie et relationavec lesautres, MH : la santé psychique, PF: acti- vitéphysique,PCS:Score decomposantephysique,MCS :Score decomposantementale.

Tableau2 LesdifférentsitemsduscoreMSQ.

Moy±ET[Min—Max]

MSQtotal 44,76±13,72[30—68]

Désir 3±0,8[2—4]

Séduction 2,07±0,84[1—4]

Satisfaction 2,46±0,76[2—4]

Satisfactionpartenaire 1,92±0,93[1—4]

Obtentionérection 2,23±0,42[1—4]

Maintenirérection 2,15±1,04[1—4]

Fullérection 2±0,89[1—4]

Ejaculation 2,53±0,76[2—4]

Orgasme 2±0,69[2—4]

Performance 2,23±0,42[2,3]

MSQ:MaleSexualQuotient;Moy:moyenne;ET:écarttype; Min:minimum;Max:maximum.

Tableau3 Associationentrelesdysfonctionssexuelles (DS)etlesdifférentsdomainesdelaSF36.

SF36 Dysfonctionsexuelle(moy±DS)

Oui Non

PF 34,15±11,67 35,67±12,43

RP 35,02±5,90 43,87±11,15

BP 42,54±9,17 43,47±8,83

GH 37,71±7,40 40,70±3,14

VT 45,11±5,96 47,30±3,72

SF 36,54±8,59 38,12±5,04

RE 29,57±10,37 29,6±5,66

MH 33,28±6,24 36,80±6,19

PCS 39,26±7,08 41,85±9,98

MCS 37,94±7,92 36,32±4,47

Moy:moyenne;DS:Déviationstandard;SF36:Short—Form 36 ; PCS : Score de composante physique ; MCS : Score de composantementale;RE:limitationdueàl’étatpsychique; SF:vieetrelationaveclesautres;GH:santéperc¸ue;VT: vitalité;RP:limitationduesàl’étatphysique;BP:douleurs physiques;PF:activitéphysique;MH:lasantépsychique.

Discussion

En neuro-urologie, les DS sont fréquemment observées notammentchezlespatientsatteintsdeLM[12].

Dans notre travail, seuls les hommes âgés d’au moins 18ansétaientinclus.Cettevaleurlimited’âgeaétéutilisée universellementpourdesétudesdecetypecaràcetâgele patientpeutdonnersonconsentementetiladéjàachevé lapériodepubertaire[13,14].Lespatientsontétéévalués aprèsundélaiminimumd’unan depuislaLM puisqu’on a rapportéquelaplupartseraitstable6—8moisaprèslalésion [15].

La majorité des études évaluant la fonction sexuelle chezlespatientsatteintsdeLMutilisaitantérieurementdes méthodesqualitativesbaséessur desquestionssimpleset globales. Actuellementdes questionnairesspécifiques tels

Tableau4 ÉtudedecorrélationentrelesscoresMSQ,SHIMetlesitemsdeSF36etHAD.

SF36 HAD

D

HAD

PCS MCS RE SF GH VT RP BP PF MH A

MSQ

r 0,35 0,08 0,05 0,24 0,38 0,28 0,54 0,22 0,24 0,33 −0,57 −0,56

p 0,07 0,67 0,77 0,23 0,05b 0,16 0,004a 0,26 0,23 0,09 0,02b 0,03b

SHIM

r 0,47 0,39 0,09 0,11 0,23 0,13 0,72 0,12 0,34 0,017 −0,50 −0,36

p 0,016b 0,04b 0,66 0,58 0,24 0,5 0,00a 0,53 0,08 0,93 0,009a 0,06

MSQ:MaleSexualQuotient;SHIM:SexualHealthInventoryforMen;HAD:HospitalAnxietyandDepressionscale;SF36:Short-Form 36;PCS:Scoredecomposantephysique;MCS:Scoredecomposantementale;RE:limitationdueàl’étatpsychique;SF:vieet relationaveclesautres;GH:santéperc¸ue;VT:vitalité;RP:limitationduesàl’étatphysique;BP:douleursphysiques;PF:activité physique;MH:lasantépsychique,r=coefficientdecorrélationdePearson;p=degrédesignification.

ap<0,01

b p<0,05

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queleSHIMetleMSQsontutiliséspourmieuxétudiertous lesdomainesdesDS[2].

Pournotrepopulation,parmiles10domainesévaluéspar lequestionnaireMSQ,ledésirsexuelavaitleniveauleplus élevé(question1)etplusdelamoitiédespatientsavaient undésirsexuelélevé.Ceciconfirmel’intérêtd’unepriseen chargethérapeutique.

Dans notre étude les items les plus touchés étaient l’orgasme,l’érectionsuivieparl’éjaculation.PourKieckens [16]certainshommesavecuneLMcomplètedécriventune jouissance perc¸ue comme positive mais différente d’un orgasme ordinaire(sensation despasmes, decrampes, de tremblements des membres inférieurs, d’accélération du poulsetderougeur).Unautretypedetroubledel’orgasme quisemanifesteparunallongementdutempsdurapport sexuelavecdifficultéàaboutiràl’orgasmeetàl’éjaculation malgrélabonneexcitation.

La littérature a rapporté qu’entre 54 % et 95 % des patients blessés médullaires avaientdes érections etque lapénétrationétait possiblechez5% à75 %despatients maisnepréjugeaientdelastabilitédel’érectionau cours durapportsexuel[17,18].PourCourtoistouslespatientsqui avaientdeslésionshautesontdesérectionsreflexesetplus de90%despatientsavecdeslésionsbassesconservaientdes érectionspsychogènes[19].Dansnotresérieles16casavec uneDEmoyennementsévèreàsévèrerapportaientuneérec- tionreflexeinvolontaireincontrôlable.Cetteérectionétait deduréebrèvenepermettantpasd’accomplirunrapport sexuelsatisfaisant[20].

Une fois l’équilibration de la fonction érectile est acquise,lademandedupatientatteintdeLMs’orientevers uneéventuellerestitutiond’uneéjaculation[16],cequifait que lestroubles de l’éjaculation constituent le deuxième problème.Dansnotresérie,cestroublesontétéretrouvés chez tous nos patients avec lésion complète. Néanmoins, l’étude de Miranda et al. a rapporté des problèmes du contrôle éjaculatoire dans 89,4 %, une dysorgasmie dans 74,5%descasetunedysfonctionérectiledans67,7%.

L’éjaculationdépendaussiduniveaulésionnel.Eneffet ladestructiondesmyélomèressacrésentraîneuneéjacula- tionbaveusenonsaccadéeetunedisparitiondel’orgasme.

La destruction des myélomères sympathiques D11, D12, L1entraîneladisparitiondel’éjaculation[16,17].

Dans notre étude nous n’avons utilisé que des trai- tements pharmacologiques pour traiter les DS. De larges essais cliniques randomisés ont clairement mis en évi- dence l’excellente efficacité des IPDE5 chez les patients neurologiques en particulier blessés médullaires [21]. De mêmel’étuderétrospectivedeN.Hadjietal.[22]incluant 90patients blessés médullaires arapporté l’efficacitédes PGE1, indépendamment de la dose administrée, et des IPDE5àunedosemaximalesurlaDE.Depluslalittérature arapportéquel’IPDE5étaitplusefficacechezlespatients ayantune lésionsupra-sacréeavecunebonnetolérance à posologie progressive recommandée et en respectant les contre-indications[21,23].

Danslalittérature,letraitementdelaDEpeutsefaire parles injectionsintra-caverneuse oules pompesvoir les implantspénienscequin’estpaslecasdenotrepopulation.

Pour les troubles d’éjaculation, les inhibiteurs de la recapturedelasérotonineenparticulierlaDapoxétineaprès

obtentionde l’AMMconstitueuntraitement spécifiquede l’éjaculation prématurée [24]. L’électrostimulation endo- rectaleetlastimulationvibratoirepermettentl’obtention despermeetdoncrendentpossiblelafécondationlorsd’une inséminationintra-vaginaleouintra-utérine chez95%des patients blessés médullaires [25]. Aucun de nos patients n’a bénéficié de ce type de traitement. Ceci peut être expliquéprincipalementpardesraisonsculturellesetreli- gieusesquifont quela sexualité constitueunsujet tabou d’autant plus que le faite de réaliser des interventions directesauniveaudes organesgénitauxseraittrès délicat avecunimpactpsychologiqueimportant.C’estpourquoinos patientspréféraient lestraitementspharmacologiquesaux autresmodalitésthérapeutiques.

Dansnotreétudel’âge,laduréed’évolution,le niveau lésionnel,ledivorce,l’étatfonctionnel,lestroublesvésico- sphinctériensaffectaientpeulasexualitédenospatients.

Saleetal. [26]dans une étudemulti-variéemenée en 2012, ontmontré que l’âge ainsique l’état marital etla continence vésico-anale étaient fortement associés à la satisfactionsexuelledespatientsBMetqueleniveaulésion- neln’influencepaslaviesexuelle.C’estdifférencespeuvent êtreexpliquées par la méthodologie etlesconsidérations culturellesetreligieusesquifontquecheznospatientsla sexualitéetdifficilementabordableetresterefouléeder- rièrelestroublesmoteuretvésicosphinctériensquipriment.

Dansnotrepopulation,laQDVétaitaltéréeparlalésion médullaire en elle-même avec une accentuation de cet impactparl’existencedeDSsurtoutpourl’étatpsychique RE,lasantémentaleMHetlafonctionphysiquePF.Lasexua- lité évaluée par le MSQ était meilleure chez les patients ayantunebonneQDVdanslesdomainesRPetGH.Demême laDEévaluéeparleSHIMavaitunimpactimportantsurle domaine à la fois physique et mental de la QDV du faite delaprésenced’associationssignificativesentreleSHIMet lesitemsPCS,MCSetRP.Danslalittérature,unealtération delaQDVdesblessésmédullairesaétérapportée[27,28].

Plusieurstravauxontprouvéquelaviesexuelleaffectelour- dementlaQDVdespatientsatteintsdeLMencausantune souffrancephysiqueetmentalechezleshommesplusque lesfemmes[26—29].Cettedifférenced’impactdes DSsur laQDV quiestbeaucoup plusmarquée dansla littérature pourraitêtre expliquéeencoreunefois parnotre culture.

Eneffet,lespatientssontpluspréoccupésparlestroubles vésico-sphinctériensouano-rectauxquigênenttroplapra- tiquedeleurprièreetparlestroublesmoteurspourvoyeurs d’handicapqui est très mal vécu dans notre société. Par conséquentilsfontnégligerlestroublessexuelsdanslaQDV.

Concernant l’état psychologique, nous avons noté des corrélationsstatistiquementsignificatives entrele MSQ et HAD.Eneffetlesconséquencesphysiquesetpsychiquesde la lésion médullaire entrainent un impact profond sur la sexualitédesBM.Demêmeunesexualitéaltéréeengendre unediminutionde laconfiance etde l’estime desoi, des idéesd’inférioritéetparconséquentunefragilitépsycholo- gique[26].

Certaineslimitesdenotreétudedoiventêtresoulignées:

• -lenombredenotrepopulationestfaiblecequilimitela puissancedel’analysestatistique;

• -l’étudetransversaleavecunegrandevariabilitédedélai entrelalésionmédullaireinitialeetl’évaluation.Cedélai

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constitueundesfacteursd’adaptationsurleplansexuel, psychologiqueetQDV;

• -le mode de recrutementconstitue également un biais quel’onretrouvecependantdanslaplupartdesétudeset enparticulierlescaractéristiqueséventuellesdessujets perdusdevue;

• -laplupartdesparticipantsonteubesoindel’aided’un interviewerpourremplirlesquestionnaires,quiestconnu pour être une cause potentielle de fausse déclaration desDS,puisquelesparticipantspeuventminimiserleurs symptômesetleurslimites.

Conclusion

Bienquetransversaleseportantsurunpetitnombre,notre étudeamontréunefréquenceélevéedeDSchezlespatients atteints de lésions médullaires notamment tunisiens. Les itemslesplustouchésétaientl’orgasme,l’érection suivie parl’éjaculation.LesDSétaientassociéesessentiellement à la QDV et au profil anxio-depressif avecune accentua- tion de l’altérationde la QDV surtout dans les domaines del’étatpsychique,lafonctionphysique,lasantémentale etgénérale.Cependantcomptetenudelaparticularitéde notrecultureetdenotrereligion,lasexualitéresteunsujet tabouet considérécommesecondairedevant lestroubles vésicosphinctériens,anorectauxetmoteurspourvoyeursde handicapsocialimportant,cequifontnégligerlesDS.Ceci étaitàl’originedecertainesdifférencesobservéesavecla littératuresurtoutconcernantlesfacteursassociésainsique l’approchethérapeutique qui reste limitée au traitement pharmacologiqueparvoieorale.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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