FISTULATION PERMANENTE
DU PANCRÉAS EXOCRINE CHEZ LE PORC APPLICATION :
RÉPONSE DE LA SÉCRÉTION PANCRÉATIQUE AU REPAS
T. CORRING A.
AUMAITRE, A. RÉRAT
A. M. GUEUGNEAU P. VAUGELADE Station de Recherches sur
l’Élevage
desPorcs,
Centre national de Recherches
zootechniques,
I. N.R. A..
78 -
Jouy-en-Josas
RÉSUMÉ
Dans le but
d’étudier,
chez le Porcéveillé,
la sécrétionpancréatique
exocrine et ses variationsen
réponse
à diversstimuli,
il était aupréalable
nécessaire de mettre aupoi
nt unetechnique
defistulation
permanente
dupancréas
chez cet animal.La
technique
utilisée est uneadaptation
de la méthode de McCAUGHAN( 1939 ).
Un cathéter depolyéthylène
est introduit dans le canalpancréatique
àproximité
immédiate de son abouche- ment intestinal. Un cathéter depolyéthylène
de diamètrelégèrement supérieur
estplacé
dans leduodénum dans la
région
voisine de l’abouchement du canalpancréatique
et sert à la réintroduc- tion du sucpancréatique.
La sécrétion totale del’organe
est recueillie en continu dans un collec- teur de fractionsplacé
dans une enceinte refroidie à-!-
20C.Après échantillonnage
pouranalyses,
le suc est réintroduit en permanence à l’aide d’une pompe.
Dix porcs mâles de race
Large
White et depoids
vif moyen de 4okg
ont été fistulés sel on cettetechnique.
Les animaux sont isolés defaçon
à n’être soumis à aucun facteur non contrôlable(proximité
d’autresanimaux).
Ils ont reçu durantl’expérimentation
unrégime
alimentaire ren-fermant 16 p. 100de
protéines,
distribué en un et deux repas de 30 minutes chacun et à heures fixes dans lajournée.
Les résultats ont été obtenus à la suite d’une collecte
ininterrompue
de sucpancréatique
durant 30 à45
jours.
L’influence du repas se traduit immédiatement
après
soningestion
par uneaugmentation
de la
quantité
totaled’enzymes
sécrétées. Parailleurs,
lepancréas répond
àchaque
repas dans lajournée.
Cette
réponse
se manifeste de deuxfaçons
différentes :i.
Augmentation
du volume sécrété. Activitésenzymatiques
par ml de sucpancréatique
recueilli constantes.
2
. Volume sécrété constant.
Augmentation
des activitésenzymatiques
par ml de suc pan-créatique
recueilli.INTRODUCTION
La glande pancréatique exocrine est le siège d’une synthèse protéique très impor-
tante et, de
cefait,
atoujours suscité l’intérêt des biochimistes. Rappelons que la
trypsine est
unedes premières protéines qui ait été isolée et cristallisée (N OR T HROP
et K UN ITZ, 1932).
Le pancréas exocrine joue
unrôle fondamental dans le processus de digestion.
En effet, cette glande synthétise et exporte des enzymes agissant
surles trois groupes de substances présentes dans les aliments du monogastrique : lipides, protides et glucides. Ces hydrolases sont véhiculées
versle duodénum dans le
sucpancréatique.
La teneur
enanions de
cedernier lui confère
unpouvoir tampon permettant
notam-ment
de neutraliser les effets de l’acide chlorhydrique gastrique dans le duodénum.
Le
sucexcrété joue donc
unrôle multiple dans la digestion. Cependant l’aliment peut varier dans
sacomposition chimique
oupar la
naturede
sescomposants et il
aété démontré que le pancréas s’adapte à
cesvariations
enmodifiant les proportions des
enzymes
(DESN UELL E et Cdl., I(!C72 ; H OW AR D et Y UDKIN , I g63 ; SNOOK et MEYER, 19
6 4).
Il existe donc
unerégulation de la sécrétion pancréatique qui permet
enparticu-
lier cette adaptation
etcertains facteurs de la régulation
ontpu être identifiés et
précisés, grâce à l’utilisation de fistules pancréatiques aiguës
ousemi-permanentes.
Ainsi, P AVLOV ( 1 8 93 )
amis
enévidence l’influence du système
nerveuxcentral
surla sécrétion enzymatique. B AYI , ISS et ST ARLING ( 1902 )
avecla sécrétine, HARPER
etVASS (1941)
avecla pancréozymine
ontmontré
uneinfluence hormonale respective-
ment
surles sécrétions hydréolectrolytique et enzymatique du pancréas exocrine.
Plus récemment, les
travauxde C RIDER
etal. ( 195 6) et B EN A BDELJL1L
etDE SNU E U E (
19 6 4
) ont introduit le concept de la régulation humorale par les produits de la diges-
tion eux-mêmes.
S’il
aété démontré que tous
cesfacteurs sont mis
enjeu soit séparément, soit
simultanément
au coursde la régulation de la sécrétion pancréatique,
onignore
encoreaujourd’hui les mécanismes intimes du phénomène.
Les moyens d’exploration sont limités et souvent difficiles à mettre
en oeuvre.La technique classique du prélèvement du tissu pancréatique
nedonne qu’un cliché
de la
«situation pancréatique
»instantanée, après abattage de l’animal. Une étude de l’évolution de cette situation fait appel à
unnombre élevé d’animaux
etdoit tenir compte des variations individuelles
souventimportantes.
Il semble donc nécessaire de pouvoir disposer d’une technique permettant l’étude
en
continu de la sécrétion pancréatique et de
sesvariations
sousl’influence de stimuli habituels, tels que la prise de nourriture par exemple. Une telle observation pourrait
être ainsi répétée dans les mêmes conditions,
surle même animal,
etpermettrait
d’aborder l’étude des mécanismes de la régulation de la sécrétion.
La fistulation permanente du pancréas exocrine paraît être, à l’heure actuelle,
la seule technique valable permettant de tester des répétitions du stimulus
surle
même animal. Cependant le petit nombre de résultats obtenus jusqu’à présent prouve
qu’elle est difficile à réaliser
età utiliser.
THOMAS ( 1959 )
afait
unemise
aupoint exhaustive des différentes méthodes de fistulation permanente du pancréas exocrine et
nous enrappellerons l’essentiel. Les méthodes originales décrites par P AVLOV (igio) ; Irrrrow (ig2i) ; D RA G S TE D T
etal.
(1930) ; MCCAUGHAN (1939),
ontpermis d’obtenir du
sucpancréatique par trois voies essentielles : canulation chronique du canal pancréatique par l’intérieur du duodénum, technique du
sacduodénal, fistulation directe du canal pancréatique
sans ouver-ture du duodénum. Par la suite, de nombreuses autres techniques ont été testées mais
ne
sont que des modifications des précédentes (A NNIS et HAr,r,ZNB!Cx, 1951 ; PRES-
HA
w
et G ROSSMAN , 19 65 ; HE RR E RA et al., 19 68)
surle chien (M A GEE et HorrG, ig66 ;
PE KAS
, 19 65),
surle Porc.
Dans le cadre de
nosinvestigations entreprises
surl’étude de la sécrétion pan-
créatique chez le Porc, et des facteurs de
sarégulation
enrelation étroite
avecl’ali- mentation,
nouscherchons à disposer d’une technique de fistulation permanente
nous
permettant d’obtenir du
sucpancréatique dans les conditions suivantes :
-
la technique utilisée
nedoit pas être traumatisante de façon à éviter toute perturbation dans le développement normal de l’animal,
-
le Porc doit être éveillé et s’alimenter normalement,
-
la sécrétion pancréatique doit être entièrement collectée durant
unelongue période et le
sucobtenu réintroduit
auniveau du duodénum.
Après quelques essais,
nous avonsété amenés à modifier la méthode appliquée
au
Chien par M C C AUGHAN ( 1939 ) et F LOR E Y et al. ( 1941 ) ainsi que par PE K AS ( 19 65)
et M A GE>~ et H ON G ( 19 66)
surle Porc.
Dans le travail que
nousprésentons ici,
nous nousproposons de décrire cette
technique
etde
montrerl’évolution de la sécrétion pancréatique du Porc,
enréponse
à l’ingestion d’un repas.
TECHNIQUES ET SCHÉMA EXPERIMENTAL
Animaux
Dix porcs mâles castrés de race
Large White,
depoids
vifcompris
entre 35et
4kg,
ont étéutilisés. Les animaux sont mis en observation et habitués à la contention en cage 8
jours
avantl’opération.
Durant cettepériode,
ils sont isolés et consomment i à 2 repas parjour,
à heurefixe,
et
pendant
une durée limitée à 30 minutes au maximum.Technique opératoire
Le
principe
consiste à dériver totalement la sécrétionpancréatique
àl’extérieur
del’animal,
afin d’en mesurer le volume sécrété en fonction dutemps
et de doser laquantité d’enzymes pré-
sentes à
chaque
instant.Après échantillonnage,
le suc est réintroduit dans le duodénum.1
.
Préparation
des cathéters.On utilise du cathéter en
polyéthylène ( 1 )
de diamètre intérieur et extérieurrespectifs
dei,z et 1,7mm pour le canal
pancréatique
et de 1,5 et 2,0mm pour la fistule ’duodénale. Ces cathé- ters, delongueur
moyenne de 50cmchacun,
sont munis de deuxbagues
depolyéthylène (schéma I)
fixes et situées à l’une des extrémités.
Les cathéters ainsi
préparés
sontstérilisés,
avantemploi,
par immersionpendant
24 heures dans une solution de Tétradonium( 2 )
à I p. 1 ooo.(’) Biotrol,
3, rue deBéarn,
Paris.(’) Laboratoires Avion,
95 -Enghien.
2
.
Préparation chirurgicale
des animaux.Avant
l’opération,
les animaux sont soumis à unjeûne complet
de 16 heures. L’anesthésie est réalisée directement et entretenue au masque par unmélange
gazeux(oxygène-protoxyde d’azote) barbotant
à volonté dans une solutiond’Halothane ( 1 ).
Le porc est
placé
en décubitus latéralgauche
sur la tabled’opération,
rasé et désinfecté sur la surface du flanc droit et recouvert dechamps opératoires
laissant libre accès à cette zone.3
. Mise en
place
des cathéters.1er
temps opératoire.
La peau et le
tissu cellulaire
sous-cutané sont incisés sur unelongueur
de 15cm environparal-
lèlement et
légèrement
en arrière de la dernière côte flottante. Les différentes couches musculaires sontécartées
dans le sens des fibres et lepéritoine
est ouvert selon l’axe d’incision de la peau.2
e
temps opératoire.
Les lèvres de l’incision sont écartées à l’aide d’un écarteur de Gosset. L’anse duodénale située
en
partie
haute etprofonde
est saisie et ramenée sans traction vers l’ouverture au moyen de 2pin-
ces de Bassuet. La
partie
de l’anse duodénale renfermant la tête dupancréas
est ramenée au niveaude l’ouverture. Le canal
pancréatique,
entièrement enfoui dans le tissu acineux continujusqu’au duodénum,
est mis àjour
au niveau de son abouchement intestinal. Il est ensuite dénudé sur unelongueur
de o,5 cm environ(schéma I)
enprenant
soin delaisser
intactel’irrigation sanguine
del’intestin.
3
e
temps opératoire.
La
partie
du canal dénudée est incisée à l’aide depetits
ciseauxpointus
sur i ou 2 mm dans le senstransversal.
A ce stadegénéralement quelques gouttes
de sucpancréatique apparaissent spontanément
au niveau del’incision,
sinonaprès
unléger
massage de la tête dupancréas.
Le cathéter
pancréatique
estintroduit,
avecprécaution,
en direction dupancréas
et sur unelongueur
de i à 2 cm au maximum. Labague
laplus proche
de l’extrémité estégalement
introduitesi le diamètre du canal le
permet (ce qui
estgénéralement
le cas chez les animauxutilisés).
Uneligature
en aval de cettebague permet
de refermer le canalpancréatique
autour du tube depoly- éthylène
et le cathéter est fixé auduodénum,
au niveau de la deuxièmebague,
par uneligature
en bourse auto-serreuse en 8 de chiffre(photo i).
Le cathéter duodénal est ensuite introduit dans le duodénum au
voisinage
de l’abouchement naturel du canalpancréatique.
Il est fixé au niveau des deuxbagues (la bague proche
de l’extré- mité est introduite dansl’intestin)
par deuxligatures
en boucle auto-serreuse en 8 de chiffre(photo 2 ).
( 1
)
Laboratoires Avion 95 -Enghien.
4e
temps opératoire.
Un orifice est
pratiqué
au niveau duflanc
droit parponction
aubistouri, permettant
d’attirer l’extrémité des 2canules à l’extérieur de la cavité abdominale(photo 3 ).
Lapartie du duodénum,
où sont fixés les 2cathéters,
est ensuite ramenée contre lepéritoine,
cetteopération ayantpour but principal
d’éviterqu’une
anse intestinale ne vienne ultérieurements’étrangler
autour des tubes depolyéthylène.
5
e
temps opératoire.
La
plaie
abdominale est refermée par suture des différentsplans qui
constituent laparoi :
suture en
surjet (catgut
n°o)
dupéritoine,
suture parpoints
en X desaponévroses
et des muscles(fil
denylon
n°2 ),
suture parpoints
en U de laplaie
cutanée(fil
denylon
n°2 ).
Les
cathéters
sontfixés
à la peau à l’aide d’un noeud auto-serreur.Soins
post-opératoires.
Les infections
péritonéales
sontprévenues
à l’aide de troisinjections
intramusculaires depénicilline-retard (i
millionUI)
et destreptomycine ( I g)
à 24 heures d’intervalleaprès l’opéra-
tion. En
outre,
i million UI depénicilline
enpoudre
sontplacées
à l’intérieur de la cavité abdo-minale,
avant la suture dupéritoine.
Durant toute
l’expérimentation,
les infections microbiennes éventuelles sont surveillées par laprise régulière
detempérature.
Utilisation des
fistules
Fistule
pancréatique.
Le suc
pancréatique
est recueilli en continudans
un collecteur de fractions( 1 )
maintenu à+
2°C.
Le collecteurcomprend
180 tubes de 35 mlgradués
en o,5 ml et la durée decollecte, régla- ble,
est engénéral,
pour les animauxutilisés,
de 10à 15 minutes par tube.Fistule duodénale.
Après
les mesuresvolumétriques
etl’échantillonnage
pour lesdéterminations chimiques
etenzymatiques,
le sucpancréatique,
ramené à latempérature
normale( 3 8°C),
est réintroduit à l’aide d’une pompeaspirante
et refoulante( 2 )
à débit variable(o-i 5 o ml/heure) par la canule
duo-dénale. La réintroduction est effectuée à débit constant durant les 6 heures
qui
suivent le repas et laquantité
de suc réintroduit estégale
à celle recueillie la veillependant
la mêmepériode.
Schéma expérimental
Les animaux
opérés
ne sont mis enexpérience
que le 6ejour
suivantl’opération. Auparavant,
les deux cathéters sont directement reliés afin d’assurer le retour immédiat du suc
pancréatique
àl’animal.
Nous n’avons
jamais
noté de refluxduodéno-pancréatique,
évitant ainsi l’utilisation d’une valve sans reflux(P EKAS (n 9 6 5 )).
(’)
CollecteurSeive,
Paris.( 2
) Micropompe
D.C.
L.Comedo,
91 - Corbeil.Sur les io porcs
utilisés, 7 ont
reçu un repas de 900 g parjour
et 3 ont reçu deux repas de 450gchacun,
parjour,
d’un alimentéquilibré (tabl. i), présenté
sous forme de farinemélangée à l’eau (p/p i-r).
Les animaux sont isolés de
façon
à ne pas être soumis à des stimuli tels que lerythme
d’ali-mentation d’autres
animaux,
laprésence
del’homme,
etc. Defaçon générale,
le repas fait suite ouprécède
unelongue période
desommeil, représentant
lecomportement
normal du porc dans les conditions habituelles.Déterminations
volumétrique
etenzymatiques
Le volume du suc
pancréatique
recueilli estexprimé
en ml de suc par heure. Lesanalyses chimiques
sont effectuées sur toutes les fractions cumulées. Sur chacun de ces échantillons ont été déterminées la teneur enprotéines et
les activitésenzymatiques
de lachym:)trypsine,
de latrypsine
et del’amylase.
Leprincipe
dudosage
des enzymesprotéolytiques
est donné dans untravail
précédent (C ORRING
etA UMAITRE , i9!o).
L’activation duchymotrypsinogène
et dutrypsi- nogène
du suc est effectuée à l’aide de latrypsine ( 1 ),
à raison de 5 mg et Io mgrespectivement
pour ioo mg de
protéines
du sucpancréatique.
Ledosage
de l’activitéamylasique
est effectuéselon la méthode de MÉTAISsur le sérum
( 19 66)
que nous avons modifiée(C ORRING
etSAUCIER,
non
publié)
en raison des fortes activités rencontrées dans le sucpancréatique.
Enparticulier
toutes les dilutions se font dans NaCl 0,9 p. ioo et la
quantité
de substrat a étéaugmentée
ainsique la concentration de l’acide
chlorhydrique (r
N contre 0,1N).
Le substrat est l’amidon soluble MERCK
(n o 1252 ), préparé
à i p. 100 dans untampon phosphate pH
7,15.L’emploi
d’autresamidons a été moins satisfaisant. La solution d’amidon
préparée
se conserveparfaitement
à latempérature
ambiante durant 3 semaines au moins. L’unité déterminée selon cette méthodereprésente
l’unité d’activitéamylasique
contenue dans 1,0ml de sucpancréatique
etqui hydrolyse
1 ,
0 mg d’amidon soluble
Merck,
durant 30 minutes à37 °C.
Les activités
enzymatiques
sontexprimées
à la fois en activités totales(activités
par ml desuc X volume de
l’échantillon)
et en activitésspécifiques (activités/mg protéines).
R!SLTI,TATS
I,a croissance des animaux durant l’expérimentation n’a apparemment pas été perturbée par l’intervention chirurgicale, puisque
nous avonsenregistré des gains quotidiens de l’ordre de 300 à 5 00 g.
La durée moyenne d’utilisation des canules
aété de 35 jours, période après laquelle
nous avonsconstaté
unrejet progressif du cathéter pancréatique pour la
plupart de
nosanimaux. Ce rejet s’accompagne
engénéral de la mort des sujets ; l’autopsie révèle alors
uneatrophie presque complète du tissu pancréatique ainsi qu’une augmentation très importante du volume du canal pancréatique. Très souvent également
nous avonsobservé
undébut de digestion tissulaire
auvoisinage immédiat
de l’implantation de la canule pancréatique.
Ainsi, les valeurs des
mesureseffectuées peuvent être groupées
endeux types de résultats :
atypiques, typiques.
Le premier type
se retrouveparmi les données obtenues durant les jours qui
suivent l’opération,
ceuxqui précèdent le rejet de la canule
ou encorelorsque l’ani-
mal perd du poids
oumontre
unecroissance anormale. La sécrétion pancréatique présente alors des variations inexplicables d’un jour à l’autre et même
au coursde la
(’) Trypsine Worthington.
journée. Il semble bien que le mauvais état physiologique de l’animal (conséquences post-opératoires, croissance perturbée) induise
undisfonctionnement de la sécrétion
pancréatique. De plus, pour l’ensemble de
nosanimaux, la quantité totale de protéines exportée augmente régulièrement dans les 5 jours qui suivent l’opération. Elle
atteint
unevaleur stable qui
semaintient par la suite, et l’on peut supposer que l’animal
aretrouvé
sonétat physiologique normal 5 jours après la fistulation.
I,es données du groupe dit typique ont été obtenues
sur unepériode de
20jours
en
moyenne pour
unensemble de résultats cohérents, parfaitement répétables dans
le temps.
Nous
avonspu ainsi, et malgré les variations individuelles importantes, observer
une
évolution comparable de certains phénomènes
enfonction du repas, indépendam-
ment
de l’animal.
A.
-Évolution de la sécrétion enzymatique du pancréas
en
réponse
aurepas
Nous
avonsreporté l’évolution de la quantité de protéines du
sucpancréatique
recueilli par heure
au coursde la journée (fig.
i et2 ).
Nous constatons que la réponse du pancréas à la prise de nourriture est immédiate et
semanifeste par
uneaugmentation importante de la quantité de protéines expor- tée. Cette augmentation
sepoursuit durant 5 à 7 heures après le début du repas et
présente
unmaximum à la 3 e heure.
Dans certains
cas, nous avonsmême noté
uneélévation de la sécrétion enzyma-
tique dans les 5 minutes qui ont précédé le repas. Quel que soit le nombre de repas distribués, le pancréas répond à chacun d’entre
eux(fig 2 ). On peut souligner que la
quantité de protéines excrétées
en24 heures est indépendante de la fréquence de
distribution des repas ; elle est
enmoyenne de 5 à 7 g (tabl. 2 ) pour
unemême quan- tité totale d’aliment ingéré par jour, consommée
en un oudeux repas.
Enfin, et quelle que soit l’heure de distribution du repas,
nous avonsnoté,
surtous les animaux,
uneaugmentation de la sécrétion enzymatique
aumilieu de la nuit.
Les valeurs enregistrées peuvent être identiques à celles obtenues les trois premières
heures après le repas.
B.
-Modalités de la réponse pancréatique
aurepas
Nous
avonsobservé deux types de réponse consécutive à l’ingestion du repas et cela chez des animaux différents.
W
Dans le 1 er type, le repas stimule fortement la sécrétion aqueuse du pancréas tandis que la concentration
enprotéines du
sucdemeure constante. Ainsi (fig. 3 ),
le volume recueilli est de l’ordre de 30 à 40 ml/heure
avantle repas et atteint i 5 o et même
200ml/heure dans les 3 heures qui suivent la prise de nourriture.
2
° Dans
un 2etype de réponse (fig. q.),
nousassistons
auphénomène exactement
inverse : à la suite du repas, le volume sécrété demeure constant
oudiminue légère-
ment.
Mais
onnote
uneaugmentation de la teneur
enprotéines du
sucqui peut atteindre
10à i5 fois les valeurs moyennes obtenues
endehors du repas.
Ainsi, quel que soit le mode de réponse, la quantité de protéines enzymatiques
exportées augmente fortement
sousl’influence du repas.
Un exemple chiffré de
cesprincipaux phénomènes (réponses volumétrique et enzymatique) est donné dans le tableau
2qui rassemble les principales valeurs
enre-gistrées
au coursd’une journée
surl’un de
nosanimaux. La réponse
auxrepas
estdu
rertype décrit
et concerne uneaugmentation du débit du
sucassocié à
une teneur enprotéines du
succonstante, sinon
endiminution. Ainsi les volumes enregistrés passent de 195 ml à 350 ml
au termedu premier repas
etde 140 ml à 400 ml lors du second repas. La concentration du
suc enprotéines pour
cesmêmes périodes passe de 3 900 y/ml à
2750 y/ml
etde 4 40 0 y/ml à 2 30 o y/ml. Outre les informations
concer- nantle niveau des activités spécifiques
ettotales, il est remarquable de
noterle parallélisme dans les variations de la teneur
enprotéines
etdes activités enzymatiques totales
ouspécifiques du
suc.DISCUSSION
Technique opératoire
Les principales observations réalisées
nouspermettent de mieux définir les conditions de
mesurede la sécrétion pancréatique chez le Porc. L’animal doit être
en
bonne santé, s’alimenter normalement,
etla sécrétion pancréatique doit pouvoir
être recueillie
encontinu pendant
unelongue période, nécessitant
uneréintroduction du
sucdans le duodénum, pour éviter de perturber la digestion. Compte
tenude
cesconditions, les méthodes initiales de fistulation décrites
etles modifications apportées
par la suite
nepeuvent être appliquées. Ainsi, la technique de fistulation du canal
pancréatique par l’intérieur du duodénum (THOMAS, 1959 ) entraîne
uneaugmenta-
tion du traumatisme opératoire
et unrisque de formation de volvulus intestinal et d’occlusions. De plus, la fixation dans le méat pancréatique peut être insuffisante et à
l’origine de collectes
nonquantitatives de la sécrétion,
ceque l’on peut déduire des résultats obtenus par deux d’entre
nous(A UMAI T R E
etRÉ RA T, ig6g).
Par ailleurs, quel que soit
sonmode d’introduction dans le canal pancréatique (incision du duodénum
oucannulation directe), le cathéter peut être la
caused’une stimulation de la sécrétion par voie
nerveuse etd’une hypersécrétion. C’est
eneffet
ce
que
nous avonsobservé durant les 5 jours qui suivent l’opération. Mais il s’agit principalement d’une hypersécrétion de la partie liquide du
suc,qui disparaît par la
suite,
commel’indiquent la cohérence et la stabilité de
nosrésultats.
La technique du
sacduodénal peut pallier cet inconvénient (PR!sHnw
etG R oss-
MAN
, zg6 5 ). Cependant,
onignore absolument l’effet de
cetteméthode
surla synthèse
et la sécrétion des hormones intestinales (sécrétine, pancréozymine), ainsi que les
répercussions d’une section du système
nerveuxirrigant l’intestin,
surla sécrétion
pancréatique elle-même.
Les résultats que
nous avonsobtenus jusqu’à présent
serapportent plus préci-
sément à des animaux réalisant
ungain de poids considéré
commenormal et de l’ordre
de
10kg
en unmois. Par ailleurs, les porcs
sesont réalimentés normalement dès le
2
e
jour après l’opération. Cependant, la question peut être la plus importante
estl’état du pancréas
enfin d’expérimentation ; la glande pancréatique peut parfois disparaître alors que le canal pancréatique
asubi
unehypertrophie considérable.
Cette observation avait déjà été faite chez le Chien par T ROITSKAIA
etF UNTI -
K
OVA
(ig65), mais
nous nepouvons donner
aucuneexplication à
cephénomène.
Compte tenu de
cesdiverses observations,
onpeut considérer que les résultats
exploitables portent
sur unepériode moyenne de
2ojours, dans les conditions actuelles d’utilisation de la technique de fistulation. Nous
avons, eneffet, observé durant
cettepériode
unerépétabilité des valeurs (volume de
sucrecueilli
ou ’teneur enprotéines totales) pour
unmême animal,
etcela
sur tousles animaux.
Il importe d’insister
sur un autrepoint qui
concernela récolte du
sucpancréa- tique
et saréintroduction. On
nepeut,
eneffet, être certain de recueillir la totalité de la sécrétion pancréatique
enraison de la présence possible de
un etmême deux
canauxpancréatiques accessoires chez le Porc (VoDOVnx et al., ig6 4 ).
En
cequi
concernele problème de la nécessité d’une réintroduction du
suc,il semble bien établi à présent (THOMAS, 1959 ) que chez quelques espèces,
unanimal privé de
sasécrétion pancréatique
meurtrapidement. Il s’agirait beaucoup plus d’une
mort par perte d’éléments hydro-électrolytiques que par insuffisance enzymatique.
Par exemple,
unporc de q.o kg peut exporter dans le
sucpancréatique 7 à
10g d’ions sodium (CO RRIN G
etGu!GU!rr, 1971 ). Néanmoins, rien
ne nousautorise à sous-esti-
mer
le rôle du
sucdans la digestion. Quelques observations
nousdémontrent,
eneffet,
que l’absence de réintroduction prolongée pendant 2 jours est très
souventsuivie d’une diarrhée très importante, qui
cessedès la première réintroduction de
suc.Les tech-
niques de fistulation faisant intervenir
unecanule à
2voies (THOMAS, 1959 )
ou unevalve à
sensunique (P EKAS , zg6 5 ), permettent d’éviter la réintroduction mais inter- disent la
mesurequantitative de la sécrétion.
Nous pouvons conclure que la technique que
nous avonsutilisée
nous apermis
d’atteindre les deux buts essentiels : disposer d’un animal dans les conditions physio-
logiques normales et recueillir le
sucpancréatique
encontinu.
Influence de la prise de nourriture
surla sécrétion pancréatique
De l’ensemble des données obtenues
sedégagent nettement deux effets princi-
paux de la prise de nourriture
surl’évolution de la sécrétion pancréatique chez le
Porc.
En premier lieu,
nous avonsmontré l’augmentation immédiate de la quantité d’enzymes exportées dès le début du repas. H ERRERA
etal. ( 19 68) sur le Chien, P BK AS
(ig6i)
surle Porcelet
ontobtenu des résultats comparables, mais n’ont pas mis
enévidence la régularité de la durée de cette réponse. Nous
avonsnoté qu’elle
sepour-
suivait durant 5 à 7 heures après être passée par
unmaximum à la 3 e heure, phéno-
mène entrevu par P EKAS malgré de très importantes variations.
Ce type de résultat souligne le rôle du pancréas dans les phénomènes de la diges-
tion. En effet,
onconstate
unparallélisme étroit entre l’augmentation de la sécrétion
et
l’évacuation gastrique alimentaire chez le Porc, maximum durant les trois premières
heures suivant le repas et qui
sepoursuit à
unrythme plus faible jusque
versla 7
e heure (RE R AT
etLO U G NON , zg6 3 ; A UFFRAY
etal., 19 67 ; L APL ACE
etTo MASS ONt,
1970 a). Ce phénomène n’a, par contre, pas été mis
enévidence chez le porcelet plus jeune par PE KAS (ig6i), soit
enraison des grandes variations existant
entreles
mesures,soit à
causede l’accélération de l’évacuation gastrique observée par K IDD B R
etM ANN FRS (1968).
En
cequi
concernela réponse globale du pancréas à la prise de nourriture, quelques observations
nouspermettent de noter
uneaugmentation de la quantité
de protéines exportée dans les 5 minutes qui précèdent le début du repas. La présence
de l’homme, la préparation du repas peuvent être à l’origine de
cephénomène et apportent
unargument
enfaveur de l’existence d’une régulation
nerveusede la sécré-
tion pancréatique avancée par P RESHAW ei al. ( 19 66) et P EKAS (ig6i). Cette augmen- tation pourrait
encoreêtre expliquée par l’évacuation du
«fonds
»de l’estomac observée
engénéral avant le repas de l’animal (A UFFRAY et al., 19 67).
Par ailleurs,
nousn’observons pas de variations de la sécrétion pancréatique (quantité de protéines excrétées)
avecle nombre de repas, lorsque la quantité d’ali-
ment consommé est identique. Ce résultat est à rapprocher de celui de M AG EE
etH
ON
G ( 1959 ) montrant
uneaugmentation significative de la sécrétion pancréatique (volume
etconcentration enzymatique) chez le Chien lorsque la quantité d’aliment ingéré passe de 450 à goo g par jour.
Enfin,
nous avonsnoté l’apparition fréquente d’un pic de sécrétion important
au
milieu de la nuit,
etquelle que soit l’heure de distribution du repas dans la journée.
Nous
nepouvons donner d’explication à
cephénomène mais simplement signaler la
mise
enévidence d’une importante motricité intestinale (L APLACE , I970 b) et de
variations importantes du débit du sang porte (RÉ RAT , 1971 ) durant cette même période. Dans le
casd’une motricité intestinale
accrue,l’idée d’une stimulation
ner- veusede la sécrétion peut
encoreêtre considérée. Dans le
casdu débit sanguin, la relation, par contre, est plus difficile à établir. En effet, les nombreux travaux effectués dans
cebut (J ACOESON , 19 6 7 ) conduisent à des résultats extrêmement contradictoires.
Le deuxième effet de la prise de nourriture
surla sécrétion
estle mode de réponse
du pancréas. A
notreconnaissance,
aucuntravail n’a montré la dualité de cette
réponse que
nous avonsmise
enévidence ici. Le pancréas exporte
unequantité impor-
tante d’enzymes après la prise de nourriture
enaugmentant soit le volume sécrété,
soit la concentration
enenzymes du
suc.Seul P EKAS ( 19 6 1 )
aobservé, malgré l’hété- rogénéité des résultats,
unecertaine évolution des concentrations enzymatiques dans
le
sucpancréatique recueilli. Cependant, les porcelets ont été utilisés trop tôt après l’opération
etles résultats
neprésentent pas
uncaractère de répétabilité et de stabilité, s’apparentant ainsi
auxdonnées que
nous avonsdécrites
commeatypiques.
Les modalités de la réponse pancréatique, telle que
nousl’avons décrite,
mon-trent que la sécrétion pancréatique
estsoumise à
unerégulation qui fait penser à l’action hormonale de la sécrétine (variation du volume)
oude la pancréozymine (variation de la teneur
enenzymes). Malheureusement,
cetravail
ne nouspermet pas de préciser
etd’identifier les facteurs
en causeni d’expliquer les mécanismes de cette
régulation particulière de la sécrétion pancréatique
enréponse à la prise de nourri-
ture.
Enfin, il est remarquable de constater (tabl. 2 ) que la
teneur enprotéines
etles
activités enzymatiques par ml de
sucvarient toujours dans le même
sens,confirmant
les résultats de K ELL E R et al. (i 95 8).
CONCLUSION
Une technique de fistulation du pancréas exocrine du Porc
apermis de recueillir
en
continu, et
sur unelongue période, du
sucpancréatique
sur unmême animal, qui
s’alimente normalement
etdont la croissance est normale.
Les résultats obtenus ont mis
enévidence quelques phénomènes stables et répé-
tables dans la réponse du pancréas à la prise de nourriture. Ainsi,
avons-nousmontré que le pancréas sécrète
unegrande quantité d’enzymes dès le début du repas
et surune
période de 5 à 7 heures. L’augmentation de l’exportation d’enzymes s’explique
par
unevariation du volume de
sucà concentration constante
enprotéines,
oupar
uneaugmentation de la teneur
enprotéines par millilitre de
suc,à volume
constant.Cette technique
apermis de réaliser quelques observations préliminaires avant d’aborder, par la suite, l’étude de la régulation de la sécrétion pancréatique,
notam-ment
dans le
casde l’adaptation du régime alimentaire.
Reçu pour publication
en aoitt 19i1.SUMMARY
PERMANENT PANCREATIC I;ISTUI,ATION IN THE PIG SECRETORY RESPONSE TO MEAI. INGESTION
A
technique
forpermanent pancreatic
fistulation wasinvestigated
in view ofstudying
pan- creatic exocrine secretion in the unanaesthetizedPig.
Our
technique
is a modified Me CAUGHAN’Stechnique ( 1939 ) using
apolythene
catheterinserted into the
pancreatic
duct near its duodenalopening,
and anotherslightly bigger
catheterinserted in the
vicinity
of thepancreatic
ductopening
to allowpancreatic juice
to flow into the intestine. Totalpancreatic
secretion waspermanently
collected in a 2°C-cooledsample collector ;
aftersampling
foranalysis, pancreatic juice
waspermanently
flown into the intestineby
meanof a pump.
10
Large
Whitepigs
of 4okg
averagelive weight
werefistulated
and were isolated so thatno environmental factor like presence of other animals could interfere with the
experiment. They
were fed with a 16 per cent
protein
dietgiven
in one or two 30mnmeals
at scheduled times ofday.
Our results were obtained from 30 to 45
days long permanent
collections.Food
ingestion presently
induced an increase in totalsecretory
enzymes after each meal ina
day.
This increase was due either to an increase in the amount of secretion with constant enzymeactivity
per ml ofjuice,
or to an increase in enzymeactivity
per ml ofjuice
with constant amount of secretion.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A
NNIS
D : , H ALLENSEG x
G.A.,
1951. Effect ofexcluding pancreatic juice
from duodenum on secretory response of pancreas to a meal. Proc. Soc.Exptl. Biol., Med., 77, 38 3 - 3 85.
A
UFFRAY
P.,
MARTINETJ:.,
RERATA., 19 6 7 . Quelques aspects
du transitgastro-intestinal
chez lePorc. Ann. Biol. anim. Bioch.
Biophys., 7, 2 6 1 - 279 .
AUMAITRE
A., R ERAT A.., I9 6g,
Ledéveloppement
des enzymes dans le tubedigestif
dujeune porcelet:
importance
pour le sevrage etsignification
nutritionnelle. InCongrès
F. E. Z. Commission ProductionPorcine,
Helsinki.B AY L
ISS
W. M., S T nRLING
E. H., 1902. The mechanism ofpancreatic
secretion.J. Physiol., London, 28,
325-353.B
EN
A BDELJLIL A.,
DESNUELLEP.,
1964. Surl’adaptation
des enzymes exocrines dupancréas
à lacomposition
durégime. Bioehi!n. Biophys., Acta, 81, 13 6- 1 49.
C
ORRING
T.,
AUMAiTREA.,
1970. Mise enplace
et évolution del’équipement enzymatique
dupancréas
exocrine dujeune
Ratpendant
lapériode embryonnaire,
l’allaitement et lesevrage.
Ann. Biol. anim.Bioch.
Biophys., 10,
431-441. CORRING
T.,
GUEGUENL.,
1971. Données nonpubliées.
C RIDE
R
J. O., C ONLY S. S., D ORCHESTER J. E&dquo; T HOMAS J. E., I g 5 6.
Effect of I. V.injection
ofhyper-
tonicglucose
solution on external secretion of pancreas. Amer.J. Physiol., 186, 1 87- 1 8 9 .
D
ESNUELLE P&dquo; R ESOUD J. P.,
BEN A BDELJLILA., 19 6 2 .
Influence of thecomposition
of the dieton the enzyme content of rat pancreas. In : Ciba Foundation
Symposium
on the exocrine pancreas, Chur- chill(London),
p. go-IO7.D RAGS T
EDT L.
R.,
MONTGOMERY M.L.,
ELLISJ. C.,
1930. A new type ofpancreatic
fistula. Proc.Soc.
Exptl.
Bïol.Med., 28,
Iog-IIO.F
LOREY H.
W.,
WRIGHTR. D., J ENNI N GS
M.A&dquo;
1941. Secretions of the intestines.Physiol. Rev., 21, 3 6-39.
HARPER A.
A.,
VASS C. C.N.,
1941. The control of the external secretion of the pancreas in rats.J.
Physiol, London, 99,
415-435.H
ERRERA
F.,
KEMP D.R.,
TSUKAMOTOM.,
WOODWARD E.R.,
DRAGSTEDT L.R., 19 68.
A neW canula for thestudy
ofpancreatic
function.J. Appl. Physiol., 25,
207-209.’ H O WA
RD F.., YunxIN
J., I9 6 3 . Effect of dietary change
upon theamylase
andtrypsin
activities of the rat pancreas. Brit.J. Nutr., 17, 2 8 1 - 294 .
I
NLOW
W., de P.,
Ig2l. Technic for establishment of a permanentpancreatic
fistula with secretion of inactiveproteolytic
ferment.J.
Lab. Clin.Med., 7,
86.J
ACOSSON E D&dquo; I g6 7 .
Secretion and bloodflow in thegastrointestinal
tract. In : Handbookof Physiology
section 6;
Alimentary Canal&dquo;
Vol.11,
1043-1062. KELLER
P. J., CoHEN E., N EURATH H&dquo; I g 5 8.
Theproteins of
bovinepancreatic juice. J. Biol. Chem., 233,
344-349.K
IDDER
D.E..M ANNERS M. J., I g68. Passage of food
in the youngsuckling pig. P y oc. Nutr. Soc., 27, 4
6 A.
L
APLACE
J. P.,
TOMASSONNER.,
1970a.Évacuation gastroduodénale
chez le Porc : fistulation chro-nique
par voiethoracique
extrapleurale ;
recherches d’unetechnique d’analyse mathématique
de l’éva- cuation. Ann.Z 00 t., 19,
303-332.L
APLACE
J. P.,
1970 b. Communicationpersonnelle.
Me CAUGHAN
J. M.,
1939.Experimental pancreatic fistula ; simple
andsatisfactory
method for inves-tigating
external function of thepancreas. Am. J. Digest. Dis., 6,
392.M
AGEE
D.F.,
HONG S.S&dquo;
Ig59.Daily
output ofpancreatic juice
and somedietary
factors which influence it.Am. J. Physiol., 197,
27-30.M
AGEE D.
F.,
HoNG S.S.,
1966. Studies onpancreatic physiology
inpigs.
In : Savine in biomedicalresearch,
Ed. Bustad L.K.,
Me Clellan R.O., pp. 1 0 9 - 11 8.
Mé
TAIS
P., B IETH J.,i 9 68.
Détermination del’a-amylase
par unemicro-technique.
Ann. Biol.Clin.,
26, 133-142.
N OR T
HROP
J. H., KU NITZ M.,
rg32.Crystalline trypsin.
Isolation and tests ofpurity. J.
Gen.Physiol., 18,
2 67-295·
P
AVLOV I.
P., 1 8 93 . Beitrâge
zurPhysiologie
derabsonderungen
Innervation derBauchspeicheldrüse.
Arch.
Physiol., Suppl.,
176-200. PAVLOV I.
P.,
i9io. The workof the digestive glands ( 2 nd ed.),
translatedby
W. H.Thompson.
Phila-delphia Lippincott, 59 -64.
P
EKAS
J. C., 19 6 1 . Development
of exocrine secretion of the pancreas and nutrientutilization
in thepostnatal pig.
Ph. D. thesis. lowa State Univ. Sci. Ames.P
EKAS
J. C., 19 6 5 .
Permanentpancreatic
fistula of the pancreas and otherdigestive glands. J. Appl.
Ph YS i O
l., 20,
1082-1084. PRESHAW R. M., GROSSMAN M.
L, 19 65.
Stimulation ofpancreatic
secretionby
extracts of thepyloric gland
area of the stomach.Gastroenterology, 48,
36-44.P
RESHAW R.
M.,
COOKE A.R.,
GROSSMAN M.L, 19 66.
Shamfeeding
andpancreatic
secretion in thedog. Gastroenterology, 50,
W-r78.R
ERAT
A.,
LovcrroNJ., 19 6 3 . Études
sur le transitdigestif
chez le Porc. Ann. Biol. anim. Bioch.Biophys.,
3(n o
h. s.i.),
2i-3o.R
ERAT
A., 1971 .
Mesure du débit de sang dans la veineporte
à l’aide d’un débitmètreélectromagnétique
chez le Porc. Ann. Biol. anim. Biochim.
Biophys., 11,
175-180. SNOOK
J. T.,
MEYERJ. H., 19 6 4 . Responses
ofdigestives
enzymes todietary protein. J. Nutr., 82,
409-413.THOMAS
J. E.,
1959. Methods ofcollecting pancreatic juice. Gastroenterology, 36, 3 6 2 - 3 67.
Txoixsxwtw
V. B., FuN T ixovw E. K., 19 65.
Pancreatic secretionduring development
ofatrophy
causedby major
duct fistula. Fiziol. Zh. S. S. S. R.Sechenov., 51,
1327-34.Vonovwx
N.,
FLANZYJ., F RAN çois
A.C.,
1964. Intestingrêle
du porc. I. Dimensions en fonction del’âge
et dupoids ;
étude de lajonction
du canalcholédoque
et du canalpancréatique
à celui-ci. Ann.Bi O
l. anim. Bioch.